samedi 19 juillet 2014 - par Automates Intelligents (JP Baquiast)

Contre le libre-échange à l’américaine

"The Euro-Russia row as a result of an overlap between two economic unions : lessons for a multipolar world in the wake". Sub-themes : . the right of a region to organise its free-trade area . the question of borders and limits of such free-tarde areas . questioning free-trade as a sound principle for the articulation among regional economic unions . global multipolarity and the reinvention of globalisation "

Ces questions ont été posées, à fin de discussion, par nos amis de LEAP/E2020 . Nous y répondrons en les résumant sous le titre suivant (texte provisoire) :

Les peuples du monde peuvent ils accepter de se faire imposer un libre échange à la mode américaine ?

 

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« US FTA Negotiations as of May 2008 » par Taifarious1 sur en.wikipedia - Public domain via Wikimedia Commons
http://en.wikipedia.org/wiki/United_States_free_trade_agreements#mediaviewer/File:US_FTA_Negotiations_as_of_May_2008.png

 

Quelques définitions :


* On nomme généralement libre-échange le processus supprimant toutes les barrières aux commerces et aux activités productives entre espaces géopolitiques se voulant indépendants les uns des autres. Ces barrières peuvent être douanières, fiscales, mais aussi et de plus en plus réglementaires.

* On considère généralement que ces barrières visent à protéger les activités nationales de la concurrence extérieure. Elles sont généralement dites protectionnistes, le terme étant entendu de façon péjorative : protéger des activités qui refusent la confrontation sur un marché plus large, par un souci égoïste de conservation d'intérêts locaux non fondés. Elles ont souvent aussi un objectif plus élevé. Un pays peut se doter de règlements interdisant par exemple l'importation de produits agricoles jugés dangereux pour la consommation.

* Le libre échange a été historiquement présenté comme une valeur absolue, par les écoles d'économistes se voulant précisément libérales. Mais dès le 19e siècle, les théoriciens ont admis la légitimité de protéger, au moins temporairement, des industries naissantes incapables d'affronter des concurrentes étrangères plus développées.

* On constate généralement que la généralisation du libre-change provoque une amélioration des conditions de production et des niveaux de vie au profit de chacun des partenaires ainsi associés. Encore faut-il pour cela que chacun d'eux puisse disposer d'atouts, fussent-ils différents mais le mettant à égalité avec les autres. Ainsi un pays à forte compétence agricole pourra-t-il commercer sans barrière protectionniste avec un autre à forte compétence industrielle, d'une façon bénéficiaire pour les deux, dans la mesure où les termes de l'échange sont globalement équilibrés.

* L'histoire économique et politique du monde montre cependant que ces conditions se rencontrent rarement. En fait, des pays plus « avancés » à des titres divers, ont généralement imposé aux pays moins avancés, non seulement d'accepter les produits du pays avancé, mais de renoncer aux leurs propres. Ce fut de cette façon que dès l'Antiquité les sociétés disposant d'atouts supérieurs aux autres ont pu coloniser (c'est-à-dire réduire en servitude) voire faire disparaître des sociétés en étant restées à des modes plus anciens de production et d'échange.

On considère généralement que les pays disposant de diverses supériorités économiques ou techniques les doivent à leur courage et à leurs sacrifices. C'est parfois vrai, mais le mérite, aussi grand qu'il soit, ne peut compenser des situations géographiquement ou démographiquement défavorables. Les Américains, qui ont prospéré sur des territoires plusieurs fois plus étendus que ceux de concurrents asiatiques, en terme de superficie rapportée aux effectifs de la population, n'ont pas eu grand mérite à construire leur domination. De même, des pays ravagés par les guerres perdent nécessairement beaucoup de puissance compétitive, surtout si ces guerres leur sont imposées par des affrontements qui les dépassent.

 

Quelques considérations géopolitiques

Appelons géopolitiques les questions où la situation géographique (au sens très large) d'un pays détermine en grande partie les choix de politique économique de ce pays, et plus particulièrement son désir de s'inscrire dans un espace de libre-échange partagé.

* Historiquement, il est indéniable que le libre échange s'est étendu à de larges portions de territoires, à partir de régions, au Moyen-Age et sous l'ancien régime (en Europe) se caractérisant par de multiples féodalités et régionalismes fermés les uns par rapport aux autres. Lorsque se sont constitués de grands Etats nationaux unitaires sur le modèle de la France, les particularismes des cités et des provinces ont reculé face à un pouvoir central imposant à tous les mêmes règles. Il s'en est suivi qu'au sein de cet espace commun, les régions riches se sont encore enrichies du fait des migrations venant des régions pauvres. Cependant, l'Etat a souvent compensé ces déséquilibres par des politiques volontaristes de redistribution, et la mise en place de services publics égaux pour tous.

Dans les Etats de type fédéral, le mouvement unificateur a été plus limité, se heurtant à la volonté qu'ont eu les Etats fédérés de conserver des restes de frontières, enfermant des usages ou des avantages considérés comme inhérents à leur culture. Sur les grandes questions communes, l'Etat fédéral a imposé ses propres normes, mais des spécificités d'un Etat fédéré à l'autre ont été conservées. Ce fut le cas aux Etats-Unis ou même en Allemagne. En Chine ou en Inde, les compétences et spécificités régionales ou locales sont demeurées encore très importantes aujourd'hui.

* Dans les ensemble pluri-étatique dits aussi régionaux, dont l'Union Européenne offre l'exemple le plus achevé, l'harmonisation se traduisant par des législations communes et la disparition des frontières intérieures est considérée comme un objectif globalement souhaitable, mais sous de multiples exceptions et réserves. Le domaine de la monnaie commune, avec la création de l'euro, offre un exemple, d'ailleurs encore imparfait, d'abaissement des barrières entre Etats. Il en est de même des mouvements de personnes physiques et de marchandises, le libre échange s'étant imposé au sein d'une grande partie des Etats membres.

D'une façon générale, cette situation n'a pas été acceptée sans résistances. Les Etats pauvres se sont plaints d'être envahis par les production des Etats plus développés, ce qui a provoqué un certain nombre de migrations intérieures. A leur tour, les Etats plus riches se sont plaints de cette mobilité interne à l'Union, entrainant un alignement vers le bas des salaires et protections sociales (cf. le cas devenu emblématique du plombier polonais, aujourd'hui remplacé dans les imaginaires par un émigré roumain). Les rééquilibrages volontaristes, à base de transferts de ressources fiscales et d'extensions réglementaires, ont joué un rôle important lors de l'extension des frontières de l'Union depuis le noyau dur initial des 6 Etats fondateurs jusqu'à la constellation actuelle de 27 Etats dotés de situations économiques et de niveau de développement disparates. On considère cependant généralement qu'il s'agit du prix à payer pour faire de l'Europe une puissance globale aussi autonome que possible vis-à-vis du reste du monde.

