mercredi 22 novembre 2017 - par Jacques-Robert SIMON

Les femmes ne feront pas aussi pire

 Le monde compte de nos jours 7,6 milliards d’habitants, il en aura très probablement 11 milliards en 2100. Dans le même temps, les énergies fossiles, sauf peut-être le charbon, sont sur le point d’être épuisées. Beaucoup de matières premières sont aussi en voie de raréfaction. À cet immense péril s’ajoute des impasses financières. La dette mondiale, concentrée dans les pays riches, atteint plus de 200 000 milliards de dollars, soit plus de trois fois l'activité économique annuelle de la planète. La mondialisation a également conduit à des mouvements de population de grande ampleur engendrant des réactions de rejet et de déstabilisation au sein des états nantis. Un mouvement islamiste s’est déclaré ennemi des pays occidentaux, assimilés à des croisés, en proposant des valeurs traditionnelles n’ayant aucun rapport avec ceux-ci.

 Cette liste des problèmes insolubles, bien que non exhaustive, suffit à prédire la survenue à terme d’un cataclysme irrémédiable. Les femmes dénoncent depuis longtemps, mais actuellement plus que toujours, les conditions qu’une société régnante très majoritairement masculine leur offre et offre à tous. La revendication d’égalité est également une arme pour les pays occidentaux afin de promouvoir leur norme de progrès. Les femmes, qui prennent chaque jour et partout plus de pouvoirs, pourront-elles trouver des solutions là où les Hommes semblent avoir renoncé ?

 Les femmes et l’enfantement sont à l’évidence les pièces maîtresses de tout futur.

 À la fin des années 1970, la République populaire de Chine, afin de limiter la croissance de sa population, a adopté une réglementation limitant le nombre d'enfants à un par couple. C’est la politique de contrôle des naissances la plus autoritaire jamais mise en place. La constitution chinoise imposa l'âge minimal de 22 ans pour le mariage des hommes et 20 ans pour celui des femmes. 55 % des femmes chinoises ont avorté au moins une fois dans leur vie et des stérilisations forcées sont pratiquées.

 Cette façon dirigiste et virile de maîtriser le nombre de naissances, encadrée par les 88 millions d’adhérent au Parti Communiste, a conduit à des résultats spectaculaires : la variation annuelle de la population était la même en Chine et en Inde en 1973, elle était plus de deux fois plus faible en Chine en 2016. Une baisse de la natalité est cependant aussi observée en Inde qui avait axé ses efforts sur la responsabilisation individuelle et la contraception et non pas sur la coercition.

  Les pays occidentaux ont également connu une baisse considérable du nombre d’enfants par femme sans aucune législation ou campagne pour la promouvoir. La tendance à l’émancipation de la femme, présente partout dans le monde et particulièrement marquée en Europe et aux Etats-Unis, explique très probablement la baisse générale, quoique inégale, de la natalité.

 À l’échelle mondiale, la fécondité est passée de 4,8 enfants par femme il y a 50 ans à 2,5 de nos jours. La seule région qui connaisse encore une natalité très importante est l’Afrique subsaharienne : de 6,7 enfants par femme en 1970, elle n’a décru qu’à 5,2 en 2010. Certains pays connaissent des taux de fécondité exceptionnels : Niger : 7,7 enfants par femme, Ouganda : 6,7, Mali : 6,5… En 2100, l'Afrique représentera probablement de l’ordre de 40 % de la population mondiale.

 Est-il possible d’affronter les défis qui se posent pour mettre à la disposition de 11 milliards d’individus l’énergie, les matières premières et les technologies qui pourront leur permettre de vivre dignement, faute de pouvoir espérer faire vivre l’ensemble de la population sur des standards états-uniens ? Selon les schémas du passé principalement inspirés par la gent masculine, on s’orienterait vers la consolidation d’une infime minorité de nantis qui s’efforcerait de dompter des masses populaires de plus en plus paupérisées.

 Toutes les autres solutions nécessitent une révolution.

