mercredi 3 août 2022 - par Nicole Cheverney

La 5e République, une république de « factieux »

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Assemblée Nationale année 1945

Et elle commence fort ! Par un coup d’État en 1958, fomenté par l’entourage civil et militaire du Général de Gaulle, pour l’installer aux commandes de la France. Il faut régler d’urgence l’affaire algérienne qui s’enlise depuis 1954, date de la Toussaint rouge ! En effet, depuis 1954, la guerre d’Algérie perdure sans que personne ne puisse y mettre un terme. Piaffant d’impatience, de Gaulle est pressé de s’installer à l’Elysée, (contrairement à la propagande gaullienne qui voudrait qu’il se fît tirer l’oreille). Bien au contraire, celui que certains surnommaient « Le grand ruminant », attendait son heure… Elle est là ! C’est donc sans grande résistance que de Gaulle se laissera « convaincre » et tirer de sa retraite de Colombey les deux Églises, en 1958.

Mais dès son installation à l’Élysée, de Gaulle et son entourage n’auront de cesse de « saborder la 4eme République » ! Ils n’auront pas beaucoup de mal, elle est en état de déliquescence, et, comme une poire blette, prête à tomber de l’arbre républicain. Pour la forte et écrasante personnalité de l’homme qui bénéficie de la légende dorée de « libérateur de la France », légende largement hypertrophiée par la propagande d’après-guerre, comme tout ce qui le sera durant les 80 ans qui vont suivre, et la succession de Présidents de la République tous aussi nuisibles les uns que les autres, le régime parlementaire de la IVe république ne correspond absolument pas aux aspirations de grandeur et de domination du Général, il lui faut une constitution sur mesure, il l’aura !

Dans l’ombre, devant et derrière lui, s’agitent les spectres de la soumission à Washington. 

Le régime parlementaire ne lui convient pas, comme il ne convient pas non plus aux parlementaires qui s’entre-déchirent depuis des années entre droite et gauche, et centre, sur l’épineuse question de l’Algérie Française et qui s’empresseront de rallier le Général. De Gaulle, c'est l’éternel retour ! Il fit partie de la IVe, de 1945 à 1947 pour s’en défaire et y revenir enfin, prêt à en découdre avec le régime parlementaire et verser dans le paradoxal régime présidentiel, où tout passe par un seul homme, malgré les deux chambres.

Loin d’être parfait, le régime parlementaire assurait un équilibre constant entre les deux chambres : Sénat et Parlement, où le Chef du Gouvernement (Président du Conseil) assurait l’exécutif et où le Président de la République incarnait la garantie des institutions, et la séparation des pouvoirs.

Le vote des parlementaires avait primauté.Tout passait par le Parlement et le Sénat, le Président de la République n’avait qu’un rôle en demi-teinte, celui de garantir la séparation des pouvoirs, en tant qu’arbitre des institutions. Clemenceau suffisamment finaud disait des Présidents de la République : Messieurs ! Prenez les plus bêtes !

Tout bêtassou qu’il étaient – dans le genre, nous eûmes des champions du monde - le Président de la République était un peu l’ « huile de moteur » de la mécanique parlementaire. Au-dessus des partis, le PR surplombait et en cas de crise constitutionnelle, il arbitrait. A-partisan, le Président de la République validait les lois, les promulguait après le vote législatif du parlement et le contrôle du Sénat.

Pour les factieux de la Ve république, au contrôle des affaires à partir de 1958 jusqu'à nos jours, pressés de détruire la France, ses institutions, son peuple et sa constitution en la modifiant moultes fois, le régime présidentiel représentait et représente d'autant plus, une aubaine incontournable pour les apprentis-dictateurs.

C’est ainsi que nous avons vu successivement depuis 1958, plusieurs modifications de la constitution sur des sujets vitaux pour la France et les Français, sujets qui engagent l’avenir du pays sans être passés par la voie référendaire.

Les traités internationaux, comme Maastricht et Schengen, où la France va perdre petit à petit sa souveraineté.

La forte personnalité du successeur de V. Giscard d’Estaing, F. Mitterrand va permettre lors d’un référendum complètement pipé, d’appeler aux urnes les Français largement influencés par la propagande médiatique et présidentielle et la forte implication personnelle et participative de Mitterrand aidé de son entourage, pour influencer le choix des électeurs. Et pour cela ils s’y entendent !

