jeudi 25 juin 2020 - par Alain Alain

De Reagan et Margaret Thatcher à Emmanuel Macron, la même politique qui détruit l’humanité

« There is no alternative », Margaret Thatcher. « L’autre politique est un mirage », Emmanuel Macron. Des économistes mondialement reconnus démontrent qu’ils ont tort. D'autres politiques sont non seulement possibles mais plus encore nécessaires.

La parole est monopolisée par ces chroniqueurs, journalistes soi-disant spécialisés, leaders politiques titulaires d’un diplôme de science infuse qui répandent la théorie économique officielle appliquée depuis 40 ans dans le monde avec pour résultat : des ultra-riches toujours plus riches au dépens de tous les autres qui pour la plupart s’appauvrissent, même si c’est à des rythmes et des niveaux différents.

Comme la plupart d’entre vous, je ne suis pas assez compétent pour analyser pertinemment l’état du monde, pourquoi en est-on là et comment l’améliorer. Comme la plupart d’entre vous, je sais lire, ce qui m’a permis de consulter les écrits d’éminents spécialistes pour m’instruire de ces questions :

CAPITAL ET IDÉOLOGIE de Thomas Piketty, Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, professeur à l'École d'économie de Paris ;

Le triomphe de l'injustice d’Emmanuel Saez, professeur d'économie à l'université de Californie à Berkeley, et lauréat en 2009 de la médaille John Bates Clark, la plus haute distinction américaine en économie et de Gabriel Zucman professeur d'économie à l'université de Californie à Berkeley. Il est l'auteur de La Richesse cachée des nations, Enquête sur les paradis fiscaux, traduit dans dix-sept langues ;

LES DÉLAISSÉS de Thomas Porcher, membre des Économistes atterrés, docteur en économie de l'université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, professeur associé à la Paris School of Business ;

Cet article est un recueil d’extraits de leurs livres pour faciliter la tâche de ceux qui ont besoin d’en savoir plus, mais n’ont pas l’opportunité d’en lire l’intégralité.
Néanmoins sa lecture requiert un certain temps assez long. L’avantage, c’est qu’il peut être lu en plusieurs étapes selon les disponibilités de chacun, sans en perdre le sens puisqu’il ne s’agit pas d’un récit.
Le texte donne l’impression d’être décousu parce qu’il ne s’agit pas d’un résumé ordonné des écrits de ces auteurs, environ 1 700 pages à eux trois.

L’objectif est de présenter le plus possible des analyses et propositions exposées par ces économistes réputés et ce, de manière la plus succincte possible mais néanmoins suffisamment riche pour démontrer leurs grandes qualité, pertinence, validité et originalité.

 

   Genèse des inégalités.

(Emmanuel Saez, Gabriel Zucman)

  Les baisses d'impôt sur le capital alimentent par ailleurs un effet boule de neige : le patrimoine génère des revenus, qui sont d'autant plus facilement épargnés que le capital est faiblement taxé. Ce flux d'épargne vient grossir le stock de richesse qui génère donc davantage de revenus, et ainsi de suite.

Cet effet mécanique se trouve aujourd'hui au cœur du processus de concentration des fortunes aux États-Unis. La part du patrimoine total détenu par les 1 % les plus aisés a explosé, passant de 22 %à la fin des années 1970 à 37 % en 2018, tandis que celle des 90 % les moins riches tombait de près de 40 % à 27 %. Depuis 1980, les 1 % du haut et les 90 % du bas ont ainsi échangé leurs parts respectives du patrimoine total : ce que les plus pauvres ont perdu, les plus fortunés l'ont gagné.

Au cours de ces mêmes décennies, les classes populaires (la moitié de la population qui perçoit les revenus les plus bas) n'ont pratiquement bénéficié d'aucun gain de revenu réel. Leur revenu moyen avant impôts, qui se monte à 18 500 dollars en 2018, n'a presque pas progressé : si l'on tient compte de l'inflation, il était d'environ 17 500 dollars à la fin des années 1970. Cela correspond à un taux de croissance annuel de 0,1% sur quarante ans.

Ce n'est pas seulement que la part du revenu national captée par les plus aisés a augmenté depuis 1980 : le revenu absolu de ces catégories s'est envolé, tandis que celui de la moitié de la population dessinait un encéphalogramme plat.

Pour le dire autrement, quarante ans après le début de la révolution reaganienne, rien ne vient étayer l'hypothèse selon laquelle les revenus des plus riches auraient « ruisselé » vers les classes populaires. Celles-ci ont au contraire été exclues de la croissance.

La seule chose que l'on puisse dire, c'est que, quand on compare la dynamique des revenus dans les trois décennies d'après-guerre et celle de l'Amérique des décennies suivantes, le bien-fondé de la théorie du ruissellement ne saute guère aux yeux.

(Thomas Porcher)

  En 2008, nous avons vécu l'une des plus graves crises financières, plongeant des millions de personnes dans la précarité et le chômage. Les responsables de cette crise, les banques et tous ceux qu'elles finançaient pour qu'ils défendent la déréglementation financière, ont été sauvés par le contribuable - c'est-à-dire par l'ensemble de la population - sans être inquiétés, ni juridiquement, ni financièrement.

Ce sauvetage des banques, s'ajoutant à la récession économique, a entraîné partout dans le monde une explosion des déficits et des dettes publiques.

 La finance a une responsabilité majeure dans les dysfonctionnements de notre économie. Elle détourne les ressources de l'économie réelle, elle favorise l'austérité salariale et les délocalisations et organise l'évasion fiscale.

Son instabilité structurelle a engendré de nombreuses crises depuis les années 1990 (crise asiatique, crise des subprimes, crise de la zone euro...) et la globalisation favorise la transmission de ces crises d'une région du monde à l'autre (la crise des subprimes était à la base américaine, elle s'est très rapidement transformée en crise mondiale). Enfin, plus la taille de la finance est importante, plus la récession pour l'économie réelle sera forte.

En 2008, les États ont décidé de renflouer les banques avec l'argent du contribuable (ce qui était le meilleur choix) mais n'en ont pas profité pour réguler la finance.

II n'y a pas eu de remise en cause de l'efficience des marchés financiers et de l'impact de la finance sur les entreprises ou la croissance économique.

Avec le renflouement des banques, les dirigeants et hauts cadres des banques ont pu conserver leur emploi et toucher des bonus alors que les plus précaires étaient jetés dans la pauvreté.

(Thomas Piketty)

  Le discours méritocratique et entrepreneurial apparaît bien souvent comme une façon commode pour les gagnants du système économique actuel de justifier n'importe quel niveau d'inégalité, sans même avoir à les examiner, et de stigmatiser les perdants pour leur manque de mérite, de vertu et de diligence.

Cette culpabilisation des plus pauvres n'existait pas, ou tout du moins pas avec la même ampleur, dans les régimes inégalitaires précédents, qui insistaient davantage sur la complémentarité entre les différents groupes sociaux.

La situation en France.

 Les inégalités.

(Thomas Porcher)

  Depuis trente ans, dans tous les pays développés, le projet de l'« establishment » - dirigeants, hauts fonctionnaires, représentants du grand patronat, élites intellectuelles et médiatiques - a été de mettre en place un modèle économique permettant à une minorité de récupérer une plus grande partie des richesses produites au détriment de la majorité d'entre nous.

Cerise sur le gâteau, le 1 % des ménages les plus riches, qui possède déjà 25 % du patrimoine français et qui a été le principal bénéficiaire de la croissance économique ces trente dernières années, a obtenu une diminution d'impôts de 4 milliards d'euros avec la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF), tandis que symétriquement étaient annoncées une diminution des APL, augmentation de la CSG des retraités et des baisses de moyens pour le service public, notamment l'hôpital qui a dû faire 1,6 milliard d'économie en 2018.

(Thomas Piketty)

  S'agissant de l'ISF, un autre argument a aussi été évoqué selon lequel les actifs financiers conduiraient par leur nature à davantage de créations d'emplois que les actifs immobiliers. Le problème est que cette justification n'a clairement aucun sens : un portefeuille financier investi aux quatre coins du monde ne crée aucun emploi en France, alors que la construction d'une maison ou d'un immeuble en crée immédiatement.

 Les relations sociales.

(Thomas Porcher)

  Ainsi va-t-on de la traditionnelle opposition entre les classes modestes françaises et les immigrés, pour les nationalistes, à celle entre les travailleurs et les chômeurs, pour les libéraux. À quoi il est possible d'ajouter d'autres oppositions, comme les fonctionnaires contre les salariés du privé, ou les habitants des territoires contre ceux des banlieues. Cet antagonisme entre pauvres est alimenté par l'idée que la dynamique libérale du partage des richesses et les règles économiques ne peuvent pas être remises en cause, et donc que le peu d'argent qui ruisselle vers le bas profitera plus à tel groupe si tel autre en est exclu.

C'est de cette opposition horizontale entre classes populaires que naît la méfiance envers les immigrés, les fonctionnaires, les retraités ou les chômeurs, et l'idée fausse que certains groupes sociaux financent les autres.

En résumé, les personnes les plus modestes sont insécurisées dans leur emploi (mise en concurrence avec d'autres pays, modifications du Code du travail permettant de les employer dans des conditions plus précaires mais également de les licencier plus rapidement), et l'État leur retire en même temps tous les filets de sécurité.

En juin 2018, Emmanuel Macron déclarait que la France dépensait « un pognon de dingue » dans les aides sociales. Notre président laissait entendre qu'il s'agissait d'argent gaspillé inutilement.

Ces aides sociales sont destinées aux personnes souffrant de handicap, aux personnes désocialisées, aux femmes élevant seules un ou plusieurs enfant(s), aux jeunes peinant à trouver un emploi, aux personnes âgées sans ressources, aux chômeurs de longue durée. Dans le détail, elles représentent environ 70 milliards, soit 3 % du PIB, dont 13 milliards pour les Prestations handicapés, 17 pour les minima sociaux, 18 pour les allocations logement, 9 pour les prestations familiales sous conditions de ressources, 8 d'aides locales et 5 pour la prime d'activité.

