samedi 27 avril 2013 - par Everett McGill

Chronique d’un paumé en caisse : l’arrivée

 J'ai vingt-cinq ans et je suis caissier depuis environ deux ans, d'abord dans un hypermarché d'un coin plutôt touristique, puis dans un supermarché de Grenoble. Entrecoupées de quelques tentatives universitaires, ces deux expériences constituent ma seule qualification professionnelle, la seule ligne digne d'intérêt à placer dans mon CV.

 J'y suis arrivé un peu par hasard, comme la plupart de mes collègues je suppose, au détour d'une opportunité bienvenue (c'est-à-dire un piston) à un moment où il me fallait réellement trouver de quoi financer mon estomac affable. Je déteste ce métier, certes, mais en attendant de trouver ma voie (si tant est qu'elle existe) je me résouds à y rester. Je déteste passer mes journées dans ce haut-lieu de la consommation qu'est le centre commercial, mais il y a foule d'autres métiers qui me répugneraient bien plus, alors je reste positif. Au moins, j'ai un travail. De plus, ayant toujours été curieux du système de consommation dans lequel nous vivons, être installé entre 4 et 8 heures par jour derrière ma caisse me donne parfois l'impression d'être un petit ethnologue en visite dans un monde inconnu. J'ai toujours été fasciné par la publicité, l'image médiatique et plastique qui nous est sans cesse renvoyée sur les panneaux et les écrans depuis aussi longtemps que je me souvienne. J'avais sept ou huit ans et chaque fois que j'accompagnais ma mère pour faire les courses je restais interloqué devant les promotions. "Pourquoi offrir un deuxième paquet pour un acheté ? Quel est l'intérêt de la chose pour celui qui a fabriqué les paquets ?".

 Cette volonté de comprendre ce système m'a accompagné depuis cet instant, ainsi que son rejet croissant, se développant au fur et à mesure que je saisissais, ou pensais saisir, certains éléments. Au point que j'ai cru devenir fou à trouver tout cela superficiel, vain et inintéressant. Jusqu'à ce que je tombe sur "La société de consommation", de Jean Baudrillard, dont la lecture fut un grand choc émotionnel alors que je découvrais ébahi qu'un type avait mis des mots sur énormément de choses qui me tourmentaient, et que ce type n'était a priori pas un barge. Quelques recherches sur l'ordinateur du lycée, je veux trouver le moyen de lui envoyer un mot, une lettre, quelque chose, pour le remercier et, naïvement, en savoir plus. Pas de chance, l'homme est décédé récemment et.. stupeur ! On lui rend hommage, et pas que depuis la France ! Alors comme ça, un type dresse un portrait impitoyable, lucide et cinglant de notre monde et quand il meurt, on lui rend hommage ? Donc, quelque part, on valide ce qu'il écrit ? Nouvelle interrogation : comment peut-on dire "ce mec a raison" sans changer le monde ? Toujours aussi naïf, je ne trouve pas de réponse à cette question mais je retiens que ce monsieur était sociologue, et je me dis que l'endroit où je dois aller après mon bac si je veux changer le monde sera la faculté de sociologie, puisque c'est là qu'on y révèle les mécaniques de la consommation.

 Après avoir constaté, non sans quelques errances entre temps, que devenir sociologue ne donne pas de clés pour changer le monde, je finis mon parcours (ponctué d'un essai en Lettres, où j'ai fui après un cours pendant lequel mes camarades dissertaient sur un texte magnifique de Montesquieu comme s'ils venaient de lire un roman comme un autre, comme si les idées n'étaient guère plus que des champs lexicaux et des métaphores, qu'on se devait de trouver pertinentes tout autant que de parvenir à décortiquer la manière dont elles sont mises en place, sagement) j'ai atterri en caisse. Dans le vrai monde, là où si tu arrives une heure en retard parce que tu n'avais guère envie de te lever plus tôt on ne se contente pas de t'envoyer en colle. Là où tu n'es plus l'élève un peu rêveur qui fait parfois sourire ses professeurs, ou l'élève un peu fainéant qui les agace. Premier changement, je dois désormais me montrer souriant tout le temps que je passerai sur mon lieu de travail. Non pas que sourire soit une épreuve pour moi, mais le faire en allant prendre ma caisse, ça m'est difficile. Cacher, cacher aux autres la souffrance qui m'habite, la refouler quand, aspirant une dernière bouffée de tabac, je sens chaque fibre, chaque atome de mon être me hurler de partir en courant, de prendre le premier avion pour découvrir le monde plutôt que de passer le temps à travailler ici. Mais je suis un peu lâche, alors j'entre dans le magasin et je tâche de sourire et d'être agréable, de rester positif et de ne pas infliger aux autres ma volonté de fuite ou mon humeur maussade. Depuis toujours, je me suis révolté intérieurement contre la consommation au sens large, contre le monde dans lequel j'évoluais, d'une manière un peu futile et naïve, et je me retrouvais au centre de toute la chose. J'avais imaginé, parmi les côtés positifs, que je pourrais observer de plus près le système, la vie, la dynamique qui rend tout cela possible, qui nous rend tous possesseurs des mêmes choses et des mêmes envies, en même temps qu'elle nous rend tous impuissants et révoltés, schizophrénes.

