Le BAFA à 16 ans ? C’est du n’importe quoi !
Merci à Sapiens pour ses dessins.
L'animation socioéducative participe à la construction des enfants, à leur éducation.
Les activités physiques, et les créations artistiques comme celles-ci sont souvent de qualité.
L'animation procède de savoirs, de savoir faire et de savoir être
« Le décret n° 2022-1323 du 14 octobre 2022 abaisse l'âge d'entrée en formation au brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur BAFA. Dorénavant, les candidats doivent être âgés de 16 ans au moins le premier jour de la session de formation générale.21 oct. 2022 »
Je ne sais pas qui a pris l'initiative de demander l'abaissement de l'âge d'entrée en formation BAFA, un organisateur de centres de vacances ou d'accueil de loisirs, certainement....
Ce que je sais c'est que c'est une décision irresponsable et je pèse mes mots !
A 16 ans, le jeune est en phase de construction, c'est encore un adolescent, il a beaucoup plus de difficulté à se positionner, à assurer des responsabilités d'encadrement d'enfants qu'à 17 ans ou 18 ans.
Qui suis-je pour affirmer cela ?
J'ai formé des centaines et centaines d'animateurs, peut-être plus de 2000 dans le cadre de stages BAFA ou de formations continues.
J'ai dirigé des centres de vacances et des stages BAFD de directeurs.
J'essayais de suivre des animateurs dans leur cursus de formation, durant leur stage pratique et parfois j'avais comme retour de leur stage pratique : « manque de maturité » !? Ce type d'appréciation m'a toujours interrogé car à chaque fois, en questionnant le stagiaire, j'apprenais qu'il avait eu à s'occuper de jeunes pré-adolescents.
Comment peut-on demander à un jeune de 17 ans de prendre en charge des enfants de 12 et 13 ans !?
Aujourd'hui non seulement cela va continuer avec la pénurie d'animateurs mais en plus, des jeunes de 16 ans pourront assurer l'animation en plein exercice.
J'entends ceux qui vont me rétorquer que ces jeunes seront encadrés par des animateurs plus âgés.... ces « garanties » sont parfois sur le papier, on voit de tout, sur le terrain les directeurs font comme ils peuvent.
Je me souviens d'une discussion animée que j'ai eue avec des organisateurs de centres de vacances qui se plaignaient de la difficulté rencontrée avec des pré-ados issus des quartiers.
Je ne comprenais pas leurs remarques car sérieusement, comment peut-on confier des « publics spécifiques » à des jeunes animateurs BAFA ?
Cette animation là relève d'une fonction professionnelle avec l'embauche d'animateurs formés.
Tant que l'on n'aura pas pris au sérieux l'animation socio-éducative qui relève de métiers spécifiques, on restera dans le bricolage.
Créons un métier réellement reconnu avec un vrai cursus, des formations professionnelles prises en charge comme le BPJEP ( brevet professionnel) pour les accueils de loisirs, donnons un peu de respiration aux animateurs des centres de vacances en leur assurant de vrais congés et un vrai salaire et nous trouverons des volontaires.
Ce sont des pistes de transformation qui sortent des ornières où l'on ne trouve que des gadgets comme le BAFA à 16 ans !
Jean-François Chalot
24 réactions
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Samson 2 décembre 2022 13:50
Bonjour @Chalot
« Créons un métier réellement reconnu avec un vrai cursus, des formations professionnelles prises en charge comme le BPJEP ( brevet professionnel) pour les accueils de loisirs, donnons un peu de respiration aux animateurs des centres de vacances en leur assurant de vrais congés et un vrai salaire et nous trouverons des volontaires. »
Dans « le monde d’avant », votre remarque relèverait évidemment du strict bon sens, mais c’est En Marche vers Nulle Part oublier les bases même du « management » néo-libéral qui ont depuis longtemps relégué aux oubliettes toutes formes de compétence et de « métier » pour y substituer la flexibilité de « jobs » indéfiniment interchangeables et précaires pour lesquels « il suffit de traverser la rue », sans oublier qu’à l’instar de la pauvreté et des soins de santé, l’enseignement, les formations professionnelles et tout service citoyen au public coûtent eux aussi « un pognon de dingues », alors qu’il suffirait d’en « responsabiliser » les acteurs.
