lundi 27 juillet 2020 - par Coeur de la Beauce

Le capital au XXIème siècle de Piketty adapté au cinéma : un excellent documentaire !

Adapter un essai politique au cinéma n'est pas chose aisée. Thomas Piketty et Justin Pemberton ont relevé le défi avec un certain bonheur, en illustrant leur documentaire d'extraits de films historiques et d'entrevues avec des économistes anglo-saxons revenus des délires ultra-libéraux de Milton Friedmann.

J'ai assisté à une projection du Capital au XXIème proposé par le cinéma associatif du bourg breton où je passais quelques jours de vacances. Sans enthousiasme au départ, car je craignais subir un baratin convenu d'écolo-bobo bien pensant. Ce ne fut pas le cas, car ce film s'est révélé pédagogue, bien argumenté et pleins de perspectives. 

Les auteurs reviennent sur la notion de capital, d'accumulation des richesses, depuis les origines du libéralisme au XVIIIème siècle. La logique est toujours la même : les riches veulent être de plus en plus riches et se moquent de l'intérêt général, dont le sort du petit peuple. Du capitalisme féodal et aristocratiques aux sociétés écrans côtées en bourse, de Versailles aux paradis fiscaux contemporains, une règle s'est toujours imposée : c'est l'absence de... règle et la faiblesse de l'état qui permet aux rentiers d'accumuler du profit quand le peuple doit trimer pour se loger et se nourrir.

Ce n'est pas un hasard si les libéraux détestent les services publics et les frontières douanières. Les lois, c'est pour les pauvres proclamait un caid du film Borsalino. Rien n'est moins vrai dans un système ultra-libéral basé sur la spéculation, qui rend impossible l'ascenseur social par le mérite, l'éducation et le travail. Comme au XVIIIème siècle, c'est l'héritage qui fait désormais la fortune des jeunes. Comme il y a 300 ans, nous revenons à une société de la reproduction sociale.

Piketty rappelle que tout est question de volonté politique pour redistribuer les richesses. En taxant les paradis fiscaux, en nationalisant les industries de première nécessité, en permettant un accès au logement pour tous. Homme de gauche, il oublie que le rétablissement des frontières pour mieux contrôler les flux de capitaux est aussi une nécéssité, et que l'unité culturelle d'un peuple est également un atout contre les dérégulations. En citant l'exemple chinois, où les pauvres ont aussi bénéficié d'une amélioration de leur niveau de vie depuis 1980 (+800% de revenus contre 2000% pour les élites chinoises), il laisse entendre sans le vouloir que l'unité biologique et culturelle du peuple chinois joue un rôle. Piketty cite cependant la Chine pour démontrer que la présence d'un état fort (officiellement, la Chine est toujours marxiste-léniniste) permet de réguler l'économie. Le modèle chinois n'a rien à voir avec la logique Reagan-Thatcher, cette dernière ayant elle-même profité du welfare state pour étudier et accèder aux classes supérieures de la société ; une possibilité qu'elle a interdit aux jeunes anglais de par sa politique antisociale.

En Europe, les jeunes générations vivent plus mal que leurs ainés. Le coût de la vie est plus élevé qu'en 1990, alors que les salaires ont stagné, chacun l'a constaté pour soi-même et ses proches. Thomas Piketty qu'il ne s'agit pas d'une fatalité et que tout peut changer par volonté politique. D'où son inquiétude : nos peuples abrutis par les médias pourront-ils sortir de cette logique orwellienne ou les conséquences inévitables au capitalisme intégral (guerres, révolutions, émeutes etc.) se répéteront-elles une nouvelle fois ? 

1% de la population possède plus que les 99% restants. Une incroyable logique à l'époque du tout numérique et d'une époque présentée comme la fin de l'histoire. Mais la fin de quelle histoire au juste ? Celle de la civilisation et de la morale ?