 Je découvre assez rapidement que mes collègues sont loin du stéréotype de la caissière un peu ahurie mais bien gentille. Au fil des semaines, je me surprendrai parfois, en dépit du dégoût que m'inspire le travail en lui-même, à me dire que certains me manqueront quand je quitterai le magasin, que j'aurais pu nouer de nouvelles et vraies amitiés avec quelques-uns, malgré la différence d'âge. Je vois des gens un peu résignés, peut-être un peu abîmés par la vie, ou ayant été dévié d'un parcours ou d'un autre à un moment précis et se retrouvant à scanner des machins à longueur de journée. J'en vois quelques-uns qui semblent plutôt contents de faire ce qu'ils font, sans aimer la chose mais d'une manière un peu enfantine et scolaire, s'y plient. Ceux-là ne sont pas parmi les plus futés, leur intelligence est ailleurs.

 D'une manière générale, mais cela se ressent plus parmi les employés de rayon (que j'ai pu mieux connaître lorsque j'y ai été affecté quelque temps), le personnel vit sa vie professionnelle dans le magasin à la manière, toutes proportions gardées, d'un détenu dans sa prison. Le vocabulaire m'a souvent frappé, cette manière de parler du magasin, des cadres, comme d'une grosse machine, entité, sur laquelle on n'a que peu de pouvoir et à laquelle il faut obéir. Pour être plus précis, c'est un mélange entre un discours de captivité, dans sa vie, ses possibilités d'évolution, la routine quotidienne, scolaire -au sens plus ludique de la chose, ici personne ne paie pour aucun crime et aucune cellule ne vient nous enfermer- et prolétaire. Tous ensemble à la pause, clope au bec, café en main, on râle contre les chefs, les salaires, on retrouve ses amis, on se paye une cigarette. Mon ressenti, c'est une certaine fatalité. Je me souviendrai toujours de cette caissière, hiérarchiquement au-dessus d'une caissière, mais de manière informelle, avec qui je m'étais retrouvé en pause. Assis sur le banc et fumant nos cigarettes, sous la chaleur écrasante de l'été, notre discussion avait soudainement et étrangement dévié des sujets habituels quand elle avait commencé à me parler de sa jeunesse. Elle me disait se souvenir de ses vingt ans comme si c'était hier, et ne pas avoir vu passer le temps jusqu'à ce jour. Elle approchait les cinquante ans. Elle m'a dit se souvenir de ses rêves, de voyages, d'insouciance, sa vision joyeuse et encore adolescente du monde et de l'avenir. Et puis le mariage, les enfants. Les enfants devenus adolescents à leur tour, puis adultes et partis voler de leurs propres ailes. Et puis le divorce, la dépression. Le combat pour reprendre le dessus, le retour à une vie normale, à son travail. Le regard perdu dans ses pensées, elle me disait tout ça et je sentais ma gorge se nouer et des larmes monter. Elle était belle malgré son visage qu'on sentait marqué par une vie parfois difficile, banale. Magnifiquement banale. Je pense que c'est sa lucidité et sa dignité qui m'ont ému à ce point, elle n'était pas du tout en train de se plaindre ni de pleurer sur son sort, elle pensait à moitié à voix haute et me dessinait une esquisse de sa vie en quelques minutes, à la volée, sous le soleil. Ce même soleil qui faisait mon bonheur quand arrivait les beaux jours et que je pensais à tout ce que j'allais pouvoir faire pendant l'été, ce même soleil qui avait dû faire le sien de la même manière, avant que la réalité du monde ne nous rattrape.

 Nous ne sommes pas destinés à devenir les esclaves que nous sommes tous devenus. Le monde est injuste. C'est ce qui m'a frappé ce jour-là, car j'ai touché du doigt cette idée quand nous nous tenions chacun d'un point à l'autre de quelque ligne temporelle. Quelque part, j'étais son passé et elle était mon futur, pour la simple raison que nous partageons tous le même chemin.



