Dans l’intérêt supérieur de la Nation, comment bannir Sarkozy du cercle médiatique ?
Ce mercredi 2 juillet, 20 heures, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, prévenu, mis en examen dans la nuit précédente pour trafic d'influence et corruption active, a convoqué dans ses bureaux deux journalistes d'une chaine de télévision, TF1, et d'une radio, Europe 1, pour dérouler sa défense et se victimiser en parlant directement aux français, "les yeux dans les yeux".
On a retrouvé l'expert en manipulation qu'est l'ancien président. Devant deux potiches aux ordres, à grand renfort d'affirmations péremptoires et de contre-vérités, (voir le point fait par Le Monde ce 3/7 ) il a tenté de convaincre qu’il était la victime à la fois d’un complot, ourdi par des juges "rouges" et revanchards , et aussi de l'instrumentalisation politique" de la justice par le pouvoir en place (voir l'intégrale de la charge de N. Sarkozy sur le site d'EuropeN°1). Un entretien qui rappelle les ficelles utilisées pendant de longues années par Berlusconi, en Italie. ( à lire l'article de Médiapart de ce 3 juillet " face aux juges à la manière de Berlusconi" )
SARKOZY : CE MEPRIS DE (LA) JUSTICE.
Ce mauvais comédien, pendant 20 minutes, n'a manifesté que du mépris pour la Justice et pour les juges qui l'on convoqué et qu'il nommera par ces "2 dames". Son exercice médiatique n'est qu'une tentative de prise en otage de l'opinion en affirmant que les Français "devaient savoir.. " et devaient absolument partager ses états d'âme et ses jugements péremptoires.
En mai 2012 le vote des électeurs a sanctionné Nicolas Sarkosy ; "5 ans ça suffit !" on dit une majorité d'électeurs. Mais dans le déni total, celui-ci refuse d'admettre son échec et de faire le bilan de son action aux plus hautes fonctions de l'Etat. Il n'est habité que par une seule ambition, celle d'avoir le droit de rejouer la partie en 2017.
Depuis deux ans, son nom hante les couloirs du siège de l'UMP, vampirisant avec sa garde rapprochée le parti, en neutralisant tout débat sur son bilan et en obligeant les cadres de ce parti moribond à constamment déterminer leur action en fonction de son hypothétique retour sur la scène médiatico-politique.
Depuis son départ de l'Elysée, les journalistes de tout poil, en bons chiens de garde, nous imposent tous les détails de la vie privée de l'ex., de ses déplacements, de ses humeurs et de ses jugements lapidaires sur ses amis ou ennemis. Dans sa perversion cet imposteur a réussi à imposer son personnage dans la sphère médiatique et politique et si on n'y prend pas garde il réussira à nouveau à imposer chez de nombreux électeurs son "nécessaire" retour à la tête de l'Etat, comme avait réussi à le faire Berlusconi en Italie en 2008.
Nous devons nous sentir offensés et salis par cet" habitué de la classe "affaires" "qui occupe les médias pour nous faire avaler des contre-vérités du genre "la campagne 2012 n'a pas coûté un sous au contribuable" ; alors que les 2/3 des sommes versées par les donateurs ont été payées par le Trésor Public, ( voir le papier écrit il y a un an " comment nous allons tous contribuer à sauver l'UMP" ) grâce à une défiscalisation à 66 % des dons, et qui affirme ne rien savoir sur l'affaire "big millions" et la surfacturation de tous les évènements de sa propre campagne.
Nous devons nous sentir offensés et salis par cet homme outrancier qui compare les pratiques de la police française aux pratiques de la Stasi et qui en même temps dénonce l'appartenance syndicale d'une des deux juges chargées de son affaire, ce qui au regard du droit est condamnable par la loi (lien). L'appartenance syndicale est personnelle et n’a pas à être divulguée.
Nous devons nous sentir offensés et salis par ce fat à talonnettes qui se permet d' affirmer, il y peu, en Suisse en marge d'une conférence : " Qu’un pays ( comme la Suisse ) ne peut pas être gouverné par un président qui change chaque année. Ou que le système ( suisse) avec sept conseillers fédéraux est inefficace, désuet", ( lien ) et qui omet à la télévision de qualifier M. Hollande par sa fonction alors qu'une majorité d'électeurs l'ont choisi en 2012. (Il est vrai que son ami Jacques Séguéla, l'homme à la Rolex, ce jour sur I-Télé, affirme sans détours que Le Président Sarkozy est considéré à l'étranger comme un président à vie).
