mercredi 26 novembre 2014 - par bakerstreet

Fleur Pellerin : Héroïne de Modiano, ou compagne de OSS 117 ?

« Rue des boutiques obscures »,

C'est le nom d'un des premiers romans de Modiano. Le héros, ancien détective, devenu amnésique, y cherche sa propre identité.

 

On ne présente plus le style modianesque, fait d'une fausse simplicité de style qui ne retire rien, à son envergure et à sa qualité.

Quelques musiciens eux aussi, sont parfois parvenus à cette grâce.

Ou alors des peintres, comme Marquet, qui semble si facile d’exécution.

Et pourtant, on se demande comment ils parviennent, par la magie d'un simple lavis, et de quelques touches fugaces, à faire s'ouvrir ainsi le ciel.

Couronné par le prix Nobel dernièrement, bien des gens ont été sensibilisé à cet auteur pudique et attachant, tout comme ils ont découvert pour cette occasion notre ministre de la culture, semblant avoir elle même découvert Patrick Modiano !

 

Fleur Pellerin, ministre de la culture, s'est en effet distinguée, quand elle a confessé au cours d'une interview, être incapable de donner un seul titre de roman de cet auteur faisant alors la une de la littérature mondiale. 

Dans cette valse à trois temps, faisant danser des poupées gigognes autour du vide, Fleur Pellerin ne serait-elle pas sans le savoir un personnage de Modiano ?

 

Les romans de Modiano sont une sorte de catharsis de sa propre enfance. Ils sont bourrés de ces jeunes gens fragiles, qui lui ont ressemblé, jadis.

Ballotté par les événements, passant d'une pension à l'autre durant son enfance, Patrick Modiano est issue d'une époque trouble, la guerre et ses réseaux, et de parents aventuriers, et artistes, vivants dans un monde interlope, où les combines étaient courantes, tout comme les gens de passage.

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FPatrick_Modiano&ei=v5B0VJL1PJDbatbMgJgD&usg=AFQjCNEC8JLnURxmxcT-3FNTa5MGQcx4lQ&sig2=NQxBT0kbY20C0i6bq-BH6g&bvm=bv.80185997,d.d2s

C'est tout cet univers, qu'il met et remet inlassablement en tableaux obsessionnels, avec quelques digressions, jouées au clavier bien tempéré.

 

On y retrouve toujours les même thèmes : L'absence, la disparition, la recherche identitaire, la trahison de personnages qui ont compté, l'impuissance à comprendre l'histoire et ses désordres. Les héros se situent toujours comme lui-même, en observateur d'une histoire qui les dépasse, mais pourtant les fascine.

 

Fleur Pellerin, femme au parcours indiscutablement brillant, a pour le moins elle aussi un passé « difficile ».

En lui même, on peut considérer c'est une forme de revanche sur la vie, une illustration de ce que l'on nomme « la résilience ». Cette capacité à réussir à se développer positivement, en dépit d'un stress ou d'un d'une adversité préalablement défavorable. "

 

Abandonnée dans les rues de Séoul trois ou quatre jours après sa naissance, envoyée en orphelinat, elle sera adoptée à l'age de six mois par une famille française.

La suite sera infiniment plus limpide.

 

Néanmoins, comment ne pourrait-elle pas se poser elle aussi des questions sur son passé, et ses origines ?

Il n'est pas absurde de penser que l'impasse qu'elle a fait sur Modiano était un acte manqué. Peut-être bien que ce genre de roman « lui tombe des mains », car abordant un sujet qu'elle répugne inconsciemment à aborder.

Ce genre d’œuvre ne fait elle pas réminiscence douloureuse, dans le sens qu'elle apporte plus de questions, qu'elle ne donne de réponses.

On pourra gausser à l'infini sur sa « bêtise », et sur son « inculture », quand elle déclarera pour sa défense ne pas avoir le temps de lire. 

Si c'était le cas, son parcours étonnamment brillant, à plus d'un titre, démontre pourtant le contraire.

Bien sûr : « Pas le temps de lire ! », cela veut dire qu'elle se réserve pour les choses importantes ! 

Au risque de faire croire que la littérature pour elle ne l'est pas. ... »

Un peu fâcheux pour une ministre de la culture.

 

Tant pis, c'est dit... Elle ne nous en dira pas plus. Cette déclaration, sommaire, peut-être vue comme inhérente à volonté de couper court !

Ne préfère-t-elle pas aller de l'avant, comme elle l'a toujours fait, passant du statut de bonne élève à celui de ministre, dans un parcours qu'on peut qualifier de hors norme ?

 

Ce n'est pas une fleur qui s'oublie en songes inutiles sur les floraisons perdues !

« A l'ombre des jeunes filles... » ne semblent pas être sa tasse de thé... Mais ne vaut-il pas mieux confesser son ignorance que dire des conneries ? C'est une chose rare en politique ou l’esbroufe et l'assurance feinte semblent être les marques dominantes. 

En écrivant cela, je pense à un autre homme politique, qui s'était un jour hasardé à parler littérature.

Pas la peine de le nommer. Vous le connaissez bien sûr.