Il n’y a pas que la décision du BAFA à 16 ans à constituer du grand n’importe quoi quand c’est toute la République, ses institutions et ses services qui, de concert avec le reste de l’€urocratie, s’effondrent toujours plus vite sous nos yeux !
Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations !
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Aristide 2 décembre 2022 14:08
Il me semble que vous auriez pu glisser quelques mots sur le scandale qui perdure pour les animateurs.
J’avais écrit cet article en 2019 : « Animateur : un scandale qui perdure », rien n’a changé !!!
Le CEE n’a pas été remis en cause. j’écrivais :
« Le temps de travail et la rémunération sont régis par un contrat de type particulier : le CEE. Ce contrat d’engagement éducatif est dérogatoire, le seul objet de cette escroquerie légale est de faire travailler les animateurs au delà de la durée normale et de les payer à la fronde. »
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CHALOT 2 décembre 2022 14:19
Aristide vous avez raison mais je n’ai pas voulu aborder toute la question d’autant plus qu’à la fin du siècle dernier...déjà, j’ai mené comme formateur et syndicaliste une bataille contre le CEE et contre ce qu’on appelait avant l’annexe 2.de la convention collective de l’animation qui permettait de faire travailler des animateurs toute une journée et ne toucher que deux heures de smic. Nous avons d’ailleurs obtenu quelques résultats qui ont fort déplu aux organisateurs sur le temps de travail en colonie de vacances ce qui ne m’a pas fait que des amis. J’ai même écrit un chapitre du livre noir de l’animation de l’USPAOC CGT.
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lecoindubonsens 2 décembre 2022 17:27
@the clone @Chalot
« A 16 ans c’est n’importe quoi ... »
oui, assez ok avec l’argumentation de Chalot, et pourtant ...à 16 ans (voire 15), on peut conduire une auto (certes avec un passager responsable mais ... qui ne tient ni le volant, ni les pédales)
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2826encore mieux, à 16 ans, on peut piloter seul un avion (et apprendre dès 13 ans)
https://www.jaitoutcompris.com/questions/a-quel-age-peut-on-piloter-un-avion-28.phpdonc difficile de faire une bonne règle générale, tout dépend sans doute de la personnalité dans chaque cas
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charclot 2 décembre 2022 18:23
quand on a 16 on a les hormones qui montent, on fixe son identité, on est encore un pied dans l’enfance...En tous cas, ici, en Occident ! Dans bien d’autres pays où la pauvreté qui n’est pas misère est un mode de vie, les barrières générationnelles n’existent pas autant que chez nous, ce monde si « bien » structuré pour séparer les mères des enfants, les enfants des parents, les parents entre eux... Ce monde est division pour l’usage de ceux qui divisent...
Alors, donner devoir à des ados qui ne sont même pas majeurs de s’occuper d’enfants qui obéissent quand ça les arrange ou fomentent mille et uns coups foireux , ce qui est presque drôle et tout à fait normal (je tu il a fait pareil), est criminel. Comment un ado de 17 ou 18 ans va t’il régir quand une gamine de 14 ans va lui faire du rentre dedans ? Comment régira t’il quand une fillette de 12 ans aura ses premières règles ? Que fera t’il quand un des enfants subira les affres de la mise au ban ou qu’un autre se cassera le bras ? En fait comment pourra t’il gérer des évènements qui ne sont pas juste théoriques et appris en deux heures mais qui s’installent dans la durée sur une semaine un moi où des adultes expérimentés ont déjà du mal ? Et ne croyez pas ici que je mette en doute les qualités de la jeunesse mais, pour toutes branches, il faut attendre qu’elles s’épaississent pour y mettre une balançoire
Si dans les pays encore claniques, cela pose moins de problèmes car les familles sont nombreuses et multipolaires, cela ne peut qu’en poser dans les nôtres qui ont choisi le système hiérarchisé et concentrationnaire des tranches d’âge : de 0 à 10 primaire, de 10 à 18 secondaire et/ou apprentissage de 18 à 65 travail famille patrie et à partir de 65 départ pour la maison de retraite... avec évidement quelques réfractaires ostracisés mais qui, au final, ne s’en portent pas forcement plus mal et les manouches qui ....
Alors que la science et donc celles sociales est bafouée ou utilisée comme une vieille pute décatie par des pseudo intellos qui ne vivent jamais dans le troupeau de peur d’y trouver de l’affect.
