vendredi 12 juin 2015 - par alinea

Gaston

Tu as faim, tu achètes à manger, avec ta jupe serrée, tes talons, efficace tu tends la main et prends, d'habitude, un sachet de plastique dur avec, dedans des tranches roses ; avec ton jean effrangé, désinvolte, nonchalant, tu tends la main et ne choisis pas le premier sachet de plastique dur avec, dedans des tranches roses, en sortant vous demanderez un pain long comme une baguette, beurre en sac, sandwich assuré. Ou bien chiche kebab , hamburger, caps de prendre votre pied au bar ou sur un banc.

Seulement, c'est Gaston que vous mangez, ou bien le fils de Lucette ou la mère de Raoul, car vous savez, le bœuf n'existe pas, c'est la vache, quand elle devient vieille et à qui on ne laisse pas le loisir d'une retraite.

Gaston, c'est mon préféré ; ils sont dix pourtant aux mamelles entravées de la mère ; tout a mal commencé, l'espace était étroit, la mise bas bousculée et l'amour n'a jamais existé. En enfer on est barbare, alors pour vous protéger de vous mêmes, le diable vous sectionne la queue et arrache vos dents pour que vous ne mordiez plus la queue qui pourtant est coupée ; vous hurlez, de terreur de douleur et votre cri est si proche du nôtre qu'il est insupportable.

La torture ? Pour quoi faire ? Pour manger. Pour manger ?

Le massicot s'actionne, c'est l'homme en bleu qui t'a pris dans ses bras, un peu comme une mère, et qui tend ton derrière tout près de la machine qui sectionne.

Vous le voulez tranché ? Oui, c'est bien pour les tartines de pâté.

Et toi mon poussin, on te trie comme on trie les abricots, mais trop malingre tu files dans le hachoir ; le hachoir à quoi ? Le hachoir à rien, c'est juste pour te réduire . T'es qu'une mixture mon gars, un agglomérat d'cellules, tout comme moi mais moi, on ne m'a pas mixée.

On tranche, on mixe, on sectionne, on vous déverse d'la bouf en tonnes, vous vous vautrez dedans, vous battez, c'est pour ça la queue, les dents, c'est pour vot' bien. Vous êtes des cloches, vous êtes des viandes et l'humain est un porc.

Pas un jeu pas un rire pas une découverte, pas.. non rien.

Et Gaston ou Gastonne, mon dieu quelle importance. Mais tu cries quand même, tu hurles à la vie, comme moi, t'as rien voulu rien choisi, comme moi.

Pourquoi avoir réveillé tout ça...

On te torture petit père, ta mère est entravée c'est une machine à lait nécessaire crois le bien sinon on s'en pass'rait. Avec tout ça elle donne c'qu'elle a.

L'amour pleure, l'amour se déchire, ça peut se transformer en haine ou pire. De compatir.

Je baise ton groin, je te prends dans mes bras, je te console. Je te berce doucement, là.

Quand t'es veau c'est pas pire, on t'crève les yeux c'est tout, ta chair en s'ra plus blanche de n'avoir pas vu l' jour, tendre de n'avoir pas bougé ; c'est du désespoir que vous mangez !

Pourquoi avoir réveillé tout ça !

La merde, la pisse, les lumières au néon, c'est votre paradis mes p'tits cochons. Ah mes p'tits frères, moi, mes enfants, comment...

J'ai un mental d'acier tu sais Gaston, comme je ne vous mange pas je suis absoute.

À nous on nous a dit qu'y'aurait un paradis, j't'en fiche alors à toi je n'le dis pas.

La terre entière n'est qu'un cri de souffrance, étonne-toi après ça...

Tu hurles à la vie ; l'homme non, on l'a tué à p'tit feu, à l'étouffé, il est cuit, pas à point, n' s'intéresse à plus rien et regarde ses pieds s'il le peut si son bide n'est pas un abdomen hideux.

Mon p'tit frère, mon p'tit cœur, viens grouiner dans mon cou, tu renifles de bonheur, viens et j' te donn'rai tout.

Ah la vie, que tu m'es chère, je n'ai que toi, ta chaleur, ta souplesse, ta beauté, ta robustesse... qu'est ce qu'il leur a pris ? Tous ces meurtres, ces immolations, ces sacrifices, cette dénaturation, cette dureté inconsciente, ils se gavent, ils en crèvent, aussi mais ça n't'apporte rien.

