mercredi 10 mars 2010 - par PAS GLOP PAS GLOP

De la scission des classes

De plus en plus, nous constatons une montée du mécontentement populaire à l’égard des classes politiques, financières et autres dites « supérieures ». Le clivage sociale est en augmentation constante laissant profiler le spectre d’un affrontement final entre les différents partis en cause. Vu d’en haut la répartition des masses est simple. Dans un petit coin de l’échiquier, les dirigeants et leurs cours. Protégés par une fine rangée de nantis issus de tous bords. Ceux-ci ne devant leur position qu’aux largesses dont a fait preuve à leur égard la classe dirigeante. Soit dans le cadre de services rendus, soit dans celui d’une cooptation claniste. Ces nantis sont dans les « affaires » et servent à l’occasion de fusibles ou de pont thermique à leurs suzerains. Plus avant se retrouve la tranche de ceux qui veulent avoir l’air, mais ne « sont pas ». Des attentistes du vedettariat. Chacun louchant sur le succès du voisin en attendant de ramasser quelques miettes tombées du saint des saints. Voilà, c’est tout. Cet aréopage gravite autour de deux moteurs principaux : le pouvoir et l’argent. L’un offrant l’autre et vice versa. Le tout tenant sur au plus deux voire trois cases de notre échiquier primordial. Et le reste……le reste c’est le petit peuple, vous, moi, les autres. Ne nous égarons pas et cantonnons nous à un domaine observable de notre position.

 Disons l’Europe.

 Depuis que ce cataclysmique ensemble est en marche, force est de constater que le microcosme européen reproduit les pires schémas imaginables et réunis à lui seul tout ce qui aurait pu sortir de la boite de Pandore . D’une Europe qui se voulait un modèle d’unification, de pragmatisme et de grandeur morale, nous ne trouvons plus que le squelette désarticulé d’une usine à gaz dont même les concepteurs peinent à comprendre les rouages. Le résultat ne se fait pas attendre : perte de souveraineté, exacerbation des nationalismes, désintégration des tissus sociaux et économiques, faillites des secteurs financiers, effondrement des classes sociales dites moyennes allant renforcer les rangs des parias.Tout cela évidemment sous l’œil amusé voire goguenard de petits personnages dont certains sont même à force de coups tordus devenus présidents d’états. Le décor est planté. L’ambiance, elle, est pour le moins insurrectionnelle pour ne pas dire révolutionnaire. D’un côté les méchants, de l’autre les gentils. Je laisse à tout un chacun la responsabilité de situer selon ses critères les uns et les autres. Une situation telle que celle là ne peut perdurer sans finir dans un bain de têtes coupées. Mais alors quel est le condiment secret qui lie cette sauce et l’empêche de tourner ?

En zoomant sur les limites entre cases minoritaires et cases plébéiennes, nous constatons la présence d’un fin liseré bleu, invisible à l’œil nu car ultra-minoritaire en nombre. Nous y retrouvons ce qu’il est convenu d’appeler « forces de l’ordre ». Là réside le mystère de toutes choses. Comment des particules issues de milieux populaires, si vilipendées par ceux même à qui elles servent de boucliers, peuvent encore faire preuve de servilité à un tel niveau ? les dernières images venues de Grèce me laissent songeur. Voir tous ces éléments casqués faire barrage à la colère d’une foule dont ils sont issus, où se trouvent sans aucun doute, leurs amis, leur femmes, leurs enfants, leurs parents, me laisse pantois. L’espèce humaine est-elle suffisamment décérébrée pour qu’à l’instar d’une fourmilière elle agisse sans état d’âme. Que sont devenus les « consciences » les « âmes » les « esprits » sensés animés chaque être se disant humain.

