mercredi 12 juin - par Patrice Bravo

Le macronisme s’effondre : l’Europe a basculé vers une droite sous le leadership de la France

Les partis d’extrême droite formeront le deuxième plus grand bloc au Parlement européen. Les partis de centre-droit et d'extrême droite sont en tête des élections européennes en France, en Autriche, en Italie. En Allemagne et aux Pays-Bas, en obtenant la deuxième place, cela montre aussi la montée d’une extrême droite. Un certain tournant a lieu qui ne pourra qu’être bien compris dans le temps proche.

Les habitants des pays de l’UE veulent un changement radical en Europe et se jettent sur ces forces. Elles se présentent comme capables d’influencer l’orientation générale de l’UE et littéralement toutes les questions, de l’immigration à la politique climatique, mais aussi sur la question du conflit en Ukraine. 

Le centre de gravité politique en Europe se déplace vers la droite. Les partis de centre-droit et d'extrême droite ont remporté la confiance du plus grand nombre de voix lors des élections de dimanche dans les plus grands pays de l'UE : la France, l'Italie. En Espagne, Vox, a gagné deux sièges. En Allemagne, le territoire de l’ex-RDA est totalement pour l’AfD. Des forces puissantes se mettent en place, même si le favori de Macron, de Von der Leyen et des mondialistes, Donald Tusk a gagné en Pologne au lieu du PiS.

La France a pris la tête vers la droite. Le Rassemblement national (RN) a remporté une telle victoire écrasante que le président français, Emmanuel Macron, a dissous le Parlement français et convoqué des élections anticipées. Le président de la République ne pouvait pas rester sourd au signal que le peuple français lui a donné ce soir. L’ancien banquier d’affaires a fait banco. 

Pour Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, « le macronisme s’effondre ». « Ni la frénésie de discours, ni l'instrumentalisation du conflit ukrainien, ni la réquisition des télévisions publiques et privée, ni l'exploitation sans vergogne des cérémonies du Débarquement n'y ont changé quoi que ce soit », martèle-t-il. Selon lui, la dissolution est « le pari dangereux d'Emmanuel Macron ». Le journaliste précise : « Le chef de l'État prend le risque de confier demain les rênes du pouvoir au parti dont il avait promis d'endiguer la progression ! Cette décision inouïe est pour le pays, un saut dans l'inconnu, dont les conséquences sont incalculables ». « Au soir d'un scrutin européen, à une semaine de l'Euro de football, à un mois et demi des Jeux olympiques de Paris, il ajoute à la crise politique ouverte par la victoire historique du Rassemblement national une crise institutionnelle en prononçant contre toute attente la dissolution de l'Assemblée », avertit-il. 

En Allemagne, L'Alternative pour l'Allemagne (AfD) arrive en deuxième position, repoussant les socialistes d'Olaf Scholz à la troisième place. Alice Weidel la chef de l’AfD demande aussi de nouvelles élections au Bundestag comme en France. « Nous avons le droit de gouverner », a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse. Elle a appelé le chancelier Olaf Scholz (SPD) à ouvrir la voie à de nouvelles élections fédérales. Le patron de la CSU, Markus Söder, aussi, demande la dissolution du Bundestag comme celle du Parlement français. Un effet domino en Europe s’engage. Cette déflagration électorale a secoué les bonzes de la politique, des plus jeunes au plus anciens. Olaf Scholz a attendu presque 24 heures avant de s’exprimer sur l’échec cuisant de sa politique.

Gabriel Attal, le Premier ministre français n’a toujours pas fait de déclaration tant la surprise est forte se limitant à une phrase sibylline ce mardi matin : « C'est un nouveau combat qui s'ouvre, dans lequel rien n'est joué d'avance ». 