* L'abaissement des frontières et la généralisation du libre échange se sont cependant arrêtés aux frontières de ces grands ensembles régionaux, Union européenne, fédération de Russie, Etats-Unis d'Amérique, Inde et Chine notamment. Chacun de ces ensembles a voulu protéger ses traditions et ses atouts propres en évitant de s'ouvrir, sauf cas marginaux, aux mouvements de biens, de personnes et de culture en provenance des autres. Les personnes qui prêchaient pour une ouverture et un libre échange étendus à l'ensemble du monde, se sont vite heurtées aux réalités. Il n'existe pas d'institutions internationales assez fortes pour imposer une harmonisation d'ensemble à des pays de taille, de puissance, de démographie et finalement de développements aussi différents, aussi inégaux qu'ils le sont actuellement. Les sociologues considèrent généralement que ce refus d'un libre-échange global relève du bon sens. Sauf dans des cas très particuliers, pouvant mettre en jeu l'avenir même de l'humanité (grandes pandémies notamment) l'harmonisation mondiale des pratiques et des idées a été repoussé à un lointain avenir.

* Il s'ensuit que chaque grand ensemble régional a conservé le droit d'organiser à son gré ses activités intérieures et la cartographie de ses frontières internes. De même, les frontières externes entre ces grands ensembles sont généralement reconnues comme, sinon intangibles, du moins très difficiles à faire évoluer. Ce fut seulement lors des deux dernières guerres mondiales que des modifications importantes de frontières ont été décidées, imposées d'ailleurs aux vaincus par les vainqueurs, autrement dit ne résultant pas de négociations entre puissances sur un pied d'égalité. Aujourd'hui, il est évident que ces frontières artificielles, tant en Europe qu'au Moyen Orient et en Afrique, se heurtent aux particularismes renouvelés des cultures et des intérêts. Nul esprit sensé n'envisage donc sérieusement la mise en place d'un monde a-polaire, selon l'expression dorénavant utilisée. Il s'ensuit qu'au niveau du monde global, le concept de libre-échange généralisé demeure utopique.

* Concernant le libre-échange lui-même, on constate que les conditions le rendant désirable pour les diverses parties concernées sont rarement réunies. Ceci parce qu'une égalité de situation entre ces parties ne se rencontre que rarement. Il faut se persuader en effet que le libre-échange, quand il est mis en oeuvre, résulte toujours de la domination d'un fort sur un faible. C'est le fort qui veut ouvrir les frontières du faible à ses produits et à son influence, c'est le faible qui veut se protéger contre ce qu'il ressent comme une agression économique ou culturelle. Le faible a-t-il tort de vouloir se protéger, manquant ainsi l'occasion d'évoluer et progresser sous l'influence du faible ? Peut-être, mais ce n'est pas au fort d'en décider. C'est au faible.

 

La domination américaine

Les considérations qui précèdent peuvent servir à comprendre pourquoi les pays européens, dans leur ensemble, ne s'engagent qu'avec beaucoup de résistance dans les négociations visant à établir un « libre-échange » transatlantique entre eux et la puissance américaine. Ceci que ce soit en termes d'économie générale (TTIP, pour Transatlantic Trade and Investment Partnership ) ou en ce qui concerne le commerce des services (TISA pour Trade in Services Agreement ). A la suite d'une longue histoire de rapports de force entre l'Amérique et l'Europe, ayant commencé à la fin de la 2e guerre mondiale, les Etats-Unis ont acquis une domination presque absolue sur les Européens dans tous les secteurs importants concernant ces deux domaines. De plus, contrairement à ce que l'on dit souvent, cette domination, loin de régresser, ne cesse de s'étendre. Au point que les experts sérieux se demandent aujourd'hui si les Européens seront un jour capables d'y échapper. D'où la nécessité qu'il y aurait eu à refuser de s'engager dans de telles négociations et, puisqu'il est désormais trop tard, de refuser d'adopter leurs conclusions. Ce sera en tous cas aux parlements et gouvernements d'en décider, non à la Commission

Les chroniqueurs politiques font valoir les nombreux reculs qui auraient affecté ces dernières années la puissance américaine, à la suite d'ailleurs en partie de décisions catastrophiques prises par Washington dans le domaine diplomatique et militaire. Il s'ensuit, au plan budgétaire, que d'importantes restrictions de crédit frappent dorénavant les secteurs dépensiers américains. On fait valoir parallèlement que dans le même temps, des puissances rivales, celles du BRICS, essentiellement la Chine d'ailleurs, se sont dotées de capacités nouvelles. Mais les observateurs un peu avertis constatent qu'il n'en est rien. La puissance américaine est aujourd'hui plus marquée encore qu'elle ne l'était hier.

* Ceci se manifeste d'abord dans le domaine des technologies numériques, qui sont aujourd'hui les clefs pour une domination du monde 1) . Depuis les années soixante, l'Amérique s'y est affirmée, pratiquement sans résistance des Européens, excepté le trop éphémère Plan Calcul français de 1966. Ceci en ce qui concerne les matériels, les composants électroniques, les logiciels, l'intelligence artificielle, la robotique autonome. Aujourd'hui, il s'agit de maîtriser les données (big data) et surtout espionner la totalité des échanges, aussi bien au plan civil que militaire. Parmi les « géants du web », tous américains, le plus représentatif est Google. Il travaille directement avec les agences de renseignement américaines CIA et NSA, à qui il fournit les données personnelles naïvement confiées par les usagers. Il nourrit des ambitions quasi millénaristes, visant à devenir le cerveau artificiel du monde et proposer à ceux qui pourront les acquérir les moyens de prolonger presque indéfiniment leur vie. Cela peut paraître comique. Ce ne l'est pas du tout, aux yeux de ceux qui se tiennent informés. D'autres nations-Etats, en premier lieu la Chine, essayent de réagir. Mais il leur faudrait investir des trillions de dollars pour revenir – à supposer que cela soit possible - au niveau des Etats-Unis.