Le régime présidentiel de la Ve république, aida forcément beaucoup Mitterrand à peser de tout son poids dans les résultats finaux du référendum en 1992. A tel point, que tout ce qui allait suivre porterait la marque ineffaçable de Mitterrand. En effet, avec l’élection de Mitterrand en 1981, c’est une autre forme de despotisme qui vit le jour. Mitterrand, autant que De Gaulle, affublé d’une très forte personnalité – bien plus que son prédécesseur Giscard - allait complètement transformer les institutions à sa guise et surtout à la guise de l’immense réseau de son entourage immédiat, issu de mai 68.

Pendant ce temps, les ténors parlementaires les plus responsables et les plus inquiets pour la souveraineté de la France, comme Ph. Séguin prêchaient dans le désert des dangers de la future Union Européenne puisque l’image fabriquée de Mitterrand et retenue médiatiquement pendant des mois, parlait encore plus fort et haut que celle des députés au Parlement. Le débat eut bien lieu, mais il fut occulté par l’action délétère du Président de la République, Mitterrand qui usa de toutes les ficelles de son métier de politique et d’une dialectique qu’il maîtrisait à la perfection. Les Français obnubilés par l’image du PR, ne voyaient rien d’autre. On se souvient aussi que pendant la deuxième guerre mondiale, ce fut une autre image que les Français retinrent : Chef de l’État français, celle de Pétain !

L’image frelâtée du protecteur. Leurre que reprendront de Gaulle en 1958, et sa longue suite d’imposteurs !

Le Président de la République, bardé de tous les pouvoirs, ravale au second plan la représentation des Français avec les deux chambres, (Sénat, Parlement). Je rappelle que depuis 1958, c’est le PR qui choisit son premier Ministre, qui, à son tour choisit ses ministres, ce choix bien entendu sera validé par le PR, et l’on se doute bien que ce dernier y aura mit sa grosse patte dans le choix terminal. Grosse patte passée par la « patte blanche » des loges et des obédiences.

Dès 1958, la forte personnalité du général va servir de détonateur pour réduire encore plus le rôle des parlementaires. La propagande gaullienne va se servir des différentes mésaventures et scandales qui ont éclaboussé les 3eme et la 4eme républiques, pour crier à l’instabilité des institutions du fait de la nature même du régime parlementaire.

On fera croire au Peuple souverain que d’aller choisir son Président de la République, par le suffrage universel direct à deux tours, assurera la démocratie.

Fausse piste, car comme l’explique Philippe Fabry, Docteur en droit constitutionnel, « l’élection du Président de la République comme principale assurance de Démocratie est une monstruosité… La concentration des pouvoirs dans un seul individu mène droit aux dictatures, assises sur un régime autoritaire ».

Le suffrage universel direct dans l’élection du Président de la République.

Nous avons pu constater que l’élection au suffrage universel uninominal à deux tours, a donné, par deux fois, des régimes autoritaires.

Une première fois avec Louis Napoléon Bonaparte, (Napoléon III), élu au suffrage direct universel par les Français, à la tête d’une éphémère IIe république, pour verser ensuite dans l’Empire avec le titre d’Empereur des Français. Ce régime autoritaire conduira à 1871 et à la défaite de Sedan.

Le deuxième exemple,et pas des moindres, celui de De Gaulle qui nous intéresse ici.

Pour de Gaulle, le rôle de simple inaugurateur des chrysanthèmes du PR, son autorité seulement symbolique sous la IVe, il va sans dire que ce n’était pas suffisant pour celui qui se voyait un destin... historiquement gigantesque.

Passer sous la moulinette constante du Parlement, subir ce système issu de la Révolution française et du serment du jeu de paume, de Gaulle ne peut s’empêcher de se rêver un destin peu plus lustré, Chef de l’État, combiné au rôle éminent de... Chef des Armées !

D’ailleurs, ça tombe bien, de Gaulle est général 5 étoiles. De plus, nous sommes en pleine guerre d’Algérie, quoi de mieux qu’un militaire de haut rang pour régler le problème ? Il sait comment parler aux képis !

De plus en plus, se dessine et se précise la nécessité pour l’entourage de de Gaulle, de se débarrasser de l’encombrante IVe république – régime parlementaire – et de passer ipso facto à la Ve – en changeant la constitution.

