lundi 8 janvier 2018 - par Philippe VERGNES

Nommer la perversion dans une société néolibérale déshumanisée

« Un monde qui veut sombrer inverse tous les signes : ce qui a de la valeur attire le mépris et ce qui est méprisable prend de la valeur. Le mensonge règne et la vérité tue celui qui la prononce » (Günther Schwab, La danse avec le diable).

Comment nommer la perversion lorsque dans l’indifférence générale la perversion représente la logique structurant le social et se donne pour idéal un polymorphisme infantile s’affichant jusqu’au plus haut sommet de l’État ?

Le problème est ainsi posé d’emblée : qu’est-ce que la perversion si celle-ci devient la norme dans nos sociétés ?

La perversion est « l’action de faire changer en mal, de corrompre ou de détourner quelque chose de sa vraie nature, de la normalité, etc. »

Pour les psychanalystes traditionnels qui ont fortement influencé l’acception de nombreux termes utilisés dans le langage courant, il n’y a de perversion que sexuelle. Aussi refusent-ils l’idée qu’il puisse exister d’autres perversions. Pour autant, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ou pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Laissons donc les aveugles et les sourds essayer d’appréhender la réalité en se privant de leurs principaux sens qui pourraient les aider à mieux voir et entendre[1] ce que le concept de perversion recouvre comme signifiants dans notre société d’aujourd’hui. Signalons néanmoins que c’est l’usage courant qui sert à évaluer la pertinence de l’usage scientifique du mot « perversion », et non l’inverse[2]. Ce détail est malheureusement oublié par de nombreux théoriciens. La perversion reste donc indubitablement liée à la question du mal.

Sans entrer dans les détails d’une étude étymologique du terme et de ses différentes acceptions au fil du temps, la perversion se reconnait cliniquement par un double déni : dénis de la différence des sexes et des générations ou, dans le cas de situation d’emprise, d’un déni du déni qui se matérialisent par la transgression des interdits civilisateurs fondamentaux que sont : l’interdit de meurtre, l’interdit d’inceste, l’interdit de parasitage et l’interdit du cannibalisme psychique (ou vampirisme psychique[3]). À ces doubles dénis et leurs interdits, s’ajoute l’injonction implicite d’une jouissance sans entrave : « Objet chosifié de perversion sadique et/ou sexuelle, l’autre-sujet, en particulier, est possédé pour être détruit. Purement utilitaire, réduit à un objet de consommation, une simple marchandise, l’autre n’existe qu’en tant qu’il me sert, instrument de ma seule jouissance. N’oublions pas dès lors que le déni se dénie : pour échapper à la destruction par l’objet qu’elle détruit, la perversion feint de s’en séparer. Elle opère par clivage, ambivalence, double langage : le mensonge à soi lui est indispensable, comme la canne l’est à l’aveugle[4]. »

Celui par qui la perversion arrive est qualifié de pervers : « qui est totalement dépourvu de sentiment ou de sens moral ». Ce mot à usage polysémique désigne quiconque faisant souffrir autrui comme en atteste l’emploi abusif et caricatural du concept de pervers narcissique. D’où la malicieuse question soulevée par Jean-Charles Bouchoux : « N’est-il pas pervers de traiter quelqu’un de pervers[5] ? »

Par transfert et projection, imputer à autrui ses propres états d’âme est certes un comportement pervers. « Toutefois, pour la victime, il est important que le pervers soit nommé comme tel[6]. »

Dès lors, « dénoncer la perversion et nommer le pervers, c’est toujours prendre un risque éthique qui peut aussi très souvent conduire à l’isolement, à l’éviction et l’élimination, comme le démontrent l’histoire et l’actualité. Mises au placard et harcèlement visent précisément dans la société néolibérale à faire taire et priver de parole ceux qui savent et pourraient dire ce qu’ils ont compris des dérives perverses, des mécanismes séducteurs et du fonctionnement désubjectivant des entreprises et de l’état[7]… »