Les électeurs de 27 pays ont choisi les 720 membres du Parlement européen qui siégeront pendant cinq ans. Leur première et principale tâche est d'approuver ou de rejeter le principal candidat au poste de président de la Commission européenne. Mais, avec la victoire du groupe du Parti populaire européen, PPE, avec 185 sièges, Ursula von der Leyen mène actuellement. « Elle brigue désormais un second mandat », souligne Capital.  

Sur un continent qui tente depuis 80 ans d’exorciser les fantômes du fascisme, une présence aussi puissante de l’extrême droite en politique sera l’un des sujets de discussion les plus brûlants.

Il est peu probable que ces forces soient en mesure de coordonner -pour le moment- leurs actions en tant que groupe unique au sein du Parlement européen en raison de désaccords sur des sujets tels que la Russie. Mais, ils seront en mesure d’influencer l’orientation générale de l’UE et littéralement toutes les questions, de l’immigration à la politique climatique. 

Collectivement, ces partis de droite radicale constituent théoriquement le deuxième plus grand bloc au Parlement. En France et en Italie, ils ont toutes les chances de devenir les premiers, et en Allemagne, les deuxièmes. Mais, ce sont les trois pays les plus grands et les plus importants de l’Union européenne, qui comprend 27 États membres. En Italie, c'est le parti de droite de Giorgi Meloni, les Frères d'Italie avec 28,8% des voix pour 24 sièges au Parlement européen.

L'extrême droite devrait, également, prendre le dessus en Hongrie et augmenter sa représentation de six sièges aux Pays-Bas. Le centre-droit est arrivé en tête avec confiance et calme en Grèce et en Bulgarie. 

Une lame de fond provient de France où l’extrême droite a remporté une victoire écrasante sur Emmanuel Macron, semblant entamer sa chute politique. Désormais, tout le monde se demande si les populistes français parviendront à maintenir leur élan lors des prochaines élections législatives et présidentielles de 2027. La victoire de la leader d’extrême droite Marine Le Pen menace de plonger l’ensemble de l’Union européenne dans le chaos, du moins de renverser la table. 

Le vainqueur officiel des élections devrait être - pour le moment - la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dont le Parti populaire européen de centre-droit restera le plus grand bloc politique au Parlement. Cependant d’autres lames de fond ne sont pas exclues dans le paysage politique européen tant la colère gronde parmi les populations des divers pays. 

Philippe Rosenthal

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Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6010



20 réactions


  • sylvain sylvain 12 juin 20:53

    Une victoire de marine le pen ne plongera rien du tout dans le chaos. L’extreme droite, le fascisme, ne respecte qu’une chose, c’est la puissance, et elle meprise tout le reste.

    Or aucun pays europeen ne peut reellement devenir puissant aujourd’hui, alors l’extreme droite fera l’europe, elle la fera plus qu’aucune autre force politique ne l’a fait aujourd’hui, elle la fera comme un instrument de puissance.


    • @TOUS Tres important
      Source le journal LE MONDE
      ICI < Lien
      Je cite :
      Lundi 10 juin, au lendemain de l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron se rend à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), ville martyre, dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire de la Libération.
       
      Il croise un grand patron, familier de l’Elysée, qui lui glisse un mot d’encouragement :
      « Ça va, pas trop dures, ces journées ? »
       
      Le chef de l’Etat sourit  :
       
      « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes.
      Maintenant on va voir comment ils s’en sortent… »

      ----—
      Tatiana à raison , il est FOU A LIER !
      A faire circuler sans retenue !


    • @Tous Suite
      Le Tatiana ou il dis qu’il est Fou a lier (super interessante)
      Et ou l’on vois que LFI aussi est fou a lier (avec la youtubeuse au 3/4 de la video)
      Ou la LFI veut aussi degoupiller sa grenade racialste et commmunautariste
       
      https://youtu.be/jnrn5BDRcP8
       

      Apres vous ne pourrez pas invoquer tous que vous ne saviez pas ....


