L’échec de la deuxième révolution chinoise
Dans un article précédent intitulé « Le combat de l’opposition de gauche en Russie » j’avais montré qu’à l’occasion de l’échec de la deuxième révolution chinoise l’Opposition Unifiée avait lancé son ultime combat, à l’intérieur du PCUS, contre la politique désastreuse de Staline dans l’Internationale Communiste. Voyons maintenant ce qui s’est passé en Chine.
En 1927, depuis quelques années déjà, les deux millions d’ouvriers et les dizaines de millions de paysans chinois s’attaquent à leur tour au vieux monde. Ils montent à l’assaut de la vieille Chine et des puissances impérialistes. La révolution socialiste une fois de plus est à l’ordre du jour. L’opposition de gauche fait alors de cette « question chinoise » son dernier cheval de bataille à l’intérieur du PCUS. Or, le 12 avril 1917, l’avant-garde du mouvement ouvrier chinois subit une terrible défaite. Staline et Boukharine, qui sont à ce moment alliés, en sont en grande partie responsable.
Au matin du 12 avril 1917, les gangs des triades, répondant à une demande de Tchang Kaï-Chek, attaquèrent en masse les piquets de grève et les locaux ouvriers de Shanghai. Tchang Kaï-Chek s'était aussi assuré de l'appui des banquiers et des hommes d'affaires occidentaux. Il utilisait les hommes de main de ces triades, notamment « la bande verte », qui contrôlaient la quasi-totalité des activités criminelles de Shangaï.
Puis, les troupes du Kuomintang désarmèrent les milices ouvrières. Le 13 avril, l'armée ouvrit le feu sur la foule qui était venue protester devant son quartier général local. Tchang Kaï-chek décréta la dissolution du gouvernement local de Shanghai et de tous les syndicats et organisations ouvrières sous contrôle communiste. Plus de 1 000 communistes furent arrêtés. Si les heurts se soldèrent officiellement par 300 morts, 5 000 personnes furent aussi comptabilisées comme « disparues ». C’est donc en fait plus de 5000 ouvriers et communistes qui ont été massacrés : décapités au sabre dans les rues de Shangaï, exécutés d’une balle dans la tête ou jetés vivants dans les chaudières des locomotives. Des arrestations et des massacres de communistes eurent également lieu dans le courant du mois d'avril, dans les grandes villes chinoises, comme Canton, Nankin, Changsha. À Pékin, Zhang Zuolin fit tuer 20 communistes qui s'étaient réfugiés à l'ambassade d'URSS, dont Li Dazhao, cofondateur du PCC.
Tchang Kaï-chek avait préparé son offensive au tout début d’avril. Il avait organisé une réunion du comité du Kuomintang avec quelques autres leaders (Bai Chongxi et Li Zongren). Ils décidèrent d'agir pour empêcher les communistes de prendre le pouvoir. Des contacts furent pris avec les triades de Shangaï pour leur demander d'organiser des groupes armés chargés d'attaquer ouvriers et communistes. Le 9 avril, le Kuomintang décréta l'état d'urgence. Le 11 avril, un ordre secret fut envoyé à toutes les provinces sous le contrôle de Tchang Kaï-chek pour demander aux sections locales du Kuomintang d'organiser la purge du parti.
Or, Tchang Kaï-Chek, le massacreur, siège dans la IIIème internationale. Il est membre associé du comité exécutif. En effet, au début de 1926, l'affiliation du Kuomintang est acceptée à la IIIème Internationale en tant que « parti associé ». Le massacreur de l’avant-garde ouvrière chinoise est ainsi devenu un dirigeant de l’internationale créée par Lénine et les glorieux internationalistes de 1914 !
Dans la même veine, à peine un mois avant ce massacre la presse de l’Internationale Communiste présentait encore Tchang Kaï-Chek comme le « chef des ouvriers révolutionnaires ». Le journal des communistes allemands Rote Fahne publiait un article élogieux sur lui le 17 mars 1927. Au début du mois de mai, Staline et toute la direction du PCUS est avertie par le Parti Communiste Chinois que Tchang Kaï-Chek veut désarmer les ouvriers de Shangaï. Staline et ses comparses ne trouvent rien de mieux à donner comme réponse que de les inviter à enterrer les armes.