Ces aides, tout comme l'ensemble de notre modèle social, sont efficaces. Elles réduisent les inégalités (qui ont moins augmenté que dans d'autres pays), elles soutiennent les familles pauvres et leurs enfants ainsi que des personnes en situation de handicap. Rappelons qu'en 2016 les prestations sociales (au sens étroit, hors retraites et chômage) représentent 70,4 % du revenu des ménages du premier décile (les 10% des ménages les plus pauvres).

Tout projet de baisse des dépenses sociales cible donc volontairement une population : les plus pauvres.

 L’agriculture.

(Thomas Porcher)

  Honnêtement, qu'avait fait de mieux François Hollande que Nicolas Sarkozy pour les agriculteurs ? Vingt ans d'alternance droite-gauche qui avaient vu les exploitations fermer, les salaires diminuer et les suicides augmenter. Pourquoi ? Parce que s'occuper de nos agriculteurs suppose de remettre en cause des dogmes comme le productivisme, la mondialisation et la financiarisation de notre économie.

 En résumé, ce n'est pas parce que des pommes coûtent deux fois moins cher que vous allez en manger deux fois plus.

Lorsqu'un agriculteur mécanise son exploitation, il abaisse considérablement le coût de production et donc le prix mais cette baisse n'engendre qu'une faible augmentation des quantités de biens vendues pour les raisons évoquées ci-dessus.

Au final plus les agriculteurs se mécanisent, plus ils produisent efficacement, et plus leur chiffre d'affaires baisse (puisque les quantités vendues n'augmentent pas ou très peu)... Sur un marché mondialisé, la mécanisation globale, combinée à la compétition sociale et fiscale que se mènent les États, fait baisser les prix plus fortement que les quantités n'augmentent. Pour tenir la concurrence, les agriculteurs sont obligés de se serrer la ceinture et les exploitations plus faibles finissent par disparaître.

On se demande, dans ces conditions, quel est l'intérêt de la Commission européenne d'ouvrir encore plus les marchés en faisant la promotion de traités de libre-échange de nouvelle génération (comme le CETA), vers des pays ayant une agriculture plus industrialisée que la nôtre, si ce n'est précipiter nos agriculteurs dans le gouffre.

 Les conséquences de la mondialisation et de la finance.

(Thomas Porcher)

  Le duo mondialisation-financiarisation a agi comme un rouleau compresseur pour les salariés des usines (en banlieue et en province) et pour les agriculteurs. La mise en concurrence avec des unités de production à l'étranger et la logique actionnariale ont exercé une pression sur les salariés afin qu'ils soient plus productifs que leurs voisins, sous peine de subir la délocalisation de leur usine.

L'État, plutôt que de se ranger du côté des travailleurs, a accompagné ce mouvement en flexibilisant de plus en plus le marché du travail (pas moins de dix-sept réformes sur la protection de l'emploi entre 2000 et 2013 ; cent soixante-cinq sur les champs relatifs au marché du travail - ( assurance chômage, minima sociaux, etc.), transformant le salarié en meuble que l'on peut déplacer ou jeter pour préserver la marge des actionnaires.

Les ouvriers ont été les premières victimes, puis rapidement les employés, et depuis quelques années les cadres les moins qualifiés.

En France, même si les inégalités ont moins vite augmenté que dans les pays anglo-américains, les gouvernements successifs de droite comme de gauche (tendance social-démocrate) ont imposé des réformes demandant à chacun de faire des efforts supplémentaires au moment même où beaucoup voyaient leur qualité de vie se dégrader.

Fermeture de services publics, affaiblissement de la protection sociale, réforme des retraites, loi « travail », manque d'investissement dans les transports en commun, tout cela a été justifié auprès des populations par le fait que l'État n'avait plus les moyens.

Dès lors comment ne pas comprendre dans ce contexte qu'une majorité s'oppose à l'immigration pour ces mêmes raisons ?

Pourtant, ce n'est pas l'immigration qui a entraîné la fermeture des usines et des services publics, ce n'est pas elle non plus qui explique qu'il y ait 1 million de chômeurs en plus depuis 2008.

 La dette et la dépense publiques.

(Thomas Porcher)

  La dette publique est agitée comme un épouvantail quand il s'agit de financer l'éducation, les hôpitaux, la petite enfance, mais disparaît quand il est question de baisser la fiscalité sur les plus riches ou les grandes entreprises.

 Ce qui explique la hausse de la dépense publique, ce n'est donc pas, comme le laissent entendre les libéraux, le nombre de fonctionnaires, mais les prestations et les transferts versés aux ménages, passés de 22 % du PIB en 1978 à 33 % aujourd'hui.

Précision à laquelle il faut ajouter que ces prestations sont dépensées par ceux qui les perçoivent (on a rarement vu un chômeur toucher une prestation et ouvrir un compte en Suisse) et donc profitent directement aux entreprises via la consommation.

La fonction publique est également source de richesses, comme le rappelle l'économiste Christophe Ramaux : « Les fonctionnaires contribuent au PIB et la valeur ajoutée par les administrations s'élève à 375 milliards d'euros. » Et cette valeur produite a avant tout une valeur d'usage, c'est-à-dire une utilité (soigner, éduquer, protéger, etc.) ».

  Partout dans le monde, une même idéologie.

 Qui détient le pouvoir ?

(Emmanuel Saez, Gabriel Zucman)

  La richesse, c'est le pouvoir ; l'extrême concentration des richesses, c'est l'extrême concentration des pouvoirs. Le pouvoir d'influencer les politiques publiques, d'étouffer la concurrence, de façonner les idéologies.

Tous ces pouvoirs qui, réunis, permettent de changer la distribution des revenus à son avantage - sur les marchés, dans les sphères politiques, dans les médias.

Aujourd'hui comme de tout temps, c'est pour cette raison élémentaire que l'extrême richesse détenue par quelques-uns est susceptible de réduire la fortune des autres, que les revenus des super-riches peuvent être acquis aux dépens du reste de la société.

(Thomas Porcher)

  Outre le fait que les élites disposent de moyens financiers supérieurs au reste la population pour convaincre en s'achetant des organes de presse ou en finançant des think tanks, leur projet a réussi également à s'imposer en s'appuyant sur la division des classes populaires.

 Enfumage.

(Thomas Porcher)

  Les concepts de macroéconomie échappent à beaucoup de Français car ils n'ont aucune emprise directe dessus. C'est pour cette raison qu'il est très simple de remplacer les mauvais choix économiques de nos dirigeants par des contes de fées, comme celui de la réussite individuelle.

Ou celui de la théorie des destructions créatrices, qui fait passer pour naturelles les fermetures d'usines en prétendant qu'elles seront compensées par beaucoup de créations d'emplois (sauf que ceux qui perdent leurs emplois sont rarement ceux qui profitent des créations, et que les régions qui créent des emplois sont rarement les mêmes que celles qui en perdent) ; qui met en avant la nécessité de formation alors qu'aucune de ces entreprises n'a formé ses ouvriers à faire autre chose que leurs tâches productives ; et qui enfin soutient le mythe d'une mobilité qui ne concerne en réalité qu'une partie restreinte et souvent très diplômée de la population.

Il faut le dire : les politiques macroéconomiques affectent directement nos vies et les seuls responsables sont nos dirigeants politiques.

C'est pour cette raison que, au lieu de stigmatiser les immigrés ou tel comportement qui serait inadapté pour trouver un emploi, il faut demander des comptes à nos responsables politiques.

 Faux : trop d’impôts ruine l’économie.

(Emmanuel Saez, Gabriel Zucman)

  La politique fiscale suivie de part et d'autre de l'Atlantique pendant ces décennies reflétait l'idée qu'un niveau trop élevé d'inégalité est indésirable ; que l'économie fonctionne mieux quand on décourage la rente ; et que, laissés à eux-mêmes, les marchés conduisent à une concentration des richesses qui menace nos idéaux démocratiques et méritocratiques.

Cette idéologie est au moins aussi vieille que les États-Unis eux-mêmes, et elle n'est bien sûr pas l'apanage des progressistes. D'illustres conservateurs américains l'ont aussi partagée. Voici ce qu'écrivait James Madison, le père de la Constitution américaine et l'une des figures tutélaires des républicains d'aujourd'hui, à la fin du XVIIIe siècle : « Le grand objet [des partis politiques] devrait être de combattre le mal :

1. En établissant une égalité politique entre tous.

2. En ne permettant pas sans nécessité à quelques-uns d'accroître l'inégalité des biens par une accumulation de richesses immodérée, surtout si elle est imméritée. »

(Thomas Piketty)

  Parmi les transformations légales, fiscales et sociales mises en place au cours du XXe siècle pour réduire les inégalités figure notamment le développement à grande échelle d'un système d'impôt progressif sur les revenus et sur les patrimoines hérités, c'est-à-dire d'un système d'imposition pesant à des taux beaucoup plus lourds sur les plus hauts revenus et les plus hauts patrimoines que sur les revenus et patrimoines moins élevés.

Cette invention de la progressivité fiscale moderne de grande ampleur fut notamment le fait des États-Unis, qui, à l'époque du Gilded Age* (1865-1900) et des grandes accumulations industrielles et financières du début du XXe siècle, s'inquiétaient beaucoup à l'idée de devenir un jour aussi inégalitaires que la vieille Europe, alors perçue comme oligarchique et contraire à l'esprit démocratique étatsunien.

*Gilded Age : « période dorée » ou « âge doré ».

 Concernant l'impôt sur le revenu, on constate par exemple que le taux supérieur, c'est-à-dire le taux appliqué aux revenus les plus élevés, a atteint en moyenne 81 % aux États-Unis entre 1932 et 1980, c'est-à-dire pendant près d'un demi-siècle, et 89 % au Royaume-Uni, contre « seulement » 58 % en Allemagne et 60 % en France.

Précisons que ces taux n'incluent pas les autres impôts (par exemple sur la consommation), et dans le cas étatsunien n'incluent pas les impôts sur les revenus des États fédérés (qui en pratique sont de l'ordre de 5 % ou 10 %, et s'ajoutent aux taux de l'impôt fédéral). Manifestement, ces taux supérieurs à 80 %, appliqués pendant un demi-siècle, ne semblent pas avoir conduit à la destruction du capitalisme étatsunien, bien au contraire.

 Nocivité des taxes régressives. (TVA, CSG, taxes foncière, carbone, etc.)

