lundi 7 août 2017 - par Clark Kent

Iran : Théocratie et simulacre de démocratie

Le 19 mai dernier en Iran, le président Hassan Rouhani a été réélu pour un deuxième mandat, un résultat qui convient bien au régime théocratique de Téhéran.

En fait, l’ensemble du spectacle électoral a été soigneusement géré par l'État, aussi bien pour la présentation des candidatures que pour les débats télévisés d'une campagne qui n’a duré que trois semaines. Pourtant, nos journaux et médias ont présenté ces élections comme un exercice de démocratie dans lequel les « réformateurs » auraient gagné de façon décisive.

En Iran, la théocratie ne base pas sa légitimité sur les urnes, mais elle encourage la participation populaire aux élections pour signifier au monde extérieur que le peuple iranien approuve ses oppresseurs religieux.

Dans le système iranien, seul le puissant « Conseil des Gardiens » peut valider les candidatures à la présidence. Le conseil est placé sous l’autorité du chef suprême religieux (l’équivalent du pape pour les chiites), l'ayatollah Ali Khamenei, ce qui permet à la théocratie au pouvoir de contrôler le processus « démocratique », qui n’est en fait qu’une mascarade : le candidat au pouvoir exécutif est soigneusement sélectionné par le régime clérical dont le premier critère est la garantie que l’intéressé possède les qualités clés pour assurer la survie du régime lui-même.

Deux facteurs principaux déterminent ces critères de sélection :

  • D’une part, la menace sur la République islamique d'Iran à l'échelle internationale, en raison de sa politique étrangère, est réelle. Les actions diplomatiques hostiles de l'administration américaine, l'Arabie saoudite, la Turquie et Israël en sont des exemples récents. Le candidat doit montrer qu’il est prêt à tenir le cap quelle que soit la météo.
  • D’autre part, le niveau de mécontentement interne en raison de la dégradation de la situation socioéconomique au sein du pays, conjugué à une dégradation des conditions de vie de la population s’aggrave. Le régime attend du candidat qu’il contrôle le mécontentement croissant sans changer la politique économique obsolète du pays.

Présenté comme « réformateur » par la presse occidentale dominante, Rouhani a en fait déjà assuré un mandat de quatre ans sans faire quoi que ce soit pour répondre aux exigences économiques les plus élémentaires des travailleurs pauvres. L'injustice sociale, le chômage, la pauvreté absolue, la dégradation de l'environnement, l'oppression subie par les femmes et la répression massive de toute forme d’opposition ont caractérisé son premier gouvernement. Il n'a rien fait pour soutenir le développement des syndicats ni pour faire progresser la condition des femmes dans la société iranienne. Ses politiques économiques d’inspiration néolibérale ont été synonymes d’inflation et d’augmentation du taux de chômage.

Malgré cela, Rouhani a été « reconduit » dans ses fonctions. Il ne s'est pas présenté comme celui qui soulagerait la misère des Iraniens, mais comme l'homme qui a mis fin aux sanctions internationales. L'accord passé avec les Etats-Unis et l’UE implique que les sanctions internationales soient adoucies en échange de l'acceptation par l'Iran du contrôle strict de son programme d'énergie nucléaire.

Si Trump ne s’est jamais caché d’être un adversaire de cet accord avec l'Iran depuis la période qui a précédé son élection en novembre dernier (malgré une résistance forte des alliés UE-USA), cela ne signifie pas pour autant qu’il soit favorable à un rapprochement avec ce pays, comme l’a montré son discours en Arabie Saoudite lors de sa première visite, mais simplement qu’il regrette la levée des sanctions.

La liste des candidats à l'élection du 19 mai ne comportait pas de représentant d’une quelconque opposition dont les forces sont interdites et régulièrement réprimées (le Parti communiste iranien de Tudeh continue de fonctionner dans la clandestinité depuis 1983, lorsque le régime théocratique a arrété et/ou exécuté ses principaux dirigeants). Pour donner une illusion de concurrence et jouer la tactique du « repoussoir », le « Conseil des Gardiens » a lancé un candidat rival en la personne de l'ayatollah Ebrahim Raisi, connu pour sa participation à l'exécution d'environ 5 000 prisonniers politiques pendant l'automne 1988. Mais les atouts de Rouhani étaient déjà sur le tapis de jeu. C’était en réalité le seul candidat soutenu par les dirigeants iraniens qui souhaitent poursuivre la normalisation des relations diplomatiques et de la coopération avec l'UE et les États-Unis et donc d'éliminer une menace existentielle immédiate pour sa survie.

L’administration de Rouhani repose sur une équipe de technocrates islamistes plutôt compétents dont plusieurs ont fait leurs études au Royaume-Uni et aux États-Unis, ce qui les positionne favorablement pour suivre le processus de détente.

