jeudi 3 décembre 2020 - par Marc Dugois

Les pieds d’argile de l’offre politique

Se scandaliser des effets ou prétendre les soigner sans jamais en analyser la cause est le triste spectacle auquel nous sommes forcés d’assister depuis un demi-siècle. Le jeu pervers et stupide qui consiste à s’échanger simplement les rôles de soigneurs et de contestataires en les habillant de droite et de gauche, et en multipliant les types de contestations pour ratisser large, fait que les soigneurs incapables deviennent de plus en plus dictatoriaux, et les contestataires, de plus en plus agressifs. L’important pour eux est d’être soigneur, pas de soigner vraiment puisque personne ne s’intéresse à la cause de tous ces effets désastreux.

Dans le Livre de Daniel, la Bible raconte comment Daniel explique à Nabuchodonosor le rêve que celui-ci avait fait et se refusait à décrire à ses sages. A son grand étonnement Daniel raconte d’abord au roi le rêve qu’il avait fait :

 « Ô roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue ; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire ; elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent ; son ventre et ses cuisses étaient d’airain ; ses jambes, de fer ; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en pièces. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or, furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. »

Si Daniel interprétait le rêve de Nabuchodonosor comme une prémonition de sa chute et de la décadence qui s’ensuivit, nous pouvons reprendre ce rêve pour observer l’offre politique contemporaine. La tête d’or pur est l’organisation parfaite de la société, la république idéale, qu’elle soit monarchie, oligarchie ou démocratie comme l’étudiait Jean Bodin au XVIe siècle. L’argent, l’airain et le fer sont ce que nos dirigeants en ont fait successivement en l’affaiblissant petit à petit jusqu’au ridicule que nous voyons aujourd’hui et que le vice-amiral (2S) Claude Gaucherand nous rappelle avec regard d’aigle et plume acérée :

Voilà une nation toute entière soumise – c’est le mot ! – à un régime de mesures toutes plus incohérentes les unes que les autres et même carrément débiles comme l’autorisation que chacun se donne de sortir et que l’on doit présenter en cas de contrôle sous peine d’amende voire de prison en cas de récidive. Ouvrir les stations de ski mais sans restaurants, sans bars, sans skis ! Ouvrir les supermarchés et le métro mais limiter à 30 les fidèles dans une cathédrale. Disposer d’un scientifique de renommée internationale mais être le seul pays à interdire l’usage de ce qu’il préconise et pour enfoncer le clou, le faire poursuivre en Justice et traduire devant le conseil de l’ordre des médecins !

Nous sommes aujourd’hui aux pieds du colosse. Seuls, le fer de la main du pouvoir avec sa litanie sans fin d’obligations/interdictions et l’argile de la monnaie sortie d’une corne d’abondance imaginaire, permettent de durer en attente de la pierre qui se détache « sans le secours d’aucune main ».

Pendant que le pouvoir s’agite à durcir le fer de sa main et à accumuler une argile qu’il se croit capable de créer pour que sa république malade tienne encore un moment, tous les réfractaires ne font qu’attendre la pierre qui va venir toute seule, en rêvant chacun dans son coin à un nouveau colosse dont les pieds seraient encore de fer et d’argile, de lois et d’argent. Cette médiocrité générale de l’offre politique n’a pas le courage d’analyser calmement la première cause de tous nos maux : la faiblesse argileuse d’une énergie monétaire qui n’est plus nourrie d’énergie humaine. Elle n’a donc plus, ni la force de son énergie infiniment diluée ni le frein de toutes les dépenses que lui donnait sa limitation. Elle ne nous donne plus que l’illusion de soutenir un colosse déliquescent.

Personne ne sait d’où viendra la pierre qui abattra tout et fera une grande montagne, pas plus que nous ne savons quand elle frappera. Nous nous partageons d’ailleurs entre ceux qui voient encore une beauté à ce colosse en le croyant éternel, et tous ceux qui savent qu’il va être détruit, chacun pensant avoir dans sa main la pierre qui deviendra montagne. Le drame actuel c’est que chacun a une pierre qui n’est qu’en argile et qui ne pourra jamais devenir montagne puisqu’elle éclatera avec l’argile des pieds du colosse.

Les plus dangereux sont ceux qui veulent solidifier la coulée d’argile par le fer de la loi et construire sur ces pieds leurs fantasmes colossaux. C’est le « great reset », ennemi fondamental des peuples et des civilisations dans les années à venir. Il faut l’observer avec calme et détermination pour le détruire le moment venu.

