jeudi 9 octobre 2014 - par guylain chevrier

Ne touchez pas à l’universalité des allocations familiales ! Il en va de la République !

Le gouvernement remet à l’ordre du jour du débat politique la question de la mise sous condition de ressources les allocations familiales. On utilise l‘argument de la justice sociale pour justifier cette volonté d’en finir avec le caractère universel de l’aide financière qui est ici apportée à la famille au titre qu’elle ait des enfants. On se demande bien pourquoi jusqu’alors, on n’avait pu parvenir à cette remise en cause, alors que Juppé Premier ministre et Jospin aux mêmes fonctions à sa suite, ont été contraints d’y renoncer ? Malek Boutih, responsable national du PS, à Europe 1 Midi, nous en explique le pourquoi : il serait tout simplement normal de revoir ce système qui ne correspondrait plus à la réalité des familles d’aujourd’hui. Tout faux !

En vérité, cette proposition qui entend permettre de faire des économies dans le domaine des comptes sociaux, arrive dans un contexte où on a désengagé les entreprises du financement de la « branche famille » de la sécurité sociale, au titre de les rendre plus compétitives après d’autres cadeaux fiscaux. Il faut donc urgemment trouver de l’argent pour compenser ces cadeaux. Une logique qui s’inscrit sous les exigences d’une Union européenne qui ne cesse de réclamer des réformes pour faire rentrer la France dans le cadre contraint qu’elle nous impose, afin de satisfaire à une mondialisation dont la seule certitude est un creusement continu des inégalités avec des écarts croissants entre les plus riches et les autres.

Mais le plus grave, passé l’explication du motif des économies recherchées que sous-tend cette démarche, c’est tout ce que l’on ne dit pas pour nous faire accepter par consensus et voie de démagogie cette nouvelle atteinte à notre Protection sociale, qui va l’affaiblir, la fragiliser.

Tout d’abord, on oublie qu’il en va d’une grande cause qui est celle de la natalité qui se confond avec la Nation, c’est-à-dire la politique familiale qui permet le renouvellement en France des générations grâce à un taux de 2 enfants par femme, bien au-dessus de l’essentiel des pays européens, grâce à un système qui a fait depuis longtemps ses preuves. Un système qui a été pensé dans l’esprit de notre République comme un bien commun, la natalité de la Nation dépassant la question des classes sociales, telle la manifestation de l’appartenance de tous à la même entité communautaire, un même pays ! Les enfants constituant l’avenir, quelle que soit la famille d’où ils viennent, ils font la France.

N’est-ce pas la population d’une Nation qui fait sa force, sa puissance, dont le renouvellement voire le développement doit être assuré par l’ensemble de ses composantes dans un même mouvement, qui reflète mieux que dans tout autre domaine l’idée de cohésion sociale, ciment du projet commun ? S’attaquer à cette universalité en ces temps où tous les repères volent en éclats, n’est-ce pas véritablement suicidaire ? En jouant sur des divisions qui conduisent à regarder le monde comme ne pouvant plus être que le fait d’intérêts propres à des groupes particuliers selon l’appartenance sociale, en dehors de tout projet commun, où entend-on nous mener ?

Remettre en cause cette universalité, c’est remettre en cause aussi la mixité du système français tel qu’il a été pensé. Il tient à ce savant équilibre avec d’un côté, la prise en compte de la diversité des conditions sociales comme pour « la couverture maladie » qui fonctionne sur le mode de « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins », les plus riches payant pour les moins riches afin que tous soient égaux devant la nécessité des mêmes besoins de santé, et de l’autre, un système universel avec les allocations familiales qui crée une autre unité à travers un encouragement de tous à la naissance qui ne tient pas compte des conditions sociales des parents, car il en va là d’un grand dessein qui est celui de la pérennité de Nation. L'égalité est là encore plus noblement politique. Il en va là aussi, de la même façon, du fait que l’on ne cherche pas à connaitre la couleur, l’origine, ou la religion des familles qui font les enfants de la société de demain.