C'était en 2006 :

"L'autre jour, je m'amusais - on s'amuse comme on peut - à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves.

Imaginez un peu le spectacle !" 

 

C'est drôle, les personnages de la vie sur lesquels on écrit. Ils obéissent un peu à la même loi que ceux des romans. Ils finissent par vous imposer leur propre histoire, à votre corps défendant.

Voyez le vieux Tolstoï, qui détestait cette Anna Karénine, le symbole même de la vanité, de la superficialité et de la décadence, et qui en tombe de plus en plus amoureux, au fil des pages !

 

Bouvard et Pécuchet, ces deux personnages attachants du roman de Flaubert, parviennent eux aussi à retourner le roman du dessein premier de l'auteur. Celui-ci voulaient faire à travers leurs aventures, l'illustration de la bêtise humaine. Mais curieusement, ils apparaissent plutôt l'expression d' esprits curieux et libres, jamais découragés par leurs échecs. 

 

« A l'insu de mon plein gré ».

Formule maintenant célèbre du non moins fameux Richard Virenque !

Ce coureur cycliste confondu par un contrôle antidopage sur le tour de France, a nié farouchement son implication volontaire. Il reste l'auteur de ce lapsus qui après avoir fait rigoler toute la france, fait long feu.

Virenque dure en version littéraire bien plus longtemps que n'a duré sa carrière sportive. Comme quoi les écrivains n'ont pas le monopole de la citation, pas plus que les politiques n'ont celui du cœur.

 

Et nous voilà revenu dans notre cabinet ministériel !

 Revenons à nos moutons, ou nos bœufs comme aurait dit De Gaulle.

Ministre de la culture, on ne vous laisse rien passer !

C'est pour ça que le grand Charles y avait mis Malraux, un poste taillé sur mesures. On ne comprenait rien à ce que disait Malraux, qui faisait de grands gestes, qui caricaturait la condition humaine, et parlait de la grandeur de la France !

Mais il vous saisissait, et même les pacifistes avaient la larme à l'oeil à l'entendre !

 

Difficile de rentrer dans le costard de Malraux, ou même de celui de Jack Lang, inventeur de la fête de la musique. 

La culture c'est pas si cool que ça !

La preuve : C'est un milieu assassin où la moindre faute d'orthographe vous fait dévisser. 

 

La planque c'est bien connu, c'est d'être aux anciens combattants.

Quelques dates phares suffisent à l'affaire !

Savoir faire le garde à vous, ne pas confondre Pétain et De Gaulle, ne pas penser que le soldat inconnu à son double au musée Grévin, être disponible le 11 novembre et le 8 Mai.

Le cahier des charges est moins exigeant à porter que le barda d'un poilu de 14 !. Malgré cela, certains parviennent à se prendre les pieds dans les tapis du ministère en les revendant à leurs proches.

Les gens sont remontés, forcément avec toutes ces affaires qui commencent à fleurer le bon Modiano de derrière les fagots !

 

Tant de messieurs intrigants, louches au possible, composant leur légende sulfureuse, comme ceux de « la petite bande ». Il évoluent dans un café perdu et louche, ou entrent et sortent des personnages équivoques et matois, vaguant à leurs petites affaires, s'en foutant plein les poches.

 

« Les affaires », comme on dit, benoîtement, n'ont rien à voir avec les bonnes affaires, celles dont on peu s’enorgueillir, et faire remonter le PIB du pays.

Une série TV faites de tant d'épisodes, de mensonges et d'hypocrisie assassines, qu'elle se rapproche de plus en plus de celle des « sopranos » famille de maffieux italo-américaine.

Moi, je vois bien Strauss-Khan du tonnerre de dieu dans la distribution, prenant les jeunes gens sous sa coupe, les encourageant, leur donnant du « mon petit » !

Et je vous donne du Cahuzac avec son attaché case, un monsieur pourtant si élégant, si honorable, jamais avare de conseils, pronant l'intégrité, la mesure.... !

Et voilà Thévenoud, apparaissant dans la saison, 2, très drôle, en phobique de l'administratif, un numéro de clown qu'on ne connaissait pas.

Mais il n'a pas le temps de nous en dire plus, tant il est toujours pressé, filant entre deux promesses, deux portes qui claquent.

 

Je me tais, on en finirait pas. Cela rappelle "la nausée" de Sartre !. Il suffit de lire les journaux, qui pourtant endiguent comme ils peuvent ! 

Modiano est aussi un écrivain furieusement contemporain. On aurait tort de le circonscrire aux années troubles. Fleur Pellerin se trompe sur son compte. Ce type est un visionnaire.

Il faut l'avoir lu ! L'avenir semble un long passé.

 

Petite pastiche de Modiano :

 

                       Chapitre 1

…. « Au café de Flore on trouvait d’autres habitués, en particulier ce monsieur Jean Paul, accompagnée d’une certaine Simone, à l’élégance aristocratique, mais que l’on disait pourtant « de gauche » !

« Le troisième sexe » était sorti. Un nom improbable pour un titre de roman.

