mercredi 15 août 2018 - par Jacques-Robert SIMON

COURS D’ÉTÉ : Le Totalitarisme pour les Nuls

Ce cours est destiné aux dirigeants de droite, de gauche, du centre, aux gens sans appariement discernable, afin de leur permettre d’établir un nouveau système de gouvernance qui assure stabilité, ordre et bonheur pour les peuples. 

Comment va le Monde ! {JPEG} 

 Le totalitarisme est un régime sans aucune possibilité d’opposition et dans lequel une petite minorité contrôle la totalité des activités de la société. Le digital, le numérique, les algorithmes permettre l’établissement aisé et rapide de tels régimes, avec de plus l’agrément des citoyens.

 Comment l’établir pour la nuit des temps ?

 L’Histoire permettait parfois d’anticiper le futur des peuples, la Philosophie aidait à comprendre les individus : ce n’est plus nécessaire, le nouveau monde ne fonctionnera plus comme par le passé. La torture, les camps d’internement, les rafles appartiennent à des temps dépassés et sont devenus inutiles pour l’établissement du néo-totalitarisme. Plus de führer qui donne la seule vérité véritable, place au conditionnement global qui instille l’ordre établi à tous, à chaque instant de la vie et à tout propos. L’abolition de la notion même de vérité au profit du consensus médiatique permet de reléguer la propagande ancestrale aux oubliettes de l’histoire.

 La maîtrise d’une population repose sur le nombre et la qualité des données disponibles sur chacun des individus. Les technologies actuelles permettent à l’évidence de saisir tous les échanges faits par Internet (téléphone, courriels, SMS…), de les stocker et de les analyser. L’efficacité de cette technique est incomparablement supérieure à la collecte de rumeurs ou de qu’en-dira-t-on que faisaient nos anciens. Nos services savent donc ce que nous nommons les idées apparentes d’un individu, c’est à dire ce qu’il exprime ouvertement. Il faut encore découvrir les pensées intimes, celles qui peuvent engendrer des pulsions nuisibles à l’ordre social. Il y a peu à attendre des écoutes pour détecter des activités terroristes mettant en cause le bon fonctionnement essentiel de l’État, les malfaisants ont tôt fait de se méfier des nouvelles technologies, même cryptées, qu’ils utilisent. L’analyse des maladresses verbales, des lapsus, des erreurs involontaires ou des signes subliminaux d’insoumission reste cependant pertinent : on en dit plus en se trompant qu’en disant la vérité. À cet égard, l’utilisation du système qui détecte les vibrations des vitres des appartements en détectant ainsi les conversations, peut conduire, s’il est effectué par des spécialistes, à une augmentation significative des interpellations préventives pour trouble de l’ordre public.

 Les caméras de surveillance munies du système de reconnaissance faciale couplées avec le type d’achats faits dans des magasins sont susceptibles de conduire à un profilage fiable des habitudes et des goûts des individus. Être surveillé nuit et jour, avec discrétion mais précision, permet, même si l’intéressé se méfie, de traquer ses envies, ses désirs. Une analyse plus fine des mimiques du visage doit être concomitamment effectuée afin de déterminer sa propension profonde au passage à l’acte. Une analyse croisée des comportements et des analyses sanguines rendues obligatoires par la loi du 12 Mai 2022 est susceptible de donner une estimation fiable du taux de testostérone et donc sa propension à l’agressivité et aux viols, un traitement précoce d’éventuels malfaisants est alors possible.

 Lorsque l’individu fait peu d’achats explicites, il y a lieu de chercher dans les poubelles environnantes si le total des achats correspond à la quantité de détritus. En cas de désaccord entre les deux valeurs, une perquisition est requise pour qualifier l’éventuel délit en cours car une association dissimulée de malfaiteurs est probable. 

 Le dire et le faire ne sont pas les seules sources possibles d’indices criminels. Les individus peuvent être également suivis olfactivement grâce à un nez électronique qui détecte les vapeurs sudoripares exogènes, les parfums féminins (ou pas), les traces d’explosifs, de sperme ou autre liquides coïtaux… ce qui permet d’établir des relations sub-amicales, amicales voire intimes qui auraient antérieurement échappé aux autorités.