 Et la seule révolution raisonnable est celle proposée par les femmes. Les mâles révolutions utilisèrent les pierres que l’on jetait, les pavés que l’on lançait, les mousquetons, les fusils, les mitraillettes que l’on actionnait avec courage, détermination, héroïsme. Mais les héros sont fatigués ! Les femmes sortent des chemins battus en utilisant de toutes autres armes : le sexe et les médias. Bien loin des barricades, des guillotines, des élans populaires, des violences et des slogans mobilisateurs, loin des dieux tout-puissants, des idéologies qui illuminent, s’annonce maintenant le temps de Marie. C’est par l’enfantement que le monde va être mené et non pas par la famine, les maladies ou la guerre qui extermineraient les excédents jugés indésirables de la population par quelques puissants. 

 L’Homme nouveau sera une femme, des femmes qui ne se contenteront pas de se substituer aux hommes. Le réel proposé, les modes de domination, n’auront rien à voir avec ceux hérités de la mâle population.

 Une justice révolutionnaire est toujours expéditive. Celle qu’on nous propose a le mérite de ne pas être sanglante, même si les sentences sont sans appel. Les hommes des premiers émois jusqu’aux âges les plus avancés « résistent à tout sauf à la tentation » lorsqu’il s’agit de satisfaire leurs instincts. Dans les troubles suscités, l’écart entre les efforts de séduction et une contrainte trop insistante tend à s’estomper. La révélation des détails intimes d’un tel épisode sur les réseaux sociaux conduit à la mort sociale de l’individu concerné sans que la justice des Hommes puisse y apporter un quelconque correctif.

 Même si tous les hommes ne vont pas être cloués au pilori, la virilité ne va plus être considérée comme une valeur à mettre en œuvre. La séduction va tendre à gommer la domination pour l’établissement des liens sociaux. Si les attitudes de séduction semblent aller de soi pour les femmes, elles ne sont acquises que par l’étude pour les hommes, et restent souvent empruntées. Le rang social pourrait encore servir d’attracteur, mais son rôle sera minoré dans le futur. Les structures hiérarchiques établies hors contraintes formelles peuvent être efficaces pour créer une dynamique d’ensemble, les meilleurs exemples sont les effets de mode que chacun×e suit sans y être obligé autrement que par désir de conformisme ou de conformité. 

 La primauté de l’apparence sur la quête de la vérité peut conduire à la construction d’images sans relation évidente avec la réalité. Il est vrai que le paraître est au moins aussi important que l’être pour les relations sociales, mais la quête d’absolus, la Justice, la Vérité, a toujours guidé la fraction masculine la plus « éclairée » des sociétés. Tel n’est pas le cas de la révolution féminine en cours. L’objectif n’est pas d’atteindre un idéal jugé de toute façon inaccessible, mais de gommer les différences, d’uniformiser les comportements, de cantonner les combats aux joutes oratoires. La guerre des sexes est d’ores et déjà perdu par les mâles. C’est probablement le prix à payer pour extirper les processus de domination traditionnels.

 Et il faudra que les femmes ne s’acharnent pas à devenir aussi pire que leurs homologues masculins. 

 



44 réactions


  • Albert123 22 novembre 2017 10:45

    « il faudra que les femmes ne s’acharnent pas à devenir aussi pire que leurs homologues masculins. »


    ça commence si mal que l’on commence à percevoir et à deviner pourquoi nos ancêtres ont choisi le patriarcat le plus souvent comme modèle.

    on se passera par ailleurs de votre dystopie fondée sur l’indistinction de tout et qui est la négation de l’être par essence.

    en guise d’avenir vous nous vanter l’impasse.

    non merci.





    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 11:35

      @Albert123
      Personne n’a choisi le patriarcat, il découlait de la biologie : la mère protégeait l’enfant, le père protégeait la famille : il y avait approximativement une grossesse par an. Mère était un métier à plein temps. Quant à l’avènement d’une sorte de matriarcat, je ne fais que le constater, je ne le vante pas.


    • Alren Alren 22 novembre 2017 16:41

      @Jacques-Robert SIMON

      C’est une grosse illusion de croire que les femmes au pouvoir feront mieux que les hommes !

      Sans revenir à Marie de Médicis qui accepta à son conseil l’ambassadeur d’Espagne et conféra le maréchalat à cet ignoble Concini, il suffit de nommer Margaret Thatcher, Cory Aquino, Angela Merkel ou Hillary Clinton, sans oublier Golda Meir ou Indira Ghandi pour réaliser que la féminité n’est pas un bon indicateur d’une politique de paix et de conciliation ! 


