N’hésitez-plus devenez instituteur !
Le geste est symbolique. Le ministre Peillon accorde une prime de 400 euros par an à ses instituteurs (on dit professeur des écoles), soit un peu plus d'un euro par jour (brut) d'augmentation. Il est reconnu par l'OCDE que les maitres d'école français sont moins payés qu'ailleurs (nous sommes au niveau du Portugal) pour un temps de travail supérieur que chez nos voisins, cherchez l'erreur. De plus le public scolaire de l'hexagone n'est pas le plus facile. Il est vrai que chez nos voisins allemands par exemple l'école finit tous les jours à 14h00, les mamans s'occupent de leurs enfants à plein temps ; c'est aussi le cas dans les pays latins où le catholicisme est encore très fort (Italie, Espagne...) donc avec une conception plus conservatrice et familiale de l'éducation des enfants.
En France c'est différent, comme toujours. Il est impossible de réduire les journées de classe car cela indispose beaucoup de gens. Des parents indélicats qui se déchargent sur l'école, des élus de communes "sensibles" qui ne veulent pas voir trainer les gosses dehors etc. La fameuse réforme des rythmes ne faisant qu'aggraver le rôle de garderie sociale de l'institution scolaire.
Je suis moi-même instit' et anticonformiste sur le plan politique et culturel. J'ai enseigné à tous les publics, sans démagogie. En banlieue c'était dur aussi bien avec les élèves désocialisés qu'avec certains collègues "syndiqués" et déchargés de classe... ainsi qu'avec des parents souvent immatures et sans repères qui n'avaient rien à transmettre à leurs enfants.
Mais je n'écris pas cet article pour passer le temps. Juste pour lancer un appel qui sera sûrement entendu par les inombrables spécialistes en sciences de l'éducation qui inondent les forums du net : râleurs bavant pour compenser leur impuissance, anti-fonctionnaires (en général ceux qui ont raté tous les concours), anti-profs, anti-jeunes... on trouve toutes les catégories de beaufs i-vrognes... ces donneurs de leçons vont pouvoir passer à l'action et montrer l'exemple en devenant eux-mêmes intituteurs.
Il suffit pour cela d'avoir un bac+5, c'est à la portée de tout le monde. De passer et réussir le concours ; voire même de rentrer comme suppléant sur dossier. Ainsi pour la Seine St Denis près de 1000 postes sont vacants.... voilà donc l'occasion de dégrossir de 1000 unités les chiffres du chomdu. Mille professionnels de la contestation vont donc lâcher leur PC pour s'engager dans l'éducation nationale et gagner un salaire mirobolant et les fameuses vacances... enfin ça dépend. On estime qu'un instit consacre 50 heures par semaine à son métier... si on part du principe qu'un temps plein c'est 35h en France on peut s'interroger.
Pour ma part j'ai donné onze ans en ZEP. J'ai aussi milité au niveau associatif et politique dans tous les partis depuis ma majorité. J'attends la relève. C'est donc à toi ô internaute contestataire de prendre le relais ; quand tu auras mis tes préjugés anti-fonctionnaires de côté pour le devenir toi-même et prendre en charge une classe de CM2 à Bobigny alors nous pourrons sortir boire un verre ensemble... A présent on décroche du net et on court à l'inspection académique du coin chercher son dossier d'inscription au concours de recrutement d'instit'. En avant citoyens !