 Des scanners de reconnaissance faciale peuvent suivre les allées et venues de tous les individus (et leur rencontre) dans les hôtels, les centres commerciaux, les banques, les gares ferroviaires, les terminaux de bus ou d’avions. La police utilise des appareils portables pour rechercher sur tous les smartphones les discussions en ligne cryptées, les vidéos à caractère politique ou social, ainsi que tout autre contenu suspect. Bien entendu, une parfaite interconnexion entre les enregistrements des tribunaux, de la police, des banques, des impôts et des employeurs, est indispensable pour obtenir une surveillance soucieuse des libertés.

 Ces quelques outils sociaux permettent un recadrage idéologique préventif si besoin est.

 Chaque citoyen doit être associé à une note sociale qui permet de quantifier sa dangerosité et les mesures à prendre en conséquence. Dans les cas bénins (recherches en ligne suspectes, like d’un indésirable, passages piétons traversés à la hâte…), l’interdiction de voyager, d’approcher certains sites classés, le non-accès aux réseaux Internet peut être proclamé par un comité de quartier. Des difficultés importantes pour l’accès à des prêts bancaires peuvent être également mises en place. Des points de note sociale pourront ensuite être regagnés grâce à de bonnes performances au travail ou la publication sur un réseau d’articles vantant les mérites du système en place. La note peut être aussi augmentée si un utilisateur est liké  par quelqu’un de bien noté, sa note sera naturellement abaissée s’il est choisi par quelqu’un de mal noté.

 L’indice de désirabilité sociale va plus loin car il quantifie l’acceptation d’un individu par la société plutôt que son rejet. Son calcul est simplement donné par le nombre de like multiplié par la note de chacun des correspondants. Bien que suranné, la distribution de médailles, de diplômes, de certificats peut être tentée pour les plus frustres, pour les autres le don discret de plus ou moins fortes sommes d’argent est préférable car plus efficient.

 Les violence physiques étant prohibées au sein des démocraties occidentales (pour les autres pays il est recommandé de les faire effectuer par des tiers), seule la mort sociale peut être décidée si les manœuvres frauduleuses voire terroristes la nécessite. Bien des moyens existent pour ce faire. La plus simple consiste à mettre à portée de l’individu ciblé (le prévenu) une jeune femme, attrayante, sans interdits. Les statistiques montrent que la probabilité qu’un homme refuse une proposition d’une femme belle et expérimentée est quasi-nulle ou du moins non mesurable. La suite est prévisible.

 Pour les gens du commun, il est en général suffisant de prévenir la compagne de l’infidélité du prévenu, puis les réseaux sociaux, surtout que tout ou partie des ébats a été filmé et que des modifications de certaines scènes sont possibles. Il faut tenir compte à ce moment que le vrai n’a aucune importance, ce qui compte c’est ce qui est cru par les médias ou les bonnes âmes : la civilisation de la réalité virtuelle est tellement bien installée que les gens ne pensent plus et se contentent de croire ce qu’on leur fait savoir.

 Pour les gens puissants, les salissures doivent être plus spectaculaires, il faut ajouter un viol avec éventuellement quelques détails ignominieux : tabassage, sodomies, émission d’urine sur la victime.

 En général, même les magistrats les plus intègres, car l’indépendance de la Justice est un prérequis pour avoir une démocratie, n’hésitent pas à punir même préventivement un justiciable ainsi exposé.

 La peine de mort sociale est suffisante pour assurer la quiétude et l’ordre d’une société, les coercitions physiques n’ont plus à être utilisées officiellement et massivement. Les gens sont heureux car l’ordre règne. Les discussions logorrhéiques et stériles d’organisation de la société n’ont plus lieu d’être et sont d’ailleurs très sévèrement réprimées : elles laissent place à un vivre-ensemble entier, planifié et obligatoire qui débouche sur un bien être sociétal inconnu sans ces légères restrictions des libertés individuels.

  Mais comme le dit un poète : « Un groupe sans chef, c’est une meute ! »

  Toutefois la manipulation des génomes et de l’ADN est maintenant suffisamment avancée pour qu’une race supérieure puisse être engendrée en éprouvette : elle courra plus vite, sautera plus haut, sera plus intelligente, aura plus de vertus que les peuplades actuelles. Il n’y aura plus lieu de s’inquiéter de faire respecter l’ordre, l’ordre sera ancré au sein du matériel génétique car tout le matériel vivant sera sous forme d’une seule cellule, comme le blob, et les divertissements ne manqueront pas car le choix est possible entre 221 sexes. 