Que ce soit Malek Boutih ou le journal de 20 h de France 2 (8/10/2014), à aucun moment on a pris le temps d’expliquer cela, de peser le pour et contre, on a menti par omission comme on sait si bien le faire. On a joué la carte de l’émotion sur le mode de l’indignation à travers une victimisation des moins aisés pris en otage de ce discours, pour jeter à la vindicte populaire les autres. Entre autres, les classes moyennes considérées comme constituées de nantis aujourd’hui, sans aucun scrupule, désignées en creux ainsi comme profitant de façon immorale d’allocations dont ils n’auraient nul besoin. Il y a-t-il pas dans cela quelque chose d’obscène ?

Ne voit-on pas que c’est au contrat social que l’on s’attaque, qui est un pacte implicite entre l’ensemble des composantes de notre Nation qui la fait tenir debout, et qu’à chaque fois par ce genre de remise en cause on fragilise en préparant au final, la remise en cause bien plus générale de la Protection sociale ? L’idée même contenue dans la désignation de la Protection sociale sous l’expression « d’Etat-providence » en dit long du refoulement de cet héritage des acquis sociaux par bien des élites, qui loin d’avoir été acquis de façon providentielle, l’ont été à l’aune de révolutions et de grands mouvements sociaux qui ont rebattu l’histoire qui fait cette identité qui est la nôtre, dont l’universalité des allocations familiales est aussi l’expression.

On sait combien à droite certains expriment régulièrement qu’il faudrait en finir avec ce fameux « Etat-providence », qui serait la cause de tous nos maux. On fournit ici, à travers cette nouvelle fragilisation de notre système social sur fond d’opposition entre les moins fortunés et les autres, un argument de plus pour le remplacer demain par un système de protection à minima réservé aux plus pauvres justifiant de renvoyer les autres à l’assurance privée. A travers cette remise en cause, à n’en pas douter, on détricote l’idée de République sociale mais aussi d’unité de la Nation et par voie de conséquence, plus sûrement encore, l’idée même de République ! Ne touchez pas à l’universalité des allocations familiales !

Guylain Chevrier



39 réactions


  • jpm jpm 9 octobre 2014 09:48

    Il est trompeur de parler de l´universalite des allocations familiales sans prendre en compte le quotient familial qui permet aux plus aises (la moitie des francais qui payent des impots) de completer les allocations recues pour chaque enfants.

    Il est egalement difficile de parler d´universalite des allocations familiales lorsque le montant de ses allocations depend du nombre d´enfant et du rang dans la fratrie. C´est egalement un sujet qui merite discussion a l´heure ou il y a de plus en plus de famille recomposees.

    Je suis donc pour une veritable universalite ou les enfants de riches et les enfant de pauvres recoivent la meme chose de la collectivite... et ou les cadets et les aines sont traites de la meme facon. Je suis donc pour une veritable allocation unique par enfant quelque soit son rang et l´aisance de ses parents et la suppression du quotient familial. Evidemment, cela presuppose que le montant actuel des allocations soit revu a la hausse... ce qui malheureusement n´est pas dans l´air du temps.


    • jpm jpm 9 octobre 2014 12:06

      Le nombre de parts de quotient familial pour les impôts dépend du nombre d´enfants. Ainsi pour un couple, les deux premiers enfants rapportent une demie part chacun, mais à partir du 3eme enfant, chaque enfant rapporte une part supplémentaire ce qui permet de réduire significativement l´imposition des familles nombreuses qui gagnent bien leur vie (un couple de smicards n´y gagnent rien ou presque puisqu´ils ne payent déjà quasiment pas d´impôts sur le revenu).

      Depuis quelques temps, l’avantage en impôt est plafonné à 1 500 € pour chaque demi-part supplémentaire, c´est à dire 1500 euros pour le premier enfant et encore 3000 euros par an à partir du 3eme enfant.

      Malgré tout, un couple aisé avec 4 enfants a droit à 3 parts supplémentaires, soit une réduction d´impôts plafonnées à 9000 euros par année, c´est à dire 187,50 euros par mois et par enfant, qui viennent s´ajouter aux allocations familiales. C´est donc de ce coté la qu´il faut chercher les économies et maintenir le caractère universel des allocations familiales… tout en les augmentant du montant économisé sur le quotient familial et surtout en les généralisant dès le premier enfant.