131 réactions


    • gegemalaga 27 avril 2013 22:50

      ne comptez que sur vous meme ;


      mefiez vous des aides : ce ne sont que des gens qui eux sont « au chaud » ;

      et , faite confiance aux employeurs , la pluspart sont serieux :

      s’ils recrutent , c’est qu’ils ont besoin,
      recruter : c’a coute cher,

      et soyez sur , que , l’envie de travailler : c’a se sent très bien lors d’un entretien d’embauche.

    • babadjinew babadjinew 28 avril 2013 00:54

      Si effectivement ils en ont besoin qu’ils versent de vrais salaires, et qu’il cessent de vider les caisses par leur éternel chantage à l’emploi....


      Tous le monde ce plaint de trop d’impôts et à raison, mais le pire c qu’ils ne servent qu’a financer la charge de la dette et l’illusion du travail pour tous.(financement des bas salaires par l"état)

      Virons ces deux postes et o miracle nous avons plein de sous pour les maisons de retraites, les hôpitaux, les écoles,.....

      Vivement le revenu universel.....

        

  • RégineP 27 avril 2013 22:53

    Ton article est bien réaliste et bien triste. Tu fais une belle description de la dure réalité économique. Tu ne dois pas désespérer, la vie n’est pas limitée au travail. Par contre il est obligatoire et l’a toujours été pour se nourrir et se loger : c’est le prix de la liberté.
    Tu es déjà sur la bonne voie, celle de l’analyse. J’aimerai te convaincre que le monde est bon et qu’un bel esprit comme le tien va y faire de bonnes rencontres. Tu en a déjà fait quelques unes, et faire le bilan à ton âge, c’est beaucoup de temps de gagné. J’ai 50 ans et j’ai aussi presque toujours travaillé dans la grande distribution. Je ne peux pas comparer avec ton expérience car il y a 20 ans travailler était plus simple, meilleure ambiance, moins de rentabilité et surtout on pouvait vivre normalement avec le smic. Si tu as envie de t’envoler , fais le : tu verras tu rencontreras partout des gens pour partager tes joies et tes galères. Il me semble que tu as déjà du talent pour les reconnaitre. Prépare bien ton voyage, ne le fais pas sur un coup de tête. Tu sais subvenir à tes besoins en France, tu sauras le faire partout.. Tu verras que le travail est un tremplin, pas la prison. II faut diriger sa vie et pas se laisser entrainer par le fatalisme.


  • soi même 28 avril 2013 01:45

     Le monde est injuste., non le monde n’est pas un juste, il est rude, il est là pour nous révéler.
    je pense que vous allez reprendre les études, car vous avez fait vos années sabbatiques et vous êtes forger aux feux, vous allez vous verrez quand vous reviendrez, vous ne seriez pas comme chez jeune diplômé imbue de leur diplôme, car vous savez que veux dire exercé une tache humble et vous aurais du respect pour vos subordonnés, aller foncé maintenant, le temps compte pour vous, ne ratez pas le coche.


  • fredleborgne fredleborgne 28 avril 2013 08:30

    Votre texte m’intéresse. Pourriez-vous me contacter à [email protected]


  • COVADONGA722 COVADONGA722 28 avril 2013 08:41

    Nous ne sommes pas destinés à devenir les esclaves que nous sommes tous devenus.



    yep , savoir que nous portons des chaines c’est déjà poser la question :
     qui nous a mis des fers ? 
    Quand Babylone s’embrasera il ne faudra pas oublier d’y jeter nos tourmenteurs et ceux aux beaux discours dont le statut fut garanti par notre sort !
    Asinus : ne varietur 

  • antonio 28 avril 2013 11:45

    Bravo pour votre article !


  • COLRE COLRE 28 avril 2013 12:54

    Votre texte ressemble à du Stéphane Brézé joué par Vincent Lindon… smiley
    Un témoignage puissant sur la banalité de la vie et du destin. Lors d’un interview, on le compare à Pialat. Il répond :

    « Si vous me parlez du réalisateur, je ne vois que de la compassion chez lui pour ses personnages. Il ne les juge pas, il regarde juste au fond de leur humanité. Il a filmé des douleurs qui peut-être faisaient écho à la sienne mais dans le geste du réalisateur, je vois de la compassion et de l’empathie pour ses personnages. »

    Je vois le même regard que vous posez les gens que vous rencontrez : c’est vous, c’est moi, c’est n’importe qui. 

