vendredi 22 décembre 2006 - par Johan

Dormir dehors

Je croyais savoir ce qu’était le social, en bossant dans les quartiers difficiles, avec des jeunes en foyer, ou qui sont retournés en HP après la colo. Je me trompais.

L’association Don Quichotte mène actuellement une campagne de sensibilisation à la condition des SDF. Celle ci consiste à dormir dehors, à leurs côtés, dans des tentes, afin de vivre les affres du froid.

Il me semblait intéressant de livrer à AgoraVox mon propre vécu.

Après une colonie de vacances dans les Cévennes, j’ai décidé de profiter des journées du patrimoine (mi-septembre) pour m’offrir un week-end à Amsterdam. J’ai rencontré dans le premier train de la journée un SDF parisien d’origine guyanaise d’environ trente-cinq quarante ans, José. Nous avons sympathisé autour d’un jeu qu’il avait proposé avec grand succès à deux enfants du wagon (un animateur ne manque jamais l’occasion de compléter sa panoplie).

Nous avons envisagé de ne pas dormir de la nuit pour profiter de la vie nocturne de la capitale, et de nous accorder un repos au matin dans un parc. A notre arrivée, ce qui était une option devint une obligation : à cause d’une convention, l’office du tourisme ne proposait que des chambres à 160 euros et plus, ce que ni l’un ni l’autre ne pouvions nous permettre. Parlant un anglais correct, je me chargerais des traductions (les Néerlandais parlent pour tous ceux que j’ai rencontrés un anglais impeccable) et nous sommes partis tous deux en vadrouille dans la cité lacustre, faisant nos courses de nourriture dans les supermarchés locaux (chers) et prenant une collation aux fast food de produits de la mer.

La journée fut d’abord plaisante. La ville était superbe, et nous avons flâné dans ses ruelles jusqu’à épuisement. José, un peu trop imbibé, s’attirait souvent les foudres des commerçants ou des passants qui s’offusquaient de le voir demander aux jolies passantes de poser avec lui sur les photos de son appareil jetable. Je l’ai tiré de situations délicates, ce dont il ne s’est parfois pas douté. De son côté, et alors que je cherchais un toit pour passer la nuit, il m’a évité de me faire détrousser par un groupe de malandrins en anticipant le problème.

C’est la première constatation que je fais. Les SDF et nous n’avons pas la même lecture du monde. Ils sont exposés à des risques insoupçonnés de ceux qui ont un endroit sûr où passer la nuit. Ils connaissent la rue et ses codes, et ont appris, parfois à leurs dépens, comment en gérer les dangers.

J’ai entendu ce jour-là de nombreuses anecdotes, depuis le trafic de Subbutex des Roumains (qui se procurent leurs doses en toute légalité en faisant le tour des généralistes), aux propositions indécentes faites par des détraqués sexuels aux clochards de Châtelet. Comment il était retourné à la vie de SDF après avoir été salarié et logé un temps.

La nuit tombant, et n’ayant ni l’un ni l’autre envie de squatter un Coffee Shop (nous n’avons aucun attrait pour les substances qu’on s’y procure), nous nous sommes dirigés vers une grande place rectangulaire concentrant de nombreux bars dansants et boîtes de nuit (Leidseplein, il me semble) qui nous avait été recommandée par Sammy, un grand black rencontré dans un bar.

Sur notre route, nous avons vu se révéler un autre visage d’Amsterdam, plein de skinheads, de punks, qui regardaient avec agressivité mon compagnon, et l’apostrophaient en néerlandais.

J’ai alors senti pour la première fois la brutalité du racisme le plus vil. Cette peur permanente du dérapage de l’autre. Certains me diront qu’en France il en est de même, mais je ne l’ai jamais senti avec une telle acuité.

Sensation qui s’est précisée dans le bar brésilien où nous avons passé notre première partie de soirée. Les Hollandais dansaient avec beaucoup de rigidité, et nos styles (surtout celui de José !) tranchaient radicalement avec le leur. J’étais l’invité de mon nouvel ami qui me paya quelques coups à boire, ce qui me confirma que les gens de peu donnent beaucoup. Le bar était bondé, et à peine mon camarade s’était-il mis à danser avec les jeunes femmes de la boîte qu’un front s’était formé contre lui. L’atmosphère enfumée (j’ai dû quitter la salle tant mes yeux me piquaient) et la promiscuité ajoutaient à l’oppression de la scène. Nous finîmes nos verres et quittâmes le lieu morbide, qui me laissait l’impression animale que la femelle est un bien du groupe, une ressource à ne pas faire tomber entre les mains de l’étranger. Comme un retour au temps des cavernes.

Je me suis tenu prostré plusieurs minutes sur un banc de la place, encore sous l’effet de la situation que nous venions de vivre. José, ne s’avouant pas vaincu par la bêtise ambiante, s’en est retourné tout de go dans le bar. Après quelques minutes, il revint me voir. A me tenir la tête entre mes mains pour me protéger les yeux, je devais ressembler plus à un junkie qu’à un touriste.

Une pluie légère commença à tomber, et nous essayâmes en vain d’entrer en night-club avec nos sacs à dos et nos sweat shirts humides. Si notre accoutrement ne sembla pas poser problème au videur, nous ne pouvions pas laisser nos sacs à la consigne, ce qui nous refusa l’entrée de la boîte de nuit.