 



34 réactions


  • Arogavox Arogavox 15 août 2018 12:48

    Excellent !


    ’la civilisation de la réalité virtuelle est tellement bien installée que les gens ne pensent plus et se contentent de croire ce qu’on leur fait savoir’
      
      ... et ce qu’on ne leur fait pas savoir ne peut être que ’fake news’ et ’théorie du complot’,
      et ce qu’ils pensent ne saurait relever que d’une intolérable prétention, puisqu’on sait maintenant de source sure qu’il est inconvenant et idiot de poser des questions lorsqu’on n’en a pas déjà les réponses !
      La rétention d’information ne saurait exister dans un univers ou ne se pose aucune question
     ...

    • Arogavox Arogavox 15 août 2018 13:07

       Par exemple :

        aucune question ne peut plus maintenant être posée au sujet du MH370 puisque toute la vérité a été désormais révélée à se sujet ; à savoir : ’On’ ne sait pas ce qui s’est passé dans le détail, et On n’en saura jamais rien . Point.
        
       Mais si jamais une rétention d’information était tout de même cachée quelque part, nous aurions d’un côté des imbéciles, des ’rien’, incapables à la fois d’accéder à cette info et d’enfreindre l’interdiction, qui leur est catéchisée, d’imaginer qu’une info puisse leur être cachée ;
       et d’autre part, des sachants dotés de l’intelligence supérieure de savoir à la fois mentir par omission, et, en même temps, de savoir user de la perversité supérieure de culpabiliser les victimes de cette traitrise.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 15 août 2018 13:37

      @Arogavox
      Étrangement, la transparence n’a jamais été aussi bonne pour les choses sans importance et mauvaise pour celles qui sont essentielles.


  • Passante Passante 15 août 2018 13:09

    c’est long, et c’est en anglais... 

    mais c’est une prolongation intéressante et plutôt terrible de la réflexion de l’auteur
    « bad peter »...


  • Arogavox Arogavox 15 août 2018 13:12

    oups : ... à ce sujet ...

     et les sources sûres ne sont pas des pommes sures 

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 15 août 2018 13:40

      @Arogavox
      Je crains que les sources sûres soient rares.


    • Arogavox Arogavox 15 août 2018 17:04

      @Jacques-Robert SIMON

       voilà bien une pensée ’sure’ , au sens de ces vers : 
      « ..Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sures,
      L’eau verte pénétra ma coque de sapin
      Et des taches de vins bleus et des vomissures
      Me lava, dispersant gouvernail et grappin... »

         à adoucir par cette perspective ennivrante :
      « ... Libre, fumant, monté de brumes violettes,
      Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
      Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
      Des lichens de soleil et des morves d’azur ; »
      ...


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 15 août 2018 19:38

      @Arogavox
      Merci pour le poème.


  • cyborg 15 août 2018 17:08

    Une oligarchie n’est pas forcément un totalitarisme, elle peut être même démocratique. Le cas de la Grèce antique esclavagiste en démocratie directe. L’absolutisme de l’ancien régime n’est pas un totalitarisme.
    Un totalitarisme nie l’individu, pour un destin politique commun. Un totalitarisme n’est pas forcément oligarchique où tyrannique, une religion acceptée de tous par ex... où une dévotion générale au capitalisme, à la technique. Le capitaliste aussi y croit à son système disait Marx.
     
    Manque à votre tableau réaliste, que la race des dominateurs transhumains au QI de 200, se modifiera génétiquement pour ne plus pourvoir se reproduire avec les hilotes. Une mutation génétique créant un « isolement gamétique » est réalisable au sein d’une même espèce.
     
    Mieux que le meilleur des mondes. smiley


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 15 août 2018 19:40

      @cyborg
      Je n’avais pas pensé à « l’isolement gamétique », c’est intéressant.


    • cyborg 16 août 2018 09:25

      @Jacques-Robert SIMON
      Le « like » qui « conforme » via les algorithmes le consommateur virtuel est effectivement une forclusion du système (le système se boucle lui-même dans un statu-quo qui ressemble à une « nécessité » naturel, car l’algorithme part du « passé des data » pour faire ses prédictions) il y a une prof du CNRS qui a écrit là dessus et qui fait des confs sur youtube.
       