Elle avait beau compter et recompter. Fleur n’en trouvait toujours que deux, mais préférait garder ça pour elle, de peur qu’on la trouve « cruche » ! De toute façon, elle ne l’avait pas lu encore, et aurait été bien embêtée si on lui avait demandé ce qu’elle en pensait. 

Elle aurait bien demandé à monsieur Malraux, si elle avait osé. 

Mais il l’intimidait bien trop ! Pourquoi ne parlaient ils pas de « la princesse de Clèves », un livre qu’elle avait lu pour le bac, et dont elle avait partagé les tourments de l’héroïne.

 

Simone se faisait aussi appelé « le castor », par le premier cercle d’amis, les plus proches, ceux de « la rive gauche », précisément.

 Elle l’avait vu au bras de son amant américain, un type roulant en aronde décapotable rouge, et mâchant sans cesse un chewing-gum ! 

Elle s’était senti très sotte, à l’arrière de la voiture, alors que ses cheveux volaient au vent, après qu’ils l’aient invité à monter avec eux.

« Allez, ne soyez pas timide ! »

 

 Ils roulaient maintenant à vive allure vers l’arc de triomphe, la place de l’étoile . 

Il s’était retourné vers elle, et lui avait demandé brusquement :

« How are you, miss ? »

« Ca va, avait-elle dit. 

« Savez vous que vous êtes intéressante ? Je suis sûr que vous avez plus d'un secret ! En tout cas, vous êtes promise à un brillant avenir ! »

Elle s’était sentie bête, comme il la regardait, de façon un peu appuyée, dans le rétroviseur.

« C'est drôle, vous vous appelez vous aussi Flore, comme ce café ! C’est marrant comme concordance, non ? 

Mais il vaut mieux s'appeler « Flore » que « deux magots » ! »

« Mon nom c'est Fleur, pas Flore. Mais il ne semblait ne pas entendre ! »

 

Elle avait sorti son miroir de poche, pour se refaire une beauté, allongeant ses longs cils d'un trait de rimmel.

.

« Vous venez de Chine, vous aussi, comme Marguerite Duras ? »

.....Bien sûr, elle n’avait pas osé demander qui était cette Marguerite Duras.....Une écrivain, une artiste, rive gauche, ou droite....

Un jour il lui faudrait choisir entre les deux cotés. Elle sentait vaguement qu’on se moquait d’elle, et aurait voulu être ailleurs, peut être en mer de chine... ».

 « Moi, j’aime bien les Chinoises, je les trouve très intelligentes, pas comme les parisiennes... ! »

« Le castor » a coté de lui, la tête enveloppée dans son foulard, s’était contentée de hausser les épaules, et de soupirer....

Elle avait rougi, et n’avait su que répondre. 

Une fois de plus.

 

Elle aurait voulu disparaître, comme un castor dans son trou, ou alors dans le coffre de l'aronde.

Heureusement, elle n’était pas ministre de la culture.

 

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Mais après tout,est-ce si grave de ne pas avoir lu monsieur Modiano , même en étant ministre de la culture ?

Lui-même d'ailleurs, fidèle à son image, semblera le premier surpris de sa nomination, se demandant si une fois de plus, cela n'était pas une erreur, attendant qu'on lui donne des explications, presque en colère.

« Il lui semblait avoir rencontré quelque part ce type qui venait de décrocher le Nobel. Mais au bout du compte, plus il y pensait, plus il doutait de ses impressions ! Ce type n'était-il pas un habitué de la rame de métro qu'il prenait à « Kremlin-Bicètres », et dont il voyait chaque matin le visage dans la vitre se superposant au sien ? »

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 :https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=newssearch&cd=1&cad=rja&uact=8&sqi=2&ved=0CCMQ-AsoATAA&url=http%3A%2F%2Fwww.lexpress.fr%2Factualite%2Fpolitique%2Fvideo-fleur-pellerin-reclame-un-role-dans-oss-117-a-son-realisateur-gene_1624913.html&ei=huhzVJ6jKNbiasrwgYAG&usg=AFQjCNGVw2I1q22bUb_fQUmFyIRa58RFbw&sig2=MkVeoegV6xYSYDhi1yHh1g

 

Retour au pastiche, après ce nouvel épisode « culturel », ou Fleur avoue au cinéaste Michel Hazanavicuis son envie de tourner dans un « OSS 117 »...

 

                   Chapitre 2

 

Ce rendez vous dans ce petit café de Montparnasse n'était-il pas un « lapin », comme lui avait fait comprendre madame Thérioux, sa concierge, qui lui avait tendu son courrier alors qu'elle sortait ?

« Mais mademoiselle Fleur, voyons ! Vous avez un bon petit travail. Etre fonctionnaire au ministère, c'est quelque chose, tout de même, par les temps qui courent ! Pourquoi vous gâcheriez tout en allant soi disant faire du cinéma ! Moi, à votre place, je me méfierais ! »

Elle avait longtemps cherché le nom de cet homme dans le bottin !

Michel Hazanavicuis existait-il vraiment ?

Un nom un peu improbable elle en convenait.

