jeudi 24 mai 2012 - par Le Canard républicain

Devises. Par Yvonne Bollmann

Certains considèrent que notre devise – Liberté, Égalité, Fraternité – « correspondrait mieux à l’Allemagne qu’à notre pays ». Laissons à l’Allemagne la sienne, ou plutôt les paroles de son hymne national qui en tiennent lieu – Unité, Droit et Liberté – et examinons l’usage qu’elle fait de ces trois notions dans sa politique étrangère.

1. Unité

L’ Allemagne prône l’unité chez elle. Mais elle la sape chez les autres, en imposant par l’intermédiaire des instances européennes sa conception à l’ethnique de la nation. La FUEV/UFCE/FUEN (Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen/Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes/Federal Union of European Nationalities), dont le siège est à Flensburg (Schleswig-Holstein), a ainsi ouvert en janvier 2008 un portail internet spécial pour mettre en réseau les « minorités allemandes » d’Europe et d’Asie. La liste est longue : « Arménie, Azerbaïdjan, Bosnie, Danemark, Estonie, France, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan, Croatie, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Pologne, Roumanie, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie, Tadjikistan, Ukraine, Hongrie, Ouzbékistan, Biélorussie ». En cliquant sur http://www.agdm.fuen.org/land/f.html, on trouve un article consacré à la « minorité allemande de France ». L’inauguration de ce site a eu lieu sous l’égide de Christoph Bergner, secrétaire d’État parlementaire au ministère fédéral de l’Intérieur, où l’intérieur englobe donc l’extérieur. La FUEV est pour partie financée par ce ministère.

Ce fut le cas, entre autres, pour son 52ème « Congrès des nationalités », qui s’est tenu en mai 2007 à Tallinn (Estonie), et où s’est manifestée une forme inadmissible d’ingérence dans la politique de la France, comme en témoigne l’une des Résolutions adoptées à cette occasion : « Au vu de la volonté manifeste de l’État français de poursuivre jusqu’à son terme l’éradication totale de la langue bretonne, la délégation bretonne adjure ses compatriotes européens d’exercer sur l’État français, par le truchement de leurs représentants, toute la pression nécessaire pour qu’il se conforme enfin à l’éthique internationale concernant le droit des minorités autochtones sur leur territoire historique […] Nous demandons enfin, puisque le peuple breton, sur le territoire correspondant à l’État breton, État souverain jusqu’à l’abolition unilatérale de cet État par la Révolution française, a adopté dans sa majorité le projet de Constitution Européenne, à la différence du peuple français qui l’a rejetée, qu’une commission d’experts internationaux indépendants soit constituée pour examiner le véritable statut juridique de la Bretagne au regard du droit international et qu’on développe des formes appropriées d’autogestion linguistique, culturelle, administrative et politique. Il y va de la survie d’un peuple européen, le peuple breton, en tant que peuple. »

Tout cela est incompatible avec la Décision du 15 juin 1999 du Conseil constitutionnel disant que la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires « porte atteinte aux principes constitutionnels d'indivisibilité de la République, d'égalité devant la loi et d'unicité du peuple français ».

D’autres pays subissent un harcèlement ethnique analogue, la Russie par exemple. L’Europäisches Zentrum für Minderheitenfragen/European Centre for Minority Issues /Centre européen pour les questions relatives aux minorités (EZM/ECMI), créé en 1996, financé par le Danemark, la République fédérale d’Allemagne et le land de Schleswig-Holstein, et qui est une émanation de la FUEV, s’occupe des « ethnies » de la région de Kaliningrad. L’EZM affirma en 2001 que 130 000 des 950 000 habitants de Kaliningrad étaient des membres de minorités « ethniques », dont il fallait renforcer le pouvoir politique et les droits. Par la suite, des dizaines de minorités « ethniques » différentes furent identifiées. A côté de six autonomies nationales culturelles mises en place par l’État, près de 140 organisations s’occupant de la culture, de la langue et de l’éducation nationales respectives, ou se consacrant à l’art et à la musique populaires, ont été définies comme « ethniques ». Un projet de « société civile transnationale » a été proposé par un institut du Schleswig-Holstein qui œuvre pour la création de régions transfrontalières, et qui a constaté à Kaliningrad une « tendance à l’éloignement vis-à-vis de la Russie » (voir www.german-foreign-policy.com, 22-8-2002).

Le 57ème congrès de la FUEV s’est tenu du 16 au 19 mai 2012 à Moscou (voir http://www.fuen.org/show.php?id=88&news=163). L’objectif en était, cette fois au-delà de Kaliningrad, d’« explorer la diversité de la Russie » en tant qu’ « État multiethnique ignoré », avec ses « plus de 190 nationalités et 239 langues et dialectes ». Il a été inauguré par la lecture d’un message de bienvenue du Président Vladimir Poutine. Parmi les intervenants figuraient Ralf-René Weingärtner, directeur des Droits de l’Homme et de l’Antidiscrimination au Conseil de l’Europe, ainsi que Csaba Tabajdi, membre du Parlement européen, où il est président de l’Intergroupe Minorités. La FUEV n’est pas un quelconque groupuscule, et dispose d’un réel pouvoir. Elle a été le maître d’œuvre de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée en 1992 par le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.