      Ce « TINA » est a relier au néopositivisme (on constate empiriquement la société, on ne la pense pas). Comme disait Marx, il il a x manières de réagir à un système de production/consommation, pour x individus. C’est la synthèse de ces x manières de réagir individuels qui font l’Histoire, et non une « nécessité écononomico-historique » fatale du marxiste superficiel (baisse tendancielle du tx de profit par ex ) très répandu sur AgoraVox. Aussi laisser la consommation/production au capitalisme (le RU un ex) c’est lui donner les clés de la société.
       
      Et de plus, le capitalisme n’étant pas une idéologie, ce sont les armées du Roi d’Espagne, de la Nation, de l’Empire, qui ont conquis le monde, par celles de Rothschild... il est lui même par essence a-politique, neutre, voir anarchique, il lui faut trouver une idéologie conforme (dans laquelle il peut muter), et ça sera le transhumanisme dans un capitalisme de la séduction.


    • cyborg 16 août 2018 09:40

      @cyborg
      Un sociologue américain a fait des expériences sur internet, les gens modifient leurs comportements pour avoir plus de likes...
       
      C’est pour ça que je vous like pas smiley


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 16 août 2018 10:50

      @cyborg
      Avoir une idéologie, c’est d’abord avoir une idée, une direction. Le capitalisme se résume à l’optimisation des gains individuels indépendamment de toute considération d’un collectif, ce qui peut être assimilé à une idée.


    • cyborg 16 août 2018 16:18

      @Jacques-Robert SIMON
      Vous définissez le libéralisme, qui oui est une idéologie.
       
      Le capitalisme des nazis n’est pas celui des Séouds où celui de l’Empire britannique. Tous ces capitalismes étaient subordonnés, encapsulés ds une idéologie.
       
      Un synonyme de libéralisme serait « capitalisme total », c.a.d affranchi des idéologies classiques, comme pur libéralisme objectivé. Mais il se trouve dans une aporie car il est apolitique. Les symptômes de cette contradiction en son Poutine, Trump, Macron qui mime DeGaulle et sa « grandeur de la France » idéologique, face à la perte d’identité, la conscience malheureuse du manque de vision, la fin des idéologies politiques etc.
       
      Une idéologie est une pensée abstraite qui s’objectivise en se différenciant d’elle-même dans le réel (pragmatisme capitaliste d’Hitler où de Mussolini), le capitalisme est un mouvement réel lui, de la réalité économique, des rapports de production, qui se subjectivise en détruisant les vieilles idéologie (fameux passage du froid payement comptant). Mais ce mvmt réel ne fait pas une idéologie. Le soviétisme était un capitalisme d’état, subordonné à une idéologie. Le capitalisme total fait la « conscience malheureuse » du passéiste déboussolé de voir ses anciennes « valeurs » détruites.
       
      Toute idéologie servant de coquille forme au capital bernard-l’hermite, est la bienvenue pour lui. L’individualisme libéral, et bientôt le transhumanisme. Scientisme, écologisme sont apparemment des idéologie faiblardes.
       
      Platon s’est rendu célèbre en décrivant cette dissolution de la polis grecque traditionnelle communautaire dans une vie purement « privée », qui a fait perdre au grecs leur sens immanent de l’existence, bien avant le « capitalisme » et son consumérisme qui semble abstrait, mais mvmt sorti du réel détruisant la Planète à l’insu du plein gré de tout le monde.. smiley


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 16 août 2018 16:47

      @cyborg
       Sous un abord pratique ou pragmatique, le libéralisme est une idéologie même s’il repose sur des axiomes très terre-à-terre. Il est presque impossible de séparer l’être et l’avoir, le matériel de l’immatériel... Mais on peut constater l’absence du spirituel dans des propositions.


