jeudi 14 novembre - par Patrice Bravo

L’Europe va subir les conséquences de sa « révolte anti-Trump »

Des signes de ce qu'on pourrait appeler une "révolte anti-Trump", voire même un complot contre Trump, commencent à apparaître en Europe. Cela est particulièrement visible dans la politique européenne concernant la Russie et l'Ukraine. De quelle révolte s'agit-il et pourquoi et comment sera-t-elle sévèrement réprimée par le nouveau locataire de la Maison Blanche ? 

Après l'élection de Donald Trump, certains dirigeants européens tentent soit de piéger le prochain président américain, soit d'essayer de s'en passer complètement. Du moins dans les cas concernant l'Ukraine et les relations avec la Russie. Il y a au moins deux tentatives de "révolte anti-Trump" de l'Europe. 

Premièrement, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron veulent persuader l'actuel occupant de la Maison Blanche, Joe Biden, d'autoriser des frappes de missiles britanniques de précision à longue portée Storm Shadow sur les "anciens" territoires de la Russie (c'est-à-dire reconnus par l'Occident). C'est ce qu'a rapporté le journal The Daily Telegraph, citant des sources au sein du gouvernement britannique. 

Deuxièmement, le Premier ministre polonais Donald Tusk a proposé à Macron et Starmer de former une Alliance pour la défense de l'Ukraine. Pour prendre en charge la défense de Kiev au cas où Moscou et l'administration de Donald Trump parviendraient à un accord. Même si un tel accord semble aujourd'hui purement hypothétique. 

Troisièmement, la déclaration du principal candidat à la chancellerie allemande Friedrich Merz est devenue peut-être l'aspect le plus retentissant de cette révolte. Il a déclaré être prêt, en cas d'arrivée au pouvoir, à lancer un ultimatum à la Russie : soit l'arrêt immédiat des hostilités en Ukraine, soit l'autorisation de livrer des missiles Taurus à l'Ukraine. Sans aucun doute, un tel ultimatum contournerait toutes les tentatives d'accords entre les États-Unis et la Russie. 

La logique des dirigeants européens est compréhensible. Ils mènent une croisade contre la Russie, cherchant à lui infliger une "défaite stratégique". 

De ce point de vue, l'arrivée du pragmatique Trump suscite en UE des craintes que les Russes et les Américains puissent trouver des raisons de compromis. 

Par exemple, les Polonais craignent que les Russes ne s'entendent avec les Américains dans leur dos sur le partage de l'influence en Europe de l'Est. 

Les Français craignent que Moscou et Washington ne trouvent un terrain d'entente sur les affaires africaines. Les Britanniques s'inquiètent pour leur stratégie de survie fondamentale - la Grande-Bretagne était grande lorsque le continent était en conflit interne. Dès que les guerres se terminaient en Europe, Londres se retrouvait à l'écart. 

Par conséquent, les dirigeants européens actuels ne sont pas prêts à s'intégrer dans la nouvelle stratégie de Trump de recherche d'un compromis avec la Russie. Les Européens ne prêtent pas attention au fait que la politique de pression sur la Russie ne donne pas de résultats. Ils sont toujours déterminés à poursuivre cette pression. 

Cependant, les coûts d'une telle politique ne feront qu'augmenter pour l'Europe. Et ils ne viendront plus seulement de la Russie ou de leur propre électorat, mais aussi des États-Unis. Donald Trump ne pardonnera probablement pas une telle désobéissance. 

Si l'Europe cherche par ces méthodes à parvenir à une plus grande indépendance vis-à-vis de Trump, le résultat de telles manœuvres politiques sera exactement l'opposé. 

La révolte européenne ne pourrait fonctionner que dans un seul cas : si l'UE parvenait réellement d'une manière ou d'une autre à former une opposition efficace à Trump, puis à le forcer à écouter le centre de pouvoir européen. Mais cela n'arrivera pas, car l'UE n'a ni l'argent, ni la technologie, ni l'unité nécessaires pour former un tel centre de pouvoir. 

Par conséquent, les Européens qui conspirent maintenant contre Trump pourraient le regretter. Trump dispose de nombreux instruments pour mettre l'Europe au pas. 

C'est notamment l'introduction de taxes plus élevées sur les importations de produits européens. L'obligation d'augmenter les dépenses européennes pour l'Otan. Le refus de prendre en compte les intérêts de l'UE dans les négociations avec la Russie et le conflit avec l'Iran. L'utilisation du levier des livraisons de gaz naturel liquéfié, qui, après le renoncement au combustible russe, est resté le seul grand canal d'approvisionnement de l'UE pour ce type d'hydrocarbures. Et, enfin, le soutien à l'opposition nationale de droite, proche de Trump, en Pologne ou en Allemagne. 

En conséquence, les conspirateurs pourraient perdre le pouvoir, le cédant à des personnes loyales à Trump. À ceux qui tiendront compte des accords qui pourraient être conclus entre Moscou et Washington, les véritables centres de pouvoir du conflit en Ukraine.

Alexandre Lemoine

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Source : https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6463



26 réactions


  • karibo karibo 14 novembre 12:10

    Bonjour .