Nous devons nous sentir trahis et salis quand dans une conférence à New-York, en octobre 2012, dans un luxueux hôtel de Manhattan, cet ancien représentant de notre pays, auto-proclamé conférencier, grassement rémunéré ( 120 000 € pour 1 h), se permet d'affirmer au sujet de l'Europe, pour être de connivence avec les chefs d'entreprise du monde entier présents : " ( ...) je pense que dans les deux années qui vont venir, l’Europe, malheureusement, va connaitre beaucoup de difficultés. Malheureusement pour l’Europe, et heureusement pour vous les investisseurs. Parce qu’il y aura beaucoup d’opportunités dans la crise. La crise européenne n’est pas finie. Les conditions pour que l’Europe sorte de la crise ne seront pas mises en place avant plusieurs mois voire plusieurs années" et de terminer sa tirade aux investisseurs par un conseil "avisé" : " ça ne veut pas dire qu’il faut sortir de l’Europe. Il faut acheter au son du canon et vendre au son du clairon.".( Lire le texte intégral pour apprécier la "qualité" et la "profondeur" du contenu de la "conférence-interview" de notre Ex.)
POUR LE DROIT A L'OUBLI IMPOSONS LUI LE SILENCE.
Le degré de responsabilité de cet homme dans toutes les casseroles judiciaires qu'il traîne importe peu. C'est bien le nombre de ces affaires où il est cité qui doit nous alerter. Mais c'est surtout sa manière de concevoir et de conduire l'action politique pour finir par la pervertir qui est condamnable. C'est le fait aussi qu'il continue à vouloir reconquérir à tout prix, une fonction que la démocratie lui a ôtée, en s'imposant en permanence dans le champ médiatique, qui est insupportable. C'est le mépris total que porte ce "petit césar" contre l'ensemble des corps intermédiaires qui fondent la République qui est dangereux et, contrairement à ce qu'affirme Henri Moreigne dans une tribune dans Agora Vox, ce n'est pas la garde à vue de Sarkozy qui assassine la fonction présidentielle mais bien son comportement qui porte atteinte à la fonction. En réduisant l'action politique à une guerre des égos, Nicolas Sarkosy contribue à disqualifier, aux yeux des électeurs, son propre camp et au delà tout action politique , faisant ainsi le jeu du Front National, comme si l'action du gouvernement actuel et le virage libéral en matière économique et les propres casseroles judiciaires de la gauche au pouvoir ne suffisaient pas.
Définitivement Nicolas Sarkozy n'est pas digne de nous représenter à nouveau et son bilan ne l'autorise pas à faire encore valoir sa notoriété d'ancien président de la République.
Aussi, en attendant que le non renouvellement des mandats soit votée - il y a suffisamment de personnes éligibles en France pour faire tourner les représentations politiques à tous les niveaux - la seule peine qui vaille, que la Nation devrait lui infliger, c'est de le réduire au silence à perpétuité dans les médias, pour qu'il la ferme et pour permettre aux citoyens d'exercer enfin leur droit à l'oubli envers sa personne. Pour faire bonne mesure il faudrait aussi imposer à son fils Louis un peu de décence en lui intimant de bien vouloir éteindre sa machine à tweeter. (merci Chalot ).
Ce ne serait en fait que respecter sa propre parole que d'enjoindre ce bretteur à aller ferrailler ailleurs : "Je veux maintenant une nouvelle vie, mais pas une vie seulement pour faire des conférences. Vous savez, moi ce que j’aime, ce n’est pas la politique. Ce que j’aime, c’est faire. Faire dans la politique ou faire ailleurs. Alors au Brésil ? Pourquoi pas. Franchement, si vous me donnez le choix, entre la Norvège et le Brésil ... OK, j’achète le Brésil tout de suite." (réponse à une question posée sur son avenir à la fin de la conférence de Manhattan ),...et de faire notre aussi ses propres sentences : " Un patron voyou doit être traité comme un voyou, c'est encore pire quand on est en haut de l'échelle " Tweet de Nicolas Sarkozy du 12/03/2012 ( lien ) .
Mais, en aucune manière, nous n'adopterons à son égard le ton "soutenu" et "familier" de la fameuse tirade, à un certain Salon de l'Agriculture : " casse-toi pauv con" ou de celle non moins fameuse de la dalle d'Argenteuil en 2005 « Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Eh ben on va vous en débarrasser. »
Face à l'écoeurante logorrhée médiatique servie ces derniers jours par les écrans, les radios et les journaux, je me suis permis ainsi de manifester mon profond dégoût devant les manipulations que ce personnage narcissique nous impose depuis trop d'années.