mercredi 27 juin 2018 - par Dr. salem alketbi

La Corée du Nord et l’Impasse des Mollahs iraniens

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L'Iran était le seul pays au monde préoccupé par les résultats du récent Sommet Trump-Kim de Singapour. Le succès du sommet a profondément troublé les mollahs iraniens. Avant la réunion, Téhéran avait envoyé d'étranges messages d'avertissement aux dirigeants nord-coréens. Les messages n'ont pas eu d'impact sur les étapes bien étudiées de Kim. Quelques jours avant le sommet, il a exempté beaucoup de responsables de leurs fonctions. Cette décision reflétait le désir de Pyongyang de poursuivre le dialogue avec Washington.

Kim n'a pas montré de volonté pour considérer le conseil des mollahs. Il était conscient qu'ils suivaient ses pas dans le traitement des lois américaines et internationales. Téhéran n'était pas qualifié pour donner des conseils à un modèle qu’il suit. La Corée du Nord et l'Iran traitent différemment avec les États-Unis et l'ordre mondial existant.

Les essais nucléaires de la Corée du Nord et sa rhétorique hostile ont longtemps troublé ses voisins - la Corée du Sud et le Japon. Mais Pyongyang n'a jamais cherché à exporter ses crises à l'étranger comme Téhéran. L'Iran a longtemps déployé ses milices de la Garde révolutionnaire dans de nombreux pays de la région, créant le chaos et les troubles en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen. Le régime des mollahs s'est toujours ingéré dans les affaires intérieures d'autres pays, comme Bahreïn.

Les mollahs iraniens ont affirmé que le président Trump ne tient pas parole. C'est faux. Depuis qu'il a pris le pouvoir, Trump a promis de se retirer de l'accord nucléaire signé avec l'Iran. Il a déclaré qu'il n'était pas convaincu de son efficacité et qu'il doutait de son efficience pour répondre aux intérêts stratégiques des États-Unis. Malgré toutes les discussions qui ont eu lieu entre lui et ses alliés de l'Atlantique, le président américain a mis au rancart l'accord nucléaire iranien. Un président qui tient sa promesse est digne de signer un accord avec Kim. Les mollahs peuvent avoir un autre point de vue politique. Signer un accord avec le président Trump a de grandes chances de succès. Depuis qu'il a pris le pouvoir, Trump a démontré sa capacité à atteindre ses objectifs sans se soucier des contraintes. Ces qualités et garanties ne sont-elles pas suffisantes pour que Kim obtienne un accord historique ?

Le dirigeant nord-coréen a hérité d'un bon sens politique de son père. Il agit toujours selon un plan stratégique pour rendre son pays ouvert sur le monde et atténuer la pression économique sur la Corée du Nord. Il agit selon plusieurs tactiques, allant de l'escalade à la flexibilité selon un timing précis. Les mollahs maîtrisent l'entêtement populaire et ne savent pas comment faire preuve de souplesse dans la négociation et la politique. Ils pensent que le monde peut se plier en réponse à leurs demandes, leurs souhaits et leurs ambitions expansionnistes.

Téhéran a perdu un allié stratégique fort. Le régime nord-coréen connaît tous les secrets sombres et profonds iraniens. Pyongyang soutient depuis longtemps le régime des mollahs, à la fois politiquement et militairement. Pendant des décennies, l'Iran avait parié sur le fait que la préoccupation des Etats-Unis vis-à-vis de la menace nord-coréenne était une priorité stratégique. Washington était préoccupé par le danger que Pyongyang représentait pour ses alliés en Asie de l'Est, en particulier en Corée du Sud et au Japon. Les mollahs ont réalisé que l'élimination de cette menace donnerait aux Etats-Unis plus de temps pour éliminer la menace iranienne et rétablir la stabilité au Moyen-Orient.

L'Iran a également pris conscience que la puissance dure de Trump a joué un rôle majeur en poussant Pyongyang à recourir rapidement à la négociation. La possession de l'énergie nucléaire par la Corée du Nord et sa conviction qu'elle n'avait pas besoin de plus de tests de missiles n'étaient pas les principales raisons pour lesquelles elle serait assise à la table des négociations avec la partie américaine.

L'Iran doit comprendre que le pouvoir militaire doit se traduire par un pouvoir politique et renforcer les négociations entre les États. La force militaire ne doit pas être utilisée pour attaquer les autres et mettre en œuvre des ambitions expansionnistes qui ne respectent pas l'intérêt du peuple. Un tel mauvais usage du pouvoir reflète la nature coloniale de tels régimes arriérés.