Encore une fois les premières victimes de cette monumentale et immonde gabegie seront non les finances publiques mais les enfants encore et toujours renvoyés aux derniers rangs des préoccupations de l’état alors qu’ils devraient en être le joyau..
Bon j’arrête , je vais vomir mais avant d’y aller merci encor, jeune Chalot, pour cette pierre ajoutée au tombeau de la connerie humaine.
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Attila 2 décembre 2022 18:26
Quand on prend conscience que la France est dirigée et représentée par un ado attardé on ne s’étonne plus de cela. C’est toute la société qui est devenue immature.
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sirocco 2 décembre 2022 18:44
De même que les enseignants vont avoir pour rôle d’initier les élèves à la « culture » woke, le régime veut confier ce même rôle aux animateurs de centres de vacances et pour cela il ne va évidemment pas recruter des vieux cons...
Ainsi, avec tout ce qu’ils voient à la télé, les enfants et ados seront en permanence formatés au wokisme. Il est pas beau l’avenir en macronie ?
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velosolex 2 décembre 2022 22:55
16 ans, c’est l’âge de Jeanne d’Arc quand elle rejoint le roi charles à Blois, et qu’elle parvient à la convaincre qu’elle est élue de dieu, et qu’elle va bouter les anglais hors de France.....« On n’est pas sèrieux quand on a 17 ans.. » Disait Rimbaud. Lui se mit à la retraite de la poésie à 18.....
L’âge auquel Mary Shelley écrivit « Frankenstein, ou le Prométhée moderne. Beaucoup de révolutionnaires, tel Saint Just, très jeunes, ou les officiers de Napoléon, qui n’avaient pas fait l’école de guerre, et surtout, dont les parents n’avaient pas payé la charge d’officier.
Cela choc maintenant, cette rencontre de la jeunesse avec la necessité de l’urgence, d’écrire, de commander, de proclamer. Qui était bien reçu par la société, si la qualité était au rendez vous. Maintenant on demanderait à Jeanne d’Arc son diplome. Et avec ses »voix« , on l’enverrait à sainte Anne...Rimbaud, fort en Grec et en latin, ferait Scienc po, et se ferait préfet de la macronnie, sans avoir besoin d’aller faire fortune en Afrique.
Pendant longtemps, 14 , ce fut l’époque où l’on commençait à bosser, à filer en apprentissage.. On pouvait s’estimer heureux en comparaison de beaucoup de nos parents, au début des années 70. L’adolescence à l’époque, mot relativement nouveau, s’etendait jusqu’à18 ans, grand maximum, mais était surtout signifiante sur cet »âge ingrat", de 14 à 16.
A 16 on pouvait déjà s’engager dans l’armée, pour fuir un carcan familial trop dur. A 16 ans, avant les années 70, on passait le concours de l’école normal au niveau du BEPC, et en trois ans, on sortait instituteur. Un de ceux qui ont continué ce pôle d’excellence de l’école républicaine.
Rien à voir avec ces master 2 requis pour passer le concours d’enseignant des écoles, dans ce culte de la diplomite aigue, pour un résultat que je commenterai pas, mais qu’il est inutile de faire porter à des boucs émissaires. Je constate maintenant que l’adolescence joue pour beaucoup les prolongations jusqu’à la trentaine, à la fois dans l’apragmatisme, la difficulté de se situer, ou de s’engager d’une façon ou d’une autre. Les enfants se structurent aux necessités de leur époque. Notre société a traversé une parenthèse de confort qui ne sera peut être bien que transitoire. .Que survienne une crise, une guerre, et vous verrez de nouveaux résistants sortir de l’ombre à 16 ans...Des soignants qui seront formés à la médecine de guerre, sur le tas, avec l’urgence associé à la necessité. La jeunesse à l’habitude sortir son nez quand l’époque rue dans les brancards, et fait un bras d’honneur aux vieux...
Tout cela pour dire que l’âge ne fait rien à l’affaire. Quand on est con on est con, comme disait Brassens.
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charclot 3 décembre 2022 00:58
@velosolex
de point
avant.... c’est pas maintenant et les rapports humains étaient vraiment différents L’espérance de vie bien plus courte et les rapports hommes femmes sans commune mesure à ceux d’aujourd’hui Avant des gosses de huit ans travaillaient à en mourir dans les mines ou les industries textiles... Avant le respect était linéaire du bas vers le haut que soit par la fortune ou l’âge et oui l’Age ne fait pourtant rien à l’affaire...
