Civilisation…
Parcourir le monde, en quelques minutes, grâce à Internet, et sentir en aussi peu de temps, l’inconsistance et la médiocrité de l’actualité, ne présage pas fortune et bon moment. A croire que l’homme, se sent à l’étroit sur la planète, tout occupé à vouloir agrandir son territoire, bien souvent au détriment de ses congénères, de ses convictions, ou simplement de la modeste place qui lui est octroyé.
Un matin où refaire le monde ne sert à rien, car à force de faire et défaire, rien ne bouge comme il faut. Le point d’équilibre, la stabilité que nous devrions parvenir à établir, sont à chaque instant soumis à l’attraction de mauvais penchant. Rien de nouveau, l’homme est ainsi fait, on appelle cela le progrès, l’évolution, vouloir envier, vouloir piétiner, vouloir plus que le voisin, vouloir être le premier, vouloir, vouloir, mais jamais pouvoir.
Pouvoir s’arrêter en chemin, voir le voisin, prendre le temps d’échanger, de partager, simplement dire bonjour dans un franc sourire, non, c’est difficile pour beaucoup. Combien abstrait sont les sentiments, et volatils les moments ou discuter est plaisant. Mais quelle force, instinctive nous pousse ainsi à oublier, à vivre un court instant le moment présent ?
Sans faire dans l’apocalyptique, voir ainsi notre progression, me fait penser à une fin d’évolution, on court sans précédent, on court sans réflexion, on court sans voir et déraison, mais jusqu’où, jusque quand ? Tout cela va bien devoir s’arrêter, changer, il va falloir se poser et faire le constat.
Oui constater, comme notre course effrénée est néfaste à notre bien. Il serait si simple, de dire non à la consommation outrancière, dire non aux profits ou du moins mieux les partagés. Dire non à l’indifférence en voyant l’autre se noyer, dire non aux croisades de la mort au nom de religion dépréciée et galvaudée, dire non au profit de la honte gonflant les paradis fiscaux, dire non à l’avidité de ces multinationales sans foi et trompant les lois, dire non simplement par respect de l’humain et de sa terre.
On va trop loin, inconscient, névrosé, fragilisé, à vouloir meilleur dans le pire des scénarios, la perte est si proche si rien n’est fait. Il faut avoir le courage, l’espérance, la présence de dire on arrête, on revient à plus humain, à plus terrien. Les hommes de bonne volonté sont si peu, noyés dans le flot de la médiocrité, que les entendre en est presque inaudible, mais pourtant combien ils sont intéressants à écouter, eux qui souhaitent un monde pleinement dédié à l’homme et son environnement. Est-ce donc si dure, que vouloir, préserver notre lieu, que vouloir penser à son prochain, que vouloir un matin doux et chaleureux, pour nous et nos enfants ?
Il faut croire que depuis que l’homme est passé de carré à rond, inventant ainsi la roue, celle qui permet d’aller chez le voisin, en conquérant transportant chariots et canons, pour assouvir sa quête à son simple droit, l’éternelle histoire se répète sans se lasser. Plongeons dans nos livres d’histoire, et apprenons les pertes de civilisations éteintes à l’apogée de leur grandeur.
Il semblerait bien qu’un chemin nous amène tout aux bords d’un précipice, vite s’arrêter et construire un pont, celui de l’avenir à chercher sur l’autre rive encore vierge, le salut bienheureux de nous tous, et y voir naître une nouvelle civilisation.