* La puissance américaine s'affirme également dans tous les domaines du militaire et de la défense : possession d'une flotte et d'une aviation sans rivales, détention de nombreuses bases dans le monde, investissements de recherche sous l'égide de la Darpa, peu connus parce que couverts par le secret, mais présents dans tous les secteurs de la science fondamentale et des recherches appliquées, maîtrise presqu'absolue enfin du domaine spatial (full spatial dominance). La encore, les efforts de la Russie et de la Chine, notamment, pour disputer cette domination, seront longtemps loin du compte.

On fait valoir que tous les équipements évoqués ci-dessus sont aujourd'hui de peu d'utilité face à ce qui est nommé la guerre de 4e génération, celle du faible au fort. C'est évidemment faux. Quelques attentats ici et là, quelques IED, n'inquiètent pas plus la superpuissance qu'une piqure de moustique n'inquiète un éléphant. Ils lui donnent au contraire, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les moyens de contrôler ou détruire les moindres contestations.

* En ce qui concerne la compétitivité des entreprises, agricoles, industrielles et commerciales, les Etats-Unis ne se distinguent pas du commun. Ce n'est pas le cas en ce qui concerne la banque, les assurances et autres services financiers. Ce secteur omniprésent, bien organisé et soutenu activement par la banque fédérale de réserve (FED), ainsi que les moyens dont elle dispose pour manipuler le dollar, constitue une force de frappe mondiale sans rivales. Le secteur des médias, presse, cinéma, télévision est par ailleurs largement dominé par les entreprises américaines.

* Un autre point important de la puissance américaine réside dans les relais et complicités qu'au fil des années elle s'est acquise au sein de ce que peut appeler les élites dirigeantes du reste du monde. Ceci bien entendu en Europe, par l'intermédiaire des institutions européennes proprement dites ou des Etats membres, mais aussi dans les pays du BRICS, notamment en Russie. Par élites, on désigne désormais les 5% d'ultrariches et ultrapuissants qui exercent de fait le pouvoir, quel que soit le régime politique, démocratique ou autoritaire, caractérisant un pays. On les retrouve dans l'économie et la finance, mais aussi dans la sphère politique et dans les médias. Ces élites sont sous influence, on pourrait dire plus brutalement corrompues de fait, par leurs homologues américaines.

 

Le libre-échange au service de la domination américaine

Si nous revenons ici aux propos précédents relatif aux mécanismes et motivations du libre-échange, il est clair que celui-ci constitue pour la domination américaine, mieux encore que la puissance militaire, le moyen de s'imposer aux entités politiques et Etats qui en acceptent le principe, au lieu de se protéger par des mesures restrictives.

* Dans le domaine industriel et plus généralement économique, l'abandon de mesures protectionnistes par les Etats acceptant la règle du libre-échange se traduit généralement par des pertes de compétitivité, sinon par des disparitions d'entreprises à grande échelle. Dans la meilleure des hypothèses, les entreprises autochtones, comme c'est encore le cas en Inde et en Chine, peuvent devenir sous-traitantes des firmes américaines, mais ce sont évidemment celles-ci qui conservent l'essentiel des bénéfices et des acquisitions de compétence. Cela leur permet de partir à l'assaut de nouveaux secteurs, notamment en ce qui concerne les produits et services émergents. Les mesures protectionnistes dont l'Amérique impose l'abandon ne concernent pas seulement les droits et taxes divers, mais les réglementations dont se sont dotés les Etats, à la suite de longs combats menés en particuliers par les syndicats et les organisations dites citoyennes, pour obtenir des protections en matière de droits sociaux, de santé publique ou, plus largement d'activités dites stratégiques.

* Deux points importants sont à souligner, qui suscitent évidemment beaucoup d'inquiétudes chez les pays dominés. Dans les secteurs soumis à des accords de libre-échange, s'imposent la liberté d'investissement et le recours, en cas de contestation, à des tribunaux spéciaux échappant au droit commun de chacun des pays. Pour prendre un exemple souvent évoqué, un peu caricatural, mais qui se retrouvera très fréquemment sous des formes moins visibles, dans un pays dont le droit antérieur aux accords interdisait l'usage d'OGM dans l'alimentation, toute entreprise souhaitant fabriquer des OGM pourra désormais investir en ce sens. De même, en cas de conflits entre utilisateurs d'OGM et réglementations antérieures les interdisant, l'entreprise ou la personne s'estimant lésée par l'interdiction pourra saisir des tribunaux spéciaux chargés de faire appliquer le nouveau droit. Il s'agira le plus souvent de tribunaux composés d'arbitres non soumis aux contraintes déontologiques et au droit des juridictions des pays concernés. On a vu en France, dans l'affaire Tapie, ce que peut valoir l'indépendance d'un tribunal d'arbitrage ad hoc, fut-il composé de hauts fonctionnaires.

 * Plus spécifiquement, les cibles des promoteurs du libre-échange au service de la domination américaine ont toujours été les services publics, présentés comme de dangereuses survivances d'un totalitarisme marxiste. Il s'agit en fait de tout ce qui constitue le patrimoine et la spécificité d'une nation, disons même d'une civilisation : administrations publiques étatiques ou locales, universités et établissements d'enseignement publics, entreprises publiques de santé (secteur hospitalier, maternités, établissements de retraite...), services publics industriels et commerciaux (transports, énergie et eau...), services publics culturels et de création, puis aujourd'hui de plus en plus le secteur de la défense au sens le plus général. La France s'était félicitée récemment d'avoir obtenu la mise hors des négociations du TTIP des industries du cinéma. Il ne s'agissait que d'une petite pierre dans l'ensemble riche et diversifié de l'univers des services publics évoqué ci-dessus.

* Les avocats du libre-échange et de la dérégulation, au service de la domination américaine, font valoir que des entreprises industrielles et commerciales privées pourront reprendre en charge toutes les missions des services publics. C'est inexact. Les nouveaux services privatisés, nécessairement payants, ne seront accessibles qu'aux plus fortunés. D'autres, bien plus nombreux, seront abandonnés ou confiés à des fondations charitables très sélectives. De plus, les services privatisés reviendront finalement plus chers à la collectivité que ceux du secteur public. C'est ce que démontrent tous les jours en France les PPP (partenariats publics-privés). C'est aussi ce que démontre la privatisation des activités militaires ou de police. Non seulement les entreprises privées qui bénéficient à cette fin des contrats de l'Etat sont plus coûteuses que l'armée et la police traditionnelles, mais elles abandonnent vite toute déontologie professionnelle. Il faut bien vivre, n'est-ce pas ?

