jeudi 13 avril 2023 - par Nicole Cheverney

Notre-Dame de Paris, un requiem pour Marie !

C’est au XIIe siècle, en 1163, que l’évêque Maurice de Sully décide de remplacer deux sanctuaires existants antérieurs, dédiés respectivement à St-Etienne et à la Vierge, par un édifice vaste et ambitieux : une cathédrale ! 

Les deux églises antérieures à Notre-Dame de Paris, avaient été édifiées sur un ancien sanctuaire païen, du 1er siècle après JC.

En construisant Notre-Dame de Paris, les architectes et maîtres d’œuvre, par leur génie architectural firent surgir « la fleur suprême », forts d’une technique déjà parfaitement maîtrisée avec l’édification des cathédrales de Noyon, St-Denis, Senlis et Laon. La première pierre fut posée par le pape Alexandre III, le chœur fut achevé en 1177, le transept et la nef vers 1196, la façade et les tours, dans le deuxième quart du XIIIe siècle. Deux chapelles, non prévues sur le plan initial, furent rajoutées entre les contreforts de la nef, vers 1235 – 1250.

Les architectes Jean de Chelles et Jean Ravy élevèrent les chapelles du « tour du chœur ».

Notre-Dame est la dernière « grand église » à tribunes.1 C’est aussi la première où un arc-boutant2 de 15 mètres – œuvre audacieuse de Jean Ravy – se lance d’un jet depuis l’abside enjambant les deux déambulatoires et les tribunes.

Les constructeurs gothiques étaient avant tout de grands logiciens.

Ils excellaient dans la transformation d’éléments de construction en éléments décoratifs d’une « infinie beauté ». Pour eux, une ossature trop franche, trop « brutale », devait être soit ornementée, soit adoucie. Comme par exemple, des « étrésillons »3, des « petites arcades », des « ressauts4 », des niches ornées de statues, tout cela pour éviter une massification trop visible des contreforts, qui, sans ces subterfuges architecturaux auraient donné de la lourdeur à l’édifice.

Les constructeurs de Notre-Dame-de Paris privilégiaient les lignes horizontales. Contrairement à celle de Reims où les lignes verticales dominent. Notre-Dame se situant au début de l’art gothique, les arcs-brisés sont peu aigus. L’arc qui enveloppe la grande rosace est un arc de plein cintre, hérité de l’art roman.

La façade de Notre-Dame-de Paris.

Elle est considérée comme un véritable chef-d’œuvre et a toujours retenu une attention particulière, par la majesté qui s’en dégage et une sensation de calme et d’harmonie dans la remarquable distribution des masses. Nulle part ailleurs, l’on ne rencontre un plus bel équilibre entre les lignes horizontales et les lignes ascendantes. Ses deux tours, à l’origine, étaient destinées à recevoir deux flèches très hautes, ce qui en auraient modifié singulièrement l’aspect.

La façade occidentale offre une remarquable unité de composition où trois portails s’y ouvrent. St-Anne au Sud, celui du Jugement dernier au Centre, celui de la vierge au Nord « dont les scènes s’expriment avec une noblesse jusqu’alors inconnue ». Des figurines d’anges et de saints garnissent les voussures, tandis qu’aux soubassements s’épanouissent des bas-reliefs consacrés aux occupations du mois, représentant les vertus et les vices. Au-dessus des portails, une galerie des rois de Juda s’étend sur la largeur de la façade.

La nef.

Les colonnes qui la sous-tendent portent, sur le tailloir5 carré de leurs chapiteaux, un faisceau de colonnettes. Ces colonnettes étaient destinées comme réceptacle des nervures de la voûte sexpartite. Cette voûte se traduit par une alternance de piliers forts et de piliers faibles. Ces piliers reçoivent l’arc-doubleau6 secondaire ou l’arc-doubleau principal. L’alternance de piliers forts et faibles est commune à toutes les cathédrales de l’art gothique primitif. Cependant pour Notre-Dame de Paris, les piliers de la nef ont tous la même épaisseur. S’il s’agit d’une « anomalie », elle trouve son explication logique, dans la poussée des voûtes de la nef qui se fait, non pas sur les piliers, mais obliquement. Le constructeur de Notre-Dame de Paris eut l’idée de renforcer les piliers des bas-côtés correspondant aux piliers de la nef qui reçoivent la plus lourde charge (deux diagonaux et un doubleau7).

Il les renforça en entourant le fût (pilier) de 12 colonnettes. Ces colonnettes jouent le rôle de raidisseurs par rapport au noyau central.

La nef de Notre-Dame de Paris compte une hauteur de 35 mètres. La longueur totale de la cathédrale avoisine les 130 mètres, (certains avancent 127 mètres).