Après quelques hésitations, nous décidâmes de retourner au parc que nous avions visité durant la journée : le Vondelpark. La pluie avait dû chasser les individus patibulaires croisés plus tôt, et nous nous installâmes sous les frondaisons fines d’un bosquet, en périphérie du parc.

La nuit fut pour moi extrêmement dure à passer. Tétanisé par le froid qui m’a surpris pour une journée de septembre si douce, mon sweat shirt en coton ne suffit pas à m’en protéger. José me proposa sa veste, que je ne sus accepter. Je passai la nuit grelottant, faisant les cent pas et sautillant sur place pour me réchauffer. La terre était boueuse et froide, l’humidité pénétrait dans l’étoffe par capillarité quand je m’allongeais. José s’est allongé sur le côté. Je l’ai veillé toute la nuit avec le sentiment que c’était le moins que je puisse faire.

Au matin, j’ai surpris des lapins venus nous visiter. J’ai vu défiler les joggers matinaux, et quelques freaks qui rentraient de soirée. A son réveil, José s’inquiéta de mon sommeil, et nous nous mîmes à la recherche d’un point d’eau, d’un endroit où se doucher, mon compagnon restant encore neuf jours en ville.

Nous nous sommes finalement quittés après un café sur l’esplanade du Rijksmuseum. J’utilisai les toilettes de celui ci pour changer de tee-shirt et de sous-vêtement, pour me débarbouiller et retirer un peu de la terre de la nuit sur mon sweat.

Je n’oubliai pas de le remercier d’avoir été là pour moi. Très simplement et presque gêné, il me dit que c’était normal et s’éloigna. Nous ne nous sommes plus jamais revus.

Le soir, je retrouvai ma cousine et son petit ami à Bruxelles. Je me sentais différent de ce que j’étais à mon départ. Je revenais d’une aventure étrange, et avais l’impression qu’avoir un toit pour la nuit mettait sur mon visage une expression aussi lisible que celle que je portais au front quelques heures auparavant : "Je suis sans abri, vulnérable, une proie facile".

Cette expérience, même racontée avec force détails, doit se vivre pour être comprise. Quelle connivence j’ai ressentie en voyant sur mon écran d’ordinateur l’initiative des Enfants de Don Quichotte. Ils avaient tout compris : il fallait le vivre pour le croire . Quarante-trois ans d’espérance de vie. 86 000 selon l’Inserm, 400 000 selon la fondation l’Abbé Pierre, 3,2 millions de mal logés selon la même organisation.

Ce sont des chiffres, des statistiques.

Un mort de froid à Paris mardi 19 décembre, avant la déclaration du niveau 2 du plan grand froid.

Quand je frissonne au souvenir de cette expérience, vécue en septembre, j’ai peine à imaginer la cruauté du traitement dans les conditions climatiques actuelles. Nous gardons nos animaux de compagnie au chaud, quand nos "frères meurent sous les ponts et que tout le monde s’en fout" (IAM).

De cela, je pourrais m’accommoder, s’il s’agissait d’une fatalité inévitable. Mais du cynisme de Nicolas Sarkozy qui prétend qu’après cinq ans au pouvoir il n’y aura plus de SDF (alors que le maire de Neuilly préférait payer des amendes plutôt que de construire son quota de logements sociaux), de celui de la ministre de la cohésion sociale Catherine Vautrin (qui condamne cette initiative "leurre face au problème de l’exclusion sociale", "c’est touchant mais c’est facile" face à la révolte du Don Quichotte de Terry Gilliam Jean Rochefort, et "J’ai dit hier qu’il y avait une instrumentalisation de ces personnes qui sont en difficulté"), je n’en peux plus.

L’intolérable a ses limites.

48% des Français pensent pouvoir devenir un jour SDF.

Arrêtez tout deux minutes : Ségo et Sarko, Armadinejad et Kim Jong Il, les trois cents millions au Japon et le trou de la Sécu, Johnny en Suisse et Katie Holmes enceinte, la pubalgie de Ribery et le Ballon de plomb de Mendy, "le biberon du bébé, le babysitter qui vient demain, la bouffe, le loyer, la banque à rembourser" (Tryo), vos emplettes de fin d’année, vos exams, et réveillez-vous.

Il n’y a pas de vision politique sans volonté du peuple.



38 réactions


  • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 11:18

    Peu importe comment chacun peut appréhender la souffrance et la peur de dormir dehors, sans toit, sans feu, sans personne, nuit après nuit.

    L’important est de rappeler qu’ici, dans ce pays où Bernard Arnault trouve normal d’être rémunéré 15000€/Heure, des dizaines de milliers de personnes vivent cet enfer chaque jour.

    L’auteur l’a fait. Merci à lui, et merci pour avoir dénoncé l’indécence du bouffon du Parti de la Mort : SDNB.

    Pour les hésitants, mais ancrés à droite malgré tout, n’oubliez pas que si le leader du Parti de la Mort laissera crever la misère, comme il l’a fait depuis cinq ans, le Borgne, lui l’éradiquera. Mais pas de la manière espérée...

     smiley


  • LArch (---.---.87.206) 22 décembre 2006 11:50

    L’extrème droite veut aider les classes poulaires parait il, du coup sarkole mytho nous fait du jospin avec disparition de SDF sous 2 ans (en centre fermé ? en charter vers SDF LAND ?)

