lundi 27 juillet 2020 - par Elliot

Liberté d’expression, liberté chérie !

La liberté d"expression est la base des droits de l'homme, la racine de la nature humaine et la mère de la vérité.

Tuer la liberté d'expression revient à insulter les droits de l'homme, étouffer la nature humaine et supprimer la vérité.

On glose beaucoup sur la liberté d’expression qui serait un des fleurons de la démocratie du moins dans sa version déifiée. On la revendique même pour la contraindre.

Faisons d’abord un sort au postulat qui réduit la démocratie à l‘expression d’un droit comme le droit de vote qu’il soit rendu obligatoire ou laissé à la discrétion de celui qui est appelé à l’exercer. Le droit de vote est un des moyens d’exercer ses droits mais c’est aussi un leurre qui permet de contourner la volonté populaire par différents artifices dont le moindre n'est pas le parjure.

A cet égard le taux d’abstention devrait être pris en considération comme mode d’expression quelle que soit la signification plurielle qu’on pût lui donner : depuis la défiance envers des autorités perçues comme illégitimes jusqu'au "je m’enfoutisme" fort à la mode en cette période de l’évolution de la nation où l’accessoire matériel prend le pas sur l’essentiel philosophique, où jouir sans entraves est plus important que construire un avenir.

Un adage ( de ma région ) stipule que l’on ne peut même à coups de triques faire boire un âne qui n’a pas soif et manifestement le peuple n’a plus soif quand il s’agit de peser sur les décisions de la cité : une majorité accepte donc passivement la grêle de mauvais coups qui s’abat parfois sur elle.
A quoi bon ! (ou "tous les mêmes" ou pire "tous pourris" ) est souvent l’antienne la mieux partagée et pas seulement au comptoir du café du Commerce où les délires avinés font souvent force de loi.

On ne s’étonnera guère que, dans un tel climat de déréliction, insidieusement se développent des attaques à la liberté d’expression même dans ses aspects les plus anodins.

 

Je me sens de gauche et j’ai un âge qui me donne suffisamment de recul pour constater la lente érosion des libertés. En réaction en fait à cette explosion non encadrée des licences ( de toute nature et même pour d’aucuns contre nature ) consécutive à mai 68.

Jamais la maxime « l’excès en tout est un défaut » n’a trouvé plus évidente confirmation que dans les conséquences de cette libération des esprits et des corps, conséquences que l’on vit aujourd’hui où différents mouvements au départ de libération font peser sur les consciences un poids qui impose de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant d’oser un avis purement conformiste.


 

Le prétexte de la remise en ordre - pas si républicain que cela - a été fourni par les soudains états d’âme exprimés par certains représentants la plupart du temps auto-proclamés de la population juive pour qui pourtant la république témoignait déjà à l'époque une grande complaisance sinon une déférence certaine.
 

Le mouvement de régression a d’abord été enclenché à l’occasion de la répétition des « mots d’esprit » et des calembours orientés de Jean-Marie Le Pen qui exprimait, à sa façon, un ras-le-bol diffus dans la population quand, à force de ressasser un passé douloureux où la France de Pétain n’avait pas tenu un rôle fort glorieux, on plaçait une partie de la population sur un piédestal victimaire, un autel au pied duquel tous les Français devaient battre régulièrement leur coulpe.

Grâce à l’indignation surjouée des Médias lui servant et pas nécessairement de manière inconsciente de formidable caisse de résonance, Jean-Marie Le Pen est passé d’un rôle de chef scout d’un groupuscule confidentiel à la stature d’un homme qu’on pourrait qualifier d’état si on le compare au nanisme généralisé de ses détracteurs faussement outragés et qui se drapaient dans les oripeaux d'une démocratie ébranlée par ses saillies.

Il n’a eu ensuite qu’à troquer ses plaisanteries graveleuses sur les Juifs pour un combat infiniment plus porteur dans l’imaginaire collectif car articulé sur ce qui survit au tréfonds de toutes les âmes la peur de l’autre, de l’étranger dont son grand talent oratoire a réussi à libérer l’expression aujourd’hui quasi sans limites.

