lundi 3 août 2015 - par Dwaabala

Grèce : Les Rêveries du promeneur solidaire

Chaque État membre est déjà obligé de soumettre à Bruxelles son projet de budget avant son examen par le Parlement national. Il s'agit maintenant (écoutez l'hypocrite Président de la République française) de centraliser le pouvoir européen pour vaincre les résistances des peuples ... C’est l’irruption de Syriza et la peur de la contagion qui ont poussé les dirigeants européens à relancer ce débat. Seuls les moyens institutionnels manquent encore pour faire passer ce projet de traité. À leurs méninges !

Ce qui donne le temps de réfléchir un peu sur les évènements en cours.

Le remboursement d'une dette nationale signerait l'arrêt de mort du créancier. La dette nationale n'a pas à être remboursée, sauf à ses marges pendant qu'elle continue à croître.

Elle est un instrument de ponction du capital financier sur le produit du travail et le patrimoine de la Nation.

La créance est un capital argent qui, s'il était remis aux mains du créancier, révèlerait sa nature virtuelle et ne saurait où s'employer.

La dette française, dont le versement des intérêts constituent le premier poste budgétaire de la Nation, il ne faut jamais l'oublier, est exactement de même nature que celle de la Grèce.
Seules les proportions par rapport aux moyens de l'État diffèrent.

En Grèce ces proportions sont telles qu'elles font assister au passage dialectique de la quantité à la qualité : elles entraînent la mise en évidence de la perte de sa souveraineté nationale et sa soumission au pouvoir des capitaux français et allemands qui détiennent la faculté de la pousser à la ruine complète.

L'exigence de Syriza de la restructuration de la dette est donc bien la seule voie possible.

Avec les nouveaux prêts qui lui sont accordés la Grèce espère tenir jusqu'à cette échéance, celle de la restructuration. 

Restructuration promise qui, si elle était respectée, ce qui n'est rien moins que certain compte tenu des expériences passées sur la crédibilité de la parole des créanciers, lui permettrait de voir le bout du tunnel. 

C'est tout ce que le référendum a permis à la Grèce d'obtenir dans sa convocation devant ses créanciers : des prêts pour tenir dans l'immédiat et une promesse de restructuration. C'est tout, mais ce n'est pas rien.

L'avenir dépend maintenant essentiellement de conditions extérieures à la Grèce.

En dehors de circonstances ultérieures imprévisibles, telles qu'une crise du système tout entier, cet avenir dépend maintenant de la pression que les forces solidaires, celle des peuples, seront capables d'exercer sur leurs propres dirigeants face au fléau actuel de l'endettement des États, le principal outil de leur soumission volontaire au capital financier.



21 réactions


  • MagicBuster 3 août 2015 14:09

    Est-ce que ça coutera aussi à la majorité des Français qui a voté NON en 2005 ?


  • Dwaabala Dwaabala 3 août 2015 15:18

    Ce n’est pas parce qu’on ne connaît pas l’histoire de son propre pays qu’on peut dire n’importe quoi.
    Sans remonter à la domination romaine qui découpa la Grèce en plusieurs provinces pour plusieurs siècles, la domination ottomane sur la Grèce s’étendit de la prise de Constantinople (1453) jusqu’en 1830


  • Dwaabala Dwaabala 3 août 2015 15:22

    Ce qui coûte pour le moment à la majorité des Français, c’est que leur contribution fiscale part pour les trois quarts dans le service des intérêts d’une dette qui n’est pas la leur.