    Ils ne feront qu’opposer la petite classe moyenne effrayée de prendre l’assnceur social vers les niveaux inferieurs pour eux et leurs enfants avec les « assistés, chomeurs, étudiants et autres précaires »

    Mauvaise solution, mauvaises cibles, mauvaise analyse ... L’argent est en haut sur une infime partie de la population francaise (les grands patrons touchent 400 fois le SMIC ...)

    Les vrais solutions sont dans la redistribution et non dans la lutte entre pauvres neo pauvres et consorts ... Désolé si mon discours a des relands marxistes (un juif non ?)

    Allez salut et respect à donquichotte et jean rochefort qui devait jouer ce rôle au cinéma, c’est mieux en vrai !!!

    LArch


    • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 13:44

      Désolé si mon discours a des relands marxistes (un juif non ?

      Oui, certainement le plus important du dernier siècle.

      Donc, y a pas de mal...Sauf à parler de « relents » ; on l’emploit plutôt pour les propos assez d’infects, par exemple l’évocation, par un certain adepte du compte en banque nippon, du « bruit et de l’odeur » des familles immigrées.

      En l’occurence tu n’as pas à rougir des connotations marxites de ton article. Au contraire. smiley


  • Romain (---.---.10.200) 22 décembre 2006 12:12

    Tres bon article plein de vérités.


  • Briseur d’idoles (---.---.168.59) 22 décembre 2006 12:33

    J’ai dormi dehors à une assez longue période de ma vie...

    Les cartons sur les bouches de métro et les caves, j’ai connu ça...

    Être chassé par les flics et les concierges, j’ai connu ça aussi...

    Personne, de la « France d’en bas », n’est à l’abri, si l’on peut dire, de se retrouver à la rue...

    Et la rue est, peut-être, la situation du plus bas du bas...puisqu’on y côtoie les rats, de toute nature et qu’on doit se comporter comme un rat pour survivre...

    Mais qui s’intéresse aux « sans-abri », hier, comme aujourd’hui, si ce n’est quelques « dames patronnesses modernes »...

    Un pauvre doit rester pauvre... et de préférence caché...

    Un pauvre n’intéresse personne, et surtout pas les politiques...

    Un pauvre ne vote pas... Il n’intéresse pas !...


    • Briseur d’idoles (---.---.168.59) 22 décembre 2006 12:36

      Et si tous les pauvres allaient camper devant les Palais de la République...

      Ou dans le 16ème, ou à Neuilly ?

      Devant la porte des banquiers, des politiques et des lobbies ?


  • martine (---.---.102.179) 22 décembre 2006 15:22

    Quand les Enfants de Don Quichotte ont voulu camper sur la Place de la Concorde, ils ont été « accueillis » et « escortés » par les CRS... J’me demande même si les CRS n’étaient pas plus nombreux qu’eux...

    L’espérance de vie des gens vivant dans la rue est déjà trop faible... pas besoin d’aller chercher les coups dans les quartiers riches...

    Si le Parisien moyen faisait attention à ceux qui vivent autour de lui, ca changerait pas mal de choses... pas besoin d’être révolutionnaire pour ça...


  • bb (---.---.134.117) 22 décembre 2006 15:39

    Un citoyen pauvre est aussi dans nos démocraties un pauvre citoyen et ils ne peuvent même pas voter ce qui constitue une aberration de notre système tant flatté. La politique n’en a rien à faire d’eux tant que justement ils ne voteront pas et deja cela doit être changé. Car c’est aussi là qu’on pourrait voir une forme d’honnêteté politique en en voyant un qui sans contrepartie aucune puisque ces gens là ne votent pas dirait je vais faire passer une loi pour remédier à cet état de fait. Mais ne rêvons pas le politique aime la contrepartie et la sucette en retour. Mais voilà, la pauvreté s’amplifie et demain elle deviendra une armée, et quel politique sera en mesure de l’arrêter. Pour l’instant et dans l’instant de pauvres gens et familles sont dans le froid, abandonnés par tous dont nous même. La vie dans la rue est pénible et difficile ,l’estomac et les doigts gelés pensent à la place du cerveau,avoir ses propres enfants dehors avec soi et regarder ceux des autres choisir les cadeaux de noel doit être d’une tristesse sans fin pour des parents dans cette situation. Un monde aussi injuste ou nous vivons a t il encore le droit de citer d’exister ? je ne sais pas mais je me sens mal rien qu’à l’idée de penser que tant de gens souffrent sans que rien ne semble se faire. Les jours passent pour eux et se ressemblent ,la galère. Va t on enfin se reveiller et ne plus accepter ? je ne sais mais pour l’instant je ne suis pas fier d’être au chaud... bb


    • Algunet 22 décembre 2006 16:33

      Techniquement il est possible à un SDF de voter.

      Il existe 3 sortes de SDF :

      • Celui qui concerne cet article (sans ressource, ni toit…)

      • Celui qui vit sur la route et qui a des revenus (gens du voyage…)

      • Celui qui a des ressources mais sans logement (par exemple une personne vivant sur un bateau sans port d’attache… c’était mon cas).