Sommes nous suffisamment stupides pour ne pas voir la machination qui consiste à faire battre entre eux des éléments de même nature. J’ai la triste impression d’assister à un combat de coq, où de malheureux volatiles se labourent les flancs sous les hourras de leur maîtres bienveillants. Qui se chargent de leur offrir gîte et soins tout en les envoyant à une mort programmée dont le seul but est de leur rapporter quelques monnaies. Si les coqs faisaient preuve d’intelligence, ils pourraient se liguer contre leurs maîtres-bourreaux et à défaut de leur crever les yeux, tout au moins se tenir dans une attitude de neutralité l’un vis-à-vis de l’autre. Laissant les maîtres se quereller hors champ. Permettez moi de rêver d’un monde où les « forces de l’ordre » ne seraient pas au service du désordre. Où dans un éclair de lucidité elles prendraient conscience du fait que leurs intérêts et ceux de leurs pairs ne sont pas ceux de leurs maîtres. Où elles se tourneraient vers les leurs pour leur dire : « nous allons remplir notre mission : assurer la sécurité des personnes et des biens, vous protéger des parjures, des traîtres à la nation et à la constitution. Etre ce que nous devons être : des gens du peuple au service du peuple ». Là j’imagine le frisson parcourant les deux ou trois casses citées plus haut. Voir sous leur yeux leur barrière protectrice se « faire la malle » au profit de ceux qu’un pouvoir dictatorial espérait pouvoir écraser d’un coup de botte. Voir le peuple redevenir souverain dans toute la beauté et la noblesse de ce mot et reprendre son destin en main pour marcher vers un horizon radieux, loin des trahisons de cours et des forfaitures. Vers un monde nouveau et non un nouvel ordre mondial.

Pour finir juste un rappel de l’article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme :

 

Article 35

Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.



9 réactions


  • Francis, agnotologue JL 10 mars 2010 11:49

    Joli point de vue, bien qu’un peu naïf.

    Vous dites : « Sommes nous suffisamment stupides pour ne pas voir la machination qui consiste à faire battre entre eux des éléments de même nature. J’ai la triste impression d’assister à un combat de coq, où de malheureux volatiles se labourent les flancs. »

    Mais il n’y a là rien de nouveau sous le soleil ! Ce que vous écrivez au sujet de la police, de l’armée, n’est que la face visible de l’iceberg des compromissions auxquelles nous sommes tous confrontés, puisqu’il faut bien vivre et manger !


    • Inquiet 10 mars 2010 16:19

      JL je comprends que vous disiez « un peu naïf », cependant je pense que ce genre d’article impliquant la conscience des forces de l’ordre est une arme formidable et doit être utilisé sans relâche.
      Ca pourrait faire la différence, .... au cas où

      Utiliser les mêmes armes que nos tortionnaires, instiller l’idée plusieurs fois relayée dans de multiple forum, lieux de débat, tout partout où on peut encore discuter librement :
      répéter sans cesse cette remarque que les forces de l’ordre peuvent être amenées à tirer sur leur père, mère, enfants, famille, amis.

      Il faut en parler tout le temps et tout partout, c’est ce qu’on appelle se préparer, les militaires font de même en larguant des tracts pro-nation-envahissante avant de commencer les hostilités smiley


  • Traroth Traroth 10 mars 2010 17:01

    "En zoomant sur les limites entre cases minoritaires et cases plébéiennes, nous constatons la présence d’un fin liseré bleu, invisible à l’œil nu car ultra-minoritaire en nombre. Nous y retrouvons ce qu’il est convenu d’appeler « forces de l’ordre ». Là réside le mystère de toutes choses. Comment des particules issues de milieux populaires, si vilipendées par ceux même à qui elles servent de boucliers, peuvent encore faire preuve de servilité à un tel niveau ? les dernières images venues de Grèce me laissent songeur. Voir tous ces éléments casqués faire barrage à la colère d’une foule dont ils sont issus, où se trouvent sans aucun doute, leurs amis, leur femmes, leurs enfants, leurs parents, me laisse pantois" : Je me fais très souvent la même réflexion. C’est à la fois stupéfiant et désespérant, en fait.


  • Marc Bruxman 10 mars 2010 19:45

    « On n’établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution, on fait une révolution pour établir une dictature » (Orwell). ..."