Les pays sous-développés ou en développement ont toujours été les victimes du démantèlement et de la privatisation de leurs institutions traditionnelles, dont certaines pourtant venaient du fond des âges. Mais dorénavant ce sont les Etats plus développés qui sont visés, en premier lieu les Etats européens, dans la cadre des projets de TTIP et de TISA. Les pays asiatiques n'y échapperont pas, puisque les Etats-Unis leur ont imposé de s'engager dans des négociations analogues, dites transpacifiques. On remarque significativement par ailleurs qu'aux Etats-Unis même, les administrations des états fédérés sont elles-aussi les premières cibles des promoteurs de la dérégulation. Elles s'y opposent de plus en plus, avec l'appui de la population pauvre, ce dont profitent des partis anti-fédéralistes ou ceux qualifiés de « populistes ».

 

Conclusion. Est-il possible de résister aux offensives du libre échange à l'américaine ?

Nous en sommes persuadés. Mais comment s'y prendre ? L'Europe deviendra-t-elle suffisamment majeure pour s'y efforcer, notamment à l'occasion des négociations menées en son nom dans le cadre du TTIP et du TISA par une Commission européenne pénétrée par les lobbies atlantistes ? Ce ne seront en tous cas pas les élites européennes ni les gouvernements qui s'engageront en ce sens. Ce ne pourraient être que des militants de la base dans le cadre d'initiatives politiques citoyennes. Mais les citoyens ont-ils les informations nécessaires pour se rendre compte des risques et se battre pour imposer des solutions ?
 

A plus long terme, pourrait-on envisager que des négociations entre les Européens et les pays du BRICS, voire la constitution d'accords stratégiques dits euroBRICS, puissent être une voie pour échapper à la domination américaine décrite dans cet article ? Comment alors s'organiserait un nouveau multilatéralisme ? Il ne faudrait évidemment pas que la domination américaine soit remplacée dans un lointain futur par une domination chinoise ou indienne. Le risque cependant serait infime car les Européens disposeraient alors de suffisamment d'atouts pour jouer le jeu de l'ouverture sur le plan de la réciprocité, à l'avantage de l'ensemble des parties.

Nous examinerons peut-être ces questions difficiles, mais qui sont loin d'être sans solutions, dans un article ultérieur.

 

Note
1) voir entre autres articles sur notre site Europe solidaire : Internet est contrôlé par les Américains. Est-il encore temps de réagir ?http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1410&r_id=

Ainsi que Le prochain goulag, celui de l'Internet des objets http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1399

Ainsi que sur notre site automates intelligents La suprématie américaine sur les réseaux toujours plus affirmée http://www.automatesintelligents.com/echanges/2013/nov/reseaux_usa.html

 



33 réactions


  • lsga lsga 19 juillet 2014 13:24

    Le libre échange n’est pas plus américain que juif. Il est une des deux phases du Capitalisme. Étatisme et Libre-échangisme s’alternent depuis 200 ans en fonction des cycles de production. 

     
    Dire : « la finance est américaine », c’est comme de dire, « la finance est juive » ; c’est une réflexion raciste, nationaliste ; qui troque la conscience de classe contre le patriotisme ; qui troque les luttes sociales contre la guerre mondiale.
     


    • lsga lsga 21 juillet 2014 14:19

      mais par contre, j’aimerais vraiment savoir par quel process (algorithme ou ligne éditoriale ) des articles d’extrême droite se retrouve dans le bandeau pendant plusieurs jours ? 


  • lsga lsga 19 juillet 2014 13:26

    Les cycles économiques du Capitalisme : 

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_Kondratiev
     
    Rappelons que depuis le début du 19ème siècle, 24 crises économiques mondiales se sont produites. Étatisme comme Libéralisme ont toujours été incapables d’y faire face. 
     

    • epicure 20 juillet 2014 20:06

      je sais pas pourquoi tu renvois toujours à cet article pour parler de quelque chose qui n’est pas dans l’article.

      Il n’y pas eu de cycles étatisme/libéralisme vu jusqu’à 1929 c’était uniquement le libéralisme qui prévalait.
      Suffit de voir l’article sur les nationalisations pour voir que c’est quelque chose de très tardif dans les pays capitalistes, et surtout aprés 1929.
      La seule phase étatiste c’est en gros années 30 jusqu’aux années 70, dans le pays occidentaux développés.
      Pas de quoi faire une alternance libéralisme/étatisme sur 24 crises sur deux siècles.


  • lsga lsga 19 juillet 2014 13:36

    http://www.europesolidaire.eu/ : Votre Slogan ?


    « Pour Europe Intelligente : Solidarité et Puissance » 
    Voilà un slogan typique du Fascisme, à la limite du Nazisme. 
     
    La Nationalisme européen n’est pas meilleur qu’un autre nationalisme. Il nous mène droit à la Guerre Mondiale. 
     
    Des Néo-Nazi, qui mélange Nationalisme Européen, Socialisme Bourgeois, haine ethnique des prolétaires américains : voilà ce que vous êtes.
     

     
    « Prolétaires Américains, Prolétaires Européens : UNISSEZ VOUS ! »
    Voilà notre Slogan. 

  • lsga lsga 19 juillet 2014 13:51

    Enfin, on se demande quand même comment de la propagande néo-nazi peut se retrouver dans le bandeau principal d’Agoravox ?




  • Spartacus Lequidam Spartacus 19 juillet 2014 14:56

    Il faut vraiment que les cocos prennent des cours d’économie.....


    Croire que le « libre échange » est au seul bénéfice des Américains relève de l’anti américanisme primaire le plus stupide. 

    L’origine théoricienne est Française par Bastiat. 

    Le libre échange, est l’inverse de son contraire l’autarcie.

    Le libre échange est la possibilité de posséder ses besoins dans la paix par un accord favorable aux deux parties, alors que le protectionnisme est source de conflit par l’absence de partage et les frustrations engendrées. 

    • lsga lsga 19 juillet 2014 15:29

      désolé Spartacus, je suis communiste, et totalement d’accord avec ton analyse.

      Les auteurs ne sont pas communistes le moins du monde, ils n’ont pas lu Marx. Ce sont des Nazi, dans la plus pure tradition. 


      L’antisémitisme ou l’américanophobie : c’est peu ou prou la même chose, cela consiste à accuser une ethnie ou une nation d’être derrière le libre échange ou la finance. 

