Mille sept cent dix-sept milliards...
Plus exactement mille sept-cent dix sept milliards d’euros et quelques poussières de millions. Tel est le chiffre abyssal de la dette de la France. En somme, selon la lecture des économistes, tout près de 86% du PIB tricolore qui n’était que de 82% en 2010 et de… 64% en 2007, année de l’intronisation de qui vous savez ! A titre d’exemple sachez qu’en un an la France et son gouvernement actuel - le même qu’en 2007 – toujours aussi prompt à emprunter, encore et encore, après avoir vidé les caisses, est allé chercher ailleurs, chez de généreux prêteurs sur gages ou usuriers, plus de 120 milliards d’euros.
Si mes notions de calcul sont encore intactes, à l’heure actuelle, chacun des 65 millions de français, votre serviteur compris, doit un peu plus de 26.000 euros aux créanciers de haut vol ! Cela fait lourd pour le retraité que je suis et encore un peu plus pour mes héritiers. Mais qui sont ces prêteurs confiants et réguliers ? Il est à peu prés établi que 35% de cette dette sont détenus par les compagnies d’assurances et les banques françaises et les 65% restant par « l’étranger ». C’est à dire des instituts financiers européens pour un peu plus de la moitié et le reste, hors des frontières communautaires, par des fonds souverains (c'est-à-dire des nations très riches et non endettées), des fonds de pensions (made in USA pour la plupart), des banques (tiens, tiens, je renifle encore l’odeur de Golden Sachs) et assurances internationales.
La loi, m’a-t-on dit, interdit de dévoiler le nom des sources de crédit, mais malgré tout il n’est pas difficile d’identifier certaines d’entre elles et de ce fait, il ne me sied pas du tout de savoir mon pays (et donc nous-mêmes) être à la merci du milliard deux cents millions de chinois, des quelques milliers de qataris ou bien de ces vautours qui se camouflent hideusement dans les coffre forts de la fameuse banque américaine qui a coulé la Grèce, ou dans les fonds de pensions venus eux aussi d’outre atlantique, fleurir en s’empiffrant, en Europe , tout en s’étant abreuvé chez eux.
Et pendant ce temps là, sur le territoire de « doulce » France, au sein d’un monde politique toujours aussi aveugle (ou feignant de ne rien voir), nul au cours d’une campagne électorale présidentielle quelque peu insipide, n’ose faire son mea culpa ou dire simplement la vérité au populo. Ne serait-ce pour chaque candidat, d’avouer au citoyen qu’il aura à se serrer la ceinture (peut-être plus qu’en Grèce, Espagne ou Italie) ou alors la manière qui sera la sienne pour le sortir de ce cauchemar si jamais il arrivait au pouvoir que lui et ses amis convoitent tant.
Non, chacun y va de sa musique sempiternelle, de ses écrans de fumée éculés, jouant également et sans honte de faits divers horribles pour se refaire une santé dans le domaine de la sécurité, dédaignant celle du portefeuille nécessaire à une vie décente. La dette ? Si jamais le sujet leur est soumis, ces messieurs-dames aiment à se dédouaner. Uniquement se dédouaner. L’un qui avec sa smala d’énarques n’a fait que l’aggraver depuis cinq ans, vous dira qu’elle est le résultat de la crise, « because » aussi du trop grand nombre de fonctionnaires, de la sécurité sociale et de tout autre service social, qui plombent la nation en oubliant, cela va de soi, ses propres gabegies et celles des siens. L’autre criera haut et fort que la faute en revient au premier nommé, en oubliant de dévoiler que son propre camp n’est pas plus compétent. Un troisième, s’en prenant aux mensonges ou oublis de ceux qui ne pensent pas comme lui, évite le sujet ou rejette « le gouffre » sur le dos de l’immigré et de l’euro, un quatrième fustigeant ses adversaires, qui lui ressemblent pourtant beaucoup, prône la Révolution Citoyenne… etc…etc… Aucun ne vous détaillera les sommes que l’Etat, dont les dépenses souvent aveugles constitueraient à elles seules 80% de la dette du pays, pourrait économiser. Plus de 33 milliards selon l’édition du 29 décembre dernier du site de « Capital » !
Des économies facilement réalisables pour le magazine, notamment à travers les milliards d’euros distribués chaque année à une myriade d’associations, ces fameuses entreprises à « but non lucratif en vertu d’une loi de …1901 », dont on ignore pour la plupart la valeur de leur engagement et surtout l’usage fait des subventions versées. Mais aussi le milliard accordé, pour rien, aux franchises dites urbaines ou bien les centaines de millions versés année après année aux…syndicats, ou encore le Conseil Social et Economique qui ne sert à rien et avale plusieurs millions, et l’Ecole des Fonctionnaires (326 millions d’euros) dont les bâtiments ont coûté 67 millions et qui compte 2200 salariés, dont 22 administratifs et 157 …directeurs. Et les niches fiscales et aussi l’armée qui dépense tous les ans 250 millions d’euros pour entretenir la « dissuasion nucléaire » de 64 missiles 2000 à4000 fois plus puissants que celui d’Hiroshima, à travers six sous marins et des bombardiers, alors que les un ou les autres seraient seuls nécessaires pour une telle mission. Et beaucoup d’autres postes auxquels je rajouterai volontiers les goûts de luxe excessifs du pouvoir et de la classe politique, trop nombreuse et trop dispendieuse.
Ils sont pourtant tous d’accord sur un point : rêver d’avoir un jour à pouvoir se vautrer dans le confort haut de gamme des frasques et des palais du pouvoir. Aux frais du citoyen, bien sûr. Car ils n’ont même pas l’intelligence ni la volonté de dessiner au peuple le canevas d’un nouveau système de vie basé sur l’équité et non la cupidité d’un capitalisme débridé.