Que l’on se rassure, il continuera d’aller inaugurer les chrysanthèmes, rallumer la flamme du soldat inconnu, etc., et de se composer cette figure de Chef de la Nation, garant de ses Institutions ! La belle affaire ! Du point de vue européen,la France va devenir en 1958 le seul pays européen de type régime présidentiel. En effet, tous les pays d’Europe se partagent entre régime parlementaire et monarchie constitutionnelle. La Vème sera une sorte d’exception française, à laquelle la personnalité du Général donnera une sorte de caution historico-médiatique, un Général très à l’aise devant les micros – il avait fait son apprentissage à Radio - Londres auprès de Churchill – continuera inlassablement à parler aux… « Françaises, Français », et les amener en 1962 à l’élection du Président de la République, par le suffrage universel uninominal à deux tours !

Suffrage sans quorum et possibilités de tripatouillages divers entre les partis politiques, au deuxième tour, toujours sans quorum.

Deuxième coup de force constitutionnel. Depuis, la France vit au rythme, non pas d’élections législatives équilibrées permettant de dégager au Parlement des majorités confortables des forces d’oppositions et issues de scrutins démocratiquement organisés, de façon à ce que les lois soient votées dans des circonstances équilibrées, assurant une véritable opposition conséquence du choix des électeurs. Elle vit au rythme d’élections présidentielles, septennales, puis quinquennales, continuelles, où tous les chefs de partis travaillent à leur carrière personnelle, réduisant du même coup, le rôle des députés, tripatouillant les circonscriptions, opérant depuis des décennies des découpes, des charcutages géographiques avec les circonscriptions, pour asseoir leur pouvoir, inversant les dates des suffrages législatifs et présidentiels ! Escroquerie ! Hormis le personnage de De Gaulle, hypertrophié par son aura et l’appel du 18 juin, celui de Mitterrand hypertrophié par ses sherpas, nous ne pouvons pas considérer l’élection présidentielle comme un satisfecit aux meilleurs, mais une absurdité dans la durée, un continuum de l’abêtissement électoral.

Nonobstant la personnalité des Présidents de la République qui jouent et influent sur les affaires du pays, où doivent être prises des décisions extrêmement lourdes de conséquences, démocratiquement, c’est un non-sens ! Une hérésie constitutionnelle, un subterfuge insupportable pour qui est enclin à la Démocratie.

Plus le temps a passé depuis 1958, plus ce régime que je qualifierais d’inique, a renforcé les pouvoirs exorbitants du Chef de l’Exécutif, devenu une sorte de « primat électif », comme le dit Philippe Fabry, où les pouvoirs sont concentrés entre les mains de petits roitelets appelés « Chefs d’État ». Ainsi, depuis 1958, nos institutions sont captées par le régime gaulliste puis par ses successeurs qu’ils soient de droite ou de gauche, ou du centre, le parlement de la Ve République répondant de moins en moins aux aspirations des Français d’ être représentés par ceux qu’ils élisent. Entre temps, la pression de Washington, de l’OTAN, au fil des ans, ont vidé les institutions françaises de leur substance, pour nous amener directement dans une « dictature » présidentielle européiste.

Le choix des Présidents.

Après de Gaulle qui instaurait un régime autoritaire, mais bien inféodé aux USA, malgré ses positions anti-OTAN, de façade, puisqu’il sortit du commandement intégré, mais pas du pacte atlantique, il est difficile de parler de démocratie, le concernant. Car de Gaulle transformait le suffrage universel en plébiscite. Il s’agit d’une forme avancée de despotisme. Pourquoi ?

L’élection du Président de la République dans une démocratie ne devrait être qu’anecdotique. Comment le Peuple souverain peut-il se retrouver et se reconnaître dans une seule personnalité incarnée par un seul homme ou femme de parti, où la concentration des pouvoirs et l’influence du parti qui le porte au sommet, en fait un « despote » partisan ?

Cette concentration des partis mène droit aux régimes autoritaires, quelle que soit la personnalité du récipiendaire. Faible, il sera la marionnette portée au sommet de l’État par les forces centrifuges (visibles ou occultes) qui l’actionnent. Fort, il écartera toute opposition et contestation.