Csaba Tabajdi&Hans Heinrich Hansen, président de la FUEV

Csaba Tabajdi s’occupe aussi de près des destinées de la France. Il a été cosignataire d’une tribune du Monde (3 mars 2011) dans laquelle Armand Jung, député PS du Bas-Rhin, Bernard Poignant, maire PS de Quimper, et Robert Navarro, sénateur PS de l’Hérault, ont plaidé pour « un cadre juridique propice au développement et à l’épanouissement des langues et cultures régionales ». Au Parlement européen, il est membre du groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates, dont sont membres également, avec Catherine Trautmann comme chef de délégation, 14 eurodéputés du PS.

En mai 2006 déjà, lors d’une réunion avec les représentants de la commission Langues et cultures régionales de l’Association des Régions de France, cet eurodéputé hongrois avait incité la France à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, à signer et ratifier la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales. Il avait demandé qu’elle « reconnaisse pleinement le droit à l’existence des citoyens et peuples qui la composent dans leur spécificité, notamment à travers un système d’éducation, des médias et un espace public permettant l’expression normale de leurs langues, l’enseignement de leurs cultures et de leurs histoires ». Il avait également interpelé « les États et l’Union européenne sur l’urgence des mesures à prendre et sur leur devoir d’ingérence, compte tenu de la faiblesse dans laquelle ces langues ont été mises en France ».

Ces quelques faits montrent à quel point la France est prise dans le réseau d’influence de la FUEV, une organisation que l’Allemagne tient si bien en main. Il est temps que les citoyens français en prennent conscience, et qu’ils fassent ce qu’il faut faire pour préserver leur unité, et maintenir la paix civile dans notre pays.

2. Droit

Il ne suffit pas de brandir la notion générale de « droit » pour mettre tout le monde d’accord et apparaître à bon compte comme démocrate. Encore faut-il dire de quel droit il s’agit. Le cas du député au Parlement européen Bernd Posselt (CSU) est à ce titre fort parlant. De 1996 à 1998, il y a été président de l'Intergroupe Langues minoritaires, il en est vice-président depuis 2004. Il est par ailleurs membre du Comité de patronage du Forum Carolus (Président : Nikolaus von Gayling, Directeur du Comité stratégique : Henri de Grossouvre) – un « laboratoire d’idées européen » qui œuvre au « rayonnement du rôle européen de Strasbourg » et concourt à « l’élaboration de la stratégie de [la] région du Rhin supérieur ».

Bernd PosseltBernd Posselt fut l’un des premiers à saluer l’inscription des langues régionales dans la Constitution française en juillet 2008. Il y a vu comme « une petite révolution », qui a eu lieu « une semaine seulement après le 14 juillet », et « non pas place de la Bastille, mais à Versailles ». Aussi bien dans le temps que dans l’espace, c’est à ses yeux un renversement de la Révolution française. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, affirmant dans son article premier que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », ne saurait donc le satisfaire.

Ancien président fédéral de l’Association des Allemands des Sudètes, la Sudetendeutsche Landsmannschaft (2000-2008), et porte-parole, depuis 2008, de la Sudetendeutsche Volksgruppe, Bernd Posselt est favorable à l’instauration de droits collectifs pour les minorités ethniques. Le 23 mai 2010, lors d’un grand rassemblement des Allemands des Sudètes à Augsbourg, il a annoncé que lui et la commissaire européenne Viviane Reding venaient de s’atteler ensemble à cette tâche :

« Nous avons enfin à la Commission européenne, qui a honteusement échoué des années durant […] une commissaire aux Droits fondamentaux, la Luxembourgeoise Viviane Reding, aux côtés de qui j’ai siégé des années durant à la Commission des Affaires intérieures du Parlement européen, qui est désormais en charge des Droits de l’Homme et des droits des communautés ethniques (Volksgruppenrechte). J’ai convenu avec elle la semaine dernière – et nous avons déjà créé une commission à cet effet – d’entreprendre à présent l’élaboration d’un droit européen des communautés ethniques (Europäisches Volksgruppenrecht), tel que notre Association [des Allemands des Sudètes] l’a préparé et mis au point depuis des décennies. » C’est là une conception du droit étrangère à la culture politique de la France, à son histoire, à sa civilisation.

Les choses n’en sont pas restées là. Le 24 janvier 2012, la FUEV/UFCE/FUEN a organisé à Bruxelles, au Parlement européen, un « FUEN Parliamentary Lunch Debate » qui rassembla une quarantaine de participants : des eurodéputés, des représentants de la Commission européenne, des « représentants des minorités de toute l’Europe », ainsi que des personnes intéressées (http://www.fuen.org/show.php?id=88&news=149). L’objectif en était « de renforcer la connexion entre les députés du Parlement et la confédération des minorités autochtones en Europe [c’est-à-dire la FUEV], et de favoriser un dialogue structuré entre la société civile et les décideurs ».