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 juillet 2014 19:27

      Isga,
      Si vous croyez que traiter de nazis ceux qui ne sont pas d’accord avec vous, fait de la pub au communisme, vous provoquez plutôt le rejet viscéral.


    • Spartacus Lequidam Spartacus 20 juillet 2014 09:23

      @Isga

      Marx n’était pas un économiste et avait une vision révolutionnaire de l’économie. 

      Dans son esprit tortueux, il imaginait que le libre échange entraînait des baisses de salaire donc créait un terrain fertile à sa révolution prolétarienne. 
      Voila pourquoi il a déclaré approuver le libre échange. 

      Il ignorait la force de la dynamique du capital et la destruction-créatrice

      Les faits lui ont donné tors. 
      Le libre échange crée effectivement l’effet pervers de l’insécurité de l’emploi par la concurence, mais paradoxalement rend quand même la société et l’individu plus riche.

      Le libre échange rend la société plus dynamique et adaptative. 

      Le pauvre Américain ou Suisse sous le seuil de pauvreté est toujours plus riche que 60% des habitants de la planète dans une société de libre échange, et plus encore comparé aux habitants des pays en Autarcie comme la Corée du Nord, l’Algérie, Cuba etc...

    • Jeff84 20 juillet 2014 11:12

      Oui, comme toujours pour départager deux idéologies, le mieux est d’étudier l’histoire. Et ici, c’est très facile, les économies ouvertes ont (presque) toujours prospéré, et celles qui sont fermées ont (presque) toujours stagné ou périclité. Presque car je n’ai pas étudié le sujet à fond ; il peut y avoir quelques exceptions, bien que je n’en voie pas pour l’instant.


    • Jeff84 20 juillet 2014 11:21

      @Isga : Spartacus a raison sur ce point. Voici un discours de Karl Marx en 1848, qui dit clairement qu’il est absolument contre le libre-échange, sauf pour favoriser la ruine, qui déclenchera une révolution.


    • lsga lsga 20 juillet 2014 17:50

      @Spartacus : tu devrais lire Marx avant d’en parler. Marx est considéré par les économistes comme le chaînon entre Ricardo et Schumpeter. 

       
      @Jeff :
      https://www.marxists.org/francais/marx/works/1848/01/km18480107.htm
      « Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange. »
       
      Marx était viscéralement contre le BISMARCKISME, que l’on nomme aujourd’hui KEYNÉSIANISME. Marx soutenait le parti RÉPUBLICAIN aux USA  :

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 juillet 2014 18:45

      Isga,
      Vous soutenez le libre échange parce qu’il ruine les peuples et que vous espérez que cela provoquera une révolution dont, bien sûr, vous prendrez la tête... Au moins les choses sont claires avec vous.


      Le problème, c’est que les peuples n’ont plus confiance dans les révolutions, le communisme et le marxisme...70 ans de stalinisme ont eu raison de ces belles envolées lyriques des lendemains qui chantent, puis déchantent...

      Comme vous êtes incapables de proposer autre chose, votre soutien au libre échange vous range de fait dans les collabos de l’Empire. Triste fin.
      « Les ex-communistes » de Maurice Goldring

      « La gauche toute entière peinera à se réformer si elle ne mène pas l’analyse approfondie de ce qu’ont été les engagements, le pouvoir et les meurtrissures du communisme.

      Les communistes ont combattu les barbaries, les guerres coloniales, les exploitations. Toutes les horreurs des adversaires. Sauf celles du communisme, qui se menaient en leur nom. Sur ce qui s’est pratiqué en notre nom, avec notre soutien, nos justifications, nous devons témoigner, jusqu’au cimetière.

      Surtout jusqu’au cimetière, pour éviter que les oraisons funèbres ne soient la négation de ce que nous avons été. »


    • epicure 20 juillet 2014 20:14

      @Par lsga (---.---.---.105) 20 juillet 17:50

      voilà une lecture bien simpliste basée sur les étiquettes que tu fais lsga

      le parti républicain de l’époque c’est la gauche anti esclavagiste qui se bat contre les réactionnaires du sud.
      Aucun rapport avec ce que tu dis.

      " Elles considèrent comme l’annonce de l’ère nouvelle que le sort ait désigné Abraham Lincoln, l’énergique et courageux fils de la classe travailleuse, pour conduire son pays dans la lutte sans égale pour l’affranchissement d’une race enchaînée et pour la reconstruction d’un monde social."


    • Jeff84 20 juillet 2014 21:49

      C’est toujours divertissant de voir des socialistes s’étriper sur le thème de qui est le plus ou le moins rouge :)


    • epicure 21 juillet 2014 19:18

      @Par Anti-gauchiste (---.---.---.135) 20 juillet 21:34

      Mon dieu, pardonnez moi pour ce miracle que je vais écrire dans la ligne suivante.  smiley

      Pour une fois anti gauchiste tu as raison.

      Vu qu’il n’était pas anarchiste, marx il n’a jamais prôné l’abolition immédiate de l’état, mais par étape au cours de la phrase qu’il appelait socialiste. Le but du marxisme ce n’est pas de combattre l’état providence, mais de transférer son action dans des institutions démocraties et non étatiques dans la phase socialiste.

      Que le contrôle de l’économie soit pratiqué par l’état ou par le prolétariat, puis en fait par le peuple en entier dans la phase communiste, sur le fond c’est du pareil au même.

      Quand Marx prône le « chacun ses moyens », cela inclus implicitement un système de sécurité sociale, que ce soit le fait de l’état ou d’autres institutions ne change rien au fond.

      Et puis il faut voir les raison qui ont poussé bismark à créer la sécurité sociale :
      « Dès son arrivée au pouvoir, Bismarck combat la montée du parti social-démocrate allemand. Après l’avoir interdit, il reprend plusieurs de ses idées afin de satisfaire la classe ouvrière et de prévenir le retour de ses adversaires sur la scène politique : Dès la fin du XIXe siècle, il dote l’Allemagne d’un système moderne de protection sociale. »

      C’est en reprenant les idées socialistes !