    • bakerstreet bakerstreet 9 octobre 2014 12:19

      Croyez vous qu’Arnaud Lagardère, ou Pinaud, aient besoin des allocs pour faire des gamins et les élever ?...


      Donner des cannes blanches à tout le monde, même à ceux qui ont 11 sur 10 à chaque œil, ça serait une plaisanterie si tout cela n’était pas payé par la collectivité !

      J’ai du mal à comprendre comment on peut défendre un tel système, en se gargarisant de sentiments nobles, tel que l’égalité ! 
      Nous sommes ici dans le monde de la novlangue, où le sens des mots,des phrases, tout autant que des valeurs sont caricaturés, en toute bonne foi hypocrite, sonnante et trébuchante. ( attention à l’entorse)

      La France est un des rares pays, sinon le seul ( j’ai déjà lu pas mal de chose sur le problème, mais ne vais pas me faire chier à chercher les liens) à pratiquer cette politique sociale distributive, sans prendre en compte les ressources !

      Elle le fait tout de même pour les impôts, sinon, imaginez le pays avec un impôt exigé qui serait le même pour tout le monde ; remarquez me direz vous, c’est ce que Margaret Tatcher avait imaginé dans la pôle taxe, parlant elle aussi « d’égalité ».

      Universalité...Ah le bot mot, presque religieux...
      Pour cacher une injustice flagrante : En donnant du fric à ceux qui n’en ont pas besoin, on limite l’action pour les plus pauvres, en particulier, par exemple ceux qui n’ont qu’un enfant : O euros, quel que soit votre revenu. 

      Jack pot par contre pour le couple de médecins et leurs triplés....Prime de naissance, mensuels, défiscalisés, même si pour eux cela s’assimilera à de l’argent de poche.

      Vous avez trois gamins, vous aurez droit à 10% en plus pour la retraite, ce qui est le pompon.....

      Un smicard recevra ainsi 70 euros par mois pour gonfler sa pension de retraite de 700 euros, alors qu’un ingénieur touchant par exemple 4000 euros de retraite, empochera de nouveau 400 euros en prime. 
      C’est pas beau, l’égalité et la redistribution ?....

      Les priver de cette manne ? Mon dieu, vous n’y pensez pas.
       Madame remet son stérilet sur l’heure !





    • bakerstreet bakerstreet 9 octobre 2014 12:24


      « Le bot mot... » lapsus, finalement, plus que faute d’orthographe. 
      il n’y a pas que les pieds bots...





    • jpm jpm 9 octobre 2014 12:43

      @ bakerstreet

      Je crois que vous n´avez pas compris le sens de mon intervention... en fait, je souhaitais rappeler qu´aujourd´hui en France les enfants de riches sont davantage aidés par la collectivité via le quotient familial (même dans sa version plafonnée) que les enfants issus de familles modestes.
      En gros, pour reprendre votre image on donne une canne blanche plus grosse et plus dorée à ceux qui voient déjà mieux que les autres smiley

      Maintenant en ce concerne l´universalité de certaines prestations, telle que l´école publique et la justice, je suis assez d’accord avec la formule de Jean-Luc Mélenchon « comment pourrait-on attendre des riches qu’ils paient leurs impôts au nom de la justice sociale dès lors qu’ils n’auraient pas les mêmes droits que les autres, concernant les prestations ? ».


    • bakerstreet bakerstreet 9 octobre 2014 21:16

      jpm


      Effectivement, comme vous le faites remarqué, la redistribution sociale est bien plus intéressante quant on est riche, que quand est pauvre ( quotient familial)

      Je signalais aussi cette singularité étonnante liée à la pension de retraite, consistant à accroître celle ci de 10 %, à partir de trois enfants....Aucunement lié à une cotisation, mais jackpot d’une société qui perd la tête, envers les plus fortunés.....pourquoi alors ne pas donner une prime, là, qui serait universelle, au lieu d’aggraver encore les inégalités....Incompréhensible, si ce n’est évidemment que ce ne sont pas les pauvres qui sont au parlement....