Il était pourtant évident que Tchang Kaï-chek menait une politique contre-révolutionnaire pour le compte des capitalistes. Le 20 mars 1926, il avait lancé des mesures de répression à Canton. Il avait fait son « petit coup d’Etat ». Il avait fait arrêter des dirigeants syndicaux communistes, fermer les locaux de l’Union générale, éliminer les communistes de la direction du Kuomintang et poser comme condition de leur maintien dans l’organisation l’interdiction de toute critique du « sunisme » c’est-à-dire de la politique nationaliste du Kuomintang. Il exigeait aussi la remise de la liste des adhérents communistes. Staline et Boukharine avaient alors pressé le parti communiste chinois d’accepter ces conditions.
Mais c’était, en fait, depuis les grandes mobilisations des masses ouvrières et paysannes de 1924, que les dirigeants du Kuomintang s'efforçaient d'enrayer le développement du mouvement ouvrier. À partir de 1925, se déclencha le mouvement du 30 mai. Une série de grèves générales et de manifestations contre l'impérialisme occidental et les seigneurs de la guerre chinois, dénoncés comme des agents de l'Occident. Ce mouvement était déclenché en réponse à la répression brutale d'une manifestation le 30 mai 1925, dans les concessions internationales de Shanghaï. On avait vu apparaître en fait le premier soviet chinois lors de la grande grève de Canton et Hong-Kong. La grève à Canton avait duré 16 mois. C’était bien en effet un rôle de soviet qu’avait joué le comité des délégués des grévistes, élu par les ouvriers, disposant d'une force de 2 000 piquets de grève armés, créant son tribunal, des écoles, légiférant, organisant ses comités de ravitaillement. L'étendue des responsabilités du Comité de grève débordait très largement sur le champ normal d'activités d'un organisme syndical. Il disposait de plusieurs milliers d'hommes armés répartis en une hiérarchie militaire.
Dès octobre 1925, la direction du parti communiste chinois proposait la sortie du Kuomintang, afin de pouvoir diriger la lutte ouvrière de façon indépendante. Le comité exécutif de l'Internationale s'y était opposé. La ligne que celui-ci dictait au parti communiste chinois était, sinon une soumission totale à l’ennemi de classe, du moins une capitulation. Elle consistait à éviter d'engager des combats de classe contre la bourgeoisie patriotique du Kuomintang, à freiner, notamment, les mouvements agraires, à s'abstenir de toute critique de l'idéologie officielle : le « sunisme » (politique de Sun Yat-Sen). Staline et Boukharine justifiaient cette orientation par une analyse : la révolution chinoise est une révolution bourgeoise mais, dans la lutte contre le féodalisme et la bourgeoisie internationale, la bourgeoisie chinoise a un rôle révolutionnaire anti-impérialiste et l'alliance entre elle et les ouvriers et paysans doit être préservée. Boukharine expliquait :
« Le Kuomintang est une organisation d'un type spécial, quelque chose d'intermédiaire entre un parti politique et une organisation comme les soviets, où entrent différents groupements de classe. [...] Le Kuomintang englobe la bourgeoisie libérale (qui chez nous était organisée dans le parti cadet, lequel était devenu contre-révolutionnaire aux stades antérieurs de la révolution), la petite bourgeoisie et la classe ouvrière. Au point de vue organisation, le Kuomintang n'est pas un parti dans l'acceptation habituelle du terme. Sa structure permet de le conquérir par la base en y effectuant un regroupement de classe. [...] Nous nous devons d'exploiter cette particularité au cours de la révolution chinoise. [...] Il faut transformer de plus en plus le Knuomintang en une organisation élective de masse, [...] déplacer vers la gauche le centre de gravité, modifier la composition sociale de l'organisation ».