Pour ce qui est de former des instituteurs à partir du Bepc c’était peut être valable dans une société à majorité agraire où la science n’a pas atteint ce que nous avons emmagasiné et crois bien que je sais qu’on y est heureux mais dans ce qui est un devenir qui ne nous appartient pas les méthodes d’enseignement et même celle du respect fondées sur la coercition, la violence et l’humiliation ne doivent plus trouver leurs places. Tu n’as peut être pas été un de ces enfants violentés par l’enseignement républicain ou religieux mais ceux qui l’ont été deviennent soit des perpétrateurs d’un aveuglement soit les défenseurs d’une vision claire des limites à poser aux adultes dans leurs rapports aux enfants ?
Je suis absolument certain que la pédocriminalité te révulse mais elle n’est pas seulement sexuelle elle est aussi psychique et corporelle. Ce ne sont pas aux enfants à subir nos erreurs c’est à nous de les corriger et si nous ne les corrigeons pas alors il ne faut pas s’étonner que rien ne marche. Ce n’est pas les jeunes qui ont crée ce monde dysfonctionnel mais bien les élites de nos ainés et les nôtres. Reste à savoir quel héritage nous souhaitons laisser. Entre des terres partiellement empoisonnées, des océans plastifiés et une eau polluée quel respect allons nous oser demander ? Il n’est pas faux qu’en éduquant un enfant précocement on l’aide à construire sa vie future mais reste à savoir comment on le fait individuellement et collectivement et qui peut avoir cette responsabilité car si individuellement elle permet d’aller affronter les difficultés les plus basiques quand elle devient collective elle donne du sens au groupe...
Si on regarde en creusant avec un peu d’attention ce qui se passe dans le wokisme on se rend compte qu’effectivement derrière il y a d’assez conséquents enjeux financiers enjeux d’autant plus déplorables qu’il phagocyte l’esprit des personnes les plus faibles mais au dela de cet aspect il y a plusieurs malaises qu’il serait trop long de décortiquer ici et qui s’ils ne sont pas compris conduiront la génération qui nous suit dans des affres biens pires encore que les cauchemars du siècle dernier
C’est là l’enjeu des choix éducationnels contemporains et pour moi ils sont tous pires -
velosolex 3 décembre 2022 02:21
@charclot
Je suis en concordance avec vous sur bien des choses. Au moment où j’écris, je suis toujours saisi de la complexité du monde, et de la vanité de se faire porte parole d’une quelconque vérité.
Du malheur, il m’est arrivé néanmoins de tirer des satisfactions, dans ses conséquences, et son obligation de résilience. Je ne parlerai pas de mes années d’enfant de choeur, si ce n’est que pour vous rassurer. Non, je n’ai pas souffert de prêtres pédophiles, pas plus qu’au collège Saint Anselme, où mes parents m’envoyèrent, pour me faire une éducation.......Pour faire court, si je suis passé par de multiples écoles, publiques et privées, avec parfois des instits « cogneurs », aucun ne m’a blessé pour m’entamer sèrieusement, à une époque où le sort de l’enfant n’avait évidement rien à voir avec l’épque actuelle, mais plus avec celui du romand de Jules Vallès.
Il suffit de regarder « les 400 coups » de Truffaut, film sur sa propre enfance, pour se remettre dans cettte ambiance spécifique, sa dureté, ses valeurs....Et encore plus loin, vous pourrez lire « Souvenirs de Saint Cyprien », où Orwell parle de sa propre enfance, dans les années 1910, pour voir que le monde à plus changé depuis les années 60 qu’il n’avait changé depuis le début du vingtième siècle.La maltraitance est pourtant là toujours, mais a bien varié.
Elle se fait maintenant pas délégation de la misère sociale, et de pratiques odieuses, tel le harcèlement, choses presque inconnues à mon époque ; en tout cas pas endémique, ni systématisé avec des échos d’imitation dans les médias.
Mais le net et les smarphones ont brouillé les communications, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Ainsi la violence ne vient plus des maitres, ni des adultes hycpocritement murés dans le refus de légiférer, mais vient amplifié par les copains, et les réseaux. C’est l’école des pervers et de la psychopatie, ou certains apprennent déjà à être les bourreaux de demain.