 

Madame Therioux s'était fait un plaisir de le travestir, inter-changeant les deux dernières syllabes : Vicuis, en vicius...

Pour bien lui mettre "les points sur les i", comme elle disait toujours...

Il existait un Maurice Hazare-Bittolon, rue des petites écuries.

Et puis un Haéhensky, 9 impasse de la butte aux champs, On trouvait aussi un Hazvionabine, et aussi un André Hénaff, qui habitait près de l'Odéon !

Mais aucune trace de ce Michel, que les copains appelaient pour rire OSS 117.

C'est qu'il avait soi-disant déjà fait deux films « d'agent secret » !

 

Une fille un peu ivre, qu'on disait « facile », lui avait susurré à l'oreille qu'il en préparait un troisième, et que déjà, dans le journal « L'éclair », il avait passé une annonce, pour recruter des figurants.

L'idée qu'il est pu utiliser un pseudo ne l'avait pas effleuré.

On lui avait dit qu'elle faisait trop confiance aux gens.

Elle regarda sa montre, un petit bracelet montre qu'elle avait eu pour sa communion. Peut-être avait-il eu une contretemps, lié à une des mystérieuses affaires de production.

Les clients entraient et venaient sans lui jeter un regard.

Sans doute pensaient-ils qu'elle n'était qu’une étrangère, tout juste débarquée de la gare avec sa valise.

 

Elle s'était toujours dit que les choses les plus improbables et les gens les plus extravagants a priori étaient le plus susceptibles d'exister, de secouer l'univers mou qui l'entourait, et que présidait monsieur François, affable, presque normal.

Elle se rappelait de ses paroles, tout en haut des marches de l’Élysée, rassurant, comme un commerçant sur le pas de sa boutique. Juste après l'affaire du prix Nobel.

« Vous verrez mon petit ; c'est le début qui est dur. Après on n'y fait plus attention ! Mais vous devriez sortir. Vous êtes toute pâle.

Si vous voulez, je vous prête mon scooter pour rentrer chez vous ! »

 

Il s'était montré prévenant, onctueux. C'est déjà comme ça, à force de bonhomie, qu'elle avait accepté ce poste, plutôt que celui de standardiste à l'Elysée-Montmartre, bien moins exposé. .

Elle, elle travaillait à" l’Élysée" tout cours !

C'était plus facile à retenir, et aussi pour venir à pied le matin. .

C'est qu'elle était vraiment fâché avec les noms, les lieux.

 

Il fallait qu'elle se rappelle de plein de choses qui ne l’intéressaient absolument pas. Elle avait fait des listes dans son petit carnet vert pour ne plus faire d'impairs. Modiano n'avait rien à voir avec Medrano, le petit cirque de son enfance, où elle allait voir les équilibristes.

Et aussi les fauves.

Ce monde finalement était comme un cirque qui passe !

Les spectateurs se lâchent sur les pauvres clowns, et ne sont pas fâchés, quand un tigre donne un coup de patte au dompteur. 

Elle même n'était elle pas qu'une pauvre ballerine soignant ses pointes, mais se tordant si facilement les chevilles..

 

La pluie s'était mise à couler sur les vitres de l'établissement, son café refroidissait. Elle aurait voulu avoir le talent d'un prestidigitateur pour disparaître, comme ce sucre dans la tasse qui fondait. Et faire apparaître monsieur Michel, et peut être même OSS 117, costaud, large d'épaules, en imposant aux clients !

Le cinéma c'était bien mieux que la vie, la seule forme au fond de vraie culture.

 

Mais c'était pas une chose à dire, avec ce poste qu'elle avait. Elle se ferait encore épingler, comme lors de cette triste affaire du prix Nobel.

Enfin, elle s'en moquait bien, maintenant qu'elle allait partir. 

Elle allait s'envoler avec toute cette joyeuse équipe vers les îles du Pacifique.

Elle s'imaginait, avec un collier de fleurs autour du cou. Jean Dujardin serait encore bien sûr de la partie. Quel rôle lui réserverait-on dans le scenario ?

Il lui avait dit qu'il aimait bien son prénom, qu'il n'y aurait rien a changé de coté.

-Elle fut prise d'un doute. Et si madame Therioux avait raison ?

 

Bien sûr, on lui avait dit de se méfier de ces gens qui prétendaient faire du cinéma. Ils faisaient monter des jeunes filles dans leur grosse berline, avant de partir pied au plancher, vers Passy.

Plus loin même, au delà des boulevards de ceinture.

Qu'en était-il de ces fameuses auditions, se passant dans une villa où dit-on, des choses pas très nettes s'étaient passées pendant la guerre. Certains évoquaient « la traite des blanches ».

Mais tout cela n'était bien sûr qu'une rumeur imbécile !

En tout cas, elle avaiit entière confiance en Jean Dujardin.

 

Encore ce matin, la concierge, un balai à la main, lui avait fait la leçon :

« Vous parlez trop facilement aux inconnus, mademoiselle Fleur !

