La Poésie est-elle une maladie du cerveau ?
Sur son compte twitter Thomas Deslogis se présente comme journaliste et poète d’actu sur LCP où ce piètre versificateur balance ses rimes pauvres enrichies avec de l’argent public, mais pour améliorer l’ordinaire il est aussi pigiste aux Inrockuptibles, ce temple de la bien-pensance où il écrit sur ses deux passions, le Rap et le ballon rond.
Ce stakhanoviste de la versification ne s’arrête pas là, il s’essaie au mariage entre le cul et la poésie sur le ‘’Tag Parfait’’, premier magazine français sur la culture porno où il a créé la rubrique ‘’Le Porn la poésie’’ et où il se qualifie de bachique au poème facile.
Mais ne vous méprenez pas, point de poèmes lubriques, ni de vers libidineux, ou de rimes graveleuses, on est dans l’abscons, l’hermétique, l’impénétrable, ce qui est un concept novateur en matière de porno.
D’ailleurs, Thomas ne fait pas dans le porno vulgaire façon Jacquie et Michel mais dans le porn, il parle et écrit couramment la novlangue des médias et l’élision de la voyelle finale qui permet en même temps d’angliciser le terme change tout. Cette soumission à l’anglais, unique idiome d’une prétendue modernité de nos ‘’élites’’ mondialisées, serait à leurs yeux un signe de distinction.
C’est une de ses collègues experte en porn, Carmina cam-girl de son état, qui présente sa dernière publication intitulée ‘’ Vers du retour’’ en ces termes ’’ Porno et politique : même combat, qu’il mène avec des mots doux’’.
Moins généreux qu’elle, nous ne vous offrons que la première strophe très prometteuse de ce poème probablement écrit sous l’emprise de Bacchus et réservé à un public de connaisseurs à la boboitude senestre labellisée.
Comme un Tetris en gélatine
À l’acupuncture ambiguë
Le porn imbrique moins de délits
Que d’hélices intestines
Aux délires mélancoliques.
Pour ceux, que cette entrée en matière croustillante aurait aiguisé l’appétit et attisé la soif de culture porn et seraient impatients de découvrir la suite, nous mettons gracieusement le lien en bas de ce billet.*
Hélas la poésie, ça eut payé mais ça ne paye plus, c’est donc sur Slate où il sévit aussi que nous avons découvert notre spécialiste en culture hip-hop s’insurgeant du mauvais procès fait à un collègue du nom de Nick Conrad dont le prénom est déjà une promesse.
Ce rappeur avait déjà montré dans son précédent morceau ''Pendez les blancs'' une fibre poétique incontestable comme en témoigne le vers suivant où il exprime une remarquable virtuosité à manier les rimes riches "Je rentre dans des crèches, je tue des bébés blancs. Attrapez-les vite et pendez leurs parents’’.
Il vient de récidiver avec un nouveau titre ‘’ Doux Pays’’ dans lequel il promet les pires tourments à ce pauvre hexagone dont il envisage de sodomiser la grand-mère tout en se plaignant à juste titre de trop mal manger à bord des avions d’Air France.
La solidarité entre poètes n’est pas un vain mot et dans son billet rageur intitulé ‘’Bâillonner Nick Conrad , un symptôme du conservatisme de la Douce France’’, notre rebelle subventionné n’y va pas avec le dos de la cuillère pour exprimer sa colère à l’encontre du premier flic de France qui a saisi le procureur de la République après la publication du nouveau clip polémique du rappeur.
Il vitupère contre cette république conservatrice et rétrograde où « un homme qui fait des rimes risque d’aller en prison » et regrette « la difficulté du politique à se soumettre à la liberté d’expression artistique ».
A part quelques politiques de droites forcément réactionnaires qui ont fait part de leur indignation, on notera le silence assourdissant des associations antiracistes et de la gauche toujours promptes à dénoncer les discours racistes et haineux venant de l’autre bord.
Une seule exception notable, Benoit Hamon interrogé chez Sud Radio qui embarrassé a répondu « Oui, Nick Conrad fait de la provocation mais ce n'est pas le premier à en faire en tant qu'artiste. Attention à ne pas brûler Brassens, Gainsbourg etc. ».
Comparaison n’est pas raison, mais on n’en voudra pas au leader de Génération-S certainement fatigué par la campagne des Européennes d’autant que celle-ci parait presque mesurée au regard de celle du bachique critique des Inrocks qui n’hésita pas à écrire sans doute sous l’influence de substances hallucinogènes « Mais lorsque l'on place Booba sur la carte du rap français en pensant à celle de la poésie, c'est à une sorte de Rimbaud que l'on fait face ».
Moins péremptoire mais aussi moins connaisseur en la matière qu’Alfred de Vigny, le titre de ce billet est emprunté à une de ses célèbres citations à laquelle il nous a semblé raisonnable d’ajouter la forme interrogative.
* Pour les quatre autres strophes suivez le lien : https://www.letagparfait.com/fr/2019/04/10/le-porn-la-poesie-vers-du-retour/