Le statut des adultes a changé lui aussi. Beaucoup ne renvoient plus l’image de guides, mais de jouisseurs impénitents, voulant rester « djeunes », et dont la démagogie matoise s’est tout de même crévée dans l’affaire meetoo qui a été un electroch salutaire, mais un cachet de la poste faisant foi.
Néanmois la méfiance et le clivage entre sexes, vieux et jeunes, fait des ravages, dans sa simplification abusive, tels cette image naive de « papy boomers », qui auraient profité de ce mythe des « 30 glorieuses », s’eny connaitre que quelques clichés, entretenant des fractures dans une société où la violence va chercher des légitimités.
. . De même que celui de la culture, qui est pourtant toujours un pass, un formidable outil qu’on doit développer pour déminer la violence du monde, et ne pas être cet esclave de la grotte de Platon.
A ce niveau, on n’a pas assez mis au pas le monde des marchands, qui veulent disposer d’une part de cerveau disponible et transforme n’importe quel rat de laboratoire en addictif de toutes les drogues dures, que ce soit le sucre, ou la pornographie en ligne.
Les livres, la pensée, sont des formidables recettes pour trouver équilibre et sérénité. Le covid, et la volonté de trouver un sens aux choses, et à meubler la solitude, les aura t’il remis vraiment sur les rails ?..
Les politiques semblent avoir totalement avoir abdiqué leurs obligations morales, et ne pensent plus, dans l’ensemble qu’à leur carrière. Ils n’iront pas contrarier les forces de destruction qui sont celle de la consomation précisément.
Quelques bons maitres m’ont donné l’équilibre et la capacité de rire de ceux qui ont tenté de m’empoisonner la vie, et surtout de ne pas perdre confiance en moi. Finalement, n’est pas ce qui compte ? ...... Même si j’ai quitté l’école après le BEPC ! L’important ce n’est pas le diplome à la sortie, garant du rabachage, mais la capacité d’en obtenir dans l’avenir.
Néanmoins, à l’époque, une telle situation, n’était pas rédhibitoire comme maintenant. On pouvait se « ratttaper aux branches » pourvu qu’on sache écrire, parler, et manier des opérations basiques, entretenues dés l’école élementaire. Certains alors passaient leur certif, à 14 ans, pour solde de tout compte, mais néanmoins avaient une place dans la société, car ils possédaient une base enviable d’instruction fondamentale, qui manque à beaucoup maintenant, même en ayant suive des études bien plus longues.
Je me souviens comment la France, dans les années 80 avait été choqué d’’apprendre, suite à un numéro de l’obs, que bien des adultes ne savaient pas lire. C’était inimaginable !..
On s’est habitué à la dégradation.....
La dévalorisation progressive des études basiques, n’ont pas impacté les bourgeois, qui avec l’entregent, et un cursus d’écoles privées ont survécu aux crises. .....Nous avons des évaluations internationales très mauvaises sur le niveau des élèves, surtout en maths, et pourtant nous avons des médailles Fields à foison...Je militerai quand à moi, pour une école joyeuse, tournant autour de la prise en charge du groupe et de sa dynamique, comme cela se fait dans les pays nordiques, et non sur le répérage des soit disant meilleurs -
charclot 3 décembre 2022 04:11
@velosolex
La complexité du monde n’existe que par le tissage fastidieux de ceux qui mentent à eux même et aus autres . La vie en elle même n’a pas grand chose de compliqué manger boire dormir se tenir propre et avoir des personnes avec qui communiquer. A coté de ça le reste c’est du supplément Du coup pas besoin du certif ni même de savoir lire puisqu’au final l’important c’est d’avoir une vie heureuse...