(Emmanuel Saez, Gabriel Zucman)

  La TVA est régressive parce qu'elle taxe la consommation et non le revenu. La plupart des contribuables des classes populaires n'ont pas les moyens d'épargner : ils consomment tout leur revenu - et parfois même davantage. La TVA les frappe durement au portefeuille.

Cependant, plus on monte vers le haut de l'échelle des richesses, plus la consommation devient faible en proportion des revenus.

Difficile de consommer à hauteur de centaines de millions de dollars par an, même quand on est dispendieux.

 Pourquoi la finance échappe-t-elle à la TVA ?

Parce qu'il n'y a aucun moyen facile de calculer la « valeur ajoutée » du secteur financier. Pour une entreprise lambda, la valeur ajoutée est égale aux ventes faites aux clients moins le coût des biens intermédiaires utilisés lors du processus productif.

Le secteur financier, quant à lui, gère des avoirs (comptes en banque, fonds communs de placement et fonds de pension) en prélevant une part de leur rendement et prête de l'argent (cartes de crédit, prêts étudiants, prêts immobiliers) à des taux plus élevés que ceux auxquels il l'emprunte.

Mais il ne facture pas ses services indépendamment et explicitement. Et on ne peut pas calculer la TVA sur quelque chose d’indéfini.

 La fuite des riches à cause de L’ISF.

(Thomas Piketty)

  Il reste que l'hypothèse d'une fuite massive entrainée par l'ISF ne résiste pas à l'analyse.

Ensuite et surtout, même en supposant que la fuite des actifs financiers hors de France soit avérée (ce qui n'est absolument pas le cas), la conséquence logique est que le gouvernement français devrait s'ingénier à mettre fin à de telles pratiques, sauf à supposer que rien ne peut être fait en ce sens.

Rappelons enfin que de multiples impôts lourdement progressifs sur les plus hauts patrimoines financiers ont été appliqués au XXe siècle, par exemple en Allemagne, au Japon et dans de nombreux autres pays à l'issue du second conflit mondial, ce qui permit d'alléger les dettes publiques et de reconstituer des marges de manœuvre pour investir dans l'avenir.

Tout cela se déroula à une époque où les administrations ne disposaient pas des technologies de l'information existant actuellement.

Expliquer aujourd'hui qu'il n'existe d'autre choix que d'exonérer les plus hauts patrimoines financiers car ces derniers refusent de payer l'impôt et qu'il est trop difficile de les contraindre d'accepter, au moment où la montée des inégalités et le changement climatique posent des défis planétaires redoutables, relève d'une forme d'inconscience (et sans doute aussi d'ignorance historique).

 Les grands patrons.

(Thomas Porcher)

  Désormais la priorité est de distribuer des dividendes aux actionnaires. Et les rémunérations des cadres surqualifiés sont indexées à celles des actionnaires via des stock-options, afin d'aligner les intérêts des premiers sur les deuxièmes.

Les actionnaires exigent des rendements beaucoup plus élevés - 5,10, 15 ou 25 % - que la croissance de l'activité réelle - autour de 1,5 %.

Les cadres qui sont au cœur de la gestion de l'entreprise doivent donc augmenter les cadences et répercuter sur leurs équipes les objectifs à tenir pour satisfaire les actionnaires.

La finance a pris trop de place dans notre économie ... dans l'entreprise, elle oppose salariés et actionnaires ... Elle enrichit quelques-uns, mais elle est néfaste pour la majorité d'entre nous.

 La légende de la méritocratie.

(Thomas Piketty)

  Aux États-Unis, en France et dans la plupart des pays, les discours à la gloire du modèle méritocratique national sont rarement fondés sur un examen attentif des faits.

Il s'agit le plus souvent de justifier les inégalités existantes, sans considération pour les échecs parfois patents du système en place, et la triste réalité de la situation des classes populaires et moyennes, qui n'ont pas accès aux mêmes moyens et aux mêmes filières que les classes supérieures.

 Concluons en précisant que l'idéologie méritocratique actuelle va de pair avec un discours de glorification des entrepreneurs et des milliardaires.

Cette idéologie paraît parfois sans limites.

Certains semblent considérer que Bill Gates, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg ont inventé à eux seuls les ordinateurs, les livres, les amis.

On a l'impression qu'ils ne seront jamais assez riches, et que le bas peuple de la planète ne pourra jamais les remercier suffisamment pour tous leurs bienfaits.

 Les services publics.

(Thomas Porcher)

  Il est important également de rappeler que les missions de service public portent sur des domaines particuliers que l'on ne peut laisser entièrement au secteur marchand, comme l'éducation ou la santé.

Ces services sont certes financés par l'impôt mais gratuits à la consommation. Ils permettent ainsi, en garantissant un accès à tous, d'assurer un socle d'égalité incompressible.

Que se passerait-il demain si les médicaments et les consultations n'étaient plus remboursés par la Sécurité sociale ?

Comme dans le cas des États-Unis, une large frange de la population ne pourrait plus se soigner (chaque année, 2 millions d'Américains font faillite à cause de factures médicales). Et rien n'assure que pour ceux qui pourront payer le service, il soit moins coûteux.

Par exemple aux États-Unis, où le système de santé est essentiellement privé, les dépenses de santé représentent 17 % du PIB contre 11,7 % en France. Le système est donc, en plus d'être inégalitaire, plus cher.

 Ecologie, croissance et marché.

(Thomas Porcher)

  Il va falloir pourtant s'y mettre concrètement, car pour le moment « croissance et écologie » semblent parfaitement incompatibles.

Notre modèle économique est encore trop basé sur des énergies polluantes, et l'évolution du PIB est étroitement corrélée à celle des d'émissions de CO2 depuis presque deux siècles.

Or pour tenir l'accord de Paris - c'est-à-dire ne pas dépasser les deux degrés d'ici à 2100 -, il va falloir que ces émissions diminuent à partir de 2020 !

Il faut donc soit changer radicalement nos modes de production et de consommation, soit décroître.

 (Thomas Piketty)

  Les défis inégalitaires et climatiques sont d'ailleurs étroitement liés, et ne pourront être résolus qu'ensemble. Il est clair en effet que la résolution du problème du réchauffement climatique, ou tout du moins son atténuation, va exiger des transformations substantielles des modes de vie.

Pour que celles-ci soient acceptables par le plus grand nombre, il est indispensable que les changements et efforts demandés soient répartis de la façon la plus juste possible. Cette exigence de justice est d'autant plus évidente que les plus riches, aussi entre pays qu'à l'intérieur des pays, sont responsables d'une part disproportionnée des émissions de gaz à effet de serre, et que les conséquences du réchauffement vont être autrement plus dures pour les plus pauvres.

 Les solutions existent.

 Les impôts.

(Emmanuel Saez, Gabriel Zucman)

Financer l'État social du XXIe siècle : l'impôt sur le revenu national* à la place de tous les impôts régressifs comme la TVA ou la CSG.

*Le revenu national est égal au PIB (produit intérieur brut, la somme de tous ce qui est produit par un pays, matériel, services, etc.) diminué de la dépréciation du capital (aussi appelée la consommation de capital fixe, c'est-à-dire l'usure des équipements, machines, bâtiments, etc.) et augmenté des revenus nets en provenance de l'étranger (ou diminué des revenus nets à destination de l'étranger, suivant la situation du pays), à partir duquel on calcule le revenu national par habitant correspondant au revenu moyen dont disposent réellement les habitants.

  Le principe est simple : l'impôt sur le revenu national porte sur l'ensemble des revenus, qu'ils soient issus du travail ou du capital, qu'ils viennent de l'industrie manufacturière, de la finance, d'organisations à but non lucratif ou de tout autre secteur de l'économie.

Il frappe la consommation mais aussi l'épargne, qui est fortement concentrée dans les couches les plus aisées et plus efficacement encouragée par l'instauration de réglementations (comme l'encadrement de l'offre de crédits à la consommation, par exemple) que par la création d'exonérations fiscales.

Afin de faciliter sa mise en œuvre, l'impôt sur le revenu national a un taux unique et ne prévoit aucune déduction.

Soyons clairs : cet impôt sur le revenu national n'a absolument pas vocation à remplacer l'impôt progressif sur le revenu des personnes physiques, ni d'ailleurs aucun autre impôt progressif.

Il vise au contraire à s'y ajouter et à remplacer les impôts régressifs qui pèsent aujourd'hui à l'excès sur les classes moyennes et populaires - au premier rang desquels on trouve, dans le cas des États-Unis, les primes d'assurance santé privée, le prélèvement obligatoire le plus régressif possible et en France la TVA.

 Aux États-Unis, un impôt de 6 % sur le revenu national, associé à une hausse des impôts pour les plus riches, générerait des recettes publiques à hauteur de dix points de revenu national.

Si six points allaient à la santé, un point à un système universel de garde d'enfant, un demi-point à l'enseignement supérieur, l'Amérique se doterait enfin d'un État social digne du XXIe siècle. Le reste pourrait servir à abolir les taxes sur les ventes (et les tarifs douaniers de Trump) qui matraquent les plus modestes.

Si cet impôt était utilisé pour financer les dépenses de santé, voici comment cela fonctionnerait.

Un taux de 4,5 % suffirait à remplacer l'assurance santé fournie par les employeurs par un système d'assurance publique couvrant tous les besoins médicaux standard, et à étendre à tous ceux qui s'assurent par eux-mêmes les crédits d'impôts introduits par l'Affordable Care Act. (Loi sur la Protection des Patients et les Soins Abordables, surnommée Obamacare.)

En portant le taux à 6 %, il deviendrait possible de couvrir les trente millions d'Américains sans assurance et de mettre ainsi en place une véritable assurance santé universelle.

La plupart des Américains sortiraient gagnants de cette réforme. Un impôt sur le revenu national de 6 % réduirait certes les revenus du travail de 6 %. Mais la plupart des salariés paient leur assurance santé plus cher que cela.

  La finance.

(Thomas Porcher)

  La première chose qu'il faudrait mettre en place le cloisonnement strict entre les activités acteurs financiers et celles des marchés financiers.

 Les acteurs financiers doivent être exclusivement composés des banques de dépôts et de crédit. Ces établissements seront financés par les dépôts de leurs clients, ne seront pas autorisés à se livrer à des activités de marché et se concentreront sur le financement des entreprises productives sur le long terme. Ils pourront également bénéficier des privilèges du refinancement auprès de la banque centrale.