En l'absence de partis politiques d'opposition et avec l’interdiction des syndicats par le régime islamiste, le programme néolibéral de Rouhani n'a été ni présenté ni examiné. Sa rhétorique réformatrice a été suffisamment diffusée pour attirer les électeurs opposés à l'intégrisme pur et dur de Raisi. Mais, si Rouhani est présenté comme « réformateur », on ne doit pourtant s’attendre à aucun changement significatif dans l'économie politique du pays mais seulement à des ajustements esthétiques de la gestion comptable.

Rouhani a été considéré comme l’élément le plus sûr dans le climat turbulent du Moyen-Orient, et toutes les factions apparemment concurrentes s'uniront pour conforter le pouvoir du candidat choisi grâce au recours à la technique du « vote utile » et au bulletin de vote « cosmétique » pour éliminer l’épouvantail de service.

Vous avez bien lu : cette stratégie électorale se passe en Iran et pas ailleurs. La présentation partiale des médias ne concerne que l’Iran. Ailleurs que dans les théocraties, ce schéma serait aussitôt « repéré et traité », comme ceux qui ne sont pas Charlie.



27 réactions


  • antiireac 7 août 2017 15:46
    Iran : Théocratie et simulacre de démocratie
     sauf pour les gogos de ce fil.

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 7 août 2017 16:05

      @antiireac

      apparemment, y’en a qui couinent !
      j’aimerais connaitre leurs arguments.

    • Bob dit l'âne Bob dit l’âne 7 août 2017 16:29

      @Jeussey de Sourcesûre, remplacez Iran : Théocratie et simulacre de démocratie par France : Théocratie et simulacre de démocratie et vous avez tout bon...


      Vous jugez les Iraniens comme un larbin de la C.I.A ou un B.H.L entarté...
       Et en France on en est ou depuis 1969 !? On remplace le pantin des Rothschild par un autre pantin des Rothschild depuis 48 ans dans une chimère de démocratie, en faisant croire aux électeurs quand votant on peut changer la donne...


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 7 août 2017 16:36

      @Bob dit l’âne

      « remplacez Iran : Théocratie et simulacre de démocratie par France : Théocratie et simulacre de démocratie et vous avez tout bon... »


      c’est bien le sens de la conclusion de l’article, sauf qu’il ne faut pas retirer du titre le mot « Iran », seulement ajouter « et France », et mettre « théocraties » au pluriel, puisque Jupiter est dieu (le nom de Jupiter en grèce est « Zeus », le même mot que « théos » qui signifie « dieu » en grec ancien - « deus » en latin)

    • antiireac 7 août 2017 16:40

      @Bob dit l’âne
      Si on n’est pas content de notre démocratie on fait les valises et on s’expatrie en corée du nord par exemple où vous serez accueilli à bras ouverts dans l’un de nombreux camps de concentration.


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 7 août 2017 16:47

      @antiireac

      n’en voilà une répartie qu’elle est imparable !

    • Bob dit l'âne Bob dit l’âne 7 août 2017 16:54

      @Jeussey de Sourcesûre


      Je suis en parfaite adéquation avec votre conclusion Jupitérienne, on peut donc être d’accord sur certains faits.

      Cordialement à vous. 


    • Bob dit l'âne Bob dit l’âne 7 août 2017 17:02

      @antiireac


      Vous devez me confondre avec un certain Alain Soral...

      Au niveau de votre argumentaire, il est d’une médiocrité sans nom...
      Mais pas de surprise venant de votre part, nous somme habitué.

    • antiireac 7 août 2017 17:19

      @Bob dit l’âne
      Pourquoi vous connaissez un meilleur endroit que l’irremplaçable corée dunord où vous pourrez tous le jour rendre hommage au chef de ce pays tout en recevant votre ration quotidienne des coups de pieds au cul.


  • Carte Senior Carte Senior 7 août 2017 16:49
    Bonjour,
    Lorsque vous écrivez au sujet du « guide suprême de la révolution » : l’équivalent du pape pour les chiites, je pense que vous faites erreur. En effet, bien que le chiisme dispose d’un clergé séculier, il ne dispose pas vraiment d’autorité religieuse telle que l’est le pontife romain des catholiques. On a souvent comparé Qom au Vatican, entité temporelle d’État en moins, probablement plus par assimilation phonétique de Qom à Rome. Mais, depuis la révolution islamique et le magistère de Khomeiny, les divisions et contradictions connues au sein des Hodjatoleslams et Ayatollahs (notamment fonction politique institutionnelle ou non du chiisme), on s’est rendu compte que d’autres ayatollahs et mollahs avaient une grande influence, soit strictement religieuse, soit religieuse et politique (par exemple en Iraq ou au Liban).

