vendredi 24 mai 2019 - par siatom

La Poésie est-elle une maladie du cerveau ?

PNG Sur son compte twitter Thomas Deslogis se présente comme journaliste et poète d’actu sur LCP où ce piètre versificateur balance ses rimes pauvres enrichies avec de l’argent public, mais pour améliorer l’ordinaire il est aussi pigiste aux Inrockuptibles, ce temple de la bien-pensance où il écrit sur ses deux passions, le Rap et le ballon rond.

Ce stakhanoviste de la versification ne s’arrête pas là, il s’essaie au mariage entre le cul et la poésie sur le ‘’Tag Parfait’’, premier magazine français sur la culture porno où il a créé la rubrique ‘’Le Porn la poésie’’ et où il se qualifie de bachique au poème facile.

Mais ne vous méprenez pas, point de poèmes lubriques, ni de vers libidineux, ou de rimes graveleuses, on est dans l’abscons, l’hermétique, l’impénétrable, ce qui est un concept novateur en matière de porno.

D’ailleurs, Thomas ne fait pas dans le porno vulgaire façon Jacquie et Michel mais dans le porn, il parle et écrit couramment la novlangue des médias et l’élision de la voyelle finale qui permet en même temps d’angliciser le terme change tout. Cette soumission à l’anglais, unique idiome d’une prétendue modernité de nos ‘’élites’’ mondialisées, serait à leurs yeux un signe de distinction. 

C’est une de ses collègues experte en porn, Carmina cam-girl de son état, qui présente sa dernière publication intitulée ‘’ Vers du retour’’ en ces termes ’’ Porno et politique : même combat, qu’il mène avec des mots doux’’.

Moins généreux qu’elle, nous ne vous offrons que la première strophe très prometteuse de ce poème probablement écrit sous l’emprise de Bacchus et réservé à un public de connaisseurs à la boboitude senestre labellisée.

 Comme un Tetris en gélatine
À l’acupuncture ambiguë


Le porn imbrique moins de délits
Que d’hélices intestines
Aux délires mélancoliques.

Pour ceux, que cette entrée en matière croustillante aurait aiguisé l’appétit et attisé la soif de culture porn et seraient impatients de découvrir la suite, nous mettons gracieusement le lien en bas de ce billet.*

Hélas la poésie, ça eut payé mais ça ne paye plus, c’est donc sur Slate où il sévit aussi que nous avons découvert notre spécialiste en culture hip-hop s’insurgeant du mauvais procès fait à un collègue du nom de Nick Conrad dont le prénom est déjà une promesse.

Ce rappeur avait déjà montré dans son précédent morceau ''Pendez les blancs'' une fibre poétique incontestable comme en témoigne le vers suivant où il exprime une remarquable virtuosité à manier les rimes riches  "Je rentre dans des crèches, je tue des bébés blancs. Attrapez-les vite et pendez leurs parents’’.

Il vient de récidiver avec un nouveau titre ‘’ Doux Pays’’ dans lequel il promet les pires tourments à ce pauvre hexagone dont il envisage de sodomiser la grand-mère tout en se plaignant à juste titre de trop mal manger à bord des avions d’Air France.

La solidarité entre poètes n’est pas un vain mot et dans son billet rageur intitulé ‘’Bâillonner Nick Conrad , un symptôme du conservatisme de la Douce France’’, notre rebelle subventionné n’y va pas avec le dos de la cuillère pour exprimer sa colère à l’encontre du premier flic de France qui a saisi le procureur de la République après la publication du nouveau clip polémique du rappeur.

Il vitupère contre cette république conservatrice et rétrograde « un homme qui fait des rimes risque d’aller en prison » et regrette « la difficulté du politique à se soumettre à la liberté d’expression artistique ».

A part quelques politiques de droites forcément réactionnaires qui ont fait part de leur indignation, on notera le silence assourdissant des associations antiracistes et de la gauche toujours promptes à dénoncer les discours racistes et haineux venant de l’autre bord.

Une seule exception notable, Benoit Hamon interrogé chez Sud Radio qui embarrassé a répondu « Oui, Nick Conrad fait de la provocation mais ce n'est pas le premier à en faire en tant qu'artiste. Attention à ne pas brûler Brassens, Gainsbourg etc. ».