    • JC_Lavau JC_Lavau 22 novembre 2017 16:58

      @Jacques-Robert SIMON. Tu as déjà oublié le gros coup de pub d’Abraham ?

      Dorénavant on ne tuera plus les enfants mâles premiers nés. On sacrifiera un bouc à la place.

      En tant qu’enfant mâle premier né, le retour de la dictature du Femellariat, et des sacrifices humains qui vont avec, je suis contre.
      L’impunité que notre Féministan judiciaire garantit à la criminalité féminine, je suis contre.

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 17:14

      @Alren
      C’est exact que les femmes peuvent se comporter en hommasses mais statistiquement le nombre de morts, de massacres, de tortures qui peut leur être imputé est encore plus faible que pour les hommes. Lorsqu’elles auront pleinement accès au pouvoir, ceci peut changer.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 20:17

      @JC_Lavau
      Je ne tiens pas (trop) compte de qui propose quelque chose, j’essaie plutôt de comprendre la proposition.


    • JC_Lavau JC_Lavau 23 novembre 2017 00:09

      @Jacques-Robert SIMON.
      Etre le sacrifice, je suis contre. Seule la baraka m’a permis de sauver ma vie, mais rien ni personne d’autre n’a pu être sauvé.

      Avoir survécu, c’est ce que les imposteuses et les tortionnaires ne me pardonneront jamais.

  • VICTOR Ayoli VICTOR Ayoli 22 novembre 2017 12:12

    Article apprécié et recommandé.


  • Albert123 22 novembre 2017 12:18

    « Personne n’a choisi le patriarcat, il découlait de la biologie »


    la biologie donne naturellement la filiation par la mère, le patriarcat est donc un choix de société.

    Sans la volonté manifeste des membres d’un groupe donné de donner aux pères la filiation, il n’y a pas de patriarcat.







    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 14:11

      @Albert123
      C’est plus la nécessité que la volonté : du temps où la force physique primait, l’homme devait affronter les dangers et protéger femmes et enfants. 


    • Albert123 22 novembre 2017 14:57

      @Jacques-Robert SIMON


      biologie ou nécessité ? faudrait savoir, elle à l’air bien cousue de fil blanc votre hypothèse plus basée sur un fantasme personnel que sur le constat d’une réalité.


       


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 17:15

      @Albert123
      Il n’y a pas l’ombre d’un fantasme.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 novembre 2017 13:02

    J’ai été lapidée, rejetée par les femmes pour avoir osé dire : s’il vous plaît les femmes, ne devenez pas aussi stupides que la majorité des hommes.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 14:18

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      Ils auraient dû suivre votre conseil.


    • Yanleroc Yanleroc 22 novembre 2017 15:00

      @ysengrin , je suis derrière ♫ reu..


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 novembre 2017 15:47

      @ysengrin


      il y a mille manières de faire des enfants. Les artiste, les écrivains, les thérapeutes le savent bien..... Et mille manière de les rater,.....Serpentairement vôtre. Serpent du bas (qui retourne à la terre) ou Serpent du haut (qui sans cesse redresse la tête vers le ciel ( Kundali). Ce jour début le temps du serpentaire.

    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 novembre 2017 15:54

      corps rit j’ai,
      il y a mille manières de faire des enfants. Les artistes, les écrivains, les thérapeutes le savent bien..... Et mille manières de les rater,.. Serpent du bas (qui retourne à la terre) ou Serpent du haut (qui sans cesse redresse la tête vers le ciel ( Kundali). Ce jour est début le temps du serpentaire. 

      Il y a mille manières de faire des enfants. Les artistes, les écrivains, les thérapeutes le savent bien..... Et mille manière de les rater,.....Serpentairement vôtre. Serpent du bas (qui retourne à la terre) ou Serpent du haut (qui sans cesse redresse la tête vers le ciel ( Kundali). Ce jour, début le temps du serpentaire. Mon Olivier a rêvé le 26 février 2000 à 5 heure 17 du matin qu’il accouchait. Et la copine de son chef de service a accouché au même moment d’un garçon. EXACTEMENT A LA MEME HEURE. Du signe du poisson.

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 17:17

      @ysengrin
      Je ne parle pas de ce cas de figure dans le texte.