Pourvu d’une personnalité plus nuancée, il ménagera la chèvre et le choux, avec le risque que cela comporte.

Le plébiscite n’assure en rien l’équilibre des institutions. Même si l’idée est séduisante pour les Français de l’époque. En 1962 c’était une nouveauté – et de Gaulle n’était pas n’importe quel personnage inconnu sorti des arcanes de partis politiques.

En instaurant un régime présidentiel, les Gaullistes ont commis une faute majeure dont nous payons aujourd’hui, les conséquences tragiques.

Cependant, en 2022, la quasi admiration ressentie pour de Gaulle, par certains , 51 ans après sa mort, s’avère pour les générations actuelles, une recherche de symbole fort de la France, au moment où le pays est en train de sombrer bel et bien, en un mot comme en cent : disparaître. La prestance gaullienne, nous ne risquons pas de la retrouver chez les actuels maîtres de l’Élysée, ni chef de l’exécutif, ni chef du gouvernement, ni parlementaires, etc. Ni non plus la queue leu-leu à chaque suffrage présidentiel tous les 5 ans de candidats qui se présentent devant les électeurs, dont la quasi majorité seraient mieux inspirés de postuler chez Pinder ! Certes, ce n’est pas de Gaulle, ni sa femme Yvonne que nous aurions vus se tortiller en dansant sur le parvis de l’Élysée, le jour de la fête nationale, ni de Gaulle se prêter à des roulades joyeuses et printanières dans le gazon du parc, ni autre chose encore qui ne font plus rire les Français, malgré le grotesque de la situation.

Rien ne subsista de la raideur gaullienne et du côté pate-notre de Mitterrand dans les postures officielles des chefs d’État qui lui succédèrent. Sinon Pompidou et la démarche lourde, lente et le sérieux d’un caissier de banque. Il conservait de ses origines de « ventrachoux », l’air finaud des paysans du terroir profond, et il n’était pas question pour lui d’aller compter le pâquerettes, préférant les tuyaux rouillés de Beaubourg ! Giscard jouait de l’accordéon, et pour raffermir son image d’homme près du peuple, partageait un café-crème avec les éboueux de Paris. Faire peuple, posture intégrale du Président de la République française, première écorchure de la fonction présidentielle. Il n’avait rien compris ! Celui qui lui succéda porta la posture élyséenne, au sommet de l’art de prendre les Français – comme ses prédécesseurs – pour des cloches. Gravir des roches de Solutré fut la solution, se faire filmer à Latche dans les Landes entre le fromage de bique et la lecture tranquille devant un feu de cheminée, faire guili-guili à son chien, et tout ça pour émouvoir dans toutes les chaumières de France, malheureusement cela a fonctionné auprès des masses éblouies par… l’image et les cadrages des techniciens de la télévision.

Chirac nous époustoufla par ses multiples facettes, animal des villes, animal des champs, ses jeux de mots laids, etc. Il éblouit beaucoup les gogos, il énerva encore plus, et démolit tout autant les institutions, avec la….cohabitation en dissolvant l'Assemblée Nationale dûment élue, (un exemple parmi tant d’autres), encore une conséquence des pouvoirs exorbitants que permet la 5eme république régime présidentiel ! A force cela devenait sordide et continuait jusqu’à aujourd’hui où la sordidité du régime n’a plus rien à démonter de son horreur absolue.

Jamais peut-être la recommandation de Clemenceau n'a autant été d'actualité... Les plus bêtes !



134 réactions


  • Moi ex-adhérent 3 août 2022 17:07

    La France a l’énorme avantage de pouvoir tout dire, de tout raconter, même et surtout de juger. Ainsi on a le droit de tout critiquer, c’est facile quand on oublie quelques détails. D’après l’auteure, la France dirigée par De Gaulle, l’aurait été d’une main de fer, « car De Gaulle transformait le suffrage universel en plébiscite, il s’agit d’une forme avancée de despotisme » sauf que lorsqu’il perdit le sien et dernier, le soir même, il annonçait comme promis de quitter immédiatement ses fonctions. Drôle de dictature ? Quant à lui imputer les abus des successeurs, cela me parait abusif !

    Pour finir par une note optimiste, que propose Nicole comme système meilleur ?