Ainsi, une politique monétaire expansionniste des banques centrales profiterait à l'économie réelle plutôt que d'aller gonfler les marchés financiers comme c'est le cas actuellement.

Il faut également renouveler les modalités d'évaluation des projets sollicitant un financement pour qu'ils ne se résument pas uniquement à la recherche d'une plus-value mais prennent en compte également des critères sociaux et écologiques.

Enfin, pour s'assurer que les banques fonctionnent bien, l'État, les salariés et des usagers siégeront aux conseils d'administration.

 Les acteurs des marchés financiers - les banques d'investissement et de fonds - ne seront pas garantis par l'État et pourront ainsi faire défaut sans conséquences néfastes pour le citoyen. Comme le rappelle Steve Ohana, la faillite de la responsabilité de la finance a été favorisée par le système de garantie implicite offert par le contribuable. La manière la plus simple et la plus efficace de moraliser le système est donc de rendre crédible la possibilité de faillite des acteurs des marchés financiers.

Il faut également imposer un contrôle sur les mouvements des capitaux, surtout sur les capitaux à court terme spéculatif. Le capital peut actuellement librement circuler et jouer de la concurrence entre États pour s'installer.

De leur côté, les investisseurs exigent des placements de plus en plus liquides pour pouvoir acheter et revendre le plus rapidement possible. Il faut pénaliser les placements de court terme et mettre en place une vraie taxation sur les transactions financières pour décourager la spéculation.

 Enfin pour que l'entreprise se mette au service d'autres intérêts que ceux des actionnaires, il faut intégrer au conseil d'administration les salariés mais aussi les clients, fournisseurs ou collectivités locales pour qu'ils puissent avoir leur mot à dire sur les décisions des entreprises.

 Les services publics.

(Thomas Porcher)

  La réalité est qu'il faudrait démocratiquement demander aux usagers - et pas aux hauts fonctionnaires - ce qu'ils attendent d'une entreprise publique.

Par exemple, dans le cas de l'électricité, au-delà du fait qu'il faille assurer la sécurité d'approvisionnement à tout le monde, on pourrait leur demander : veulent-ils un tarif réglementé ? Portent-ils importance à la source d'énergie utilisée, veulent-ils du nucléaire ou plus d'énergies renouvelables ? Acceptent-ils, compte tenu des enjeux climatiques, que leur opérateur public ne gère pas moins d'une quinzaine de centrales à charbon dans le monde ?

La question du secteur public ne doit plus rester entre les mains d'une technostructure acquise à l'économie de marché, il faut permettre aux utilisateurs de définir leurs besoins sociaux.

 Des solutions pour l’économie de l’Europe.

(Thomas Piketty)

  Fort naturellement, de nombreux citoyens se demandent pourquoi de telles sommes ont été créées (par la banque centrale européenne) pour venir en aide aux institutions financières, avec des effets peu probants sur le redémarrage de l'économie européenne, et pourquoi il serait impossible de mobiliser des ressources similaires pour venir en aide aux catégories populaires, développer les infrastructures publiques ou encore financer un plan massif d'investissements dans la transition énergétique.

De fait, cela n'aurait rien d'absurde que la puissance publique européenne utilise les bas taux d'intérêt actuels pour emprunter et financer des investissements utiles.

À deux conditions toutefois.

D'une part, cela doit se faire dans le cadre d'une architecture démocratique, parlementaire et contradictoire et non d'un Conseil de gouverneurs délibérant à huis clos.

D'autre part, il serait dangereux d'accréditer l'idée selon laquelle tout peut être réglé par la création monétaire et l'endettement.

L'instrument principal permettant à une collectivité de mobiliser des ressources en vue d'un projet politique commun reste et demeure l'impôt, collectivement débattu et établi, prélevé en fonction des richesses et de la capacité contributive de chacun, en toute transparence.

 Une proposition qui a émergé récemment dans le débat européen retient comme hypothèse de travail la possibilité qu'une telle Assemblée européenne soit issue pour 80% de ses membres des parlements nationaux et pour 20 % de ses membres de l'actuel Parlement européen.

L'avantage de cette proposition, qui s'appuie sur un projet de traité de démocratisation de l'Europe, est qu'elle peut être adoptée par les pays qui le souhaitent sans changer les traités existants.

S'il est préférable qu'elle soit adoptée d'emblée par le plus grand nombre possible de pays, et en particulier par l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne (qui à elles quatre représentent plus de 70 % de la population et du PIB de la zone euro), rien n'interdit à un plus petit nombre de pays d'avancer et de former par exemple une Assemblée franco-allemande ou franco-italo-belge.

En tout état de cause, la proposition consiste à transférer à cette Assemblée européenne la compétence d'adopter quatre grands impôts communs : un impôt sur les bénéfices des sociétés, un impôt sur les hauts revenus, un sur les hauts patrimoines, et une taxe carbone commune.

 Autrement dit, les classes populaires et moyennes de tous les pays (y compris bien sûr en Allemagne) ont beaucoup à gagner d'une plus grande justice fiscale, par exemple d'un système fiscal qui imposerait enfin à un taux plus élevé les plus grandes sociétés que les petites et moyennes entreprises, les plus hauts revenus et patrimoines que les plus faibles, et les plus fortes émissions carbone que les moins élevées.

Le simple fait de pouvoir mettre en place des impôts plus justes à l'intérieur de chaque pays et de se placer à l'abri du risque de concurrence fiscale (car ces nouveaux impôts seraient appliqués en même temps dans plusieurs pays) constitue en soi un progrès décisif y compris en l'absence de tout transfert.

 L'internationalisme plutôt que la mondialisation.

(Thomas Piketty)

  Le projet social-fédéraliste présenté ici repose avant tout sur une ambition de justice fiscale, sociale et climatique.

Il s'agit de permettre à une communauté d'États (en l'occurrence en Europe, mais cela pourrait s'appliquer dans d'autres contextes) de montrer que l'internationalisme peut être mis au service de politiques plus justes que la concurrence sans fin au profit des plus mobiles, habituellement associée à l'intégration européenne (et plus généralement à l'intégration économique internationale et à la mondialisation).

 Autrement dit, l'Assemblée européenne pourrait décider de mettre en commun tout ou partie des dettes des États signataires dans un même fonds de refinancement et décider chaque année, à mesure que les dettes viennent à échéance, quelle partie doit être refinancée par l'émission de titres de dette commune. Le point important est que l'on garderait des comptes séparés de façon que chaque pays continue de rembourser sa propre dette mais à un taux d'intérêt identique pour tous.

Ce point peut sembler technique mais il est en réalité fondamental.

C'est en effet l'évolution chaotique sur les marchés financiers de l'écart de taux d'intérêt entre pays de la zone euro qui est à l'origine de la crise européenne de la dette ; dette qui, à la veille de la crise de 2008 n'était pourtant pas plus élevée en zone euro qu'aux États-Unis, au Japon ou au Royaume-Uni. C'est cette mauvaise organisation collective et cette incapacité des pays européens à créer un titre de dette commune qui expliquent pour une large part la piètre performance macroéconomique des pays de la zone euro depuis la crise de 2008.

Pour résumer, la zone euro a réussi par sa seule faute à transformer une crise financière venue initialement du secteur financier privé étatsunien en une crise européenne durable des dettes publiques.

Or ceci a eu des conséquences dramatiques pour les pays européens, en particulier avec la montée du chômage et des mouvements anti-immigrés, alors même que l'Union européenne se caractérisait avant la crise de 2008 par une capacité d'intégration importante : le chômage et l'extrême droite étaient en baisse, et les flux migratoires étaient plus élevés en Europe qu'aux États-Unis.

 Qu'est-ce qu'une société juste ? Dotation en capital et revenu de base.

(Thomas Piketty)

  Dans le cadre de ce livre, je propose la définition imparfaite suivante. La société juste est celle qui permet à l'ensemble de ses membres d'accéder aux biens fondamentaux les plus étendus possible. Parmi ces biens fondamentaux figurent notamment l'éducation, la santé, le droit de vote, et plus généralement la participation la plus complète de tous aux différentes formes de la vie sociale, culturelle, économique, civique et politique.

La société juste organise les relations socio-économiques, les rapports de propriété et la répartition des revenus et des patrimoines, afin de permettre aux membres les moins favorisés de bénéficier des conditions d'existence les plus élevées possible.

La société juste n'implique pas l'uniformité ou l'égalité absolue. Dans la mesure où elle résulte d'aspirations différentes et de choix de vie distincts, et où elle permet d'améliorer les conditions de vie et d'accroître l'étendue des opportunités ouvertes aux plus défavorisés, alors l'inégalité des revenus et de propriété peut être juste. Mais ceci doit être démontré et non supposé, et cet argument ne doit pas être utilisé pour justifier n'importe quel niveau d'inégalité, comme cela est trop souvent fait.

 En particulier, l'égalité d'accès aux biens fondamentaux doit être absolue : on ne peut pas offrir une participation politique, une éducation ou un revenu plus étendus à certains groupes en privant d'autres groupes de l'accès au droit de vote, à l'école ou à la santé.

 Si l'on souhaite véritablement diffuser la propriété, et permettre ainsi aux 50 % les plus pauvres de détenir une part significative des actifs et de participer pleinement à la vie économique et sociale … La façon la plus logique de procéder serait de mettre en place un système de dotation en capital versée à chaque jeune adulte (par exemple à l'âge de 25 ans) et financée par un impôt progressif sur la propriété privée. Par construction, ce système permet de diffuser la propriété à la base tout en limitant sa concentration au sommet.

 Par exemple, une version relativement ambitieuse du revenu de base pourrait consister à mettre en place un revenu minimum équivalant à 60 % du revenu moyen après impôt pour les personnes sans autres ressources, et dont le montant versé déclinerait avec le revenu et concernerait environ 30 % de la population, pour un coût total d'environ 5 % du revenu national.

 (Pour réaliser tout cela) Le système fiscal proposé comprend un impôt progressif sur la propriété (impôt annuel et impôt successoral) finançant une dotation en capital à chaque jeune adulte et un impôt progressif sur le revenu (y compris cotisations sociales et taxe progressive sur les émissions carbone) finançant le revenu de base et l'État social et écologique (santé, éducation, retraites, chômage, énergie, etc.).