Comparaison n’est pas raison, mais on n’en voudra pas au leader de Génération-S certainement fatigué par la campagne des Européennes d’autant que celle-ci parait presque mesurée au regard de celle du bachique critique des Inrocks qui n’hésita pas à écrire sans doute sous l’influence de substances hallucinogènes « Mais lorsque l'on place Booba sur la carte du rap français en pensant à celle de la poésie, c'est à une sorte de Rimbaud que l'on fait face ».

Moins péremptoire mais aussi moins connaisseur en la matière qu’Alfred de Vigny, le titre de ce billet est emprunté à une de ses célèbres citations à laquelle il nous a semblé raisonnable d’ajouter la forme interrogative.

 

* Pour les quatre autres strophes suivez le lien : https://www.letagparfait.com/fr/2019/04/10/le-porn-la-poesie-vers-du-retour/

 



15 réactions


  • Fergus Fergus 24 mai 2019 12:01

    Bonjour, Siatom

    Très bon billet !

    « Thomas ne fait pas dans le porno vulgaire »

    Moi non plus, ce serait plutôt du porno très soft :

    LE RAVI

     

    Un ravi provençal, penché sur un ruisseau,

    Contemplait le visage que lui renvoyait l’eau.

    J’ai, ma foi, bel aspect et suis fort bien tourné,

    Se disait le bellâtre en admirant son nez.

     

    Il était, il est vrai, doté d’un appendice

    A faire pâlir d’envie la plus chargée de vice.

    Toutes les femmes du village, dans leur concupiscence,

    Rêvaient donc d’en user pour apaiser leurs sens.

     

    L’épouse du notaire et celle du médecin

    Avaient tenté leur chance, mais jusqu’alors en vain.

    Quant à celles du maire et de l’instituteur,

    Elles louchaient vers ce mât pour calmer leurs ardeurs.

     

    Tous les jupons du lieu lorgnaient avec envie

    Cet étonnant objet à l’allure de vit.

    Qu’un petit rhume bénin lui colore le bout,

    Et l’on courait au viol par ces femelles à bout !

     

    Or donc notre fada penchait sur le miroir

    Ce membre qu’attendaient ces dames avec espoir.

    Un grand brochet, soudain, surgit de la rivière,

    Et de ses dents aiguës trancha le bout de chair.

     

    L’intimité des dames s’en trouva fort marrie

    Et dut se résigner aux élans des maris.

    Voire ! Car des jouets nouveaux apparurent au village :

    Des Pinocchio en bois ; Dieu sait pour quel usage !

     smiley


    • siatom siatom 24 mai 2019 12:09

      Bonjour Fergus

      Merci pour ce commentaire et ce poème provençal à la fin hélas tragique. Peut-on dire du protagoniste qu’il n’est plus ravi au lit. C’est du niveau de l’almanach Vermot mais je n’ai pas pu résister.


    • Fergus Fergus 24 mai 2019 13:51

      @ siatom

      « Ravi au lit » était bien tentant, vous êtes absous !


    • siatom siatom 24 mai 2019 13:56

      @Fergus

      Si je suis absous de tout, c’est parfait.


    • popov 24 mai 2019 14:03

      @Fergus

      Bonjour

      Des Pinocchio en bois ?

      Oh my god !


  • popov 24 mai 2019 14:45

    @siatom

    Bonjour

    ...on est dans l’abscons, l’hermétique, l’impénétrable, ce qui est un concept novateur en matière de porno.

    Du porno destiné à faire bander mou.


    • siatom siatom 24 mai 2019 15:06

      @popov

      Du porno destiné à faire bander mou.


      En quelque sorte et ce n’est pas grave puisqu’il n’y a pas de pénétration. 


  • Albert123 24 mai 2019 17:37

    « Oui, Nick Conrad fait de la provocation mais ce n’est pas le premier à en faire en tant qu’artiste. Attention à ne pas brûler Brassens, Gainsbourg etc. ».

    mais pour Dieudonné on peut se lâcher, je suppose, pour Hamon le coprophage

    En matière de liberté d’expression, un petit retour à la case Dieudonné est toujours nécessaire pour recadrer l’hypocrisie des trous du cul et de leur moraline toujours à géométrie variable.


  • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 24 mai 2019 18:51

    Bonjour Siatom,

    « Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

    Et leurs baisers, au loin, les suivent ».