      Je doute que les riches fassent la grève de la naissance si on leur supprimé ces allocations familiales qui ne sont qu’un bakchich : Ils sont déjà gagnants à plus d’un propos

      - Le système éducatif et universitaire, auxquels ils profitent bien plus que la moyenne, pour des raisons évidentes, est en France pratiquement gratuit, en dépit de certaines grandes écoles, et même là, ça n’a rien à voir avec les pays anglo saxons.
      - Ils vivent plus vieux, bénéficient à fond du système médical, là aussi pour des raisons évidentes liées à la culture et à l’éducation de classe. 
      - La moyenne d’espérance d’années de retraite d’un ouvrier est d’un tiers inférieur à celle d’un cadre. Là aussi la manne distributive ressert le brelan d’as.....

      On pourrait sortir les exemples à l’infini. 
      Alors de grâce, Mélenchon ou non, qui n’est pas pour moi l’omega de la raison et du droit, regardons les choses en face, de façon collective, au lieu de les voir qu’à son propre niveau, et de trouver le discours lié à ses intérêts propres, en toute hypocrisie. 

      Mais la plupart des gens pensent avec leur portefeuille. 
      il en est tout de même pour trouver qu’ils ne paient plus assez d’impôts, ou des chefs d’entreprise qui n’ont pas compris pourquoi l’état leur donnait des centaines de milliers d’euros, en échange de rien. 

      C’est avec des gens comme ça qu’on fera l’avenir, si celui ci est encore possible. 
      Mais au vu de tous les corporatismes qui se déchaînent, et du gouvernement qui abdique, à chaque volonté de réforme intéressante, ça n’en prend pas le tour.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 octobre 2014 06:19

      bakerstreet,
      Ils cotisent davantage aussi. Le but final est de diminuer tout à tout le monde.
      Cela se fait en 2 temps.
      On commence par les plus riches, on explique que l’égalité c’est pas une bonne idée, puis on s’attaque à tous les autres !


      Le Gouvernement a décidé en Juin de baisser les indemnités chômage des cadres.
      Personne n’a moufté, ils ont les indemnités les plus élevées.

      Comme c’est passé comme une lettre à la Poste, maintenant le Gouvernement va s’attaquer aux indemnités de tous les autres et au RSA.

    • Francis, agnotologue JL 13 octobre 2014 18:04

      En général j’aime assez bien vos propos bakerstreet, mais avez vous lu l’article, étudié les arguments de guylain chevrier ? Ceux de jpm ? Je ne vais pas rajouter es miens, ce sont les mêmes.

      Sauf deux s’ils n’ont pas été évoqués (je n’ai pas tout lu) :

      Avec Mélenchon, je dis que si les riches ne perçoivent pas les allocations familiales qui n’ont pas vocation à corriger les écarts de revenus entre riches et pauvres, alors ils auront beau jeu de refuser d’acquitter les impôts sur les revenus.

      L’autre n’est pas un argument, mais un principe : Droit des pauvres, pauvres droits. Quand l’universalité des AF sera perdue, le compte à rebours de leur mort sera mis en route.


  • CHALOT CHALOT 9 octobre 2014 10:11

    L’universalité c’est un principe, je suis d’accord avec l’auteur

    Si demain les allocations sont versées en fonction des revenus, c’est une porte grande ouverte vers l’adaptation aux politiques du moment et aux capacités financières de l’Etat.
    Toutes les dérives sont possibles.

  • Francis, agnotologue JL 9 octobre 2014 10:32

    Depuis des années je m’oppose à chaque fois que j’en ai l’occasion, à ceux qui pourdes raisons duiverses, veulent mettre les AF sous condition de ressources : je crois que le débat a déjà eu lieu il y a plus de vingt ans, notamment dans Le Monde. Alain Minc en était le chantre.

    Je crois que le meilleur argument contre ce projet a été formulé ce matin par Jean-Luc Mélenchon reçu dans la Matinale de France Inter : comment pourrait-on attendre des riches qu’ils paient leurs impôts au nom de la justice sociale dès lors qu’ils n’auraient pas les mêmes droits que les autres, concernant les prestations ?