  • Ciriaco Ciriaco 22 novembre 2017 14:10

    Les variations de natalité s’expliquent surtout par des rapports économiques : ceux du coût d’une naissance dans une famille (coût financier dans le monde contemporain, coût de la capacité de travail ajoutée et potentiel social d’alliance d’inter-familial dans les sociétés qui conservent leur structure anthropologique familiale).


    Il est dommage - encore une fois, et peut-on se demander d’où vient cette tendance ? - d’opposer les hommes et les femmes, alors que les structures sociales agissent sur toutes et tous. Une évocation du développement permanent de la sexualisation des marchés (marchandises, informations), hommes et femmes confondues, soulignerait bien davantage le sous-bassement du renforcement sexuel du pouvoir, en cela qu’un marché exploite toujours une réalité.

    Cela aurait aussi pour conséquence de politiser la question, c’est-à-dire de permettre à tout le monde de discerner des éléments de lutte collective (ce que le spectacle marchand hyper-sexualisé habituel ne permet guère - n’y voyez aucun hasard).

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 14:30

      @Ciriaco
      Les marchés construisent une réalité, non La Réalité. Les facteurs limitant la fécondité que vous évoquez sont certainement vrais mais l’émancipation des femmes conduit mécaniquement à une baisse de la natalité.


    • Ciriaco Ciriaco 22 novembre 2017 16:18

      @Jacques-Robert SIMON
      C’est très lié, et en fait, cela ne se serait pas fait sans la lutte des femmes (on peut se souvenir de l’exemplarité, loin des aspects de la sexualité pour la sexualité, de Simone Veil et de Simone de Beauvoir). Car le pouvoir ne fait jamais aucune concession sans lutte. D’où le sens de mon ultra-minoritaire, au moins ici, remarque.

      Pour le reste je ne sais pas si je dois me poser la question de savoir si je vis dans une majuscule ^^

    • JC_Lavau JC_Lavau 22 novembre 2017 16:49

      @Ciriaco :  « d’où vient cette tendance ? - d’opposer les hommes et les femmes »

      Regarde qui finance la guerre sexiste, avant que des zommes politiques soient assez corrompus pour continuer ce financement avec l’argent du contribuable.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 17:20

      @Ciriaco
      C’est exact, le pouvoir ne cède rien de son plein gré, ou lorsqu’il le fait c’est qu’il est sur le point de s’écrouler.


  • CORH CORH 22 novembre 2017 14:25

    AUSSI PIRE ! soit vous êtes conscient du barbarisme et vous le mettez entre guillemets, dans le cas contraire je passe a un autre article.


  • JC_Lavau JC_Lavau 22 novembre 2017 16:52

    Et vive la JUSTE dictature du Femellariat !


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 17:22

      @JC_Lavau
      Ce sera la dictature de l’apparence, terrible mais pas sanglante.


    • JC_Lavau JC_Lavau 22 novembre 2017 17:54

      @arthes. Quand la femme vint au pouvoir.

      Sabine Dacier avait procédé elle-même à l’organisation des Camps Spéciaux d’Internement. Aussi était-elle particulièrement fière quand elle fit visiter celui de Tours, sa ville natale, à Marie-Pierre Horin, avec qui, par ailleurs, elle venait de se mettre en ménage, le mari de celle-ci, depuis quelques jours arboraient avec fierté son insigne triangulaire d’Auxilaire Masculin Privilégié.

      La porte du Camp s’ouvrit devant les deux Ministres pour leur offrir dès l’entrée un spectacle inattendu. Apparemment, aucune présence masculine. Seules, quelques gardiennes en uniforme de cuir noir déambulaient dans l’enceinte fortifiée du camp. Elles étaient élégantes et particulièrement excitantes dans leur tenue officielle créée par Amanda Kred, la ministre de l’Industrie, et confectionnée par ses propres mâles. A part leur pistolet réglementaire pendant contre leur hanche, les jeunes femmes n’avaient comme arme qu’un petit boîtier de télécommande à la main.

      En s’avançant Marie-Pierre constata que le sol qui semblait vitrifié était en fait constitué par de grande plaques de verre très épais sur lesquelles avançaient les gardiennes grâce à des chaussures à semelles caouchoutées.

      - Mais, Sabine, demanda la Première Ministre, où sont donc les mâles rebelles ?

      - Regarde par terre, chérie.

