samedi 5 janvier 2019 - par Serge ULESKI

Michel Houellebecq : le Forrest Gump de la littérature

 

 Rentrée littéraire 2018-2019 : Michel Houellebecq a encore sévi  : contre la ville de Niort - commune d'un enjeu civilisationnel d'une importance colossale il est vrai ! Comme quoi, la littérature n'a vraiment peur de rien.

             

             Mais attention :

 

            "A polémiquer sans péril, on buzz sans gloire !"

                         __________________

 

 

       Un auteur c’est un plat qui se mange froid. Or, Houellebecq est un auteur froid. Aussi...

 

        Si "au commencement était le Verbe"... dans ses deux premiers titres - Extension du domaine de la lutte et Les particules élémentaires -, qu'est-ce que nous disait Michel Houellebecq (si d'aventure cet auteur tentait de nous dire quelque chose) ?

Ce chérubin semblait vouloir nous dire, avant de s'en désoler, qu'il vaut mieux être riche et beau (et puis, jeune aussi) quand on veut tirer (1) de belles nanas, que pauvre et laid.

Cette affirmation qui ne souffrira aucune contestation ferait donc de Houellebecq un grand écrivain doublé d'un grand moraliste car, si Houellebecq avait été riche et beau à une époque où il ne l'était pas, il aurait bien évidemment et très certainement cherché à séduire des filles pauvres et laides...

C'est donc ça ?

         Alors maintenant, à quand un auteur mais... de génie celui-là, qui nous expliquera, contre toute attente, combien il est préférable d'être issu d'une catégorie sociale dite "privilégiée" plutôt que d'appartenir à une catégorie sociale dite "défavorisée" ? (défavorisée ????? Qualificatif outrageusement euphémisant quand on constate l'ampleur des dégâts sur cette classe) quand on veut, non seulement séduire de belles nanas, mais aussi et surtout, se faire une place au soleil...

A quand cet auteur de génie ? Parce que... bon... on s'impatiente là !

 

 

1 - Tirer des nanas  : oui parce que... Houellebecq, les nanas, il voulait les tirer, c'est tout. Et elles ne s'y sont pas trompées bien sûr ! Elles qui ne supportent pas, lorsqu'elles en ont besoin, qu'on leur dise qu'elles en ont envie, et vice versa. Mais ça................... Houellebecq l'ignorait.

 

***

 

politique,actualité,auteurs,books,houellebecq,littérature,livres

 

  Plus tard, avec un titre comme "Plateforme", et dernièrement avec "La Possibilité d'une île" et "La carte et le territoire", il semblerait que Houellebecq ait souhaité élargir quelque peu son champ de vision et qu'il se soit décidé à nous donner des nouvelles du monde.

Si Houellebecq connaît réellement notre monde contemporain (2), et si on oublie un moment une inspiration souvent absente ou poussive, force est de constater que les informations de l'auteur à ce sujet semblent avoir pour sources principales, sinon unique, le journal de 20H (TF1 ou France 2, c'est au choix), Envoyé Spécial pour s'être attardé devant son écran (somnolant ?), et maintenant qu'il réside en Espagne : TV5 ; ce qui, tout le monde en conviendra, n'arrangera rien, bien évidemment.

Ecrivain de surface, sans profondeur ni écriture, en cela, Houellebecq est bien un homme de son temps : bâclage, esbroufe, absence de travail dans le sens de "travailler son sujet". D'aucuns rétorqueront : c'est guère nécessaire aujourd'hui puisque tout le monde triche : écrivains, artistes plasticiens, journalistes, critiques littéraires inclus ; et les lecteurs sont sans culture. 

 

2 - Houellebecq est décidément un auteur très approximatif, un auteur très vague ! Aussi, gare au mal de mer !

Tout comme il a une vague idée de la science fiction et des sectes dans "La possibilité d'une île", Houellebecq a juste une vague, très vague idée du fait que l'art contemporain n'est, le plus souvent, qu'une vaste fumisterie sans talent ; mais il ignore le plus important : c'est une fumisterie très sérieuse qui nous est servie par des individus (artistes, mon oeil !) sans humour qui se préoccupent de tout et qui ne plaisantent sur rien ; ce qui aggrave sensiblement leur cas à tous. Rien à voir donc avec la démarche d'un Marcel Duchamp.