Nommer la perversion n’est donc pas sans danger. C’est un acte qui demande à être réfléchi. Il comporte des écueils, des pièges ou des chausse-trappes, car « […] conformément à leur essence, la perversion et le pervers destinent à la dérision toute pensée et tout discours qui tentent de les définir et de les assigner : la récusation fluctuante de toute position subjective et de toute proposition théorique les concernant pourrait même valoir comme indice paradoxal d’identification. Il s’agit en l’occurrence d’interdire et d’empêcher toute assignation de responsabilité ou de causalité qui permettrait de percevoir et d’identifier les transgressions agies en toute banalisation du mal[8]. »

Cet indice paradoxal d’identification est effectivement un prédicteur fiable de perversion tout comme l’inversion repérée par de nombreux auteurs tels que M. Hurni et G. Stoll : « L’une des premières caractéristiques notées par les psychologues étudiant la perversion relationnelle est l’inversion[9]. » C’est aussi ce que note Christine Rebourg-Roesler dans son article sur les procédés rhétoriques chez des patients présentant une organisation perverse de la personnalité : « Au niveau paradigmatique, toujours dans le but implicite ou explicite de manipuler l’interlocuteur, nombre de figures de rhétorique témoignent d’un jeu habile et maîtrisé avec les catégories et les contraires dans une inversion volontaire du sens[10]. »

Pour le pervers, s’engager dans cette lutte « contre-nominative » en manipulant le sens des mots et des expressions en leur faisant dire le contraire de ce qu’ils signifient dans le contexte de leur énonciation est une question de survie, mais pour celui qui fait sciemment le choix de dénoncer les agissements pervers, il en va tout autrement. Ce dernier a su percevoir la destructivité de telles idéologies et sait par avance quel avenir elle promeut. Il joue donc le rôle ingrat du lanceur d’alerte avec tous les inconvénients adossés à la tâche et possède une conscience aiguë de notre responsabilité sociale qui consiste à prévenir la malignité des individus, des institutions, des États, etc. Malheureusement, il est bien souvent confronté à un mur, car « la perversion ne se laisse reconnaître que dans ce qu’en révèlent ses effets et ses conséquences, mais sa destructivité est le plus souvent soit méconnue dans le vague d’un malaise sans figure, soit l’objet d’une communauté de déni qui la renforce et l’entérine[11]. » Ce qui signifie que l’identification de la perversion intervient la plupart du temps a posteriori, lorsqu’il est trop tard et que l’on ne peut que constater les dégâts. Les totalitarismes du siècle dernier sont là pour en témoigner. Ainsi, « […] rendre impossible l’identification de la perversion : banalisée, généralisée, et dans le même temps, de ce fait, insituable et indicible, » par des techniques confusiogènes de brouillage des limites et d’indifférenciation des territoires psychiques (intime, privée et public) répond à une logique de désubjectivation et d’emprise mise en œuvre par des stratégies perverses dans le but de faire taire, d’annihiler ou d’anéantir tout opposant comme le ferait un régime dictatorial (cf. « L’arme fatale du pervers narcissique : la communication harcelante »).

Il en résulte que pour mettre à jour la perversion, il faut pouvoir en montrer l’expression. « […] dans leurs différentes manifestations et la pluralité de leurs degrés, les mécanismes pervers sont toujours essentiellement réification, instrumentalisation, disqualification, et finalement anéantissement de l’altérité subjective, en même temps que fabrication de ligatures discursives et émotionnelles : ce sont précisément la désaffectation et la désubjectivation qui donnent à l’indifférence émotionnelle et éthique du pervers sa capacité de nuisance et de destruction. Adepte et initiateur des maltraitances familiales comme des crimes de bureau et des procédures technocratiques et technologiques destructrices du lien social, le pervers, exilé de son émotionnalité, trouve dans toutes les formes de totalitarisme les occasions de mettre en œuvre son pouvoir sans foi ni loi et d’externaliser les pulsions, les fantasmes et les conflits qu’il ne peut gérer[12]. » (Nous retrouvons dans cette description, le thème cher à Racamier de l’expulsion psychique qui permet au pervers de ne pas se soumettre à son propre travail psychique et d’en faire porter la charge par autrui.)

