mercredi 15 juin 2005 - par ÇaDérange

Le Privé paye le Public... La Mule Crève

Toute ménagère qui gère son budget mensuel sait que l’on ne peut dépenser que ce que l’on gagne. C’est exactement la même chose pour la France, son budget et sa balance des paiements. Dans le débat Public/Privé, il y a aussi des recettes et des dépenses. Réfléchissons un peu justement sur les postes de dépenses et les recettes. Prenons le cas de services essentiels pour la communauté tels que l’enseignement, la police, les routes, les infrastructures urbaines, la justice, les voies ferrées, l’électricité, l’armée, tous ces services assurés par l’Etat sont des postes de dépense qui doivent être compensées par des recettes. Le coût de la santé, très élevé en France et des retraites sont aussi des postes de dépenses qu’il faut financer qui n’entrent pas directement dans le budget de l’Etat mais font partie des charges à financer.

Coté Recettes, on trouve les impôts directs prélevés directement sur les salariés (impôts sur le revenu, ISF) et les sociétés (Impôts sur les sociétés). Les impôts indirects frappent toutes les ventes sous forme de TVA ou de taxes de toutes sortes (par exemple l’exorbitante taxe intérieure sur les carburants). Elles sont donc payées par le consommateur final et affectent le prix public des produits et donc la consommation de ces produits. Elles affectent les produits importés comme les produits fabriqués en France mais pas les produits à l’exportation.

Les taxes ou prélèvements sociaux sur salaires affectent directement le prix des produits à l’exportation, c’est le cas des prélèvements retraite/santé etc. qui sont payés par les sociétés et partiellement par l’employé. Elles affectent donc la compétitivité de nos productions et notre capacité à les vendre.

Notre pays n’étant pas autosuffisant, ce sont les ventes de l’industrie à l’exportation qui assurent l’équilibre de nos comptes. Sans exportation de biens ou de services, nous serions incapables d’assurer l’équilibre des postes recettes et dépenses. De même, toutes les mesures qui augmentent nos prix de revient diminuent notre compétitivité et donc impactent nos recettes.

Quand j’entend des demandes pour plus de services, une meilleure qualité de tel ou tel service, des retraites plus importantes et plus tôt, plus de personnel dans les hôpitaux, plus de dépenses donc, je ne peux qu’être pour dans l’absolu. Tout le monde souhaite plus de loisirs, plus de couverture sociale, moins de travail.

Malheureusement, on ne peut s’offrir que la protection sociale, l’éducation, la police, la justice, les retraites que l’on peut se payer.

Ce fait de base n’est jamais mentionné dans le débat public. Or c’est un élément essentiel pour les Français dans leur compréhension de ce qui se passe dans notre économie. Les Français n’ont pas conscience qu’en fin de compte ce sont les ventes de l’industrie Privée qui payent la charge des services Publics, et que le coût du public à l’heure actuelle impacte gravement nos prix de revient et notre compétitivité. En fait ils le sentent bien confusément mais les politiques,issus dans leur vaste majorité de la fonction publique, englués dans leur guerres intestines et la défense ou la reconquête de leur position personnelle, emprisonnés dans leur discours stéréotypés et idéologiques, sont incapables d’expliquer aux Français les mécanismes qui génèrent la richesse nationale et au delà la réalité de la situation économique.

Je le répète : La Santé économique du pays dépend de la compétitivité de ses produits et de son industrie privée. L’Etat et donc le secteur public doit au contraire diminuer ses coûts si nous voulons survivre dans une monde ou la concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre - internes à l’Europe ou externes- devient féroce. Or pour l’instant, l’Etat continue tranquillement à augmenter ses budgets. La mule crève.



16 réactions


  • dfitz (---.---.119.2) 15 juin 2005 15:29

    Avec des évidences aussi profondes, on a de bonnes chances d’aller loin. Le déficit budgétaire américain rapporté au niveau des services publics de la santé et de l’éducation est-il pertinent ? Cela confirme ou invalide votre démonstration ? Une banque d’affaires qui peut vendre ou acheter en Bourse des lignes de 100 millions d’euros en 10 minutes réalise-t-elle de la valeur ? Cette valeur doit-elle entrer dans le PIB que l’on peut taxer pour augmenter les recettes de l’Etat ? La loi organique sur les lois de finance (LOLF) va entrer en application le 01/01/06. Votée en 2001, la droite a eu 3 ans pour la mettre en place, le seul ministère qui soit prêt, c’est la défense grâce à des reformes entamées en 1998. L’impact sur la gestion de l’argent public est très important, plus important et de très loin qu’un jour de travail en plus ou en moins. Ça rentre dans votre raisonnement ?

