lundi 3 décembre 2012 - par Gabriel

Fin de vie

Dans ce lit depuis plusieurs mois, à l’abri des miroirs, physiquement je me décompose mais cela n’est qu’un détail car, au delà de la souffrance psychique, il y a celle intolérable que je vois dans les yeux de ma femme et de mon fils. Je suis passé par les phases habituelles de révolte, dénie, découragement pour arriver enfin à l’acceptation. J’ai aimé la vie et je l’aime encore mais pas de cette manière à légumer dans ce lit. Mon passé est consommé et je n’ai plus d’avenir. A quelques encablures de là j’entraperçois le terminus mais je n’ai ni la date ni l’horaire. J’ai appelé au secours, demandé de l’aide et un peu de respect pour que l’on puisse m’aider à partir dans la dignité. Ma requête est restée lettre morte dans le monde médical qui m’entoure. Remarquez, je les comprends, ils sont formatés pour sauvegarder la vie et le décès est à leurs yeux un échec. Savent-ils que demain, avec la surpopulation et les crises qu’elle engendrera, ils finiront peut-être devant l’urgence, ironie du sort, comme techniciens en mort douce…

 Rien n’est plus sur que la mort, rien n’est moins sur que son heure. Voilà l’insupportable attente d’un corps paralysé et d’un esprit flottant dans les brumes vaporeuses des anti-douleurs qui, dans ses instants de lucidité réclame la fin de cet enfer. La camarde aiguise sa faux dans mon dos et, ce n’est pas pour les moissons de l’été. Qu’attend-elle à tourner autour de ce lit qui, je le sais déjà, sera mon ultime échafaud. 

 Seule celle qui m’aime et m’accompagne a décidé de faire ce geste divin. Quelle terrible responsabilité notre société laisse peser sur les épaules de ce petit bout de femme. Quelle force, quelle abnégation et quel courage faut-il pour laisser s’envoler la moitié de soi-même ? Ce que je retiendrais de cette vie, ce n’est pas la pitié immobile et détestable des donneurs de leçon qui nous entourent mais la compassion admirable de ces êtres qui oeuvrent dans le silence. 

 Depuis cette intrinsèque décision, un calme olympien m’accompagne. J’attends avec une certaine impatience ce baiser qu’elle viendra me donner. Ce sera le dernier. Chargé de tout son amour elle me rendra la liberté, compostera mon aller sans retour, le ticket de départ pour des limbes meilleurs vers cette lumière tant espérée, tant fantasmée. Je n’ai pas peur, je ne suis pas triste mais, comme le grand Edgar, il y a toujours cette mélancolie qui toute ma vie durant m’a suivi et reste collée à mes basques comme un chat noir.

 Ce regret de laisser derrière moi les nombreuses choses inaccomplies, cette famille tant aimée et pourtant si souvent négligée par le temps accordé à des futilités. Ces instants ou j’ai failli et qui m’ont laissé d’ineffaçables cicatrises. Ces départs, ces adieux et ces déchirures, toutes ces portes qui ont claqué et se sont refermées dans ma vie, sans que je puisse en définir les causes, m’ont déjà fait mourir un peu. Puis il y aura cette part d’enfer à traverser qui sera de voir sa vie défilée avec les yeux de la connaissance et, le pire ne sera pas de revoir sans surprise les mauvaises actions passées évidentes mais de découvrir avec stupeur celles que j’ai cru bonnes à un instant donné et qui ne l’étaient pas.

 Bien sur je ne peux occulter, cet ultime frisson, cette dernière peur latente comme une vérité ancrée dés la naissance qui, à l’instant suprême, malgré les certitudes de toute une vie, me fera douter du but, de la destination.

 Ceci n’est pas un plaidoyer en faveur de l’euthanasie en général mais de mon euthanasie en particulier et j’en veux un petit peu aux décideurs et aux faiseurs de lois qui par leurs absences de courage législatif perpétuent cette hypocrisie qui fait que l’on accepte mais que l’on ne veut pas savoir.

 Je vais partir en regrettant un peu mais, je vais partir heureux. 

 Ce texte est une fiction que j’ai écrit en pensant à un ami en fin de vie qui, allongé dans son lit les yeux dans le vide espère l’échéance et, à tous ceux qui comme lui, en silence dans leur souffrance, attendent patiemment un main secourable et bienveillante.

 Merci à tous ceux qui ont pris la peine de lire ce texte jusqu’au bout.



95 réactions


  • Dwaabala Dwaabala 3 décembre 2012 14:10

    Belle photo des mains, qui évoque de douloureux et tendres souvenirs.


  • Loatse Loatse 3 décembre 2012 14:25

    Il était comme un astre, il était mon soleil.. puis il est parti, un jour là ou je ne pouvais pas le suivre, pas le visiter... vers un ailleurs ou, je le croyais, le son de ma voix ne lui parvenait pas..

    alors je me suis sentie vide, perdue, seule... j’ai levé le poing vers le ciel, pleuré des torrents de larmes, puis les jours ont succédé aux nuits sans combler l’absence cruelle.

    jusqu’à ce jour de fête, celui qu’il n’oubliait jamais, me rappelant chaque année combien j’étais précieuse à ses yeux, comme il l’était pour moi...

    Quelques mois s’étaient écoulés depuis son départ, il était tard, la nuit était tombée depuis bien longtemps, allongée dans le noir , je cherchais un sommeil qui se refusait à moi

    quand soudain, tandis que je m’assoupissais, une main se posa délicatement sur ma joue...

    L’amour ne meurt jamais....


    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 15:24

      Merci pour cette belle intervention Loaste. On n’oublie jamais, on s’habitue, on fait avec ce manque… 


  • foufouille foufouille 3 décembre 2012 14:39

    tant qu’on est vivant, il y a de l’espoir
    la mort est definitive


  • Loatse Loatse 3 décembre 2012 14:59

    @Foufouillle

    ce n’est pas parcequ’il est impossible de refaire le même parcours, qu’il n’existe pas d’autres chemins...


  • easy easy 3 décembre 2012 15:16

    Tant qu’on tiendra à ce que des condamnés souffrent l’incarcération, on ne saura pas résoudre les demandes d’euthanasie.

    Nous subissons tous l’enfer de la mort lente en hôpital parce que nous soutenons le sadisme de l’incarcération.


    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 15:40

      Le condamné subit jusqu’au supportable puis, il sait que tout est fini alors, à cet instant il décide qu’il veut juste partir lucide avec un minimum de dignité pour lui et son entourage.