    Les Européens sont arrivés au fond et ils creusent encore !

    Nous n’ aurons que ce que nous méritions !

    De toutes façons les milliards injectés ne sont que pour couler encore plus la France, qu’ elle ne se redresse jamais !

    Endettés comme nous sommes, nous ne sommes plus que la banlieue de l’ Afrique du Nord pour la ,plus grande satisfaction de la majorité qui peuple ce continent à savoir les embrayages pour rester poli !

    Nous nous sommes mis à la merci des ricains, nous n’ avons plus qu’ à nous exécuter et faire ce qu’ ils demandent , manque de pot Trump est passé, nous avons misé sur le mauvais canasson, que la foudre s’ abatte sur ces kons et qu’ ils payent leur obstination !

    Ce qui s’ appelle se saborder magistralement et ils en redemandent :

    + kon tu meurs !


    • yakafokon 14 novembre 17:35

      @karibo
      Bien vu !
      Les européens sont tellement cons que l’on en est à se demander s’il ne faudrait pas instituer un permis de voter à points !
      Les Etats-Unis sont moins cons que les moutons de Panurge de l’Union Européenne !
      Depuis Abraham Lincoln, ils ont « les Grands électeurs », qui pensent à la place des crétins, et qui se font élire au Sénat ou à la Chambre des Représentants.
      Une fois élus, ils font ce qu’ils veulent, pourvu qu’ils ne contrarient pas « l’’état profond » Dans le cas contraire, ils sont « destitués » au fusil de précision à lunette !
      Ainsi, on perd moins de temps !


    • karibo karibo 14 novembre 18:31

      @yakafokon
      Bien d’ accord !


    • GoldoBlack 16 novembre 10:06

      @karibo
      Les mecs, n’oubliez pas de payer la vaseline dont l’Observateur con vous a fait l’avance avant de vous enfiler au profit du GRU.


  • leypanou 14 novembre 13:18

    De ce point de vue, l’arrivée du pragmatique Trump suscite en UE des craintes que les Russes et les Américains puissent trouver des raisons de compromis  : pragmatique ? Apprenez-en un peu plus sur l’équipe qu’il est en train de former avant de dire une pareille chose.


  • ETTORE ETTORE 14 novembre 13:26

    Nous n’étions déjà pas grand chose avec l’assistanat forcé américain.

    Que serons nous de plus, livré à nous même ?

    Aucun espoir à projeter, à voir les bras cassés, régnant en place du trône ZobRope multifacette, digne d’une boule disco .


    • V_Parlier V_Parlier 18 novembre 18:42

      @ETTORE
      Les élites européennes sont un caniche dont l’ancien maître va partir. Et ce caniche est entièrement dévoué. On voit aujourd’hui que le caniche n’avait même plus besoin de pressions. Il est hors de contrôle, il a la rage, il faudrait l’abattre.


  • sylvain sylvain 14 novembre 14:40

    Ah parce que trump va faire la paix avec la russie ?? Autant jouer a pile ou face. Personnellement j’ai des doutes.

    Quand bien meme, il ne l’a toujours pas fait, je ne vois donc pas en quoi il y aurait une trahison ou une revolte.

    Le fait que les britanniques demandent l’autorisation aux americains de faire ce qu’il voudraient faire de leur propres missiles en dit long. Ca en dit long sur l’utilite du brexit pour retrouver son independance, et ca en dit long sur la realite d’une « revolte ». Disons plutot que les chiens de garde se demandent a quoi ressemblera leur nouveau maitre, ou plutot quelle apparence il aura aujourd’hui, car ce maitre n’a pas change


    • Maître Yoda Maître Yoda 14 novembre 17:59

      @sylvain

      Ah parce que trump va faire la paix avec la russie ?? Autant jouer a pile ou face. Personnellement j’ai des doutes.

      Trump représente une opposition à l’envoi de troupes américaines en Ukraine contre la Russie. Cela serait contraire à toute sa philosophie isolationiste de ne pas le faire.

    • Maître Yoda Maître Yoda 14 novembre 18:03

      @Maître Yoda
      Le doute est plutôt sur le plan géostratégique, éviter une réconciliation entre l’Allemagne et la Russie. Le sabotage de Nord Stream en a été une des prémices.


    • sylvain sylvain 14 novembre 19:26

      @Maître Yoda
      je crois pas que trump soit isolationniste, il est juste opportuniste et il pilote a vue


    • Maître Yoda Maître Yoda 14 novembre 19:32

      @sylvain

      « je crois pas que trump soit isolationniste, il est juste opportuniste et il pilote a vue »

      Cela me paraît être l’essence même du trumpisme ; sans isolationnisme, pas de trumpisme.


    • charlyposte charlyposte 15 novembre 10:13

      @sylvain
      Sources ?


    • OJBA 16 novembre 14:18

      @sylvain Le brexit a simplement éloigné les rosbeefs de l’UE, pas des US


  • Eric F Eric F 14 novembre 19:21

    Trump pourrait aussi bien dire aux dirigeants européens : puisque vous ne voulez pas de ma médiation, je me retire de l’affaire et démerdez-vous, mais ne venez pas me chercher si ça chauffe.