    • cyborg 17 août 2018 15:39

      @Jacques-Robert SIMON
      oui le libéralisme est une idéologie, son arme « utile » fut le capitalisme, l’utilitarisme (Hegel fait un jeu de mot là dessus) l’individualisme, amenant « l’animal spirituel » (c.a.d la fin de l’esprit religieux pour le bobo narcissique à vomir)
       
      Le « spirituel » du libéralisme c’est d’avoir « détruit » les religions, l’ancien régime, les anciens paradigmes, en terme marxiste l’ancienne « aliénation » (une fausse conscience d’un bon ordre du monde) en utilisant l’arme dans le « matériel » de l’échange marchand. Au final tout se vend et s’achète.
       
      Le religieux capitaliste de l’ancien régime ne savait pas qu’il détruisait sa religion par son commerce.
       
      Puis , quand ce mvmt du réel souterrain se développe, il apparait, le religieux capitaliste réalise qu’il devient qu’un capitaliste du libéralisme. Le religieux a la « conscience malheureuse »
       
      De même le nationaliste capitaliste britanique a développé son empire, sa nation avec le commerce, et au final, la capitalisme total, se passe du nationalisme, devient sa vraie idéologie, le libéralisme, sous forme de mondialisme.
       
      Cette « dialectique » s’étend à maints domaines (catégories) de l’existence, par ex le mariage ! (Houellebecq, Extension du domaine de la lutte.... des classes)
       
      La conscience malheuresue que vous décrivez, perte des « valeurs anciennes », et la prise de conscience du précédent basculement, du monde des nations, des valeurs de la famille, du patriotisme, de la soidarité sociale etc, basculé déjà au monde du tout marchand qui apparai ten plein jour. Mais cette prise de conscience ne change rien au réel. On ne remonte pas un fleuve.
       

      Dans le libéralisme actuel se développe à l’insu du plein gré des capitalistes libéraux dominateurs, la même sorte de mvmt souterrain, du réel mais non perçu encore dans sa signification « spirituelle », qui au final détruira le libéralisme. Le transhumanisme, la destruction de la planète, la démographie etc.
       
      La question est : ce mvmt du réel va se subjectiver en quoi ? En quelle idéologie ?
       


    • cyborg 17 août 2018 15:52

      La science étant le principal carburant du réel, mais elle peut être utilisée par différents moteurs idéologiques.
       
      Ce mvmt se voit aussi par l’ « importance » des différentes catégories « sociales » la morale, la technique, l’art, la guerre, l’hédonisme etc.
       
      Et ces différents basculements de la priorité sociale d’une catégorie à l’autre sont à l’origine des historicismes fatalistes genre Croce où Spengler. Une société commence religieuse, puis militaire, holiste, puis individualiste hédoniste, puis esthétique et meurt... (inspiré des romains) Onfray s’en inspire avec son occident Titanic et crever dignement... smiley
      C’est pas le marxisme, qui ne donne pas de modèle de téléologie fixe, et même accepte que l’Histoire puisse s’arrêter.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 17 août 2018 20:08

      @cyborg
      Il n’y aura (probablement) plus de nouvelle idéologie. L’intelligence artificielle, et particulièrement les réseaux de neurones artificiels, fonctionnent avec un apprentissage purement empirique. Cette approche est de loin plus puissante que toute théorie basée sur des hypothèses et des axiomes.
      Le capitalisme d’autre part suit fidèlement les propositions des évangéliques pour ce qui concerne les options politiques. Ceci peut être assimilé aux fausses idoles antiques.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 17 août 2018 20:11

      @cyborg
      Le réel est le réel et la science tente d’en donner une description aussi cohérente que possible. En général également (mais pas toujours) les scientifiques trichent moins que les religieux ou les marchands lorsqu’ils décrivent la réalité.


    • pemile pemile 17 août 2018 21:14

      @Jacques-Robert SIMON "L’intelligence artificielle, et particulièrement les réseaux de neurones artificiels, fonctionnent avec un apprentissage purement empirique. Cette approche est de loin plus puissante que toute théorie basée sur des hypothèses et des axiomes"

      Non, cette approche tient plus des statistiques que du raisonnement.


    • cyborg 18 août 2018 13:51

      @Jacques-Robert SIMON
      le « marketing prédictif » algorithmique, oui un statu quo, d’un système libéral libertaire qui se perpétue
       
      mais « la mort de la Mort » non... c’est un mouvement du réel qui va contre le libéral-libertaire, tout simplement parce qu’il n’y aura pas 15 milliards d’immortels se reproduisant et bouffant la planète
       
      « Une voiture qui vous ressemble » ça c’est de l’idole ! smiley
       
      cette indifférenciation indifférenciatrice de l’Universalisme « tout le monde il est français » alors français c’est rien de particulier, rein à foutre donc, seul moi l’Unique compte, ce voir les autres comme choses à travers l’écran, se voir soi-même chose ressemblant à sa voiture et juste corps entretenu par son coach sportif, est une contradiction en bobo lui-même.
       