Extrait du documentaire :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19586264&cfilm=247518.html



11 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 27 juillet 2020 08:22

    Piketty a tendance à confondre capital et revenus du patrimoine. 

    Les inégalités sociales sont bien liées à l’un et à l’autre, mais il est crucial de distinguer leurs natures et les conséquences pour proposer une alternative viable au système actuel. Les amalgamer ne permet que de se livrer à des incantations pour les déplorer, mais pas de construire un outil critique ni des perspectives de changement radical.


    • Francis, agnotologue JL 27 juillet 2020 08:44

      @Séraphin Lampion
       
       ’’Piketty a tendance à confondre capital et revenus du patrimoine.’’
       
      Vous pourriez préciser en quoi il confond ? Vous voulez dire qu’il confond (amalgame ?) capital et patrimoine ? Ou bien capital et revenus du capital ? Patrimoine et revenus du patrimoine ?
       
      Est-ce que vous même faites (toujours) une différence entre capital et patrimoine ? Revenus du capital et revenus du patrimoine ?


    • Clark Kent Séraphin Lampion 27 juillet 2020 09:13

      @JL

      La question est celle de la propriété privée ou non des moyens de production.
      Les nationaliser est une condition nécessaire mais pas suffisante pour sortir de l’économie capitaliste, sinon, ce qui s’installe n’est rien d’autre qu’un capitalisme d’état.
      Pour ce qui est de la propriété privée de l’immobilier et des biens de consommation, les marchandises, c’est encore une autre histoire, et l’amalgame est aussi entretenue dans ce domaine pour faire croire aux petits propriétaire que « les communistes vont leur prendre leur maison ».


  • Francis, agnotologue JL 27 juillet 2020 09:22

    ’’Les nationaliser est une condition nécessaire mais pas suffisante pour sortir de l’économie capitaliste, sinon, ce qui s’installe n’est rien d’autre qu’un capitalisme d’état.’’ Qu’avez vous contre un capitalisme d’État ? Ou plus exactement, y a-t-il quelque chose d’attractif et quoi, entre capitalisme privé et capitalisme d’État ?

     

    ’’Pour ce qui est de la propriété privée de l’immobilier et des biens de consommation, les marchandises, c’est encore une autre histoire,’’ Désolé, cette fois c’est vous qui amalgamez biens de consommation et biens immobiliers.


  • Pierre 27 juillet 2020 11:36

    Le Piketti plus doué dans le tabassage des gonzesses que dans l’expertise économique !


    • Odin Odin 27 juillet 2020 16:25

      @Pierre

      Bonjour,

      Vous avez raison et on peut dire que la victime a du mal à choisir le bon compagnon. Ils devraient moins penser au cul et plus à la situation catastrophique de notre pays, cela changerait pour une fois. 

      Aurélie FILIPETTI, ancienne ministre PS de la culture, et reine de l’intégration des sans-papiers , était la maîtresse de..Jérôme CAHUZAC  ! (elle était en couple avec Arnaud Montebourg).

      > > Elle s’était faite larguer par le beau Jérôme pour une pointure de la politique : Ségolène ROYAL.

      > > Après quelques mois à ruminer cette déconvenue, la perfide Aurélie, par vengeance, a tout « balancé » à Madame CAHUZAC, Celle-ci était déjà en pétard contre son mari dont elle venait de divorcer (suite à une liaison de celui-ci avec LOANA). 


    • raymond 27 juillet 2020 17:41

      @Pierre
      c’est quoi ce sac de noeud ?


    • Pierre 28 juillet 2020 00:09

      @raymond
      Vous ne savez pas qu’il a filé des roustes à la Filipetti ?


    • Pierre 28 juillet 2020 21:57

      @raymond
      Le sac en question constitue le cerveau de ce demeuré de Piketti qui croit que des mecs et des gonzesses vont continuer à se crever au boulot pour ne conserver que dix pour cent de leurs revenus et encore...


Réagir