Après avoir été une source d'inspiration pour Téhéran au cours des années précédentes, Pyongyang a proposé un nouveau modèle : les concessions sont un moyen d'échapper aux sanctions internationales et de se libérer de l'isolement destructeur. Imposer les plus fortes sanctions de l'histoire sur l'Iran lui fera faire de vraies concessions. Les mollahs doivent réexaminer le modèle nord-coréen au lieu de perdre du temps à s'accrocher à leurs ambitions.



17 réactions


  • Milka Milka 27 juin 2018 18:39

    Qui croit être au courant des échanges entre l’Iran et la Corée du Nord ?

    Qui croit que la Corée du Nord va dénucléariser ?
    Qui vend la peau de l’ours et tire des plans sur la comète ?
    ......................................... smiley

    • Christian Labrune Christian Labrune 28 juin 2018 17:53
      L’auteur ne fait qu’écrire des articles sionistes. C’est curieux.
      ================================
      @Christ Roi

      Je dirai plus : c’est préoccupant. Personne ne peut plus ignorer que l’objectif des sioniste dont la milice, le Hezbollah, a déjà pris pied partout au Liban, en syrie, en Irak et même au Yémen et à Gaza, est de conquérir prochainement les états du Golfe. On aura vu en moins d’un an Netanyahou en Inde et même en Chine. C’est tout dire, et il faut espérer que la conquête des sionistes n’ira jamais très au-delà de Beijing . Il reste que c’est bien ce même Netanyahou, me semble-t-il, qui répète depuis quarante ans : « La France doit être rayée de la carte du temps ». Au Parisien que je suis, cela fait froid dans le dos, et je comprends aisément ce que vous ressentez. 

      Si les mains et les pieds vous font encore mal, n’hésitez pas à recourir aux analgésiques. Au fait, c’est pour quand, la parousie ?

  • Samy Levrai samy Levrai 27 juin 2018 19:30

    Comment peut on écrire un tel ramassis de niaises propagandes ?


  • Pere Plexe Pere Plexe 27 juin 2018 20:09

    Rohani montre la Lune et l’auteur regarde le doigt...

    Il n’a pas compris comment les changements sur la péninsule Coréenne est une victoire chinoise.
    Ni comment les liens de l’Iran et de la Chine mais aussi l’OCS se renforcent. 

    L’art de s’intéresser à un épiphénomène et ne pas voir l’essentiel.

  • banban 27 juin 2018 21:38

     « L’Iran a longtemps déployé ses milices de la Garde révolutionnaire dans de nombreux pays de la région, créant le chaos et les troubles en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen. » ...... 

    Les salauds, il saccage ces havres de paix, pourtant israel et les E-U y répande l’amour depuis 40ans.
    Je me suis arrêté là, encore un cerveau vide, réceptacle parfait pour la propagande. 
    la seul raisons pour lequel la Corée du nord n’est pas raser de la carte c’est le milliard de chinois qui a derrière, l’Iran elle,est seul.

  • DACH 28 juin 2018 07:13
    Les intervenants de ce site enfermés dans leurs obsessions n’ont pas entendu les cris et protestations d’une foule iranienne en colère. Ils ont même été à crier « mort à la Palestine » lors de la grève des commerçants du Bazar de Téhéran !!! Inilaginable pour les Mollahs et un avertissement de plus ! Car de plus en plus d’Iraniens, jusqu’à plus de 150 députés, demandent que la priorité des Mollahs soit de faire marcher le pays et non de chercher à étendre l’influence chite et de provoquer un conflit avec Israël et ses vosins arabes au nom de l’islam !!! Conflist qui dévorent les ressources financières....
    Les Mollahs sont grandement perdants depuis l’accord avec le régime de Kim, ils ont perdu un allié, et quelques uns de leurs secrets sont désormais aux mains des américains. Les Mollahs ont fait un pas de plus vers leeur rejet par une grande partie croissante du peuple iranien, des perses avant d’être des Chites !!!! .

    • Cateaufoncel2 28 juin 2018 16:46
      @DACH

      « ... » lors de la grève des commerçants du Bazar de Téhéran !!! »

      Elle en était hier à son quatrième jour. Mais ça, ils ne veulent pas le savoir, les supporters des immondes barbus enturbannés. Ils rétabliraient des sacrifices humains, qu’ils ne perdraient pas un fan et pas une groupie, du moment qu’ils continuraient de menacer Israël d’éradication.

  • Pere Plexe Pere Plexe 28 juin 2018 11:15

    ...bref les Iraniens seraient paranos et belliqueux.
    Tout le contraire des Israéliens et Saoudiens pacifiques et pas paranos pour un sou.
    Sérieux ?


