samedi 26 janvier 2019 - par Jacques-Robert SIMON

Le sacré : définition et conséquences

 Le sacré se définit généralement par ce qui différencie le Bien du Mal, ce qui sous-entend que l’on sache ce que sont l’un et l’autre en dehors de définitions données par un livre, un usage, une tradition. On sait cependant que le Bien est fragile et difficile à établir, tandis que pour le Mal il ne s’agit que de s’abandonner à ses instincts les plus bestiaux pour le voir prospérer. Mais ces remarques ne suffisent pas pour constituer une définition.

 Considérons dans un premier temps le comportement d’un individu unique. Ses motifs de choix et de décision sont a priori absolument quelconques, liés au seul intérêt personnel ou à l’altruisme, cohérent ou non en fonction du temps et des conditions extérieures, avec des composantes rationnelles ou intuitives, avec beaucoup de finesse et peu de géométrie ou inversement. Plus son comportement sera erratique plus ses progrès et ses possibilités d’avancer seront faibles. Un pion posé sur un damier de jeu de dame et qui peut ‘sauter’ aléatoirement sur l’une quelconque des cases voisines fournit une image assez exacte de notre individu déambulant. Au bout d’un certain temps et d’un certain nombre de sauts, le pion se sera éloigné seulement d’une faible distance par rapport aux distances cumulées des sauts. Il est même possible, mais peu probable, que le pion revienne finalement à son point de départ malgré son agitation. Un individu qui est conduit à prendre des décisions et qui n’a aucune référence intellectuelle ou pratique pour ce faire fera de même : il ne restera pas tout à fait sur place mais il ne saura pas où il va. Pour être certain d’arriver loin (ou assez loin), le père de la science économique moderne Adam Smith préconisait dès 1776 de privilégier l’égoïsme plutôt que l’humanisme : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme. » Le pion ne sautera plus tout à fait aléatoirement de case en case : l’égoïsme constamment présent conduira à privilégier une direction et le déplacement correspondant sera d’autant plus important que ce sentiment sera fort. Bien entendu, d’autres traits de caractère peuvent coexister avec le travers dominant, ou même le gommer, ce qui peut avoir l’effet de le dévier quelque peu de la direction principale.

 On peut aussi considérer une valeur qualitative, l’Amour, à côté de l’Intérêt éminemment quantitatif. Donald et Melania sont ensemble pour des raisons d’intérêts réciproques bien précises. L’un peut voir briller dans les yeux d’autrui l’envie et la jalousie de ne pas posséder un tel spécimen, comme son chien il lui fait prendre l’air et l’emmène rutiler. Elle est également utile pour lui éviter d’avoir à fréquenter des jeunes femmes à demi-synthétiques pas toujours aussi talentueuses dans leur art que ce qu’on pourrait attendre de professionnelles. L’autre a accès à une célébrité, à un confort de vivre, que la pose dénudée dans des magazines spécialisés ne pouvait pas lui apporter. La mise en œuvre d’intérêts réciproques est donc efficace, au moins pour un couple, conformément à l’hypothèse de M. Smith. D’autres liens peuvent unir un homme et une femme dont l’Amour, ce qui ne peut être nié dans le cas d’un autre couple présidentiel plus proche de nous et qu’il n’est pas nécessaire de décrire. Une différence essentielle distingue les forces qualitatives (dont l’amour) et les forces quantitatives (dont l’intérêt) : les premières sont infinies mais presque toujours fugaces, les secondes sont limitées mais tenaces. 

 Mais les individus se réunissent toujours pour former des collectivités et ce sont les comportements de celles-ci qui importent. Il peut d’abord être considéré que chaque individu garde l’entièreté de son agitation personnelle, qu’il n’interagit pas (ou peu) avec les autres, et que seule une force externe s’ajoute à son comportement personnel. Une collectivité faite d’individus parfaitement indépendants et sans force externe ne se déplacera en moyenne pas, ne progressera pas et se disloquera. Pour qu’une collectivité subsiste en tant que telle il faut que les mouvements des uns et des autres s’harmonisent au moins en partie sous l’effet d’une contrainte externe. Le choix par les économistes (ou les pragmatiques) de l’intérêt personnel comme facteur déterminant des décisions est pertinent car c’est probablement la caractéristique la mieux partagée entre tous les mortels. Toutefois l’intérêt de l’un peut être parfaitement disjoint voire opposé à celui d’un autre : les phénomènes collectifs ne résultent alors que de la superposition des intérêts personnels, le degré de collectivisation de la société reste faible.