Je t'aime, je vous aime, j'enrage, j'encrève.

Ils ne savent pas ta dignité ni ta chaleur ni ton intelligence, ils sont ignorants et ne recherchent rien ; c'est un péché.

Il n'y a pas d'paradis petit frère, il n'y avait que la vie, ils l'ont provoquée, ils l'ont empêchée et puis ils t'ont soulagé ; c'est l'enfer. L'enfer dont ils se repaissent, en rotant, en riant ; les mentaux lourds s'absolvent, arguant d' nécessité, les mentaux lèges s'exonèrent, manquent de nerfs et bouffent à satiété. Leurs merdes puent, polluent ; ils t'ont traité, traité !! Mal.

Viens, ils crèveront aussi mais ça n'me console pas. Mais je n'leur souhaite aucune autre torture que celle d'avoir compris.

Un vide froid dans leur ventre, un abîme et les poings qui se serrent en déchirant les paumes. C'est trop tard, bien trop tard. Un froid dans l' dos qui s'étire, les joues se creusent et leurs yeux hagards chavirent...



35 réactions


  • hunter hunter 12 juin 2015 12:28

    C’est juste une merveille ce texte !

    Merci... !

    Adishatz

    H/


  • Garance 12 juin 2015 16:22

    Alinéa


    Carrément sous le choc

    C’est le plus bel article qu’il m’ait été donné de lire ici

    Que vous écrire aprés çà ?

    Si ce n’est du fond du coeur ; merci

  • Passante Passante 12 juin 2015 18:14

    c’est l’autre versant,
    c’est comme une pyramide où plus on serait idiot et infantile et décidément con, plus on serait élevé en hiérarchie décisionnaire, une splendeur l’humanité, la honte, soon in a theater near you.
    nul doute que se jeter dans l’abîme c’est parier sur des ailes incomparables, qui viendront, mais c’est encore si loin, encore tant de noirceurs même insoupçonnées de nous autres, nous nous flinguerions tous sur l’heure si nous avions trois secondes de youtube sur ce que sera le dernier état de l’homme dans quelques siècles, déjà décennies - silence devant l’acte en cours, c’est un secret.


  • Fergus Fergus 12 juin 2015 19:27

    Bonsoir, Alinea.

    Superbe texte. Et tellement bien observé.

    A cet énorme détail près que ce ne sont plus des Gaston (ou des Eugène, ou des Léon) qui sont découpés, mis en sachets plastiques, puis mangés sans plaisir dans les cuisines du bon peuple. Et pour cause : enfermés entre des barres métalliques ou des murets de béton dans des univers concentrationnaires, les pauvres bêtes ne sont plus que des matricules et n’ont strictement aucun rapport avec la main (est-elle bien humaine ?) qui les parque ainsi et les engraisse avec une mixture dont il vaut mieux ne pas connaître tous les ingrédients. Ainsi va la vie moderne.

    Ces braves animaux (j’aime beaucoup les cochons) ont pourtant eu de lointains ancêtres qui se nommaient réellement Gaston (ou Eugène, ou Léon) et qui passaient la nuit dans leur soue en grognant de satisfaction dans leur sommeil après leur repas du soir fait d’une soupe de patates, de navets et d’avoine : le matin, réveillés par le chant du coq, ils sortaient sur le pré communal (en Auvergne, on appelle ce lieu « le couderc »), en quête de friandises déterrées ici, ou de châtaignes tombées là. Un pur bonheur, cette vie-là, pour Gaston (ou Eugène, ou Léon).

    Enfin, jusqu’au moment où, à l’automne, l’un de ces gaillards était choisi pour nourrir la famille du maître durant des mois grâce à sa viande salée, ses boudins, ses saucisses, et ses jambons mis à sécher dans la salle commune de la ferme, accrochés aux poutres du plafond, à côté du ruban tue-mouches et de la lampe à contrepoids. Mais avant de passer la lame sur le cou du « Moussu » (le Monsieur), au moins l’avait-on remercié avec déférence pour ses faveurs alimentaires à venir et en le priant sincèrement d’excuser cette mauvaise manière faite à sa personne.