    • @Eric F
      "Trump pourrait aussi bien dire aux dirigeants européens : puisque vous ne voulez pas de ma médiation, je me retire de l’affaire et démerdez-vous, mais ne venez pas me chercher si ça chauffe.

      "
      ----
      C’est pas idiot en plus il s’en sort lui avec le beau role sur ce coup la
       
      (cad si c’est le bordel ce n’est pas de ma faute)


  • Rémy Rémy 14 novembre 21:43

    La révolte des courges en sursis, leurs jours/mois sont comptés, passeront pas 2025............


  • charlyposte charlyposte 15 novembre 10:07

    Wonder Layette va devoir vivre en levrette sans jamais regarder dans les yeux le maître du donjon ! smiley


  • La présidente de la commission Européenne,

    compare la liberté d’expression à une maladie infectieuse......

    Cette personne est une honte totale, quasiment une folle !

     


  • Au stade vide de la France lors du match de foot.

    Les spectateurs Israe... ont voulu bastonné d’autres spectateurs, ils ont été hu...et

    https://x.com/Poulin2012/status/1857161731283292618

    comme c’est bizarre .

    LOL

    Match Nul, aucun but, ils auraient du, censurer la rencontre . Manque de courage ... 


    • ETTORE ETTORE 16 novembre 13:15

      @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
      .....
      Bah, c’était juste un match pour les mirettes de 2 présidiots déchus, et un en cours de dissolution avancée.
      Un trio gouverneMENTal, était nécessaire pour augmenter le % de spectateurs, à cette rencontre.
      Le résultat brille par le polymorphisme caricatural de cette rencontre à la triplette.


    • Hier soir, rencontre de Rugby au stade de France .
      France contre la Nouvelle-Zélande.

      Victoire de la France 30-29.

      Marseillaise reprise par tout le monde, des spectateurs aux joueurs.
      Que des drapeaux Français et de la Nouvelle-Zélande .

      Condition de cette réussite, pas de pays du Moyen-Orient invité .
      La pratique d’un sport, sur le terrain.

      Point final.

       


  • https://histoireetsociete.com/2024/11/14/qui-deviendra-le-nouveau-president-de-lukraine-si-trump-rejette-zelensky/

    Qui deviendra le nouveau président de l’Ukraine si Trump rejette Zelensky ?Trump n’inaugurera pas plus que Biden une ère de paix, la seule question que l’on se pose à son propos est de savoir si un “isolationniste” républicain fera moins de dégâts qu’un “mondialiste” démocrate ou républicain. Que l’on ait bien conscience que dans l’équipe de Trump il y a déjà des “mondialistes” comme Rubio qui se sont ralliés mais mènent leur politique en particulier sur Cuba et l’Amérique latine, il y des mégalomanes qui croient jouer avec la planète comme Musk et l’isolationnisme consiste à exiger que les “alliés” assurent la suprématie du maître à leurs frais. C’est dans ce contexte que l’on peut se souvenir de la réflexion célèbre de Kissinger : “Nos ennemis s’en sortent quelquefois mais nos alliés jamais”… Les marionnettes de l’impérialisme ont souvent très mal fini et même si Glucksmann père et autres BHL ont commencé leur sinistre carrière en nous faisant pleurer sur les boat people ces collabos fuyant la victoire des héros vietnamiens, il n’en demeure pas moins que l’histoire de ces guerriers par procuration, sacrifiant leur peuple à leur enrichissement personnel témoigne comme le montre l’article ci-dessous qu’ils n’ont pas grand chose à attendre de ceux qui les ont utilisés et pour qui ils sont plus intéressants en martyrs qu’en hôte à demeure sur la côte d’Azur ou à Hawaï. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

    https://vz.ru/opinions/2024/11/13/1297427.html

    Par Sergei Mirkine, journaliste, Donetsk

    Donald Trump ne deviendra président qu’après son investiture le 20 janvier, mais d’ici là, il y aura une bataille pour façonner sa vision de l’avenir du conflit ukrainien.

    Le roi est joué par l’entourage. Il existe deux factions au sein du parti républicain : les « colombes » et les « faucons ».

    Les premiers estiment que la confrontation en Ukraine devrait prendre fin dès que possible pour au moins deux raisons : soutenir l’Ukraine est trop coûteux pour les États-Unis, et personne ne garantit que la situation ne deviendra pas incontrôlable et que le conflit ne dégénérera pas en guerre nucléaire.

    L’entrepreneur Elon Musk est un représentant éminent de cette faction..../


  • Jules Seyes Jules Seyes 18 novembre 09:38

    Une seule chose est certaine :
    Si, et je dit si, car je ne saurais préjuger de la politique de Trump.

    Si Trump passe un accord avec la Russie, cela démontrera qu’un tel accord était possible.

    Alors, les populations qui ont payé cette guerre en inflation, demanderons des comptes et ceux-ci risquent de s’effectuer sur un ton plutôt exigeant.


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