Toutefois : « On remarquera tout d’abord que, précisément, l’injonction perverse implique toujours l’interdit de dire et de nommer, qu’elle prenne dans son emprise sur l’autre et les autres, la forme d’une secrète et séduisante complicité d’encryptage, d’un clivage imposé ou de l’arrogance sidérante du cynisme proclamé. Ou, bien entendu, la candide apparence de la vertu outragée[13]. »

Ceci est essentiel à retenir, car le pervers s’octroie toujours le droit de dire, nommer ou faire ce que par ailleurs il vous aura interdit de dire, nommer ou faire et se trouvera tous les prétextes du monde à agir ainsi. C’est en ce lieu même, entre le dire et le faire, que l’on identifie un comportement pervers. À noter qu’il arrive parfois qu’un pervers se donne le droit de nommer la perversion, mais c’est toujours en introduisant des confusions dans les concepts pour mieux en pervertir le sens, d’où la communication floue, indirecte et dénigrante qui en résulte (il ne répond jamais directement aux questions qui lui sont posées, ne communique aucune référence concernant l’origine de son « savoir », s’arroge une connaissance immédiate d’une théorie là où il faut dix ans d’études pour l’assimiler, etc.). Tout l’art de l’érudition du pervers consiste en ce qu’il adopte une attitude convaincante de sincérité en jouant sur tous les registres apparents de l’émotionnel et de l’indignation vécue face à l’outrage subit qu’il n’aura pas manqué, au préalable, d’infliger à autrui. C’est ce qu’Alberto Eiguer nomme l’induction présentée dans l’article cité supra.

Ainsi, l’art du pervers se résume à infliger à autrui ce qu’il ne voudrait surtout pas qu’il lui soit fait. Il est fréquent qu’il défende des idéaux, des valeurs morales, etc. tout en les transgressant pour son propre compte. Cette « mise en scène » souvent théâtrale lui permet lui permet de se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Il pourra par exemple s’indigner de la conduite de quelqu’un tout en s’autorisant à agir de même si cela l’arrange. Ce qui se traduit bien souvent au niveau du langage par sa capacité à défendre une idée un jour et son contraire un autre jour en fonction du public auquel il s’adresse.

Si « la perversion ne se laisse reconnaître que dans ce qu’en révèlent ses effets et ses conséquences » et que sa destructivité dont on peine à imaginer l’ampleur est sans commune mesure avec sa dénonciation, c’est avant tout en raison de notre ignorance que tentent parfois de lever les lanceurs d’alertes avec des conséquences délétères exceptionnelles pour leur vie privée. Tels sont par exemple les cas célèbres d’Edward Snowden et de Julian Assange ou en France ceux de Stéphanie Gibaud, du journaliste Édouard Perrin dans l’affaire LuxLeaks. Mais ce sont des centaines de lanceurs d’alerte anonymes qui sont voués aux gémonies dans le seul but de les faire taire afin que les vérités qu’ils dénoncent ne privent pas les pervers de leurs jouissances. Ils en existent dans tous les domaines : Ariane Bilheran sur l’éducation sexuelle dès le plus jeune âge, Aldous Huxley en avait rêvé dans Le meilleur des mondes, nos politiques le réalisent ; Henri joyeux et Philippe Alexandre Jandrok, un auteur à découvrir, sur la vérité concernant les vaccins ; l’association Génération Future sur les pesticides et les perturbateurs endocriniens ; Paul François, l’agriculteur charentais qui a fait condamner Monsanto ; Lidia et Claude Bourguignon pour leur lutte contre l’agriculture conventionnelle ; et tant d’autres encore.

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Le sort des lanceurs d’alerte

Que tous ceux que j’oublie et ne peut citer me pardonnent, la liste est si longue qu’un livre entier ne suffirait pas à les recenser tous, mais le point commun de tous ces lanceurs d’alerte réside dans le fait qu’ils dénoncent tous la perversion d’un système et leurs complices et qu’ils reçoivent en retour des attaques nihilistes (autre indice de perversion) consistant à les interdire de dire et de nommer les crimes commis contre l’intérêt général, les droits de l’homme ou la dignité humaine, etc. Il s’agit bien, comme le précise Ariane Bilheran, de « tuer le clairvoyant[14] » en mettant en œuvre une stratégie par laquelle opère un processus de banalisation du mal très bien décrit par Christophe Dejours dans son livre Souffrance en France, la banalisation de l’injustice sociale auquel je renvoie le lecteur.