Les stupides lois Gayssot qui devaient être le point d’orgue de cette repentance généralisée ont abouti à ce que se développent des surenchères victimaires où fort logiquement certains se demandaient pourquoi leur passé douloureux valait moins que celui des Juifs.

On en est arrivé au point où des plaisanteries qui ne sont pas du meilleur goût mais sont tout de même anodines valent à leurs auteurs d’être voués aux gémonies.

Aujourd’hui Pierre Desproges ou Coluche feraient l’objet de poursuites.

Ainsi Pierre-Jean Chalençon, collectionneur d’art et animateur acheteur, assez brouillon au demeurant, de l’émission « Affaire conclue... » de Sophie Davant avait exprimé par tweet sa « déception » de constater la longévité de Line Renaud. Ce n’était pas fort malin mais ce n’était, je pense, qu’une tentative assez vaine de mot d’esprit.

En conséquence de sa folle audace il avait déjà dû subir de sévères remontrances de la part des Torquemada du service public.

Pour mettre un point final à l’affaire et pour lui signifier son congé de l’émission, on a profité de sa présence à la fête anniversaire de Jean-Marie Le Pen où il s’est laissé photographier à côté de Dieudonné, autre pestiféré du spectacle et empêcheur de réfléchir en rond.

Il y a donc des amitiés ou des compagnonnages proscrits par le vade-mecum d’état même si cet état se dit démocratique.
 

Le problème dans toutes ces agitations ( sans grande utilité sinon masturbatoire pour le soliloque compassé de certains locuteurs à la mode ) est qu’elles servent de prétexte à une restriction continuelle du droit d’expression où pourrait être menacé in fine celui de professer des opinions qui ne sont pas en ligne avec la doctrine officielle.
 

On conçoit que la liberté d’expression doive se plier à certaines règles et notamment celles qui consistent, par exemple, à ne pas troubler l’ordre public par des appels au meurtre mais au-delà de ça elle consiste aussi à revendiquer le droit de dire ce que le bon goût ou l’usage interdisent de dire.

Quand ce droit est contesté, nous allons vers ce que nous connaissons actuellement en France un bridage de la réflexion qui, pour avoir droit de cité, ne peut s’exercer que sur les terrains déjà défrichés par la doxa officielle.

C'est en chassant la poussière sous le tapis que l'on écrit l’histoire officielle mais ce n’est pas de cette manière que l’on fait œuvre d’historien.

 



27 réactions


  • Samy Levrai samy Levrai 27 juillet 2020 19:02

    La liberté d’expression est devenu « cause toujours » quand elle n’est pas puni, ainsi en est il dans la novlang orwellienne qui remplace notre si belle langue.


  • Baron de Risitas Jean Guillot le retour 27 juillet 2020 19:26

    J’aimerais bien avoir la liberté d’expression sur ce site , je suis toujours moinssé , j’ai eu un post qui est descendu à -65 dernièrement parce que j’ai dit la vérité sur Raoult .

    Je n’ai pas fait beaucoup d’études mais j’ai une formation d’autodidacte sur internet qui correspond avec tout ce que je sais au moins au doctorat  smiley


    • Pauline pas Bismutée 28 juillet 2020 02:45

      @Jean Guillot le retour
      Mais vous avez la liberté d’expression sur ce site ! Qu’est-ce que ça peut faire les « moins » ou « plus » ? Si on joue à ce jeu-là et essaie de se conformer à  « l’air ambiant » par souci d’être « moinssé » on réplique ce qui se passe dans les médias … il est idiot se « moinsser » les opinions contraires aux nôtres, à moins qu’elles soient seulement méchantes, ou particulièrement bêtes, ou complétement fausses (ou les trois !)