  • marmor 12 juin 2015 21:15

    Ce soir, je n’ai pu m’empêcher de pleurer. J’ai ouvert un cercueil, il y avait trois cadavres à l’interieur. Trois pauvres bestioles, décapitées, qui baignaient dans un jus gras.... J’ai bouffé mes sardines, mais sans enthousiasme, en pensant qu’elles avaient été piègées dans les filets des marins, après avoir échappé aux albatros, aux dauphins et aux espadons.


  • bakerstreet bakerstreet 12 juin 2015 23:58

    Bien écrit, Alinea.

     Et en plus on sent qu’il y a de la chair et du cœur autour du gras. 
    Un texte que n’aurait pas pu écrire ce type qui s’est envolé sur deux réacteurs avec ses enfants, voir un match de foot pour leur montrer sa puissance imbécile.
    Un texte que n’aurait pas pu écrit ce type pervers qui s’est enfermé dans son cockpit baissant le manche à ballet pendant que 200 passagers emmenés à l’abattoir hurlaient !
    Des handicapés de la vie ! Nous leur devons les guerres, les boucheries en tous genres !
    Mais je parle trop d’avion. Retour au plancher des vaches, justement. Je me souviens du maquignon poussant les vaches hors du camion, s’engouffrant en beuglant désespérant sous les coups portés dans la cour du boucher. 
    C’était sur le chemin de l’école. C’est vrai on apprenait beaucoup de choses sur le chemin de l’école. Au moins autant que dedans !
    Je compte les gens qui auraient pu écrire ce texte et que j’ai lu. Colette, qui aimait les animaux d’une empathie sincère. Et puis Giono parce qu’il était pacifiste et n’aimait pas non plus la cruauté de la vie.
     Et peut être aussi Marylin après ou avant avoir tourné « les désaxés », cet amour qu’elle porte à l’ouest, à la légende des mustangs et de son bon cow boy au lasso. Sa déception quand elle apprend que les animaux capturés sont envoyés vers la boucherie. 
     


    • alinea alinea 13 juin 2015 00:17

      @bakerstreet
      En créant l’agriculture et l’élevage, l’homme a appris à tuer celui qu’il connaît, qu’il a nourri et protégé ; peut-être aimé. Mais cela n’est pas possible aussi il lui faut trouver des biais, ce subterfuge c’est : déshumaniser.
      À force il s’est déshumanisé. Je disais : choyer pour mieux trahir ; aujourd’hui on a tranché : on ne choit plus.


    • Fergus Fergus 13 juin 2015 09:21

      Bonjour, alinea

      « À force il s’est déshumanisé. »

      C’est vrai pour les éleveurs productivistes qui ne connaissent plus leurs animaux : ceux-ci sont une forme de matériau dont il faut tirer une rentabilité comme d’une pièce de bois ou de métal lors de l’usinage. 

      Mais cela reste faux de la plupart des éleveurs qui travaillent à l’ancienne : ils connaissent les bêtes individuellement, les nomment, leur prodiguent des soins. Et ce n’est pas sans une pointe de tristesse, voire de culpabilité, qu’ils les voient partir pour finir en filets, en pâté ou en saucisson.

      Mais il faut vivre, et le métier de ces gens respectueux de leur environnement et des êtres qui y vivent mène à cette fin depuis des millénaires. Par nos coutumes et nos habitudes alimentaires, nous sommes tous complices de l’abattage, c’est une évidence. Et, malgré la baisse sensible de la consommation de viande, il faudra sans doute des décennies pour faire évoluer notre mode de vie vers des pratiques végétariennes. Ce ne sera d’ailleurs possible qu’en éduquant dès leur petite enfance les gamins qui naîtront dans l’avenir.

      Somme-nous tous coupables ? Sans doute, car nous sommes attachés à une forme d’art de vivre assez largement basée sur la consommation animale. Mais ceux qui acceptent de consommer des animaux de batterie le sont à l’évidence plus que les autres car ils cautionnent un mode d’élevage barbare. Mieux vaut sans doute rationner ses besoins en viande de ce type en fréquentant de loin en loin des commerçants « éthiques » plutôt que continuer à faire vivre les filières les plus malsaines.

      Vaste débat...