    C’est bien d’avoir des idées simples, claires comme un bilan comptable, mais hélas la société est un peu plus complexe que le porte-monnaie de la ménagère.

    Je crains qu’avec des raisonnements comme le vôtre, on arrive à des conclusions dramatiques : Combien tu rapportes à la société ? Voilà tes droits.

    Pardonnez la vigueur de ma réaction, mais je vous assure que la démocratie a besoin de nuances, pas de jugement tout fait. Les hommes politiques font très bien le boulot pour nous.

    Bien à vous

    David prud’homme


  • Luc Luc 15 juin 2005 19:32

    Bien d’accord avec CaDerange, même si ça dérange !

    Le simple fait de rappeler des notions très simples nous entraînerait tout de suite à « des conclusions dramatiques » ?

    Ah bon ? Alors, les vérités qui dérangent, il vaut mieux pas en parler ?

    C’est ce genre de « politiquement correct » qui nous envoie tout droit dans le mur. Il suffit de lire quelques journaux étrangers pour réaliser à quel point le spectacle des français arc-boutés à leur sacro-saint « service public » est pathétique !

    On va bien finir par se réveiller, de gré ou de force. J’espère simplement que le réveil ne sera pas trop brutal.


  • Michel Monette 16 juin 2005 04:05

    Ici au Québec, on souhaite que la France tienne le fort contre le vent de privatisation smiley

    Dans le débat sur la place du public et du privé, tout est question d’équilibre. Est-il mieux de répartir les charges sociales et d’éviter ainsi l’endettement des individus (coût de l’éducation et nombreuses faillites personnelles suite à une maladie ou un accident aux États-Unis, par exemple) que de laisser le libre marché déterminer qui a et qui n’a pas les moyens de s’offrir des services présentement assumés par l’État.

    Vous voyez, ce n’est pas simple. La question au bout du compte est celle-ci : qui est le mieux placé pour éduquer, rendre des soins de santé, protéger l’environnement et dépolluer, surveiller la salubrité des aliments, protéger la population contre le crime, protéger et diffuser le patrimoine culturel, administrer la justice, les prisons, délivrer les permis de conduire, etc. (libre à qui le veut d’allonger cette liste) : les entreprises privées ou les administrations publiques ?

    Chaque fois aussi, il faut se demander qui va devoir payer quoi si l’État n’assume plus un service public. Il faut enfin être conscient qu’il y a des rôles et des charges que l’État ne peut pas ne pas assumer, sauf retour à une société fortement inégalitaire.


  • Grrr… mangeons les libéraux 16 juin 2005 10:52

    C’est bien de publier des tribunes, mais encore faudrait-il essayer de comprendre un peu comment marche ce dont on prétend parler avant de faire des raccourcis qui mènent à l’impasse.

    Confondre le « public » avec les cotisations sociales, quelle blague, quand même.

    Quand on arrivera à faire payer leur dû aux patrons, et je pense que ça ne saurait tarder, les cotisations sociales (il n’y a que les libéraux pour appeller ça des charges) s’équilibreront sur la plupart des postes (retraites, chômage, Sécurité Sociale en général).

    Mais d’exonérations de cotisations sociales en non-redistribution des gains massifs de productivité des salariés, de pression constante sur les salaires en maintien d’un niveau élevé de chômage, la part des profits versée aux revenus du travail s’est considérablement affaissée ces dernières années au profit des revenus du capital.

    Il est facile de ne pas donner de thune à la ménagère pour lui dire ensuite qu’elle gère mal ses sous.

    Pour plus d’infos sur tout ça : http://inegalites.org.


  • Georges 16 juin 2005 14:38

    Ca dérange rien du tout. C’est vraiment une vision de base de libéral, bien dans l’air du temps. Avec toutes les approximations qu’il faut.


