samedi 3 décembre 2016 - par mollard lionel

Civilisation…

Parcourir le monde, en quelques minutes, grâce à Internet, et sentir en aussi peu de temps, l’inconsistance et la médiocrité de l’actualité, ne présage pas fortune et bon moment. A croire que l’homme, se sent à l’étroit sur la planète, tout occupé à vouloir agrandir son territoire, bien souvent au détriment de ses congénères, de ses convictions, ou simplement de la modeste place qui lui est octroyé.

Un matin où refaire le monde ne sert à rien, car à force de faire et défaire, rien ne bouge comme il faut. Le point d’équilibre, la stabilité que nous devrions parvenir à établir, sont à chaque instant soumis à l’attraction de mauvais penchant. Rien de nouveau, l’homme est ainsi fait, on appelle cela le progrès, l’évolution, vouloir envier, vouloir piétiner, vouloir plus que le voisin, vouloir être le premier, vouloir, vouloir, mais jamais pouvoir.

Pouvoir s’arrêter en chemin, voir le voisin, prendre le temps d’échanger, de partager, simplement dire bonjour dans un franc sourire, non, c’est difficile pour beaucoup. Combien abstrait sont les sentiments, et volatils les moments ou discuter est plaisant. Mais quelle force, instinctive nous pousse ainsi à oublier, à vivre un court instant le moment présent ?

Sans faire dans l’apocalyptique, voir ainsi notre progression, me fait penser à une fin d’évolution, on court sans précédent, on court sans réflexion, on court sans voir et déraison, mais jusqu’où, jusque quand ? Tout cela va bien devoir s’arrêter, changer, il va falloir se poser et faire le constat.

Oui constater, comme notre course effrénée est néfaste à notre bien. Il serait si simple, de dire non à la consommation outrancière, dire non aux profits ou du moins mieux les partagés. Dire non à l’indifférence en voyant l’autre se noyer, dire non aux croisades de la mort au nom de religion dépréciée et galvaudée, dire non au profit de la honte gonflant les paradis fiscaux, dire non à l’avidité de ces multinationales sans foi et trompant les lois, dire non simplement par respect de l’humain et de sa terre.

On va trop loin, inconscient, névrosé, fragilisé, à vouloir meilleur dans le pire des scénarios, la perte est si proche si rien n’est fait. Il faut avoir le courage, l’espérance, la présence de dire on arrête, on revient à plus humain, à plus terrien. Les hommes de bonne volonté sont si peu, noyés dans le flot de la médiocrité, que les entendre en est presque inaudible, mais pourtant combien ils sont intéressants à écouter, eux qui souhaitent un monde pleinement dédié à l’homme et son environnement. Est-ce donc si dure, que vouloir, préserver notre lieu, que vouloir penser à son prochain, que vouloir un matin doux et chaleureux, pour nous et nos enfants ?

Il faut croire que depuis que l’homme est passé de carré à rond, inventant ainsi la roue, celle qui permet d’aller chez le voisin, en conquérant transportant chariots et canons, pour assouvir sa quête à son simple droit, l’éternelle histoire se répète sans se lasser. Plongeons dans nos livres d’histoire, et apprenons les pertes de civilisations éteintes à l’apogée de leur grandeur.

Il semblerait bien qu’un chemin nous amène tout aux bords d’un précipice, vite s’arrêter et construire un pont, celui de l’avenir à chercher sur l’autre rive encore vierge, le salut bienheureux de nous tous, et y voir naître une nouvelle civilisation.



6 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 3 décembre 2016 15:31

    Voilà un article d’une telle profondeur qu’il donne la sensation du vide !


  • pallas 3 décembre 2016 16:07
    mollard lionel,

    Le monde, l’univers, existaient bien avant l’humanité et perdura bien après.

    Le tout est de savoir cela, et non ce prendre pour une absolu valeur (dieu).

    La question n’est pas la.

    L’humanité va disparaitre de la surface de la planète, ainsi que 90% formes de vies (minimum), actuellement nous en sommes à presque 50%.

    La 6èmes extinctions massive d’espèce est du mème niveau que la 4èmes, voir plus.

    En toute cohérence, toute forme de vie aura disparu de la planète au maximum dans 300 millions d’années, juste une seconde à l’échelle de l’univers.

    Pour ce qui concerne l’humanité, une belle nuit de pleine lune ensanglanté, tel est notre histoire.