  • Christian Labrune Christian Labrune 28 juin 2018 16:45
    L’Iran doit comprendre que le pouvoir militaire doit se traduire par un pouvoir politique et renforcer les négociations entre les États.
    ===========================
    à l’auteur,

    Je crains - ou plutôt, j’espère ! - que le régime iranien ne comprendra rien du tout.
    Il y a longtemps que le communisme, religion des ancêtre de Kim Jong-un, n’a plus de dévots en Corée du Nord. Les Chinois eux-mêmes, qui conseillent le joufflu, sont depuis longtemps convertis à l’économie de marché capitaliste ; ils y réussissent très bien, et leur « communisme » ressemble à la vieille robe de chambre élimée que Diderot avait portée tant d’années pour écrire et qui faisait si bien partie de lui-même que, devenu un peu plus riche, il lui peinait de devoir s’en débarrasser. Bref, il n’y a pas d’autre solution pour kim Jong-un, désormais, que de faire face à la réalité de la manière la plus pragmatique. Il semble qu’il ait compris que les occidentaux cesseraient immédiatement d’être des ennemis si les objectifs de son régime cessaient de leur être hostiles.

    Dans le cas de la République islamique d’Iran, aucune flexibilité politique ne sera jamais possible. L’objectif de l’ayatollah Khomeiny, c’était la « guerre sainte » qui devait propager l’islam « d’un bout à l’autre de la planète ». Objectif délirant, mais force est de constater que c’est ce programme, aussi rigide et définitif qu’un logiciel d’ordinateur avant l’IA, qu’est en train de mettre en oeuvre le régime des mollahs, lors même qu’il n’en a plus du tout les moyens. Le rial aura perdu en six mois la moitié de sa valeur face au dollar, l’inflation progresse dangereusement, les grandes entreprises européennes, qui se rient de la sollicitude incompréhensible des Macron et des Moghérini, vont se retirer du pays avant la révolution, mais rien n’y fait : le Bazar (qui avait été si redoutable pour le shah) et les villes de province peuvent bien se soulever ; on peut bien brûler partout, et jusque dans les provinces les plus éloignées de Téhéran, les portraits de Rohani et de son Führer, gueuler « Mort à la Palestine », on continuera d’envoyer à Soleimani, au Hezbollah et au Hamas, les derniers sous des Iraniens ; on relancera au besoin les recherches sur la nucléarisation des missiles. Peu importe que les Iraniens soient au chômage, commencent à crever de misère et de faim, si on peut continuer à mener à bien le grand projet eschatologique de Khomeiny. Allah est grand, et si Dieu le veut, comme on dit toujours dans la région, à la fin, nous finirons par vaincre ce monde pourri dominé par le grand et le petit Satan. S’ils ne veulent pas se soumettre, nous les exterminerons.
     
    Les ayatollahs ne connaissent évidemment pas la formule qu’on doit à Bussy-Rabutin, contemporain de Louis XIV : « Il est d’usage que Dieu soit du côté des gros bataillons contre les petits ». Autrement dit, ils ont choisi un type de rapport avec le reste du monde où ils n’ont aucune chance de l’emporter. Il vaut mieux qu’ils ne connaissent pas cette grande règle universelle de l’art des batailles que je rappelais, et qu’ils n’essaient pas de changer in extremis leur fusil d’épaule : ils ont fait leur temps, les Iraniens et le reste du monde, sauf des demeurés comme Macron et Moghérini, ne souhaitent plus qu’une chose : qu’ils disparaissent et aillent dilapider au plus vite, dans quelque coin fort reculé de la planète, les fortunes en dollars qu’ils auront pu patiemment amasser durant quarante ans.

    • Cateaufoncel2 28 juin 2018 16:49
      @Christian Labrune

      "L’objectif de l’ayatollah Khomeiny, c’était la « guerre sainte » qui devait propager l’islam « d’un bout à l’autre de la planète ». Objectif délirant..."

      C’est quand même la volonté d’Allah, telle qu’elle figure dans le Coran.

      Le même, soit dit en passant qui se prêche dans toutes les mosquées de France.-

    • Christian Labrune Christian Labrune 28 juin 2018 18:22
      C’est quand même la volonté d’Allah, telle qu’elle figure dans le Coran.
      Le même, soit dit en passant qui se prêche dans toutes les mosquées de France.-
      ==========================
      @Cateaufoncel2