  • saint louis 12 juin 21:23

    "Emmanuel Macron, a dissous le Parlement français et convoqué des élections anticipées. Le président de la République ne pouvait pas rester sourd au signal que le peuple français lui a donné ce soir. L’ancien banquier d’affaires a fait banco."

    En êtes vous sur ?

    Notre petit président nous a bien fait comprendre à plusieurs reprises que la démocratie et le peuple de France ne sont pas ses préoccupations premières.

    Donc il s’agit juste d’une manœuvre politique pour rester au pouvoir et remplir sa mission de briser la France pour la faire rentrer dans la fédération, et cela de grès ou de force.


  • La Bête du Gévaudan 13 juin 00:03

    concernant la législative française, comme dit Attal, « rien n’est joué d’avance »... ce sont 577 élections locales... il faut donc attendre de voir ce qui en sortira.

    Concernant le mouvement général observé en Europe (et même en Occident), je pense que c’est une erreur de l’analyser comme du « fascisme ». C’est même exactement le contraire, techniquement. Le fascisme, le communisme, la social-démocratie, le corporatisme, etc. sont des constructivismes, et se proposaient d’organiser la société après la disparition des « vieilles structures » (église et famille) héritées de l’ancien régime politique et économique. Au contraire, le mouvement actuel me semble libéral-conservateur, anti-constructiviste, attaché à la préservation du droit naturel et de la raison helléno-chrétienne. C’est un peu « la voie romaine », pour paraphraser le philosophe Rémi Brague.

    Les peuples n’aspirent pas à un régime autoritaire et constructiviste (qu’il soit de gauche, du centre ou de droite) mais à un maintien de la vieille tradition libérale occidentale adossée au droit naturel.

    Je pense en effet que ce mouvement prend à rebours complet l’idéologie dominante dans les hautes-sphères. Mais c’est une telle lame de fond qu’elles vont bien devoir s’adapter, sous peine de se faire remplacer par des élites en phase.


  • colibri 13 juin 08:53

    Les gens sont plus motivés par la question des migrations et par la sécurité que par la politique , ils ne veulent pas être envahis et perdre leur culture et les discours creux de macron ou des ténors de LR , PS ou autres n’y feront rien .

    Diaboliser le RN ne fonctionne plus , macron parle dans le vide , ses discours sont du vent et ne portent plus devant la réalité de tous les jours dans la vie des français, et le triste spectacle des incivilités de LFI à l’assemblée , et des manif indignes et violentes contre le choix des électeurs c’est à dire la démocratie .


  • zygzornifle zygzornifle 13 juin 09:49

    En 31 Macron devient préfet du prétoire après avoir lu devant le Sénat une lettre de Tibère se concluant par la disgrâce de son prédécesseur Séjan, qu’il fait arrêter par les cohortes des vigiles commandées par le préfet Graecinus Laco, puis exécuter. Il prend ensuite une part active à l’élimination de sénateurs et de chevaliers.

    Caligula fit porter par Macron le testament de Tibère au Sénat, et fit casser la disposition qui léguait l’empire à son jeune petit-fils Gemellus Tibère. Une fois parvenu au pouvoir grâce à l’appui de Macron, Caligula va prendre ses distances jusqu’à se moquer ouvertement de lui. L’appui de Macron ne fut pas récompensé : Macron et son épouse Ennia furent forcés de se suicider sur ordre de Caligula peu après son arrivée au pouvoir.


    • Seth 13 juin 13:33

      @zygzornifle

      Moralité :

      Si Macron avait été un canasson, il aurait couché avec Caligula et il lui serait jamais arrivé tout ça. Décidément, on est peu de chose. smiley


  • Parrhesia Parrhesia 13 juin 09:50

    Je ne pense pas que l’on puisse écrire que le macronisme s’effondre.

    Certes, Macron et ses marionnettes se sont pris une sérieuse beigne électorale. Mais les puissances politiques et financières qui le soutiennent, ainsi que leurs buts et leurs méthodes, n’ont en rien changé. L’ensemble mondialiste est toujours omniprésent, et en ce moment-même, reste super-opérationnel.