Dans une discussion à huis-clos, Trotsky avait soulevé la question de l’indépendance du Parti Communiste Chinois et il avait critiqué l’admission du Kuomintang à l’internationale. Depuis aucun autre désaccord ne s’était manifesté jusqu’au massacre d’avril 1927
L’opposition lance son offensive le mois suivant (mai 1927). Léon Trotsky rédige une déclaration envoyée au Comité Central du PCUS après qu’elle ait été signée par 83 militants, presque tous anciens bolcheviks d’octobre 1917 dont Zinoviev, Préobrajensky, Radek, Smirnov, Smilga. Environ 3 000 autres signatures suivront. Dans ce texte, il dit notamment.
« La ligne (imposée par Staline et Boukharine) en Chine, en fait, s'est traduite ainsi : on ne devait pas armer les ouvriers, on ne devait pas organiser de grèves révolutionnaires, il ne fallait pas soulever complètement les paysans contre les propriétaires, on ne pouvait pas éditer un quotidien communiste, on ne devait pas critiquer Messieurs les bourgeois du Kuomintang de « gauche », on ne devait pas créer des cellules communistes dans les armées de Tchang Kaï-chek, on ne devait pas lancer le mot d'ordre des soviets pour ne pas « repousser » la bourgeoisie, pour ne pas « faire peur » à la petite bourgeoisie, pour ne pas ébranler le gouvernement du « Bloc des 4 classes ». En guise de réponse, et pour nous remercier d'une telle politique, la bourgeoisie nationale chinoise ainsi qu'il fallait s'y attendre choisissant le moment propice, fusille les ouvriers chinois et appelle à l'aide aujourd'hui les impérialistes japonais, demain les impérialistes américains, après-demain les impérialistes anglais.
Dans les partis communistes du monde entier (ainsi que dans les larges cercles du PC de l'URSS) en liaison avec la défaite chinoise, règne une complète incertitude. Encore hier, on prouvait à tout le monde que les armées nationales en Chine étaient en réalité des armées rouges, des armées révolutionnaires, que Tchang Kaï-chek était leur guide révolutionnaire, que la Chine aujourd'hui ou au plus tard demain marcherait sur la voie « non capitaliste » de son développement. Tandis qu'aujourd'hui, dans la lutte contre la véritable ligne léniniste du bolchevisme, on publie de pauvres articles et discours où il est dit qu'en Chine, il n'y a pas du tout d'industrie, qu'il n'y a pas de chemins de fer, que la Chine traverse une époque qui est presque le début du féodalisme, que les Chinois sont illettrés, etc., qu'en Chine il est trop tôt pour lancer le programme de la dictature révolutionnaire-démocratique du prolétariat et de la paysannerie, ainsi que pour créer des soviets. Au lieu de corriger les fautes, on les redouble.
La défaite chinoise peut avoir des répercussions directes sur l'avenir prochain de l'URSS. Si les impérialistes réussissent, pour un laps de temps assez long, à « museler » la Chine, ils marcheront après sur nous, sur l'URSS. La défaite de la Révolution chinoise peut étrangement rapprocher la guerre contre l'URSS. Pendant ce temps, le parti est mis dans l'impossibilité d'examiner le problème chinois qui se trouve, pour lui, le premier parti de l’Internationale Communiste, le problème essentiel. En même temps, une violente discussion venant d'un seul côté est menée déjà actuellement par le groupe dirigeant du CC. Cette discussion est plus exactement une chasse à courre contre l'opposition pour cacher les fautes commises par le groupe dirigeant du Comité Central. »
Les rangs de l’opposition se retrouvent soudés autour de Trotsky à cette occasion alors que bien des dissensions étaient apparues depuis un an.
Staline ne peut réagir qu’avec des mesures de répression. Des militants sont arrêtés. La direction de l’opposition est démantelée par des mutations à l’étranger. Racovski reste ambassadeur à Paris et il est rejoint par Piatakov et Préobrajenski, Antonov-Ovseenko est envoyé à Prague, Safarov à Ankara, Kamenev comme ambassadeur dans l’Italie fasciste et Elzéar Solntsev sera envoyé aux USA après l’Allemagne. D’autres militants sont affectés en Sibérie ou en Asie centrale.