    • Dwaabala Dwaabala 3 août 2015 16:08

      @oncle archibald
      Le fait de contracter la dette n’a pas servi les couches populaires du peuple français sous la forme d’investissements productifs, ni d’hôpitaux, ni de services publics, ni ceux des peuples satellites d’Afrique noire, c’est tout le contraire.
      C’est dans cette mesure que la dette dont il sue les intérêts n’est pas la sienne.
      Tous ces capitaux lui sont passés sous le nez au profit des intérêts de grands groupes et de la finance, et peuvent d’ailleurs avoir servi à leur tour à créer la dette grecque.
      Le fait que le pouvoir politique, quelle que soit la forme constitutionnelle qu’il revêt, soit celui des grands commis de la finance ne se discute même plus.
      De ce point de vue les lignes ont commencé à bouger en Grèce, car on ne peut dire la même chose du gouvernement Syriza. D’où le soutien que je lui apporte dans la mesure de mes modestes (parce qu’individuels) moyens.


    • Dwaabala Dwaabala 3 août 2015 17:53

      @oncle archibald
      Nous sommes en pleine démocratie, la démocratie bourgeoise.


    • Dwaabala Dwaabala 3 août 2015 20:57

      @oncle archibald Vous affabulez.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 3 août 2015 21:47

      @Dwaabala
      Vous racontez un peu n’importe quoi quand même...La dette a servi à payer les fonctionnaires français, à financer les Collectivités locales, les routes etc. Là n’est pas le problème. Ce n’est pas l’usage qui pose problème, mais de savoir par qui est créée la monnaie, avec ou sans intérêts ?


      Depuis 1801, la création monétaire en France était faite par la Banque de France. L’Etat empruntait à taux 0% à la Banque de France. La dette publique est née au détour des années 80, puis avec l’article 123 du TFUE, qui interdit cette pratique, et impose d’emprunter aux banques avec intérêts.
      Ce que nous payons, ce sont les intérêts de la dette, dont voici l’évolution.

      Explications en 10 minutes sur la différence entre la monnaie-dette et la monnaie centrale.

      Syriza ne fait peur à personne, ses dirigeants n’ont jamais proposé la sortie de l’ UE et de l’euro, et encore moins de l’ OTAN. C’est pourtant la sortie de l’ UE, avec la souveraineté retrouvée, qui lui permettrait de revenir aux emprunts à taux 0% à sa Banque centrale, ce qu’aucun plan de la Troïka ne lui proposera jamais.

      Tout ce qui est dans les tuyaux, c’est un allongement des délais et/ou une baisse des taux d’emprunts, mais certainement pas des taux 0% comme pourrait le faire sa Banque Centrale. Syriza avec Tsipras, a trahi le non des Grecs au referendum, c’est un euro-atlantiste du même genre que Hollande, « l’ennemi de la finance ». Mes condoléances au peuple grec.

    • Dwaabala Dwaabala 4 août 2015 00:53

      @Fifi Brind_acier
      Au cours de ces dernière décennies la dette a augmenté pendant que le pays perdait sa structure industrielle, que l’état privatisait des secteurs entiers du service public, c’est ce que vous appelez payer les fonctionnaires ? Que les quartiers populaires, malgré les politiques de la ville successives, en sont au point de créer un profond malaise social. C’est ce que vous appelez pour le pays profiter de la dette ?
      Je vous laisse à vos élucubrations hors sol.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 4 août 2015 09:41

      @Dwaabala
      Élucubrations vous même ! Vous mélangez tout.
      La dette est due aux emprunts avec intérêts aux banques privées : article 123 du TFUE. Evidemment que ces 50 ou 60 milliards par an seraient mieux dans la résolution des problèmes sociaux, vous enfoncez des portes ouvertes !

      1- La fin de l’industrie française est liée aux décisions européennes, en supprimant les quotas qui protégeaient certaines industries des importations à bas coût, comme le textile.

      2- Elle est la conséquence de l’article 63, qui a supprimé le contrôle des mouvements de capitaux, qui sont partis s’investir ailleurs, délocaliser dans des pays à bas coût. Ou qui sont venus acheter, puis siphonner les entreprises françaises, comme Mittal avec Arcelor. Sans qu’aucun gouvernement ne puisse s’y opposer.