      Ces personnes doivent faire demande à la préfecture afin d’obtenir un livret de circulation et une commune de rattachement. Acte gratuit. Avec ce livret on peut obtenir divers papiers, ouverture de droits, comme une carte grise avec comme adresse « SDF » ! Seule contrainte, faire viser le carnet une fois par an dans la commune de rattachement à la gendarmerie.

      Le SDF au bout de 3ans peut s’inscrire sur les listes électorales et voter.

      Si la technique le permet il est vrai que le SDF de la 1ère catégorie n’est pas dans les conditions psychologiques pour entamer ce type de démarches, il a d’autres urgences, la survie, et 3 ans c’est long, une éternité quand il n’est pas sur de passer l’hiver...


    • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 22:00

      bb

      Oui, on dirait que l’hiver est infini. C’est tout simplement triste comme un enterrement.


  • npf (---.---.24.4) 22 décembre 2006 17:27

    j ai peur d etre clochard et krouhner qui rejoint sarko je veux un hlm pas trop cite


    • Sam (---.---.154.147) 22 décembre 2006 22:02

      Kouchner qui rejoint SDNB, c’est vrai ?!...


  • wired (---.---.154.15) 22 décembre 2006 18:28

    Ca fait grincer pas mal de dents l’action des Enfants de Don Quichotte...Je pense que malheureusement il n’y a pas de réelle volonté politique de prendre ce problème à bras le corps...Alors que faire ?


  • Rage Rage 22 décembre 2006 23:48

    Conclusion excellente.


  • ka (---.---.30.12) 23 décembre 2006 01:35

    Très bon article Johan

    D’habitude quand je lis tes articles, la plupart parlent d’économie ou de droit, je suis vite larguée, là j’ai tout saisi et tu as parfaitement raison quand tu dis qu’il faut vivre ce genre d’expérience pour comprendre ce que peuvent ressentir les sans-abri et c’est sûr les chiffres même s’ils sont impressionnants relèvent du domaine de l’abstrait, ça étonne mais sans plus. Franchement j’ai un peu honte de moi quand je pense que je me plaignais quand ça caillait chez moi parce qu’on a tardé à nous mettre le chauffage dans l’immeuble (pour des questions d’économies d’énergie paraît-il). Au moins j’avais un toît, des vêtements secs et des couvertures mais les pauvres gens qui doivent se résoudre à dormir dehors par des températures glaciales n’ont pas ce privilège et ça fait réfléchir sur notre situation. L’idée de « Don Quichotte » c’est sûr ça ne résout pas le problème et de toute façon contrairement à ce que dit Sarko je doute qu’on puisse arriver à 0 SDF, c’est des salades de politiciens nantis ça. Mais c’est pas mal pour faire prendre conscience aux gens que c’est un cauchemar pour ceux qui vivent dans la rue et en même temps on se dit quand on regarde la diversité des personnes qui se retrouvent à la rue, des gens qui ont toujours connu la misère comme des personnes qui avant vivaient aisément, que l’entourage a oublié ou qui sont trop fiers pour demander de l’aide, on se dit que ça peut très bien nous arriver, du jour au lendemain on peut se retrouver SDF sans l’avoir forcément présenti parce que ceux qui se retrouvent à dormir dehors n’ont pas forcément eu au départ un problème d’argent, certains sont dans cette situation à cause d’un évènement qu’ils ont eu du mal à surmonter et qui par désespoir et parce qu’ils n’ont plus goût à la vie finissent à la rue.


  • (---.---.180.59) 23 décembre 2006 02:33

    Excellent article.

    Effectivement moi aussi j’en ai plus que marre d’entendre parler de politique politicienne, de faits divers, de la vie privée des acteurs etc etc, quand tous les jours je croise plusieurs personnes qui vivent dans la rue.

    Je crois que derrière le problème des gens qui vivent dans la rue, il y a au contraire une volonté politique pour que cela perdure. Les gens qui vivent dans la rue servent d’épouvantail aux citoyens : c’est « marche ou crève », « soumets-toi au système ou regarde ce qui risque de t’arriver ».


    • Sam (---.---.154.147) 23 décembre 2006 11:03

      J’avoue que c’est tellement tordu que ça m’avait pas traversé l’esprit.

      Mais, à les voir agir et mentir, on comprends que c’est tout à fait possible.

       smiley


  • Remy (---.---.29.19) 24 décembre 2006 11:44

    « C’est un leurre face à l’exclusion », « il ne faut pas instrumentaliser », « c’est une honte d’utiliser ces faits à des fins partisanes » etc.. j’en ai ras le bol d’entendre des voix s’élever dans ce pays contre toutes les informations qui dérangent. Marre de constater que pour les SDF, pour un élève qui décède dans un gymnase, pour notre justice, où Kafka est toujours à l’ordre du jour, j’en veux pour preuve les cas de ces deux mamans qui sont en prison, l’une pour avoir soustrait ses enfants d’une secte interdite en France mais autorisée en Amerique du Nord, l’autre pour avoir caché ses enfants dans un couvent en italie est dans une situation totalement inverse à la première. Il faut dire qu’avec un budget de la justice comparable à la Moldavie, il faut plus s’étonner que nous soyons montrés du doigt par l’europe pour l’état de nos prisons. Marre que nous prêchons l’écologie et soyons menacés de 38 millions d’euros d’amende pour non respect d’une directive européenne (qui date de 2002)sur l’encadrement de la culture des OGM alors que nous envoyons au tribunal les faucheurs qui demandent simplement l’application de cette même directive ! Qu’un ministre se déplace en inde pour un budget équivalent à 25 ans d’un salarié payer au smic. Que les chiffres officiels de la délinquance soient si éloignés de la réalité de l’IND. Que le chiffre de la charge « officielle » que représente un loyer sur les revenus est de 25/30% alors qu’il est en réalité du double ! Étouffer, enterrer, démentir, nier, tel parait être le seul rôle actuel de nos politiques. Pour des raisons toutes autres que notre futur vrai-faux Français/Belge/Suisse fiscal, je trouve qu’il devient difficile de rester vivre en France !