Pendant que les médias amusent le peuple pour qu’il ne bouge pas et pendant que le pouvoir distribue de l’argile à tout va pour gagner du temps et faire tenir l’ochlocratie et son colosse bidon, un certain nombre de gens ont pris conscience du problème à l’ONU, à Davos, au FMI, à l’UE, à la Banque Mondiale, à l’OCDE…entre autres et sans oublier Soros. Dans tous ces lieux inutiles et couteux où l’admiration de soi-même est la règle, des milliers de têtes mal faites préparent le « great reset » et leur solution par la fuite en avant dans le mondialisme conçu comme la mondialisation de leurs petites personnes. Finis les États, les nations, les civilisations, la notion même de pluriel, chaque individu sera soit un dieu qui aura accès à l’argile apparemment solide, soit un inutile qu’il faudra nourrir, loger, distraire, endormir et surtout aveugler pour qu’il ne réalise pas sa mise en esclavage.

L’incompréhension de ce qu’est l’argent, du pape à Macron et de l’ONU à la Nouvelle Zélande, des professeurs d’économie aux moutons à qui ils enseignent, fait que le pape n’a plus besoin du travail pour nourrir et loger l’humanité, que Macron croit que son fantasme de souveraineté européenne va tout résoudre, que l’ONU bénit avec le FMI et l’UE, le « great reset » de Davos, que la Nouvelle Zélande veut emprisonner tous les réfractaires, que les professeurs d’économie continuent à dire que la monnaie à remplacer le troc pendant que leurs élèves se croient intelligents parce qu’ils ont assisté aux cours et qu’ils savent répéter.

Le drame, c’est que beaucoup sont sans doute en partie de bonne foi dans leur délire. Le refus par ignorance, lâcheté ou perversion que l’énergie monétaire n’existe que par l’énergie humaine qui la nourrit, fait que personne ne semble réaliser qu’en économie, tout commence par rendre utile chaque membre du groupe, ce que chaque marin apprend le premier jour. L’organisation communiste qui consiste à ce que l’État s‘en occupe seul, et l’organisation capitaliste qui laisse au privé le soin de s’en occuper seul, ont fait leur temps.

 La pierre qui deviendra montagne après avoir abattu le colosse de carnaval, sera celle qui aura compris et proposé un nouveau paradigme fondé sur deux pieds :

- Rendre utile tous les citoyens par une harmonie du public et du privé avec comme seul but un chômage inexistant. Le public rend utile ceux que le privé n’a pas utilisé. Il est une voiture-balai efficace, non pour acheter sa tranquillité en distribuant de l’argent mais pour rendre utile ceux qui ne le sont pas encore, et en créant l’argent constatant la richesse créée par eux.

- Limiter la monnaie à l’énergie humaine déjà utilement dépensée, de façon à éviter que l’énergie monétaire dont la source ne serait pas le travail humain bien fait, et serait donc objectivement une fausse monnaie, ne serve à financer l’irréfléchi demandé par toutes les minorités et les quémandeurs de moyens, tout en faisant automatiquement réapparaitre l’esclavage. Chacun peut constater la réapparition actuelle des esclavages puisque nous faisons avec la monnaie dette, les subventions, les minima sociaux et le revenu universel, l’inverse exact de ce qu’il faudrait faire.

Un changement de paradigme peut être une solution mais il peut être aussi une fuite en avant. Le drame actuel est que le « great reset » est une fuite en avant. Ses propositions sont fondées sur un monde de machines, de robots, de recherche médicale, de transhumanisme, d’intelligence artificielle, de communication parfaite façon 5 puis 6G, tous terriblement consommateurs d’argent au service de dieux autosélectionnés, pendant que ceux qui n’en seront pas, seront les inutiles que seul l’esclavage valorisera un peu. Heureusement le « great reset » se dégonflera comme la baudruche qu’il est, dans les pays qui sauront limiter leur monnaie. Malheureusement, parmi les réfractaires qui s’expriment, très peu réalisent que l’énergie monétaire n’est énergique que parce qu’elle se nourrit de l’énergie humaine, que ce soit par le travail volontaire ou par l’esclavage. Actuellement le « great reset » est en marche, il distribue sa monnaie de Monopoly pour dissimuler ses erreurs, il fait semblant d’inventer la monnaie digitale qui existe déjà, pour pouvoir, par les blockchains, fabriquer de l’argent de façon illimitée. Plus grave, la pantalonnade orchestrée de pandémie mondiale lui est doublement utile. Par le confinement, le « great reset » démolit l’économie malade d’avoir écouté les siens et fait place nette en offrant un virus en bouc émissaire. Et « en même temps » il teste, avec malheureusement un certain succès, l’acceptation par les peuples de leur propre esclavage.