    • Baron de Risitas Jean Guillot le retour 28 juillet 2020 18:21

      A tous ceux qui sont en train de me moinsser , je vais leur bourrer le pif .
      Bande de raclures , vous êtes des fonds de capotes , des raclures de fond de bidets .
       smiley


  • Jonas Jonas 27 juillet 2020 19:41

    Dans toute société organisée, la liberté d’expression n’existe pas, puisque par définition une société organisée n’est pas anarchique, et on ne peut pas permettre de laissez dire n’importe quoi à n’importe qui.

    Faites un jour voter une loi qui autorise la liberté d’expression à 12h, à 14h, vous aurez la guerre civile !

    Tout dépend ensuite où on met le curseur. La république maçonnique a positionné le sien.

    En France, plus d’une centaine de livres sont interdits, leur simple possession dans votre bibliothèque peut vous condamner à une amende ou une peine de prison.

    La république et sa religion maçonnique, la sacralisation de la Shoah érigée en dogme, ne peut être contestée ou critiquée, cela peut vous valoir la prison.

    Tout ceux qui critiquent publiquement les principes fondamentaux de la religion maçonnique et de la république universelle : le vivre-ensemble, le multiculturalisme, le métissage, l’immigration de masse incontrôlée (Renaud Camus, Richard Millet, Jean-Yves Le Gallou, Alain de Benoît, Yvan Blot, Jean Raspail, etc..), sont ostracisés et bannis des mass média.


    • babelouest babelouest 28 juillet 2020 09:49

      @Jonas , désolé, mais c’est Élisée Reclus qui disait que l’Anarchie est la plus haute expression de l’ordre. Elle réclame seulement que chacun y contribue.
      .
      Ce dont vous parlez, c’est l’anomie, et il suffit d’observer pour constater qu’en France on n’en est pas loin. La répression EST le désordre.


    • amiaplacidus amiaplacidus 28 juillet 2020 14:44

      @Jonas qui a pour modèle : « ...Renaud Camus, Richard Millet, Jean-Yves Le Gallou, Alain de Benoît, Yvan Blot, Jean Raspail, etc.. ».

      Tous gens d’extrême-droite et qui haïssent les autres. Le même Jonas qui se prétend adepte d’une religion dont le fondateur aurait dit : « Aimez-vous les uns les autres » n’a vraiment pas peur des contradictions.

      Je ne suis pas croyant, mais j’aime les gens.


  • Clark Kent Séraphin Lampion 27 juillet 2020 20:25

    « Les gens exigent la liberté d’expression pour compenser la liberté de pensée qu’ils préfèrent éviter. »

     Kierkegaard


  • binary 27 juillet 2020 22:03

    Je me sens de gauche et j’ai un âge qui me donne suffisamment de recul pour constater la lente érosion des libertés.

    C est bien beau la liberté d expression, mais pour dire quoi ?

    Que vous avez constater un érosion des libertés dans un pays qui vote à gauche depuis 1 siècle ?

    C est leur programme, et ils l ont dit et appliqué depuis toujours.


  • caillou14 rita 28 juillet 2020 07:51

    « Black et d’équerre...ça ce confirme, avec un bracelet »électronique"..c’est un électricien qui baise !


  • zygzornifle zygzornifle 28 juillet 2020 08:25

    La liberté d’expression est une épine plantée dans le cul de ce gouvernement …. 


  • zygzornifle zygzornifle 28 juillet 2020 08:31

    La liberté d’expression vit hélas ses dernières heures.

    Nos sommes dans une période ou tout est fliqué , surveillé , le moindre mot est soupesé , les procès se font a la pelle ce qui fait le bonheur des avocats .


  • zygzornifle zygzornifle 28 juillet 2020 08:32

    « Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez les exprimer » Evelyn Beatrice Hall


  • babelouest babelouest 28 juillet 2020 09:59

    La liberté d’expression ? Je vais bientôt exprimer un citron pour accompagner un peu de houom de la Maoutinique (j’adore cet accent) : que fait-on d’un citron exprimé ? on le jette, ou on l’enfouit en terre pour qu’il apporte des nutriments aux plantes (c’est du bio).