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 7 août 2017 16:56

      @Carte Senior

      Oh, vous savez, l’autorité du pape n’est plus ce qu’elle était non plus. L’église catholique romaine a aussi ses dissidents, son clergé intégriste et ses archevêques progressistes !

      Mais vous avez raison : la comparaison est abusive. Elle n’avait comme but que de rappeler l’existence d’un clergé qui n’existe pas dans les autres « communautés » de l’Islam et il faut s’en tenir à ça.     !

  • JP94 7 août 2017 16:50

    Je pense que vous présentez les choses posément, en évitant les élucubrations occidentales diabolisant l’Iran comme « régime opposé aux Etats-unis » - contrairement aux monarchies héréditaires du Golfe. Comme vous le dites, la question sociale est la plus importante.


    Le problème est, pour moi, de l’ordre de la Lutte des classes. Il y a une oppression sociale terrible en Iran et pour maintenir la pression populaire à vivre mieux, la solution a été cette théocratie, à tel point qu’en Occident, on n’imagine pas un autre Iran.
    On oppose le Shah, laïque allié des Etats-unis et aux valeurs occidentales à ce régime islamique.

    Mais l’Iran a une très longue civilisation, une culture dont peut-être la force reste souterraine encore et qui n’est pas islamique ni capitaliste.Et d’ailleurs l’Iran est capitaliste.

    Et justement, l’Iran, après guerre a connu une période faste, de grande libertés démocratiques et populaires, où les femmes n’étaient pas voilées, étudiaient ... c’était la période de Mossadegh.
    Et qui a détruit tout cela ? les Etats-unis naturellement, qui au fond préfèrent mille fois les ayatollah que les Mossadegh, et ont assis le dictateur Shah Reza sur le trône, sa femme faisant la une de notre presse people, tandis que ses ministres sinistres, à l’aide de la Savac remplissaient les prisons. Ce n’était pas islamique, mais c’était tout aussi répressif.

    D’après certaines lectures, au moment où Khomeini, qui vivait en France, a récupéré le pouvoir, le Shah, contraint par la poussée populaire, projetait une réforme agraire...
    Et qui était le plus grand propriétaire terrien, exempté d’impôts ? les religieux ...Pour eux, pas question de se laisser déposséder ...

    Les exilés iraniens ici sont dans des camps opposés ( et j’en connais) : les communistes et les partisans du Shah. Ils ont un ennemi commun, mais ça ne suffit pas à s’unir !

    On n’imagine pas du tout la condition des opposants politiques ( communistes ) au régime : j’en ai croisé : il faut s’imaginer des résistants sous l’Occupation pour se faire une idée. Vie clandestine, et la Police qui traque. Tous les opposants ne vivent pas dans des salons londoniens affrétés par la CIA ...

  • sls0 sls0 7 août 2017 16:58

    Sans entrer dans l’idéologie.

    La transition démographique a commencé au moment de la révolution.
    Pour rappel une transition démographique c’est une femme qui a un niveau éducatif et la liberté de décider pour ses grossesses.
    Lors de la fin des sanctions il a eu une étude économique sur Blomberg. On se posait la question si l’Iran était équipée au niveau diplômes pour recevoir le choc tecgnologique.
    Aucun problème et 55% des universitaires étaient des femmes.
    Ces deux exemples ne me font pas penser à de l’obscurantisme.
    Moi aussi ce coté théocracie, gardiens de la révolution me dérangeaient. Mais les chiffres sont là.
    Ca l’air de fonctionner.

  • leypanou 7 août 2017 19:56

    L’injustice sociale, le chômage, la pauvreté absolue, la dégradation de l’environnement, l’oppression subie par les femmes et la répression massive de toute forme d’opposition  : on a l’impression de lire la propagande assénée par les msm pour les pays non amis.

    A part que les femmes sont obligées de porter leur tenue bizarre, je n’ai pas l’impression qu’elles soient si opprimées que çà, déjà qu’elles peuvent occuper toutes les fonctions, faire des études, etc, etc.

    Les sanctions contre l’Iran n’ont pas arrangé la vie des Iraniens, mais c’est exagéré de parler de pauvreté absolue.
    Rouhani n’est pas maltraité par les msm ici car il est un peu comme le Boris Eltsine de l’Iran : si la volonté de « singer » l’Occident et de s’intégrer continue, ce sera fini de la culture iranienne et sa vassalisation sera actée..

    La politique de la porte ouverte de Rouhani et de ses conseillers formés en Occident -c’est un peu comme les intégrationnistes-européistes de Dmitri Medvedev en Russie- est la meilleure recette pour l’endettement, la désindustrialisation et la dépendance (cf Ismael Hossein Zadeh dont je partage l’analyse).


