mardi 18 juillet 2017 - par Patrice Gibertie

Faut-il supprimer APB ?

Le système admission post bac est né dans les années 2000 pour répondre aux besoins des filières dites sélectives (BTS et CPGE). Alors il fonctionnait correctement puisque tous les étudiants étaient classés en fonction de leur dossier. Claude Boichot veillait à la souplesse du système et les techniciens de Toulouse ne pouvaient imposer leur volonté d’uniformisation aux établissements.

Depuis le système a été perverti. Les filières sélectives n’ont plus le droit de communiquer directement avec les candidats pour les conforter dans leur choix et il y a des BTS ou des prépas qui n’ont pas fait le plein…

Depuis le système est devenu un monstre. Et comme d’habitude la presse dit n’importe quoi…

J’écoute sur BFM un journaliste qui se scandalise d’un système auxquels échapperaient les CPGE.

Des syndicalistes qui réclament plus de places dans les filières demandées…

Qui aura le courage de rappeler que 45% de ceux qui s’inscrivent dans des filières dites non sélectives sont éjectés dans les deux ans… L’absence officielle de sélection conduit à la sélection par l’échec. 98,5% des bacheliers professionnels qui entrent dans une filière générale de l’Université y échouent.

Les étudiants qui s’inscrivent en Staps sont plus nombreux que ceux qui optent pour les filières de commerciaux et d’ingénieurs… Est-ce normal ?… Le principal débouché de la filière n’est plus le professorat (600 postes) mais vendeur en articles de sport. Un Master serait-il indispensable ?

Qui aura le courage de dire que le tirage au sort a été préféré à la sélection sur compétence pour des raisons idéologiques ?

Des candidats de valeur sont laissés sur le carreau tandis que d’autres, qui échoueront ensuite, sont acceptés. Cela est sans doute très injuste mais APB n’y peut rien.

Que des inconscients aillent se perdre en Staps ou en psycho et prennent le risque du tirage au sort, tout le monde s’en moque… La question se complique quand des filières connues pour des cursus très sélectifs intègrent des bacheliers par tirage au sort. On pense au droit et plus encore à médecine. Cette année, le tirage au sort pourrait même être utilisé pour la première fois en médecine en Île-de-France. « On sait qu’aujourd’hui, en premier vœu en Île-de-France, il y a déjà plus de 8.750 candidats, ce qui fait déjà 1.100 de trop. Cela ne rentrera pas dans les capacités d’accueil des universités de la région », alerte Frédéric Dardel, président de l’université Paris Descartes. « S’il y a un tirage au sort, il risque d’y avoir des gens éliminés des études de santé alors qu’ils auraient pu réussir. C’est quelque chose sur lequel, aujourd’hui, en l’absence de prérequis, on n’a aucun moyen d’agir », déplore-t-il.

Dans une lettre adressée fin juin aux présidents d’université, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal évoquait elle « les souhaits exprimés par les futurs étudiants » mais aussi « les exigences propres à chaque cursus diplômant » et « les capacités d’accueil des formations ». En clair : l’objectif est d’orienter les étudiants vers la filière qui leur correspond le mieux en fonction de leur cursus scolaire et en tenant donc compte de « prérequis ». La Conférence des présidents d’université (CPU) se prononce clairement en faveur des « prérequis ». Par exemple, l’obligation d’avoir fait de la biologie au lycée pour s’inscrire en Staps.

Les « prérequis » à l’entrée de l’université, une sélection qui ne dit pas son nom ?

Il n’y a pas de solution sans une sélection sur dossier pour toutes les formations, y compris universitaires

Peut-être faudrait-il même anticiper le Bac et intégrer les résultats à l’examen au moins à une étape d’APB.

Mais rien ne sera possible sans en revenir aux principes des origines : permettre à chaque établissement de contacter directement les candidats pour présenter leur projet pédagogique.

https://pgibertie.com/2017/07/17/faut-il-supprimer-apb/



3 réactions


  • Daniel Roux Daniel Roux 18 juillet 2017 12:49

    Ce n’est pas l’outil qui est mauvais, c’est l’ouvrier !

    Partout, la sélection permet de trier ceux qui sont aptes de ceux qui ne sont pas aptes. Partout sauf à l’Université !

    C’est comme si nos moyens étaient illimités. Il serait temps de révélé la vérité aux enfants ! Ce n’est pas le cas. Le Père Noël n’existe pas !

    Vous voulez faire des études supérieures ? Bossez ! Les places sont limitées aux capacités et aux besoins de la nation.

    Vous voulez faire des études de Sociologie, de Psychologie ? Pas de problème ! Passez le concours au nombre de place limitées aux besoins de la nation.

    Vous voulez faire des études de mathématiques ou de Chimie ? Pas de problèmes ! Passez les concours !

    Les concours, ça coûte cher ? Moins cher que les échecs des milliers de recalés, futurs chômeurs, futurs SDF, futurs assistés.

    Il serait temps que les pouvoirs publics disqualifient les soi-disant experts, qui ne connaissent rien à la vie réelle. Il faut remettre en place l’apprentissage dès 14 ans, quand les cerveaux sont encore malléables, que l’enfant n’est pas perdu.

    Il y en a marre de ces universitaires, psychologues et moralistes, qui condamnent nos enfants à l’auto destruction, au chômage, au dégoût de soi par refus de réalité et de dignité, sous prétexte de les protéger de.. de quoi au fait ? Du monde des adultes ? Du monde tout court en fait !

    Non ! Le travail manuel n’est pas la voie de l’échec, bien au contraire. Réussir sa vie, c’est d’abord acquérir son autonomie, s’intégrer à la société en faisant quelque chose d’utile et de reconnu.

     


    • La mouche du coche La mouche du coche 18 juillet 2017 23:04

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      L’effondrement de l’Education Nationale est un doux plaisir. Les profs qui ont largement contribué à sa déchéance, dépriment et se suicident. Leur système athée soixanthuitard matérialiste explose, quel bonheur ! 

       smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley 

  • ZenZoe ZenZoe 18 juillet 2017 13:52

    Faut-il annuler l’APB ?

    Pas du tout. Bien au contraire, généralisons le tirage au sort à chaque étape de la vie. De la place en crèche à la maison de retraite, dans la fonction publique, en entreprise (pour l’embauche, les augmentations, les promotions...). Les Français sont tous égaux, partant de là, toute ébauche de sélection visant à récompenser ceux qui se donnent du mal est proprement scandaleuse, et puis, ne dit-on pas que le hasard fait bien les choses ?


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