Ce système de circulation de la propriété est l'un des éléments constitutifs du socialisme participatif, avec le partage des droits de vote à 50-50 entre représentant des salariés et actionnaires dans les entreprises.

 Dans l'exemple donné ici, l'impôt progressif sur la propriété prélève environ 5 % du revenu national* et permet de financer une dotation en capital équivalant à 60 % du patrimoine moyen versée à 25 ans, et l'impôt progressif sur le revenu prélève environ 45 % du revenu national et permet de financer un revenu de base annuel équivalant à 60 % du revenu moyen après impôt, à hauteur de 5 % du revenu national, et l'État social et écologique à hauteur de 40 % du revenu national.

*Rappel : le revenu national est égal au PIB (produit intérieur brut, la somme de tous ce qui est produit par un pays, matériel, services, etc.) diminué de la dépréciation du capital (aussi appelée la consommation de capital fixe, c'est-à-dire l'usure des équipements, machines, bâtiments, etc.) et augmenté des revenus nets en provenance de l'étranger (ou diminué des revenus nets à destination de l'étranger, suivant la situation du pays), à partir duquel on calcule le revenu national par habitant correspondant au revenu moyen dont disposent réellement les habitants.

Idéalement, le retour de la progressivité fiscale et le développement de l’impôt progressif sur la propriété devraient se faire dans le cadre de la plus grande coopération internationale possible. La meilleure solution serait la constitution d'un cadastre financier public permettant aux États et aux administrations fiscales d'échanger toutes les informations nécessaires sur les détenteurs ultimes des actifs financiers émis dans les différents pays. 

 La France, même seule, peut agir.

(Thomas Piketty)

  De façon plus générale, rien n'interdit à un État de taille moyenne (comme la France) de mettre en place une beaucoup plus grande transparence patrimoniale, y compris en l'absence de toute coopération internationale.

Cela est évident pour tous les actifs immobiliers basés sur un territoire national donné, qu'il s'agisse d'ailleurs de logements résidentiels ou d'actifs professionnels (bureaux, usines, entrepôts, boutiques, restaurants, etc.), et plus généralement pour toutes les entreprises ayant une activité ou un intérêt économique sur le territoire en question.

Prenons le cas de la taxe foncière en France. De même que la property tax aux Etats-Unis ou les impôts similaires dans les autres pays, cette taxe est due par les détenteurs de biens immobiliers (résidentiels ou professionnels) situés sur le territoire français.

 Cette transparence patrimoniale permettrait de mettre en place un impôt progressif et unifié sur la propriété, issu de l'ancienne taxe foncière et de l'ancien impôt sur la fortune, avec à la clé une forte diminution d'impôt pour tous ceux qui détiennent des patrimoines modestes et moyens ou sont en voie d'accession à la propriété, et une augmentation pour qui détiennent déjà des patrimoines importants.

 Par exemple une personne détenant une maison ou un bien professionnel d'une valeur de 300 000 euros, mais avec une dette de 250 000 euros, serait imposée sur la base d'un patrimoine net de seulement 50 000 euros, ce qui avec un barème progressif du type de celui indiqué sur le tableau 17.1 (p1130) conduirait à un impôt sur la propriété quasi nul, et donc à une forte baisse d'impôt par rapport à la taxe foncière.

À l'inverse, une autre personne détenant un bien d'une même valeur de 300 000 euros ainsi qu'un portefeuille financier de 2 millions d'euros, et qui actuellement paie la même taxe foncière que la première (ce qui en dit long sur l'absurdité, l'injustice et l'archaïsme du système fiscal en vigueur, directement issu du début du XIXe siècle), ferait face à une augmentation d'impôt sur la propriété.

Avec un tel système, la seule stratégie d'évitement possible pour les détenteurs de biens résidentiels ou professionnels basés en France serait de quitter le territoire et de vendre les actifs correspondants.

Face à cela, des mesures de type exit tax pourraient être appliquées.

En tout état de cause, il faut souligner que cette stratégie d'évitement impliquerait de vendre les biens (logements et entreprises), de sorte que les prix de ces derniers baisseraient et pourraient ainsi être achetés par tous ceux qui resteraient dans le pays (qui a priori seraient les plus nombreux, et parmi eux des millions de personnes fort compétentes).

L'exit tax se justifie par le fait qu'il n'existe aucun droit naturel à s'enrichir en profitant du système collectif, légal, éducatif, etc., d'un pays donné puis à en extraire la richesse sans en reverser la moindre part.

 Ne pas se résigner.

(Thomas Piketty)

  Ceci est important, en particulier car cela va à l'encontre du discours fataliste tenu par de nombreux acteurs au cours des dernières décennies pour imposer l'idée que la mondialisation obligerait à une politique unique (celle qu'ils préconisent), discours qui a largement contribué à l'abandon de toute perspective de réforme ambitieuse du système économique et au mouvement de repli nationaliste et nativiste.

(Thomas Porcher)

  Une société plus sobre et égalitaire est possible.

Elle suppose dans un premier temps que les différentes catégories que forment les délaissés se constituent en une classe à même de soutenir une lutte commune : celle d'en finir avec le modèle économique actuel qui ne sert qu'une minorité pour proposer un autre projet.

 

Emmanuel Saez et Gabriel Zucman dans « Le triomphe de l’injustice » décrivent toutes les techniques d’optimisation et d’évasion fiscale qu’utilisent les riches et les grands groupes pour ne pas payer d’impôts. Ils démontrent que c’est ce qui provoque le dumping fiscal et social entre les pays, donc la baisse de leurs recettes budgétaires, donc le déficit public, donc l’augmentation de la dette des états, donc les politiques d’austérité qui détruisent le modèle social, les services publics, d’où l’accroissement des inégalités et la généralisation de la pauvreté jusqu’aux classes moyennes. Ils décrivent aussi les mesures efficaces pour neutraliser cette spoliation. La démonstration ne peut pas être illustrée par quelques extraits seulement et dès lors ne pouvait pas être incluse dans cet article.

Le livre est facile à lire et n’est pas très épais, aussi il vaut mieux s’y référer.

Je recommande aussi de lire les deux autres ouvrages même celui de Thomas Piketty, 1 200 pages, avec un peu de courage. Il a dit lui-même que les chapitres auxquels on n’accrochait pas, pouvaient être sautés.

A lire aussi « économie utile pour des temps difficiles » d’Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee, prix Nobel d’économie 2019. Extrait du bandeau de présentation du livre : « Mais l’ouvrage ne fait pas que renverser les idées reçues. Il répond à l’urgence de temps troublés en offrant un panel d’alternatives aux politiques actuelles. »

À l’origine je voulais compléter l’aspect économique et social traité ici par les questions de dérèglement climatique, de pollution, de réduction de la biodiversité et de destruction de l’écosystème en incluant les livres révélateurs de deux autres auteurs incontestables sur le sujet. L’article aurait été encore plus long.

Ce sera l’objet d’un prochain article si le présent suscite suffisamment votre intérêt pour me donner le courage de le rédiger.

En tout cas, bravo et merci si vous avez lu cet article jusqu’ici.



56 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 25 juin 2020 08:04

    Mieux vaut s’adresser au bon dieu qu’à ses saints pour comprendre la genèse : lien.


    • Odin Odin 25 juin 2020 12:41

      @Séraphin Lampion

      Bonjour,

      « Mieux vaut s’adresser au bon dieu qu’à ses saints pour comprendre la genèse »

      Dans cette genèse, le bon dieu ne serait-il pas Mammon ?

      Quant à ses saints, libre à chacun de les trouver.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 25 juin 2020 12:46

      @Odin

      Le bon dieu, c’est Milton Friedman auquel renvoie le lien de mon commentaire.


    • Odin Odin 25 juin 2020 13:47

      @Séraphin Lampion

      Oui, j’ai vu le lien. Ne serait il pas plutôt un scribe qui a retranscrit les tables de la loi de l’usure smiley


    • Clark Kent Séraphin Lampion 25 juin 2020 14:10

      @Odin

      Si Moïse et Mahomet n’étaient que des scribes, alors oui, Fiedman n’est qu’un scribe, mais moi je ne crois ni au père Noël ni à son interprète-bonne-à-tout-faire (anonciation, traduction simultanée, etc.), l’ange Gabriel.


  • chantecler chantecler 25 juin 2020 08:41

    Bonjour,

    J’ai beaucoup apprécié votre article .

    Le social nous coûterait un pognon de dingue .... ?

    Je n’en suis pas certain .

    J’ai l’impression que l’on confond dépenses publiques et dépenses sociales ....

    Et que ces dépenses publiques , ces salaires , se répartissent là encore très mal : une classe de cadres , de bureaucrates , très bien rétribuée , pour « manager » les fonctionnaires de base , méprisés et maltraités : cf l’hôpital public .

    L’endettement : certes pour la majeure partie des pays de l’UE est de plus en plus important ...Mais tous les pays néolibéraux sont endettés .

    Mais il me semble que néolibéralisme et endettement sont étroitement liés .

    L’argent qui est siphonné au sommet , et qui ne ruisselle pas comme le voudrait la théorie , et l’endettement qui compenserait l’absence de revenus fiscaux .

    Et comme cet endettement est un emprunt à ceux qui détiennent les capitaux , il se fait aux conditions FMI cad accordé si une politique néolibérale est appliquée davantage : d’où privatisation majorée (des actifs de l’état ).

    Actifs de l’état qui sont notre patrimoine historique plus ce qui a été financé autrefois par nos impôts ...

    Une dernière chose : le néolibéralisme et le social sont antinomiques .

    Car au départ le néolibéralisme a été mis en place pour remplacer le social ...

    Alors certes on soupoudre un peu de fric (emprunté) dans le social pour éviter de faire exploser le système , lequel est tout de même bien cadenassé par les forces de l’ordre .

    Les black blocs , là dedans , ont bien l’air d’être des agents provocateurs liés au MdI .

    Ainsi les boucles sont bouclées .

    Social , socialisme sont devenus des gros mots ou objets de risées .

    Le PS y a certes bien contribué .

    Reste à trouver et structurer une issue politique ....

    En attendant la violence croit au même rythme que l’endettement ...

    Mais les aventures néolibérales , comme le bonapartisme (militaire), ou le pétainisme (fasciste) , régimes autoritaires se terminent en général très mal , sans avoir introduit plus de justice et moins d’inégalités..