      Baissant les yeux, Marie-Pierre eut un sursaut de surprise en découvrant sous elle, dans d’étroites petites cellules fermées simplement en haut par les épaisses dalles de verre rivetées, des hommes complètement nus, un par cellule, assis, couchés ou debout selon la largeur de celle-ci.

      - Mais ils voient mes fesses ! s’exclama-t’elle en plaquant sa jupe sur ses cuisses. Quelle horreur !

      - Laisse donc. Ils n’ont que ça à voir jusqu’à leur mort. Et la plupart d’entre eux ne sont plus des êtres humains depuis longtemps. Regarde les gardiennes ! Elles s’en fichent bien, elles !

      Effectivement les jeunes-femmes ne semblaient pas s’inquiéter du spectacle qu’elles offraient aux habitants du sous-sol. Parfois, l’une d’entre elles, paraîssant découvrir quelque chose sous ses pieds, utilisait quelques secondes sa télécommande, constatait les conséquences de son geste puis reprenait tranquillement sa promenade.

      - Que fait-elle ? demanda Marie-Pierre.

      - Son boîtier de télécommande lui permet, d’en haut, de gérer totalement la vie des prisonniers d’en bas. Elle doit d’abord composer le code d’accès de la cellule qui l’intéresse. Elle a alors le choix entre cinq fonctions différentes. D’abord l’ouverture de la. trappe de verre (quand un nouveau prisonnier est amené). La distribution de nourriture (qui se fait par un système de conduits pneumatiques). Le lavage (un jet d’eau puissant nettoie le sol, les murs et l’occupant de la cellule). L’évacuation (l’eau, les restes et les excréments sont emportés vers les égouts). Et l’élargissement ou le rétrécissement des cloisons latérales.

      - C’est vrai. Ils n’ont pas droit tous à la même surface vitale ?

      - Non, ma chérie, continua d’expliquer Sabine. Cela dépend de leur comportement et de l’importance de ce qui leur est reproché. Les gardiennes sont seules juges. Elles peuvent accorder les deux mètres carrés maximum (un mètre sur deux) qui leur permettent de s’allonger par terre s’ils le désirent ou rétrécir la surface au sol pour qu’ils ne puissent se tenir qu’assis ou debout.

      - Celui-ci qui nous regarde d’un drôle d’air ne peut même pas bouger !

      - Gardienne !

      - Oui, Madame la Ministre ?

      - Qu’a fait cet homme ?

      - Oh, celui-ci ! fit la jeune-femme en uniforme en désignant du pied le visage tendu vers elles. C’est un râleur. Jamais content ! Il n’en a plus pour très longtemps, de toute façon. Chaque jour, je rapproche les cloisons de sa cellule d’un centimètre.

      - Il va finir par être étouffé ? demanda Marie-Pierre intéressée par le supplice de l’homme dont le regard ne quittait pas ses dessous. Cela fait-il longtemps qu’il est dans cette position ?

      - Plus d’une semaine, Madame la Première Ministre. Mais croyez-bien que, pour lui, cette semaine représente une véritable année ! Quant à étouffer, je ne sais pas. Certains meurent effectivement par étouffement mais d’autres attendent d’être complètement écrasés avant de rendre l’âme !

      - Les cloisons, en effet, peuvent se rapprocher jusqu’à se toucher, expliqua Sabine plus en détails. Ainsi les prisonniers sont réduits en une bouillie sanglante qu’il ne nous reste plus qu’à évacuer par les égouts, comme leurs excréments...

      - Quelle horreur !

      - Mais non

      . Ce ne sont que des rebelles machistes !

      Fin de citation.


    • JC_Lavau JC_Lavau 22 novembre 2017 18:23

      @arthes. J’ai aussi mis en forme la doctrine pratiquée par le TGI de Valence. La différence est subtile.

      Pour la délocalisation des pères devenus inutiles.

      Pour les pères devenus inutiles, le coût de l’entretien de ces travailleurs est devenu intolérable, et cela grève excessivement la rançon qu’il nous versent après avoir été bannis du domicile familial.
      Ils doivent payer des loyers excessifs, achètent une nourriture trop chère, dépensent trop de voyages pour tenter de voir leurs enfants et pour se rendre au Tribunal des affaires antifamiliales,
      et restent tentés par tous les derniers gadgets électroménagers qui devraient nous être réservés.

      Notamment, ils accèdent encore à Internet, ce qui est intolérable.