    • bakerstreet bakerstreet 13 juin 2015 11:50

      @Fergus


      On ne peut que faire le parallèle entre ces immenses hangars où sont élevés les poulets en batterie, et autres cochons, se bouffant les uns les autres, rendus fous..Et le sort des prisonniers dans les stalags voués à la mort. Je ne parle pas qu’en terme de clivage, d’aveuglement, d’une population qui regarde ailleurs ( Charmant petit village tranquille du coté d’Auswitch) mais de la dimension économique tout aussi patente. ...Car cette affaire de camp de la mort était elle aussi une horreur économique, avec bilan comptable, projet. C’est l’économie débridée, asservie aux ambitions de certains qui est toujours le moteur de l’action ; nous n’avons pas besoin de manger de la viande tous les jours, nous n’avons pas besoin de manger plus d’un repas. Notre organisme n’est pas fait pour résorber ces excès. Cette époque n’a pas d’équivalence dans l’histoire humaine. L’homme est normalement fait pour jeûner sur plusieurs périodes dans l’année, sa biologie s’et suturée sur les époques de famine. 
      Mais faut bouffer, vous dit on ! Et surtout ne pas réfléchir, ne pas sentir, autant avec le nez qu’avec le cerveau. Et surtout avec le cœur ; 


    • philouie 13 juin 2015 12:36

      @bakerstreet
      A l’évidence, il y a un lien très direct entre les camps de la mort et la violence faite aux animaux : l’expression d’une violence inconsciente qui fuit la pleine lumière pour faire croire qu’elle n’existe pas.
      Son ultime avatar étant l’étourdissement de l’animal, pour qu’au moment de périr il ne souffre pas, nous gratifiant par là d’un certificat d’humanité.
       
      Mais que l’on en revienne à égorger de nos propres mains, les yeux dans les yeux, les bêtes que l’on souhaite consommer, et vous verrez que la violence faite aux animaux se réduira comme peau de chagrin.


    • alinea alinea 13 juin 2015 13:05

      @philouie
      C’est exactement pour cette raison qu’il y a tant de gens « anti corrida » ; et pas mollement ! Car c’est là qu’ils voient la barbarie. On n’en entend pas autant contre les « élevages » n’est-ce pas ?
      Pour la corrida, les armes de l’homme, banderilles et épée, sont considérées comme la preuve de son ignominie, jeu inégal,etc. C’est exactement , que je défends la corrida.


    • Fergus Fergus 13 juin 2015 13:17

      Bonjour, bakerstreet

      Entièrement d’accord sur tous ces points. Sur la barbarie de l’élevage industriel, j’ai moi-même souvent parlé d’« univers concentrationnaire ».

      Pour ce qui est d’un repas par jour, c’est grosso modo ce que j’ai fait durant toute ma vie professionnelle : un petit déjeuner le matin (très léger) puis un repas le soir, et rien le midi, temps que je mettais à profit pour me balader, faire des courses ou visiter des expositions.


    • Fergus Fergus 13 juin 2015 13:22

      Bonjour, philouie

      « que l’on en revienne à égorger de nos propres mains, les yeux dans les yeux, les bêtes que l’on souhaite consommer, et vous verrez que la violence faite aux animaux se réduira comme peau de chagrin. »

      Sans doute, mais parce que , dans les sociétés modernes, les hommes - dans leur écrasante majorité - ne sont plus en situation de produire eux-mêmes et d’abattre les animaux qu’ils consomment.

      Si tel était le cas, ils feraient probablement comme leurs ancêtres paysans : ils élèveraient, et le moment venu, ils tueraient de leurs mains les bêtes destinées à leur alimentation. Et cela non pour une question de violence intrinsèque, mais de nécessité alimentaire à leurs yeux.


    • Fergus Fergus 13 juin 2015 13:32

      @ alinea

      La corrida était, est, et restera (jusqu’à son extinction inéluctable) une pratique barbare, c’est indiscutable à mes yeux. Une barbarie faite d’une suite de tortures conduisant à la mise à mort d’un animal sans la moindre nécessité sociale autre que le plaisir pervers d’une minorité.

      Là où tu as raison, c’est de qualifier de barbares les conditions concentrationnaires d’élevage des animaux de batterie. Deux mots, « barbare » et « concentrationnaire » dont tu me concèderas que je les ai spontanément utilisés - je l’ai toujours fait - pour qualifier ces ignobles conditions de survie avant abattage.