  • Laconique Laconique 25 juin 2020 08:42

    « My friends, we did it. We weren’t just marking time, we made a difference. We made the city stronger - we made the city freer - and we left her in good hands.


    All in all, not bad. Not bad at all.


    And so, goodbye.


    God bless you. And God bless the United States of America. »


    Ronald Reagan


    • Clark Kent Séraphin Lampion 25 juin 2020 09:52

      @Laconique

      A propos de la théorie du ruissellement qui était à la base du programme économique de Reagan, David Stockman, secrétaire au Trésor du susdit a écrit :

      « On a décidé que pour rendre cela politiquement acceptable, il allait falloir réduire toutes les tranches. Kemp Roth [la recommandation d’une baisse générale des impôts de 30 %] a toujours été un cheval de Troie destiné à permettre de baisser le taux le plus élevé ».

      Les néo-libéraux répétaient comme des perroquets la formule de Kennedy disant qu’une « marée montante soulève tous les bateaux ». Mais ce sont plutôt les yachts que les chalutiers de pêche qui ont bénéficié de la marée. En tous cas, cette déclaration de Stockman a mis fin à sa carrière politique.

      On ne dit pas ces choses-là ! Il vaut mieux laisser parler un acteur de cinéma qui sait lire un prompteur sans que ça se voie ou mémoriser un texte et l’interpréter avec conviction.


    • Laconique Laconique 25 juin 2020 10:42

      @Séraphin Lampion

      Je vous remercie pour votre éclairage. Je ne partage pas votre opinion, sur ce sujet comme sur bien d’autres.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 25 juin 2020 10:56

      @Laconique

      je sais
      c’est déjà bien de les lire et de répondre
      comme je lis les votres que je ne partage pas


  • caillou14 rita 25 juin 2020 09:44

    Macron est là pour détruire la France afin d’en faire une province Allemande !

     smiley


    • Clark Kent Séraphin Lampion 25 juin 2020 09:53

      @rita

      les colonies américaines seraient-elles en train de se franchiser entre elles ?


    • caillou14 rita 25 juin 2020 11:09

      @Séraphin Lampion..Les « Américains » et l’UE sont incompatibles, Merkel fait la loi dans l’UE, et Macro, accroché a ses basques pour ne pas être évincé du projet de l’Allemagne a savoir une domination pleine et complète sur les larbins signataires de cette arnaque du siècle !Hitler voulait une Europe Teutonne, Merkel le fait !


  • Julot_Fr 25 juin 2020 12:43

    Comme mentionné une multitude de fois, V. Bugault a expliqué dans son livre ’raison cachées du désordre mondial’ que les banques et banques centrales controllant la presse a imprimer, ils ont un pouvoir absolu y compris sur les politiques. Mais les ‹commentateurs systématiques› de ce site et la majorité des articles continuent à ressacer des info essentiellement vides et trompeuses. Agora est donc 80% désinfformation, y compris cet article.


  • Tout est parti du gourou Milton Friedmann et de ses Chicago boys...


  • Albert123 25 juin 2020 14:26

    Piketty / Porcher, les derniers « intellectuels » de gauche qui ressassent leur vieilles lubies pour bobo gauchos mondialistes dégénérés, 

    On se passera des avis de ces « leftist » si populaires (pour Piketty c’est déjà le cas) chez les démocrates dégénérés US qui ne servent que de soupapes pour mieux faire perdurer ce monde ignoble dont ils profitent tous les deux.


    • Alain Alain Alain Alain 26 juin 2020 11:44

      @Albert123

      Zou maï comme on dit en Provence : « quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ».
      Si vous aviez lu l’article vous sauriez qu’il n’y a pas que Piketty et Porcher ; les derniers en date dont j’évoque le dernier ouvrage dans l’article, sont les prix Nobel d’économie 2019, l’une française et l’autre d’origine indienne vivant aux états unis et enseignant dans l’une des plus renommée université, MIT, cités dans les 100 plus grandes personnalités influentes mondiales la même année par le Time.
      Votre argumentation est du niveau de la vulgarité de vos insultes, en espérant que vous comprendrez ce que je vous ai écrit.


    • Captain Marlo Captain Marlo 27 juin 2020 20:06

      Alain Alain,

      Bonsoir, tout est faux dans ce qu’on a raconté aux Français pour leur faire avaler la supranationalité, la mondialisation, la pseudo solidarité européenne, etc

      Et les économistes ont avalé tout rond la propagande euro -atlantiste.

      .

      Quelques infos :

      1984 La Gauche dérégule le système bancaire..

      " Le 24 janvier 1984, le PS votait la première loi bancaire au monde – qui mettait fin à 40 ans de séparation des activités bancaires en France.

      10 ans plus tard, ses effets commenceraient à se faire sentir, avec le début de la constitution des mégabanques universelles.

      Mais ce n’était que le début du processus de dérégulation massive du système financier français, déjà étudiée dans ce billet. N’oublions jamais…

      •  

      1994 L’Uruguay Round :

      Le Gouvernement US + la Commission européenne dérégulent (suppriment) les lois qui protégeaient l’économie française, les entreprises & les emplois.

      C’est la mise en place de la mondialisation des échanges, de la libre circulation des capitaux, des marchandises, des hommes et des services. Le but de la mondialisation, ce sont les délocalisations des productions industrielles et des services, pour faire un maximum de profits. Elle était parfaitement évitable.

      Ceux qui l’ont décidé sont connus, leurs noms sont connus !

      La mondialisation ne tombe pas du ciel comme les sauterelles !

      Elle a été voulue et organisée !

      •  

      1965 création à Washington de la zone euro.

      Par 4 hauts fonctionnaires américains & Robert Marjolin (Socialiste), Vice-Président de la Commission européenne.

      L’euro n’est pas un outil économique, c’est un outil politique réactionnaire, qui empêche les Gouvernements de dévaluer leur monnaie.

      Quand on ne peut pas dévaluer sa monnaie, il faut dévaluer le prix du travail et saboter le modèle social pour faire baisser les prix de revient.

      Comme dit Mundell, l’inventeur de l’euro : « l’euro sert à envoyer les Etats Providence aux égouts ! ».

      Cf  les explications de l’inventeur de l’euro : Robert Mundell.

      •  

      Comme toutes ces décisions sont inscrites dans le marbre des Traités européens.... Et que les Traités ne sont pas modifiables, si cela ne vous convient pas, il faut sortir de l’UE et de l’euro .

      Et fissa, car il ne va pas rester grand chose du modèle social français !


  • Clocel Clocel 25 juin 2020 14:26

    Friedman ou Staline, on n’a pas le choix disait encore Charles Gave dans une de ses dernières vidéos avec le jeune économiste qui frétille à ses côtés.


    • Captain Marlo Captain Marlo 27 juin 2020 20:59

      @Clocel
      on n’a pas le choix disait encore Charles Gave

      Gave est bien gentil, mais c’est un libéral pur jus !

      Si, on avait le choix avec les politiques keynésiennes !

      Mais « Les Evangélistes du Marché » y ont mis bon ordre, soutenus par Reagan,Tchatcher et tous les think tanks de Droite et de Gauche !!
      .
      " Les « think tanks » sont des organisations politiques se donnant comme but de propager les vues néo-libérales auprès des « opinions » gouvernementales et « populaires ». A savoir :

      1/ Lutter contre les idées keynésiennes de gestion tripartite de l’économie (Etat, entreprises, syndicats) ; lutter contre toute prétention de l’Etat à intervenir dans l’organisation du marché économique. L’« interventionnisme » y est dénoncé comme la source des tous les maux que ce soit du chômage ou de l’inflation. L’État est, selon eux, par essence, « totalitaire ».

      2/ Défendre l’idée d’un marché économique libérale s’auto— régulant. C’est la réactualisation de la « main invisible » d’Adam Smith.

      Ces « Instituts » et autres « Offices » ont pour origine commune la volonté de sortir du « consensus keynésien » de l’après-guerre (von Hayek est l’un des « pères » de ce « mouvement »)...etc


    • Captain Marlo Captain Marlo 28 juin 2020 07:13

      @assouline
      Ce qui n’empêche pas l’UPR de chanter les louanges du libéralisme à la Johnson, pur produit des années Thatcher...

      .
      Menteur un jour, menteur toujours !? Le programme législatif de Johnson pour après la sortie de l’UE, est l’antithèse de ce que préconise Bruxelles et à l’opposé de la politique de Thatcher !
      .
      Renationalisation du chemin de fer entre Londres & Glasgow.
      .

      Investissements massifs dans la santé :
       "Le Monde 19/12/2019 : Boris Johnson doit aussi annoncer jeudi une hausse à coups de milliards de livres du financement du service de santé, affaibli par des années d’austérité. Le premier ministre a déjà réitéré sa promesse de 50.000 infirmiers de plus et la création de 40 nouveaux hôpitaux. « Nous réalisons le plus gros investissement dans le NHS de mémoire d’homme », a-t-il affirmé.
      .
      La PAC sera versée, et la politique agricole ira vers le bio massivement.
      .
      Hausse des salaires, mon Dieu, quelle horreur !

      .
      Fin de l’immigration de masse :
      « Boris Johnson promet également une loi sur l’emploi qui »protégera et renforcera les droits des travailleurs quand le Royaume-Uni aura quitté l’UE« , ainsi qu’une nouvelle législation sur l’immigration qui mettra en place un système par points s’appuyant sur les »talents et contributions« afin d’attirer »les personnes les meilleures et les plus brillantes du monde entier".
      .
      La GB a dévalué de 10% la Livre sterling, les produits exportés valent 10% de moins. Et pendant que Renault prévoit de fermer ses usines en France, Nissan va fabriquer ses voitures en GB ! Un désastre pour qui ? .
      .
      Bref, l’apocalypse annoncée par les européistes fanatiques n’aura pas lieu ! Et pire, ce sont les Conservateurs qui vont assurer l’après Brexit, alors que les Travaillistes sont anti souveraineté, comme toute la Gauche européenne ... !



  • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 25 juin 2020 16:08

    Salutations, pour moi ce désastre commencé il y a des millénaires lors de la perte de nos autres capacités, autres que la pensée, dont entre autre il est question dans l’allégorie Adam et Eve, voir l’hermétique Adam et Eve, est celui des humains et pas des systèmes, les systèmes sont juste le reflet et les effets secondaires de ce que nous sommes devenus profondément...