    Aragon était sans doute, n’ayons pas peur des mots, un préfigurateur visionnaire des fulgurances de ce sieur Nick Conrad, et de ce Thomas Deslogis qui, apparemment, ne sait plus où il habite, voire même où il a bite.

    Bref , les avis divergent, et 10 verges, c’est énorme.

    Salut au golfeur

    Signé:Tony.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 24 mai 2019 19:07

      @Sandro Ferretti

      Salut . Dix verges c’est énorme...me rappelle plus de qui c’était...Desproges , Rego ...oh rage , oh désespoir , oh vieillesse ennemie ...ça ça venait d’Hanouna ...m’en rappelle.


    • siatom siatom 24 mai 2019 19:19

      Bonjour Sandro,
       
      Aragon était sans doute, n’ayons pas peur des mots, un préfigurateur visionnaire des fulgurances de ce sieur Nick Conrad, et de ce Thomas Deslogis

      Précurseur également puisqu’il s’est essayé sous le manteau au récit érotique au début des années 30 avec ’’ Le Con d’Irène’’ réédité en 2018 avec une couverture qui lève toute ambiguïté sur la nature de ce fameux con.


  • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 24 mai 2019 21:20

    @ Snoop

    C’est pas gentil de traiter de minuscule ce pauvre Tony, qui s’efforce de rebrancher les colliers de durit du turbo de la Sierra Cosworth, pour qu’on puisse reprendre la Nationale 7 et se tanker dans cette fameuse bastide du Lubéron, que tout le monde ici a oublié et c’est tant mieux. On prendra l’âne à l’arrière, c’est d’accord , tu me l’a promis.

     @Cova : notre cyber-amitié ancienne et le profond respect que j’ai pour le personnage (et au delà, la personne), m’interdisent de me plaindre de m’être fait traiter d’éphèbe, moi qui n’ai rien de grec ni de beau....

    Pour sa peine, il est condamné à écouter jusqu’au bout ceci, qui devrait lui parler, que je lui ai déjà envoyé ailleurs qu’ici, mais qu’il fait rien qu’à ignorer les messages (un peu) cachés que je lui envoie.

    https://www.youtube.com/watch?v=PNDFSfxVfa8

    PS : amitiés à la fée piquouze.

    @Aita : oui, « les avis divergent et dix verges , c’est énorme », c’est en effet du grand Desproges. Qui nous manque tant, que c’est même pas la peine d’en parler. Salut à HFT, la femme de Loth, la fille du coupeur de joint, et pis toussa , toussa.....


    • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 24 mai 2019 22:46

      @Sharpshooter - Snoopy86
      Très touché de ta mémoire fidèle, et de l’occasion de rendre hommage au grand monsieur du volant que fut « PCB », https://www.echappementclassic.fr/2016/08/pierre-cesar-baroni-rendons-a-cesar/ ?

      dont je m’honore d’avoir été un de ses « ouvreurs » ( pour ceux qui savent encore ce que cela veut dire) , d’avoir roulé dans ses « mulets » et puis du monsieur de la vie tout court qu’est Pierre César Baroni, taiseux immigré italien installé à Vence, ébéniste, puis sculpteur, puis un des plus grands rallymen Français, champion d’Europe sur Sierra Cosworth, que j’ai vu passer au Rallye Alpin Behra chronométré à 242 km/h dans la spéciale « Pont des Miolans/ les Clues de St Auban »’(pour ceux qui voient l’endroit, les 3 mètres de large de la route et ce que je veux dire, quand la plupart ne dépasseraient pas les 90 sans avoir vu leur notaire avant....).
      Des trajectoires pures de pistard, un sens inné de la pureté fluide, un esthète, une grande modestie, un adepte du fameux « celui qui freine est un lâche ».
      Merci Snoopy de me permettre d’évoquer ce monsieur.

      PS : Faites pas attention, Siatom, ce sont réflexions de gens d’outre-saisons, comme chantait Marcel Kanche, un autre esthète..


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 24 mai 2019 23:03

      @Sandro Ferretti

      Tourist Trophy pour ceux qui parlent de burnes au pilotage ...bon y’a que deux roues...épicétout.


    • siatom siatom 24 mai 2019 23:30

      @Sandro Ferretti

      Pas de problème, ça ne me déplait pas si ce fil devient le dernier salon où l’on cause.


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