samedi 7 décembre 2019 - par Coeur de la Beauce

L’ami Blanquer vous garantit le minimum vieillesse pour une carrière complète de 42 ans !

Quand on vous parle du décalage entre nos gouvernants et nos gouvernés, la réalité dépasse parfois la fiction. Ainsi, le ministre de l'éducation nationale JM Blanquer a envoyé un courriel à ses profs afin de les rassurer et les dissuader d'adopter une posture complotiste à l'égard de la réforme des retraites.

Humour décalé ou maladresse, voire déconnection vis-à-vis du populo, le contenu laisse perplexe. Ainsi, notre ministre promet un peu plus que le minimum vieillesse pour une pension suite à une carrière complète dans la fonction publique. Pour les enseignants, il promet des augmentations de salaire pour compenser l'absence de primes pour beaucoup d'entre eux dans le futur calcul. Il ne manque qu'un air de pipeau et de harpe celtique pour accompagner ce baratin...

Qui pourrait croire, alors que l'union européenne (des banques d'affaires ?) somme le gouvernement français de réduire ses dépenses publiques et de saborder ce qui reste de l'état, que nos princes seraient près à investir dix milliards d'euros pour préparer la retraite des enseignants ? Comment peut-on parler sérieusement d'égalité (dans la pauvreté) en alignant par le bas les pensions ? 

Certes, la retraite par points n'est pas si absurde que cela pour les futurs profs, et pour cause. Les difficultés de recrutement depuis des années, alors que les diplômés ont tendance à s'exiler vers des cieux plus cléments que celui de l'hexagone, conduisent les rectorats à recruter de plus en plus de contractuels (en maths, sciences, langues vivantes surtout). Les carrières de quarante ans et plus, c'est de la science-fiction pour les professeurs d'école primaire (les ex-instituteurs), épuisés nerveusement après cinquante ans (affaire de la directrice d'école de Pantin par exemple). Seuls les imbéciles cautionneraient un système où des mamies de 62 ans auraient la charge d'une classe de 26 gamins.

Si les fameux tests PISA montrent que le France reste encore dans la moitié haute du classement, c'est grâce au travail de ces fonctionnaires qui s'occupent d'un public de plus en plus défavorisé et désocialisé. C'est aussi parce que chez nous, contrairement au nord-coréens et aux chinois en tête du classement, nous sommes encore en démocratie, ce qui nous donne le droit de sourire face à l'hypocrisie de nos gouvernants et leur mauvaise-foi. 

Alors que la prorité devrait être de recruter des profs pour s'occuper de nos enfants, de les loger (il y a trente ans, on le faisait pour les instituteurs) et de gratifier leur travail par des pensions de retraite d'un montant correct, nos princes font l'inverse. Car la loi du marché prime sur l'intérêt général, et leurs enfants ne fréquentent pas l'école publique...

Comment accorder encore du crédit à des gens qui ont démoli notre niveau de vie depuis la signature des traités européens, et le virage ultra-libéral contraire aux principes républicains d'égalité, de fraternité et aussi de respect du travail de chacun ?

 

Ci-joint, le message de M.Blanquer adressé aux profs :

 

(Mesdames et messieurs les Professeurs,

 

Le Gouvernement a pour objectif de créer un système universel de retraite qui couvrira tous les Français selon une règle simple et juste : un euro cotisé dans le système apportera les mêmes droits. Alors que nous arrivons à la fin d’une période de concertation engagée début 2018, le Premier ministre a précisé il y a quelques jours certains aspects importants de la réforme :

 

- le nouveau système de retraite sera un système de répartition, comme aujourd’hui, basé sur la solidarité entre les générations ;

- ce sera un système par points, et nous inscrirons dans la loi la garantie que la valeur du point ne pourra pas baisser ; ainsi nous garantirons le niveau des pensions et le pouvoir d’achat des retraités ;

- nous mettrons en place un minimum de pension à 1000 euros par mois pour ceux qui ont une carrière complète.