      Mais au moins y a-t-il dans le cas de ces élevages industriels une finalité alimentaire. Or, la corrida n’a même pas cette excuse : elle n’est qu’un spectacle dégradant pour voyeurs aux douteuses motivations.


    • alinea alinea 13 juin 2015 13:33

      @bakerstreet
      C’est ça : de la barbarie pour rien, ou plutôt, si, pour nous faire du mal à nous aussi ! et c’est bien évident, sans parler d’harmonie paradisiaque, de tout ce qui est sur terre se dégage un « ordre » qui n’a rien d’arbitraire ; tout dégât causé par les uns ou les autres trouve conséquence utile.
      Sauf l’homme qui depuis les lumières, en plaçant au delà de tout la « culture », tombe dans l’arbitraire, de l’ignorance des lois qui régissent la vie sur la planète.Il ne peut donc plus s’y inscrire.


    • alinea alinea 13 juin 2015 14:20

      @Fergus
      Je sais bien que tu penses cela et je ne vais pas polémiquer !! mais le taureau est mangé, tu le sais ; c’est vrai que le taureau combat d’habitude contre un autre taureau, ou qu’il charge le cheval ou l’homme et là, le cheval et l’homme meurt ! C’est une bête de combat.
      Mais j’ai précisé je défendais la corrida ; je n’y reviens pas !!


    • Fergus Fergus 13 juin 2015 16:49

      @ alinea

      Je ne comprends ni ce ni ce sans liens. Mais je connais ta position et je la respecte car je sais qu’elle n’est pas liée à un plaisir sordide.


    • alinea alinea 13 juin 2015 17:38

      @Fergus
      Le « là » décrit ce que je dis à philouie, et le « où » aussi !
      Je ne défends pas la corrida comme le ferait un aficionado !!


    • philouie 13 juin 2015 17:47

      @Fergus
      Vous avez évidement raison : il y a un problème technique, moi qui habite en ville, je n’élève pas de poulets dans ma cour pour en faire mon repas du soir. j’achète ma viande toute tuée.
      Mais ce problème technique ne doit pas masquer le problème tout court qui est notre rapport pervers à la violence (et la je pense qu’Alinéa veut dire que la Corrida est moins perverse que de faire comme si notre violence envers les animaux n’existaient pas).
      Il y a la violence que l’on cache. Celle faite aux animaux, dans les conditions d’élevage, dans les conditions d’abattage, dans la surconsommation - surconsommation favorisée par le fait que la violence est masquée. mais celle aussi de nos guerres : guerres préventives, guerres humanitaires, défense de la liberté, de la démocratie, j’en passe et des mensonges et des meilleurs.
      il y a la violence que l’on consomme : au JT de 20h, dans les images de guerres. Il y a la violence que l’on fabrique : attentats made in holywood... etc
      et il y a la violence que l’on projette : les nazis ou les islamistes comme étant le summum absolu de toute barbarie.
      tout ça dans le but de demeurer bien innocent de tout crime. l’apothéose de cette hypocrisie étant bien sûr le défilé du 11 janvier : 4 millions d’innocents descendant dans les rues et s’autocongratulant de leur innocence toute renouvelée.
      mais la réalité est autre : les animaux subissent des conditions d’élevage comme jamais avant ils n’en avait connu. des espèces entières disparaissent. Nous fabriquons des armes et des munitions comme jamais le monde n’en a fabriqué. des armes et des munitions qui fatalement tuerons des vrais gens. Nous armons, finançons le terrorisme, nous ourdissons des guerres et mettons des pays à feu et à sang. Perversion et crimes , crimes et perversion.
      Que faire ?