      Donc lsga est contre l’état providence parce que le premier à l’avoir mis en place, ce n’est pas un socialiste, mais bismark.

      et voilà la pensée très libérale de droite du créateur de la sécurité sociale en france
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laroque

      "
      Pour Pierre Laroque, « chaque classe forme un groupe relativement clos ; le passage de l’une à l’autre, sans être impossible, est difficile »4. La distinction des classes a une base « très largement économique », découlant des rapports de travail. La structure sociale tend à être dominée par une différenciation entre « une classe capitaliste, propriétaire des moyens de production », et « une classe de salariés ou prolétaires »5. Les « conflits de classes » se situent soit dans le cadre « de la structure sociale existante », soit remettent « en cause cette organisation sociale ». Mais « la difficulté rencontrée par une classe à obtenir ce qu’elle recherche dans le cadre de la structure existante peut la conduire progressivement à remettre en cause cette structure. »6
      "
      L’état providence c’est le seul outil contre les rentiers dans une société capitaliste, là où l’état providence a été fort, le rentier a été affaiblit.
      Depuis l’ère néolibérale, et sa licence fin acière, la rente a prit du poil de la bête.

      L’état providence a été toujours une revendication socialiste, dans le cadre existant, avant tout.

      Donc en luttant contre l’état providence qui permet aux prolétaire d’avoir une vie meilleure , de les protéger contre les aléas de la vie prolétaire, il ne fait que suivre la ligne politique de jean marie lepen, et des droites radicales, de libéralisation à tout crin au profit des rentiers ( pas con le lepen puisque grâce à son héritage millionnaire c’est ce qu’il était devenu, un rentier ).


    • epicure 22 juillet 2014 03:10

      Mussolini il a juste interdit les syndicats et le droit de grève...
      il a fait baisser les prix et les salaires, et baisse du pouvoir d’achat (en corolaire hausse du chômage).
      Au niveau agricole il a favorisé les rands propriétaires.

      et puis voilà les propos de mussolini lui même :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fascisme#Phase_lib.C3.A9rale_de_la_politique_de_Mussolini_.281921-1925.29

      "

      « Je suis un libéral. La nouvelle réalité de demain, répétons-le, sera capitaliste. La vraie histoire du capitalisme ne commence que maintenant. Le socialisme n’a plus une chance de s’imposer. […] Il faut abolir l’État collectiviste, tel que la guerre nous l’a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à l’État manchestérien » (Mussolini au Parlement le 21 juin 1921)

      Rocca et Corsini établiront, par la suite, un programme pour le PNF favorable au libéralisme économique « manchestérien ».

      Arrivé au pouvoir, allié à une vaste coalition, le gouvernement de Mussolini, sous l’impulsion du libéral Alberto De Stefani, qui succède aux libéraux, poursuit la politique économique libérale du précédent gouvernement : « Nous voulons dépouiller l’État de tous ses attributs économiques : assez de l’État cheminot, de l’État postier, de l’État assureur. » (Benito Mussolini, 192218).

      "

      * Ecole de Manchester : nom donné à un groupe de riches fabricants de Manchester qui a fait adopter par l’Angleterre, au XXe s., le système de libre-échange.

      il défends le capitalisme et le libéralisme économique (bien sûr, pas le culturel/sociétal).
      Tout comme jm lepen donc.

      Puis après il limite la création de nouvelles entreprises pour favoriser des monopoles privés.
      L’état devait intervenir au minimum dans les entreprises sauf nécessité.
      Malgré que l’état soit important dans le fascisme il n’a jamais nationalisé d’entreprise ( sauf peut être pour la sauver, ou pour des raisons stratégiques ), juste des participation, un simple capitalisme d’état.

      Bref la politique économique fasciste a bien été une politique de droite, en faveur du grand capital national.

      Et le FN aussi défend le capital national depuis ses débuts.


    • epicure 23 juillet 2014 03:06

      je ne fais que me baser sur 21 ans de fascisme sur 23 années.....
      c’est vrai que c’est pas beaucoup pour parler de l’œuvre de mussolini.

      La seule chose qui compte pour situer une idéologie c’est la structure et les rapports de pouvoirs qu’elle définie.

      Et donc tout ce que j’ai décris c’est une politique de droite, en faveur du grand capital par rapport aux ouvriers ou aux petits entrepreneurs.

      Qu’il ait été moins libéral ensuite, n’en reste pas moins que c’est toujours une politique de droite.

      A part les lois sociales le reste ce sont des politiques et structures de droite.
      Les travailleurs n’ont aucun pouvoir, ils sont sous le contrôle du parti fasciste.
      IL n’y a ni démocratie politique, ni démocratie économique, donc cela n’a rien à voir avec le socialisme.

      Donc pas de quoi faire se pâmer un marxiste.

      petite pensée fasciste :
      « 
      Émerge donc comment le fascisme s’est caractérisé, dans sa réalisation concrète historique, comme un mouvement autoritaire, nationaliste et anti-démocratique. En 1931, Mussolini explique son refus de la démocratie, définissant l’inégalité comme « féconde et bénéfique ».
       »

      Voilà un discours d’homme de droite qu’aucun marxiste digne de ce nom ne peut soutenir.


    • epicure 24 juillet 2014 19:36

      @Par Anti-gauchiste (---.---.---.135) 23 juillet 20:25

      « 
      Mussolini explique son refus de la démocratie, définissant l’inégalité comme « féconde et bénéfique ». »

      Donc si on a l’autoritarisme et la hiérarchie on est bien dans une philosophie de droite
      Et le stalinisme a trop d’élément inégalitaire en plus de l’autoritarisme pour être vraiment classer à gauche, car trop opposé à de nombreux points de vu de gauche , mais plutôt entre la droite et la gauche comme le libéralisme. Je n’assimile pas la droite au capitalisme car je sais que les systèmes féodaux ne reposent pas sur le capitalisme.
      Mais le capitalisme, avec le féodalisme et l’esclavagisme est un système économique de droite, c’est à dire qui donne un autorité économique et sociale unilatérale à des privilégiés.

      Poutine n’est pas anticapitaliste, puisque c’est le copain des oligarques capitalistes.
      De gaulle n’était pas anti capitaliste, mais anti libéral plutôt, c’est à dire pour un certain contrôle de l’économie capitaliste par l’état.
      Napoléon II, n’était pas socialiste, ni pour le rétablissement de la féodalité ou de l’esclavage, il n’était pas contre la propriété privée, il était contre les effets délétères du libéralisme sur les classes pauvre.