C’est Csaba Tabajdi, décidément fort engagé en la matière, qui a ouvert les débats. Deux sujets étaient à l’ordre du jour – « la question des langues régionales et minoritaires, et la situation des Roms en Europe ». Un ancien directeur du Landtag du Schleswig-Holstein a présenté le projet « Les minorités, des constructeurs de ponts », centré sur la « solidarité des minorités européennes avec les communautés roms ». Il semblait avoir oublié qu’en 1998, les Roms et Sintis du Schleswig-Holstein n’ont pu obtenir d’être inscrits, à l’égal des Danois et des Frisons, dans l’article de la Constitution du land consacré aux minorités, pour bénéficier de la protection et du développement de leur autonomie culturelle que celle-ci est censée garantir. La CDU s’y était opposée, du fait que Roms et Sintis n’étaient pas « typiques du land ».

Un membre du cabinet de Viviane Reding a participé à ce Lunch Debate. Deux entretiens entre elle et la FUEV avaient d’ores et déjà eu lieu, et leur collaboration va se poursuivre. A propos de « la situation concernant les Roms en France », elle avait déclaré le 14 septembre 2010 : « J'ai été personnellement choquée par des circonstances qui donnent l'impression que des personnes sont renvoyées d'un État membre uniquement parce qu'elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la seconde guerre mondiale. » Cela n’empêche nullement la commissaire européenne de vouloir instaurer dans l’UE un droit des Volksgruppen inspiré par la FUEV, pour qui les « Alsaciens-Lorrains » sont « la minorité allemande de France », et qui veut imposer aux citoyens français une identité ethnique.

Sous l’égide de la FUEV, des stratégies destinées à « renforcer l’influence politique » des quelque 100 millions de personnes qui constituent selon elle les « minorités de l’Europe » sont en cours d’élaboration. La création d’un « Forum des minorités européennes » a été proposée le 22 février dernier à Berlin, lors d’une réunion d’ « experts » , à laquelle ont également participé des représentants de la Commission européenne, du Comité des régions, du Bundestag, d’organisations membres de la FUEV. Comme celle-ci, le nouveau forum aura son siège à Flensburg. Si l’opération réussit, ce sera une « association, avec de la puissance de frappe, de tous les acteurs à l’échelle européenne » (http://www.fuen.org/show.php?id=88&news=155).

La question d’un droit européen des communautés ethniques sera ouvertement posée un jour ou l’autre, bientôt peut-être. Mais la démocratie et l’ethnocratie ne peuvent coexister. La France doit montrer dès maintenant ce qu’elle veut. Elle a toujours su le faire dans les moments difficiles de son histoire.

3. Liberté

Une Recommandation du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, adoptée le 25 mai 2011, sur l’application de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires par l'Allemagne, montre qu’en matière de protection des « minorités », ce pays n’est pas le paradis sans nuages que certains Français veulent y voir et qu’ils souhaitent partager (http://www.coe.int/t/dg4/education/minlang/Report/default_fr.asp).

Le Comité des Ministres recommande en effet « que les autorités allemandes tiennent compte de toutes les observations du Comité d’experts et, en priorité :

1. adoptent des dispositions juridiques spécifiques, lorsque leur absence entrave la mise en œuvre effective des engagements souscrits par l’Allemagne au titre de la Charte ;

2. veillent à ce que la réduction des subventions accordées aux écoles privées et la réduction des indemnités de transport ne mettent pas en danger la pérennité de l'enseignement danois tel qu'il existe actuellement ;

3. adoptent et mettent en œuvre une politique structurée pour promouvoir et préserver le frison septentrional, le frison saterois et le bas sorabe, y compris, en particulier, par des mesures d'urgence garantissant que l'éducation primaire et secondaire dans ces langues soit systématiquement disponible ;

4. garantissent que l'offre d'enseignement en haut sorabe ne soit pas mise en danger par les modifications apportées au système éducatif concernant cette langue ;

5. relèvent le statut de l'enseignement du bas allemand pour que cette langue soit enseignée comme une matière ordinaire faisant partie intégrante du curriculum et augmentent le nombre d'heures consacrées au bas allemand dans les Länder concernés ;

6. garantissent l’existence d’un mécanisme de suivi efficace au sens de la Charte dans le domaine de l’éducation pour toutes les langues régionales ou minoritaires couvertes par la Partie III ;

7. mènent une action résolue pour mettre en place une politique structurée visant à ce qu’il soit possible, dans la pratique, d’utiliser les langues régionales ou minoritaires dans les rapports avec les administrations et, le cas échéant, devant les tribunaux ;

8. prennent des mesures pour assurer la diffusion adéquate de programmes de radio et de télévision en danois, en bas allemand, en bas sorabe, en frison septentrional, en romani et en frison saterois. »

Dans aucune de ces recommandations n’apparaît au demeurant la notion d’« individu ». La liberté qu’offre la charte des langues régionales ou minoritaires est celle des groupes ethniques que forment les locuteurs de ces langues. Encore faut-il se demander si la notion de « liberté » a un quelconque sens lorsqu’elle n’est pas celle d’une personne.

Les commentaires du gouvernement fédéral allemand sur l’Avis du Comité consultatif relatif à la mise en œuvre de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales par la République Fédérale de l’Allemagne, du 19 juillet 2002, disent sans la moindre ambiguïté que la charte des langues ne saurait être considérée indépendamment de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales. Ils ont été formulés « par le Ministère Fédéral de l’Intérieur, principal organe responsable de la législation sur les minorités, en coordination avec les Gouvernements des Länder auxquels, du fait de l’organisation fédérale de la République fédérale d’Allemagne, est dévolue une grande part de la responsabilité de son application » (http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/minorities/3_FCNMdocs/Table_fr.asp).