 

S’agissant des fonctionnaires, il a confirmé que ce nouveau système de retraite représenterait un progrès dans deux directions :

 

ils cotiseront dorénavant sur toute leur rémunération, y compris sur leurs primes ; cela veut dire plus de droits qu’aujourd’hui ; cela veut dire aussi qu’à carrière et rémunération identique, les droits à la retraite seront identiques, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui ;

Nous étendrons à la fonction publique la reconnaissance de métiers pénibles, qui n’existait jusque-là que pour le secteur privé.

 

Pour les enseignants

 

Du fait du montant plus limité des primes versées aux enseignants par rapport à d’autres fonctionnaires comparables, le Gouvernement s’est engagé à ce que la mise en place du système universel s’accompagne d’une revalorisation salariale permettant de garantir un même niveau de retraite pour les enseignants que pour des corps équivalents de la fonction publique.

 

Cet engagement a été formulé par le Président de la République et le Premier ministre. Il sera formalisé dans le projet de loi créant le système universel.

 

Je vous tiendrai régulièrement informés de l’avancement des discussions entre le Gouvernement et les organisations syndicales.

 

Je vous prie de croire, mesdames et messieurs les Professeurs, en l’assurance de ma considération distinguée.)

 

Jean-Michel BLANQUER

Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse



17 réactions


  • microf 7 décembre 2019 10:56

    Á l´auteur ! Même si vous avez raison sur ce que vous dites, n´auriez vous pas pu mettre une autre photo, c´est choquant celle que vous avez mis, un manque total de respect á la femme, á l´enfant et aux médécins.


    • V_Parlier V_Parlier 7 décembre 2019 14:19

      @microf
      Oui et en plus pas du tout réaliste même au sens de la métaphore. Le but a toujours été de faire travailler les gens de plus en plus tard (alors qu’ils restent à la charge de leurs parents) pour qu’ils soient obligés de partir en retraite de plus en plus tard. Ca se faisait par dégradation du niveau des diplômes pour qu’il en faille toujours plus et encore plus (+ l’infantilisation des jeunes adultes). Mais comme ça ne suffit plus ils rallongent maintenant en plus le nombre d’années de cotisation.


  • nemo3637 nemo3637 7 décembre 2019 11:12

    Article intéressant, qui s’intègre malheureusement dans le baratin sans conséquences des populistes.


  • Laulau Laulau 7 décembre 2019 13:34

    3637 fois personne ça fait degun.


  • V_Parlier V_Parlier 7 décembre 2019 14:31

    Je cite : "Si les fameux tests PISA montrent que le France reste encore dans la moitié haute du classement, c’est grâce au travail de ces fonctionnaires qui s’occupent d’un public de plus en plus défavorisé et désocialisé. C’est aussi parce que chez nous, contrairement au nord-coréens et aux chinois en tête du classement, nous sommes encore en démocratie"

    Très décevant de lire cette démonstration qui n’a pas de sens. Déjà cette réflexion sur la démocratie est très naïve et hors sujet (même si je ne suis pas un fan de la Corée du Nord). Mais si on en vient au sujet principal : Toute personne qui a eu des enfants, et qui a eu l’occasion de connaître des élèves des générations intermédiaires entre lui et ses enfants, sait pertinemment ceci :

    Le nivellement par le bas n’est pas une illusion. A défaut d’appliquer la discipline et de virer les irrécupérables fruits de la culture du laxisme, on a préféré abaisser le niveau pour tout le monde pour le mettre à la porter de ceux qui ne foutent rien, retirant ainsi toute chance de réussites aux (vrais) défavorisés n’ayant pas les moyens de fuir ces cloaques de ZEP et autres. (Même les enseignants gauchistes le reconnaissent en privé, avec d’autres mots, et en cherchant des excuses ailleurs). Si la France reste bien placée c’est soit que les autres sont pires (mêmes phénomènes en Europe) soit que le classement est bidon.


    • Un des P'tite Goutte un des P’tite Goutte 7 décembre 2019 17:02

      @V_Parlier
      Mon pote, dans le primaire, est catégorique : remplaçant il va dans des quartiers bobos chicos, mais sans plus, aussi bien qu’en « rep » et « rep+ » La comparaison parle d’elle-même, factuelle  : niveau global moins un an à moins deux ans dans les deuxièmes cas.