      Nous proposons donc une solution en deux temps :
      Le premier temps est provisoire, le temps qu’ils restent capables de travailler au moins seize heures par jour.
      Le second temps est définitif et final, quand ils ne sont même plus capables de travailler seize heures par jour.

      Si vous le voulez bien, nous n’allons pas décrire en détail aujourd’hui les camps de travaux forcés qui rationaliseraient la première période de leur vie de bannis. Dès qu’ils ne sont plus nécessaires à la reproduction, dès qu’ils ont émis ce qu’il nous convient comme compte d’enfants, et laissé en banque de sperme des réserves pour nos changements d’avis ultérieurs, pour nos bébés de rechange au cas où les premiers exemplaires ne nous donneraient pas pleine satisfaction, les pères devenus inutiles seront saisis et emportés vers des camps de travail forcé. Ils y seront alors soustraits aux tentations de la vie moderne, ils ne pourront plus polluer l’esprit pur de nos enfants, ils pourront consacrer toutes leurs forces au travail, rien qu’au travail. Logés en dortoirs de 40 hommes ou 8 chevaux à deux cents mètres seulement de l’usine, nourris en cantine, ils mèneront une vie saine et rude, qui sera peu coûteuse, et améliorera considérablement leur taux d’exploi­tation. Le travail rend libre.

      Les médecins qui les surveilleront tous les six mois pour contrôler leur état de marche, évalueront leur rendement. Lorsque la baisse sera sérieuse, les faisant passer en dessous de la norme mini­male, ils seront mis à la retraite d’office, et seront expédiés en camps de loisirs de retraités, en Mon­­golie Intérieure, là où la vie est la moins chère.

      Nous allons vous présenter la vie riante du retraité selon notre formule :

      Alors fous arrifez frais et dispos après fingt-gatre chours de foyage.
      De la gare, vous vous rendez au fillache de retraite au pas gadencé.
      Pas besoin de gamions  : fingt guilomètres zeulement.
      Au fillache, vous recefez un accueil chaleureux au bazooka,
      Puis l’appel est fait sur l’AppelPlatz, et vous êtes dirigés vers vos baraguements.
      Nous afons prévu de grands jeux d’exploration d’un des déserts les plus poétiques du monde.
      Nos Chentilles Organisatrices vous embarguent tous dans des gamions qui partent dans toutes les diregzions, font cinq heures de route, puis vous chettent en bas de la benne. Gongours de fitesse pour rentrer au villache ! Cela fous donne une oggasion unique de foir de près les animaux les plus recherchés des fourreurs, tels que chacals dorés, onces ou léopards des neiges, und so fort... Cette oggasion restera à jamais unigue, du reste !
      Zeux gui arrivent zont faingueurs. Ils ont droit à regommencer une deuxième fois. Mais tous les autres zont éliminés.

      Fous faites aussi des gongours de fitesse pour creuser le sable. La première éguipe gui trouve de l’eau au fond de zon puits aura droit à boire deux fois par chour.

      Le zoir, nous organisons aussi des cheux de zociété.
      D’abord on tire à la gourte paille pour safoir gui,
      Gui, gui, qui sera mangé
      Ohé ohé !
      Ensuite autour du méchoui qui rôtit,
      Fous apprenez des chansons à la gloire du Nazional-féminism.
      Guand la cuisson du malchanceux au cheu est parfaite, les surveillantes choisissent les meilleurs morceaux, puis ze retirent à l’abri des miradors, fous laissant fous battre pour fous nourrir des zavoureux restes.

      A minuit, egztingtion des feux de choie. Fous tirez alors à la gourte paille pour safoir gui zera chargé d’inspegter les baraguements, chasser tous les zerpents trop fenimeux, les scorpions et araignées. Puis zommeil réparateur.

      A zinq heures, la musique fous appelle à une nouvelle chournée de choie et de découverte de la nature, qui commence par un appel sur l’AppelPlatz.

      Et z’est comme cela tous les chours au glub S°S-Sexism. En abrégé le glub SS.

      Foilà gomment se déroulera votre retraite heureuse, délocalisée en Mongolie.