    Il ne faut pas mélanger les genres : contrairement à l’impôt sur les revenus (IR), les AF n’ont pas vocation à réduire les inégalités aberrantes dues au fait que l’argent va à l’argent. Moduler les AF donnerait évidemment du grain à moudre à ceux qui veulent la mort de L’IR.



    • Ariane54 Ariane54 9 octobre 2014 16:30

      Dans l’absolu, d’accord avec vous. Le seul problème est : ...ATTENDRE des riches...
      Ca fait longtemps que l’Etat attend que les riches paient leurs impôts et, pendant tout ce temps, ils ont encaissé.....
      Alors, je dirais : les riches toucheront les allocs lorsqu’ils paieront leurs impôts ! Ca me semble plus équitable.


  • sophie 9 octobre 2014 11:33

    les allocs créées après guerre pour favoriser les naissances devrait bien au contraire être remplacées par une taxe dès le deuxième enfants (éventuellement au kilo)


    • entrecote entrecote 9 octobre 2014 16:25

      Les allocs créent par le patronat pour se garantir le renouvellement de la main d’œuvre dont il avait besoin après guerre !!!

      Aujourd’hui, cette main d’œuvre est en surnombre et bien moins couteuse hors de nos frontières.


    • Ariane54 Ariane54 9 octobre 2014 16:38

      Excellent, je plussoie... (au kg, ça me convient) lol


    • resistance 9 octobre 2014 21:54

      Et plus tard, qui vous soignera si vous tombez malade ?

      Si chaque couple a au maximum un enfant comme vous semblez le souhaiter, quel sera le dynamisme d’un pays très vieillissant, où les quelques personnes d’âge mûr qui auront échappé à votre sectarisme crouleront sous la charge de leurs vieux parents ou grands-parents ?
      Excusez-moi, mais vous me mettez très en colère : votre bêtise a atteint les limites de ce que je peux supporter.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 octobre 2014 06:22

      entrecote,
      Les acquis sociaux sont issus du CNR. Vous en avez bénéficié toute votre vie.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 octobre 2014 11:50

    Une idée de Gauche qui va être supprimée... par la Gauche, enfin, celle qui se dit telle.

    Nous touchons bien là aux objectifs réels de l’ Union européenne et de l’euro, expliqués par Robert Mundell : en finir avec les Etats providence.


    C’est ce que le MEDEF demande depuis longtemps : « En finir avec les acquis du CNR »
    « C’est simple, dit Koessler, le modèle social français est issu du CNR, communistes et gaullistes, il faut supprimer tout ce qui a été décidé entre 1945 et 1952. »

    C’est donc l’objectif clairement affiché par la Commission européenne dans sa feuille de route à Matignon. Le FMI avait déjà annoncé la couleur en octobre 2012, avec sa feuille de route à la France.

    Pour préserver le modèle social français, une seule solution, sortir de l’ UE et de l’euro.
    Rejoignez l’ UPR, la seule organisation à publier depuis Juin « les Grandes Orientations de Politique économique » de la Commission européenne !

    Alors que tous les Partis politiques qui disposent de plein de Députés européens, font comme s’ils n’étaient au courant de rien, et font porter la responsabilité à Hollande & Valls, qui ne sont que les marionnettes chargées d’appliquer ce qui se décide à Bruxelles.

    Voilà le menu :

    * Privatisation de la Sécurité sociale et des acquis familiaux et sociaux. ( allocations familiales et congés parentaux)
    * Développement des mutuelles privées.
    * Fin du SMIC et des CDI
    * Fin du code du travail, disparition des seuils dans les entreprises, 39h payées 35, travail du dimanche payé comme les autres jours, et plus si affinités !
    * Réforme du RSA
    * Gel des retraites
    * Baisse des indemnités chômage.
    * Augmentation du prix du gaz et de l’électricité
    * Privatisation de la SNCF
    * Fin des professions règlementées.
    * Hausse de la TVA sur le diesel, des timbres, de la redevance télé...
    etc


  • Daniel Roux Daniel Roux 9 octobre 2014 12:05

    Le gouvernement est confronté à une situation générale désastreuse laissée par Sarkozy, 40 ans de gabegie et de mensonges, un endettement au-delà de nos capacités de remboursement mais dont le coût est exorbitant à travers les intérêts versés chaque année à nos créanciers.