 Les grandes religions, les idéologies, les cultes païens, fournissent une autre approche de la collectivisation ! Si les unes vénérèrent un dieu inaccessible, le national-socialisme, la révolution bolchevique, le fascisme ont vénéré un chef suprême plus atteignable, capable de transformer le bruit de fond d’une foule en un élan cohérent. Malheureusement, il s’agit d’exemples de sacré, rien dans leur nature physique ne différencie les uns des autres. Soumis à une excitation, les vibrations individuelles vont se transformer en oscillations collectives de bien plus grandes amplitudes par un effet de résonance : c’est cet effet qui constitue le sacré susceptible d’écrouler des montagnes à l’image de ces passerelles robustes pour des foules de piétons mais qui ne résistent pas au pas cadencé des marches militaires. Il faudrait donc accepter de mettre tous les dieux, qu’ils soient célestes ou terrestres, sur le même plan.

 Cependant, les théories contemplent avec grande difficulté le réel et ne peuvent évidemment pas le décrire dans sa totalité. C’est d’autant plus vrai que des phénomènes coopératifs de toutes sortes compliquent la tâche de quiconque s’efforce de comprendre une société. Ces phénomènes coopératifs interviennent constamment et donnent lieu à des systèmes complexes. L’observation d’une quinte de toux illustre un des processus de rétroaction possible : une sécrétion des muqueuses engendre une toux qui en retour créée une irritation. L’irritation des voies respiratoires amplifie la toux qui se transforme en quinte de toux. Deux phénomènes distincts s’enchevêtrent et rapidement on ne peut plus distinguer la cause de l’effet : les sécrétions ou l’irritation. Les phénomènes coopératifs sont fréquents dans la plupart des réactions biologiques et sont la clé de voûte de ce qui sépare l’animé de l’inanimé. Les phénomènes coopératifs créent une certaine perplexité dans le monde des dirigeants qui ne peut s’empêcher de chercher des causes à des effets, ce qui n’est plus possible. « D'une cause déterminée [ne] résulte [pas] nécessairement un effet ; et, inversement, si aucune cause déterminée n'est donnée, il est [im] possible qu'un effet se produise ». Un exemple sociétal de l’imbrication des causes et des effets peut être aisément observé. Les circonstances conduisent à une ségrégation de plus en plus sévère entre les uns dotés de tout et qui constituent l’élite dirigeante et les autres qui n’acceptent pas les restes. Des lois vont être votées pour faire respecter l’ordre ébranlé par des crimes, des larcins, des incivilités, ce qui fortifie l’ordre établi donc augmente la ségrégation donc les méfaits, donc le besoin d’ordre. 

 Si le règne de l’Amour, le seul sacré envisageable, semble hors d’atteinte avec les Hommes tels qu’ils sont, c’est à dire pétris de contradictions et presque toujours animés d’une indomptable volonté de puissance , si l’intérêt personnel guide presque toujours les décisions (du moins celles qui sont insignifiantes), il est cependant encore possible d’espérer que la droiture, l’honnêteté, la probité, la loyauté, la recherche du vrai, des valeurs qualitatives certes mais visibles, peuvent être proposées pour donner des armes à un idéal qui concerne tout le monde : l’écologie, peut-être trop loin du dieu-Amour des uns et du veau d’or des autres, mais accessible aux humains. Et cette droiture, cette honnêteté, cette probité, cette loyauté, cette recherche du vrai suffisent à rendre concret un espoir indispensable : sauver l’humanité et surtout l’humanisme en considérant que l’on ne doit pas sacrifier l’avenir au présent. Admettre que le seul futur possible est notre survie en tant qu’espèce civilisée et qu’il faut contrecarrer ceux qui pensent que la souffrance des autres est toujours supportable. 



27 réactions


  • gaijin gaijin 26 janvier 2019 18:20

    «  Le sacré se définit généralement par ce qui différencie le Bien du Mal »

    euh ? non ! le sacré c’est le rapport a l’immatériel transcendant ..........


  • Gollum Gollum 26 janvier 2019 18:55

    Effectivement le Sacré est lié à la perception d’un événement ou d’un objet numineux.

    Il ne peut donc pas y avoir de Sacré sans Trasncendance, sans un Dieu ou des dieux..

    La perception du bien et du mal c’est la morale comme d’autres viennent de le dire.

    Quant au mal il peut prendre bien d’autres visages qu’un abandon aux instincts...

    D’ailleurs s’abandonner à ses instincts n’est pas forcément mal, tout dépend lesquels et dans quel contexte.

    Je conteste aussi l’Amour comme seul Sacré envisageable..

    La Beauté peut provoquer des réactions de perception du Sacré. Un paysage, une belle musique, un parfum enivrant, un transport sexuel réussi, une baignade dans un lagon bleuté, bref, tout peut être support au Sacré.

    Bon, bref...


