« Evènement tragique » ou « terrorisme islamiste » ? Des syndicats bien timides...
Le poids des mots. La langue de bois. La volonté de ne pas froisser les convictions de sa clientèle, par lâcheté ou par calcul. Le nouvel attentat, cette fois à Arras dans le nord, n'a surpris personne. Comme les obus dans le ciel ukrainien, les massacres du Hamas au proche-orient et les tueries à Marseille, les attentats font désormais partis du paysage.
Attaques au coûteau, à la kalashnikov, au camion-bélier, à la bombe, nous sommes habitués et vaccinés face à l'épidémie d'attentats qui secoue la France depuis les années 1970. Abu Nidal, Le Hezbollah, Daech et maintenant les guerriers du web, nous avons tout vu. Certes, il y a eu "Action directe", mais c'était du terrorisme ciblé.
Premier commentaire : Quelqu'un a-t-il entendu parler d'un attentat chrétien, juif ou bouddhiste en France depuis 1970 ? Hormis un cinéma incendié dans les années 1980 suite à la diffusion d'un film de Martin Scorcèse, on ne voit pas.
Second commentaire : Combien d'attentats au nom du tout-puissant ont frappé la Pologne, la Hongrie et la Roumanie durant cette même période ? Ou encore le Portugal et la Finlande ?
Troisième commentaire : Jusqu'aux années 2000, seul Paris était frappé. La paisible ville d'Arras était-elle concernée par les "questions de laicité" auparavant ? Certainement pas. Il est vrai qu'il n'y avait pas de loi pour imposer 25% de logements sociaux dans les villes, et beaucoup moins de demandes d'asiles pour des gens aux valeurs différentes des notres et peu soucieux de s'intégrer.
Quatrième commentaire : Pourquoi sommes-nous le seul pays qui éprouve autant de difficultés à expulser les islamistes radicaux ? Comment des tchetchènes recherchés en Russie pour des faits de terrorisme ont-ils pu rester à Rennes en 2014, défendus par une marée de militants de salon, oisifs et pétris de discours pseudo-humaniste ?
Un professeur agrégé de lettres modernes, spécialistes de Julien Gracq, a donc payé de sa vie la conclusion de ces quatre commentaires. Dominique Bernard prend la suite de Samuel Paty, à une différence près : il a été exécuté sans autre raison que d'être un professeur de la république, porteur de valeurs jugées incompatible avec le fondamentalisme islamique.
Jusque là, rien de bien nouveau me direz-vous. Mais le plus étonnant est l'étrange réaction des syndicats de profs. Parcourez leurs sites, vous constaterez la même chose. "Evènement tragique", "drame odieux", "acte terroriste" (sans cité lequel), "crime gratuit" etc. Chacun en a compris les raisons. Les permanents syndicaux, ancrés très à gauche militent aussi chez Mélenchon, les écolos, le NPA et autre sectes. Ils ne veulent pas froisser leur public, que serait d'ailleurs la "France insoumise" sans les électeurs de banlieues livrées aux imams et aux trafiquants ?
D'autres craignent peut-être de recevoir un coup de couteau dans leur permanence, mais dans les deux cas le manque de courage laisse pantois. Notons toutefois que le vent commence à tourner, avec par exemple ce communiqué que j'ai reçu hier, provenant d'un petit syndicat quasi-inconnu :
https://www.sies.fr/diff_nat/2023-2024/diff_nat_2023-2024_1.html
Ce "Sies" mérite une médaille, c'est le seul qui parle de terrorisme... islamique. Le seul dont le contenu est percutant. Il obtient des scores anecdotiques aux élections professionnelles, car il ne siège pas dans les commissions paritaires, n'a pas de subventions publiques, il ne "conseille" pas pour les mutations, les passages dans la "hors-classe", les promotions. Il fait juste son travail : défendre les profs et dénoncer le triste état de notre école, de notre société. Bravo à ce groupe syndical qui sauve l'honneur d'un milieu professionnel carriériste et peu valeureux.
Je ne chercherai pas plus loin les origines de ce SIES. Certainement un "syndicat de fachos", de "jaunes", de "directeurs" : c'est ainsi que sont catalogués les alternatifs au système par ceux qui sont payés et subventionnés pour le garder.
Triste époque. Le réseau éducation sans frontières qui a défendu la famille du tchétchène égorgeur a donc échangé la vie d'un professeur agrégé contre celle d'une brute inculte. Quand certains parlent de remplacement de population, cet attentat en est une illustration. Qui émigre ? Les plus diplômés, les plus cultivés, les plus tolérants. Qui immigre, avec le soutien des gogos de service ? Les autres. Observez autour de vous, les incivilités, l'immaturité des attitudes, les dégaines d'illétrés alcoolisés qui peuplent nos centre-villes. Avant-hier, en sortant du quartier des Halles à Paris des prédicateurs musulmans hurlaient des sourates devant un public conquis. Plus loin, des évangélistes chantaient sur la voie publique eux-aussi. C'est le retour de l'obscurantisme, avec la violence en plus pour l'islamisme.
Quel avenir pour l'école française dans ce contexte ? Quand on refuse de dire les choses en face, quand on esquive au lieu d'affronter, on détruit une société. Distribuer des sifflets aux profs de lycée et donner des numéros de téléphone en cas d'urgence ne suffira pas. On va regretter longtemps la France de notre enfance...