Vous êtes bien trop franche, Cela pourrait vous causer de la misère. Il faut faire comme les autres. Ne vous laissez pas avoir ! Soyez sur vos gardes ! 

Ne dites pas de paroles en l'air ! Vous savez que vous êtes à Paris, ici ! »

Qui n'avait pas envie d'une vie d'aventures, et aussi « de céder aux sirènes de la renommée » ?

Et puis, autant le dire, cette "petite bande", lui semblait bien plus sympa que l'autre, celle de son ministère, un peu collet monté toujours sur la réserve. Elle s'imaginait déjà sur la photo du casting. Celle prise sur le perron de l'Elysée, faisait vraiment trop "distribution des prix". C'en était "tordant" !

 

Elle n'avait rien contre les fims d'action, bien au contraire même.

C'est ce qu'elle préférait ! Pas le temps de s'ennuyer de penser à des choses tristes, de se prendre la tête entre les mains en pensant au budget ou aux intermitents du spectacle à qui elle ne savait plus que dire. 

 

Déjà petite, elle avait lu toute la série de Fantômette et puis celle du club des cinq.

Mais personne, lors de ce maudit interview, ne lui avait posé des questions sur Annie, Claude, ou le chien Dagobert !

Là, elle les aurait vraiment remis à leur place, tant elle se savait incollable sur les titres ! Quel dommage qu'Enid Blyton n'ait pas eu le prix Nobel !

 

Elle détestait vraiment ce Modiano, et ces aquarelles idiotes, ces rétroviseurs orientés vers le passé glauque, où l'on ne voyait qu'un « thick fog » comme disait Allan.

Allan, c'était l'ami d'OSS, un chic type, qu'on appelait aussi « Tarzan », car il parlait fort, et n'avait pas besoin de porte-voix. 

Tarzan, qui portait toujours une casquette américaine, à longue visière et ajourée, tout comme Cecil B.DeMille, détestait le « hors champ » !

« Des trucs de gonzesses, disait-il ! Moi je met la camera face à l'action. Pas de simagrées ! Rien que du plan large ! »

Elle trouvait qu'il avait bien raison.

 

A quoi ça servait de se vautrer dans le passé, alors que le présent n'avait qu'une hâte, c'était de filer vers l'avenir dans une voiture de sport ?

 

Le patron avait entrepris de répandre de la sciure par terre, avant de se mettre à balayer.

Mais personne ne rentrait dans le café, qui se vidait peu à peu.

 

Il n'était pas trop tard pour reculer.

Les lunettes de soleil lui serviraient pour aller sur la manche, au festival de Deauville, par exemple, où tout de même il y avait des planches.Peut être arriverait-elle à obtenir quelques autographes d'acteurs américains ?

 

La valise était à ses pieds, intacte d'auto collants qu'elle rêvait d'appliquer : « Casino del Valparaiso », ou « Central hôtel, Caracas » .

 

En rentrant bien vite à l’Élysée, personne à la culture, ne s'apercevrait de son absence.

Sur la buée des vitres, elle avait cru écrire le mot magique avec son doigt. : OSS.

Comme une invite !

Mais elle s'était trompée dans l'ordre des lettres, et de dehors, on ne voyait qu'un SOS tremblant et hésitant.

Heureusement pour elle, personne n'avait rien remarqué !

.



16 réactions


  • alinea alinea 26 novembre 2014 14:12

    Un régal, comme d’habitude !!
    Alors je ne vais pas perdre un temps précieux en compliments répétitifs, mais faire une méchante remarque, sûrement le temps terrible que l’on subit ici depuis deux mois m’aigrit !!
    Ce n’est pas parce que l’on utilise à l’envers l’expression « faire long feu » qu’il faut si on veut la prendre à l’envers la mettre à l’envers de l’endroit ! Enfin voyez : faire long feu, c’est faire court, la mèche prend, la bombe pète ; ne pas faire long feu c’est s’éteindre en cours de route, du coup la bombe ne pète pas. Donc, je vous laisse y retourner, ne rien faire me donne une flemme !, votre exemple n’est pas à l’endroit bien qu’il soit à l’envers de l’envers.
    Ouf !!
    Merci bakerstreet pour votre prose, toujours appréciée !!


    • bakerstreet bakerstreet 26 novembre 2014 14:42

      Alinea

      Bonjour

      C’est vrai vous avez raison. 
      J’aurais pas fait long feu en ministre de la culture. 

      Après tout ça, je ne sais pas si je vais parvenir à mettre mes baskets à l’endroit. 
      J’en suis tout tire-bouchonné. 

      J’adore ce genre de mot, qu’on emploie plus. 
      Modiano en fait des réserves, dans sa cave, qu’il met parfois en bouteille, et ça fait un roman. 

      J’aime bien ces romans, cette ambiance étonnante, décalée, qui tourne autour du malaise. 

      Fleur me semble à plus d’un titre un personnage modianesque, un peu étonnante, et c’est ce que j’ai voulu illustrer, en tachant d’y prendre du plaisir. 