Attention tout de même, les comportements pervers, de plus en plus fréquents dans notre société actuelle, ne font pas le pervers pour autant. Seules la fréquence, l’intensité et la durée des actions perverses (qui nient autrui en tant que sujet) peuvent permettre un diagnostic.

En conclusion, tant que notre civilisation prendra le contre-pied de l’impératif catégorique kantien, il y a tout lieu de penser que la perversion et les pervers vivront comme larrons en foire dans notre de société… au détriment des plus démunis, de notre santé, de la biodiversité, de la fraternité, de la solidarité, etc. Cet impératif catégorique que l’on peut résumer ainsi : « Traite toujours autrui comme une fin et jamais seulement comme un moyen », Emmanuel Levinas l’interprète de la façon suivante : « À travers cet impératif catégorique, Kant souligne qu’autrui est avant tout un sujet dont je dois reconnaître et respecter l’humanité. C’est pourquoi il ne faut jamais traiter l’autre comme un moyen en vue d’une fin. Autrui est, comme moi, un sujet doué de raison et libre : je dois donc le traiter comme une fin, c’est-à-dire comme un sujet d’égale dignité[15]. »

Être un sujet aux yeux d’autrui, tel est aujourd’hui le véritable défi de l’humanité en ce début de nouveau millénaire.

Philippe Vergnes


[1] Cf. la métaphore des aveugles et de l’éléphant : « Se comprendre ou s’entretuer : question de logique ? ».

[2] Castel, Pierre-Henri (2014), Pervers, analyse d’un concept suivi de Sade à Rome, Paris : Ithaque, 144 p.

[3] Lopez, Gérard (2004), Le vampirisme au quotidien, Bègles : L’Esprit du Temps, 160 p.
Ce livre actuellement indisponible a été réédité en 2010 sous le titre Comment ne plus être victime, Bègles : L’Esprit du Temps, 200 p.

[4] Labouret, Olivier (201), Le nouvel ordre psychiatrique. Guerre économique et guerre psychologique, Toulouse : Érès, 334 p.
Un chapitre entier de ce livre a été présenté dans sur mon blog avec l’aimable autorisation de son auteur : « La mondialisation de la perversion narcissique – Entre guerre économique et guerre psychologique ».

[5] Bouchoux, Jean-Charles (2009), Le pervers narcissique, Paris : Eyrolles, 159 p.

[6] Diet, Emmanuel (2012), « Aujourd’hui, nommer la perversion… », Connexions n° 98, pp. 93-118.

[7] Ibid.

[8] Ibid.

[9] Hunri, Maurice & Stoll, Giovanna (2002), Saccages psychiques au quotidien, Paris : L’Harmatan, 376 p. (p. 167).

[10] Rebourg Roesler, Christine (2005), « Quand le mot devient acte au Rorschach : procédés rhétoriques chez des patients présentant une organisation perverse de la personnalité », Bulletin de psychologie n° 480, p. 671-683.

[11] Diet, Emmanuel (2012), op. cit.

[12] Ibid.

[13] Ibid.

[14] Bilheran, Ariane (2016), Psychopathologie de la paranoïa, Paris : Armand Colin, 216 p. (p. 178).

[15] Levinas, Emmanuel (1982), Ethique et infini, Paris : Fayard, 143 p.



108 réactions


    • Philippe VERGNES 14 janvier 2018 12:10

      @ Bonjour Jason,


      Merci pour cette remarque et votre appréciation.

      Un phénomène catastrophique qui est pour une très large part intimement lié à la perversion narcissique dont personne, à l’exception de quelques rares spécialistes, n’est en mesure d’apprécier la destructivité, tant sur un plan individuel que social.