    Croyant avoir tout compris, Il tente de rétablir les marges des entreprises laminées par l’incompétence des dirigeants qui, comme les hommes politiques, n’ont rien vu venir, ni la révolution numérique, ni l’exigence de qualité des consommateurs éduqués, ni l’appauvrissement des classes moyennes générées par la concurrence faussée des pays à bas coûts organisée par la mondialisation voulue par les riches actionnaires des multinationales, véritables décideurs de l’UE et de l’US.

    Le gouvernement a donc décidé de transférer le financement de la politique familiale de l’entreprise à l’Etat, ce qui, en soi, n’est pas illogique. Il vient de réaliser que le coût de cette politique est considérable et qu’il ne pourra pas la financer sans aggraver le déficit budgétaire. D’où le lancement de ce ballon d’essai (à moins que ce ne soit pour camoufler une autre décision).

    Le gouvernement a également réalisé que cette politique familiale est peut-être obsolète, qu’il n’est plus si important pour la France d’augmenter la population alors que nous rentrons dans une période de rééquilibrage mondial de la consommation des ressources, que la nation n’a plus les moyens d’investir pour l’éducation de plus en plus d’enfants alors qu’il y a de plus en plus de chômeurs et de pauvres.

    Le gros problème est l’absence totale de courage politique des hommes au pouvoir, qu’il soit de gauche ou de droite. Ne jamais dire la vérité semble être leur ligne de conduite permanente.

    Ils ne diront pas que la croissance infinie était une théorie d’économistes libéraux et cette théorie vient de s’écraser sur le mur de la réalité. Que l’inflation salvatrice ne viendra pas tant que les classes moyennes s’appauvriront.

    Ils ne diront pas que ce sont les plus riches qui gouvernent leur gouvernement et que par conséquent, ils ne réduiront pas les subventions aux entreprises, c’est à dire les dividendes versés aux actionnaires qui pompent la plus grande partie des richesses produites, qu’ils ne supprimeront pas les niches fiscales dédiées à la classe dominante, qu’il ne restait comme solution que de continuer à ponctionner les classes pauvres et moyennes.

    La solution était évidente mais allait contre la doxa libérale et l’intérêt des riches actionnaires des multinationales.

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-veritable-enjeu-politique-de-83855

    Ils nous ont tout simplement sacrifiés à l’intérêt des plus riches.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 octobre 2014 20:39

      daniel Roux,
      C’est normal, c’est l’article 121 du TFUE qui stipule que les droits régaliens des Etats sont transférés à la Commission européenne, qui décide des grandes orientations stratégiques des Etats.


      C’est elle qui a décidé de la réduction des dépenses publiques, de la remise en cause du droit du travail, de la sécurité sociale, de la mise sous tutelle du budget etc.

      Vous ne pouvez pas reprocher au PS et à l’ UMP, européistes convaincus, d’appliquer ce qui sort des Traités européens. Ils sont cohérents avec leurs engagements européens.
      Ils ne sont pas incompétents, ils sont européistes.

  • Dwaabala Dwaabala 9 octobre 2014 12:21

    bien d’accord avec l’auteur.
    De plus il s’agirait d’un premier pas vers des remises en causes rendues ainsi plus faciles.


  • logan 9 octobre 2014 13:33

    Bonjour,

    avant de parler des allocations familiales, il vaudrait mieux déjà comprendre à quoi elles servent, qu’est ce qui les fondent.

    On peut lire ici et là que cela serait une allocation pour permettre aux gens d’avoir et d’élever des enfants, mais ce n’est pas dutout ça.

