mardi 27 novembre 2012 - par Henri Diacono

La Valse des Vautours...

 Transformée depuis quelques jours en une véritable foire d’empoigne digne du plus médiocre des mélodrames, l’Union pour un Mouvement Populaire est encore loin d’être passée de vie à trépas et voilà que les piteux et éternels vautours planent dans le ciel, déjà bien nauséabond, de la politique française. Ils croassent à qui mieux-mieux autour d’une proie qu’ils croient devenue facile depuis qu’elle agonise sous les coups fourrés de deux de ses anciens laudateurs, devenus de fieffés coquins.

 Le premier à arriver sur les lieux du drame, bec crochu fendu d’un large sourire mielleux et griffes rentrées dans un soi-disant souci d’apaisement, aura été le nouveau champion du clan radical valoisien, c'est-à-dire le parti des serviles qui s’unissent toujours à ceux qui pourraient avoir le vent en poupe et qui s’est affublé de l’enseigne UDI, ou si vous voulez l’Union (encore une) des Démocrates Indépendants (indépendant de qui …de quoi…va savoir ?).

 Voilà que le chef de cette mouvance qui n’a jamais cessé de louvoyer entre les obstacles politiques afin d’exister, Jean Louis Borloo en personne, tend une main qu’il veut « généreuse » à ses anciens compagnons de route sous l’ère Sarkozy Premier. Il préconise de prendre sous son aile protectrice (qui a certainement des envies d’Elysée dans cinq ans) les décombres du parti du Président (l’ancien, cela va de soi). Encore une Union en quelque sorte. Et il n’ya va pas de main morte le lascar.

  « L'UDI va tout faire pour prendre le leadership de cette coalition, tout en respectant ses partenaires, nous avons un corps de doctrine, des équipes, un groupe à l'Assemblée nationale, au Sénat, nous avons une ligne politique claire qui a été votée et un président élu à l'unanimité" a-t-il dit dans une gazette dominicale avant de terminer son petit discours par un tonitruant "Nous, nous sommes en ordre de marche. L'avenir, c'est le centre droit", puis une belle fanfaronnade en affirmant que « … que de nombreux militants de l'UMP rejoignent déjà l’UDI »

 Le chef des « Indépendants » a été rejoint pas plus tard que lundi matin par l’égérie blonde de la droite dite « décomplexée » qui fut si chère voilà des semaines à Jean-François Copé le fossoyeur de l’UMP qui rêvait tant d’Elysée. Marine Le Pen a péroré sur les antennes de France 2 dans une émission qui porte bien mal son nom « Les Quatre Vérités » (comme si en politique telle était la règle !) Elle aussi prétend que l’UMP est défunte. Elle aussi ajoute qu’une multitude de militants de ce parti en décomposition viennent d’adhérer au Front, le National pas l’autre. Enfin elle aussi affirme que désormais la véritable opposition est représentée par sa troupe d’inconditionnels recrutés tant à droite qu’à gauche de l’échiquier foutoir de la Nation. Et de s’en frotter dores et déjà les mains.

 Il y a également un troisième vautour. Plus discret, lui. A l’ombre d’un nuage en quelque sorte, en recevant à déjeuner celui qui fut son plus fidèle « collaborateur » et qui est un énième candidat à la Présidence future. Il s’agit d’un oiseau de grande envergure (par l’action et non par la taille) qui a vécu déjà tous les chemins tortueux de la politique et du pouvoir et qui n’a pas du tout envie de les abandonner contrairement à ce qu’il n’a cessé d’affirmer. Je vous fiche mon billet que lui aussi a bien envie de retrouver, dans cinq ans, les ors et les honneurs du Palais.

Si les juges lui foutent la paix.



5 réactions


  • Taverne Taverne 27 novembre 2012 16:44

    Il a raison, Sarkozy, de demander un référendum des militants UMP sur l’opportunité d’un nouveau scrutin. D’abord, cela permet par une voie démocratique de recompter les troupes, de les mobiliser, de les remotiver dans un but précis et de limiter l’hémorragie. Ensuite, cela permet une dernière tentative de régler les choses en famille. Après, si c’est un juge qui s’en occupe, tout sera déballé en place publique, et pas forcément le meilleur...Enfin, cela va plus vite et donc cela permet de refermer plus tôt cette épouvantable parenthèse.