    Cette régression mentale qui pourrait précipiter notre départ définitif avant terme , régression qui est là depuis des milliers d’années.

    Mais pour nous , les aveugles, pas pour les autres non aveugles, qui vivant ces temps, c’est l’incompréhension totale ( euh le refus de voir surtout mais pas seulement) que nos choix , compétition entre nous et société verticale financière, etc que nos choix majoritaires ne font que provoquer exactement ce qu’ils doivent provoquer.

    tout ce qui se produit, crimes de masses inclus sont les fruits de nos choix...

    refuser de le voir maintient le système en place car bien sur il ne changera radicalement que par un changement radical d’une majorité suffisante .

    Or à part maudire tout et tous les autres,.....................chaque moi n’est en rien responsable de quoique ce soit, or voir cela c’est déjà avoir sans le vouloir changé de route..

    respect et robustesse..


    • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 26 juin 2020 07:27

      @Hugo Drax

      Salut Hugo, oui je vois les choses ainsi également, je dirais factuellement et non pas parce que je le voudrais être ainsi.
      oui les chiens de garde se croient au dessus du troupeau, sans doute ou peut être une sorte d’exaltation dans une vie morne et vide , encore une fuite de plus donc...bien sur impossible, donc « on » s’enfonce " comme dans des sables mouvants..
       smiley


    • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 26 juin 2020 07:29

      @Hugo Drax

      également d’accord avec cela,  C’est une implémentation carabinée du Corbeau et du renard . Avec l’acception corbeau dans le sens vigile déclassé…
       j’y pense disons régulièrement, tellement c’est criant de vérité à mon avis.

      vigile déclassé....pas mal vu...je trouve.

      je te salue..


    • gaijin gaijin 26 juin 2020 10:34

      @Géronimo howakhan
      salut l’indien ça roule ?
      « les systèmes sont juste le reflet et les effets secondaires de ce que nous sommes devenus profondément... »
      et inversement !
      il est important de comprendre qu’on est entrainés dans une boucle et ce depuis le néolithique et la domestication de l’animal singe sapiens par lui même ...


    • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 26 juin 2020 11:38

      @gaijin

      Salut, oui ça roule ...
      Et inversement sûrement, et la boucle est alors bouclée ,mais là je parlais de l’origine avant le mauvais tournant, mais pas seulement.
      Pour moi ça démarre avant le néolithique, bien avant 12 000 ans ,enfin le pseudo néolithiques..
      Mais tout ceci venant de disons visions ,mais pas seulement, sans exagérer, je passe sur le récit ..qui bien que important, sur le sujet de notre descente aux enfers, le quand on met de coté et reste le pourquoi et le comment..et là c’est du lourd..

      Je te salue
      PS : on rentre en France bientôt, avec ce machin l’Irlande a tout perdu de son charme..et puis pour mes années voir moins de la dernière ligne droite je veux être en hautes Pyrénées...où j’ai déjà passé pas mal de temps..

      de ton coté comment vont les choses ?


    • Claude Courty Claudec 26 juin 2020 13:00

      @Géronimo howakhan

      Assez largement d’accord. Voir ici pourquoi, le cas échéant.


    • gaijin gaijin 28 juin 2020 09:00

      @Géronimo howakhan
      ça va l’indien ça va .... je poursuit ma route ( ou plutôt c’est elle qui me poursuit ) mais il est difficile de ne pas être atteint par de telles vagues d’hystérie collective, ce n’est pas grave mais c’est fatiguant ....il y a une telle dichotomie , une telle tension..., entre ce qui est vécu sur le plan de la verticalité et ce qu’en font les neuneus dans leur mental de sociopathes ....
      avant le néolithique ? oui bien sur mais c’est un premier pas qui doit être franchit
      pour le reste si tu veux en causer tu est toujours le bienvenu sur mon mail privé ...
      retour en france ? cool, peut être un de ces jours on aura l’occasion de se croiser smiley
      en attendant comme toujours
      gate gate paragate , aux armes etc ....


  • JPhilippe 25 juin 2020 18:15

    Article interessant

    Je rajouterai une proposition copiée sur les US :

    Un citoyen français devrait payer les impots en France quel que soit le pays où il réside (en déduisant bien sur l’impot local).

    C’est trop facile de s’expatrier en critiquant la France et son taux d’imposition, de pas contribuer à l’économie du pays dont on a la nationalité,, ......

    et de faire ensuite appel à la France dès qu’il y a une crise ou un problème international.

    Un Français devrait payer des impots en France quel que soit sa résidence.

    Sinon, il peut toujours changer de nationalité.


    • Lugsama Lugsama 26 juin 2020 08:21

      @JPhilippe

      Donc vive le travail détaché.. c’est très facile de critiquer le taux d’imposition absurde de la France, tout le monde le fait, pas besoin de s’expatrier. Et encore plus facile de ne pas payer les impôts d’un pays ou l’on ne réside pas. Les américains ont imposé leur système sous la pression, fort heureusement c’est impossible que la France mettent en place ce racket, d’autant plus en Europe ou cela est illégal en plus d’être absurde dans une tel union.


    • foufouille foufouille 26 juin 2020 09:13

      @Lugsama

      sauf que certains, on en a une ici, ne se dérangent pas pour se faire soigner en france mais ne veulent rien payer.


    • Captain Marlo Captain Marlo 27 juin 2020 20:21

      @JPhilippe
      Un citoyen français devrait payer les impots en France quel que soit le pays où il réside (en déduisant bien sur l’impot local).


      .
      L’ennui, c’est que notre belle Europe de la solidarité a juste « oublié la fiscalité commune » dans les Traités, et c’est un oubli bien utile pour les riches !
      .
      Non seulement les riches particuliers peuvent profiter de la douceur de l’imposition en Belgique et au Portugal, et ainsi, ils échappent à Bercy.
      .
      Mais surtout, les entreprises peuvent installer leur siège social dans des pays européens fiscalement accueillants, genre Malte, le Luxembourg, l’Irlande ou les Pays Bas. 
      .
      En clair, « l’oubli de la fiscalité commune », a créé des paradis fiscaux légaux ! Mais que ça arrange les riches, est sûrement un hasard...

      N’empêche que cet oubli divise les pays européens.

      Les pays qui accueillent massivement des entreprises touchent quand même beaucoup d’argent pour cette présence sur leur territoire, ils ne voudront jamais voter contre les paradis fiscaux !
      .
      Et comme il faut l’unanimité des 27 pays pour changer les Traités, à moins de sortir de l’UE, vous pouvez mettre votre proposition aux oubliettes....


    • Captain Marlo Captain Marlo 27 juin 2020 20:24

      @Lugsama

      Ce que vous écrivez est une erreur, les paradis fiscaux en Europe découlent de l’absence de politique fiscale commune, ce qui a créé, de fait, des différences d’imposition parfaitement légales.


    • Captain Marlo Captain Marlo 28 juin 2020 07:22

      @assouline,
      Cette fois, l’Union est coupable de ne pas avoir institué de fiscalité fédérale au profit d’options fiscales nationales...


      .

      Inculte un jour, inculte toujours !?

      La souveraineté « made in Europe », qui permet aux riches de se soustraire à l’impôt, est anticonstitutionnelle. Dans le préambule de la Constitution française, il est écrit :

      Article 13 

      Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.


  • Buzzcocks 25 juin 2020 18:22

    Depuis 2 ans, je prête de l’argent à des PME, je suis donc un odieux capitaliste... Entre, les défauts (et en ce moment, ce n’est pas la joie) et les taxes sur les plus values, c’est simple, je perds de l’argent... sans parler de l’inflation. 

    Alors, certes, cet argent « investi », je n’en ai pas besoin, qu’il pourrisse sur un livret A, ou que je tente d’aider des PME à monter des projets, ça ne va pas changer ma vie.

    Mais bon, un « capitaliste », ce n’est pas forcement un type avec un gros cigare qui achète des actions et qu’il revend 2 micro-secondes plus tard via du speed trading. Pour ma part, je sélectionne les PME que j’ai envie d’aider, et j’espère les aider à monter des projets et générer de l’activité.

    Rien qu’aujourd’hui, j’ai trois demandes de PME pour suspendre les remboursements pendant 6 mois. Et je m’attends à une floquée de défauts dans 6 mois. Bon, tant pis, je ne vais pas en faire une jaunisse. Mais entre filer du pognon à une PME et donner aux pièces jaunes pour payer le gros Douillet, j’ai ma préférence.... or, un est taxé, l’autre, on vous donne des crédits d’impôts.


    • Alain Alain Alain Alain 26 juin 2020 12:01

      @Buzzcocks

      J’ai un ami et deux membres de ma famille qui ont eu des entreprises, deux en ont hérité de leur père, un l’a créée tout seul.
      Quand on discute avec eux, d’après eux, ce qu’ils ont « réussi » (plus ou moins) démontrent qu’ils savent ce qu’il faudrait faire pour rétablir les équilibres économiques et sociaux mondiaux. Il y en même un qui se vante d’avoir participé à l’élaboration du programme économique et social de Macron en 2017 dans le Var, convaincu d’avoir illuminé la lanterne du futur président.
      Comme vous, en fait ils parlent d’eux.
      Qu’est-ce que ça a à faire avec la mondialisation, l’ultralibéralisme, la défiscalisation, le dumping social et fiscal inter-états, l’explosion des inégalités, la pauvreté, l’uberisation, l’anthropocène, etc. ?
      Vous prêtez de l’argent à des entrepreneurs. C’est bien mais ça ne va pas sauver le monde.
      Moi, j’ai donné hier ma seconde voiture à un chômeur que je ne connaissais pas ; ça va l’aider un peu à survivre. Ben ça ne changera pas l’état du monde non plus. Inutile de le claironner partout.


    • Captain Marlo Captain Marlo 27 juin 2020 20:38

      @Alain AlainBen
      ça ne changera pas l’état du monde non plus. Inutile de le claironner partout.