      Pour zeux gui préfèrent les zports nautiques, nous organisons auzzi des retraites zur des plates-formes pétrolières désaffectées. La vie sera zaine et égologique : vous vous nourrissez du poisson que vous pêchez, et vous vous habillez de peaux de bêtes.
      Guand le temps permet à la gabarre d’accoster la plate-forme, nous organisons une grande randonnée marine. La gabarre vous emmène à touze milles au loin de la plate-forme, puis on fous balance tous à la mer ! Gongours de fitesse pour rentrer !
      Zeux gui arrivent zont faingueurs. Ils ont droit à regommencer une deuxième fois. Mais tous les autres zont éliminés.


      Ze zera la zolution finale au problème démographique  : nous zommes trop de deux zexes sur cette planète.

      Les morts ne témoignent pas. Pour l’instant, moi si.


      J’oubliais de dérouler le signe TGI : Temple de Grande Inexactitude.

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 novembre 2017 20:23

      @JC_Lavau
      Merci de la citation.


    • JC_Lavau JC_Lavau 22 novembre 2017 21:11

      @arthes.

      Capitaine Bordure (en réponse à la mère Ubu) :
      - Oui, c’était très bon. Sauf la merdre.
      Père Ubu :
      - Eh ! La merdre n’était pas mauvaise !
      Bordure :
      - Chacun son goût.

      Ceci concerne tes goûts SM :
      Chacun son goût.

    • JC_Lavau JC_Lavau 23 novembre 2017 00:18

      @arthes. Les TGI ne « jouent » pas. En bout de la chaîne de l’industrie de la calomnie misandre victimaire, ils exécutent.

      Des Jafes se vantent d’avoir obtenu suffisamment de cadavres, à condition bien sûr que ce soient des cadavres de mâles.

    • JC_Lavau JC_Lavau 23 novembre 2017 09:58

      @arthes. Secte dirigée par le biais de la presse aux ordres et des média aux ordres.

      Du moment qu’elle mène sa guerre civile contre la moitié de ses contemporains, elle sert les intérêts de l’oligarchie.

  • bonnes idées 22 novembre 2017 19:06

    11 milliards de personnes en 2100 ? Je pensais plutôt 500 millions.


  • velosolex velosolex 22 novembre 2017 23:47

    Perso, je suis à fond pour les femmes, sans fayoter dois je dire. N’ayant pas un ego exacerbé, je me suis toujours accommodé sans problème de la présence des femmes, de leurs qualités. Ce qu’il vaut mieux d’ailleurs, quand on travaille à l’hôpital ! Lemonde du care, qui vous donne un certain regard sur la vie, sur la fragilité de l’existence. 

    En observant les passages à l’acte, le nombre d’homicides par exemple, il n’y a pas photo, la femme est l’avenir de l’homme. Et cela sans l’assassiner. 
    Le problème est là. Le mal, mâle ne se laissera pas faire. Le « crocodile » qui va prendre la présidence du Zimbabwe ne se fera pas niquer par une gazelle ou une girafe. Depuis la nuit des temps, les groupuscules à la Daesh, et les tristes exemples d’alcoolo remplissant la rubrique des faits divers nous font douter sérieusement de la théorie de l’évolution. 
    Ceci dit, je ne pense pas que la femme soit l’avenir de l’homme. Je voudrais pouvoir espérer aller vers un monde apaisé, ou le neutre s’imposerait sur le masculin et le féminin.
     Faire des enfants est un responsabilité et une décision normalement partagée, mais ce n’est évidemment pas le cas. La femme ne décide pas dans la plupart des pays, où domine la pauvreté. Les raisons sont connues : Les enfants multiples assurent main d’oeuvre et retraite. Les problèmes sont immenses, non liés simplement à la capacité de nourrir, mais il faut assumer les rejets, la pollution engendrée.. Je suis donc assez pessimiste, au vu de notre incapacité à mettre le moindre projet de régulation en marche, dans ce monde où les problèmes sont en interattraction. La terre a commencé à réagir et a la fièvre, comme un organisme malade. 

  • Tzecoatl Claude Simon 23 novembre 2017 16:28

    Quand il n’y aura plus de ressources tant convoitées, ces ressources que l’on trouve sous les pieds des enfants ici, des familles là, attirant comme la nuée les canons, les bombes, les terroristes, l’humanité de 12 milliards d’individus potentiels du démographe Hervé le Bras sera condamné à vivre d’amour, d’eau fraiche, de jardinage et de petit artisanat.


    C’est si grave J.R. ?

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