Voici l’un de ces commentaires : « Dans la pratique juridique allemande – tant au niveau des services officiels qu’à celui des minorités nationales –, la Convention et la Charte sont considérées comme des instruments juridiques destinés avant tout à protéger les minorités nationales et leur langue. Étant donné que les deux instruments ont été élaborés par le Conseil de l’Europe, que l’Allemagne les a ratifiés tous les deux et que ces deux ratifications ont été proches dans le temps, et que les deux instruments poursuivent des objectifs comparables en ce qui concerne les langues des minorités nationales, la Convention et la Charte représentent des instruments dont l’autorité juridique est mise au service des minorités nationales. Ces deux instruments seront donc interprétés et appliqués de façon concordante. »

C’est dans cette Allemagne-là, finalement peu soucieuse des Volksgruppen/minorités ayant un statut officiel dans certains de ses länder, que deux représentants autoproclamés de prétendues « minorités de France » semblent voir la figure tutélaire apte à les protéger. Deux Français ont en effet participé à une conférence internationale sur « la protection des minorités en Europe », qui s’est déroulée à Düsseldorf, au Landtag de Rhénanie du Nord-Westphalie, les 23 et 24 février 2012.

L’un d’eux était Marcel Texier, qui a parlé des « Bretons en France ». Il a été de 1978 à 1982 le secrétaire général de l’Association internationale pour la défense des langues et cultures menacées. Cette AIDCLM, qui s’était « interdit toute activité politique […] » et avait revendiqué une « vocation exclusivement culturelle » dans ses statuts de 1967, a néanmoins estimé dans une résolution de 1980 que « seule une politique qui prenne en compte les droits des groupes humains est de nature à restaurer la paix civile dans les régions de France où elle est endémiquement menacée », et elle a engagé comme conseiller en matière de droit international Theodor Veiter, coéditeur d’ Europa Ethnica, la revue que la FUEV commença d'éditer en 1961.

Marcel Texier milite au sein de la FUEV, et est membre du Conseil Consultatif de l’Internationales Institut für Nationlitätenrecht und Regionalismus/Institut international pour les droits des groupes ethniques et le régionalisme. Fondé en 1977 par le land de Bavière, l’INTEREG est un « centre d’élaboration doctrinal du régionalisme ethno-centré », qui a pour objectif une « relativisation des États nationaux ». Des réfugiés allemands des Sudètes ont pris part à sa création. Dans sa Magna Charta Gentium et Regionum de 1992, il a proposé que « dans la perspective de l’unification européenne, chaque région devra se développer comme un État régional autonome », et que « la diversité culturelle de l’Europe […] devra être garantie par le droit à l’autodétermination et le fédéralisme ethnique » (voir l’article de Bruno Luverà dans le numéro 1 de la revue Limes, 1996).

Carte de la fédération Régions et Peuples SolidairesL’autre participant français était Andrée Munchenbach, qui traita des « Alsaciens en France ». Elle est depuis avril 2012 la nouvelle présidente de Unser Land – un parti autonomiste alsacien, créé en février 2010 par la fusion d’organisations préexistantes, qui est membre de la fédération Régions et Peuples Solidaires et de l’Alliance libre européenne, et qui a appelé à voter pour Eva Joly lors de l’élection présidentielle. A Düsseldorf, elle s’est prononcée en faveur d’un Conseil d’Alsace unique réunissant les deux Départements et la Région, dans lequel elle voit « un nouveau Landtag », et a dit que « l’économie locale et transfrontalière exige l’allemand ». La liberté, ce serait en somme l’autonomie sous l’égide de l’Allemagne (http://www.unserland.org/internationale-minderheitenkonferenz-dusseldorf-23-und-24-februar-2012-beitrag-die-elsasser-in-frankreich/).



« Liberté, Égalité, Fraternité ».

Yvonne Bollmann, universitaire, auteur de La tentation allemande (1998), La Bataille des langues en Europe (2001), Ce que veut l’Allemagne (2003)

Pour l'Allemagne, sur la tranche de la pièce de deux euros sont gravés EINIGKEIT UND RECHT UND FREIHEIT (Unité, Droit et Liberté).