    • clairette (---.---.13.43) 24 décembre 2006 14:19

      @ Rémy : je partage votre « coup de gueule »... Cela fait presque 50 ans que j’en pousse ! et que j’essaie de contaminer mon entourage ! pour l’entourage ça marche mais pour le voisinage, c’est lettre morte ! Alors que faire de plus ? Marre de participer aux associations caritatives : un emplâtre sur une jambe de bois ! Et toujours la France d’en haut dans les salons dorés de la république monarchique ! Donnez-moi une chance d’espérer la veille de Noël ! Une révolution ?


  • Marsupilami Marsupilami 24 décembre 2006 15:12

    Très beau et très poignant témoignage Johan.

    J’ai moi aussi été confronté à cette atroce misère en France et dans d’autres pays. Ton témoignage me rappelle une terrible anecdote. Au début des années 80, ma compagne et moi étions devenus très copains avec deux pauvres gosses mendiants et abandonés (un petit de 10 ou 12 ans qui s’occupait admirablement bien de son frangin de 7 ou 8 ans) qui hantaient les escaliers de temples de Kathmandu. On les nourrissait tous les jours. Quand l’hiver glacial avait commencé à pointer le bout de son nez, on leur avait acheté de chaudes couvertures pour qu’ils puissent dormir à peu près au chaud dans le temple délabré où ils avaient trouvé refuge. Le lendemain même, quand on les a revus, ils s’étaient fait casser la gueule par d’autres gosses abandonnés plus forts et plus âgés, qui leur avaient piqué leurs couvertures toutes neuves pour les revendre à des touristes. On avait alors proposé aux deux gamins de leur racheter de nouvelles couvertures. Ils avaient refusé, en nous expliquant qu’ils n’avaient pas envie de se faire péter la gueule à nouveau. Quelques mois plus tard sont apparus au Népal les premiers exemplaires du Petit Livre Rouge de Mao. L’aîné des deux gamins, qui ne savait pas lire, nous a proposé de nous en vendre un. On n’a pas pris le bouquin mais on lui a filé le pognon.

    Quelques années plus tard l’insurrection maoïste éclatait au Népal. Je suis persuadé que ces deux charmants et intelligents petits morveux et miséreux en ont fait partie, les armes à la main. Et même si le maoïsme est une gigantesque connerie, ils auront eu raison de mon point de vue.

    Avisse à la population française qui laisse se développer la misère et abandonne les gens dans les rues sans toit ni loi.

    Vous ne voulez pas de droit au logement ? Vous aurez de violentes jacqueries urbaines.


  • La Taverne des Poètes 24 décembre 2006 23:20

    Bravo ! « Dormir dehors » nous change des articles à dormir debout des soi-disant citoyens reporters qui ne sont jamais -bizarrement- sur ce genre de coup. Ils préfèrent certainement dévorer les petits fours des campagnes politiques : oh pardon il fallait dire « citoyennes ».


  • Briseur d’idoles (---.---.168.119) 24 décembre 2006 23:42

    Si tu parles de « petits fours », même la veille de Noël, tu vas te faire mal voir !

    Ensuite, le sujet de l’article, c’est dormir dehors...

    C’est pas drôle !

    Au fait, tu sais ce qu’a dit un certain petit jésus, un 24 décembre à minuit :

    « Je mettrai bien mon petit Jésus dans la crèche ! »...

    Faut dire qu’il était très croyant...

    On dit aussi que c’est de l’étable que sont sorties les tables de la loi...


    • La Taverne des Poètes 24 décembre 2006 23:53

      Et dans l’étable, il y avait aussi la brebis galeuse et le veau d’or, c’est ça ? Tu parles que je m’y connais en religion.


    • La Taverne des Poètes 24 décembre 2006 23:56

      Autrefois, on disait « dormir à la Belle étoile ». C’est dire qu’on ne croit plus en rien.

      (Cette pensée à méditer était pour rattraper mes « petits fours » qui ont fait un four).


    • La Taverne des Poètes 25 décembre 2006 00:01

      Hop ! c’est minuit, je me tais. je ne suis pas de taille à rivaliser avec un prophète. Bon Noël à tous ceux qui le fêtent.

      Moi, je suis pro-fêtes.

      (Et johnny le fête à l’Etranger car nul n’est pro-fêtes en son pays dit-il. Chut je me tais).


  • La Taverne des Poètes 25 décembre 2006 05:21

    Réveillon, réveillon ! Mais réveillons-nous plutôt, nous les « SDF », les Sous Démocratie Fictive, les Sous-Démocrates Fatigués, les Sous-Doués Fainéants, les Solidaires De Façade !