    Comme disait ma grand-mère La critique est facile, mais l’art est difficile


  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 17:48

    @ Moi ex-adhérent


    La France a l’énorme avantage de pouvoir tout dire, de tout raconter, même et surtout de juger.

    Bonjour merci de votre commentaire.

    Parlez en au professeur Peronne, aux gilets jaunes, et à tous ceux sur lesquels s’abattent les foudres judiciaires pour avoir osé dépasser la ligne rouge. 

    De Gaulle n’était pas un tendre, c’était un « réactionnaire » tel qu’on le concevait au XIXe siècle. Un Bourgeois issu d’une famille conservatrice. De Gaulle incarne surtout les valeurs du XIXe siècle, bien plus que celles du XXeme. Le despotisme peut revêtir plusieurs visages, celle du « père de la Nation », jeu auquel ont excellé beaucoup de dirigeants. Si vous ne l’avez lu, je vous conseille l’ouvrage de Bainville « les dictateurs » qui trace les portraits des dirigeants les pls emblématiques depuis l’Antiquité ( Grèce, Rome, etc.).

    Le fait qu’il ait décidé de son propre chef de se retirer des affaires, était dû à son grand âge et peut-être son état de santé. D’ailleurs, il avoua à Malraux que d’avoir accordé l’indépendance aux Algériens fut pour lui une des décisions les plus difficiles à prendre de sa vie. Et que cela le minait. Peut-être les remords, allez savoir. (vis à vis des Harkis notamment). 

    Je ne propose rien, ou plutôt je fais un simple état des lieux, n’ayant aucun mandat électif à mon actif, n’étant pas une militante d’un parti. Pour permettre une prise de conscience et casser le consensus stupide autour de l’image providentielle du PR. 

    Bien à vous.

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    • Moi ex-adhérent 3 août 2022 19:28

      @Nicole Cheverney
      Bonjour,
      Modestement, je vous invite à lire « Les USA avec De Gaulle, ce n’était pas l’Amérique » un article se voulant impartial de ma part.
      La démocratie a un vice, elle permet hélas, la démagogie sans frais, n’ayant aucun compte à rendre par la suite.
      Cordialement


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 19:51

      @Moi ex-adhérent

      Re-bonsoir, 

      Avez-vous des références plus précises ? Je suis en train de lire deux ouvrages, sur de Gaulle, dès que je serai un petit peu plus libre, je me ferai un plaisir de le lire. Je vous remercie. Bien à vous.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 4 août 2022 08:33

      @Nicole Cheverney

      "Avez-vous des références plus précises ? 3

      lien


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 août 2022 09:18

      @Séraphin Lampion

      Merci pour le lien, je vais lire l’article de Moi ex-adhérent. Je n’avais pas compris qu’il s’agissait d’un article sur Agoravox. 


  • Moi ex-adhérent 3 août 2022 17:59

    Il y a deux catégories de personnes pour haïr De Gaulle.

    Les pieds-noirs et leurs descendants, et les gauchistes.

    Les premiers, je peux les comprendre, ayant été trahis avec l’Algérie française, département français, etc ... A l’époque, j’avais ressenti de la compassion pour eux, ne comprenant pas ma chance, mon incorporation étant prévue en 1964.

    Leclerc voulait négocier l’indépendance du Vietnam, De Gaulle ne l’a pas écouté, et la suite lui donna tort.

    Désinformer pour satisfaire ses rancunes personnelles, c’est possible. Prétendre que De Gaulle était pro-américain, en est la preuve. Plus c’est gros, plus c’est nul !!!


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 18:10

      @Moi ex-adhérent

      De Gaulle n’était pas pro-américain, il était leur féal, comme l’ont été tous les politiques français après la guerre. Mais avoir trahi dans l’affaire algérienne, comme il l’a fait, non, impardonnable.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 18:13

      @Nicole Cheverney

      Suite à Moi ex-adhérent

      Vous avez raison d’évoquer Lecler de Hautecloque. Ce fut un personnage d’une grande envergure. 


    • Captain Marlo Captain Marlo 3 août 2022 19:59

      @Nicole Cheverney
      De Gaulle n’était pas pro-américain, il était leur féal, comme l’ont été tous les politiques français après la guerre. Mais avoir trahi dans l’affaire algérienne, comme il l’a fait, non, impardonnable.

      La France était en ruine, les gouvernements devaient appliquer le programme du CNR. Je comprends très bien que financièrement, la France ne pouvait pas l’étendre aux colonies.