Les véritables raisons de ces « mutations » n’échappent à personne et l'exaspération monte. A la mi-juin, plusieurs milliers d'opposants se massent devant la gare de Iaroslavl pour manifester leur sympathie et leur solidarité à Smilga qui vient d'être affecté à Khabarovsk. Comme souvent la répression appelle en retour la mobilisation avec un sentiment de révolte exacerbé. La foule est houleuse. Trotsky et Zinoviev sont présents et appellent au calme.
Une fois de plus, on voit la différence entre l’état d’esprit de la population russe et la position du parti. A l’issue de cette lutte entamée par Trotsky, tous les opposants finiront par être d’accord avec lui pour demander la sortie du PCC du Kuomintang. Cependant, les critiques de l'opposition n'avaient pas percé le silence qui entourait les délibérations des organismes dirigeants. Une minorité seulement avaient eu connaissance de la position de Trotsky et de Zinoviev. L'opposition s’était emparée de la « question chinoise », dans le parti comme dans l'Internationale mais son succès n’avait guère dépassé le cadre restreint des appareils politiques.
Staline et Boukharine, niaient l'échec du 12 avril 1927 afin de nier leur responsabilité. Boukharine expliquait qu’il s’était agi d’une « insurrection de la grande bourgeoisie contre le Koumintang et le bloc de gauche du Koumintang ». Le seul changement d’orientation était, de son point de vue, que le parti communiste chinois devait désormais soutenir le gouvernement Wang Chin-wei installé à Hankéou au lieu de soutenir Tchang Kaï-chek. Staline a décidé de la ligne et l'expose à sa manière :
« La révolution agraire est la base et le contenu de la révolution démocratique-bourgeoise en Chine. Le Kuomintang et le gouvernement de Hankéou sont le centre du mouvement révolutionnaire démocratique bourgeois. ».
Il repousse toute comparaison avec la Russie :
« puisque la Russie était à la veille d'une révolution prolétarienne tandis que la Chine est devant une révolution démocratique-bourgeoise, mais aussi parce que le gouvernement provisoire russe était contre-révolutionnaire tandis que l'actuel gouvernement de Hankéou est un gouvernement révolutionnaire au sens bourgeois-démocratique de ce mot »,
et il va jusqu'à dire que :
« Le Kuomintang de gauche joue à peu près le même rôle dans l'actuelle révolution démocratique chinoise que les soviets en 1905 »
En août 1927, Staline a désigné Chen Du Xiu, secrétaire du Parti Communiste Chinois, comme un bouc émissaire de l’échec d’avril en le destituant. Plus tard, en décembre, il a poussé le PCC a lancé une insurrection à Canton afin de redorer son blason de révolutionnaire avec le sang des communistes chinois. Cette insurrection n’avait aucune chance de réussir. Elle a fait près de 6 000 morts. Cet épisode insurrectionnel occupera longtemps une place importante dans la mythologie stalinienne de la Chine en faisant de Staline un héros révolutionnaire.
Trotsky avait été exclu du parti dès le 12 novembre 1927. Le XVéme congrès du parti communiste, en décembre, exclut soixante-quinze cadres de l’Opposition. Plusieurs milliers de trotskystes sont envoyés en prison et en Sibérie. Finalement, Trotsky est déporté en 1928 à Alma-Ata au Kazakhstan, près de la frontière chinoise.
Staline ayant réussi à interdire l’Opposition de Gauche dans le PCUS, il ne lui reste plus qu’à faire interdire l’opposition de droite. Ce sera chose faite facilement. Il lui suffit de se retourner contre Boukharine, son allié de la veille. Celui-ci comprend vite ce que veut Staline. Il dit à Kamenev :
« C’est un intrigant sans principe qui subordonne tout à sa soif de pouvoir. (…) Il nous a fait des concessions pour pouvoir nous couper la gorge. (…) Il ne connaît que la vengeance et le poignard dans le dos. (…) Il nous tuera tous ! C’est un nouveau Gengis Khan, il nous étranglera. (…) Les divergences entre nous et Staline sont infiniment plus sérieuses que nos anciennes divergences avec vous. (…) Il change ses théories selon le besoin qu’il a de se débarrasser de quelqu’un à tel ou tel moment » (« Le parti bolchevique » de Broué. p. 282).