      "
      Par exemple, contrairement à Proudhon qui affirmait que « la propriété, c’est le vol », lui n’a jamais remis en question la propriété privée, symbole de la réussite sociale et permettant l’émulation des couches laborieuses.
      Ensuite, Louis-Napoléon encourage les initiatives privées. Selon lui, il est important « d’éviter cette tendance funeste qui entraîne l’État à exécuter lui-même ce que les particuliers peuvent faire aussi bien et mieux que lui.  »

      De même, il se positionne contre la croissance excessive de la fonction publique, qui risquerait de faire des Français « un peuple de solliciteurs »

      "
      Donc ce n’est pas un anticapitaliste.
      C’est toi qui fais une confusion entre libéralisme et capitalisme.

      Et surtout tu oublies tus les politiciens de droites qui sont pour le capitalisme , et souvent dans sa version libérale, comme reagan, thatcher, churchill, pinochet etc.... et donc y compris mussolini. Ce qui fait beaucoup d’hommes politiques de droite depuis les révolutions.

      sadam hussein, lui il est plutôt dans la même famille politique que le stalinisme, des régimes autoritaires à prétention socialiste .


    • epicure 24 juillet 2014 19:42

      @Par Anti-gauchiste (---.---.---.135) 23 juillet 23:16

      Et ce dont je t’es parlé c’est après les débuts du régime facho....
      Donc là encore tu joues avec les mots....

      Ce n’est pas les politiques sociales seules qui définissent l’orientation du régime, ce sont les rapports, structures de pouvoirs. Et sur ce point là le fascisme est de droite sans hésitation : un système autoritaire et hiérarchisé.

      Alors que le socialisme se définie par des structures démocratiques et égalitaires/universalistes. On est à l’opposé l’un de l’autre. Une chose ne peut pas être égale à son contraire.
      Donc le fascisme ne peut pas être socialiste.
      CQFD


    • epicure 25 juillet 2014 22:18


      non le stalinisme n’est pas à gauche, il est entre les deux, quand on fait le total des rapports et structures de pouvoirs, le stalinisme sort de l’hémisphère gauche.
      Il n’a jamais voulu instaurer le communisme puisque le communisme cela aurait été le démantèlement complet du stalinisme, des privilèges de la nomenklatura etc....
      Comme d’habitude tu utilises des mots dépourvus de sens, ou leur sens déformé.
      Le communisme c’est Marx qui l’a défini, et le stalinisme c’est à des années lumières du communisme, c’est même pas la dictature du prolétariat puisque c’est la dictature sur le prolétariat par la nomenklatura.
      Le communisme au final c’est très proche du socialisme anarchique, donc trés loin du stalinisme sur les principaux points.

      Comme tu dis ils ne sont pas anti capitalisme car aucun de ceux que tu as nommé a voulu défaire le capitalisme, changer les formes de propriété, contrairement au socialisme. C’est juste le libéralisme qui est contrôlé.

      Mais pour comprendre cela il faut savoir différencier compensation du désordre libéral au sein du capitalisme (Napoléon 3, De Gaulle , et tout la droite autoritaire anti libérale ), et remise en cause de l’ordre capitaliste du socialisme, et de certains réactionnaires.
      Il ne faut pas confondre contrôle autoritaire ( idéologies autoritaires ), et transformation universaliste des rapports particularistes au sein du capitalisme ( socialisme ), même si parfois cela peu prendre les mêmes formes, les mêmes moyens, surtout quand cela passe par l’état.

      petit descriptif de l’économie russe :

      "

      L’économie russe a été largement privatisée dans les années 1990. L’État russe se veut libéral privilégiant la capacité de fondation de groupes puissants par des « oligarques », anciens officiers soviétiques ou jeunes entrepreneurs rapidement enrichis. En fait, l’État russe a développé sous la présidence de Poutine une capacité d’intervention dans les groupes jugés stratégiques, mais cela s’assimile plus à la volonté nationaliste de rendre sa puissance au pays qu’un retour au socialisme. Ni libéralisme, ni socialisme, le système russe est original, semi-démocratique ou semi-autoritaire.

      En 2008, le ministre du Budget Alexandre Koudrine reste un libéral orthodoxe tandis que l’économiste Alexandre Zakharov, du groupe financier Metropol, parle du soutien russe aux entreprises lors du krach boursier non comme d’une renationalisation de velours, mais d’un soutien au marché13. Le kremlin a donc décidé d’investir 10 milliards de dollars pour soutenir les sociétés très endettées des oligarques14.

      "

      Donc rien d’anti capitalisme, au contraire c’est plutôt un capitalisme national soutenu dont il s’agit. Très loin du socialisme. C’est pour ça que poutine est bien de droite en plus du reste.

      Non le fascisme n’a rien de socialiste, tu fais encore une pétition de principe , puisqu’il est à l’opposé des deux caractéristiques du vrai socialisme : la démocratie politique et la démocratie économique, dont la politique sociale est le complément s’inscrivant dans une vision du monde globale centrée sur les besoins humains et non les besoins des hiérarchies, autorités, transcendances.

      Mais les régimes dont tu parles ne sont socialistes que d’étiquettes puisque le socialisme , le vrai repose sur al démocratie politique, la vrai démocratie, pas le régime représentatif libéral. Comme je te l’ai déjà dis ils se situent dans une zone intermédiaire entre la gauche et la droite, comme le libéralisme, c’est pour ça que les libéraux ont pu tirer à boulet rouge dessus puisqu’ils avaient en face d’eux leurs vrai antagonistes.

      Disraeli l’un de ceux qui ont supporté les esclavagistes sudistes lors de la guerre de sécession ?
      si tu parles de la réforme électorale  : http://fr.wikipedia.org/wiki/Reform_Act_de_1867
       elle a été faite sous une forte pression populaire et surtout l’insistance des libéraux, alors disraeli comme les conservateurs étaient opposés à une loi plus restreinte avant.

      En fait il semble qu’il n’était pas tellement focalisé sur la politique sociale, si tu regardes la conclusion.

      L’universalisme c’est pas une idéologie, c’est un principe qui peut se décliner de différentes façons.
      Et ce n’est pas le principe directeur du libéralisme , puisque le libéralisme repose sur les principes de la culture anglo-saxonne avant tout qui sont individualistes et particulariste (donc anti universaliste), par cntre il y a des variantes universalistes du libéralisme comme il y a des variation plus droitières (plus autoritaires et conservatrices). La déclarations des droits de l’homme de 1789 fait partie de la variante universaliste, mais comme l’a fait remarquer marx, c’est un universalisme tout théorique, puisqu’en pratique, ces drotis ne s’adressaient qu’aux bourgeois qui avaient les moyens.
      Quand au libéralisme économique, supporté par de nombreux partis de droite depuis le 19ème siècle, il est à l’opposé de l’universalisme, c’est à dire qu’il repose sur les inégalités de droit, de pouvoir, de statut social, entre les possédants économiques ( patrons, actionnaires, etc... ) et les non possédants (les employés).