    • velosolex velosolex 3 décembre 2012 15:58

      Nous sommes tous de morts en sursie, reste que la date n’est pas précisée sur l’ordonnance, ce qui n’est pas le cas de ceux qui sont condamnés par les hommes, et qui vivent en ce sens, la pire des peines, et la pire des injustices, quel que soit le crime qu’ils aient commis.
      Il est vrai que l’échéance de la mort est redoutable, et que nous passons tous par les mêmes étapes de la révolte et de l’acceptation, pour finir....
      Mais comme celle ci doit être plus facile, tout de même, quand des gens aimants vous entourent, vous retiennent la main, portant votre trace et votre souvenir.
      Car la pire des morts, c’est de ne plus compter pour personne. .


    • easy easy 3 décembre 2012 16:03

      Evidemment.
      Mais accorder l’euthanasie à celui qui se voit fini conduira forcément à l’accorder au prisonnier qui se voit fini. Comme nous tenons à ce que nos coupables souffrent 130 ans d’emmurement, nous devons refuser aux malades qui n’ont plus d’espoir d’en finir au plus vite.

      Sur l’île du Diable, des prisonniers désespérés achetaient des crachats de tuberculeux car ces derniers étaient évacués. Ils chopaient donc une maladie mortelle mais trouvaient ainsi avantage à en finir plus vite tout en profitant de quelques semaines de plus grande sérénité.


    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 16:16

      Vous avez raison velosolex, l’entourage aimant ou et une main amicale qui vous accompagne adoucit le départ. 


    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 16:21

      Easy, faire un parallèle entre des personnes en fin de vie réclamant le départ et l’univers carcéral, je n’y ai pas réfléchi mais cela me semble quelque peu différent. A étudier…


    • gaijin gaijin 3 décembre 2012 16:26

      easy
      c’est différent
      dans un cas il est question de punir ( peut importe l’opinion que l’on peut avoir a ce sujet )
      dans l’autre cas il n’est question de rien, juste d’un refus de faire face a l’ innéluctable


    • easy easy 3 décembre 2012 16:33

      «  »« Car la pire des morts, c’est de ne plus compter pour personne. »«  »

      C’est tout à fait vrai dans un contexte névrosé du lien (et de l’héritage) où chacun redoute de se retrouver abandonné de tous.

      Mais les Français qui sont abandonnés, passé le choc, peuvent découvrir en leur solitude une liberté extraordinaire. Ils peuvent découvrir à quel point ils étaient jusque là aliénés aux uns et aux autres.

      C’est parce que la solitude offre la véritable liberté de penser qu’il existe un petit paquet de religions ou philosophies qui prônent le détachement. Dans le Za zen, on demande aux jeunes entrants de considérer leurs parents comme des étrangers. Mais c’est déjà le cas pour nos gens d’Eglise chrétienne. On passe curé et on appelle son géniteur « fils »

      Dans ces cas de groupes religieux, par exemple celui des moines de Thibrine, la famille organique ne veut plus rien dire. M’enfin, ils tiennent encore à se sentir en chaleur de groupe avec les autres moines.

      D’autres, refusant même cet attachement aux collègues religieux, visent carrément la solitude.




      C’est pour le Français moyen que la question de l’entouraaaage est toute une affaire.

      Ailleurs, en Inde surtout, il y a davantage de cénobites volontaires. Il leur reste probablement un souci face à la mort mais il est bien plus simple à gérer que pour nous. Ils n’ont aucun besoin de s’alcooliser pour oublier qu’ils sont abandonnés. Ils meurent seuls, indifférents, ataraxiques ou concentrés sur leur relation avec eux-mêmes ou quelque dieu, pas avec qui que ce soit sur Terre. Tout juste comptent-ils tout de même parfois sur des tiers pour leur offrir quelque rite funéraire, d’où le fait qu’ils apparaissent tout de même un peu sociaux.

      Ici, on meurt seul dans l’alcool, la tristesse, l’amertume et le dépit en pensant « Quels salauds ! ». 


      Cela dit, le sujet abordé par Gabriel touche deux points distincts : Celui de la solitude (dont il parle peu) et celui de la souffrance intrinsèque sur laquelle il insiste.


    • easy easy 3 décembre 2012 16:43

      @ Gaijin,

      J’ai proposé de voir une relation entre un malade qui demande que lui soit accordé de mourir parce qu’il ne se voit plus de raison d’espérer et un emmuré qui demande la même chose pour le même motif.
      C’est la première fois que vous voyez quelqu’un faire une telle relation.
      Vous avez le réflexe de la trouver improbable ou incongrue.

      Passé ce réflexe, il vous reste à y réfléchir.


    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 16:49

      Easy, le sujet ici n’est pas celui de la solitude mais de l’euthanasie, afin de partir dignement pour lui-même et son entourage, réclamé et toute lucidité par un patient en fin de vie. Ceci dit j’apprécie toujours autant vos interventions qui sont d’une grande culture mais qui ont tendance à noyer un fait précis dans une globalité. 


    • gaijin gaijin 3 décembre 2012 16:54

      navré, mais bof
      les différences sont énormes, l’emmuré a encore des choix ( par exemple celui de conquérir la liberté de son esprit )
      l’agonisant a la vie artificiellement maintenu est tellement bourré de médicaments qu’il n’a même plus la liberté de vivre consciemment sa dernière expérience dans ce corps....
      avez vous assisté des mourants ?
      a titre personnel je n’ai qu’une seule peur : finir aux mains des médecins


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 19:10

      Voir la différence ne semble même pas passer par certains esprits... Personne ne semble penser aux gens qui donnent de leurs personne pour aider les autres, ils en subissent aussi des conséquences... HUMAINES !


    • foufouille foufouille 3 décembre 2012 19:54

      "l’agonisant a la vie artificiellement maintenu est tellement bourré de médicaments qu’il n’a même plus la liberté de vivre consciemment sa dernière expérience dans ce corps...."

      la, ca depend de ton choix


  • gaijin gaijin 3 décembre 2012 16:24

    très beau texte
    l’euthanasie est une pratique quotidienne que personne ne veut reconnaître .....
    monde absurde et inhumain
    société de comptables ou on s’occupe de la durée de la vie et non pas de sa qualité .....

    univers peuplé d’autruches ou on passe son temps en distraction infantiles pour oublier que la mort est la seule certitude absolue .........

    aujourd’hui ou demain terminus du train : le passager descend de voiture
    une seule question demeure : avez vous assez vécu ? assez aimé ?