    .

    Et vive Michel (Bakounine, bien sûr)


  • HELIOS HELIOS 28 juillet 2020 10:11

    = = = sur ce qui survit au tréfonds de toutes les âmes la peur de l’autre, = = =


    Je m’inscris en faux sur votre affirmation !


    Les populations a majorité européenne, blanches, appartenant a une chretienté malmenée mais historique et qui n’a rien à envier à personne, des frontières bien délimités et des cultures bien ancrées par des siecles d’ajustement de conflits internes toujours dans le même cadre...... n’ont pas peur des autres.


    Depuis moins d’un siecle, le developpement post industriel et surtout les moyens de communications qui ne sont pas pondérés, c’est a dire qu’ils sont le privilège de petits groupes pouvant vivre en marge de l’ensemble est completement orienté vers une « tolerance » coupable, une tolerance qui n’en est pas une car justement elle ne les concerne pas directement.


    La liberté d’expression en question est voie de disparition, car même une blague belge ne peut plus etre racontée et un exemple majeur, significatif, est l’exemple des statistiques ethniques qui montre que même les chiffres sont censurés.

    Nous savons tous que ce qui fait peur a la classe dirigeante, c’est bien la communication qui est la seule allumette cabable de les eliminer. Je m’etonne tous les jours qu’internet soit aussi « libre » et j’ai bien peur que les Khmers verts, avec leur volonté de faire payer internet au volume soit un des éléments majeurs pour la limitation drastique de la liberté d’expression.


    Alors, je reviens a votre phrase, non, il n’y a pas de peur de l’autre, il y a seulement une volonté de vivre une societe homogène (ce qui ne veut pas dire sans différence) dans laquelle on peut accepter toutes les excentricités a condition qu’elle restent limitées, discrètes et respectueuses du milieu dans lequel elles s’expriment


    L’Europe n’est pas l’Afrique, l’Orient et n’est pas non plus l’Amérique même si une certaine proximité existe.


  • Loatse Loatse 28 juillet 2020 10:11

    Depuis que le petit ange qui se trouve sur mon épaule gauche s’est mis au droit, et donc m’assène moultes mise en garde, tout en piochant dans le code pénal ( non sans grands effets de manches ceci dit en passant), mon épaule gauche se trouve plus basse que la droite..

    Je lui fait donc remarquer, lui conseillant de transférer ses bouquins chez le concurrent qui se trouve sur mon épaule droite et qui lui, me crie en permanence « lache toi ! », histoire d’équilibrer les choses..

    Allons, allons m’a t’il répondu, tu sais bien que lui, les codes.....


  • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 28 juillet 2020 17:47

    Les gauchistes ont horreur de la compétition, encore plus celles des idées.

    Ajoutez qu’ils ne savent pas argumenter et sont totalitaristes.

    Ils ne sont que censure, diabolisation et terreur de la liberté d’expression.

    Vous n’avez qu’a regarder Agoravox. Seuls les articles de gauchistes sortent.

    Ces totalitaires sectaires n’acceptent pas le développement des idées ou point de vue qui ne correspond pas à leurs fantasmes.


    • HELIOS HELIOS 28 juillet 2020 18:42

      @The White Rabbit

      ... cette réponse suppose que vous acceptez que ceux qui n’aiment pas la France telle qu’elle est ; donc ne la quittent pas et puissent donc tranquillement y mettre leur merde ?

      Avec ce genre de position, on a le choix entre deux catas, helas pas exclusives l’une de l’autre : la guerre civile et le progrom avec probablement l’anéantissement d’un modèle de société vieux de 2 millenaires.


    • Albert123 28 juillet 2020 18:59

      @The White Rabbit

      « la France tu l’aimes ou tu la quittes » 

      c’est comme agoravox


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