    • bakerstreet bakerstreet 13 juin 2015 21:10

      @Fergus

      On connait les bienfaits du jeune...Indiscutables, qui renforcent les moyens de défense de l’individu, et de plus qui sont une arme contre tout un tas de pathologies : Rhumatismes, asthme ( 40 % seraient guéris après une cure) maladies inflammatoires, et même dépression)
      C’est d’ailleurs en validant une expérience concluante sur la maladie mentale, qu’un médecin russe, s’aperçu dans les années 50, que le jeune avait toutes ces fonctions positives. 
      Par la suite, en URSS, plusieurs cliniques du jeune se sont ouvertes, jusqu’à ce que cela devienne un pilier de la santé publique. 
      Validé bien sûr par tous un tas de tests scientifiques.
      Le jeune ne coûte rien et rapporte beaucoup. Voilà pourquoi on en parle si peu dans nos pays, où les labos font la loi. On préférera donc faire de la pub pour la consommation d’hamburgers, et autres saloperies qui doperont la vente de pilllules anticholestoriques, elles mêmes créant des pathologies à foison....
      On sait maintenant que le jeune, mettant les cellules en mode veille, est d’un apport positif avant les chimiothérapies cancéreuses, ( deux à trois jours de jeune, tout en s’hydratant beaucoup) car protégeant les cellules saines, et épuisant les cellules malades. Les effets secondaires sont très fortement diminués, et la chimio a beaucoup plus d’effet....

    • bakerstreet bakerstreet 13 juin 2015 21:23

      Alinea

      J’avoue que j’ai du mal à vous suivre dans vos passes de corrida ! 
      Logique boiteuse de défense : Comparer deux horreurs ( celle de l’enfermement, et celle de l’arêne) pour donner un sens à la seconde, n’est ce pas un sophisme ?
      Bon, c’est vrai que j’ai vu ce magnifique espagnol, muet, « Blanca Nieves », où la mise en image de la corrida, dans cette fable lumineuse, m’a ébloui. Mais tout tient au talent du réalisateur. 

    • alinea alinea 13 juin 2015 21:27

      @bakerstreet
      Oui je comprends !!
      J’ai dit tout ce que je pensais dans un article, c’est vrai que je ne vois pas pourquoi j’y reviens ; cela touche des zones très profondes en nous et voir traiter tout ça à la surface me hérisse à chaque fois ; je suis incorrigible que voulez-vous !


    • bakerstreet bakerstreet 13 juin 2015 21:31

      Mais je sais qu’on est victime de ses passions, et qu’il vaut mieux y succomber, sans vouloir être en règle avec sa logique interne, parfois trop intellectuelle, qui nous ferait agir et marcher comme un janséniste. 

      Pour ma part, bien que n’étant pas dupe du sport, et des enjeux, tout comme de la compétition imbécile, je continue à regarder tous les ans le tour de France, et serre le guidon de mon vélo de course, comme les cornes d’un taureau, comme l’adolescent que j’étais hier, un dossard plaque dans le dos, courant vers je ne sais quelle arrivée. 
      Et sait on après quoi on court dans l’arène, et ce qu’on applaudit, tant que nos sens et notre cœur sont toujours vivants. 
      C’est vrai je me laisse aller à mes passions, et donc m’aperçoit trop souvent que je suis un parfait hypocrite, quand je fais la morale aux autres.

    • alinea alinea 13 juin 2015 21:36

      @bakerstreet
       smiley !!
      enfin, pour moi la corrida est tout sauf une passion ! je ne l’aime pas et ne la suis pas, mais je la comprends et je la trouve belle dans notre monde de fou(rbe)s


    • bakerstreet bakerstreet 13 juin 2015 21:48

      Alinea


      c’est vrai qu’on achève maintenant les chevaux en douce. Orwell avait vu juste dans la ferme des animaux, avec ce pauvre canasson qu’une camionnette vient chercher, après qu’il se soit épuisé pour la grande oeuvre : L’enrichissement du capital. Les animaux ne sont plus que de la valeur ajoutée. 

      Jamais le sort des bêtes n’a été si honteusement indigne, et ouvert à toutes les prédations. A moyen age, époque que l’on dit barbare, tout ce petit monde, homme et animaux vivaient en meilleure intelligence. Les animaux migrateurs n’étaient pas inquiétés par les carabines, les poissons par les filets dérivants, les cochons même et les poules vivaient au centre de la cour de la ferme. 

      Heureusement, pour compenser, il arrive qu’une riche américaine, laissa son immense fortune à un caniche. 