    Il avait tout compris le père Orwell. Le probléme n’est pas la révolution ou pas la révolution. Vous allez faire couler du sang et obtenir une nouvelle dictature. Regardez partout dans le monde, en ex-URSS les cocos avaient recrées une nomenklatura qui vivait fort bien au détriment des autres. De même à Cuba, au Venezuela. Après la chute du mur, partout en europe de l’est, les gens se sont mis en mouvement et on recrées une hierarchie sociale.

    Vous ne pourrez jamais éviter cela. Et la hiérarchie sociale actuelle a au moins un bénéfice : Notre niveau de vie ne cesse de monter.


    • gimo 10 mars 2010 21:38

      brux 

      marre de cette fausse’ déduction de «  » apres mettre un autre  !!!dictateur  !!
      ça c’est de la rengaine débile


      il est pourtant pas difficile de avant de mettre un nouveau gouve
      en place de metre des lois immuables et de repartir les taches et pouvoirs limités

      avec un contrôle populaire tournant 
      de cette manière jamais il y aura de déspote sur cette planète


    • gimo 10 mars 2010 21:45

      On n’établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution, on fait une révolution pour établir une dictature « (Orwell). ... »

      je ne suis pas d’accord avec sa maxime de Orwell 
      on
       pourait dire que c’est purement de fatalité non !!!!
       la fatalité
      reviente(t devient !!!! fatale si l’humains ne tire pas la leçon de ces bétises
      du passé donc j’ai du mal a compredre cette maxime induit de naiveté
      gimo



    • foufouille foufouille 11 mars 2010 09:10

      « Et la hiérarchie sociale actuelle a au moins un bénéfice : Notre niveau de vie ne cesse de monter. »

      ca doit etre que pour les libertarien


  • gimo 10 mars 2010 19:56

     

    Police et autres gardes

    faisant le jeu et au service des chimères despotes

    Prince qui gouverne avec une autorité)

    sous le prétexte de protéger ces paires


    (  autorité)qui le détruira à la moindre escapade de sa part

    de sa soumission dirigée contre lui)

    pauvre personnage de peu de valeur

    et de dignité qui limité à « « il faut bien manger et vivre « « 

    en croyant que le monde était accompli une fois pour toute !!
    à cette fonction ce qui n’est point dégradante 
    mais
    prompte a mordre le peuple qui la nourrit
    et leur micro pouvoir de se croire investi 
    pour l’exercer sur vous et des fois avec un mesquin plaisir

    le nez sur guidon ou plutôt le guidon dans sa tête


    comme si il n’y avait que cette manière et de perspective de vie

    dans ce bas monde 

    de vivre et gagner sa vie

    vendre sa vie et gagner sa vie pour mieux la perdre !!


    c’est se l imité à un triste amas de cellules vivantes

    avec peu de neurone

    qui se défini finalement a gesticuler et exister et procréer

    comme une simple végétation vivante

    en ignorant le subtil de une vie unique

    pauvre spermatozoïde choisi parmi 10 million d’autres

    un miracle de la vie pour au mieux peu de chose
     au pire pour faire du mal

    gimo






  • sleeping-zombie 11 mars 2010 10:19

    Salut,

    Il y a des forces de l’ordre pour la même raison qu’il existe une classe dirigeante. L’une fait l’autre et réciproquement.
    Ce qui fait qu’un chef est chef, ce n’est que parce qu’il trouve des gens qui lui obéissent...

    Enfin, si tu te poses la question :
     « Comment se fait-il que parmi les 70-80% de la population, dont le principal soucis est d’ordre financier, on arrive a trouver moins de 10% de gens qui n’ont pas de conscience de classe, et deviennent ainsi policier-vigile-militaire ? », je rejoins JL, c’est hélas naïf.

    Le coté positif de la chose, c’est qu’ils sont de moins en moins nombreux, car leur rentabilité est non mesurable.
     (je sais plus qui a dit : les bourgeois finissent toujours par vendre la corde qui servira a les pendre)


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