    • alinea alinea 26 novembre 2014 15:00

      Au contraire !! vous auriez fait long feu ! ( vous auriez giclé fissa ! ) sauf que je pense que vous y seriez bon, de la fantaisie manque cruellement dans le marasme ambiant !
      Oui, tirebouchonnée, je le suis souvent !!!

       smiley
      Je ne pense pas un mot de ce que je dis dans ma première phrase ! Mais est-ce un vrai compliment de dire à quelqu’un qu’il serait meilleur que cette fleur d’orient bien ouestuvée ?


    • bakerstreet bakerstreet 26 novembre 2014 15:18

      Alinea


      Fleur au moins a le mérite de mettre un peu de couleur, dans cette composition où tout tourne vers le gris, voir le vert de gris. 
      Je ne sais pas en fait si la culture a besoin d’un ministre de la culture
      Pas plus que de l’inculture

      Il me semble que le poste n’existait pas avant Malraux et qu’il a été crée rien que pour sa pomme. 
      Trop d’avantage lié à la fonction. 

      Je pense qu’on pourrait faire un programme raisonnable, en supprimant tous les avantages liés à la fonction : Salaire, frais de représentation, déplacement. 

      Ca ressouderait le citoyen avec la politique, et peut être avec la littérature. 
      Le ministre de la culture aurait pour mission de monter chaque jour sur une caisse à savon, et de lire par exemple :
      - Exercices de style, de Queneau ; ces récits hilarants, et aux styles multiples, ayant pour modèle un texte très cour : Un type qui monte dans un autobus.. 
      Mais je suis sûr que vous avez d’autres idées.

    • alinea alinea 26 novembre 2014 15:24

      Bien d’accord !
      La culture populaire n’a pas besoin de chef !
      C’est juste que c’est l’État le mécène, alors, des cultureux peuvent vivre !
      Hors fric et gloire, on s’en porterait mieux !!
      Néanmoins, ces maisons de la Culture, quand elles étaient bien menées, il me semble que c’était un bon truc ; c’était peut-être l’époque qui voulait ça !!


    • bakerstreet bakerstreet 26 novembre 2014 15:38

      Oui, j’ai moi aussi le regret de ces maisons de la culture. 

      Il me semble qu’ils ont fait les frais dune certaine politique :

      Une certaine minorité qui s’est jugé indispensable à son épanouissement, et se gargarisant du nome d’artistes, complètement coupés du monde, de sa réalité, tout autant que de sa sensibilité, se sont accaparés de façon monstrueuse les moyens. 
      Si je suis pour une défense du statut d’intermittent, je m’étonne qu’il bénéficie aux grosse productions. 
      C’en est obscène et contre performant. 
      Car comment voulez vous qu’après ça les chiens mordent la main de ceux qui leur donnent à manger.
      Je précise qu’ayant pris un beagle pour représentation, je n’ai rien contre les chiens, et qu’il ne faut pas lire dans cette affirmation, un dédain particulier envers la gente canine. 
      Mais j’aime bien les chats aussi.

    • alinea alinea 26 novembre 2014 17:07

      C’est juste que la culture n’a pas échappé au « tout marchand » ! starisation, pognon, bref, un peu comme au football !!!


  • ZEN ZEN 26 novembre 2014 14:29

    Cher bakerstreet,

    Je me suis régalé et amusé.
    Mais je n’ai sans doute pas tout compris..
    J’y reviendrai
    Je ne suis pas comme Fleur (qui n’est pas chinoise et a au moins une certaine franchise)
    Moi je le suis (chinois), me direz-vous
    J’ai fait des efforts . J’avais lu (c’était la préhistoire) Boulevard de ceinture, et n’avais pas acccroché
    J’ai commencé le dernier et je n’ai pas encore termine : ça n’accroche pas plus !
    Je suis revenu à Pedigree : pareil !
    Serais-je Modianoincompatible ?
    Quelque chose en moi résiste à cette écriture somnanbulique.
    Cela relève-t-il de la psychanalyse ou de la psychiatrie, docteur ?
    Nobody is perfect...


    • bakerstreet bakerstreet 26 novembre 2014 15:07
      Bonjour ZEN

      Ca vaut pas la peine de se forcer. 
      Même si je te dis de lire avant tout :« Dimanche d’aout », ou « villa triste », et bien sûr « rue des boutiques obscures ». 
      Car c’est plus fort que moi. 
      Comme tout le monde j’aime bien faire partager les choses que j’aime aux autres, sinon à quoi ça sert de vivre.
       Je dis tu
      « Ca je dis tu à ce que j’aime », comme disait Prévert, dans son Barbara.

      Peut-être qu’un jour, à force de passer devant ce pâté de maisons, dont on cherche l’intérêt, en regardant les géraniums si communs aux fenêtres, et en levant les yeux, quelque détail vous donnera envie de vous arrêter, de franchir le perron, d’explorer l’arrière cour. 

      « Ah tiens ! » direz vous.

      Je pense qu’un auteur, pour que la sauce prenne , bouscule quelque chose en nous.
      La grande habilité de Modiano est de faire dans l’aquarelle, et de donner un minimum d’éléments sur ses personnages, tout en les installant des ambiances de groupe où ils se dissolvent encore davantage. 
      Ce sont des ombres fugaces, pas des swarzy, des sarko, des Dujardin.