L’humanité a évolué et n’en déplaise à moult trublions de l’esprit elle ne cessera de le faire qu’en arrivant dans une impasse et l’une d’entre elle est informatique... Alors que tout un pan du savoir culturel est en train de s’effondrer, le savoir faire professionnel et manuel, les pourfendeurs de l’iconoclastie continuent de sévir et se rengorgent d’une faillite annoncée. La pire de tout est très certainement cette inflation éducationnelle qui n’a pas su prendre le virage du savoir... Un très bon ébéniste ou carreleur peut très bien se former sur des tutos mais il ne peut le faire que dans la pratique et dans cette pratique communiquer dans l’atelier est primordial. Je me pose encore et toujours la même question : jusqu’il y a peu les compagnons du tour de France ou autre formaient de grands professionnels, pourquoi ne pas développer des le primaire des ateliers qui donneraient aux enfants un autre débouché qu’un écran de 12 sur 7 et envisager de poursuivre le cursus jusqu’en master , Je m’explique plus avant. Rien n’empêche d’être charpentier tout en étant ingénieur ou bien maraicher avec un doctorat en science et vie de la terre. Même pour ceux qui n’ont pas les moyens intellectuels pour accéder au savoir cela reste une source précieuse au moins pour solutionner ce qui les freinent.. Aujourd’hui bien plus qu’hier il n’y a plus de compétition que d’émulation et c’est rédhibitoire à la cohésion sociale. C’est la folie de la réussite, de l’apparat, du narcisse au détriment de la collaboration , de l’échange, de la complémentarité. Tout le monde veut être chef sans en avoir les qualités et ceux qui les ont vraiment préfèrent la fuite plutôt que d’avoir à supporter cette triste soumission qui sert aujourd’hui d’obéissance...
On peut être déshonnête et se dire que tout finira bien que les jeunes vont assurer et prendre les choses en main en évitant justement de laisser émerger ceux qui pourraient le faire ou bien voir entendre et transmettre en s’écartant pour laisser passer ceux qui viennent en espérant qu’ils ne seront pas aussi égoïstes que la génération qui l’a précédé... Mais comme dit Vlad l’empaleur ce sont des vœux pieux -
velosolex 3 décembre 2022 09:50
@charclot
Les jeunes ont toujours eu de l’énergie et des capacités d’adaptation immenses, et beaucoup effectivement maintenant ruent dans les brancards. Des exemples existent à foison, pour montrer que le désir de sens, l’emporte sur celui de carrière, ainsi que les projets de vie collective, sur l’individualisation forcenée. Normal, quand le monde est dans une impasse, beaucoup ne veulent pas suivre le fléchage qui mène à l’éboulement.
La différence avec la génération d’avant, c’est que l’effondrement, n’était encore que théorique, et entretenait une procrastination ; voir un déni matois, que certains entretiennent encore. Mais nous sommes maintenant les pieds dans l’eau, face à plusieurs catastrophes, à la fois environnementales, sociales, qui se catalysent.
Le covid et la guerre en Ukraine raisonnent comme des retours d’un monde qu’on pensait disparu.
Il faudra de plus en plus avoir des capacités de résilience et d’adaptation, pour s’en sortir. A la fois pouvoir entretenir des réseaux, pas necessairement informatiques, mais être capable soi même de parer aux coups du sort.
Ce sont les circonstances qui feront le ménage, et feront émerger l’homme nouveau, la valorisation des savoirs alors indispensables, en osmose avec les besoins. Si l’école a une fonction à réintroduire, c’est celle ci. Pour cela il serait au moins indispensable de ramener les acteurs extérieurs dans l’école, et les savoir pratiques, au milieu des théoriques. Il y a du boulot...On fait encore le chemin inverse. Je vois que le concours d’infirmier dépend maintenant de l’évaluation des profs, dans le parcours sup...Pour un secteur que je connais, et qui mène à la catastrophe. Il y a quelques années, elle ne dépendant encore uniquement que de l’évaluation des professionnels....Du coup, jamais autant de désertion en première année. -
charclot 3 décembre 2022 13:21
@baliste
Le 19° siecle a particulièrement criminel comme avant mais toute la période qui l’a précédé n’a pas été tendre non plus L’enfant a toujours été considéré en occident comme une extension patriarcale si il est l’ainé et le male Pour les autres petits males la place tient du rang de naissance et certes même si la mortalité infantile était forte il n’empêche que l’espérance de vie passée les épreuves de l’enfance restaient très en deçà de ce qu’elle était en 1980 par exemple. Epidémies famines infections rapts d’enfants servitude en famille la nièce le neveu comme dans l’Afrique occidentale d’aujourd’hui... Bref je parle de l’avant qui se situe entre le début de la période historique et l’arrivée des 30 paires glorieuses de sa grand mère. Je ne doute pas de la richesse ponctuelle de la vie agraire de l’époque mais je ne doute pas non plus de sa dureté. Nous avons pour exemple des famines audiovisuelles qui montrent ce qu’est la réalité des disettes du moyen âge et je ne crois pas qu’avant n’existe que dans mon phantasme mais je comprend que vous pensiez que je ne puisse ciblé que la période extrêmement odieuse de la naissance du capitalisme de production industriel qui fait suite à celui du trafic d’êtres humains, directement... -
charclot 3 décembre 2022 13:42
@velosolex
à la seule condition que l’école se transforme si profondément qu’elle en sera insupportable aux promoteurs de diktats intellectuels et aux serveurs de recettes toutes faites Cela dit je suis d’accord mais d’expérience je n’ai pas du tout la même vision sur la capacité de résilience individuelle et collective ...