Boukharine résiste un moment (voir le chapitre « l’opposition de droite » dans « Le parti bolchévique » de Pierre Broué) mais il est finalement exclu du Bureau Politique en novembre 1929. Toute l’opposition de droite capitule. Elle fait une déclaration qui préfigure ce que seront prochainement les aveux des accusés lors des procès Moscou.
« Nous estimons de notre devoir de déclarer que, dans cette discussion, le parti et le comité central avaient raison. Nos vues, présentées dans des documents connus, se sont révélées erronées. En reconnaissant nos fautes, nous ferons pour notre part tous nos efforts pour mener en commun avec tout le parti une lutte résolue contre toutes les déviations de la ligne générale et en particulier contre les déviations de droite et la tendance conciliatrice, afin de surmonter toutes les difficultés et d’assurer la victoire la plus rapide de l’édification socialiste »
Quelques mois auparavant, en février 1929, Trotsky a été exclu de toute l’Union Soviétique. Il quitte donc Alma Ata pour se réfugier en Turquie sur l’île de Prinkipo, dans la mer de Marmara, à proximité d’Istanbul.
Désormais, le PCUS est un parti parfaitement monolithique qui ne tolère aucune « déviation de la ligne générale ». Ce sera bientôt un modèle pour tous les partis communistes. En particulier, dans le PCF, les militants continueront à parler du « centralisme démocratique » pour justifier l’obéissance aveugle envers la direction. L’indispensable « fidélité au parti » imposera à tous la stricte interdiction de critiquer quoi que ce soit. Les militants avaleront sans broncher les pires abominations. Bientôt ils obéiront aux ordres et même aux plus débiles d’entre eux. Il leur sera ordonné de ne pas adresser la parole aux trotskystes voire même parfois de passer à des agressions physiques…
Jusqu’à 1923, Lénine et Trotsky considéraient que des dirigeants de l’internationale commettaient des erreurs avec une politique souvent trop sectaire-gauchiste. Ce fut notamment le cas en Allemagne. C’était pour cela que Lénine avait écrit : « Le gauchisme, maladie infantile du communisme ». Maintenant, l’échec de la révolution chinoise inaugure la nouvelle politique internationale de Staline. Celui-ci ne veut plus de révolutions socialistes victorieuses car il veut asseoir le « socialisme dans un seul pays ». Il a fait cyniquement cet aveu plus tard lorsqu’il a été interviewé le 11 mars 1936 à Moscou par Roy Howard, l'un des plus grands journalistes de la fameuse chaîne américaine « Scripps‑Howard Newspapers ». Ses déclarations avaient suscité beaucoup de commentaires. L'Humanité en avait publié une traduction intégrale dans son numéro du 6 mars 1936. En voici un extrait (Publié dans « Les déclarations et les révélations de Staline »)
- Howard : « Votre déclaration signifie‑t‑elle que l'U.R.S.S. renonce dans une mesure quelconque à ses plans et desseins de faire la révolution mondiale ? »
- Staline : « Nous n'avons jamais eu de semblables plans et desseins. »
- Howard : « Mais (…) »
- Staline : « Ceci résulte d'un malentendu. »
- Howard : « D'un malentendu tragique ? »
- Staline : « Non, comique, ou plutôt tragi‑comique. »
Ignace Reiss fait référence à cet interview quand il parle dans sa dernière lettre des « confidences à Howard ».
Staline va donc imposer un nouveau cours à l’Internationale Communiste. Cependant, la lutte de l’opposition pour redresser l’Internationale Communiste continue et elle continue aussi en Russie dans les conditions de la clandestinité puisqu’il lui est interdit de s’exprimer dans le parti.