      .
      Bien sûr que cela ne change rien, vu que la mondialisation inscrite dans les traités européens ( en particulier l’article 63 du TFUE qui a mis fin au contrôle des mouvements de capitaux), met les entreprises françaises en concurrence ouverte avec les pays de l’ Est (salaires à moins de 500 euros) et les pays pauvres du monde entier !!
      .
      Il faut sortir de l’UE & de l’euro pour remettre en place tout ce qui a été dérégulé !

      remettre en place les frontières & le contrôle des mouvements de capitaux.
      fin de la séparation des banques.
      remettre les taxes et les quotas aux frontières aux marchandises.etc
      Toutes ces mesures sont dans le programme de l’UPR.
      .
      Mais le préalable, c’est le Frexit, et que les lois soient faites en France !
      Et plus à Berlin, à Bruxelles, à Francfort ou à Washington !

      •  

      Quant aux relations avec les autres pays du monde, on peut largement remplacer les Traités européens par des Traités de coopération avec tous les pays du monde qui le souhaitent.

      Il y a seulement 27 pays dans l’ UE, mais au moins 170 pays souverains dans le monde !

      Nous avons l’embarras du choix avec les 88 pays de la francophonie et d’autres !
      C’est l’UE qui nous ferme au reste du monde.


    • Captain Marlo Captain Marlo 28 juin 2020 07:25

      @assouline
      Demandons à l’UPR de nous expliquer en quoi ce qu’elle appelle « la fin de la séparation des banques » nous sera utile...

      .
      Et bien cherchez donc en quoi séparer les banques de dépôts des banques d’affaires est indispensable.

      Vous ne savez vous servir d’Internet que pour critiquer l’UPR !?
      Allez au boulot !


    • Francis, agnotologue JL 28 juin 2020 07:46

      @assouline
       
      ’’ Puis, nous détailler le mécanisme par lequel cette prétendue « séparation » serait néfaste... ’’
       
       Votre acharnement contre l’UPR vous fait délirer : l’UPR ne dit pas que la séparation des banques (de Dépôts et d’Affaires) serait néfaste mais au contraire, est nécessaire.


  • Garibaldi2 26 juin 2020 02:32

    Une vidéo (sous-titrée) qui a déjà 8 ans ... Bernie Sanders remet les pendules à l’heure aux sénateurs US :

    https://www.dailymotion.com/video/xqk45p

    Pas compliqué de comprendre pourquoi les Démocrates US lui ont préféré Joe Biden pour l’élection présidentielle de novembre !


  • zygzornifle zygzornifle 26 juin 2020 07:44

    Fallait pas voter pour eux , il est déjà difficile de subir ses chefs ,il est encore plus stupide de les élire …. 


    • Buzzcocks 26 juin 2020 08:56

      @zygzornifle
      Vous ne vous présentiez pas, donc on a bien du se rabattre sur d’autres, sinon, vous pensez bien qu’un génie comme vous, on l’aurait plébiscité.


    • zygzornifle zygzornifle 26 juin 2020 10:57

      @Buzzcocks

      Aux prochaines élection je voterai pour ma machine a laver....Elle au moins propose un programme propre .....


    • charlyposte charlyposte 28 juin 2020 09:06

      @zygzornifle
      De toutes façons, le peuple n’est selon moi aucunement apte à voter... sans dire que même avec 2 neurones en supp, tout est pipé en amont : bonne chance alors. smiley


    • Captain Marlo Captain Marlo 28 juin 2020 07:58

      @assouline
      Thomas Piketty, qu’il y défend l’idée d’un revenu universel, qu’il y peste contre les dogmes libéraux, qu’il y prône un interventionnisme socialisant à faire pâlir d’envie les plus révoltés des révolutionnaires,


      .
      Normal, ils ne parlent jamais du Frexit, sinon, ils ne seraient pas invités, c’est la ligne rouge de la censure !
      .
      Le revenu universel ne compensera jamais l’ensemble des prestations sociales actuelles ! C’est une idée qui enchante le patronat, voilà pourquoi Piketty est invité partout ! Ce que veut le patronat français est clair : la fin du modèle social issu du CNR !
      .

      « Denis Kessler :  » Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.

      Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…

      A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là . Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

      •  

      Quant aux déclarations « révolutionnaires et interventionnistes » de tous ces économistes sur canapé, aucun n’est pour le Frexit ! .
      Ce sont des éoliennes qui remuent de l’air pour faire du vent.
      Ils sont reçus dans tous les médias :
      du moment qu’ils ne parlent de sortir de l’UE & de l’euro.
      et qu’ils n’expliquent pas le contenu des Traités.
      .
      Car toutes leurs propositions sont interdites par les Traités européens !

      Ils ignorent les Traités européens et discutent avec des journalistes qui ne les ont jamais lu, c’est un dialogue d’incultes dans un tunnel ! Ils font croire aux mécontents qu’on peut faire « une autre politique économique & sociale, tout en restant dans l’UE & dans l’euro ». Et que c’est une question « de volonté politique et de personnes »...
      .

      Ils ne citent jamais le Pacte de stabilité de la zone euro.

      Si la France n’obéit pas aux dictats de Bruxelles, ça va nous coûter 4 milliards d’euros, ce sont eux qui vont payer ?





  • HClAtom HClAtom 26 juin 2020 12:00

    Merci pour cette excellente synthèse


  • Claude Courty Claudec 26 juin 2020 13:17

    Litanies dont les idéologies contraires pourraient pondre le pendant, en s’inspirant plus ou moins consciemment de la même compassion marxiste dévoyée, ayant conduit à une lutte des classes mondialisée (comme le reste).

    Lutte des classes qui n’a rien changé à la condition humaine, sinon en pire – sans compter le nombre de ses victimes –, sauf à s’attribuer abusivement une amélioration générale des conditions d’existence de l’humanité, strictement due au progrès scientifique et technique.

    Et si c’était cette lutte des classes qui était une erreur ?

    Aujourd’hui, entre 1 et deux milliards de pauvres profonds (dont la pauvreté n’a rien de relatif) sur une population de 8 milliards d’êtres humains ; soit 4 à 8 fois la population totale de la planète 20 siècles plus tôt, toutes conditions confondues et quel que soit le nombre de ceux qui ont le bonheur d’échapper à la pauvreté “ordinaire”.

    Pour plus de précisions, voir ici.


    • Iris Iris 26 juin 2020 17:12
      @Claudec

      J’essaie désespérément de comprendre votre angle de vue. Dur dur !
      Sommes-nous maudits, condamnés à servir nos maîtres ? 
      Vous est-il possible de simplifier votre propos ?

    • Claude Courty Claudec 27 juin 2020 11:31

      @Iris

      Curieuse réaction, car il m’est habituellement plutôt reproché d’être non seulement simple – ce que je m’efforce d’être – mais simpliste. Il faut dire que le problème en cause est loin d’être l’un comme l’autre.

      Difficile en tout cas de vous apporter ici les éclaircissements que vous me demandez, sauf à vous renvoyer à la centaine d’articles qui y ont été publiés depuis des années, dont la plupart sur le même sujet (parce que c’est celui me semble fondamental et archi prioritaire) ; en parcourant (toujours ici via mon profil) mes propres réactions constituant pour nombre d’entre elles autant de réponses à des questions m’ayant été posées de diverses manières ; ou mieux, en vous rendant sur mon blog dont je rappelle l’adresse : https://pyramidologiesociale.blogspot.com/

      Je me ferais un plaisir d’y répondre à toute question qu’il vous plairait de me poser, tant à propos de ce que j’y partage assez fréquemment que des schémas qui l’illustrent.

      Merci de votre attention.


    • Claude Courty Claudec 29 juin 2020 16:56

      @assouline

      Si le bénéfice humain, entendu comme amélioration des conditions d’existence de l’espèce, est incontestables, l’imputation des progrès dont cette amélioration résulte est abusivement attribuée aux luttes ouvrières qui se sont généralement plutôt opposées au progrès scientifique et technique, précisément parce que les “riches” en sont les premiers bénéficiaires. La révolte des canuts en a été l’exemple le plus emblématique, suivi d’innombrables grèves et autres mouvements d’opposition à l’introduction de moyens destinés à remplacer la “chair à boulot”.

      Je partage votre point de vue quant à l’opportunité du passage d’une lutte des classes parfaitement impuissante à modifier la structure d’une société incontournablement pyramidale, devant tout aux hasards de la naissance de ses occupants et de leur héritage génétique et social – à ce que vous nommez une “lutte humaine”, qui commence pour moi par la prise de conscience par l’être humain de sa propre condition, ce qui lui permettrait au moins de savoir contre quoi il lutte.

      Marx et bien d’autres avant lui ont dit que l’essence précède l’existence, mais ils ont ignoré qu’avant l’existence est la naissance, quelques que soient les aléas, heureux ou malheureux, qui y font suite pour chacun.

      C’est d’ailleurs, à mon humble avis, le seul moyen, nom pas d’éliminer une pauvreté qui existe irrémédiablement par la richesse et inversement, mais d’éradiquer la pauvreté profonde. La richesse collective accumulée par l’humanité le permettrait, et il ne pourrait qu’en résulter un niveau d’équité sociale compatible avec ce que l’être humain considère être son minimum de dignité.

      C’est le sens de la réflexion que je mène depuis de nombreuses années et que je tente de faire partager ici. À votre disposition pour y approfondir notre échange si vous le souhaitez.


  • Pierre 26 juin 2020 13:36

    Ouais, le Piketti est plus doué pour molester les gonzesses...


  • JPCiron JPCiron 26 juin 2020 22:22

    < La parole est monopolisée par ces chroniqueurs, journalistes soi-disant spécialisés, leaders politiques titulaires d’un diplôme de science infuse qui répandent la théorie économique officielle  ... >

    .

    Ne serait-il pas plus correct de dire que la parole est donnée à tous ces gens par un Système médiatique dont la fonction première est de contribuer à ’produire’ une opinion publique Ad Hoc .

    .


    • Alain Alain Alain Alain 27 juin 2020 00:12

      @JPCiron

      J’ai beaucoup apprécié votre article : « L’ÉNIGME des HÉBREUX : D’où viennent-ils ? Comment sont-ils apparus ? Que leur devons-nous ? »



    • JPCiron JPCiron 27 juin 2020 23:06

      @Alain Alain

      Merci.
      Voilà qui fait plaisir.
      Quand on cherche, on ne sait ce que l’on trouvera...
      .


  • Désintox Désintox 27 juin 2020 07:52

    L’article aurait gagné à être présenté en plusieurs épisodes.


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