      C’est pourtant simple : plus la classe de votre enfant est occupée par des nouveaux arrivants ne parlant pas français, par des fils ou filles d’immigrés de 1ère, 2ème génération, etc., qui ne s’intègrent pas (probablement par influence parentale) moins bon sera l’enseignement. Et ce, depuis la maternelle jusqu’au CM2 !


      Il ajoute : pas difficile à comprendre, outre des probables difficultés dues au culturel et autres, ce sont beaucoup des comportements à gérer, le B-A BA de la vie en société à reprendre et reprendre…et reprendre, et ça prend du temps, en moins pour les apprentissages.

      Dans les classes plus hautes, s’ajoute que ce sont des niveaux tellement hétérogènes qu’il faut passer par des moments pour les uns, tandis que les autres ne font que ce qu’ils peuvent faire sans aide. Cette aide de l’instit., est morcelée au lieu d’être disponible pour tous de manière stable. Temps perdu sur les apprentissages.


      Il en déduit : immigration massive = baisse du niveau scolaire.

      Il n’est absolument pas raciste, aime ces élèves. Il n’est pas vraiment politisé. Constat. C tout.

       


    • Et hop ! Et hop ! 10 décembre 2019 00:36

      @un des P’tite Goutte

      Votre pote a des préjugés,
      nos chères têtes blondes ont bien de la chance de fréquenter des futurs Montaigne.


  • bluerage 7 décembre 2019 14:49

    Vous avez bien raison, cette réforme va faire un maximum de perdants, comme pour l’éducation nationale on va aligner le niveau de tout le monde sur le minimum vieillesse, bref on va cotiser pendant 43 ans pour à la fin ne récupérer que des miettes, total soutien aux manifestants !

    Comme dit le proverbe, si la réforme apparait floue, c’est qu’il y a un loup.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 7 décembre 2019 18:11

    Certes, la retraite par points n’est pas si absurde que cela pour les futurs profs,

    L’auteur ne semble pas avoir bien compris en quoi consiste la retraite à points...

    « Le système de la retraite par points, cela permet une chose qu’aucun homme politique n’avoue. Cela permet de diminuer chaque année la valeur des points et donc de diminuer les pensions. »

    Citation de Fillon en 2016 devant les patrons.


  • uleskiserge uleskiserge 8 décembre 2019 10:11

    La réforme des retraites est invendable ; d’où la difficulté pour l’Elysée et Matignon ainsi que pour « la bande à Macron »  médias et députés -, d’avancer non masqués ; oui, invendable car il est forcément question de travailler plus (plus longtemps) et de toucher moins (baisse des montants qui seront versés) ; il semblerait qu’il s’agisse aussi d’un nivellement général des revenus par le bas avec une hausse symbolique au profit de ceux qui touchent déjà le fond : les petites, toutes petites retraites ; on prendra donc beaucoup à Pierre ( baisse de 20 à 30% ) pour donner quelques miettes à Paul ; c’est en cela que le gouvernement se permet d’insister sur le fait que sa motivation première c’est d’insuffler plus de justice dans les régimes de retraite ; comprenez : « il n’y a pas de raison que les uns, une fois à la retraite, s’en sortent mieux que les autres qui ne s’en sortent pas ou bien, tout juste ! ».............. les classes moyennes supérieures et les classes supérieures (électorat de tous les gouvernements mondialistes et anti-sociaux) auront elles, les moyens d’épargner....


  • armand 8 décembre 2019 11:27

    et que garantit marine ? marion ?


  • V_Parlier V_Parlier 8 décembre 2019 20:33

    A ce stade elle ne pourra guère faire mieux que les autres car c’est déjà trop tard.


  • ETTORE ETTORE 9 décembre 2019 13:19

    Personne n’as pensé à demander à l’ami Blanquer, quand, lui, prendras sa retraite ?

    Et avec quels avantages ?


  • titi titi 10 décembre 2019 09:39

    Ce ne sera de toutes façons pas égalitaire, puisque les années de formation des profs entrent dans la carrière.

    Ce n’est pas le cas d’un ingénieur lorsqu’il sort à Bac + 5.


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