      Je note la conclusion fort pertinente de votre commentaire, car j’ai écrit la même chose dans un article à paraître prochainement : « ... beaucoup prennent l’invective pour une preuve et l’indignation pour une vérité ». C’est exactement ce sur quoi joue l’individu qui sème la confusion sous quasiment tous mes articles depuis mon apparition sur ce site. C’est ce que l’inventeur de la notion de perversion narcissique a nommé la « fausse innocente », j’en reparlerais tantôt, car ce sont ce qu’on l’on appelle couramment les fausses victimes qui par ailleurs ne manquent pas d’inverser les rôles à tout bout de champ accusant autrui d’être responsable des crimes qu’elle perpétue elle-même sur la victime, la proie, la cible ou l’ennemi que la « fausse innocente » désigne comme coupable à la vindicte populaire.

      C’est pourquoi il est important de remettre un peu de sens dans tout le « merdier » que sèment ces imposteurs, car ce que vous pointez là n’est que la conséquence d’une longue dérive perverse de notre société qui par rétroaction génère en retour de plus en plus de ce genre d’individu. Or, pour lutter contre cela, il faut établir un contre-pouvoir basé sur la raison comme l’a déjà si bien dit Hervé Hum ici, mais lorsque l’on constate qu’aujourd’hui la majorité des gens « raisonnent » aux comportements que vous soulignez, c’est très inquiétant. La pensée critique, seule garante de notre autonomie et du retour du fascisme dans nos démocraties, se meurt et ceux qui la tuent, ce sont les individus qui mettent en pratique leur pensée perverse selon des modes de transport que j’ai déjà précisés dans mes quatre derniers articles. C’est aussi un problème de droit, de devoir et de responsabilité. Mais nous ne sommes pas assez éveillé pour en prendre conscience.

      Par ailleurs, les pervers veillent au grain en attaquant tous ceux qui sont susceptibles de dévoiler leurs stratégies, bien souvent au travers de « bras armés » crédules et ignorants. Ceux qui ont les yeux pour voir s’en rendent de mieux en mieux compte aujourd’hui de par nos libertés qui sont supprimées une à une... et cela ne fait que commencer !
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    • Hervé Hum Hervé Hum 17 janvier 2018 15:23

      @Philippe VERGNES

      l’exemplarité sert surtout à se défaire du pervers ou lui interdire de vous manipuler.

      Elle sert aussi, dans le cas d’un Gandhi ou Luther, d’éveiller la conscience des gens, de les sortir de leur propre passivité. Car ce ne peut pas être de répondre à la violence par la violence, à ce jeu là,

      La force de l’exemplarité, c’est par définition, de donner un repère fixe et stable par les actes accomplis, en respect, obéissance de l’éthique à laquelle elle se réfère.

      Quand j’écris que la liberté exige une grande discipline intérieure, la servitude un minimum et l’esclavage aucune, car la discipline est imposée de l’extérieur, il faut rapprocher la discipline de l’exemplarité dans le sens où évidemment, on ne peut pas faire l’éloge d’une éthique et ne pas se l’appliquer à soi même... Sauf pour un manipulateur !


    • Philippe VERGNES 17 janvier 2018 15:53

      @ Hervé Hum,


      Je suis parfaitement d’accord avec toi concernant ton dernier paragraphe : ainsi, on ne peut pas prétendre « chasser les ambiguïtés » d’une phrase, d’un texte, d’un auteur, etc. tout en étant à l’origine de l’ambiguïté que l’on dénonce chez autrui de par notre incompréhension de la phrase, du texte ou de l’auteur, etc. que l’on est incapable de comprendre ou de lire correctement. Ce faisant, l’individu qui procède ainsi, et on a un spécialiste sur ce cite qui ne se remet jamais en question, n’est que victime de ses propres turpitudes par défaut de raison, par manque de compréhension, d’intelligence ou de jugeote (appelle ça comme tu veux).

      C’est la raison pour laquelle Korzybski a toujours bien spécifié de ne pas sortir les propos de leur contexte d’énonciation pour leur faire dire autre chose que ceux qu’ils signifiaient à l’origine. Sortir des propos de leur contexte et en pervertir le sens tout en demandant à son auteur de se justifier sur nos propres incompréhensions, voilà ce qui relève d’une forme de perversion qui consiste bien souvent à un procès d’intention. Et cela en dit long des intentions de celui qui pratique ainsi, car par projection, cela dévoile ses intentions... quand bien même il les nie par ailleurs.