    Les allocations familiales sont nées du constat qu’il était assez injuste de payer deux personnes pour le même travail au même salaire alors que l’une n’avait pas d’enfants à charge et que l’autre avait des enfants à élever et donc pas dutout le même niveau de vie.
    Les allocations ont donc pour but de compenser ces différences, en s’ajoutant aux salaires pour les personnes qui ont des enfants à élever.

    Sachant cela, il apparait évident que ces allocations ne sont plus fondées dès lors que l’on va vers un revenu élevé.


  • larebil 9 octobre 2014 14:04

    Et si on supprimait les allocations familiales tout simplement ?

    Et si on supprimait le rsa ?

    Et si on supprimait le minimum vieillesse ?

    Et si on supprimait les allocations logement ?

    Et si on supprimait le smic ?

    Et si on supprimait tout se fatras d’aides d’une complexité totale et d’une inefficacité globale ?

    Et si on remplaçait tout ça par le revenu universel ?


    • foufouille foufouille 9 octobre 2014 14:24

      « Et si on supprimait le smic ? »
      avec des boulots à 1€/h ?
       smiley


    • jpm jpm 9 octobre 2014 15:43

      En fait les allocations familiales sont déjà plus ou moins un petit revenu universel pour les enfants. Bon ce revenu n´est pas vraiment inconditionnel car il dépend de l’âge des enfants et de leur rang dans la fratrie. Maintenant certains voudraient le rendre également dépendant du niveau de ressources des parents… ce qui nous éloigne de la simplicité d´un véritable revenu de base inconditionnel.

      Malgré tout, je pense qu´il serait plus juste que chaque enfant reçoive la même chose et que les familles riches payent davantage d´impôts et cessent de se servir des enfants (et parfois aussi du conjoint) comme une niche fiscale.


    • Piotrek Piotrek 9 octobre 2014 16:48

      Et si on remplaçait tout ça par le revenu universel ?

      Non seulement on modifie pas les allocs familiales, mais on donne le RSA, le minimum vieillesse, les allocations logement, le smic... à ceux qui n’en n’ont pas besoin ?

      247 milliards d’euro de prestations tout compris, dépensé en 2010.

      Petit exemple pour donner l’ampleur du truc : si vous gagnez au loto, la méga cagnotte de 60 millions, vous pourrez payez... 2 heures et 7 minutes d’allocations françaises !

      On peut pas caser un revenu universel dans le système actuel.


    • logan 9 octobre 2014 19:01

      Larebil tu comprends bien que les allocations dépendent du nombre d’enfants, tu ne peux pas les remplacer par un revenu universel.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 octobre 2014 20:46

      larebil,
      Allez voir en Grèce ou au Bangladesh, c’est ça le revenu universel qu’ils nous promettent si nous lâchons sur le modèle social français !


    • larebil 9 octobre 2014 22:07

      @Piotrek 

      On ne case pas un revenu universel en plus, on remplace tous les systèmes d’aides par une aide unique : le revenu universel. Il existe de nombreuses personnes qui se sont penchées sur les manières de le financer, et si certaines ne sont pas crédibles (celles des communistes par exemple), d’autres sont beaucoup plus réalistes.

      Et donc oui, on le donne à tout le monde, c’est pour ça qu’on appelle ça universel, donc pas de jaloux. Mais par contre ce sont forcément ceux qui n’en ont pas besoin qui le financent, ils reçoivent donc une petite partie de la somme totale qu’ils auront payé pour le financer. Le but avant tout est d’avoir quelque chose de simple (compréhensible par tous, qui ne peux pas être fraudé massivement, ...) et juste.

      @logan

      Universel veut dire que chaque enfant le touche aussi.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 octobre 2014 06:42

      Mais les familles les plus riches payent davantage d’impôts et cotisent aussi davantage.
      C’est plutôt du côté des niches fiscales qu’il faudrait chercher.