Et les interviews de l'auteur n'arrangent rien. De là à penser qu'il ne faut ni lire ni écouter Houellebecq si l'on ne veut pas douter de lui et de ceux qui n'ont de cesse de nous signifier qu'il est irremplaçable...

 

***

 

        Mais alors... à prendre ou à laisser Houellebecq  ? Un Houellebecq qui est à l'écrit ce que Mylène Farmer est à la musique et à la danse (on me dit que tous les deux partagent le même fans-club !)...

Au diable la culpabilité ! Vraiment ! Sans regret et sans remords, on doit pouvoir laisser Houellebecq ainsi que les fossoyeurs de la littérature qui l'ont promu au rang d'auteur (3) qu'il faut avoir lu sous peine d'être frappé d'inconséquence ou de nullité, là où ils ne seront jamais, à savoir : dans un lieu qui ressemble fort à un avenir car, il y a des auteurs qui savent voir loin et acheminer l'attention de leurs lecteurs plus loin encore, et surtout, là où personne ne peut décemment souhaiter être mené : à tous les drames et à toutes les tragédies, nous tous glacés d'effroi, face au pire.

En revanche - et on l'aura compris -, Houellebecq ne nous mènera guère plus loin que dans sa salle de bains qu'il ne fréquente que rarement, pour une douche qu'il ne se résoudra jamais à prendre en gosse mal léché, difficile et laborieux quant à l'acquisition des apprentissages de la petite enfance... et sur son pot aussi, lieu de toutes les rétentions, en pré-ado attardé...

Et ce, alors que le monde d'aujourd'hui et de demain a et aura besoin de titans !

 

 

3 - Auteur d’un intérêt plus sociologique que littéraire nous affirme-t-on, comme pour s'excuser ; même si, en toute bonne foi, il semblerait qu’il n’y ait pas que des imbéciles pour affirmer que « Houellebecq, c’est important ! »

En effet, Houellebecq n’aura-t-il pas été le premier à donner une voix aux laissé-pour-compte… non pas économiques mais sexuels ? Préoccupation éminemment de droite (famille de pensée de Houellebecq ; choix effectué pour emmerder une mère beatnik : la sienne) car, pour ce qui est de la fausse-gauche( gauche PS des années durant), moche ou pas, elle n’a jamais eu de problème de ce côté-là : les ouvriers et les militants ont toujours beaucoup baisé, gratis qui plus est, et pas qu’avec des moches ; dans ce milieu, la gauche donc, les femmes sont fraternelles et compatissantes, alors qu’à droite, les femmes sont mesquines, rétentrices et arrivistes (on couche et on se marie « utile ») ; c’est la raison pour laquelle la bourgeoisie a toujours tissé et entretenu avec la prostitution des liens très très étroits (pour bien faire : les maquereaux sont notoirement de droite et les prostitués aussi ; ou bien apolitiques, ce qui revient au même), considérant comme un fatalité le fait de devoir débourser, quand on est sans un sou et/ou moche, quelque argent pour avoir droit à deux minutes d’affection, sinon d’hygiène.

Jusqu’au jour où un Houellebecq décide de se révolter contre cette fatalité tarifée, prenant par la même occasion le féminisme comme bouc émissaire : « Si les nanas ne veulent pas de moi, c’est pas parce que je suis pauvre, de droite et moche mais… parce qu’elles ne baissent plus, ou alors, qu'entre elles ; et quand elles baissent avec le sexe opposé : c'est avec des minés ! »

Doit-on pour autant conclure que le fan-club de cet auteur serait majoritairement composé d'hommes "imbaisables" ou pour le dire autrement... d'hommes non compétitifs sur le marché d'une offre sexuelle a priori non tarifée, un peu à l'image de leur star qu'est Houellebecq ? Fan-club tel un écho involontaire et ironique des propos tenus contre le mouvement féministe en son temps : "Toutes des mal-baisées, ou pas baisées du tout parce que... imbaisables !"

A vérifier donc !

 (si les fans de l'auteur voulaient bien se montrer un peu pour que l'on puisse juger sur pièce !)

 

***

 

politique,actualité,auteurs,books,houellebecq,littérature,livres

 

  Il faut le savoir : un auteur digne de ce nom, un auteur qui se respecte, se doit d'être sale à l'intérieur mais... propre à l'extérieur, un auteur au linge irréprochable ; et à ça, Houellebecq ne s'y résoudra jamais ! 