Article également publié par Le Canard Républicain : http://www.lecanardrépublicain.net/



13 réactions


  • Steini 24 mai 2012 16:20

    Mme Bollmann s’en prend à nouveau aux minorités linguistiques régionales, ainsi qu’à la Charte Européenne des Langues Régionales. Mme Bollmann ne supporte pas que des non-francophones puissent eux-aussi avoir des droits fondamentaux et spécifiques, notamment linguistiques et culturels.
    Pour Mme Bollmann, ces droits linguistiques spécifiques doivent être strictement réservés ...aux minorités régionales francophones à l’étranger !
    C’est pourquoi, dans ses diatribes contre les minorités régionales, Mme Bollmann ’oublie«  systématiquement de condamner les »Volksgruppen« francophones à l’étranger, c’est à dire les dialectophones Québécois, les patoisants ’Acadiens’, les Wallons ou les Romands, qui tous prétendent avoir le droit de parler une autre langue que celle de l’ethnie dominante de leurs pays respectifs, dans la sphère publique comme dans la sphère privée, à l’école comme dans les média.
    La prétention des Québécois et des ’Acadiens’ à une, je cite : »société distincte du reste du Canada anglophone« (sic !!!), basée sur le particularisme régional de »l’exception culturelle francophone« , devrait pourtant faire frémir et bondir d’indignation Mme Bollmann ! 
    Mais il n’en est rien, car les jacobins tiennent un discours en France, et son contraire à l’étranger, en fonction des lubies de l’impérialisme pan-francophone.
    Un discours totalitaire à l’encontre des Bretons, des Basques, des Corses, des Catalans, des Alsaciens-Mosellans, dont on va jusqu’à nier l’existence :
    - »la République est une et indivisible«  ( - sinon quoi, la guillotine pour les récalcitrants fédéralistes ? -) 
    - seul »le français est la langue de la République«   !
    et très curieusement, un discours émancipateur et libertaire en faveur des minorités régionales francophones à l’étranger, lorsque nos jacobins n’y attisent pas carrément le séparatisme ethnique ( »vive le Québec libre !«  ; »la Wallonie manque à la France !« )...
    En parfaite tartufferie et en toute duplicité idéologique ! 
    C’est ce que Mussolini appelait »l’égoïsme sacré de la Patrie« , à savoir tous les droits pour les miens et pour mes semblables à l’étranger, aucun droit par contre pour les minorités régionales sur mon propre sol, - minorités dont on va jusqu’à nier constitutionnellement l’existence ! -, si ce n’est le droit à l’assimilation linguistique forcée dès l’école maternelle : francophones du Val d’Aoste, Tyroliens du Sud annexés de force par l’Italie en 1919.
    Le jacobinisme est un fascisme, doublé d’une imposture idéologique : deux poids, deux mesures !
    Si Mme Bollmann conteste les droits linguistiques et culturels spécifiques des minorités régionales allophones d’Europe et de France, qu’elle commence par s’en prendre aux minorités régionales francophones à l’étranger : Wallons, Romands, Valdotains, Québécois, ’Acadiens’ etc...
    De plus, Mme Bollmann semble oublier que le français est une »langue ethnique« comme toutes les autres langues, et non un volapuk surnaturel surgi de nulle part, et qui miraculeusement chrystaliserait sur lui toutes les vertus ’républicaines’...
    A entendre nos ultra-nationalistes jacobins (pléonasme), assimiler et acculturer les enfants Québécois et ’Acadiens’ à la langue dominante anglaise du Canada serait un crime qui relèverait de »l’impérialisme anglo-saxon« , tandis qu’assimiler et acculturer les enfants Bretons, Corses, Basques, Catalans ou Alsaciens-Mosellans à la langue dominante française relèverait de »l’intégration républicaine« voire du »rayonnement de la (pan)francophonie"...
    De qui se moque-t-on ? Quelle hypocrisie !


    • Rensk Rensk 24 mai 2012 22:20

      Vous prenez de drôle d’exemples... La Suisse a signé en 93 et ratifié en 97, entrée en vigueur 01.04.1998...

      La France si « égalitaire » « droit de l’homme-iste » a elle préféré que bluffer en signant en 1999 sans jamais ratifier quoi que ce soit ! smiley

      Même la Bosnie-Herzégovine a fait mieux que vous les « paradeurs », signé en 2005 ratifié en 2010 et entrà en vigueur le 01.01.2011...


    • Rensk Rensk 24 mai 2012 22:43

      Il est toujours intéressant de trier une liste... 47 membres dont :

      Azerbaïdjan ; signé le 21.12.2001 puis rien
      France ; signé le 07.05.1999 puis rien
      Islande ; signé le 27.06.2000 puis rien
      Italie ; signé le 27.06.2000 puis rien
      L’ex-République yougoslave de Macédoine ; signé le 25.07.1996 puis rien
      Malte ; signé le 05.11.1992 puis rien
      Moldavie : signé le 11.07.2002 puis rien
      Russie : signé le 10.05.2001 puis rien

      Non entrée en matière :

      Albanie
      Andorre
      Belgique
      Bulgarie
      Estonie
      Géorgie
      Grèce
      Irlande
      Lettonie
      Lituanie
      Monaco
      Portugal
      Saint-Marin
      Turquie