      Sur l’exemplarité, je comprends ce que tu veux dire... mais comme je le dis souvent, je ne suis pas un saint et certainement pas encore assez sage pour avoir en tout lieu et en tout temps une conduite exemplaire, comme celle, par exemple de ne pas répondre aux provocations d’autrui. D’où ma devise : « Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te soit fait » (ça je m’y tiens facilement, y’a pas de problème de ce côté-là) à laquelle je rajoute : « ... ou supporte de subir ce que tu lui infliges contre son gré ». Ce dernier principe signifie également que je me réserve le droit de traiter autrui comme il se permet de me traiter. C’est-à-dire, il m’insulte, je lui retourne la politesse, il me juge, je le juge en retour, il me psychologise, je le psychologise également. Et c’est là que tu t’aperçois que les choses s’enveniment facilement parce qu’en règle générale, celui qui tire le premier ne le reconnait jamais. Or, je prends soin de ne jamais tirer le premier, même si cela peut également m’arriver par mégarde auquel cas, si l’on me le démontre, je m’en excuse humblement.

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    • Philippe VERGNES 18 janvier 2018 14:07

      @ Hervé Hum,


      Après réflexion, je reviens sur ton assertion qui consiste à « croire » que « l’exemplarité sert surtout à se défaire du pervers ou lui interdire de vous (nous) manipuler ».

      Si je suis parfaitement d’accord avec ce que tu dis concernant le paragraphe suivant cette remarque et que j’ai bien conscience qu’il ne faille pas répondre à la violence par la violence, car autrement, c’est ainsi que l’on nourrit le triangle de Karpman, dramatique ou pervers (selon les dénominations), il est pour moi totalement illusoire de croire que l’exemplarité sert surtout à se défaire du pervers ou lui interdire de vous (nous) manipuler. D’une, c’est totalement contraire à ma propre expérience, de deux, c’est l’inverse qui est vrai : l’exemplarité attire les pervers.

      La preuve de cette assertion est facile à démontrer : c’est principalement en raison de leur exemplarité que Socrate, Jésus, Gandhi, Luther ainsi que la plupart des « sages » de notre histoire ont tous été assassinés ou « suicidés ». Tu négliges un élément de compréhension essentiel à la dynamique perverse dont je parlerais tantôt (pas mon prochain article, mais le suivant), car si je cite le « truc », le pervers mythomanie qui sur ce cite n’a de cesse depuis cinq ans de reprendre toutes mes idées pour les interpréter à sa guise en leur faisant parfois dire l’inverse de ce qu’elles disent, va encore se précipiter pour dire que c’est lui qui me l’a appris alors même qu’au début de nos échanges sur ce site, comble de l’imposture, il n’avait jamais lu Racamier, le chercheur qui a découvert la perversion narcissique. 
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    • Hervé Hum Hervé Hum 19 janvier 2018 10:47

      @Philippe VERGNES

      Je comprend ce que tu veux dire, pour autant, il n’y a guère d’autres solutions qu’être exemplaire, sinon, c’est se retrouver à jouer le jeu du pervers !

      Gandhi et Luthers, voir Jésus si on le prend comme personnage ayant existé, ,ou encore plus près de nous et moins religieux, Jean Jaurès (un homme sain), ont certes été assassinés ou « suicidés », mais n’ont pas été manipulés de leur vivant et ont donnés des repères fixes. Leur force reposait essentiellement dans l’exemplarité entre le discours et les actes.

      Le hic, c’est qu’une fois mort, les valeurs qu’ils portaient, leur image sont effectivement manipulés. Mais ceci, parce qu’ils n’ont été que des éveilleurs de consciences dans une société toute entière dominée par la perversité.

      Ce n’est pas tant que l’exemplarité attire les pervers, mais qu’elle menace son pouvoir. Si le pervers n’a pas de prise pour corrompre une personne exemplaire, ou salir son image, alors, il pourra décider de le supprimer d’une manière ou d’une autre.