Oui ! Impeccablement mis à l'extérieur et sale à l'intérieur cet auteur à venir, d'une nécessité absolue ; auteur-porteur de toutes les ignominies dont notre espèce est capable, jusqu'à ce que... une fois la morale évacuée ou expurgée, il ne reste plus que des hommes, femmes, enfants, vieillards, pères, mères, soeurs, frères, filles, fils, bourreaux et victimes, eux tous terrés au fond d'un gouffre, les yeux tournés vers le ciel, et la nuit, les étoiles, à la recherche d'une lumière rédemptrice pour les plus coupables d'entre eux, et consolatrice, pour les plus humbles, face à un lecteur non seulement témoin mais... acteur, incarnant pour l'occasion...

Le dernier des hommes.

 

_______________

 

Pour prolonger, cliquez : Michel Houellebecq

 


25 réactions


  • L'enfoiré L’enfoiré 5 janvier 2019 10:26

    Bruno Coppens parle du nouveau livre de Michel Hoelebeck

    Dans « Sérotonine », Hoelebeck frappe encore au dessous de la ceinture

    en fossoyeur de la postmodernité

    comme il l’avait fait dans « La carte et le territoire »

    en décrivant le déclin du mâle occidental...


    • velosolex velosolex 6 janvier 2019 00:49

      @L’enfoiré
      Un copain de Sarko et de Macron, qui doivent lui donner des tuyaux sur la France, because l’homme est délocalisé non à Niort, mais en Irlande.
      Bon, manque de pot, notre grand prophète de la décadence du mâle français qui débande, lance la promo de son livre en plein conflit des gilets jaunes, qui devait normalement être terminé, lui avait t’on assuré. 
      Houellebecq aurait il écrit des bagatelles, en 39 ?
      C’est comme si je vous demandais si Celine avait écrit Sérotonine.
      Je ne sais plus quel ministre avait confondu Celine et Colette.
      Tous deux c’est vrai aimaient les chats. Moi j’ai jamais tué de chats, ou alors c’était y a longtemps !


    • Garibaldi2 8 janvier 2019 08:06

      @velosolex

      ou ils sentaient pas bon ?


    • Shaw-Shaw Shawford 5 janvier 2019 11:38

      @Serge ULESKI

      Pff, c’est parce qu’il -et toi non plus est pas allé jusqu’à Daneel42 dans La Possibilité d’une Ile !

      Moi j’en reviens ! smiley

      ------------------------------

      Bon allez, pour de vrai de vrai, je file sur Bordeaux me faire gazouiller ! ! ! ! !


    • Shaw-Shaw Shawford 5 janvier 2019 18:02

      @

      Pour les murs qu’ont des oreilles, : upgrade du profil.

      Boarding opened.

      Qui veut embarquer sur Octobre Rouge ? Tous les postes de commande sont dispo !

      Closed at 23:00 UTC


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 janvier 2019 22:07

    Que Houellebecq soit un grand écrivain...le temps jugera.Que l’auteur de cet article soit un aigri en manque ...le présent a déjà jugé.


  • Fanny 6 janvier 2019 02:38

    J’ignore si Houellebeccq fera partie de nos grands auteurs dans 50 ans, mais sa lecture aujourd’hui est décapante, réjouissante et provoque le rire. J’ai commencé Serotonine : sa rencontre avec deux « nanas » en Espagne est une belle page d’écriture, toute en finesse (avec une erreur : confondre les bars et les kbars). On peut penser qu’il se moque des femmes. En réalité, il se moque de lui-même et de sa condition d’homme dans notre époque, et il le fait très bien.

    Sa critique de notre temps, politique, argent et sexe, est féroce. Les réactions à sa critique sont tout aussi féroces. C’est bon signe.


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 6 janvier 2019 15:47

      @Fanny

      Question lancinante donc : quel avenir et quel devenir pour les moches, les fauchés qui plus est, sur le marché du sexe… qui est à la fois un marché et de la performance physique et de la performance économique et financière ? Bander longtemps, avoir un beau petit cul et une carte de crédit de VIP.