  • jimili 24 mai 2012 17:16

    Notre République devrait depuis longtemps être en phase avec les Valeurs que la France dit représenter.
    Madame Bollmann oublie les promesses faites pour l’Alsace et ses habitants par Foch, et par là à nos autres régions qui font aussi la France, ces Valeurs mises en pratique pour l’Europe, pour lesquelles les Combattants de 14/18 avaient vaincus !
    La France devrait faire mieux que l’Allemagne, à commencer par la première région concernée, l’Alsace, puisque l’Allemagne de Bismarck avait mis en pratique dès les années 1870 ces principes élémentaires de respect pour les villages francophones des vallées vosgiennes.
    De retour du Sutirol, avec un excellent autocariste alsacien, j’ai eu la surprise d’apprendre que la population de cette région germanique d’Italie a bénéficié du soutien des Alliés, après la Deuxième Guerre Mondiale, pour la mise en pratique de ce principe de respect naturel.
    La République française étant des Alliés, Madame Bollmann a donc une opinion allant à l’encontre de notre Pays, et n’est par conséquent pas pour les Valeurs que la France défend !!!
    L’Italie, souffrant aussi encore du centralisme mussolinien, comme la France de son centralisme hérité de sa monarchie absolue, il me faut aussi relever que les Ladins, une minorité latine en Italie du nord, souhaitent se rapprocher de la minorité germanique pour la simple raison que les Germains sont de manière naturelle pour la pratique de ces respects élémentaires, ET COMME l’Allemagne le fut par le passé et encore aujourd’hui. (d’après le texte de Madame Bollmann on ne peut rien conclure d’autre)
    J’exprime donc le voeu, sincère, que la France puisse être de la même hauteur que l’Allemagne, ou des autres pays partenaires, car sa position géographique lui permettrait d’être une autre Suisse à travers les capacités et les compétences qu’autorise la pratique de ce respect de nos outils de communication naturels.
    L’Espagne sous Franco avait les mêmes mauvaises pratiques qui sont restées maintenues en France, et en Espagne personne ne voudrait revenir en arrière.
    Qui en Europe soutiendrait cette proposition de Madame Bollmann pour son Pays ou sa région ? qui ?


  • Rensk Rensk 24 mai 2012 21:37

    Je préfère nettement le notre, il est plus « direct » et franc...

    Unus pro omnibus, omnes pro uno est une locution latine qui signifie « Un pour tous, tous pour un » en français. Elle est connue pour être la devise des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas (je vous avait bien dit que c’était « franc ») et la devise traditionnelle (bien que non officielle) de la Suisse ; la Suisse n’a pas de devise officielle définie dans sa constitution ou une autre loi.

    - Après que des pluies diluviennes ont causé de nombreuses inondations dans les Alpes à la fin septembre et au début octobre 1868, les autorités lancèrent une campagne d’aide utilisant
    ce slogan, dans le but délibéré de stimuler un sentiment de solidarité et d’unité nationale au sein de la population de la jeune nation, la Suisse n’étant devenue un État fédéral que 20 ans auparavant.

    Pas sérieux s’abstenir smiley

    - Cette phrase fut dès lors de plus en plus associée aux mythes fondateurs de la Suisse, qui sont également souvent centrés sur le thème de la solidarité, à tel point qu’en 1902, quand le palais fédéral fut construit, la phrase latine Unus pro omnibus, omnes pro uno fut inscrite dans la coupole du palais... smiley


    • jimili 25 mai 2012 07:28

      La Suisse est une référence et en pratique de ce qui devrait être pour toute population, et par là pour toute personne où l’importance est toujours placée avant celle de l’organisation administrative (en Suisse) !

      Il faut aussi voir d’où vient cette possibilité, et je pense que si la Suisse avait été majoritairement francophone ces pratiques et principes auraient été supprimés.
      Je pense donc que c’est la majorité germanique, alémanique, qui a en elle ces garanties, comme cela le fut toujours dans le « monde germanique » à l’opposé du « monde francophone » qui fut dès François 1er de l’absolutisme culturel et qui a à chaque conquête territoriale méprisé les populations concernées.

      Il y a donc aussi deux mondes économiques dont le germanique a aussi en lui de manière naturelle les compétences et capacités naturelles qui ne peuvent être que de l’autonomie, cette organisation étatique régionale qui exige des personnalités majeures, et donc responsables !
      L’exemple de l’Etat Suisse démontre aussi que si l’Etat « central » garantit ces principes élémentaires de respect en pratique que les régions concernées sont aussi attachées à lui, et respectueuses de cet Etat, d’où l’unité réelle et pas de façade comme cela perdure chez nous. (déjà au sens représentatif de l’Etat où les choses sont totalement différentes)

      Bien entendu, tout n’est pas parfait nulle part, ni en Espagne où il aura fallu le retour d’un monarque pour assuré la démocratie réelle tournant définitivement le dos au centralisme franquiste, centralisme qui avait les mêmes mauvaises politiques envers ses populations régionales qui furent introduites dès 1918 en Alsace, et ensuite dans nos autres régions qui font la France.
      A travers les Valeurs que la France dit représenter, la France n’est pas un Pays comme les autres. ON y parle toujours de « république », de « républicains », mais les autres pays qui sont de la pratique de CES VALEURS s’ils sont aussi des républiques ils ne sont pas républicains.

      A chacun de conclure, déjà que d’autres sont mêmes des monarchies...


  • Michl 25 mai 2012 09:29

    On croit rêver. Les affirmations de Mme Bollmann nous plongent en pleine théorie du complot.