      Avec Modiano, les nostalgiques peuvent se régaler.
       Le passé n’est jamais mort, il resurgit justement comme ces géraniums teigneux, de saison en saison. 
      Jeunes gens fragiles livrés aux appétits de margoulins, dans l’hébétude des villes grises. « Ou le ciel gris pèse comme un couvercle »

      Pouvant mal tourner, c’est vrai. 
      Chacun de nous pourra ou ne pourra pas s’y reconnaître.
      « Je ne laisserais dire à personne que 20 ans est le plus bel âge de la vie » disait Léo ferré, qui s’y connaissait un peu, question de vache enragée. 

      J’ai lu quelque part que Modiano avait beaucoup de respect pour Simenon.

       Ca ne m’étonne pas. On retrouve chez Simenon un peu le même style, qui peut paraître pauvre. Gide pourtant trouvait que Simenon était le plus grand prosateur du siècle. 
      Simenon était un spectateur du monde, adorant s’asseoir à l’arrière des cafés, prenant des notes. 

      Simenon, lui aussi avait eu une jeunesse difficile.
       Il avait flirté, à ces ages de grande malléabilité, avec le pire, l’extrême droite, la crapulerie, la délinquance.

       Tout comme Modiano, Simenon a fait moult romans où il se projette, dans des univers troubles et interlopes.
       Des adultes plus ou moins bien attentionnés s’agitent autour d’eux. Lisez « touriste de bananes », par exemple, ou « long cours »....
      Des bouquins qui s’avalent, qui restent étonnamment modernes, comme le style. 


    • Fergus Fergus 27 novembre 2014 00:19

      Bonsoir, Bakerstreet.

      Oui, « Rue des boutiques obscures » est un livre important. Mais si l’on coince sur celui-là, alors mieux vaut se tourner vers un autre auteur que Modiano. Cela dit, je comprends Zen. Non que Modiano soit aussi obscur que les fameuses boutiques dans son propos ou son style, mais le fait est que beaucoup de monde - c’est également en partie mon cas - a des difficultés à entrer dans son univers littéraire. Cela dit, rien de surprenant car la littérature, c’est comme la musique : on ne peut pas tout aimer, pas même parmi les réputés génies du répertoire.

      Superbe texte, comme d’habitude ! Merci pour ce moment, si j’ose dire.


    • bakerstreet bakerstreet 27 novembre 2014 01:40

      Merci Fergus


      J’aime bien Modiano. 
      Toutefois, j’avoue que j’ai comme lui était très surpris qu’il ait le Nobel.
       Mais j’aime bien être surpris de cette manière, justement. 
      On avait pronostiqué Murakami....
      Beaucoup de journalistes à l’étranger ont du rechercher leur fiche. 

      Il est vrai que son motif est très répétitif, bien qu’envoûtant, même pour les gens qui l’aiment, Mais c’est peut être bien pour ça qu’ils l’aiment. 
      Mais c’est vrai que je ne citerais aucun de ses livres dans les vingt ou trente livres les plus importants qui ont compté pour moi. 

      Et ça me désole un peu, puisqu’il doit arriver en trente et unième position.
       Ce qui n’est pas si mal tout de même, dans mon p’tit panthéon. 
      J’ai bien envie de le pistonner, de le faire entrer tout de même « dans ma petite bande »

      Je n’ai pas cherché sur internet les raisons de leur choix, qui me semble étrange tout de même.
       Il y en a d’incontestables, comme Marquez par exemple. 

      Mais la prose intimiste de Modiano est elle universelle, à travers ses thèmes ?
      C’est un peu comme quelque chose de typiquement français, le roquefort, dont on est surpris et étonné qu’il fasse un malheur à l’export.

      Il existe des femmes pas forcément belles, mais qui ont quelque chose d’autre. 
      Les mots manquent bien sûr, et surtout la raison.....
      C’est là, après que ce situe la chose, ce vertige impalpable, qui retient les regards, et dont les gens cherchent longtemps les mots.

      Peut être bien qu’un des jurés à un moment donné a dit ce que tous les autres pensaient, sans oser le dire : « Je ne sais pas pourquoi ce type doit avoir le prix, mais c’est lui qui doit l’avoir ! »

      En lisant Modiano, on arrive dans une zone grise, un peu glissante, on l’on se retrouve souvent en porte à faux avec ce que l’on avait dit l’instant d’avant, comme un adolescent perdu à une époque trouble.

      Tous ces livres composant une sorte de chaîne de de variations sur les même thèmes, ce qui amène une certaine amnésie de leur lecture, et des événements. 

      Ce quelque chose justement qui est au creux de la condition humaine, et peut être dans la continuité de la pensée de Proust, avec là aussi son histoire de temps revisité. 

