Entre logements et monuments (Notre Dame)
L’Abbé Pierre disait : « L’honneur d’un pays ne réside pas dans la beauté de ses monuments, mais bien dans le fait que tous ses habitants aient un toit. »
Si je pense à cette phrase, c’est qu’aujourd’hui le décalage de la réalité quotidienne des Français qui sont en difficulté et marginalisés par la société et l’élan de générosité pour la reconstruction de Notre Dame, parait insurmontable, séparant deux mondes qui ne se comprennent plus, qui ne se connaissent plus. Le gouffre qui existe entre les « premiers de cordée » et le commun des mortels ne cesse de s’élargir.
D’une part, les ultrariches qui font leur pub avec des dons - le plus souvent sur le dos du fisc – perpétuant cette aberration de la structure sociale néolibérale et, d’autre part, le reste de la population qui a des difficultés à joindre les deux bouts.
Même cet élan de générosité (critiquable et critiqué quant à la manière) a quelque chose d’abject dans le contexte actuel : il ne tient pas compte de l’humain.
Je ne nie pas l’importance historique du monument du centre de Paris. Cependant, cela devient indécent de voir tant de « bonnes volontés » s’approprier cet événement et le détourner à des fins purement personnelles. A commencer par le gouvernement qui tente de persuader l’opinion publique (ou d’imposer à l’opinion publique ?) l’unité de la nation ! De quelle unité parlons-nous ? De celle des grandes fortunes qui se goinfrent de plus en plus ? De celle des hauts fonctionnaires et des politiques qui, leur étant obligés, les soutiennent et adoptent les lois nécessaires à la perpétuation de l’injustice ?
Recevoir les pompiers (comme naguère les footballeurs champions du monde), contribue à l’enfumage généralisé que nous impose la macronie depuis presque deux ans maintenant !
Qui peut nier le professionnalisme des pompiers qui ont fait le boulot comme on dit, le boulot pour lequel ils sont payés. Cependant, leur image positive auprès de la population est récupérée par le pouvoir. Et cela gâche tout !
La seule chose qui intéresse le pouvoir et ceux qui contrôle l’économie et par extension « naturelle », toutes les ficelles dudit pouvoir, est la perpétuation de cet état de fait ; la perpétuation de la société de dépendance et des inégalités croissantes. Le reste c’est de la littérature.