    On voit mal au nom de quel principe égalitaire il faudrait promouvoir les seules langues étatiques et nationales au détriment des langues dites régionales. A décréter que les unes méritent protection alors que les autres ne méritent que suspicion, on introduit de fait une discrimination entre le femmes et les hommes qui les pratiquent. 
    Il y aurait donc en définitive les bons et gentils locuteurs dont la langue maternelle serait en en accord avec la langue de leur état et les autres, méchants, barbares et suspects de séparatisme qui tiennent à leur bilinguisme.
    J’ajouterais que Madame Bollmann se trompe si elle croit qu’en diabolisant les langues minoritaires, elle renforcera le sentiment national à l’intérieur des états européens. La psychologie la plus élémentaire nous apprend que celui qu’on aura encouragé à être traître à ses origines une première fois, n’aura aucun mal à trahir la nouvelle identité qu’on lui aura imposée.
    Je suis personnellement persuadé que les Français locuteurs actifs de leurs langues régionales (et certaines de ces langues se trouvent, par les aléas de l’histoire, être des langues nationales de pays voisins) seront de bien meilleurs défenseurs de la langue nationale française face aux attaques des langues de grande diffusion (anglais, chinois) que les français qu’on est en train d’acculturer ou ceux qui sont animés de l’idéologie de la langue nationale unique.

  • Yann le Bleiz 28 mai 2012 23:17

    Madame Bollmann,

    Les bretons sont un peuple mais aussi une nation européenne.

    Votre article est une incitation à la haïne, ou pire encore une appologie du droit des « peuples dit supérieures » sur les « peuples dit inférieures » comme le disait Jules Ferry et comme le condamnait Clémenceau.

    Clémenceau disait que pour Jules Ferry, la Force primait sur le Droit. Donc que ce dernier considérait qu’un peuple était inférieur ou supérieur en fonction de sa capacité militaire.

    La Bretagne a perdu son indépendance en 1532 et son Etat en 1789 par la force des armées françaises, elle retrouvera l’un et l’autre par celle du droit et du respect.

    Aujourd’hui, la Bretagne est coupée en 2 parties et l’histoire de Bretagne est interdite à l’école.

    Les Droits de l’Homme et les Libertés Fondamentales des textes de l’ONU et de l’UE sont effectivement créer pour lutter contre des Etats comme l’état français.

    Clémenceau a raison, c’est le Droit qui doit primer sur la Force, et non l’inverse !

    Vive Clémenceau, vive l’Europe, à bas Jules Ferry et honte à vous !


    • jimili 29 mai 2012 06:54

      Oui, c’est ce qui fut imposé à travers le morcellement de l’Europe centrale, en avance politiquement, économiquement, socialement !

      Ces promesses de respect promises par Foch pour l’Alsace ne furent JAMAIS mises en pratique, et par là pour aucune de nos régions.
      Notre république se donne le Droit de ne pas respecter ce Droit élémentaire.

      Aucun Gouvernement n’a jamais placé la population française avant son administration, et par là n’a œuvré pour un vrai développement économique local, et donc de la France. C’est une réalité triste, et comparée aux autres Pays partenaires, insoutenable.

      La réponse se trouve dans le mot autonomie, qui permet le progrès sans le séparatisme qui est inutile : c’est à l’Etat de garantir ces Pratiques fondamentales des populations dans leur contexte euro-régional.
      C’est cela que l’on nomme logiquement, la solidarité nationale.


  • jakadi 30 mai 2012 10:28

    Merci pour cet article Mme Bollmann. On commençait à être un peu lassés des poncifs relayés par les séparatistes habituels : la France c’est mal, c’est méchant, c’est rétrograde.... et de s’émerveiller sur les modèles germaniques « tellement beaux ».
    Non, l’Allemagne n’est pas le pays idéal, et c’est visiblement dur à entendre pour les adeptes d’une certaine propagande (enregistrés pour l’occasion sur ce forum)...Alors que certains se plaisent à rappeler les avancées sociales de l’Allemagne de la fin du 19è -bien réelles- ils oublient volontairement les ténèbres dans lesquels l’Allemagne et les allemands se sont volontairement plongés - et ont plongé toute l’Europe - dans les années 30... Hem...objectivité ? mise en perspective historique ?

    Quand on parlera chacun une langue différente et qu’on ne se comprendra plus, on pourra à nouveau se faire la guerre, comme au bon vieux temps. Beau progrès.

    Et puis comme disait notre bien-aimé Président « La France tu l’aimes ou tu la quittes »... Alors moi je le dis bien haut : Les amis, il y a plein de pays voisins qui sont prêts à vous recevoir. Vous pourrez y parler la langue de votre choix. A bon entendeur...


    • Steini 31 mai 2012 16:54

      « séparatistes habituels » 
      Vous pensez à qui ? 
      Aux sempiternels ’souverainistes’ Québécois ou aux ’rattachistes’ Wallons ?
      Si vous condamnez le séparatisme, il vous faut commencer par ceux-là, car il faudrait d’abord que les minorités régionales francophones donnent eux-mêmes l’exemple, avant de donner des leçons aux autres...
       
      De plus, il me semble que vous confondez causes et conséquences...
      Ce n’est pas le respect des Droits de l’Homme linguistiques et culturels des minorités régionales qui est source de séparatisme, mais leur déni.
      La Suisse voisine par exemple n’a aucun problème de séparatisme...
      Tous les Suisses sont contents de l’être, car aucune des communautés de ce pays ne s’arroge arbitrairement le droit d’imposer l’hégémonie de sa langue et de sa culture aux autres. On peut très bien se sentir Suisse sans avoir à parler obligatoirement allemand...