2021 va être passionnant.



8 réactions


  • Attila Attila 3 décembre 2020 14:19

    Parlez-vous de Saint Raoult qui guérit des écrouelles par imposition des mains et du cochonavirus en suçant sa chloropine ?

    Disposer d’un scientifique de renommée internationale mais être le seul pays à interdire l’usage de ce qu’il préconise et pour enfoncer le clou, le faire poursuivre en Justice et traduire devant le conseil de l’ordre des médecins ! " ; . . . pour charlatanisme.

    Ah oui, la renommée internationale : il est la risée de la communauté scientifique dans le monde entier, il est complètement grillé.

    Qu’il soit adulé par une minorité de cinglés n’y changera rien.

    .


  • Clark Kent Séraphin Lampion 3 décembre 2020 15:07

    Ce que les journalistes appellent « crises » sont en fait des « cycles » indissociables du système économique fondé sur l’accumulation du capital et sa destruction, une économie assimilable à ce qu’est la culture sur brulis dans le domaine agricole : beaucoup de destruction pour une faible production dont les bénéficiaires sont rares.

    Depuis longtemps, les mêmes journalistes font semblant de croire que les krachs sont dus à des erreurs ou à des excès. Ils titrent régulièrement : « a-t-on tiré les leçons de la crise de telle ou telle année ? ». On en tire d’autant moins les leçons que c’est la règle du jeu.

    Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est le fait d’avoir trouvé un bouc émissaire qui se révèle être une véritable panacée : la « crise sanitaire » est l’arbre qui cache le forêt et explique les incendies. Cerises sur le gâteau : contrôle social et idéologique par la mise en place d’une inquisition missionnée pour repérer les « complotistes » (ceux qui ne croient pas à la version officielle).


  • infraçon infraçon 3 décembre 2020 16:40

    si vous dites
    « Le public rend utile ceux que le privé n’a pas utilisé (...)
    rendre utile ceux qui ne le sont pas encore (...)
    constatant la richesse créée par eux »

    c’est que vous posez implicitement le postulat suivant : ceux que l’état utilise créent de la richesse et même plus : ils créent la richesse là où elle est la plus efficace, la plus nécessaire... et non pas là où ça arrange « l’état » c’est à dire là où l’« image » des « représentants du peuple » sera mise en valeur

    hors le PIB (ou les oligarques, ce qui revient au même puisqu’ils valident ce système) ne considère pas le service public comme de la richesse ...
    (pour info : en droit, le service public est « autorisé » à être pris en charge par l’état (ou une collectivité) quand le privé ne peut pas, ou ne veut pas (!), s’en occuper.)

    de même qu’il ne prend pas en compte une richesse certaine (comme le rappel le commentaire de Francis -in « Crise sanitaire-Lettre ouverte du Professeur Christian PERRONNE »- en citant Bob Kennedy : « En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. » etc)

    en plus un certain nombre de citoyens est absolument persuadé qu’aucun « travailleur » de l’état crée de la richesse

    et enfin que certains « travailleurs » de l’état ne crée effectivement aucune richesse

    Donc trier dans ce méli-mélo la richesse réellement créée ?... Faudrait que le peuple se mette d’accord sur ce qu’il considère comme de la richesse.

    Par contre quand vous dites :
    « dans les pays qui sauront limiter leur monnaie. »

    effectivement on retrouve le paradigme de l’ancien monde là où l’or a de la valeur parce qu’il est rare, là où la monnaie doit être rare pour avoir de la valeur.

    Hors de sa rareté découlent petits salaires, chômage, marasme économique, pauvreté et guerres.
    Une autre forme d’esclavage...


    • Marc Dugois Marc Dugois 5 décembre 2020 09:43

      @infraçon

      La seule chose que je pose, et je le fais explicitement, c’est que l’énergie monétaire doit être aussi limitée que l’énergie humaine qu’elle a accumulée. L’énergie monétaire ne fait que suivre le travail ou précéder l’esclavage. C’est le 1er principe de la thermodynamique que l’on vante tant et que l’on oublie complètement pour l’énergie monétaire.


  • ETTORE ETTORE 4 décembre 2020 00:07

    Comment expliquer le fait que Giscard ( atteint du Covid) ait pu finir ses jours DANS sa famille, dans sa propriété d’Authon  ?

    Alors que d’autres, on fini les leurs, avec la seringue de Rivotril comme seule compagne à leur bras ? Loin, si loin de leur famille.....interdite de dernière visite !


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