    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 16:32

      Bonjour gaijin,

      Voilà de bien belles et importantes questions à se poser : « Avons-nous assez vécu, assez aimé ». Merci de votre passage.


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 19:59

      Pas croyant pour 4 sous (mais questionneur)...

      Voilà pour le « politiquement correct »
      - Homo sapiens1 (qui signifie « homme savant » en latin) ou Homme moderne est une espèce de la famille des Hominidés appartenant à l’ordre des Primates. Plus communément appelé « homme », « humain », ou encore « être humain », il est le seul représentant actuel du genre Homo, les autres espèces, une quinzaine en l’état actuel des connaissances paléoanthropologiques, étant éteintes.
      -Cette évolution depuis notre ancêtre commun le plus récent avec les chimpanzés est relativement bien documentée grâce aux fossiles, bien que des lacunes existent, en particulier pour la lignée évolutive qui mena aux chimpanzés. (deux espèces de chimpanzé, Pan troglodytes et Pan paniscus)

      Puis pleins d’autres faits...

      En inde, une cite vieille de 8000 ans est irradiée comme si elle avait subi une explosion nucléaire.

      - "C’est si contraignant d’imaginer qu’une civilisation ait eu la technologie nucléaire avant nous. La poussière radioactive crédibilise les enregistrements anciens qui décrivent des guerres atomiques."

      Les guerres du Ramayana aux environs de -4300 , du Mahabharata aux environs de -3100 , 1ère et 2ème guerre du Gobi aux environs de -2650 et -2350 , sont des guerres nucléaires.

      Et pour votre info = On note d’ailleurs dans ce désert du Thar une radioactivité équivalente à celle du Gobi : un taux 50 fois supérieur à la normale , soit 82 ms/an !

      Infos (la dernière... et la seule encore)... pas encore contrôlé personnellement mais je veux savoir)...

      Vous devez constater que les humains sont bien plus différents, l’un de l’autre, que les étoiles...


    • gaijin gaijin 3 décembre 2012 20:59

      rensk
      le politiquement correct ? l’histoire ?
      ils sont curieux vos posts
      intéressant .....
      l’ histoire officielle des singes sapiens dites vous ? ça me rappelle un autre qui disait :
       « les amnésiques de l’an zéro » 
      voyons donc
      « en savons nous plus maintenant qu’au temps de socrate ou de la reine nefertiti
      et quel pouvoir avons nous
      sur notre destin et notre monde
      nous vivons dans une ignorance totale
      des vraies lois de la vie
      l’occident a voulu nous convaincre
      de la supériorité de sa science et de ses églises
      mais aujourd’hui nous vivons
      dans un mensonge plus hideux que hitler
      qui , au moins avait sa tête bien reconnaissable
      maintenant le monstre a mille têtes et milles bouches
      un innombrable mensonge hypocrite et hypnotique
      quand il n’est pas ouvertement cruel
      la barbarie galope »


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 21:17

      J’aime bien votre réaction (malheureusement elle ne se limite qu’a une partie de mon intervention)...

      Gaijin« étranger » lit. « personne d’un pays extérieur ») et gaijin (外人 ?, litt. « personne de l’extérieur ») sont des termes japonais utilisés pour désigner les étrangers au Japon. Les deux termes ont une légère différence de connotation, gaijin étant parfois considéré comme péjoratif. (lol, c’est le moment de rigoler...)

    • gaijin gaijin 3 décembre 2012 22:13

      oui
      c’est bien moi smiley  smiley
      mais aussi vous auriez pu citer l’étranger de camus et par dessus tout celui de baudelaire

      "- Qui aimes-tu le mieux, hommes énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?

      - Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.

      -  Tes amis ?

      - Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.

      - Ta patrie ?

      - J’ignore sous quelle latitude elle est située.

      - La beauté ?

      - Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.

      - L’or ?

      - Je le hais comme vous haïssez Dieu.

      - Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

      - J’aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages ! « 

      et tous ceux qui étrangers a ce monde ne font que passer .......
      ( avec une pensée particulière pour celui qui au japon fut surnommé : » l’étrange étranger « )

      pour le reste : bien sur !
      mais les dates que vous donnez me semblent curieuses, il faudrait que j’aille fouiller dans mes tas de vieux documents mais je n’en ai pas la disponibilité actuellement
      on se retrouvera sans doute sur ce genre de sujets ......

      avez vous reconnu l’auteur ?
        »il y a bien des herbes folles et d’autres pas si folles 
      mais c’est étrange tout de même lorsque quelque sauvage de notre jungle et de notre géographie présente se met a ouvrir un autre oeil dans ce crâne protubérant , c’est même sidérant, voyons voyons d’où est ce que je sort parmis tous ces petits chrétiens bien éduqués ... "


  • lulupipistrelle 3 décembre 2012 16:32

    Mon père est mort au bout d’une longue agonie... qui a duré au-delà des délais habituels parce qu’il ne lâchait pas prise. Pour ma mère.


    Sa déchéance physique était totale. Un athlète d’1,82m, 72 kg ,amesuisé au point de ressembler à la momie de Ramsès II. Il ne souffrait pas, grâce à un patch de morphine prescrit par mon beau-frère, chef de service dans un hôpital, mais il était très fatigué.

    La veille de sa mort, il faisait beau, et à sa demande, on l’a porté sur une chaise, au soleil quelques temps...on a planté un citronnier. 
    Quand la fin est arrivée, il a appelé ma mère, il lui a montré en souriant quelque chose ou quelqu’un que lui seul voyait...Il a dit très doucement « Oooohh... »

    Il est resté à la maison jusqu’à la fin. On avait installé un lit dans la salle de séjour, au rez-de-chaussée. Ma mère lui avait promis qu’elle n’appellerait pas les pompiers.

    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 16:40

      Toute mon admiration à votre mère qui a su gérer sa douleur intérieure pour accompagner votre père jusqu’à la fin de cette vie. Son admirable compassion a pacifié le départ son compagnon. Merci de votre témoignage.


    • iris 3 décembre 2012 17:47

      j’ai perdu récemment mon père agé-il pesait 45kgs et ne mangeait plus-très malade-à l’hopital
      et avant une jeune soeur chez nous et j’entends encore ses cris...
      Mais je culpabilise encore -et pense encore qu’ils sont partis et que je ne les ai pas assez aimés et dit et montré -n’est ce pas un manque d’amour si l’on décède ???ne sont tils pas morts parce que je ne les ai pas assez aimés ???
      c’est dur pour les accompagnants de vivre une longue maladie et il n’ya pas assez de soutien des professionnels et des psychologues et de la société en général









    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 18:13

      Bonsoir iris,

      Ne culpabilisez pas, vous avez fait ce que vous avez pu et personne dans de telles circonstances ne peut être juge. Dans nos sociétés matérialistes la mort est occultée, rangée au rang de tabou, elle fait peur alors qu’elle n’est que la suite logique de la vie. Il faut réapprendre et réapprivoiser cette étape ultime de la vie pour en désacraliser la peur qu’elle engendre. Il est vrai qu’il manque beaucoup de moyen d’accompagnement. Les mentalités évolueront pour peu que les hommes se détachent du paraitre et de l’avoir.