      Mais le jeu peut être encore plus pervers, c ’est à dire, laisser la personne donner de l’espoir aux pauvres lorsque cet espoir porte sur l’au delà (paradis) et non sur la vie réelle.Dans ce cas là, le saint homme est du pain béni. Autrement dit, le sage qui s’occupe uniquement des âmes et de l’au delà est vénéré par le pervers, mais qu’il s’intéresse aux choses de la vie réelle et alors là, il devient son pire ennemi.

      Quant à l’opposition entre toi et JL, tu aura remarqué que je ne souhaite pas prendre position, car pour cela, il me faudrait revenir à la source du conflit.

      Je sais par expérience, lorsque le débat devient stérile, la tentation de se laisser aller au discours pervers est grande et ensuite, il devient difficile de s’en défaire.Ne reste plus alors que l’invective.

      J’ai longtemps cédé à cette tentation qui me faisait plus lire l’autre que par mon propre biais.

      Ce que je veux aussi dire, c’est que peu importe qui a commencé le premier à invectiver l’autre, dès l’instant où tu réagit à l’invective par l’invective, tu cède à la perversion et donc, prend une attitude perverse. C’est mécanique, aucun discours ne pourra infirmer cela, sauf le discours pervers.

      La tentation de la perversion est en chacun de nous, mais comme je l’ai dit, agit (fort heureusement) dans des cas particuliers qui permet de ne pas devenir pervers d’une manière générale. Sauf si ce cas particulier devient obsessionnel !

      L’arme principale du pervers, c’est la confusion, donc, faire des amalgames, décontextualiser, délier les relations logiques vrai pour en créer de fausses. Ce qu’on appelle sophisme.

      Bref, cela m’incite à publier les deux autres parties, même si aujourd’hui je n’en suis plus satisfait, mais que je n’ai pas envie de retravailler. Donc, j’envisage de les publier tel quels malgré tout ; juste pour donner à réfléchir.

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    • Philippe VERGNES 19 janvier 2018 12:08

      @Hervé Hum,


      « Je comprends ce que tu veux dire, pour autant, il n’y a guère d’autres solutions qu’être exemplaire, sinon, c’est se retrouver à jouer le jeu du pervers ! »

      Je ne te donne pas tort, mais de ce côté-là j’agis parfois encore selon l’Ancien Testament (bien que rarement cependant et même pas du tout IRL) : « Avec celui qui est pur tu te montres pur, Et avec le pervers tu agis selon sa perversité. »


      « Ce n’est pas tant que l’exemplarité attire les pervers, mais qu’elle menace son pouvoir. Si le pervers n’a pas de prise pour corrompre une personne exemplaire, ou salir son image, alors, il pourra décider de le supprimer d’une manière ou d’une autre. »

      C’est bien la menace de son pouvoir qui fait qu’un pervers s’en prend à quelqu’un de précis et non pas à tout le monde. Le pervers envie jalousement (inconsciemment) quelqu’un de plus autonome que lui, quelqu’un qui possède quelque chose que lui n’a pas, par exemple un savoir, etc. Mais plutôt que d’étudier pour acquérir ce savoir, le pervers dénigrera celui qui le possède pour s’en rendre maître. Ce faisant passer aux yeux d’autrui pour le seul détenteur de ce savoir.

      Je comprends et ne te demande pas de prendre part dans le conflit qui m’oppose à JL, même s’il me est facile d’en situer la source comme je l’ai déjà indiqué par ailleurs. Ce que je veux simplement dire, c’est que maintenant, il n’y a plus que marre de ses élucubrations à mon encontre, car sur le principal sujet que je développe sur ce site, c’est un imposteur qui m’apporte la contradiction en prétendant connaître mieux que moi un auteur qu’il n’avait jamais lu avant que je n’apparaisse sur ce site. Et comme j’ai la preuve de ce que j’avance de par ses propres déclarations qui se contredisent sur la durée, je peux t’en coller les liens SPIP sans aucun problème, d’où le fait qu’il utilise envers moi toutes les armes que tu dénonces : « L’arme principale du pervers, c’est la confusion, donc, faire des amalgames, décontextualiser, délier les relations logiques vraies pour en créer de fausses. Ce qu’on appelle sophisme. » Auxquelles on pourrait ajouter la diffamation, la calomnie, le dénigrement, le mensonge, etc., et la psychologisation, l’étiquetage, etc. J’en passe des vertes et des pas mûres, j’ai suffisamment écrit là-dessus. Bref, je l’ai traité selon sa perversité en lui renvoyant ses propres excrets : ça merde qu’il se la garde !, mais jamais à hauteur des immondices qu’il déverse sur moi depuis 5 ans sur ce site, car je ne lui réponds pas toujours, tant s’en faut. Là, je dis STOP ! C’est ce que je lui ai signifié en le privant de pouvoir commenter mes articles du fait de son imposture à mon égard sur le sujet de la PN.