    Les dissentions entre partis et tendances de droite, de même que la Nième réédition de l’incroyable escroquerie politique nommée ’Union de la gauche", en témoignent amplement.

    Dans un tel contexte, même si la macronie perd les prochaines législatives, ce qui est infiniment souhaitable, la messe ne sera pas dite car Macron n’est qu’un exécutant.

    Le véritable danger c’est pouvoir réel marionnettiste.


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 13 juin 09:52

    ’’Le macronisme s’effondre : l’Europe a basculé vers une droite sous le leadership de la France’’

    >

    Disons le clairement : partout les peuples ont exprimé un refus d’une marche forcée vers un fédéralisme européen de plus en plus hors sol et destructeur, quand il n’est pas à la solde de l’étranger.

     

    «  Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup y ramène. » (Jean Jaurès)


  • Com une outre 13 juin 11:41

    Il n’y a jamais eu de macronisme, juste une cuisine infâme des partis qui se croient de gouvernement, aux intérêts divergents mais avides de pouvoir (imaginaire). D’où le résultat. C’est un échec cuisant de la « sociale démocratie », cette vaste entourloupe au service des plus puissants de ce monde. Ce qu’il ressort de cette élection est que les européens ne veulent pas abandonner leurs identités nationales sans pour autant rejeter l’UE en bloc. C’est un avertissement clair à ceux qui comme Macron et Scholz veulent fondre les états nations dans une fédération européenne informe, au mépris des cultures des peuples, et pour n’en imposer qu’une, issue du wokisme, une sous-culture anti-démocratique, totalitariste, déjà « has-been » au US, le pays « exemple », non pas exemplaire, loin de là. Ces résultats aux européennes montrent qu’il existe, même si elle n’est pas organisée et/ou consciente, une sorte d’intelligence collective des peuples face aux abus d’une infime minorité de malfaisants. Les dirigeants européens feraient bien d’en prendre note, ce dont je doute tellement ils sont « hors sol », loin de toute réalité, et incapables d’avoir une réflexion autre que celle qui les conduit à l’échec inévitable. La preuve en sera la réélection de Van der Leyen, un suicide des européistes.


  • Seth 13 juin 13:34

    Je n’étais pas conscient du fait que la Frôôôônce détenait le « leadership » de l’europe... smiley


  • placide21 13 juin 16:14

    « Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué » est un comportement trop fréquent actuellement.


  • Eric F Eric F 13 juin 18:59

    Il n’y a pas la même tendance générale en France et dans l’Europe globalement, puisque le PPE -correspondant à LR- est majoritaire au Parlement Européen. Or il est pour les élargissements et une forme de fédéralisme européen.


  • Imhotep Imhotep 13 juin 22:35

    Ce que vous écrivez est faux. Les droites extrêmes sont dans des groupes différents et parfois se haïssent. Il suffit devoir le rejet de l’AFD par le RN ou la bataille en France entre Reconquête et le RN. Les trois plus grands groupes formés sont les conservateurs, les socialistes puis les centristes libéraux. L’extrême droite ne fait qu’une percée modérée, somme toute, et seules l’Autriche, la Hongrie, La Pologne (en cumulant les deux droites), la France et l’Italie (à la limite la Belgique) placent l’extrême droite en tête. Tout le reste n’est que du baratin. La majorité restera ce qu’elle était avant le scrutin.


  • GoldoBlack 14 juin 07:36

    Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n’engagent que la responsabilité du GRU poutinien.


  • L'apostilleur L’apostilleur 14 juin 08:50

    « ..La victoire de la leader d’extrême droite Marine Le Pen menace de plonger l’ensemble de l’Union européenne dans le chaos.. »

    Pas l’accord des avaleurs de couleuvres avec lfi et Mélenchon ?


  • zygzornifle zygzornifle 16 juin 10:50

    Le leader chips et la bière qui va avec ....


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