  • Michel Monette (---.---.193.21) 16 juin 2005 18:55

    Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire qui pointe sur inegalites.org et je veux bien reconnaître que le mot « charges sociales » a une connotation négative, sans compter que les réalités sont différentes selon que l’on est en France ou au Québec. Autre précision : nous serions tous perdants à laisser le privé envahir le public. Il me semble que le terrain de jeu du secteur privé est déjà bien assez grand comme cela et qu’il y a tout un ménage à y faire avant de faire la leçon au secteur public.

    À mon tour de suggérer un site : http://www.politiquessociales.net/


  • mma (---.---.10.220) 17 juin 2005 17:49

    Je crois que je vais pleurer... Pauvres entreprises qui paient pour eduquer ses futurs ouvriers, qui paient pour financer le RMI et les actions sociales faites pour les employés qu’elle met à la porte des qu’il s’agit de gagner en productivite. Je ne vois aucune mention des dividendes astronomiques pour les actionnaires ni des centaines de millions d’euros payés aux patrons les moins performants à qui on demande de partir.

    Tout ça de la part de quelqu’un qui dit « voir les choses autrement ». C’est effectivement un point de vue.

    Et le pire, meme si on ne me crois pas, c’est que je ne suis même pas de gauche, j’ai simplement les yeux ouvert et ce que je vois c’est que les gens « d’en bas » se font ratisser sans arrêt et franchement ca me fait mal.


  • Bobsix (---.---.27.53) 17 juin 2005 21:12

    C’est incroyable, il y a une personne qui ose dire simplement des choses qui sont évidentes, et patatras tous les « bien pensants » se jettent sur lui. Car n’en déplaise à tous ces gens élevés dans une culture de gauche, les choses sont très simples, c’est vous qui pensez le contraire, car ça vous arrange de dire que l’économie c’est beaucoup plus compliqué. Bien sur c’est compliqué mais ce sont les rouages de l’économie qui le sont, mais les principes de bases sont simples « je gagne 100 je dois dépenser 100 au maximum » sinon c’est mathématique à un moment donné, j’aurais plus à rembourser que ce que j’encaisse. Alors vous pouvez crier tant que vous voulez sur les entreprises mais ce qui permet de faire tenir un pays ce sont les richesses qu’elles produisent. Sans elles pouvez vous me dire comment vous financeriez toutes vos dépenses extravagantes comme les 35heures, les bureaux de poste ouvert dans des villages ou il n’y à plus personne,des hôpitaux maintenues dans des zones désertifié,des enseignants qui font 12 heures de travail dans une semaine et 5 mois de congé payé etc. etc.…. De toutes les politiques qui ont été essayé dans le monde, la seule qui à fait ces preuves et qui est mise en place dans tous les pays c’est le LIBERALISME. Il n’y à qu’en France que celle-ci est rejetais avec autant de force et comme par hasard c’est en France qu’il y a le plus de fonctionnaires.

    Vous avez dit bizarre comme c’est bizarre.

    Robert


  • mma (---.---.83.37) 17 juin 2005 23:34

    Le communisme, on le sait, cela ne marche pas. Mais pour le liberalisame (anciennement capitalisme) si faire ses preuves c’est enrichir les plus riches et appauvrir les plus pauvre, c’est reussit.

    Pour ma part, je ne parlais pas du nombre de fonctionnaire ni de la sclérose de l’administration qui existe, c’est vrai.

    Je dis simplement que si par miracle, les depenses publiques diminuaient et les impots sur les sociétés aussi, ceux qui en profiterait le plus ne seraient pas ceux qui en ont le plus besoin...


  • Bobsix (---.---.159.184) 18 juin 2005 07:43

    Là aussi je pense que ce raisonnement est erroné, car une politique étatique ne diminue pas le nombre de pauvre,il n’y a qu’à voir en France est-ce qu’il n’y a moins de pauvre qu’en Angleterre par exemple ?pour ma part je pense que non,par contre elle diminue c’est sur le nombre de riche(richesses personnelles et entreprises),et encore une fois en se privant de plus en plus de leurs mannes financières nous vidons notre porte monnaies et l’on fait du déficit.

    Alors, là aussi je fais une comparaison simple, lorsque l’on vie sur du crédit nous avons l’impression d’être toujours aussi riche sauf qu’il arrive forcément un moment ou l’on doit faire les comptes.

