Platon
étant l’élève de Socrate, commençons par dire deux mots sur Socrate.
Ce
nom est pour les hommes un objet de vénération.
En
effet, il a droit à la reconnaissance de ceux qui affectionnent la forme
religieuse qui règne depuis 2000 ans, car il en a été le premier auteur. C’est
lui qui inventa le Dieu mâle, unique et surnaturel, qui devait jouir d’une si
grande faveur pendant tant de siècles.
Le
Dictionnaire de Descubes définit ainsi ce personnage : « Socrate, déclaré le
plus sage des hommes par l’oracle d’Apollon, aimait Alcibiade et Archélaüs ; il
avait 2 femmes et vivait avec toutes les courtisanes. ».
C’est
donc par ironie qu’on l’appela le sage Socrate. De plus, il était envieux. Tous
les hommes de talent de son temps furent l’objet de ses critiques jalouses ; il
leur reproche leur manque de foi, lui qui ne croyait à rien.
Ambitieux
politicien, il voulut faire de toute la Grèce un seul royaume et en prendre la
domination.
Socrate
ne monta pas une seule fois à la tribune pour discuter les affaires publiques.
Il n’est pas connu pour sa vie, mais pour sa mort. Il eut la gloire d’avoir une
mort retentissante qui divisa le pays en deux partis.
Ses
leçons, écoutées avec avidité par les hommes, les flattaient dans leurs mauvais
instincts. Chacun d’eux, après l’avoir entendu, se croyait dieu lui-même. Sa
parole les ennivrait de cet orgueil masculin qui perd l’homme.
Socrate
fut bien le premier fondateur de la fausse morale qui devait se perpétuer par
les religions masculinistes ; c’est lui qui, le premier, prêcha la licence de
l’homme, en même temps que la révolte contre la Divinité de la Femme. Il fut
traité de blasphémateur contre les Déesses, qu’il appelait des dieux
secondaires. (Blasphème est un mot grec qui se trouve dans Démosthène ; il
signifie atteinte à la réputation).
Les
mœurs homosexuelles qu’il affichait, sans aucune pudeur, étaient un scandale
public (Voir son discours au Banquet de Platon).
La
lutte commencée par Socrate va continuer avec Platon.
Il
s’agit de renverser la Divinité féminine et de lui substituer toutes sortes
d’entités chimériques. C’est de cela que Platon va s’occuper.
Dans
son Cratyle, il donne une étymologie de Zeus,
cherchant à lui donner les deux sexes.
L’étymologie
sanscrite de Zeus est Dyaus (de div, briller, d’où dêvâ ; diva) qui veut
dire ciel. Dyaus est devenu, en grec,
Zeus.
Quand
on a masculinisé la Divinité, on y a ajouté « père » et on a fait Dyaus-pitar (ciel-père), devenu en latin
Ju-piter.
Primitivement,
Zeus signifiait « la Mère », ou « celle par qui la vie est donnée aux êtres ».
On a écarté cette signification pour ne plus accepter que celle de Ciel qui
semble en éloigner « la Femme », alors que cela l’en rapproche, puisque partout
l’homme jeune avait comparé la femme aux astres du ciel qui illuminent et
rayonnent.
Mais
nous sommes arrivés à une époque de réaction masculine contre l’amour primitif
et les idées qu’il avait fait naître ; la femme, maintenant, est regardée par
l’homme orgueilleux de haut en bas, c’est-à-dire avec une vue qui descend,
puisque c’est le rôle de la sexualité de faire descendre, chez l’homme, l’influx
nerveux du pôle cérébral vers le pôle générateur. Vue de cette manière, la
femme n’est plus, pour l’homme, qu’un sexe, il ne la considère plus que dans la
partie inférieure du corps, cette partie que l’on avait symbolisée par un
animal (le lion dans le sphinx).
Il
compare la Mère à la terre, elle devient tellurique ou chtonique ; il ne
comprend plus son esprit, et ne pouvant plus s’élever jusqu’à lui, ou le
croyant si haut qu’il le met maintenant dans un Ciel imaginaire.
Cette
forme nouvelle que l’on cherchait à donner à la religion causait partout des
troubles profonds.
La
Femme est donc de moins en moins divines. « Les Déesses et les hommes sont un
même sang », dit Pindare, s’acheminant vers la négation de la Divinité.
Mais
les noms des Déesses avaient été remplacés partout par le mot « immortelles »
ou « éternelles », et ce qualificatif, dont on ne comprenait plus l’origine,
achevait de compliquer la question.
Cependant,
si Platon rejette la Divinité féminine, il se déclare dieu lui-même et se fait
appeler le « divin Platon ». Il se dit fils d’Apollon, et nourri par les
abeilles du mont Hymette.
Donc,
il a une naissance miraculeuse, comme tous, les orgueilleux prétendus divins.
Pour compléter sa divinité, il déclare qu’il vécut vierge.
La Grèce antique