    Pas pu me rendre sur le site de l’association Don Quichotte : on arrive sur une page d’identification « bienvenue à Horde ».

    Mon commentaire là-haut intitulé « inaccessible étoile » était un clin d’oeil à Don Quichotte, dans L’Homme de la Mancha : voici en lien ce texte magnifique qui était interprété par Jacques Brel et que -cyniquement- Johnny reprend aujourd’hui pour arrondir sa fortune :

    http://www3.france-jeunes.net/paroles-jacques.brel-la.quete-30065.htm


    • La Taverne des Poètes 25 décembre 2006 20:33

      L’asociation Don Quichotte pourrait faire son hymne de cette chanson superbe de Jacques Brel.

      En tout cas, bravo à cette association pour cette révolution pacifique : faire se multiplier les tentes sur les quais, voilà une action efficace et utile ! Quand je pense que Catherine Vautrin a parlé de « poudre aux yeux ». Dans quel monde vivent ces gens de la politique ! La ministre recevra finalement les représentants de l’association, qui ne s’en laisseront pas conter.

      Merci à Agoravox de permettre ainsi de relayer ces évènements, Agora qui a aussi mis en avant le train de vie choquant du Ministère de l’intérieur (article : "L’avion de vie de l’Etat) Nous, les rédacteurs, continuons de dénoncer les injustices et d’employer notre style, nos talents et nos connaissances au réveil de la Nation et des citoyens !

      Il ne reste plus qu’à espérer que nos articles aideront les bonnes causes et que les nouveaux reporters citoyens regarderont vers ceux dont le regard des gens se détourne plutôt que vers ceux qui s’approprient la lumière des projecteurs. Berf !


    • La Taverne des Poètes 25 décembre 2006 20:34

      L’asociation Don Quichotte pourrait faire son hymne de cette chanson superbe de Jacques Brel.

      En tout cas, bravo à cette association pour cette révolution pacifique : faire se multiplier les tentes sur les quais, voilà une action efficace et utile ! Quand je pense que Catherine Vautrin a parlé de « poudre aux yeux ». Dans quel monde vivent ces gens de la politique ! La ministre recevra finalement les représentants de l’association, qui ne s’en laisseront pas conter.

      Merci à Agoravox de permettre ainsi de relayer ces évènements, Agora qui a aussi mis en avant le train de vie choquant du Ministère de l’intérieur (article : "L’avion de vie de l’Etat) Nous, les rédacteurs, continuons de dénoncer les injustices et d’employer notre style, nos talents et nos connaissances au réveil de la Nation et des citoyens !

      Il ne reste plus qu’à espérer que nos articles aideront les bonnes causes et que les nouveaux reporters citoyens regarderont vers ceux dont le regard des gens se détourne plutôt que vers ceux qui s’approprient la lumière des projecteurs.


    • La Taverne des Poètes 25 décembre 2006 20:36

      Pardon pour le double commentaire ! (fausse manip). Je voulais parler bien sûr du Ministère des Affaires étrangères et non de l’Intérieur Mais, à y bien réfléchir, on pourrait aussi creuser la question des frais exorbitants du ministre candidat...


  • armand (---.---.157.199) 25 décembre 2006 10:14

    Bon Noël à tous,

    Surtout qu’il n’y a rien de sorcier à rémédier à la crise du logement, mais même une mairie de « gôche » à Paris s’y refuse : blocage des loyers et taxation des plus-values spéculatives. Les prix retombent et le « parc social de fait » reparaît. Mais ce serait écorner la sainte-vulgate libérale qui fait du logement un objet de spéculation comme n’importe quoi.

    Vous focalisez pas sur les pauvres gesticulations dorées de nos ministres en peine de luxe : ce n’est rien à côté des fonds d’investissement et de leurs petites mains des marchés financiers qui gagnent souvent autant qu’un PDG : voyez Goldman et Sachs dont les employés et associés se partagent des milliards de bonus et refusent une augmentation à leurs employés de nettoyage à Londres.


  • Albert (---.---.102.40) 25 décembre 2006 12:19

    Merci pour votre témoignage décrivant le SDF même temporaire que vous avez été Vous démontrer qu’il n’y a pas une solution simple voire simpliste pour ces malmenés de la vie

    Chacun a son histoire, son vécu ,malheureusement aussi ses limites ,mais chacun(e) doit conserver impérativement sa dignité

    « Ce n’est pas le tout d’offrir un foyer ou un refuge [aux sans domiciles fixes], il faut aussi aller les chercher dans leurs blessures, dans leur perte d’estime et de confiance en eux ; .....Si on n’est pas là pour les accompagner, on ne sort pas de cette précarité et on va de rechute en rechute .... le défi de l’exclusion est l’une des plus immenses montagnes à franchir ».

    N’est il pas souhaitable sur le net ou ailleurs, de conduire une réflexion pragmatique sur ce qui pourrait être envisagé,avec en mémoire les tentatives déja essayées (castors expérience Royer par exemple )Réflexion pragmatique ,c’est à dire, :

    C’est possible !Pourquoi ! Ce n’est pas possible Parceque ....