      Vous faites des affirmations sans aucune preuves.
      Et toute la géopolitique de de Gaulle démontre le contraire !
      UPR : « Le mythe du couple franco allemand, le Traité de l’ Elysée = 50 ans de mystification »


  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 18:45

    @ Seraphin Lampion

    Concernant les « accords d’Evian » soit-disant signés, dans les faits, ils n’ont jamais existé. Ce ne sont que des « ectoplasmes » sans valeur juridique internationale. Puisque les seul sinterlocteur de De Gaulle et ses représentants sont le FLN mais sont absents le GRPA, la nature juridique des interlocuteurs restant à définir. Pas une seule fois le mot « accords » a été prononcé dans le texte, mais les mots « déclarations ». Ce fut un jeu de dupes. 

    Explications :

    1 - Les « accords » se présentent sous la forme d’un texte diffusé unilatéralement par la Documentation française et publié au J.O., texte dépourvu des signatures, tant des trois négociateurs français (Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie) que de celles des quatre négociateurs désignés par le FLN (Belkacem Krim, Saad Dahlab, Ben Tobbal, M’hamed Yazid). On ne sait donc ni si les parlementaires ont réellement donné au texte leur accord formel (et nous allons voir que les raisons d’en douter sont des plus sérieuses), ni quelle entité ils étaient censés avoir engagée par leur éventuelle signature.

    2 - des deux parties à la négociation, l’une avait un statut d’Etat souverain tandis que l’autre était un « Front », c’est à dire un rassemblement politico-militaire auquel la France s’est refusée, du moins jusqu’au jour du scrutin d’autodétermination - qui est postérieur aux accords - à reconnaître toute existence légale. Ne voulant pas davantage reconnaître le GPRA en tant que Gouvernement provisoire de la République algérienne, la France a pu certes trouver pratique de négocier avec le FLN. Mais la nature juridique exacte de la personne morale qu’elle s’est ainsi choisie comme partenaire à la négociation, reste à définir.

    Comment dès lors soutenir valablement que les gouvernements qui se sont ensuite succédés à Alger étaient tenus par des « accords » conclus par un ectoplasme juridique ?

    3 - Le texte des « accords » d’Evian ne stipule rien. Il se borne à énoncer des intentions. Relatant ce qu’on pouvait savoir des négociations d’Evian, la presse de l’époque ne parlait d’ailleurs jamais que de la publication prochaine de « déclarations d’intention » (cf. par exemple Le Figaro du 7 mars 1962). Le terme accords, terme abusif inventé par des « communicateurs », n’a été introduit que tardivement comme titre de la plaquette publiée par la Documentation française. Il s’est ensuite imposé dans le langage courant. Mais à tort.

    Le référendum du 8 avril 1962 « autorisait » le Président de la République « à conclure les actes qui seront à établir après que les Algériens se soient prononcés par référendum ». L’essentiel était donc renvoyé dans le futur, après que l’Algérie serait devenue indépendante et souveraine. « Si elles sont adoptées par les populations algériennes lors du scrutin d’autodétermination, elles (les déclarations gouvernementales) acquerront la valeur d’un texte organique du nouvel Etat et serviront de base aux conventions qui seront ultérieurement conclues ».
    « Acquerront la valeur », « serviront de base », « seront ultérieurement conclues ». Qui donc, au nom de l’avenir, prenait de tels engagements ? Qui était lié par eux ?

    4 - ce faisant, le gouvernement français a offert à l’autre partie l’occasion de l’enfermer dans un piège. Puisque les négociateurs d’Evian n’étaient là qu’en tant qu’envoyés du FLN et non en tant que membres du gouvernement provisoire algérien ou plénipotentiaires délégués par lui, les textes vers lesquels la négociation s’orientait devaient, pour prendre valeur d’engagement, être préalablement soumis aux instances décisionnaires de la révolution algérienne.

    Avant de conclure la négociation, les représentants du « Front » demandèrent donc à se rendre à Tripoli, soumettre l’état des discussions au GPRA, gouvernement provisoire en exil, et au CNRA, Conseil national de la Révolution algérienne, instance d’orientation politique du FLN.