      3- Elle est la conséquence de l’ouverture des frontières à la mondialisation par les Traités européens, qui a mis chaque salarié en concurrence avec les autres européens, et avec les salariés du monde entier.

      Vous ne savez rien sur les Traités européens, vous ne connaissez rien aux questions monétaires, vous n’avez pas le début d’une connaissance en économie, mais vous insultez ceux qui vous expliquent. Vous êtes le prototype de l’inculte de Gauche décrit par Carlo Cippola !



    • izarn izarn 4 août 2015 10:17

      @Dwaabala
      ....Les 3/4 ? Il ne faut pas quand meme exagerer. Déja 1/4 c’est énorme.

      Le budget de la dette dépasse le budget de la Défense Nationale, et va bientot atteindre le budget de l’Education Nationale...
      Rien que pour ça, la France devrait quitter l’euro, car sinon elle va à sa perte, comme en 1940 devant les panzers divisions du IIIieme Reich.
      Et la trahison des notables : Hollande=Daladier,Pétain, Giraud, Weygan, etc...
      Si cela continue, nous n’aurons plus qu’à voter FN....
      Par obligation, devant le désastre.





    • Dwaabala Dwaabala 4 août 2015 11:22

      @izarn
      La charge annuelle des intérêts de la dette : aujourd’hui plus de 50 milliards d’euros annuels (pour une dette publique qui s’élève à un peu plus de 1.900 milliards) soit le troisième poste de dépenses de l’Etat avec plus de 14,2% de son budget, soit encore un montant proche du produit de l’impôt sur le revenu.

      http://www.slate.fr/tribune/86431/dette-publique


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 4 août 2015 12:41

      @Dwaabala
      Je suppose que vous ne voulez pas sortir de l’ UE ?

      Donc, on garde l’article 123 du TFUE, qui impose aux Etats d’emprunter avec intérêts aux banques.
      Et on garde aussi tous les articles des Traités qui vont liquider l’industrie, l’agriculture, les services publics, la sécurité sociale, le SMIC, les CDI, les retraites par répartition etc 


  • Xenozoid 3 août 2015 15:40

    c’est ce qu’il se passe quand tu laisses les professionel(le)s prendre le pouvoir,c’est le plus vieux metier du monde,

    L’avenir dépend maintenant essentiellement de conditions extérieures à la Grèce.

    En dehors de circonstances ultérieures imprévisibles, telles qu’une crise du système tout entier, cet avenir dépend

    de circonstance(s) imprévisible(s)

    On ne peut pas vivre éternellemen
    t

    ahahahahah
    ahahahahaha


    • Dwaabala Dwaabala 3 août 2015 20:19

      @Xenozoid
      Rire d’outre-tombe ?


    • Xenozoid 3 août 2015 21:12

      @Dwaabala
      ya tellement d’evidences que je sait pas oú commencer

      Nous critiquons les actions de ceux qui actent dans le grand décor du pouvoir et de leurs effets sur la société, nous attaquons l’ignorance et la cruauté, mais rarement la question de savoir ce que nous acceptons comme « moralité ». Se pourrait-il que cette « morale », par laquelle nous pensons pouvoir juger leurs actions, est donc liée à la-même chose qui doit être critiqué ?
      Sommes-nous peut-être simplement en train d’accepter leurs valeurs et de transformer ces mêmes valeurs contre eux, plutôt que de créer nos propres normes et/ou valeurs ?


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 août 2015 11:10

    La dette française, dont le versement des intérêts constituent le premier poste budgétaire de la Nation, il ne faut jamais l’oublier.

    Pas le 1er, le 2e ou 3e...


  • lsga lsga 4 août 2015 17:27

    ils vont obtenir la restructuration, cela ne fait aucun doute.
    la bonne nouvelle : c’est qu’ils n’auront pas éteint le feu révolutionnaire, qui pourra se propager à toute l’Europe, sous une forme plus corrosive que de parti Keynésiens qui font la manche devant la BCE. 


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