    Joyeuses et généreuses fêtes de fin d’année


  • un rédacteur d’ Agoravox (---.---.137.120) 25 décembre 2006 15:24

    Bon article, Johan.Je suis moi-même SdF depuis plusieurs semaines et crois moi, je fais partie de ces français qui jamais n’ avaient pensé en arriver là. En 1998, j’ avais un boulot, un logement, enfin tout, puis sont venus le licenciement économique, le chômage, les assédic. Comme je n’ ai pas un tempéremment à rester tranquille, j’ ai décidé de partir à l’étranger et j’ y suis resté plus que prévu. Résultat : de retour en France il y a quelques mois, j’ apprends que j’ ai perdu tout mon reliquat de droit au chômage (limité à trois ans). Qu’à celà ne tienne, je me dis que j’ ai un peu d’ argent de côté, je vais reprendre un logement et redémarrer avec un petit boulot. Et alors là, la douche froide ! Même avec un peu d’ argent, pas de droit au logement, juste la possibilité d’ aller dans des foyers ou auberges de jeunesse pour 15 euros minimum la nuit(à Lyon) ; et là re-douche froide ! c’ est limité à trois jours ! Voilà comment en quelques semaines je me suis retrouvé de nanti dans un pays pauvre à SDF dans notre douce france ! A partir de là, comme tu le dis, on apprend des codes, comment donner le change, sourire aux amis en disant ouais tout va bien ! Ne pas quitter son sac à dos des yeux, même en auberge de jeunesse, s’ istaller des heures dans un café avec accès libre à internet, faire des démarches toutes plus humiliantes les unes que les autres, devoir expliquer et justifier sa situation, s’ entendre dire par une assistante sociale que pour faire une demande de logement social, il faut d’ abord remplir des demandes dans deux Opac différents ; au bout de deux à trois semaines on recevra un numéro de chacun d’eux et à ce moment là, l’AS pourra demander à une commission de faire une « réservation préfecture » ! Mais il y a tellement de demande en Réservation préfecture que les dossiers sont classés en très prioritaires, moyennement prioritaires et liste d’ attente ! Apprendre aussi qu’il y a dans chaque ville des logements vides (et pas que dans des immeubles privés) ! En effet , pour favoriser la mixité sociale, les Opac cofinancent la construction avec des entreprises ;Une partie de ces programmes de logements neufs est toujours réservée à l’ entreprise qui a cofinancé et qui préfère laisser l’ appartement vide en attendant un hypothétique employé veuille s’ y installer ! Maintenant, je lis Agoravox et je m’ aperçois que je viens d’ adopter une nouvelle unité de mesure : le Rmi. Par exemple quand je vois écris que Jean pierre Pernaud a reçu 200000 euros pour mettre des autocollants sur sa voiture, çà ne me dit pas grand chose ! Je comprends seulement qu’il a eu 520 Rmi ! Son salaire mensuel d’après l’ article du canard enchaîné cité en référence, c’est 130 Rmi . Par mois ? Oui par mois...


    • Marsupilami Marsupilami 25 décembre 2006 15:42

      Merci pour ce terrible témoignage

      Tu es l’illustration vivante que ça peut arriver à (presque...) tout le monde désormais. Que faire ? Une révolution bien entendu. J’espère pour toi que tu parviendras à t’en sortir individuellement. Le problème collectif, c’est une autre paire de manches. Pour l’instant (ça caille !) les SDF se sont réinvités dans le débat politique. Malheureusement, entre Noël et l’élection présidentielle s’intercalera le retour du printemps concomittant avec celui de l’indifférence à courte vue et du réchauffement des sans-logis. Ça va vraiment chier, un peu plus tard.

      Tiens bon si tu le peux et bonne chance si elle existe.


  • Le péripate Le péripate 25 décembre 2006 17:34

    A un moment, il devient légitime de se servir. C’est Robin des Bois.

    Le Peripate.


  • PasEncoreDansLaRue (---.---.180.138) 25 décembre 2006 21:31

    Ca fait deux ans que je suis sur le fil du rasoir... et oui je flipe aussi d’aller grossir le rang des SDF...

    j’en profite pour dire Merci à tout ceux qui me soutiennent, et m’ont hébergé ces derniers temps....

    il y a beaucoup de vérités dans tout ce qui a été dit ici... c’est super facile de tomber... et après la cote est un véritable enfer à remonter... car en effet ce systeme repose sur des valeurs qui sont toutes, sauf Humanistes...

    la « chance » c’est que en effet aujourd’hui un plus grand nombre est exposé à cette précarité... nous sommes au bord du gouffre, c’est clair...

    et bien... c’est maintenant que je commence à prendre Espoir ! car en effet La Solution ne peut venir que du Peuple, de la masse...

    ( nous avons les politiques que nous méritons... sans commentaires )

    ils appartient à Nous Citoyen du Monde et là en l’occurence de la France, de récupérer nos Pouvoirs, comme celui de se faire entendre, de se faire respecter...

    et d’arrêter de croire, que tout n’est que fatalité... nous sommes bien dans un Monde de Cause à Effet...

    ne ren faire, ne pas se prononcer, ne pas choisir... c’est céder son pouvoir, c’est renoncer... Donc renforcer ce systéme retrograde....

    j’ai lu « révolution » dans une des réactions....

    Oui ! je crois en effet que ce systéme à besoin d’une bonne Révolution, pour permettre son Evolution...