Pour ce qui est de l’effondrement, les grandes entreprises rachètent les terres ( Arnaud touche des sous de la PAC) et arment des entreprises de sécurité privées Certes des collectifs se forment mais surement bien loin de la nécessité sociale et ces collectifs sont fragiles soumis à la pression des jaloux et des aigris qui ne comprennent pas comment on peut quitter la zone urbaine pour s’installer en recherche d’autonomie et ce qui est pire comment on peut réussir... ! Chiens empoisonnées ,cultures ravagées , vols et pillages systématiques des outils des poulaillers... La campagne dans toute sa splendeur...
Bref oui nous rentrons dans une période qui sera surement une des plus noires de l’histoire et nous nous accrochons quand même Peut être un homme nouveau naitra du fumier qui s’installe mais il mettra longtemps à cicatriser des blessures infligées par l’inconséquence collective...
Bonne bourre man.
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placide21 3 décembre 2022 07:14
Il y a 15 ans dans le centre de loisir intercommunal de ma commune rurale un animateur de plus 20 ans faisait psalmodier du rap aux enfants ; et on excusait les erreur du directeur du centre âgé de 25 ans« par il est jeune ».Je connait un gamin de 11 ans (pas le mien) plus intelligent et raisonnable que ces deux exemples , la valeur n’attend pas le nombre des années et la génération gauchiste a fabriqué et promu des guignols.
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charclot 3 décembre 2022 13:54
@placide21
psalmodier du rap n’est pas forcement mauvais ça dépend qui et quel auteur. Contrairement à ce que tu écris la promotion du guignol n’est pas une spécificité de notre obédience politique. là est le problème central reconnaitre la valeur malgré les différences et ça c’est po gagné. Il y a des génies de tout gord mais malheureusement l’intelligence n’en sort jamais vainqueur. Sic transit gloria mundi !
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Aristide 3 décembre 2022 10:19
Je crois que votre jugement est trop abrupt.
Actuellement, l’age minimum pour obtenir le BAFA est 17 ans. OUi mais l’age minimum pour être animateur sans BAFA est 16 ans. C’est le droit du travail.
Il me semble que l’age de 16 ans peut être une bonne chose pour de nombreuses raisons :
— Il s’agit de régler ce problème d’animateur non BAFA pour ceux entre 16 et 17 ans.
— TOUS les animateurs doivent passer par des stages de formation BAFA dont l’objectif est d’acquérir des compétences, des savoirs-faire, mais pas seulement. Les formations permettent aussi une évaluation des postulants par les formateurs. Et c’est sérieux compte tenu de tout ce qui touche à la protection des enfants. C’est aussi leur rôle de ne délivrer le BAFA qu’à des personnes aptes aux fonctions exigées et surtout responsables.
— le BAFA est délivré par un jury auquel il appartient d’examiner les aptitudes des candidats, ce ne doit pas être une formalité.
— le BAFA est suivi d’un stage pratique qui doit aussi remplir son rôle et éventuellement refuser les candidats inaptes à cette fonction
Enfin, il me semble qu’un directeur de centre est responsable de son équipe. Dans tous les centres, les animateurs travaillent en binôme, pour des raisons de sécurité et aussi de surveillance croisée. Le directeur peut tout à fait mettre en place des binômes ou le jeune de moins de 18 ans sera plus obligatoirement accompagné d’un animateur d’expérience.
Plus généralement, les métiers de l’animation doivent se professionnaliser, il est donc indispensable que ces métiers rentrent dans le droit du travail commun, ce devrait être une exigence. Avec tout ce qui vient avec, les rémunérations, mais aussi la Convention Collective, le droit syndical, etc ...