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 19:19

      Iris est, dans la mythologie grecque, la messagère des dieux...

      - Le moins que l’on puisse dire est qu’elles ont une personnalité affirmée ! Autoritaires, individualistes, directives, Anka et Iris ne sont pas véritablement souples...
      -Tout en étant actives, Anka  et Iris ont besoin de se réfugier dans le rêve. éprises d’au-delà, elles ressentent le besoin d’auréoler leur vie de merveilleux, de fantaisie, de poésie. Aussi sont-elles parfois attirées par l’irrationnel, les mystiques...
      - Individualistes, elles seront attirées par les professions indépendantes et leurs goûts les porteront vers les professions artistiques, esthétiques ou en rapport avec la création (styliste, designer) ou les objets de luxe (mode, fourrures, bijoux, parfums...), les postes de direction, de cadre, les professions en rapport avec le social, la justice, le droit, le médical, le para médical..., ou celles en rapport avec le public, l’audiovisuel, la presse.

      J’ai aimé voyager pour voir qui vous êtes dans le fond smiley


    • foufouille foufouille 3 décembre 2012 19:56

      « Sa déchéance physique était totale. Un athlète d’1,82m, 72 kg ,amesuisé au point de ressembler à la momie de Ramsès II. »

      ca je connais
      je voyais mes articulations a travers ma peau


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 20:08

      Bon ok... si vous voulez voyager avec vos souvenir... J’ai le/les miens : j’ai entendu sur la table d’opération : c’est bon vas-y... une autre fois quand ils avaient fini je leurs ai dit : ben vous en avez-mis du temps... (ce n’est que quand j’ai pu citer le prénom d’une femme du chirurgien et en expliquant tout de suite ce qu’ils ont dits (parlé) qu’ils ont arrêté de sourire... Et ce, malgré que je n’avait aucun problème avec ça !)


    • foufouille foufouille 3 décembre 2012 21:21

      a cette epoque, j’en ai vu plusieurs mourrir
      ils ont fait ce qu’ils ont pu
      ca depend des hopitaux
       


    • foufouille foufouille 3 décembre 2012 21:23

      y avait pas de patch de morphine mal dosee, par contre


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 21:36

      Une semaine donnaient encore les hôpitaux universitaire de Berne puis celui de Bâle... nous l’avons pris a la maison pour 3 mois de suivit intensifs de 24h/24 / 7j/7...

      Ce n’était pas du tout facile (ni même pour le médecin, humain et devant un choix cornéliens)...

      Il a aidé par des médicaments que l’on me refuse légalement... (donc sa difficulté du choix a faire)... en voyant notre investissement pour son bien-être il a utilisé des trucs qu’ils n’auraient pas osé utiliser... pas du tout pour tuer, juste pour aider a accepter la souffrance si grande... Ce médecin de famille a préservé mon père 10 semaines de plus que les autres « professeurs » si adoubés... Il a permis a mon père de choisir entre l’organisation « Exit » et le pasteur...


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 21:45

      Aïe, ne me dites pas qu’en France vous en êtes encore avec des patchs de morphine en fin de vie... Ce truc est incontrôlable, il distribue ce que le fabriquant a prévu, pas plus pas moins...

      Nous en Suisse nous avons aujourd’hui d’office le truc « à la demande » (limitée quand-même électroniquement) sitôt que vous devez subir une opération...

      Moi par exemple, qui doit vomir a plus de 3-5 mètres sitôt que j’en abuse... Je freine de par moi-même ma consommation pour en finir (garanti sur factures) moins de 12 heures après l’op

      Pauvre de vous , vous risquez de me faire croire que la France est un pays croyant plus que savant...


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 22:13

      Bon, question équité je donne aussi de la même source « qui je suis »... Rensk = René

      Doux et sécurisant, agréable et charmant, René est un homme séduisant, au charme discret, non dépourvu d’une certaine aura de mystère. Il cherche à plaire et à être dans les grâces d’autrui et cela peut se traduire tant par le souci de son apparence raffinée que par un besoin de séduire. De même, il est fortement concerné par son environnement familial avec lequel il ressent le besoin d’être en harmonie, quitte à donner de sa personne. Il excelle lorsqu’il se met dans la position de celui qui console, soutient ou prend en charge. Il est de ceux que valorisent les responsabilités. Toutefois, si sa famille n’a pas privilégié l’échange et contribue à le rendre narcissique ou à l’infantiliser (deux erreurs à ne pas commettre), il peut très bien prendre le chemin inverse, celui de l’égoïsme et de la non-prise en charge de lui-même.


    • Duke77 Duke77 4 décembre 2012 12:35

      « Aïe, ne me dites pas qu’en France vous en êtes encore avec des patchs de morphine en fin de vie...  »


      Non non, on a la morphine à la demande. Le système de santé français est un des meilleurs en europe. Mais hélas, il reste bien obtus et trop formatté par les lobbys comparé aux cliniques de certains pays asiatiques ou d’Amérique du sud...

    • foufouille foufouille 4 décembre 2012 12:37

      en france, tu as pas mal d’hopitaux rempli de « sadiques »
      la douleur est mal prise en compte sauf dans les peu de centres anti douleur

      la douleur, ca te dit aussi que tu es vivant
      si tu te laisses envahir par cette douleur, tu t’y habitues plus facilement
       


  • Rensk Rensk 3 décembre 2012 18:52

    Beaucoup de trucs sont présent dans nos têtes en te lisant, notre « inconscience » de la mort quand ont est jeune, notre peur de la mort quand ont est dans l’âge d’être parent (sans même obligatoirement l’être)... puis il y a l’âge dit de la « sagesse où du stress » et viens l’âge de la question première (et répété) d’un gosse : Pourquoi ?

    Ne suis physiquement pas encore a ce stade (âge, handicap) mais c’est là que j’avoue franchement... je ne sais encore « qui je suis » !