    Un critique a dit à son propos, pour « Quelques heures de printemps » : une quête de vérité intérieure…
    Bravo, je retrouve cette aspiration dans votre article.


  • keiser keiser 28 avril 2013 13:07

    @ L’auteur .

    Je ne vais pas vous dire bravo , dans le contexte , cela semblerait déplacé .
    Beau texte que l’on lit sans effort et sur AV , c’est à signaler .

    Je pense que vous avez trouvé un nouveau job de chroniqueur .
    A bientôt j’espère .


  • Clojea Clojea 28 avril 2013 20:04

    Bravo pour l’article. Excellent. J’étais dans une situation analogue il y a 40 ans en arrière. J’en était arrivé aux mêmes conclusions que vous aujourd’hui et un beau jour, j’ai tout plaqué et taillé la route.
    Risqué car aujourd’hui, ma retraite est une peau de chagrin, mais je ne regrette rien. C’est le prix d’une certaine liberté.


  • hopzzz 28 avril 2013 20:15

    Bonjour Everett,

    je ne comprends pas la phrase « au moins j’ai un travail », surtout après avoir fini l’article. Pourriez-vous développer un peu ? En quoi vous infligez ce que vous décrivez est forcément mieux que de ne pas « travailler » (avoir un emploi rémunéré) ?


    • Everett McGill Everett McGill 28 avril 2013 20:19

      Bonjour hopzzz,

      Et bien, je dit ça par rapport aux gens qui en cherchent désespérement, d’ailleurs personne ne m’a mis un revolver sur la tempe pour signer le contrat, je trouve un peu ingrat de ne pas reconnaître qu’au moins j’ai un job, qu’il y a pire comme job et que grâce à lui je peux manger. Quand à la seconde partie de votre question, je ne m’inflige rien de particulier, le monde serait le même si je ne travaillais pas.


    • hopzzz 28 avril 2013 21:06

      Si, vous vous infligez de devoir supporter ces petits-chefs, ces sourires imposés, ces lumières artificielles et ces bips-bips des caisses 8 heures par jour. De quoi devenir réellement dingue à mon sens. « Travailler » est un choix, personne ne vous oblige, nous sommes d’accord. Mais la société nous conditionne de puis tout petit à aller vers le « travail » à l’âge adulte, on peut se demander si pour la plupart des gens ce choix en est réellement un.

      Donc la question est que trouvez-vous dans votre travail, qui vaille que vous y sacrifiez la majorité de votre temps et de votre énergie depuis deux ans ? Juste de l’argent pour agrémenter votre vie ?


  • lebreton 28 avril 2013 22:04

    @ l’auteur

    bravo  !


  • morice morice 28 avril 2013 22:26

    avant, un autre été venu faire de même. Avec la même morgue et le même dédain pour les employés du magasin... « . Ceux-là ne sont pas parmi les plus futés, leur intelligence est ailleurs » et la tienne, duc... elle est où, a-t-on envie de lui dire, à ce condescendant lamentable..`


    le mec du jour a pris un pseudo d’acteur américain.« Everett McGill
     » de peur des représailles de ses anciens collègues de boulot ?

    le précédent s’appelait, c’est étrange 
    Fred William Dewitt....




    et lui était encore pire, question mépris pour les employés.

    son site où il se répandait à depuis fermé

    le retour du même marketeur fou ??? comme lui, il trouvait les autres caissières «  Magnifiquement banales »

    le signataire de cet article étant furieusement différent, bien sûr : de la race de ceux qui réussissent en écrasant les autres de leur verdict.

    bref, c’est PUANT.


    • Francis, agnotologue JL 29 avril 2013 10:50

      Bravo, morice.

      Je ne sais pas comment vous faites, mais j’apprécie.

      J’ai noté cette réaction sur l’autre fil ’Hyper - épisode 3 : stakhanovisme chantant ’,

      ce commentaire d’un obscur Avogt qui a certainement déjà changé de peau plusieurs fois : ’’Magnifique. On dirait du Zola décrivant la misère humaine’’

      Et j’ai pensé à celui de colre ci-dessus : ’’Votre texte ressemble à du Stéphane Brézé joué par Vincent Lindon…’’

      Quand je vois tous ces gogos qui congratulent l’auteur, on se croirait à un vernissage ! Impossible de ne pas penser que quasiment tous ces gens sont culs et chemises !

