Michel Onfray : une belle déclaration sur l’école....
"Oui, mon père était un pur produit de l'école républicaine. Voilà pourquoi je pense qu'à gauche on devrait défendre l'école républicaine. Et quand on la défend, on n'est ni réactionnaire ni conservateur, on a juste envie que d'autres enfants de pauvres, d'autres gens modestes, puissent avoir droit à la culture, au savoir. Voilà pourquoi j'ai créé des universités populaires, aussi pour distribuer la culture et le savoir. Oui, mon père m'a enseigné plein de choses, et notamment les étoiles. À partir de l'étoile Polaire. Il me disait qu'elle était la première arrivée et la dernière couchée, qu'elle était toujours au même endroit, qu'elle indiquait le nord. Et d'une certaine manière, c'était une leçon de vertu qu'il me proposait en me disant "Sois comme elle".
On doit cette belle déclaration à Michel Onfray : les mots qu'il prononce ici nous touchent et me touchent plus particulièrement...
Comme lui, je suis issue du peuple, mes parents étaient des gens modestes, mon père était un simple ouvrier qui travaillait sur des chantiers maritimes.
Comme lui, je défends l'école de la république, celle qui m'a apporté culture, curiosité et savoir... Cette école malmenée, vilipendée, à laquelle on a imposé tant de réformes inutiles, cette école qui a été sacrifiée, parfois, à des intérêts mercantiles, cette école qui souffre de désaffection : le métier n'attire plus les vocations et le ministère peine à trouver des candidats aux concours de recrutement de l'Education nationale.
Une école à laquelle on a imposé des modes : la méthode globale, l'apprentissage par la découverte, comme si les élèves étaient aptes à tout découvrir par eux-mêmes, l'abandon de la grammaire, de l'orthographe, disciplines pourtant essentielles.
Et les réformes s'enchaînent, continuent, sans vraiment recentrer l'enseignement sur l'essentiel, l'acquisition des connaissances, la mise en valeur de la culture, le retour aux sources, l'apprentissage du latin et du grec qui sont les parents pauvres de l'éducation nationale...
L'école doit retrouver cette vocation première la transmission des savoirs, car un savoir bien assimilé demande du temps, de la réflexion, du recul.
Internet, les technologies modernes peuvent compléter ce savoir et non se substituer à lui.
Internet, c'est la grande braderie, c'est une source incommensurable de possibilités et de savoirs, mais sans une formation de base, internet ne permet pas toujours un esprit critique.
Wikipédia : La source de tous les savoirs ! Oui, c'est un outil précieux mais qui n'est pas toujours fiable : il peut comporter des erreurs, je l'ai vérifié moi-même, on y trouve parfois des étymologies fantaisistes.
L'école n'est-elle pas l'avenir d'une nation ? N'est-ce pas l'essentiel ?
Les déclarations d'intention ne suffisent pas : il faut faire en sorte que l'école soit une priorité, et pour cela, éviter les réformes qui désorganisent le travail des écoliers, comme celle des rythmes scolaires, éviter de satisfaire l'industrie du tourisme et bricoler les vacances scolaires...
L'école n'est pas une marchandise, les lycées ne sont pas des entreprises commerciales, ce sont des lieux de savoirs et de réflexion...
Il faut redonner une vraie autorité aux enseignants, respecter leur savoir, leur expérience, leur faire confiance.
L'école, celle qui dispense la culture, doit être valorisée : la culture elle-même se doit d'être honorée...
C'est aussi l'apprentissage de la langue française qui doit être au coeur de l'école : sans une bonne maîtrise de la langue, les difficultés surgissent, la compréhension s'étiole, la pensée et le raisonnement s'évanouissent.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2015/03/michel-onfray-une-belle-declaration-sur-l-ecole.html