Le CEE doit être supprimé ...
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jef88 3 décembre 2022 10:54
L’année de mes 18 ans (je suis né en décembre) j’ai passé le BAFA ! ! !
J’avais de l’entrainement : je suis l’ainé de 8 gosses ....
NB : à 7 ans je savais langer un bébé, préparer et donner un biberon ...........
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CHALOT 3 décembre 2022 11:11
Mon jugement Aristide s’appuie sur de l’expérience et du vécu. Très souvent les animateurs sont peu suivis en stage pratique et trop souvent ils sont mis très jeunes avec des pré adolescents.
La pénurie d’animateurs car il faut être clair, cet abaissement à 16 ans est uniquement « économique » provient de la situation dans laquelle sont les animateurs ; peu de reconnaissance, précarité, horaires hachés.... :
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joletaxi 3 décembre 2022 11:13
@CHALOT
mon dieu, j’ai tout raté dans ma vie, je n’ai jamais eu droit à des animations -
Aristide 4 décembre 2022 10:53
@CHALOT
La pénurie d’animateurs car il faut être clair, cet abaissement à 16 ans est uniquement « économique » provient de la situation dans laquelle sont les animateurs ; peu de reconnaissance, précarité, horaires hachés.... :
Comme pour l’immigration :
Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes.
Sur le fond, c’est une réforme minime, passage de 17 ans à 16 ans, 1 an !!! Et cela ne réglera en rien le problème.
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velosolex 3 décembre 2022 12:46
“Jusqu’à 10°C dans les classes” : face à la flambée des prix de l’énergie, les communes peinent à chauffer les écoles« ...Je me souviens comment mes gosses restaient dubitatifs, quand je leur parlais du froid de canard dans les classes, en arrivant le matin. Le poèle à charbon était bien froid et il fallait attendre l’heure de la récré pour que la température soit suportable. Me revient l’encre gélée dans les encriers....Rien à coté de ce qu’ont connu mes parents pendant la guerre, devant prendre la route de l’exode....C’est le moment rêvé pour les instits, et aux parents, de faire découvrir Charles Dickens aux gamins.Lecture à voix haute, avec de préférence, la neige qui tombe dehors, et un maigre feu pour se réchauffer les doigts gourds. Histoire de sublimer le réel, extrémement préocupant pour nos amis Ukrainiens, qui parviennent à faire fond avec leurs qualités morales, et le sentiment d’entraide collectif. !Il faut parfois faire l’apologie de la crise, après avoir constaté que l’endormissement nous menait dans une impasse.Chez nous, les coupures d’élecricité, et la rupture de parcours planifiés, vontils rendre palpable aux gosses, l’ambiance gothique du west end de Londres, à la fin du dix neuvième siècle, que Dickens lui même a vécu ?...Ce gamin de bourgeois ayant perdu leur fortune, apprendra énormément de ces années de crise, et de l’expérience de dénuement, du travail d’ouvrier dans une usine de cirage, ou il dut travailler, tout gamin.Mieux que la 3 D...Pas besoin de console de jeu. Immersion garantie.Pédagogiquement empirique, mais la rencontre de l’épreuve en a fait évoluer certains, plus vite que bien des cours d’économie et de morale. . Je conseille »un conte de Noêl « pour les fêtes. Avec ce vieux Scrooge, solitaire, qui dort sur son matelas contenant une fortune, pendant que ses employés n’ont pas de quoi nourrir leurs gosses.Un conte philosophique, aussi beau que le »Pinochio« de Carlo Collodi, ou le »Alice", de Lewis Caroll. -
CHALOT 3 décembre 2022 13:28
J’ai commencé l’animation en responsabilité à 16 ans et demi, aux Eclaireurs de France mais j’étais aidé, accompagné très sérieusement par le responsable de groupe d’une quarantaine d’années qui étaient souvent présent, prêt à aider, à conseiller, à rectifier. Aujourd’hui ces animateurs seront lâchés dans la nature car peu de directeurs vont suffisamment sur le terrain, c’est d’ailleurs le regret qu’ils expriment en stage de perfectionnement BAFD quand on travaille sur le bilan de formation : trop de papiers à remplir, des tâches administratives, les relations avec les intervenants, avec les parents...etc.