      Je recopie plus bas le texte de Khomeiny que je citais. C’est effectivement tout à fait conforme au Coran, mais les états arabes les plus riches, donc ceux du Golfe, ceux qui disposent d’élites politiques parfaitement instruites, commencent à se rendre compte qu’il ne sera pas possible de maintenir indéfiniment les masses dans cet obscurantisme longtemps propagé par le wahhabisme, que cela ne va pas tarder à devenir terriblement contre-productif, même pour ces pays. L’évolution qui a commencé en Arabie va s’accélérer. On observera rapidement cette situation paradoxale : l’islam radical, dont l’origine avait été la péninsule arabique, ne subsistera plus que dans les pays du nord de l’Afrique dont l’économie est en train de se détériorer à vue d’oeil, et dans les communautés formées, dans les pays aux économies plus développées d’Europe, par le flot des immigrés venus du Sud. L’effondrement brutal du Califat était un premier signe. L’islamo-fascisme turc se maintient et entretient les espoirs des radicalisés, mais la prochaine éradication du régime de Téhéran devrait faire beaucoup réfléchir. C’est de là qu’est parti le terrorisme islamiste, mais c’est au cours des prochains événements que sera cloué définitivement son cercueil. Le slogan des Frères musulmans à l’avènement de Morsi, c’était : « l’islam est la solution ». La démonstration est bien faite, désormais, que c’était une drôle de solution !

      Khomeiny :

      La guerre sainte signifie la conquête des territoires non musulmans. Il se peut qu’elle soit déclarée après la formation d’un gouvernement islamique digne de ce nom, sous la direction de l’Imam ou sur son ordre. Il sera alors du devoir de tout homme majeur et valide de se porter volontaire dans cette guerre de conquête dont le but final est de faire régner la loi coranique d’un bout à l’autre de la Terre. Mais que le monde entier sache bien que la suprématie universelle de l’Islam diffère considérablement de l’hégémonie des autres conquérants. Il faut donc que le gouvernement islamique soit d’abord créé sous l’autorité de l’Imam afin qu’il puisse entreprendre cette conquête qui se distinguera des  autres guerres de conquête injustes et tyranniques faisant abstraction des principes moraux et civilisateurs de l’Islam.

      Texte complet à cette page :

      http://www.fnb.to/FNB/Article/Khomeyni/Khomeyni.htm


    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 28 juin 2018 18:28

      @Christian Labrune


      Khomeini (avec un i, tonton voyons) ... l’agent anglais ? ^^

    • Cateaufoncel2 28 juin 2018 22:46
      @Christian Labrune


      « ...mais la prochaine éradication du régime de Téhéran devrait faire beaucoup réfléchir. »

      Ca bouge beaucoup depuis la fin de l’année, mais je me demande s’il y a une partie conséquente de l’armée qui va basculer du côté du peuple. Parce que sans cela, ça pourrait être très dur : le régime est soutenu par des fanatiques jusqu’au boutistes, les Gardiens de la révolution islamique.

    • Christian Labrune Christian Labrune 29 juin 2018 13:06
      @Cateaufoncel2
      ====================================
      C’est bien aussi ce qui m’inquiète, et le soutien des Européens, même s’il est désormais devenu impossible dans le faits, et n’est plus qu’une espèce de caution « morale » (quand je pense qu’il y avait eu des salauds pour justifier Erdogan après le « coup d’état » !!!), pourrait bien les induire à tenter le tout pour le tout et à massacrer à tour de bras.

      Il reste que les carottes sont cuites, et il y a déjà longtemps que les soutiens du régime auront eu le temps de convertir en dollars les fortunes réalisées depuis quarante ans. Ils doivent se préoccuper déjà, à l’heure qu’il est, d’une terre d’accueil assez pourrie pour accorder l’asile des criminels. Les nazis, après tout, avaient bien trouvé ; il suffit d’y mettre le prix. La Russie de Vladimir Vladimirovitch n’est pas bien loin. Son climat, certes, est rigoureux, mais si on est enrhumé, c’est la preuve même qu’on est encore vivant et qu’on a pu échapper au pire.

    • Christian Labrune Christian Labrune 29 juin 2018 13:09
      ERRATUM

      pour accorder l’asile à des criminels". La préposition à dû s’évaporer ! Excuses.

  • Esprit Critique 28 juin 2018 17:47

    Qui est le plus con et le plus dangereux, Un Muzz ou un dictateur taré ?

    Lequel peut-on espérer faire évoluer ? Tel est bien la question.

    Une piste : Hitler a duré 12 ans , Pol-pot 5ans , l’Islam ?


  • Pere Plexe Pere Plexe 28 juin 2018 18:25

    Il [kim Jong-un] semble qu’il ait compris que les occidentaux cesseraient immédiatement d’être des ennemis si les objectifs de son régime cessaient de leur être hostiles.

    Ben voyons !
    Les occidentaux, comprendre les USA et ses vassaux, n’ont que faire de la Corée qu’elle soit du Nord du Sud ou réunifiée. La cible des pacifiques étasuniens est la Chine. Ce n’est pas un mystère.
    Et le rapprochement des deux Corée doit plus à l’habile stratégie de Pékin ( qui gére la perfusion Nord Coréenne) qui à parfaitement utilisé l’ego de Trump et son besoin de paraître lui offrant une victoire en trompe l’œil sur un dossier international. 
    Même nos médias le reconnaissent à mi mots.


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