      Même les Québécois ont majoritairement voté en faveur du Canada au cours de deux référendums d’autodétermination. En aurait-il été de même si le Canada se comportait à l’encontre de ses minorités régionales francophones avec le même mépris et la même condescendance que la France vis à vis des Bretons, des Corses, des Basques ou des Alsaciens-Mosellans ?
      Les séparatistes Québécois n’ont même pas l’excuse d’une quelconque oppression linguistique ou culturelle, contrairement aux Bretons, aux Basques, aux Corses ou aux Alsaciens. Alors comment se fait-il qu’autant de jacobins français soutiennent là-bas leur séparatisme ethno-linguistique ?
      Les mêmes tartuffes qui vous expliquent que la France doit obligatoirement être « une et indivisible » (anti-fédéralisme) avec « une seule langue officielle », vous expliqueront benoîtement que le Canada lui doit être « deux et divisible » et comporter obligatoirement au moins deux langues officielles... Comme c’est curieux
      La France jacobine « une et indivisible » est de loin le pays occidental qui a le plus de mouvements séparatistes sur son sol, et pour cause !!!
      Ce sont les pays qui bafouent les droits de leurs minorités linguistiques régionales qui ont des problèmes de séparatisme et de lutte armée (France, Turquie etc), ou qui l’on fait dans un passé récent (Belgique, Espagne de Franco), pas les pays multilingues et respectueux de leur diversité...

      « Quand on parlera chacun une langue différente et qu’on ne se comprendra plus, on pourra à nouveau se faire la guerre, comme au bon vieux temps. Beau progrès ».

      Les suisses voisins parlent 4 langues différentes et ne se font pas la guerre. Par contre, si l’ethnie dominante en profitait pour imposer l’usage et l’hégémonie de sa langue à tout le monde, selon le contre-modèle jacobin français basé sur l’impérialisme pan-francophone, là ils se feraient effectivement la guerre !

      Si je vous comprend bien, vous voulez supprimer les langues coupables d’être différentes de la vôtre, afin que dorénavant tout le monde parle la même langue, la vôtre !
      Mais pourquoi ne commencez-vous par supprimer celle-ci ?
      Est-il bien utile d’embêter les Bretons, les Corses, les Basques ou les Alsaciens pour leur imposer à tout prix l’usage d’une langue parlée par moins de 2% des terriens ?
      Ne vaudrait-il pas mieux leur faire ingurgiter tout de suite l’anglais, le chinois, l’arabe, l’espagnol ou le portugais, plutôt que de leur imposer de passer par le détour inutile de la petite langue française ?
      Le Nigéria anglophone, à lui tout seul, a plus d’habitants que tous les pays francophones additionnés !
      Si vous voulez supprimer des langues ’inutiles’ ou ’superflues’ , commencez donc par la vôtre ! Il faut toujours donner soi-même l’exemple !
      Les dogmes jacobins que vous énoncez doivent être universels et s’appliquer à tous, y compris aux francophones, sinon c’est de la propagande de mauvaise foi.
      Ce qui est valable pour le basque, le corse, le breton ou l’alsacien, l’est aussi pour le français.
      « La France tu l’aimes ou tu la quittes » 
      Un slogan du Front National ! Ce ne sont pas les Bretons, les Corses, les Basques ou les Alsaciens qui sont venus en France, mais la France qui s’est imposée chez eux par la force des armes (invasion par la terrible soldatesque de Louis XIV pour l’Alsace, et leurs innombrables exactions et atrocités). Il ne faudrait donc pas inverser les intrus.


    • jimili 1er juillet 2012 20:00

      Pour Jakadi, si vous regardez l’évolution des cartes à travers l’histoire vous constaterez que le « développement » territorial de l’Etat français s’est toujours fait au détriment de territoires anciennement germaniques.

      En 1905 le Tsar avait proposé un Traité au Kaiser incluant la France comme Alliée pour éviter la Guerre, et les nôtres l’ont rejeté !
      Dans l’entre deux guerres, je vous invite à vérifier qui a financé le NSDAP, et vous aurez des surprises !!!
      Vous pensez être de l’objectivité mais vous êtes dans l’erreur, et vraiment.

      Pour éviter la guerre il faut la compréhension, et pour avoir la base il faudrait déjà avoir l’outil de communication naturel, et de nos régions.
      Si notre bien aimé (ancien) Président avait aimé la France il aurait ratifié la Charte européenne des langues régionales, déjà pour la nécessité du développement économique aux plans locaux, et il aurait pu être réélu.

      En tant que connaisseur de l’Histoire vous savez quel fut le pays qui a mené une politique séparatiste en Europe, alors que l’Allemagne fut aussi la référence pour l’Autriche-Hongrie puisque ayant été devenu le Pays socialement et économiquement en avance sur les autres !
      La France a voulu une Europe et une Allemagne démocrate et libérale : elle l’a.
      (et l’Allemagne a des régions autonomes et que nous, nous sommes encore au niveau du centralisme de la monarchie - même les monarchies européennes sont de pratiques vraiment démocratiques !)


Réagir