    Vouloir empêcher qu’il n’y est pas de pauvres dans un pays n’est pas réaliste cela part d’un bon sentiment à priori (parfois j’en doute) parce que ceux qui défendent à corps et à cris les services publics,je ne suis pas sur que ce soit « uniquement » pour défendre les pauvres…

    Pourquoi les fonctionnaires ont-ils leurs emploies préservés contre tous les aléas,une meilleure retraite(surtout mieux calculé) des avantages auprès des banques etc.. Cela je trouve que ce n’est pas normal car ce sont des privilèges qui paraissent exorbitant aux yeux de ceux qui n’en profitent pas.

    Dans toutes les société il y a, des moins pauvres aux plus pauvres, et des, moins riches aux plus riches, mais chez nous si l’on continue comme ça (heureusement je pense que non) il va y avoir une grande majorité de moins pauvres mais surtout une petite poignée de très très riches, ce seront des multinationales étrangères qui auront des succursales un peut partout dans le monde et qui pourront arriver, et repartir au grés des avantages du moment.

    Réfléchissons un peu, tous les systèmes communistes ont échoués le seul qui tienne et qui se développe partout c’est le libéralisme, alors est-ce que nous sommes les plus intelligents du mondes ou l’inverse ?

    Si nous faisons tout pour que le pays soit riche après nous pourrons parler de mieux aider ceux qui en ont le plus besoin.

    Robert


  • Luc Luc 18 juin 2005 09:16

    Ben si, parce que, si les impôts baissaient par miracle, les entreprises pourraient embaucher plus de personnel, et donner du travail à ceux qui en ont le plus besoin : les chômeurs.

    C’est si compliqué à comprendre, ça ?????


  • GANDON FRANCOIS ALBERT (---.---.191.52) 18 juin 2005 22:30

    N’oublions pas que la santé économique d’un pays ne dépend pas uniquement de « ses produits et de ses entreprises privées » mais plutôt du fragile optimum entre les différents acteurs économiques ou non, optimum dans lequel la traditionnelle summa divisio public/privé n’a, par définition que peu de pertinence,non ?


  • maffio (---.---.110.87) 20 juin 2005 20:15

    j’adhere...,voici une question a poser a un fonctionnaire meme matheux:d’ou provient l’argent de votre salaire ?mis a part ses propres impots,la tva,rarement,voir jamais ,il ne pensera aux bénéfices des entreprises,il ne sait pas répondre,et la vous pourrez mesurer avec stuppeur le fossé entre privé-public,fossé alimenté par les hauts fonctionnaires qui savent que leurs postes disparaitront si les fonctionnaires diminuent en nombre. et puis un autre exemple carricatural,n’avez-vous jamais remarque ce fonctionnaire assis a sa terrasse de maison devant son aperitif,en train de se plaindre du bruit que fait le macon avec son materiel vetuste pour construire au « noir »la demeure de son collegue de travail...,savez-vous que sa principale preocupation aura ete sa date de depart a la retraite,son avancement sans merites,la valeur du point...heureusement le macon est rendu sourd par son labeur et puis lui la retraite,les statistiques sont la:il a peu de chance d’en profiter.a+


  • GANDON FRANCOIS ALBERT (---.---.191.52) 21 juin 2005 09:56

    Pour l’application du système de la participation au secteur public. Mais comment calcule t’on le profit qu’un fonctionnaire « produit » ?

    est ce que cette notion de profit est la même que dans le secteur privé ?

    Est il seulement monétaire ?

    Se poser ses questions serait plus profitable que de s’arc-bouter sur la question du nombre de fonctionnaires(!) qui ne doit pas être considérée comme l’alpha de toute évolution de la fonction publique.


  • P. Dalton (---.---.83.37) 22 juin 2005 07:14

    La bêtise à ce point là cela ne merite qu’une chose, ne jamais revenir sur un tel site. C’est le désavantage de surfer au hasard. Ne prenez pas la peine de répondre, vous avez de telles oeillères, on dirait des vieux canassons dont on connait d’vance la réponse.

    Bien à vous et votre jalousie suintante,

    P. Dalton (même pas fonctionnaire)


  • kelo (---.---.1.153) 9 juillet 2005 16:51

    Sans sombrer dans une ideologie ou une autre il est clair que la France est suradministree, sans remettre en doute le role important du service public, il est clair que celui ci merite un bon depoussierage et une serieuse remise a niveau pour remplir sa fonction sans etre surdimensionne et sans donner l’impression au contribuable d’etre intouchable.


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