      « Ce que je veux aussi dire, c’est que peu importe qui a commencé le premier à invectiver l’autre, dès l’instant où tu réagis à l’invective par l’invective, tu cèdes à la perversion et donc, prend une attitude perverse. »

      J’en suis bien conscient, mais cette perversité-là est réactive au contraire de celle de JL qui est proactive. C’est-à-dire que je me défends des agressions subit par une agressivité retournée contre son agresseur et si tu ne fais pas de distinction ou de discrimination entre ces deux formes d’agressivité... et ben tu crées une injustice au détriment de l’agressé et tu te rends complice de cette agression, car le témoin d’une attaque perverse ne peut occuper que deux position : cette de complice (passif ou actif) ou bien celle d’otage. Lorsque quelqu’un, imposteur de son état qui plus est, cherche à t’enculer, tu es de ceux qui se précipite à la première pharmacie du coin pour acheter un tube de vaseline ? (Humour) Ou bien vas-tu t’en prendre à quelqu’un d’autre comme le font la plupart des gens ? Pour moi, c’est ni l’un, ni l’autre, c’est juste retour à l’envoyeur.

      Cette agressivité-là, ben ça s’appelle de la légitime défense et elle est autorisée en droit au contraire du harcèlement dont je suis l’objet de par cet imposteur que rien n’arrête puisque, selon ses propres termes, il s’est juré de me « chasser » de ce site. Normal, il voit en moi une « personne dangereuse ». Ben pardi que je suis dangereux pour lui, d’une je lis à livre ouvert dans son petit jeu narcissique et pervers, de deux, je suis peut-être le seul à voir son manège et la façon dont il y vous prend pour des cons lorsqu’il échange avec certains d’entre vous. Autrement dit, comme je connait par cœur ce genre de combines, je mets en danger son pouvoir sur ce site. Toutefois, s’il y avait l’intelligence de m’éviter, je l’ignorerais purement et simplement, ce qu’il n’a jamais su faire poursuivant son obsession vindicative à mon encontre. Mais là, son harcèlement commence à bien faire désormais, j’ai suffisamment fait preuve de patience...
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    • Philippe VERGNES 19 janvier 2018 14:49

      Ps : l’un des plus sérieux indices d’identification d’une paranoïa de caractère, consiste à savoir reconnaître les délires d’interprétation. Ainsi, un harceleur qui interpréterait le dernier paragraphe de mon précédent message comme « une menace sur sa personne » mérite amplement le diagnostic de « paranoïaque ». J’écrirais un jour un article sur la paranoïa, car je constate finalement que beaucoup de personne en parle sans savoir à quoi cela correspond.


  • Jason Jason 14 janvier 2018 11:27

    « Je crois qu’une société sans pouvoir ( ce qui exclut le gigantisme des empires, des royaumes, même des états) n’a pas besoin de connaissance profonde de l’humain pour fonctionner dans l’harmonie. »

    Vous ne voyez dans le pouvoir que son côté négatif, puissance de régenter le comportement d’autrui. Mais ce pouvoir peut s’exercer dans les deux sens, pour inciter à des actions bénéfiques par exemple.

    Il lui faut donc des contre-pouvoirs et des contrôles pour le maintenir dans le droit chemin. Mais, je suis d’accord avec vous, trop de pouvoirs sont exercés dans le mauvais sens.

    Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.


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