      Quand on parle du Modiano, forcément on fait du Modiano, dans l’hésitation, le non sens de sa présence en ces lieux, cherchant quelque chose qui nous unirait à l’événement, et qui fait qu’on est « off ».
      ,Un peu comme cette Fleur Pellerin par exemple, qui même si elle ne l’a pas lu, fait du Modiano, en disant qu’elle n’ a jamais lu un livre de lui. 
      Un type dont elle a entendu parler. 
      Toutes les histoires de Modiano ont cette dynamique de l’amnésie et de l’oubli.

      Elle ne le connait pas, mais pourtant elle l’interprète à travers ses hésitations, puis ses emballements ; c’est ce que j’ai trouvé un peu aveuglant qui m’a donné l’idée de partir dans cet écrit sans savoir où j’allais aller.
      Ce Modiano est redoutable...
      .Aussi, après qu’il vous ait transformé en un de ses personnages, gardez sur vous comme le petit poucet un marque page. 
      EN se méfiant de ne pas sentir la couverture du livre se refermer sur vous ! 
      Même si ce n’est pas Stephen King, il est redoutable de bien des manières.
       
      Il y a toute une intelligence et une connivence souterraine des choses qui forgent les lapsus, les non dits, les ignorances, les envolées, et j’ai voulu un peu rebondir la dessus, en cherchant à retrouver un peu les mots, les couleurs, et l’intelligence d’un auteur, qui au delà des titres, m’ont souvent bouleversé.


    • bakerstreet bakerstreet 26 novembre 2014 17:03

      Constant


      Honoré d’être passé ainsi longtemps sous les fourches scrupuleuses du correcteur d’orthographe ; mais franchement, est ce que j’en vaut la peine ?

      Votre docte attention, aurait cent fois mieux été employée ailleurs, que pour corriger cet espèce de cancre qui se renie en rien, collectionnant les fautes d’orthographe, comme les mauvaises herbes dans son jardin.

      N’oublions pas d’où vient le français, c’est le latin sans déclinaison des esclaves romains. On en retrouver les plus vieilles traces dans les catacombes de Rome. 
      Un truc plein d’orthographe qui deviendra la langue de Rabelais, elle même illisible en ces temps banlieusards, où de nouvelles formes émergent. 

      Nouveaux esclaves, nouvelle langue. 
      Petit digression....

      Le problème, c’est que si l’on est trop envahi par l’esprit de la grammaire, et du sens, c’est comme pour le solfège, on en oublie de faire de la musique, se contentant d’émettre des sons. 

      Sans faute d’accord je vous l’accorde.
       Mais sans vie non plus. 
      Travaillant en psychiatrie, je rencontre beaucoup de gens de cette espèce dépressive et angoissée par l’obstacle, mais par ailleurs bien peignée, propre sur elle. 

      C’est un peu comme pour le sport. 
      Si l’on pense un peu trop comment font les muscles, les tendons et les articulations, pour bidouiller cet espèce de pas, toujours à la limite de l’équilibre,
       on tombe tout à fait. 


    • bakerstreet bakerstreet 26 novembre 2014 17:10

      Re-constant


      Jeu éducatif du journal Mickey

      De nombreuses fautes et omissions sont dans ce texte.

       Ami constant, sera tu assez constant pour les trouver ?

    • bakerstreet bakerstreet 26 novembre 2014 19:07

      « Mieux vaut ego gonflé, que boyau dégonflé »


                     Richard Virenque ( mémoires apocryphes)

  • lsga lsga 26 novembre 2014 16:34

    Je trouve que la différence entre Filippetti et Fleur Pellerin est très représentative de la différence entre la Haute Bourgeoisie Nationale et l’Oligarchie Internationale. 

     
    Fillippetti, qui couchait avec l’extrême droite avant de coucher avec les gauchistes en marinière, avait une approche nationaliste de la littérature. Comme Gallimard, elle prétendait normer le contenu littéraire. Celle-ci considère que ce sont ces épiciers-éditeurs qui font la littérature, et non les écrivains prolétaires. Sa politique réactionnaire consistait à empêcher le prix du livre de baisser, à soutenir une littérature « nationale » faite par la bourgeoisie « nationale ».
     
    Fleur Pellerin, elle, ne lit même pas de littérature. Comme Amazon, elle se fiche du contenu littéraire. Elle est là pour s’assurer que le marché littéraire fonctionne, et ne considère pas à avoir à juger du contenu de la littérature. Elle comprend qu’aujourd’hui le marché littéraire est mondial, elle est très pro-Amazon. 
     
     
    Nous en avons donc encore une illustration : certes, l’Oligarchie Internationale est notre ennemie, mais elle est 1000x préférable à la Haute Bourgeoisie Nationale.Ainsi, pour lutter contre la Mondialisation Capitaliste, il ne faut retourner au temps des États Nations dominés par une bureaucratie/bourgeoisie nationale. Il faut avancer vers une Révolution Mondiale visant la collectivisation des multinationales. 

  • JC_Lavau JC_Lavau 4 novembre 2015 12:19

    A vrai dire, moi non plus je ne sais rien de ce Patrick Modiano.
    Je lis plutôt The Principles of Quantum Mechanics de Paul Adrien Maurice Dirac.
    C’est grave, docteur ?


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