      Par contre oui la démocratie c’est de l’universalisme puisque définie pour la vrai démocratie par un pouvoir politique universellement réparti de façon égale.

      Et donc le socialisme qui repose sur l’universalisme politique et économique, est donc définie par la démocratie, la propriété et le pouvoir économique collectif, et l’absence de hiérarchie (donc pas de grand chef/dictateur au dessus de tout le monde, ou de caste/nomenklatura qui détiendrait le pouvoir au dépend du reste de la population).
      En fait en reconnaissant que le socialisme est universaliste, tu dénies au stalinisme , et à ses avatars autoritaires, sa nature socialiste.


  • scalino scalino 19 juillet 2014 15:09

    c’est sur en europe le libre échange n’est pas source de conflit smiley

    et ça nous a bien réussi smiley
    (c’est de l’ironie hein^^)

  • hunter hunter 19 juillet 2014 17:41

    Isga, que pensez-vous des analyses de Francis Cousin ?

    H/


    • lsga lsga 20 juillet 2014 17:52

      je ne le connais pas. Mais concrètement : il a l’air de passer son temps à parler de la crème au beurre et du harissa.


      Dans la société Capitaliste, les particularités nationales et culturelles n’ont absolument aucune importance. Elles sont toutes écrasées par le paiement au comptant. 

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 juillet 2014 18:29

      Isga,
      Ce sont pourtant les particularités nationales et culturelles qui sont à l’origine de la fin de tous les Empires, vous ne comprenez pas grand chose à l’ Histoire des peuples. Asselineau explique cela dans sa conférence sur les monnaies.


      En ce moment, si Kiev reconnaissait et décidait de protéger les minorités russophones de l’ Est de l’ Ukraine, le conflit armé pourrait s’arrêter.
      Explications de Jacques Sapir.

      Les marxistes croient que seules les conditions matérielles « déterminent la conscience », ce n’est vrai qu’en partie. L’est de l’ Ukraine est bien plus riche que l’ Ouest, ce qui infirme vos assertions. 

    • epicure 20 juillet 2014 20:17

      Par Fifi Brind_acier (---.---.---.168) 20 juillet 18:29

      pourtant c’est aussi un conflit économique, où l’est industriel ne veut pas être dépossédé par un ouest vendu aux oligarchies occidentales.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 juillet 2014 19:40

    L’auteur se demande comment faire ? C’est prévu dans le Traité de Lisbonne :
     « Tout Etat peut décider de se retirer de l’ Union ».
    C’est l’article 50, qui permet à la France, si la majorité des Français le décide, de sortir unilatéralement de l’ Union européenne, des Traités, de l’euro et de l’ OTAN.


    Une « Autre Europe » n’est pas possible, il faudrait pour cela que les 28 pays soient d’accord pour remettre à plat l’ensemble des Traités, ce qui n’arrivera jamais.
    Merkel, le relais de Washington, veille au grain.

    L’UPR a été crée spécialement pour cela : rassembler provisoirement la majorité des Français de tous horizons pour sortir de ce piège européen.
    « Programme de Libération Nationale ».

    • seb71 20 juillet 2014 18:21

      @ fifi mon simple combat, faire decouvrir l u.p.r et l article 50 a mes compatriotes qui vivent dans la meme sphere social que moi......la mayo a l air de prendre.


  • chantecler chantecler 20 juillet 2014 08:17

    Ce qui prouve que le libéralisme économique est une idéologie parfaitement utopique .
    Comme le communisme l’a été d’ailleurs .

    Ce sont des outils pour enrichir certaines minorités au détriment des populations qu’ils asservissent ..
    Et quand un pays est relativement avancé au point de vue industriel , économique ,au point de vue niveau de vie , justice sociale , ce libéralisme est utilisé pour le détruire et l’abraser : le but par exemple c’est de nous aligner avec les revenus les plus bas , roumains en UE , par exemple .
    Seulement ce n’est pas viable car le coût de la vie dans notre pays , par exemple les logements , n’est pas compatible avec des salaires à 600 euros .

    Je dis roumain , je pourrai dire chinois , indien etc etc ...

    En attedant ce libéralisme casse nos sociétés , les tissus sociaux , et les propulse dans la barbarie car bien entendu les gens ne peuvent accepter cet impérialisme .

    Donc rapidement il y a des émeutes et des nouveaux massacres en guerres internes ou externes .

    D’ailleurs le monde est redevenu un baril de poudre et ça pète de partout et de tous les cotés .

    Pour une (relative) poignée de connards dominants qui n’en ont jamais assez et qui veulent nous replonger dans la jungle via le chaos .


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 juillet 2014 18:19

      chantecler,
      Lisez « Les Evangélistes du marché » de Keith Dixon, vous comprendre comment les économistes de l’ école de Chicago ont fait croire aux leaders d’opinion, que la richesse de quelques uns allait ruisseler jusqu’en bas...


      Soit ceux qui défendent ces théories sont corrompus, soit ils n’arrivent pas à reconnaître qu’ils se sont trompés, et qu’on les a trompés... Les leaders d’opinion qui tiennent le haut du pavé et transmettent la bonne parole, sont rarement au RSA...

    • epicure 20 juillet 2014 20:26

      Ce libéralisme c’est juste accorder la licence économique pour les plus puissants, et les contraintes économiques pour les non possédants et même les petits possédants vivant de l’économie locale.
      Au 19ème siècle, c’était avant tout des capitalismes nationaux, ils avaient besoin de l’économie nationale pour se développer.
      En devenant de plus en plus international, les plus puissants n’ont même plus d’intérêt dans un quelconque marché national, donc n’importe quelle économie nationale peut crever, ils peuvent se remplir les poches ailleurs, sauf si c’est un très gros marché.
      Et en favorisant la politique du tous contre tous (concurrence économique exacerbée), avec de nombreux dégâts sociaux notamment dans les pays les plus développés, il y a forcéent des tensions, des violences.


  • Mowgli 20 juillet 2014 14:02

    Qu’est-ce que le Mexique, le Maroc, l’Australie (! !!) et la Corée du Sud ont en commun pour être représentés de la même couleur ? Jean-Foutre.


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