    Ca fait peur... pas être payer pendant plusieurs jours semaines, mois,... le risque de se prendre la police, les CRS sur le dos, et bien plus des fois... certains le savent...

    mais je pense que c’est le prix à payer, pour briser nos chaines d’esclaves des temps modernes....

    pour Arrêter de céder à la peur de tout perdre... car nous avons déjà tout perdu... j’entends des valeurs essentielles qui font de nous des être respectables.... ou alors nous l’avons troquer pour une liberté conditionelle... propice à la survie... en esperant que la prochaine vague ne sera pas top haute...

    mais jusqu’où irons nous dans le cinisme ? dans notre capacité à détrouner le regard devant les vrais problémes de ce monde ...

    quel est le seuil ?

    la planéte ? la race humaine ? ou peut-être les deux....

    j’ai envie de vivre en Citoyen Libre, d’être fier des Leader du pays dans lequel je vis...

    j’ai envie d’aller avec le sourire au boulot, de manger normalement sans me demander quelle saloperie je suis en train d’avaler au nom de je ne sais quel accord foireux entre multinational qui se partagent le gateau de notre misere tant physique que morale....

    j’ai envie d’être fier d’être un Être Humain, et fier de ce que je laisserais aux générations futures, j’ose à peine dire à mes enfants... car je culpabilise, rien qu’à l’idée de mettre dans ce monde encore un enfant de plus...

    j’ai une envie d’hurler, de chialer, et pourtant je suis heureux de lire tous ces messages...

    j’ai envie de croire que nous sommes en train d’atteindre le seuil.... le passage risque d’être sévere...

    mais sincérement, peut on appeller ca Vivre, que de vivre comme nous vivons en ce moment ???

    les indiens appellent ca mettre la mort dans la balance, ils préférent mourir, que de vivre à genoux....

    je crois que nous avons encore beaucoup à apprendre des peuples que notre société s’acharne à exterminer aux quatres coins de la planéte...

    Bref les mots c’est bien... mais en clair...

    On Fait Quoi Pour Que Ca Change ?

    Que Ca Change Vraiment Et Pour Longtemps ...

    Bonne Chance à Tous, et Bravo à tous ceux qui se lévent... et n’accepetent pas... ou n’acceptent plus...

    Signé : un numéro !

    P.S : Oui Robin des Bois finalement c’est ce qui va se passer... si le systeme va trop loin...

    et à bien y réfléchir... ca a déjà commencé....


  • maxim maxim 25 décembre 2006 23:11

    je suis certain qu’un jour ,il y aura un mouvement gigantesque qui éclatera tant les gens s’aperçoivent que leurs conditions deviennent de plus en plus précaires...

    il n’y aura bientot plus de classes moyennes,celles ci vont vers une lente paupérisation...il n’y à qu’à voir le nombre de foyers surendettés,qui sont obligés de se mettre dans de telles situations pour survivre...

    il faut tellement pour vivre que des salariés sont obligés de dormir dans leur voiture où dans des campings ...

    quand à ceux qui n’ont plus rien......

    c’est une question de dignité nationale...on n’a pas à laisser des gens à la rue...on paye assez d’impots pour s’occuper sérieusement du probléme.....et pas qu’en hiver....

    tous les ans je donne à emmaus,c’est ma modeste participation ...je vais regulierement acheter dans une communauté de ma région...et je vois des jeunes et des moins jeunes qui on eu des accidents de la vie,je me dis ils ont un toit et de quoi manger et dormir mais cette fondation ne peut pas recueillir tout le monde,malheureusement.....

    je me dis que ça peut peut ètre m’arriver....tout le monde y pense

    il est inadmissible de compter en catégories sociales les sdf, les rmistes,les chomeurs.....ce ne doit pas etre permanent.....

    un pays qui se prétend une démocratie doit pouvoir offrir de quoi assurer une existence digne à ses fils et filles.


  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 26 décembre 2006 09:36

    Salut Johan,

    J’ai écouté à la radio, et vu à la télé le responsable Augustin Legrand de l’Association : Les enfants de Don Quichotte : http://www.lesenfantsdedonquichotte.org/

    Je pense que le problème des SDF est un problème urgent en France, car de plus en plus d’entre eux sont des gens qui ont un emploi, et j’aime bien cette façon qu’a Augustin Legrand de faire bouger les choses.

    Cliquez sur dernières vidéos.

    @+ P@py


  • teesh 19 avril 2007 14:24

    ton aventure humaine m’a touché, comment ne pas l’etre ?

    suite a des circonstances que je ne detaillerai pas car trop long à expliquer, je me suis retrouvé sur paris sans 1€, sans papier ni CB (j’habite en savoie). et bien je peux affirmer que les reflexes de mendicité ne mettent meme pas 5 mns à se mettre en place, tellement on est un fantome dénué de consistance vis à vis d’autrui comme de la société qd on est vraiment demuni. j’ai eu de la chance, j’etais propre et d’apparence normale et j’ai obtenu facilement de quoi prendre le metro et regagner mon pieds à terre en banlieue. mais si à ca se serait ajouter le refus systematique des passants à ma detresse je pense que je n’aurai pas tenu longtemps avant de peter un plomb !

    bcp regardent les tres pauvres de haut, j’espere pour eux que leur compte en banque est bien garni. il n’y a pas plus derisoiire qu’un mouton qui se donne des airs de loup


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