  • Garance 9 octobre 2014 16:49

    Salut Cap’ taine


    Laissez causer les bobos

    Moi je connais un malien à 3 femmes : 2 ici et une au Pays : 10 mômes ici 

    Là-bas ? : il ne le sait même pas lui-même ; il s’en fout vu qu’ils ne lui rapportent rien

    Logés par la mairie dans un pavillon rendu à l’état d’une ruine

    L’état et les nuisances du pavillon ont fait fuir le voisinage

    Balayeur à la Ville de Paris distante de 30 kms ce sont mes impôts locaux qui règlent son loyer

    Pour la bouffe : Restos du Coeur et Secours Catholique

    Pour les fringues : idem à ceci prés que fringues salies : fringues poubelles

    Chaque année au moment de l’Allocation Rentrée ; il retourne au Pays (1) y agrandir son cheptel de 3 vaches qu’il rajoute à celles acquises les années précédentes

    Au Pays il fait tourner 2 taxis dont il paie 10 euros par mois les chauffeurs que dans sa bonté il nourris , ces chauffeurs gèrent en plus ses 2 épiceries : c’est le « Riche » du village

    Il n’est pas inquiet des mesures qui pourraient être prises au niveau des allocs : elles ne le concerneront pas

    Lui et sa famille sont si pauvres et l’UMPS est si conne 

    Il aspire à retourner au Pays la retraite arrivée en nous laissant ses lardons qui reprendront le balai paternel

    Ma source ? : lui-même 

    (1) : par Air France : classe Affaire ; durée du séjour : 2 mois



  • lsga lsga 9 octobre 2014 17:01

    Abattre la République en abattant la Famille : ce serait si beau, une pierre deux coups.


    Mais non, pour abattre la République, il faudra d’abord abattre le Capitalisme, or, c’est ce même Capitalisme qui nécessairement détruit la Famille. 


  • Garance 9 octobre 2014 17:35

    Tiens en parlant d’allocs : y en à qui ne sont pas contents du tout et qui le font savoir



    Pourvu qu’il ne porte pas plainte auprès de l’Europe au nom des libertés individuelles bafouées

  • Pere Plexe Pere Plexe 9 octobre 2014 18:27

    C’est marrant de voir les apôtres de la rigueur la plus dure, les gardiens de « la règle d’or » érigée en loi d’airain, les pourfendeurs de l’assistanat (comme il disent avec dédain) défendre une gabegie qui coute la modique somme de 30 milliards par ans.

    Ils sont pourtant prompt à dénoncer les minima sociaux .C’est vrai que ceux ci ne servent qu’à survivre alors que les allocs de familles aisées payent les sports d’hiver...


  • foufouille foufouille 13 octobre 2014 17:49

    résumons : tu as fait 5 momes pour les allocs, trop fainéant pour retourner bosser avec une excellente santé, oublier de déclarer une partie de ton CA ..........
     smiley


  • smilodon smilodon 1er novembre 2014 23:06

    Je défends à fond ce principe. Mais le « truc » qu’il faudra bien reconnaitre un jour, c’est que le mot « solidarité » ne vaut que pour ceux qui « profitent » des aides !... Pour ceux qui doivent payer, y’a un autre mot pour la même chose. C’est le mot « racket » !....... Tu bosses, tu gagnes du fric, tu payes les impôts, tu payes les taxes, les redevances, les vacances de tes mômes, la CSG, RDS, cotisations sécu, retraite, et tout le reste..............En plus, maintenant, à nombre égal d’enfants, tu touches 2 ou 4 fois moins que les gens que tu fais vivre avec tes impôts, cotisations, retraits en tous genres !...A la fin de l’année, t’es sensé avoir gagné 10.000 euros de plus que ceux-là que tu nourris !.... Sauf que, si tu fais bien tes comptes, entre les « impôts » directs ou pas, et les « droits » que tu n’as pas, la « différence » est « moindre !.....Tous comptes faits !........ T’es plus si loin des gens dont tu doit être »solidaire«  !.... D’où le mot »racket«  !....... C’est beau l’esprit de »solidarité« , y’a pas !.... Sauf que toi, tous les matins tu te lèves, quand les autres, les »malheureux" font la grasse matinée en attendant tes sous !...... Et si tu veux te faire soigner aussi bien qu’eux, toi faudra payer, quand pour eux c’est offert !...... Solidarité ils disent !.... Et mon cul, c’est du poulet ?????!!.. Adishatz.


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