    • antiireac 7 août 2017 20:13

      @leypanou
      A part que les femmes sont obligées de porter leur tenue bizarre, je n’ai pas l’impression qu’elles soient si opprimées que çà


      Heureusement que ce n’est qu’une impression...
      Les individus de ton genre ceux qui sont convaincu parce que ils ont une impression
      portent une lourde responsabilité sur l’oppression de femmes de ce monde.
      Et ce n’est pas parce que elles ont certains droits qu’on peut se permettre de bafouer leur intégrités en affirmant n’importe quoi. 

    • leypanou 7 août 2017 21:01

      @antiireac
      qu’on peut se permettre de bafouer leur intégrités  : en quoi leurs intégrités sont bafouées ? Les femmes iraniennes ne sont pas plus opprimées que les hommes.
      C’est encore cette « Prix Nobel de la Paix » -beaucoup de Prix Nobel de la Paix sont bidons, Obama étant l’exemple type— qui te fait écrire cela : gobe la propagande des msm (ou encore cette soi-disante femme qui allait être lapidée).


    • antiireac 7 août 2017 21:26

      @leypanou
      Il y a beaucoup de choses qui sont bidonnées selon toi.

      Un conseil ne reste pas en France
       barre toi dans un pays à la dictature pure et dure
       ou les élections n’existe pas un paradis quoi.
      Tu pourras enfin respirer.

  • popov 8 août 2017 03:05

    @Jeussey de Sourcesûre

    Tous les régimes du monde se ressemblent et copient les uns sur les autres les techniques qui marchent pour enc... leur peuple, puis s’accusent mutuellement d’utiliser ces techniques.

    C’est un peu comme le vin des grandes surfaces. Qu’il soit français, chilien ou australien, avec les méthodes de production standardisées, il y a de moins en moins de différences.


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 août 2017 09:46

    « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».


    Emmanuel Macron, dans sa première vie, avant qu’il se réincarne en Jupier.

    • JP94 8 août 2017 12:17

      @Jeussey de Sourcesûre

      En fait il a pompé (en usant de la forme négative) sur le Secours populaire dont la belle devise est : 

      «  Tout ce qui est humain est nôtre »

      Venant du SP, c’est plus crédible, Julien Lauprêtre, le secrétaire général ayant été le dernier résistant a avoir vu vivant Manouchian, dont il partageait la cellule à la veille de son exécution, 
      On imagine mal Macron en héros de la Résistance à 15 ans... 

      Noter que la devise des Echecs est « Gens una sumus » ( nous sommes une seule famille), enfin en 14, ou depuis, ça n’a pas toujours été vrai !!

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 août 2017 12:25

      @JP94

      il a surtout pompé sur Sénèque !

  • JBL1960 JBL1960 8 août 2017 11:52

    @ JdS : En fait, l’ensemble du spectacle électoral a été soigneusement géré par l’État, aussi bien pour la présentation des candidatures que pour les débats télévisés d’une campagne qui n’a duré que trois semaines.

    Tout est contenu dans cette phrase et cela prévaut pour tous les États, oui, absolument !
    Même si Washington a déclaré la guerre aux Gardiens de la Révolution (en même temps ils ne savent faire que cela, comme le dit Kissinger : L’idée de dominer le monde est dans l’ADN des États-Unis).

    Comme l’analysait, fort bien, Gustav Landauer en 1910 dans ; De faibles hommes d’état, un peuple encore plus faible ! Nous ne sommes en rien concernés par la politique d’État.
    Les masses ne comprennent pas encore qu’elles doivent fuir l’État et le remplacer, qu’elles doivent construire une alternative. Ceci n’est pas seulement vrai en Allemagne, c’est aussi le cas dans bien des pays. En totalité ICI.
    Et oui, refiler les clés de nos vies à Jupiter, Mercure, Hermès ou tout autre barbu c’est renoncer a semer soit même les graines du futur...


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 août 2017 12:36

      @JBL1960

      les Iraniens ont quand même été privilégiés : ça n’a duré que trois semaines !
      Aux Etats-Unis et en France, on pratique l’acharnement thérapeutique !

  • alinea alinea 9 août 2017 00:23

    Oui mais avant, Mossadegh, puis le shah, vous vous souvenez ?
    En cherchant, sans y prendre trop de peine, on tombe toujours sur la CIA.
    Pour ma part, je m’abstiens de tout jugement ! la démocratie à laquelle j’ôte sa majuscule, c’est des peuples qui ne se mêlent de rien ou peu à pas grand chose, et des des élus qui font ce qu’ils veulent.
    (En aparté, en fait je venais pour autre chose ; il y a un an exactement, vous me disiez chercher un bandonéon diatonique ; vous l’avez trouvé ?)


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