    Ces consultations offraient l’occasion d’une surenchère. Allié à Ben Bella, lequel avait été récusé comme négociateur par la France et en avait conçu l’amertume qu’on imagine, Boumedienne obtint du CNRA, le 7 juin 1962, que les textes en cause soient secrètement rejetés. Secrètement, voulait dire que les négociateurs français devaient tout ignorer de ce rejet qui ne serait révélé au grand jour que lorsque l’indépendance serait devenue un fait acquis.

    En revanche et pour sa propre part, le gouvernement français s’est lui-même lié par ces textes. Ceci d’une manière d’autant plus rigoureuse qu’il les fit sacraliser en France par le référendum du 8 avril 1962 !
    En somme, ces « accords » de dupes, en réalité de simples déclarations d’intention unilatérales, ne se sont jamais imposées qu’à l’une des deux parties, l’autre ayant dès l’origine et secrètement décidé qu’ils seraient nuls et non avenus.

    Lire la suite ▼

  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 18:47

    @ Séraphin Lampion 

    Pour en savoir un peu plus : 

    https://www.geopolintel.fr/article216.html


  • pasglop 3 août 2022 20:06

    Un article intéressant commenté par des gens capables de discuter entre eux sans trop dévier du fond ; ça devient rare...


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 20:45

      @pasglop

      Bonsoir et merci de votre commentaire. Je pense que le sujet de l’article préoccupe les lecteurs, qu’on soit pour ou contre. C’est l’avenir de la démocratie qui se joue. 
      Bien à vous.


    • Louis 4 août 2022 21:40

      @Nicole Cheverney

      « Ce qui se joue, c’est l’avenir de nos démocraties » Anthony Gardner

  • Louis 4 août 2022 21:16

    bla bla bla et lieux communs


  • Jean Keim Jean Keim 5 août 2022 08:13

    Nous ne devrions jamais confier le pouvoir à un individu qui le désire.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 5 août 2022 08:20

      @Jean Keim

      Bonjour, vous résumez parfaitement en une phrase toute la problématique du régime présidentiel. 
      Bien à vous.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 5 août 2022 08:54

      @Nicole Cheverney
       
       (Jran Keim), vous résumez parfaitement en une phrase toute la problématique du régime présidentiel. ’’
       
      Problématique ? Je dirais plus précisément le paradoxe.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 5 août 2022 09:14

      @Francis, agnotologue

      Ou une « aporie », c’est-à-dire une impasse, une contradiction insurmontable puisque les prémices sont illogiques.

      De même que la lumière attire les moustiques et que les excréments attirent les mouches (et les cochons), le pouvoir personnel consubstantiel aux régimes présidentiels attire forcément les pervers narcissiques. Encore faut-il, aujourd’hui plus qu’hier, qu’ils aient été sélectionnés par le casting du producteur et du réalisateur : la finance et le commerce.


    • chat maigre chat maigre 5 août 2022 09:31

      @Séraphin Lampion

      Bonjour,
      j’allais partir en ballade mais comme je vous sais très pointilleux smiley

      on sait depuis longtemps que les moustiques sont surtout attirés par le dégagement de CO2 de la respiration ou transpiration smiley
      vous allez peut-être m’en apprendre plus que je n’en sais sur les moustiques, mais je ne verrai tout ça que ce soir, bonne journée smiley


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 5 août 2022 09:50

      @Séraphin Lampion
       
       « Les idiots prennent le pouvoir dans les derniers jours d’une civilisation qui s’effondre.
      Les généraux idiots mènent des guerres sans fin, vouées à l’échec, qui mènent la nation à la faillite. Les économistes idiots appellent à réduire les impôts pour les riches et à supprimer les aides sociales pour les pauvres, et se projettent dans une croissance économique fondée sur un mythe. Les industriels idiots empoisonnent l’eau, le sol et l’air, détruisent les emplois et réduisent les salaires. Les banquiers idiots misent sur des bulles financières auto-créées, et infligent des dettes qui paralysent les citoyens. Les journalistes et les intellectuels idiots prétendent que le despotisme est la démocratie. Les agents de renseignements idiots orchestrent le renversement de gouvernements étrangers pour y créer des enclaves sans foi ni loi qui créeront des fanatiques enragés. Les professeurs, les « experts » et les « spécialistes » idiots s’affairent dans un jargon incompréhensible et des théories ésotériques qui soutiennent la politique des dirigeants. Les artistes et les producteurs idiots créent d’épouvantables spectacles sexuels, horrifiques et fantastiques.
      Certaines étapes bien connues aboutissent à l’extinction.
      Nous sommes en train d’en cocher toute la liste.
      Les idiots ne connaissent qu’un seul mot – ’’ plus’’. Ils ne s’encombrent pas du bon sens. Ils amassent des richesses et des ressources jusqu’à ce que les travailleurs ne puissent plus gagner leur vie et que les infrastructures s’effondrent. Ils vivent dans des environnements privilégiés, où ils mangent du gâteau au chocolat en donnant l’ordre d’envoyer des missiles. Ils considèrent l’État comme un prolongement de leur vanité. Les dynasties romaine, maya, française, Habsburg, ottomane, Romanov, Wilhelmine, Pahlavi et soviétique se sont effondrées à cause des caprices et des obsessions de ces idiots au pouvoir.