    Sur le fond, Copé n’a pas tort de défendre la légitimité du scrutin en général. Imaginez qu’une portion du peuple, qu’un candidat frustré, ait le pouvoir de remettre en cause les résultats des urnes à son gré. Où irions-nous ? Plus rien ne serait sûr ni stable. La légitimité de chaque vote serait fragile car toujours susceptible d’être remise en cause à tout moment. De plus, les électeurs au moment T ne s’exprimeront pas nécessairement de la même façon à un moment ultérieur et on peut se faire ainsi voler une victoire injustement. Mais les choses étant ce qu’elles sont aujourd’hui et sachant ce que l’on sait, un autre scrutin paraît ici s’imposer. Je me pose une question : ne pouvait-on pas refaire les élections juste dans les circonscriptions les plus litigieuses ?


    • Taverne Taverne 27 novembre 2012 16:45

      A leur place, je tendrai la main aux électeurs qui ont déchiré leur carte UMP en leur permettant de voter une dernière fois. Enfin, moi ce que j’en dis...


  • Henri Diacono alias Henri François 27 novembre 2012 17:30
    • Taverne, peu importe voyez-vous de quelle façon l’UMP s’en sortira, referendum ou pas (encore que cette façon d’opérer parmi des militants me parait pour le moins douteuse à mettre en place), ce qui ressort surtout de cet imbroglio est la preuve irréfutable - une de plus - que la corporation des hommes politiques français, toutes tendances confondues,sonte entachée d’une multitude de « tripatouillages » pour ne pas écrire de malhonnêtetés.
    • Réfléchissons un peu, voulez-vous, sur le nombre incalculable de casseroles que trainent derrière eux les uns et les autres, dont certaines ont été pénalisées par la justice. En vain d’ailleurs puisque les fautifs sont revenus sur le devant de la scène des assemblées avec un culot qui frise l’indécence.
    •  Enfin que pensez-vous de l’attitude des Borloo et Le Pen dans cette malfaisante plaisanterie ?

  • Sniper 28 novembre 2012 09:54

    Assez d’accord avec vous sur ce bal des vautours…

    Ceci étant il serait bon que militants et média prennent en compte les faits les plus graves et en particulier ceux dénoncés par l’ex trésorier du parti, le député Dominique Dord :

    - Refus de JFC d’abandonner la direction du parti durant les élections
    - Utilisation des moyens du siège de l’UMP par le candidat Coppé
    - Mainmise sur les commissions
    - Utilisation de financements propres au parti pour le seul usage de JFC et de ses troupes

    Ceci est rédhibitoire quant à une élection de JFC en 2017, car prouvant qu’il met déjà les mains dans le pot de confiture. Que serait-ce au niveau du pays !

    Enfin, quand on voit son entourage et ses soutiens, de Morano à Balkany sans compter la nouvelle blonde de service, Tabarot, on peut se poser la question quant à un rassemblement en 2017 des vrais démocrates.

    Donc oui à Fillon, qui ne l’oublions pas fut premier ministre et à une autre stature de représentation en particulier à l’étranger.

    ET bien sur non à Copé qui devrait être radié pour fraude en bande organisé…

  • Henri Diacono alias Henri François 28 novembre 2012 10:51
    • Sniper et Omar33,
    • D’accord en grande partie avec vos réflexions. Et si cette zizanie qui tourne au psychodrame n’avait pas pour origine les transformations qu’avaient inoculé au mouvement ...l’ancien Président Sarkozy ? C’est lui qui en fin de campagne électorale récente avait fait glisser la formation vers « une droite décomplexée ». Les soutiens de JFCopé ? Balkany, Morano - des guignols pour moi - proches, très proches même de Nicolas Sarkozy. C’est ce dernier qui a trouvé cette idée faramineuse et saugrenue de referendum pour savoir s’il faut revoter en... votant !! Une idée aussitôt sabotée par les deux adversaires ps plus tard que ce matin. Certes il faut au pays un grand parti d’opposition qui soit en même temps un parti de propositions, mais à l’allure où vont les choses, il semble bien que l’UMP sortira bien meutrie de ce carnaval. D’accord pour Fillon, Sniper mais je n’ai guère confiance en les Ciotti et Estrosi des niçois qui sont loin d’avoir la fibre gaulliste.

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