      Quant aux autres, continuez à moinsser ceux qui vous ouvrent les yeux, si c’est ça que vous aimez.

       smiley


    • ecophilopat 29 avril 2013 13:12

      Connaissez vous Henri Piéron qui écrit « l’intelligence est une constellation d’aptitudes et chacune doit être évaluée indépendamment des autres ».

      Personnelement je ne vois aucun mépris dans la phrase que vous citez, un esprit chagrin peut peut-être y lire un peu de prétention mais pas plus.

      J’en vois par contre beaucoup dans votre message.

      Du coup je m’interroge, qu’est ce qui motive vos attaque ainsi que celle de JL envers cet auteur.

      -------------

      Les articles de Fred William Dewitt se trouvent dans la section « Parodie » ne sont ils pas à prendre en tant que tel.


    • Francis, agnotologue JL 29 avril 2013 19:18

      écophilopat,

      vous confondez parodie et tribune libre.


    • ecophilopat 30 avril 2013 11:43

      Je ne confonds pas, je parle des articles de Fred William Dewitt, que morice compare à celui-ci et qui semble également l’avoir choqué.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 avril 2013 07:49

    La vérité Morice , comme vous le dites , je vous ai depuis toujours 

    trouvé puant .

    C ’est bien de le souligner comme vous le faites .




  • morice morice 29 avril 2013 09:59

    ALLEZ donc tondre la pelouse de Furtif, votre vieil ami qui ne veut plus de vous, vieillard.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 avril 2013 10:03

    comme en 45 Morice le courageux sort la tondeuse ... 


    l’ histoire un éternel recommencement ....



  • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 avril 2013 10:06

    De plus si vous aimez votre copain Furtif rejoignez le là-bas , ça fera un âne 

    de plus chez les niqués de la tête .

  • superdupont 29 avril 2013 11:31

    Courage fuyons !

    Suite à une formation initiale dans le bâtiment ressenti comme un sous-métier, j’ai longtemps cherché une « autre » voie, fréquentant les cours du soir, afpa, etc...
    C’est en vivant en afrique que j’ai finalement appris à aimer mon métier, et le reste. Etre inutile et interchangeable quoi de plus inhumain.

  • le toulonnais 30 avril 2013 17:18

    Magnifique..............


  • Xavxav 1er mai 2013 14:09

    Je me permet de vous conseiller quelques lectures : Génération X de Douglas Coupland et Je vais bien, ne t’en fais pas d’Oliver Adam.


    Concernant votre travail, ne prenez pas votre situation pour une fatalité. Il tout à fait possible à 25 ans d’avoir une nouvelle vocation et d’essayer changer d’orientation professionnelle. 

  • paul paul 1er mai 2013 15:12

    merci pour ce témoignage
    continue 


  • Guit'z Guit’z 1er mai 2013 17:33

    Bonjour Everett

    J’ai trouvé votre témoignage touchant, juste et rafraichissant.
    Nous sommes évidemment les plus nombreux à ruminer au fond de nos cœurs semblables réflexions aigres-douces, et empreints du même fatalisme, de la même indécision, de la même bienveillance.
    Revenez plus souvent sur AV avec d’aussi bons textes !
    Cordialement,


  • nikko nikko 2 mai 2013 07:36

    Merci pour cet article ecrit avec talent.

    En ce qui me concerne, j’ai quitte la prison (eh oui pas d’accents sur mon clavier US)... 
    Je suis sorti du systeme et je vis sur une ile de 40km2 avec access par ferry uniquement. 
    Des singes vivent autour de mon bungalow et je regarde de ma fenetre un village de pecheurs.
    Il est impossible d’expliquer ce qu’est la prison pour ceux qui y sont a l’interieur.
    La prison est la norme pour ceux qui y sont nes. On la recent, elle est palpable, mais faute d’avoir quelque chose d’autre pour la comparer, chaque fois que j’explique ce qu’est l’ailleur, c’est l’incomprehension. 

    Pour sortir, nulle chaine a briser - a part celle de la television. Il faut juste se separer de la peur.
    On est enchaines a la peur de partir.
    Comme c’est impossible de decrire la liberte, j’espere juste que l’auteur economisera, et ira vivre dans un pays du tiers monde libre, comme la Thailande, le Cambodge, Madagascar, la Tunisie etc... ces pays dont pense qu’il fait pas bon y vivre !
    Vous avez vu le film « Truman Show »... he bien la peur de partir, c’est comme la peur de la mer. Ceux qui ont eut le courage de partir ne reviendront jamais !

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