       » Chris Hedges
       

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    • Clark Kent Séraphin Lampion 5 août 2022 10:09

      @chat maigre

      Tout ce que je sais sur les moustiques, c’est que j’ai compris que la violence n’était jamais la solution le jour où une de ces saloperies s’est posée sur mes testicules quand je sortais de la douche.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 6 août 2022 11:27

      @Francis, agnotologue

      Bonjour, les idiots gouvernent les pauvres d’esprits. Heureux seront les « pauvres d’esprits ». Le suffrage universel uninominal à deux tours dans le cadre des élections présidentielles s’entend, sont un grand danger, car la plupart des électeurs( ignorant et ne cherchant pas à connaître le rôle et les attributions du PR, son influence invasive sur les affaires de l’Etat, son mépris des institutions dont il est désigné par la cnstitution pour en être le garant), ne votent pas pour le Chef d’Etat, ils votent pour un homme au gré de leurs inclination. C’est dangereux !
      Lorsque Giscard se présenta, on ne comptait plus le nombre de femmes qui mettaient leur bulletin dans l’urne à cause de son côté play-boy un peu dégarni mais qui maniait bien la raquette dans son short extra blanc pour montrer ses gambettes. En fait, ces élections présidentielles ont depuis le début été un plébisite de... l’image de la société du spectacle debordien. C’est absolument effrayant. Mitterand ce fut la même chanson douce-amère, Chirac, et le trio infernal, Sarko, Hollande et Macron ! 
      Trop de gens s’en vont aux urnes comme s’ils allaient aux emplettes. C’est de l’inconscience. 
      Bien à vous.

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    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 6 août 2022 11:39

      @Nicole Cheverney
       
       ’’ces élections présidentielles ont depuis le début été un plébisite de... l’image de la société du spectacle debordien. C’est absolument effrayant.’’
       
      Oui, c’est exactement ça.
       
      Cordialement.


  • assezdesbonim 5 août 2022 17:32

    Nicole Cheverney

    , Heureusement pour vous en France le délire n’est pas puni !


  • assezdesbonim 5 août 2022 17:37

    Nicole Cheverney

    , Heureusement pour vous en France le délire n’est pas puni !


  • assezdesbonim 5 août 2022 17:39

    Nicole Cheverney

    , Heureusement pour vous en France le délire n’est pas puni !


  • mounlaribo mounlaribo 5 août 2022 22:18

    A la lumière l’article et des réactions qu’elle suscite, on peut dire sans ambage que la France est une véritable démocratie au sens ou le suggérait malicieusement Tocqueville à ses congénères : « n’ayons pas peur du suffrage universel, le peuple, on les fera voter comme on veut », puisque ses institutions et sa geste sont solidement tenues par une espèce de bourgeoisie malsaine, parasitaire et reproductible, tandis que le bon peuple, tel un troupeau réglé par un chien de berger,

    est convoqué tous les 5 ans à glisser son bulletin pour un toujours plus « bêtes » déjà choisi, puis sommé d’aller brouter l’herbe fraîche en attendant une nouvelle injonction. 


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 6 août 2022 11:32

      @mounlaribo

      Bonjour, et merci de votre commentaire. Au vu des trois idioties proférées juste au-dessus par sans-doute un LR, il faut croire que dénoncer la supercherie d’un régime en état de mort cérébral dérange.
      Bien à vous. 


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