      Incidemment, et cela aurait dû alerter les critiques littéraires, Houellebecq n’a pas compris, ou bien plutôt, n’a pas voulu, ou bien encore, n’a pas su se résoudre à accepter de reconnaître que ce déterminisme-là était tout aussi impitoyable avec les femmes qu’avec les hommes que la nature et la réussite sociale n’ont pas favorisés. Dans le cas contraire, il est vrai que Houellebecq aurait très vite réalisé que toutes ses récriminations contre les femmes, ce procès permanent contre la femme, livre après livre, une femme responsable de tous nos malheurs, étaient nulles et non-avenues ; mais faut croire que la mauvaise foi en littérature paie toujours.

      Ironie de la situation : Houellebecq n’aura eu besoin d’aucune religion finalement, tout en n’ayant rien à envier à aucune d’entre elles, quand il s’est agi de fomenter un tel procès d’intention contre tout ce qui touche au féminin.


    • Fanny 6 janvier 2019 23:26

      @Serge ULESKI

      Entendu ce jour sur Le Masque et la Plume, de la part d’un critique littéraire : il y a une dimension métaphysique et christique chez Houellebecq. A creuser …


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 7 janvier 2019 10:58

      @Fanny

      « A creuser » ? Non merci. A moins de creuser les tombes de l’auteur et du critique en question. 


  • machin 6 janvier 2019 07:54

    ...


    Un honnête homme n’accepte ni ne porte, et encore moins, réclame un médaille.

    Les médailles sont les hochets des scélérats.


    ...


  • Loatse Loatse 6 janvier 2019 11:14

    Comme le disait si justement « c’est nabum » l’autre jour, lire un roman c’est vivre par procuration... s’identifier donc au personnage principal qui reflète la personnalité de l’auteur..

    « Soumission » était un exercice intéressant, d’autant plus intéressant qu’il m’a fallu mettre de coté mon identité féminine afin de ressentir pleinement la souffrance de l’homme de ce siècle, ses difficultés relationnelles avec l’autre sexe..dont il semble ,via son collègue vieux garçon, n’attendre que... soumission.

    Ce roman aurait dû s’appeler « soumissions »... car en parallèle (et on en trouve un indice dans sérotonine), ce modèle de société imposé nous renvoie à notre modèle tout aussi imposé qui ne peut concevoir la femme (même féministe) que sous la forme d’un objet sexuel, se devant quelque soient les circonstances de sublimer son apparence... Ce qui nous est présenté comme une liberté finalement se revêle être une dictature, celle du beau, du jeune, de la séduction permanente qui fausse les rapports humains, ceux que l’on prétend tendre à l’égalité..

    Cette fictive ? offensive, me suis je dis, apparait dans nos sociétés au moment ou celles ci sont le plus mal en point en perte de repères (spirituel, sociétal), au moment ou nous dressons pour beaucoup le constat que l’hyperconsumérisme (vêtements, voyages, loisirs, sexe), fait de nous des esclaves alors que nous nous prétendons libres...

    Le constat est cruel, car nous avons mis toute notre énergie à détruire la structure familiale traditionnelle vue et présentée comme aliénante, laissant sur les bas coté de la route, les plus fragiles (femmes, enfants, vieillards)

    Houellebecq ; Un révèlateur (à son insu ou pas ; l’homme me semblant complexe à définir) ???


  • alinea alinea 6 janvier 2019 16:04

    C’est curieux, la littérature, tellement liée au pathos.

    J’ai lu Houellebecq à une poque où je n’avais plus rien chez moi et rien trouvé d’autre chez ma voisine ; partie dans cette aventure de lecture avec un a priori défavorable, j’ai été agréablement surprise, séduite littéralement par l’intelligence de l’auteur ; une intelligence acerbe, méchante mais si juste et si brillante !

    Alors, on aime ou on n’aime pas, comme beaucoup d’autres, mais j’ai du mal à approuver : mauvais auteur, du mal à admettre qu’on ait besoin de porter un jugement de valeur pour dénigrer quelqu’un que l’on n’apprécie pas.


    • velosolex velosolex 7 janvier 2019 11:57

      @alinea
      Le feeling compte énormément, comme dans n’importe quelle relation. On est capable de supporter beaucoup chez les gens qui nous sont en phase, et la moindre virgule manquante nous clive chez celui qui nous insupporte. 
      Voilà quelques années que les critiques font un pont d’honneur à cet auteur, distillant son pessimisme et ses aigreurs sous droits d’auteur. Qu’il se soit installé en Irlande pour profiter au mieux de l’opportunisme financier, nous en dit beaucoup sur son opportunisme social. 


Réagir