    Concernant l’aide donnée par des gens a autrui, vous devriez voir combien de fois c’est venu dans nos 26 parlements et qu’aujourd’hui encore nous considérons cela très différemment que ne le fait le peuple de France, ne parlons donc même pas des politiciens... une immense différence...

    Nous ne parlons pas d’euthanasie quand nous abordons ce sujet... pourquoi vous, vous qui nous écrivez cet article ???


    • Gabriel Gabriel 3 décembre 2012 19:38

      Rensk, en Suisse vous avez une histoire et des personnes qui ont fait avancer grandement le sujet, je pense entre autres à E.K R. un formidable exemple. Pourquoi j’ai écrit cet article ? parce j’ai un ami qui est sur le départ et il dépérit de jour en jour à légumer dans son fauteuil et puis, il y a l’après mais ca j’en ferait un autre article. Merci de votre lecture.


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 20:16

      Salut a toi qui pense aux autres...

      Sache une chose, il y a des produits qui font souffrir et d’autres non...

      Cela dépendra toujours de la personne et non du produit (outil)...

      Pourquoi ne pas dire ce qui est « vrai » pour que dans les faits : pouvoir faire un réel choix ???


    • Rensk Rensk 3 décembre 2012 21:02

      J’ai eu le culot de tél. a ma mère...

      Association EXIT Suisse Romande et Suisse alémanique dont l’exercice se fonde sur l’article 115 du Code Pénal :

      « Celui qui, poussé par un mobile égoïste, aura incité une personne au suicide ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, puni de la réclusion pour cinq ans au plus ou de l’emprisonnement. »

      Ce qui signifie que l’assistance au suicide est envisageable en dehors de tout mobile égoïste.

      ------
      Exit a été crée le 3 avril 1982, dès le 1 mai de la même année mes deux parents s’y se sont inscrits... mon père est décédée en 1991 après 3 op’s du cœur et une dégradation de plus de 10 ans... Il a fait appel au pasteur (protestantisme oblige) plutôt qu’à l’organisation...

      ma mère me dit aussi ceci, c’est une possibilité de choix que je veux conserver mais je ne sais si j’en utiliserai ses services... faut voir la chose quand elle arrivera et seulement a ce moment-là (interdiction de l’euthanasie parmi les membres), c’est « une assurance », rien de plus !

      J’aime bien ma « mouttre » qui a déjà plusieurs fois pensé au suicide (sans passer par l’organisation qui le refuserait) et qui me dit aujourd’hui " je choisirais le moment venu)...


    • Gabriel Gabriel 4 décembre 2012 07:32

      Merci Rensk de toutes ces précisions, votre mère à raison de dire : « c’est une possibilité de choix que je veux conserver mais je ne sais si j’en utiliserai ses services... faut voir la chose quand elle arrivera et seulement a ce moment-là » Cela se nomme liberté de la personne et respect de ses choix. Cordialement


  • alinea Alinea 3 décembre 2012 23:03

    J’ai compris le bon sentiment, je n’ai pas adhéré ; on parle ici de l’absurde artifice de la vie et de la mort dans nos sociétés ! j’en suis si loin que rien qui vient de ce monde ne peut me toucher ; la vie, même réduite au battement d’une artère, c’est la vie, sacrée.
    Qu’on se suicide quand il est temps si l’on se sait foutu ; qu’on déserte les chimio et hôpitaux si l’on ne veut s’y sentir dégradé, mais, une fois que l’on a vécu cette vie où notre santé était déposée entre les mains de tiers, quand on accepte les soins et les hôpitaux, merde, acceptons-le jusqu’au bout ! Et ne mettons pas l’être aimé dans cette insupportable dilemme , pour ma part, jamais je ne ferai mourir l’être que j’aime sauf à me suicider avec lui. Que les malades, que les mourants s’assument, merde !


    • Gabriel Gabriel 4 décembre 2012 07:28

      Alinea je respecte entièrement votre choix mais par décence, ne présumez pas du choix des autres. Chaque être est différent, sa vie et sa conscience lui appartiennent et il est seul juge à savoir ce qu’il en fait. Maintenant, je ne vous souhaite pas de vous retrouver dans une situation extrême car, il y a ce que l’on pense que l’on ferait et ce que l’on fera vraiment devant le fait accompli. 


    • gaijin gaijin 4 décembre 2012 09:34

      au delà de la question du choix personnel sur lequel il n’y a pas a débattre vous dites :
      «  quand on accepte les soins et les hôpitaux, merde, acceptons-le jusqu’au bout !  »
      mais au nom de quoi ?
      si je monte dans un train je ne devrais pas en descendre avant le terminus sous prétexte que j’ai accepté de monter ?
      on nous impose une médecine mécaniste et inhumaine on la paye qu’on le veuille ou non
      et il faudrait a la fin renoncer a toute humanité simplement parce qu’ ils sont lâches ????

       « que les mourants s’assument ........ » 
      bien sur c’’est pratique !
      étrange amour qui dit je t’aime mais ne me demande surtout pas de t’aider quand tu en auras le plus besoin, non ?


    • alinea Alinea 4 décembre 2012 11:03

      gaijin : on peut le voir comme ça, bien sûr ! si la souffrance est intolérable, ce n’est pas à l’être aimé « d’aider » mais à la médecine ! Je voulais juste exprimer quelque chose que l’on entend jamais !
      Je prends exemple d’Anfré Gorz , il a « aidé » sa femme, mais pas capable de vivre après ça ! « Je » ne peux pas ôter la vie, et cela ne se passerait pas dans le confort, soyez-en certain. Mais c’est ainsi. La piqûre de morphine surdosée soulage les deux protagonistes, non ?
      C’est évidemment une question épineuse et je n’entends guère de réflexions qui aillent assez loin pour me convaincre. Néanmoins, c’est que peut-être la fin de vie est la part la plus essentiellement vivante de la vie, et dans cette réalité, il est probable que celui qui était sûr de pouvoir « aider » s’en verrait incapable et qu’inversement, « je » en serais capable !
      Ici on ne fait que parler de ce que l’on a pas vécu mais que l’on projette. On parle beaucoup de dignité mais il m’apparaît que l’on place la dignité dans l’âge de la force, alors qu’elle est aussi dans l’extrême vieillesse ou la maladie. Oui, il s’agit bien de souffrance et de médecine...
      Bien à vous


    • Romain Desbois 4 décembre 2012 17:28

      « la vie, même réduite au battement d’une artère, c’est la vie, sacrée. »

      D’accord avec vous et bien plus en pratique car je l’applique bien à tout ce qui vie , de l’embryon humain à toute vie animal.