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 26 janvier 2019 19:45

      @Gollum
      C’est vrai le Sacré dépend d’une ’transcendance’, le Bien et le Mal sont les processus pratiques qui en dépendent. Par contre je ne crois pas que l’on puisse remplacer l’Amour comme Sacré ultime. La Beauté ne s’adresse pas à autrui par exemple.


  • alinea alinea 26 janvier 2019 21:41

    Pour moi l’instinct est forcément bon puisque sa fonction est la survie ; certes quelquefois il faut tuer pour sauver sa peau, mais c’est rare.

    Le sacré, pour ne pas répéter ce qu’en disent Gollum et gaijin, est ce à quoi on porte notre attention, un rituel, un don, tout acte habité et non pas commandé ou habituel.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 27 janvier 2019 08:30

      @alinea
      Toute éducation essaie de lutter ou du moins de canaliser les instincts : ils ne sont ni bons, ni mauvais, ils existent de toute façon.


    • alinea alinea 27 janvier 2019 12:11

      @Jacques-Robert SIMON
      Oui ! je ne voulais pas dire « bon » au sens moral, mais ils sont efficaces, donc utiles, bénéfiques !
      Quant à leur existence chez l’homme, j’ai idée qu’une bonne couche « d’éducation » artificielle les recouvrent, ce qui fait que l’on voit un nombre incalculable de gens se noyer dans un verre d’eau.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 27 janvier 2019 18:01

      @alinea
      Il y a toujours eu des couches artificielles d’éducation, de prêt-à-penser, de morale... Mais il y a toujours eu également des gens qui luttaient pour dire la vérité ou du moins une autre vérité ou leur vérité.


    • alinea alinea 27 janvier 2019 18:53

      @Jacques-Robert SIMON
      Oui, heureusement !

       smiley

    • mmbbb 28 janvier 2019 14:00

      @Jacques-Robert SIMON «  ils ne sont ni bons, ni mauvais »  n est ce pas contradictoire SI je vous vole ou vous tite une mandale, l accepteriez vous.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 28 janvier 2019 21:19

      @mmbbb
      On répond généralement à votre question par : je suis pacifique pas pacifiste. Mais le sacré s’applique pour toutes les actions pas seulement lors de combats.


  • velosolex velosolex 26 janvier 2019 23:32

    Je préfère m’en remettre à la bienveillance du boucher, plutôt qu’à son égoïsme, n’en déplaise à Adam Smith, car ainsi il ne mettra pas d’abat minable dans la viande hachée, par exemple.

    C’est ce manque d’éthique qui nous a amené là où nous en sommes, et Carlos Gohn, en tôle, pour avoir trop pensé à sa pomme. Gâté, il faut le dire. Cela vient de très loin. La pomme, d’Adam et Eve, à celle de Guillaume Tell, de Newton, et de Chirac, nous en a fait voir de toutes les couleurs. 

    Impossible de situer le sacré dans une définition, car il est de l’ordre de la transcendance, du dépassement. C’est pour cela que la religion l’a caricaturé, pour le récupérer à son profit.

    Elle a fait une opa sur la volonté d’absolu et de sens de l’humanité. Les notions de bien et de mal ont été mises à dure épreuve, essorés par l’histoire. Certains ont dit que dieu était mort gazé dans les camps d’extermination. Et l’homme dans tout ça ?

    Il a pris un « sacré » coup de vieux. Voilà tout ce qu’il nous reste du sacré….J’en ai trop dit. Et surement très mal. Eviter de faire du mal aux autres, c’est déjà un exploit. Pour attendrir les bouchers, faut il leur jouer du violon ? La viande sera t’elle plus tendre. Je n’ai pas le cœur à le dire. 

    Comment se protéger du mal ? Mettre une petite laine autour du cou pour ne pas prendre froid. 


  • Attila Attila 27 janvier 2019 00:07

    Si vous voulez comprendre la notion de sacré, commencez donc par lire l’ouvrage de référence en la matière : « Les formes élémentaires de la vie religieuse » d’Émile Durkheim.

    Les choses sacrées sont des choses auxquelles on accorde une valeur supérieure, plus importante que sa propre vie : la vie des enfants par exemple. Autre exemple récent, le lieutenant-colonel Beltrame qui a sacrifié sa vie pour sauver celle d’une caissière.

    .


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 27 janvier 2019 08:38

      @Attila
      Je me joins à vous pour honorer le geste héroïque du lieutenant-colonel Beltrame. Vos choses sacrées sont les miennes. Quant à mes lectures (nombreuses et assidues) elles sont souvent le fruit du hasard et je connais très mal Durkheim, je vais essayer... 


    • Le Gaïagénaire 27 janvier 2019 18:39

      @Attila 27 janvier 00:07

      « Les choses sacrées sont des choses auxquelles on accorde une valeur supérieure, plus importante que sa propre vie : la vie des enfants par exemple. »

      Si c’était vrai, les mères esclaves ne condamneraient pas ces parfaits innocents à un esclavage de 80 ans pour la pérennité des pourris.


