L’affaire Woerth/Courroye ou Courroye/Woerth
C’est au détour d’un livre consacré à Nicolas Sarkozy et la justice, où l’on y voit un futur sécuritaire à donf, peines aggravées, taule et compagnie, qui dans son temps d’avocat aimait la crapule et aimait surtout les défendre et obtenir des sursis (Au début des années 80, Nicolas Sarkozy défendait des trafiquants, des voleurs à la tire et « avait plaisir à le faire », selon son avocat et « ami de trente ans », Me Thierry Herzog. Au prétoire, le jeune avocat ferraillait ferme pour qu’ils obtiennent du sursis), que l’on découvre une information qui frôle le scandale ou bien qui est un scandale grandeur nature, c’est selon, en tout cas qui mérite un approfondissement tant médiatique que judiciaire.

C'est dans Le Justicier, enquête sur un Président au-dessus des lois » de Dorothée Moisan, qui est sorti hier aux éditions du Moment que Rue89 nous apprend ceci : Ou le célèbre Philippe Courroye, dont Dorothée Moisan révèle qu'il a sollicité en 2007 une intervention d'Eric Woerth pour se faire rembourser un déménagement de quelques milliers d'euros… ce qui n'a pas dû l'aider à enquêter sur les liens de Woerth Eric avec la famille Bettencourt, en tant que procureur de Nanterre, l'été dernier.
Cette information n'est pas rien. Nous savions déjà que Courroye aurait dû se dessaisir par simple déontologie ayant été cité nommément dans les enregistrements du majordome dans l'affaire de la veuve dorée maintenant réconciliée. Cette information nous rapportant comme quoi il avait sollicité Woerth en 2007, alors ministre du budget, afin de se faire rembourser le coût de son déménagement devait lui imposer également de se dessaisir du volet Woerth.
Quelques questions :
- Ce remboursement est-il légal ?
- Jusqu'à quel montant un remboursement peut-il avoir lieu s'il est légal ?
- Pourquoi solliciter le ministre du budget si c'est légal et automatique ?
- A-t-il eu satisfaction ?
- A la suite de cette intervention n'est-on pas légitime à se poser la question de la collusion de Courroye et Woerth quand on voit non seulement le traitement de Woerth (il n'est pas convoqué on se déplace à son minsitère, on ne fait aucune perquisition, on ne le convoque pas une seconde fois alors que Maistre l'a été fin aout 2010 pour des documents sur sa légion qui implique directement Woerth, documents en la possession de Courroye, qualification non de trafic d'influence actif mais passif pour l'Immaculé et actif pour le Maistre etc…) mais que l'on découvre cette intervention ?
- Ne doit-on pas faire une enquête sur cette affaire tant au niveau de Courroye et d'en tirer les conclusions disciplinaire et judiciaire qu'il faut, que du côté de Woerth afin de voir si à nouveau il n'y a pas là du trafic d'influence ?
Il est vrai que l'ami Woerth est de tous les coups. Tiens encore une petite affaire le concernant. C'est tout chaud (Le NouvelObs) : Quand Eric Woerth et Frédéric Mitterrand se mouillaient pour l’Île de la tentation
Dans ce document, une lettre donc, adressée au président du Syndicat des Producteurs et Créateurs d’Émissions de Télévision (SPECT), les deux ministres assurent leur destinataire de leur approbation d’ “une charte des participants aux émissions de télévision” signée par ce même syndicat ainsi que par Endemol France et TF1 Production (entre autres sociétés). Or cette charte stipule que les producteurs “ne s’engagent à ne verser aux participants et à ne prendre en charge aucune indemnisation et frais en contrepartie de leur participation au programme autre que la remise de dotations, cadeaux, gains de jeu, accès à une opportunité et/ou frais de transport, de nourriture et/ ou d’hébergement engagés du fait de leur participation au programme, sur présentation de justificatifs.”
En d’autres termes, les deux ministres trouvent parfaitement normal qu’aucun contrat de travail ne lie les candidats aux sociétés de production. C’est d’autant plus surprenant qu’à l’époque où la missive bi-ministérielle est rédigée “la cour de cassation avait déjà validé (en juin 2009) la jurisprudence selon laquelle la participation d’une personne à une émission de téléréalité doit être fondée sur un contrat de travail”, précise M° Assous. En somme, le Ministre du travail et son collègue de la Culture se situent au dessus de la justice française, place qui serait également celle des producteurs télé.
Cerise sur le gâteau, si l’on peut dire : dans leur courrier, Eric Woeerth et Frédéric Mitterrand se targuent de “partager également ce souci d’apporter une solution pérenne à la qualification du contrat liant les participants aux producteurs” et de “saluer le travail accompli”. Et puis, fait encore remarquer l’avocat des plaignants “lorsque Woerth était ministre du budget, l’administration fiscale n’avait de cesse de redresser les candidats de télé-réalité, au prétexte que les sommes gagnées dans les émissions n’étaient pas des gains mais des salaires et devaient être imposées comme tels…”
La justice va-t-elle donc s'intéresser au déménagement du sieur Courroye et se poser la question de savoir si l'intervention d'Eric Woerth n'était pas de nature à fausser le jugement du procureur, sa sérénité, si ce fait est déontologiquement, réglementairement et judiciairement acceptable sinon punissable ?
A ce jour le livre que j'ai commis est à sa 9è version. Il est téléchargeable ici (si issuu veut bien prendre en compte un jour cette dernière version d'aujourd'hui alors qu'il est pour l'instant bloqué).
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- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- l’affaire Wildenstein
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l’affaire de la Jatte
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007
- la circulaire Hortefeux
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- l'affaire Servier
- l'affaire Bongo