    Salut


  • genrehumain 3 décembre 2016 18:42

     "Nous sommes tous sur cette planète bleue et les diffèrences nationalistes n’ont plus de sens. Nous appartenons à la grande famille humaine. "

    Le dalaÏ-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, le 14 septembre 2016 à Paris

     « La terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens  »

    Baha’u’llah 1817-1892



    1. «  La Grande Paix à laquelle ont aspiré profondément les gens de bonne volonté au fil des siècles, dont prophètes et poètes nous offrent la vision depuis d’innombrables générations et dont les livres saints de l’humanité ont toujours renfermé la promesse, se profile enfin à l’horizon mondial. Il est maintenant possible à chacun, pour la première fois dans l’histoire, de voir toute la planète et les innombrables peuples qui l’habitent, dans une perspective globale. La paix mondiale est non seulement possible mais inévitable. C’est la prochaine étape de l’évolution de cette planète, ce qu’un grand penseur [Teilhard de Chardin] a appelé "la planétisation de l’humanité«   Déclaration de la Maison Universelle de Justice aux peuples du monde (mars 1986)

     

      »  le salut bienheureux de nous tous, et y voir naître une nouvelle civilisation"

    Cette civilisation qui va naitre est celle d’un monde divisé qui enfin va être Uni.

     »L’unification de l’humanité tout entière est le signe du stade qu’approche à présent la société humaine. L’unité de la famille, celle de la tribu, de la cité, de la nation ont été successivement tentées et pleinement établies. L’unité du monde est maintenant le but que s’efforce d’atteindre une humanité harassée. L’édification des nations a pris fin. L’anarchie inhérente à la souveraineté de l’Etat va vers son point culminant. Un monde qui progresse vers sa maturité doit abandonner ce fétiche, il doit reconnaître l’unité et la totalité organique des relations humaines, et établir une fois pour toutes le mécanisme qui incarne le mieux ce principe fondamental de son existence.


     ( Appel aux Nations, Shoghi Effendi, 1936 )
    1.  

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  • JBL1960 JBL1960 4 décembre 2016 20:58

    Je crains juste que ce ne soit pas dans les livres d’histoire que vous puissiez retrouver votre chemin. Pour ma part, j’aime cette idée de se sentir juste « Terrien » au service de la Nature et non le contraire. Je suis certaine que vous allez vous retrouver dans l’affirmation de Russel Means et sur laquelle je m’appuie car demain, 5 décembre : 200 Nations Primordiales et 2000 vétérans de guerre se dresseront contre la construction de l’oléoduc à Sioux Standing Rock = https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/12/04/la-bataille-pour-leau-a-sioux-standing-rock/

    “Toute la tradition européenne, marxisme inclus, a conspiré pour défier l’ordre naturel de toutes choses. La terre-mère a été abusée, les pouvoirs ont été abusés et tout ceci ne peut pas continuer indéfiniment. Aucune théorie ne peut venir changer ce simple fait. La terre-mère va riposter, l’environnement va riposter et ceux qui abusent seront éliminés. Les choses reviennent au point de départ. C’est çà la révolution. C’est aussi une prophétie faite par mon peuple, par le peuple Hopi et bien des autres peuples corrects. Les Indiens des Amériques ont essayé d’apprendre cela aux Européens depuis des siècles ; mais, comme je l’ai dit plus tôt, les Européens sont incapables d’écouter. L’ordre naturel des choses gagnera et les abuseurs, les offenseurs mourront, comme les daims meurent lorsqu’ils brisent l’harmonie en surpeuplant une zone donnée. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’une catastrophe naturelle ne se produise, une catastrophe aux proportions planétaires. C’est le rôle des Indiens et de toutes choses naturelles de survivre. Une partie de notre survie consiste à résister. Nous résistons non pas pour renverser un gouvernement ou pour saisir le pouvoir, mais simplement parce qu’il est normal et naturel de résister à l’extermination, de survivre. Nous ne voulons en aucun cas le pouvoir au-delà des institutions des blancs, ce que nous voulons c’est que les institutions des blancs disparaissent. C’est çà la révolution.

    Nous, les Indiens des Amériques, sommes toujours en contact avec ces réalités, les prophéties, les traditions de nos ancêtres. Nous apprenons de nos anciens, de la nature, des pouvoirs. Et quand la catastrophe sera passée, nous les Indiens des Amériques, nous serons toujours là pour habiter ces terres et ce continent. Peu importe si ce ne sera qu’une poignée d’entre nous au fin fond des Andes. Le peuple amérindien survivra, l’harmonie sera rétablie. C’est çà la révolution.

     Extrait du discours de Russel Means durant le Black Hills International Survival Gathering, Dakota du Sud, juillet 1980 

    Et à l’inverse, je pense que nous sommes nombreux, et qu’ils sont peu...

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