  • Sergio Sergio 27 janvier 2019 01:25

    « ... Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ... »

    Cela me fait penser à certains aspects de la philosophie de Schopenhaeur qui parlait de l’importance du Vouloir chez l’homme en opposition avec le réelle ou non sentiment de l’Amour, l’illusion de ... Le boucher, aime-t-il son beefsteack, ou transcende-t-il le fait qu’il veuille le vendre ?

    Insomnie de Sergio, bonne nuit Vélosolex


  •  C BARRATIER C BARRATIER 27 janvier 2019 20:17

    Ce qui est sacré constitue pour chacun le dépassement de soi jusqu’au sacrifice.

    En 39/45, la Résistance illustre ce dépassement de soi. De Gaulle était peut être plus un ambitieux qu’un Résistant, il n’a pas mis sa vie en danger. Ceux qui lui ont permis d’accéder au pouvoir, malgré les Américains et les Britanniques longtemps, les d’Astier, furent d’authentiques Résistants

    Voir en table des news :

    http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=265 http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=305

    Pour eux, la liberté était sacrée. Pour DeGaulle, la grandeur de la France était sacrée

    Ils se rejoignent


    • JC_Lavau JC_Lavau 27 janvier 2019 20:33

      @C BARRATIER. Yvonne n’était pas de ton avis. Elle savait bien qu’il courait souvent du danger physique. Par exemple pour se rendre au Levant.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 28 janvier 2019 09:51

      @C BARRATIER
      Lorsqu’on tente de donner une définition, on se garde bien de chercher des exemples avant que d’avoir trouvé une définition convenable car la généralisation de cas particuliers ne fonctionne jamais.


  • Esprit Critique 28 janvier 2019 00:05

    Un abruti : Mahomet , décrète qu’une chose débile qui lui traverse la tronche, (pas une lance malheureusement ) est sacrée, et Allah suite de ça, Il tue ceux qui ne se soumettent pas a son fantasme, au prétexte de blasphème , c’est a dire le non respect du Sacré (con toute de même que ce Muhammad).

    J’espère qu’avec un exemple concret et précis vous allez commencer a comprendre que le sacré n’a rien a voir avec les notions de bien ou de mal et la morale.

    Lee sacré se définit par le dogme, chez les cons. Si on a un peu de culture et de réflexion on peut penser qu’il faudrait réserver la notion de Sacré , a la vie en générale, c’est a dire ce que l’on est , et ne maitrise pas, (on est sur terre on ne sait pas pourquoi), Si on ne respecte pas ça, on risque de disparaitre, ce serait ballot non ? Et la on en plus rien a foutre du Sacré !


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 28 janvier 2019 09:55

      @Esprit Critique
      Je pense comme vous que l’écologie (débarrassée de certains de ses oripeaux) devrait impérativement fournir un Sacré indépendant des dogmes car l’écologie est une science.


    • Esprit Critique 28 janvier 2019 11:30

      @Jacques-Robert SIMON
      Oui mais pas que l’Ecologie . L’homme est apparemment le seul vivant « Pensant », et il y a aussi une dimension spirituelle a un Sacré, partagé par tous, La vrai définition du Sacré, pour moi , c’est ce qui reste qu’en on a éradiqué les dogmes et les idéologies plus ou moins mortifère. 


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 28 janvier 2019 11:45

      @Esprit Critique
      C’est exact, un Sacré doit se débarrasser des idéologies et des dogmes. Vous avez également raison pour l’écologie : ce mot ne suffit pas pour définir un Sacré digne de ce nom, il faut ajouter la justice, l’égalité, la loyauté, l’honnêteté... en un mot l’Amour.


  • clostra 28 janvier 2019 12:18

    Le sacré c’est ce à quoi on ne touche pas par définition, on n’y touche pas parce que le sacré n’est pas accessible, ce n’est pas qu’on n’a pas droit d’y toucher mais c’est qu’on ne peut pas y toucher. Mais il me vient il me vient que dans l’action le sacré serait l’intention. Qui pourrait être l’intention de faire bien ou l’intention de faire mal ou l’intention de faire ni bien ni mal : faire pour faire.

    Ensuite, on pourrait dire « c’est le résultat qui compte » et c’est là que ça se gâte.

    L’enfant « fait pour faire », il joue. En jouant, il apprend, mais qu’apprend-il ? Il apprend le résultat de ses actes au travers de ses actions.

    Le sacré pour le petit enfant, c’est le don qu’il fait à sa maman, ses parents, dans son pot. Donc, ce n’est pas la matière mais le fait qu’il y a matière à faire plaisir à sa maman.


Réagir