      L’ « esprit moralisateur » et incohérent des écolos (CO2/nucléaire, immigration/décroissance) est un symptôme, Nuit debout, de l’esprit subjectif qui ne trouve pas son objectivation du monde, et qui par en sucette dans la moraline, tandis que le monde réel avance.
       
      Les évangélistes, Daech, Poutine, RN, etc... sont les derniers souffles de l’ancien monde, la conscience malheureuse qui s’éveille et qui renâcle à s’enfoncer dans l’inconnu qui déracine.
       
      C’est le conservateur qui triomphe du réactionnaire, c’est celui qui ne se contente pas d’être un halluciné du Passé voulant rétropédaler, mais celui qui mute ses idées anciennes, de tout temps, à travers le monde nouveau. L’Histoire n’est dirigée que par des révolutionnaires conservateurs. Comme disait Lénine, notre URSS est l’empire du tsar repeint en rouge ! smiley
       

       


    • cyborg 18 août 2018 14:21

      Quand le chérusque Arménius, formé par les romains, vainqueur de Toteburg contre l’armée romaine, voulut devenir le roi des chérusques, ces derniers l’exécutèrent.
       
      Les germains n’avaient pas de roi, ni propriété foncières (inutile dans une forêt...) mais une démocratie directe à la grec.
       
      Ils conquirent Rome, une République élective (un peu dégénérée)
       
      Le résultat fut la féodalité... d’une démocratie directe + une république élective. Des germains furent mis au servage. 2 raisons :
      - la propriété foncière des grandes fermes esclavagistes romaines
      - l’infanterie traditionnelle barbare déclassée par la cavalerie lourde en armure. Le peuple désarmée. Vase de Soisson le mythe du passage.
       
      Le réel a fait l’idée féodale amenant une régression dans l’art, la culture, la science, la liberté, le droit, mais pas dans l’armée, ni la religion, la morale, l’éthique (l’esprit chevaleresque), ni la politique (Charlemagne). Les nazis étaient la « pure culture » du romantisme allemand. Antigone et Andromaque avaient infiniment plus de culture philosophique que la burkini du Lidl où la bobo du Gymnase Club. L’art grecque, la démocratie directe, advinrent dans une aliénation profonde, absolue, le holisme de la Cité antique. La blondeur des scythes signent leur barbarie disait Aristote.
      Bref, la science est qu’une catégorie motrice, mais neutre en elle même, active seulement dans les relations, une dictature comme vous la décrivez peut venir des algorithmes, mais 5* dit que c’est la démocratie directe qui sortira du web.
      La mort de la Mort peut faire une oligarchie mondiale dans une dictature de l’Argent (le film Time Out où les gens achètent leur tps de vie) où une une démocratie universelle. Ce n’est pas la catégorie de la science par elle même qui en décidera seul. C’est l’idéologie qui se saisira du réel, dans toute sa complexité. C’est pas à Nuit Debout que ça se passe... plus au Bilderberg ... smiley
       

       
       


  • Esprit Critique 15 août 2018 18:10

    Quoi de mieux qu’un exemple :

    Un totalitarisme planétaire égorge sous nos yeux, et recouvre la planéte : .

    Les lâches l’appelle Islam, et religion.


  • Dom66 Dom66 15 août 2018 19:56

    Bonjour l’auteur,

    J’ lu avec attention votre article, et en premier ceci :


    « Le totalitarisme est un régime sans aucune possibilité d’opposition et dans lequel une petite minorité contrôle la totalité des activités de la société. Le digital, le numérique, les algorithmes permettre l’établissement aisé et rapide de tels régimes, avec de plus l’agrément des citoyens. »


    Donc ceci est la France car c’est exactement ça , si vous comprenez et comment somme nous manipulé.