      Mais par contre je considère que la vie de chacun appartient qu’à soi même et que l’on doit pouvoir en disposer comme on l’entend.

      Facile de penser qu’il suffit de ne point accepter les soins si on ne veut pas risquer l’acharnement thérapeutique. Ce n’est pas si simple quand par exemple il s’agit d’un accident ?

      Le plus dur quand on aime, c’est d’accepter de prendre la décision pour autrui d’en terminer.

      Tuer par amour le vrai , parceque l’être qu’on aime souffre tellement que l’on ne peut plus supporter le vois souffrir sans pouvoir agir pour son bien.

      POUR SON BIEN, PAR AMOUR....


    • foufouille foufouille 4 décembre 2012 21:30

      a l’hopital on a le choix
      tu peut refuser la morphine si tu veut


    • Gabriel Gabriel 5 décembre 2012 07:22

      Foufouille la morphine sert juste à lutter contre la douleur physique. La refuser serait pire et cela n’a rien à voir avec la demande du patient concernant l’aide au départ.


  • Ariane Walter Ariane Walter 3 décembre 2012 23:06

    Quelle émotion gabriel, quel texte merveilleux que l’on ne peut lire sans larmes tant il nous touche dans ce qui est le plus blessant dans nos vies : l’impression d’inachevé et l’adieu à une histoire que nous abandonnons, nous qui aimerions tant la poursuivre. Car ce n’est pas la mort qui est terrible c’est sortir de notre histoire et de celle des nôtres.


    • Gabriel Gabriel 4 décembre 2012 07:21

      Ariane, je pense que ce qui est terrible, c’est de laisser ceux que l’on aime danc ce monde que nous savons terrible mais chacun doit faire son chemin et le départ d’un être cher fait parti de l’expérience. 


  • gruni gruni 4 décembre 2012 10:53

    Merci pour ce très beau texte Gabriel, il est tellement vrai.

    J’ai vécu l’épuisement autant physique que psychologique de ma mère lorsque son mari l’a quitté. La fin est dure pour tous, pourquoi attendre, pourquoi ne pas donner ce choix de choisir le jour et l’heure de son départ.

    • Gabriel Gabriel 4 décembre 2012 10:57

      Comme vous, beaucoup de personne ayant vécu directement ce type d’expérience se pose la même question. J’ai espoir que cela va évoluer dans le bon sens, celui du libre choix des individus. Merci de votre avis.


  • Furax Furax 4 décembre 2012 11:27

    Ce sujet est bien trop grave pour être traité dans une « fiction », si bien écrite soit elle.
    Mon avis au sujet de l’euthanasie ?
    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/touche-pas-a-ma-vie-99021
    Quant au témoignage le plus bouleversant lu sur AV, c’est , pour moi, celui de « Chimère » le 27 septembre 2012. En voici un extrait :

    "Je suis infirmier diplômé d’état depuis 1985 .

    Je suis d’éducation catholique mais athée « de naissance ».

    Dans les années 80/90,avant la création des unités de soins palliatifs et la loi Léonetti, nous,les « soignants » (j’y inclue également les médecins) étions dépourvus face à la fin de vie.

    Je travaillais alors pour un service d’oncologie médicale qui était en fait une grande salle d’embarquement pour l’au delà.

    Ces services étaient rares à cette époque,et complètement illégaux tout comme précurseurs.

    Ne vous leurrez pas,l’euthanasie a toujours existé et existe encore dans les institutions de soins.

    J’ai,moi même,à de (trop) nombreuses reprises,administré ce que l’on appelait alors des « cocktails lytiques » (les connaisseurs se reconnaîtront dans ce terme et mon expérience).

    Je peux me permettre de l’affirmer aujourd’hui,il y a prescription,et je suis (relativement) protégé par le (très relatif) anonymat de l’internet.

    C’est un geste que je me suis alors juré de ne plus jamais reproduire.

    Ce sont les choses les plus difficiles que je n’ai jamais faites de ma vie.

    Je ne vous conseille pas d’en faire l’expérience par vous même,mais tuer quelqu’un n’est pas chose facile.

    Aujourd’hui,il existe un cadre réglementaire qui permet d’assurer la dignité dans la fin de la vie,à condition que l’on donne les moyens aux soignants et aux centres investis de cette très lourde mission ( les équipes des « soins palliatifs ») de faire correctement leur travail.

    Ce cadre n’est peut être pas parfait,mais il a le mérite d’assurer la protection des gens en fin de vie contre des abus familiaux ou institutionnels qui ne manqueraient pas de se manifester dans une loi sur l’euthanasie."




    • Gabriel Gabriel 4 décembre 2012 11:59

      Furax, chacun de nous est confronté à ce problème et chacun de nous a le droit de s’exprimer. L’infirmier, l’enseignant retraité comme quiconque. Devant un sujet aussi personnel que sa propre fin de vie ou de celle d’un être cher réclamant cet aide, il ne peut y avoir généralité ou intransigeants conseils. Je vous en parle en modeste connaissance, ma compagne ayant été bénévole en soin palliatif durant 17 années.


    • Furax Furax 4 décembre 2012 18:06

      Gabriel,
      "Furax, chacun de nous est confronté à ce problème et chacun de nous a le droit de s’exprimer.
      Vous êtes trop bon smiley
      Mais il ne s’agit pas seulement de mes sentiments « face à ce problème » ; il s’agit, en sourdine, d’un projet de loi qui autoriserait un quidam quelconque à mettre fin à mes jours.
      Je vous entends hurler d’ici : « A votre demande ! Dans des conditions strictement contrôlées ! »
      Sauf que ça ne marche jamais comme ça.
      « Ca se fait, sans problèmes, dans d’autres pays d’Europe »
      Faux.
      La Commission des Nations Unie de l’ONU a rappelé à l’ordre les Pays-Bas. Les retraité hollandais se sauvaient en Allemagne pour ne pas être éxécutés contre leur gré :
      http://www.libertepolitique.com/respect-de-la-vie/5552-euthanasie-les-nations-unies-epinglent-les-pays-

      En Belgique, on met fin aux jours de dépressifs !!!
      http://www.fautpaspousser.com/en-savoir-plus/legaliser-leuthanasie/derives-a-letranger/
      Chez nous, le bon docteur Bonnemaison est sorti du tribunal sous les applaudissements des tenants du « libre choix ». Ignorants que quatre de ses patients avaient été tués sans qu’on leur demande leur avis. Lui aussi il soignait sa « dépression »...
      Le jour où la loi ouvrira les vannes...
      La loi Léonetti est très bien.