    • alinea alinea 13 juin 2015 22:19

      @bakerstreet
      Exactement, les anciens ne savaient pas lire donc n’avaient pas lu la bible et n’avaient pas rencontré Descartes ; les bêtes, tous les enfants aiment, c’est une éducation qui les en éloigne ! à moins qu’elles ne deviennent pour eux le souffre douleur pour compenser d’en être un soi même !! mais cette manière de les chosifier ( au sens dénaturer), c’est de la connerie mâtinée de mort intérieure. Rien n’est vivant ni sensible pour le névrosé


    • philouie 14 juin 2015 01:01

      @alinea
      C’est Gide, peut-être, qui pensait que dans ses derniers instants, le lièvre poursuivi par le renard,prenait plaisir à chacun de ses sauts.


    • alinea alinea 14 juin 2015 09:30

      @philouie
      L’aboutissement de la course, sa perfection, sa conscience ; je crois que les animaux prennent plaisir à leur corps, parce qu’il est sain, parce qu’il est beau et .. ; performant !!
      Mais j’aime bien cette image d’habiter son talent d’une manière plus aigu quand il y a danger. Pour le lièvre qui file sans toucher terre, pour la biche ou le chevreuil qui vole par dessus les herbes ou les haies, cela paraît juste ; mais j’ai vu un jour un sanglier courir devant ma chienne, à une vitesse que je n’avais jamais imaginé possible, mais comme ses pas sont plus lourds courts et pressés, on se dit qu’il a vraiment chaud aux fesses !!


    • philouie 15 juin 2015 09:52

      alors effectivement, tout le monde ne peut pas égorger lui-même sa viande. il y a un problème technique.
      Mais que faire ?
      Alors à défaut d’assister à l’égorgement d’un mouton, peut-être qu’aller assister, une fois l’an, à une corrida, ce serait un commencement ?
       
      Ce n’est pas pour rien que Girard, dit de la religion qu’elle sacralise la violence.
      Mieux que la barbarie d’une violence inconsciente.


  • 6ber 6ber 13 juin 2015 08:38

    Bonjour Aline,
    Très joli texte de musique sérielle des mots digne d’un Schönberg ou d’un boulez.
    Néanmoins, dans ton dernier commentaire, sachant combien chaque mot a sa propre couleur, quel est le verbe employé dans l’expression « On ne choit plus » ?
    Est ce le verbe Choir ?
    Ou le verbe choyer ? Dans ce cas celui-ci doit s’écrire « On ne choie plus »
    Ceci pour la bonne compréhension du commentaire, ce qui n’enlève rien à ce très joli texte.


    • alinea alinea 13 juin 2015 10:18

      @6ber
      On ne choie plus, sommes nous déchus pour autant ; tout dépend à quelle position dans l’échelle de l’abjection on place la trahison !
      Il était tard et je m’étais juré de ne pas faire de commentaire ; je profite de celui ci pour vous dire merci à tous et vous donner une petite explication ;
      cette douleur là a été réveillée par un échange avec une femme que j’aime beaucoup ici et comme, sur ce sujet, je démolissais l’attitude de certains humains pourtant défendeurs de la bonne cause, elle m’a mise dans le sac des salauds ou des ignorants ; je n’ai pas été vexée, j’ai été blessée, et cette blessure a rendu ce que je ressens pour la condition des animaux impossible à ne pas dire...


  • Le p’tit Charles 13 juin 2015 08:49

    +++++
    l’Aigri-Culture..le « Foll de Chaillot » s’en occupe du haut de son incompétence..vaste terrain de jeux interdits ou les bêtes lesquelles au fait..sont poussé vers un destin tragique pour finir dans des petits sacs plastique (non recyclable) sut des étals de super-marché..remplis de poisons divers..nitrate et autre gâterie...et la meute de décérébrés font attroupement aux caisses pour se régaler de toute cette merde vendue comme consommable.. ?
    Ah..la nature mon bon...que c’est beau...respirer à plein poumon on vous tue à petit feu...


  • bakerstreet bakerstreet 13 juin 2015 21:18

    Le bilan carbone d’un type qui se goinfre de viande est équivalent à celui d’une Ferrari..


    .(Entendu ce jour où notre bon présidant est parti voir les 24 heures du mans..)

    Question:Quel est le poids de viande que Walls devrait bouffer, comme équivalence à sont voyage en avion falcon, pour aller voir la barca ?


  • jean dupondal 13 juin 2015 22:35

    Grosse connerie... Ce com ratisse large pour préparer une élection ?
    Chez nous veaux et cochons sont bichonnés, rien à voir avec ce discours débile.


Réagir