    « Être surveillé nuit et jour, avec discrétion mais précision, permet, même si l’intéressé se méfie, de traquer ses envies, ses désirs. » Oui ceci commence….comme dans un pays nordique et un jour en France pour les moutons

    Je parle de la « Puces RFID » « Mieux vivre autrement »

    Pour le moment nous avons l’implantation du compteur Linky


    « seule la mort sociale peut être décidée si les manœuvres frauduleuses voire terroristes la nécessite. Bien des moyens existent pour ce faire. La plus simple consiste à mettre ……... »


    je fini à ma manière cette phrase….consiste à mettre au pouvoir des « Macron »


    Je vous conseille ainsi qu’a tous de lire Les dix stratégies de manipulation de masses  

    de Noam Chomsky

    Suite ci dessous


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 16 août 2018 08:49

      @Dom66
      J’ai lu « Les dix sratégies de manipulation des masses » de Chomsky, j’ai regardé aussi Le Bon et Goebbels.Le tout fournit des méthodes quasi-scientifiques pour conditionner les esprits.


  • Dom66 Dom66 15 août 2018 19:57

    Suite

    PSYWAR : une histoire passionnante de "la manufacture du consentement" et des institutions oligarchiques aux États-Unis


    - On y étudie les techniques de manipulations de l’opinion, les relations publiques, le story telling, les opérations sous faux drapeau, la science du mensonge d’État, l’intox industrielle pour conduire les opinions à vouloir la guerre, des outils absolument stratégiques pour les crapules qui nous gouvernent...


    - mais on y examine aussi les choix de gouvernement (Quelle « démocratie » ? Quel rôle pour le peuple ?), et la pensée de Hamilton, Jefferson, Madison, et puis toute la clique des oligarques des siècles suivants...

    Un documentaire RE-MAR-QUA-BLE !
    Tout citoyen devrait connaître ces sujets sur le bout des doigts (pour ne pas trop se faire enfumer et garder un bon esprit critique).

    Ne ratez pas ça, c’est très utile, même quand on connaît déjà bien le sujet.

    http://www.dailymotion.com/video/xw8m6h_psywar-guerre-psychologique-1-2_news


  • Christian Labrune Christian Labrune 15 août 2018 22:10
    La torture, les camps d’internement, les rafles appartiennent à des temps dépassés et sont devenus inutiles pour l’établissement du néo-totalitarisme.
    ================================
    à l’auteur,
    Vous devriez quand même vous renseigner un peu ! Je ne suis pas vraiment certain que les opposants actuels en Iran, en Turquie et même en Russie (je me limite à trois pays pour ne pas fatiguer le lecteur), seraient tout à fait d’accord avec la proposition que j’ai pris soin de recopier ci-dessus.

    Je vous concède cependant que ce sont là des pays démocratiques, dont les moeurs politiques n’ont pas grand chose à voir avec le seul réel totalitarisme encore existant, celui qui nous vient des Etats-Unis d’Amérique. C’est du moins ce que j’avais cru comprendre en découvrant au début une illustration tortueusement pornographique.

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 16 août 2018 08:51

      @Christian Labrune
      C’est vrai je parle essentiellement du totalitarisme néo-libérale, c’est à dire américain.


    • Christian Labrune Christian Labrune 20 août 2018 13:35
      C’est vrai je parle essentiellement du totalitarisme néo-libéral, c’est à dire américain.
      =========================================
      @Jacques-Robert SIMON
      Le problème, c’est que le libéralisme n’est pas un système clos et ne comporte aucune visée eschatologique, ce qui serait la caractéristique essentielle du totalitarisme pour tous ceux qui se sont efforcés de le décrire. Il y a donc une contradiction tout à fait absurde dans l’expression que vous utilisez : « totalitarisme néo-libéral ». Vous pouvez bien parler d’un capitalisme néo-libéral si cela vous amuse, mais le capitalisme n’est pas non plus un totalitarisme.

      Un système totalitaire, qu’il s’agisse du communisme, du nazisme ou de l’islamisme, prévoit un état de perfection auquel le monde, au terme d’un processus bien conduit, doit nécessairement aboutir. Par exemple, la société sans classes du communisme, ou la domination de la race aryenne ; dans l’Egypte de Morsi, on répétait à l’envi : « l’islam, c’est la solution ». Et quelle solution, comme on n’aura pas tardé à le voir !