    • Gabriel Gabriel 5 décembre 2012 07:33

      Furax,

      Il est évident que cela doit être fortement entouré et ne doit se faire qu’à la seule demande du patient. Bien sur, vous citez des cas inadmissibles et malheureusement il y en aura toujours, comme aujourd’hui il est inadmissible de rester sourd à la demande d’un patient qui désire arrêter. Je pense que chaque cas est unique, et vous et moi, si la question se pose, verront comment nous agirons et quelle décision nous prendrons à l’instant fatidique. Je reste pour ma part persuadé que ce sujet ne peut être traité sur des généralités. Merci d’avoir participé au débat. 


  • MARMOR 4 décembre 2012 11:45

    J’ ai vécu une experience assez mystérieuse, il y a quelques années. Lorsque mon père est décédé en 2004, à 94 ans, ma mère, sa cadette de 2 ans a avoué à ma plus jeune soeur son désir de suivre son mari, après 70 ans de vie commune. Ma mère était en pleine santé, si ce n’est la fatigue et la sénilité inhérentes à son âge, plus d’envie, plus de courage, dailleurs quelques années auparavant, elle avait décidé de ne plus rien faire et être totalement dépendante de mon père, qui s’occupait de tout et d’elle après les 65 années qu’elle avait passé à s’occuper de lui et de nous, ses enfants (5).
    Ma soeur lui a demandé, égoïstement, de ne pas partir de suite, car elle ne se sentait pas prête à assumer psychologiquement son départ. Ma maman a donc attendu le bon vouloir de sa fille, et un jour, celle ci lui a dit qu’elle était enfin prête. Le lendemain, ma maman était partie. Je rappelle qu’elle n’avait aucune maladie. Elle a donc décidé de sa propre mort. J’ai encore du mal à intégrer celà


  • MARMOR 4 décembre 2012 11:52

    je précise que ma maman est partie naturellement, sans suicide, médicaments ou autre, elle s’est « éteinte » par sa seule volonté. Je ne sais toujours pas ce qu’elle a pu faire pour arrêter ses fonctions vitales. Quelle force !!


  • foufouille foufouille 4 décembre 2012 21:33

    dans un monde euthanasiste, je serais mort
    donc, non merci pour la « dignite »
    garder la dans vos vos yeux
    ou dans votre coeur, on a besoin besoin de pitie quand on meurt


    • Gabriel Gabriel 5 décembre 2012 07:36

       foufouille, comme je l’ai expliqué, il n’est pas question de généraliser mais de demande express et particulière du patient concerné. Donc, vous ne seriez pas mort car vous ne l’auriez pas demandé. Dernière chose, la pitié c’est limite, préférez la compassion... Merci de vos commentaire sur ce texte. 


  • Soi même Soi même 9 décembre 2012 12:23

    Bonjour c’est un peu tard que je découvre votre texte !

    Pourquoi un tel désarroi, vous vivez un instant qui donne le prix à toute notre vie, faire son deuil !

    Ce moment est un moment privilégié où tous ce que l’on a vécus peut être remit à plat, toutes les disputes peuvent êtres relativisés, tous ses dépits, ses haines, ses jalousies peuvent être remit en cause !

    Ne boudée pas c’est instant, c’est une occasion qui est offerte au mourant pour pouvoir un jour parti sereinement vers une nouvelle destiné !

    N’attendez pas une main secourable pour abréger ce moment car si vous en êtes délivrer de cela par la mort, un autre se charge d’une erreurs qui n’est pas sans conséquence désastreuse pour lui !

    La mort est une autre manière de vivre, c’est une nouvelle naissance !

     


    • Romain Desbois 9 décembre 2012 19:40

      "Ne boudée pas c’est instant, c’est une occasion qui est offerte au mourant pour pouvoir un jour parti sereinement vers une nouvelle destiné !« 

      Affirmation obscurantiste infondée et non prouvée.

       »La mort est une autre manière de vivre, c’est une nouvelle naissance !"

      Affirmation obscurantiste infondée et non prouvée.

      Ca va pour la censure ?

      Catholique néphrétique !!!!


  • Luxum Luxum 9 décembre 2012 12:59

    @Romain Parce que toi tu es parfaitement saint d’esprit peut être ?


    • Romain Desbois 9 décembre 2012 13:19

      bah oui, je n’entends pas des voix, je ne crois pas en un dieu , en des anges en la magie, à l’astrologie ni aux sondages ; je peux donc affirmer que je suis sain d’esprit.
       smiley


    • Soi même Soi même 9 décembre 2012 19:22

      pauvre Romain, heureusement que ton message précédant à été effacé, c’est dommage dans un certain sens, cela illutrait bien ce que tu es, et comment tu manques de tact !


    • Romain Desbois 9 décembre 2012 19:36

      Toi même

      De quel message parlez vous ?

      C’est la propre de la censure de ne pouvoir se défendre puisque les preuves sont effacées ?

      La censure vous va si bien, vous n’êtes qu’un catholique néphrétique  smiley


    • Soi même Soi même 9 décembre 2012 19:45

      je reponds même pas à ton message, car tu viens encore confirme ce fait !


    • Romain Desbois 9 décembre 2012 19:57

      Pauvre pomme si tu avait tout lu tu saurais que c’est une fiction, une interprétation, magistrale certes de l’auteur, de ce qu’il perçoit de la souffrance d’un ami.

      Et tu sais que tu ne dois pas mentir, c’est un péché ?


    • Soi même Soi même 10 décembre 2012 13:54

      Romain t’as un raisonnement illogique, comment peut tu prêtés crédit à un précepte religieux que tu discrédites par ailleurs puise pour toi la religion est un mensonge ? Cela montre bien que tu n’es pas cohérent avec toi même !


    • Romain Desbois 10 décembre 2012 14:01

      tes vraiment plus conne que je ne le croyais.

      C’est toi qui croit à ces conneries pas moi. Donc tune devrais pas pleurer la mort d’un enfant si tu es cohérente.

      Quelle tâche tu fais ma pauvre fille. Pas étonnant que tu crois à toutes ces conneries.


    • Soi même Soi même 10 décembre 2012 14:28

      tous le monde appréciera ton deuil d’être une personne polie, civilisé, cultivé !

      Tu ne remarque même pas ton indécence par rapport au sujet traité, t’es un pauvre type, je te conseil de te soigné, car comme dit les jeunes, t’es grave !