      Le libéralisme américain ne prétend pas conduire les hommes à quelque chose de parfait. Comme le capitalisme dès le moyen-âge, il s’adapte aux conditions du moment. Certes, avant qu’il parvienne à corriger des inégalités trop criantes, il lui faut bien trente ans et beaucoup auront eu largement le temps d’en baver, mais c’est cette plasticité même qui le rend increvable et permet la démocratie. La démocratie, c’est le bordel permanent. On ne peut pas rêver une perfection de la démocratie, ce serait un oxymore. 

      Il n’y a donc pas d’utopie libérale ; il n’y a de ce côté aucune prétention à la perfection. Le néo-libéralisme, c’est le bricolage permanent. Au reste l’expression néo-libéralisme est intéressante puisqu’elle suppose qu’il y aurait eu un ancien libéralisme. C’est donc que cela change tout le temps. Ce système qui n’en est pas un ressemble au Protée de la mythologie qui change de forme constamment. A contrario, les totalitarismes sont toujours en quête d’un retour à la pureté des sources. Si le communisme a raté son coup, c’est parce qu’il avait rompu avec la pureté de l’exigence marxiste originelle. Si l’islam ne parvient pas à s’imposer, c’est parce qu’il s’est éloigné de ce qu’il était à l’époque des salafs et il faut donc retourner au VIIe siècle. Quant à ceux qu’on appelle néo-nazis, et dont on trouve dans le régime des mollahs iraniens les derniers représentants, ils n’innovent pas, ces décérébrés, et ils en sont restés à Wannsee en janvier 42.

      A contrario, on n’a jamais vu des libéraux nostalgiques de la forme de capitalisme qui avait pu se développer au XVe siècle dans les principautés italiennes et les villes hanséatiques : tout cela est depuis longtemps périmé.


  • Christian Labrune Christian Labrune 15 août 2018 22:34
    à l’auteur,
    C’est vrai qu’il y a désormais partout des caméras, qu’on peut savoir aussi à quelle heure précise j’aurai fait tel retrait à un distributeur automatique, acheté tel bouquin sur Amazon dont il sera aisé de connaître le titre, etc.
    Mais il y a pire : quand je quitte mon appartement, il n’est pas rare que je rencontre quelque voisin. D’autres, de leur fenêtre, peuvent savoir à quelle heure j’éteins les lumières pour aller dormir ; ils peuvent faire des fiches, et probablement le font-ils déjà, ces salauds.
    J’avais envisagé de m’embarquer pour quelque île déserte, mais on peut désormais fixer une caméra au dos d’un requin ou d’un dauphin (j’ai vu ça à la télé), voire au cou d’un grand oiseau de mer. Il faudrait, avant de m’embarquer, que je me munisse d’un petit canon de marine et d’une petite batterie anti-aérienne pour pouvoir, là-bas, tirer sur tout ce qui bouge, mais à l’embarquement, il y a nécessairement des détecteurs, et un tel matériel pourrait paraître un peu suspect. Que faire ?
    Comme la paranoïa est une affection réputée incurable, il est totalement inutile que je me présente à l’accueil de Sainte-Anne. je ne vois pas d’autre solution réaliste que la mort. Sur la tombe du sculpteur Arman au Père-Lachaise, j’ai longtemps vu une plaque de marbre avec cette inscription très alléchante : « Enfin, seul ! ».
    Mais même là on n’est pas seul. Ca grouille, il y a toute une foule de témoins « sans oreilles et sans yeux », comme l’avait très bien compris l’auteur des Fleurs du Mal dans ce sonnet intitulé Le mort joyeux, que je recopie pour l’édification de tous ceux que le totalitarisme inquiète :
    Le Mort joyeux
    Dans une terre grasse et pleine d’escargots
    Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
    Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
    Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde.

    Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
    Plutôt que d’implorer une larme du monde,
    Vivant, j’aimerais mieux inviter les corbeaux
    A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

    O vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
    Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
    Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

    A travers ma ruine allez donc sans remords,
    Et dites-moi s’il est encor quelque torture
    Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 16 août 2018 08:55

      @Christian Labrune
      J’aime beaucoup Baudelaire et je vous remercie pour le poème. Enfin seul ? Sartre a dit également « L’enfer c’est les autres » sur le même sujet.


Réagir