  • foufouille foufouille 9 décembre 2012 13:31

    "Ne boudée pas c’est instant, c’est une occasion qui est offerte au mourant pour pouvoir un jour parti sereinement vers une nouvelle destiné !"

    faut te faire soigner
    la mort c’est pas drole du tout


    • Soi même Soi même 9 décembre 2012 14:43

      @ foufouille où est l’effet comique ?


    • urigan 9 décembre 2012 18:41

      T’es vivant foufouille, qu’est-ce que tu en sait ? As-tu vécu la mort de l’un de tes proches ? être là présent, avec les médecins et infirmiers qui sont là, tous les jours, et qui comme toi, voie la déchéance et la mort qui fait son œuvre ?
      moi, j’ai perdu ma mère, il y a dix mois. Son départ a duré quatre mois. elle marchait, elle s’est retouvée alitée. Elle mangeait seule, il a fallu la nourrir, et ce jusqu’à son refus de prendre sa bouillie, car elle en était rendue là. As-tu essayé de faire manger et boire quelqu’un qui serre les dents parce qu’il ne veut plus rien prendre ? La perfusée, oui. ! ça a duré une semaine. As-tu déja entendu quelqu’un appelant Dieu dans son sommeil en disant « accueillez-moi, accueillez-moi. »
      Je l’ai retrouvée morte, un matin, à la fois soulagé et coupable. Avais-je fait ce qu’il fallait ? 

      Avais -je fait ce qu’il fallait ?

      Alors tu sais, l’euthanasie, c’est pas le problème. Le problème, c’est l’acharnement thérapeutique. Quand c’est l’heure, c’est l’heure. Et l’on ne peut rien y faire. Et le survivant reste avec sa conscience

      Ais-je fait tout ce qu’il fallait.


    • Soi même Soi même 9 décembre 2012 19:39

      @ urigan merci pour ce témoignage,
      J’ai en mémoire plusieurs morts dans ma famille, et quand j’y penses à tous ses décès, il est évident que certain morts ne sont pas indifférent et nous touches profondément àlors que d’autres sont pour soi que la fin d’un processus naturel !

      Entre un mort en fin de vie et un nourrisson, même pour ceux qui ne veulent pas avoir affaire à toute forme de spiritualité, il y a une grande différence comment cela touche ce qui à de plus sacré en soi !


    • Romain Desbois 9 décembre 2012 21:07

      toi même

      Tu n’es pas cohérentes puisque pour toi ils vont ailleurs et certainement au paradis !!!!


    • foufouille foufouille 9 décembre 2012 21:15

      @urigan
      oui j’ai vu des gens mourrir
      dont moi
      dans un lit avec des tuyaux partout, on voyait mes articulations a travers ma peau
      oui pour ton « acharnement », car sinon on m’aurait acheve comme en GB
      je suis pas croyant et si tu veut crever, arrache ta perfusion ou fais une bulle


    • foufouille foufouille 9 décembre 2012 21:16

      tu ne vois que notre soufrance, pas l’envie de vivre
      c’est comme ma canne qui est invisible pour la plupart des gens


    • Romain Desbois 9 décembre 2012 22:05

      foufouille

      Je te comprends et c’est là tout le problème quand on n’est plus en mesure de décider soi-même (mais non pas le catholique néphrétique).
      Arracher ses perf. c’est pas toujours possible et puis elle seront sitôt remise le cas échéant.

      Pour toi désolé mais je ne vois plus que ton couteau aiguisé de gentil assassin.

      La compassion est sélective chez beaucoup d’humains.


    • Soi même Soi même 10 décembre 2012 00:00

      @ foufouille, ne penses surtout pas que suis insensible à l’épreuve que tu as vécus, elle a sa raison d’être que toi seul tu pourras un jour le savoir !
      Dans que j’ai dis ce n’es nullement pour te blèses qui que soit, c’est une expérience intime que j’ai vécus, la perte de personnes qui m’était chère et e ce que j’ai dis, c est une parole d’espoir pour ceux qui seront appelles à traverser cette épreuve ! Car il y a toujours un lien entre les vivants et les morts pour moi cela est devenus une vérité vécus !


    • Soi même Soi même 10 décembre 2012 12:46

      @ Romain, arrête avec tes préjuger et faire dire ce que je n’es pas dit.

      Je n’es jamais évoquer le paradis dans cette affaire, tu pédales dans la choucroute, si c’est pour te rendre intéresant c’est raté, enfin presque car tu révèles plus tôt autre chose de beau moins sympathique, je dirais même de répugnant !


    • Romain Desbois 10 décembre 2012 12:49

      toi même mais je sais que tu y crois donc soit cohérente .

      Les croyant sont tous de mauvaise foi, ce sont eux mêmes qui le disent.


  • Gabriel Gabriel 11 décembre 2012 08:40

    @soi même,

    Rassurez vous, je ne suis pas déprimé car la mort physique fait partie de la vie, c’est sa suite logique. Tout ce qui a commencé doit finir mais rien ne se créer, rien ne se perd, tout se transforme… Concernant l’approche que l’on a de cette phase chacun l’analyse suivant son vécu, ses conceptions, sa religion. Personnellement, je n’ai aucune certitude et l’instant, quand il se présente, suivant les êtres, j’essaie modestement de m’adapter en écoutant la personne car c’est elle, et seulement elle qui sait ce qu’elle désire à ce moment là. 


  • Gabriel Gabriel 11 décembre 2012 08:50

    @Romain Desbois,

    Ne soyez pas trop sévère dans vos jugements avec ceux qui pensent différemment. Comme je l’ai expliqué, je n’ai aucune certitude, que du ressenti mais je suis d’accord avec Shakespeare, je cite : « Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que n’en rêve votre philosophie. »


  • Gabriel Gabriel 11 décembre 2012 08:56

    @foufouille,

    Chaque est particulier d’où, le danger de globaliser devant le problème posé. Dans votre cas, ce n’était pas votre heure, vous vous êtes battu et vous vous en êtes sorti, bravo ! Mais n’oubliez pas, cela reste un cas unique, le votre et tous les cas sont uniques donc ne peuvent se plier à une quelconque généralité. Le dernier mot reste au patient…


  • Gabriel Gabriel 11 décembre 2012 09:02

    @urigan,

    Personne n’aurait fait mieux, vous ne devriez pas culpabiliser. J’admire votre engagement jusqu’au bout aux côté de votre mère, peu en aurait été capable. Maintenant, il faut apprendre à vivre avec. Pour finir, vous avez raison, quand c’est l’heure, c’est l’heure et, il faut avoir une force hors du commun pour accéder à la dernière demande de ceux que l’on aime. Vous avez fait pour le mieux...


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