La grande rose du transept nord :

D’une luminescence bleutée incomparable, qu’on ne se lasse pas d’admirer, elle est essentielle dans l’éclairage de la voûte de la nef. C’est un joyau dans le joyau ! D’une dimension considérable, elle peut résister à la poussée des vents. Pour en augmenter la solidité, deux rangs d’arcatures concentriques ont été édifiés, pour ajourer l’angle inférieur jusqu’au sommet, flanqués de 2 baies géminées.

Du statuaire d’origine, il ne reste que l’élégante statue de la « Vierge à l’enfant » de la porte du cloître, ayant échappée aux outrages du temps et de l’Histoire.

Le choeur :

Il est entouré d’une clôture sculptée de bas-relief de pierre, conçus par Jean-Ravy et Jean le Bouteiller, faisant suite au Jubé8 aujourd’hui disparu, et continuant sur la partie tournante du chœur.

Dans cette cathédrale où la lumière du jour vient mourir sous les arches et où l’ombre flageolante met en relief la pierre de taille, sous les effets des clairs-obscurs que renvoient les vitraux, c’est tout un enchantement où l’âme humaine vient y puiser sa force, sans faire abstraction de toute la poésie qui se dégage de ce demi-jour sacré.

L’on y prie, l’on s’y promène, l’on y rêve sous la voussure vertigineuse de ses ogives croisées, devant la beauté intemporelle de la rose nord. Là, où l’architecture fit fleurir ce chef-d’œuvre, cette rose presque « miraculeuse », semble entonner comme une voix surnaturelle pour qui sait écouter et sentir. Car de cette cathédrale semble sourdre toutes les forces telluriques de la création.

Notre-Dame est la cathédrale de la Vierge Marie. Tout est grand ici, mais à dimension humaine. Sa grande façade, ses portails, ses grandes statues, ses bas-reliefs, comme la Pieta de Nicolas Coustou9, jusqu’à la rose triomphale. Tout l’art religieux du XIIe et du XIIIe semble s’être concentré dans cet hymne de pierre !

C’est ici que s’exprimèrent de grandes et belles voix : Bossuet, Lacordaire.

C’est ici également que Paul Claudel venait y prier.

Car Notre-Dame de Paris est consubstantielle de l’Histoire de France.

Saint-Louis y vint, pieds-nus pour y amener la « couronne d’épines ».

Napoléon y fut sacré Empereur en 1804.

C’est là encore, qu’eurent lieu les funérailles nationales de Maurice Barrès, le Maréchal Foch, Raymond Poincaré, le Maréchal Leclerc.

Le 26 août 1944, un grand Te Deum fut donné, en l’honneur de la libération de Paris, en la présence du général de Gaulle.

De ce quartier hautement spirituel, seule Notre-Dame de Paris demeure, dernier vestige du Paris médiéval.

En effet, après la rénovation de Paris sous Napoléon III, il ne restait quasiment rien de l’époque médiévale.

« Le reste n’était guère qu’un quartier ravagé, officialisé par Haussmann, caserne, préfecture, Hôtel Dieu. Un seul ilôt dans l’Ile, la partie qui va de la Cathédrale à la Seine, garde un peu l’âme de la vieille cité ».

Sur le parvis de Notre-Dame, les soirs d’été, y étaient autrefois donné le « Mystère de la Passion ». Une foule extraordinaire y assistait dans une même communion spirituelle.

Il faut dire que Notre-Dame par ses attributs architecturaux représentait avec sa masse imposante, un somptueux décor.

Le chef-d’oeuvre qu’est Notre-Dame, cet "alpha et oméga" de l’art religieux, subit hélas les outrages de la haine "dure" des conventionnels durant la Révolution française.

Ce fut envers Notre-Dame de Paris une période de sacrilèges par des fanatiques qui décidèrent de dédier la cathédrale à la déesse Raison en 1793, pendant la Terreur, ensuite à l’Etre Suprême en 1794. Elle fut transformée en magasins de vivres où des bandes de soudards saccagèrent entièrement le statuaire.

Il faudra attendre 1845 pour que des travaux de restauration soient entrepris par Lassus10 et Violet-Leduc.

En effet, Paris se trouve en pleine effervescence architecturale et urbaine, sous l’impulsion de Haussmann qui, pour tenter de préserver l’unité parisienne, décidait d’aérer la ville en détruisant des quartiers entiers très anciens, une véritable masse urbaine. Pour ce, il fit percer de larges artères et avenues rayonnant de l’Étoile, de la République et de la Nation.

« On dégage la croisée de Paris en lançant les axes Rivoli-St-Antoine et St-Michel-Sébastopol. Le point de jonction du Châtelet est agrandi grâce à l’excavation de la Butte de St-Jacques-la-Boucherie ».

Ces transformations touchèrent tous les îlots d’habitations de l’Île de la Cité. Haussmann les fit sauter, sauf la place Dauphine et le pâté Nord de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Il est à noter que le Baron Haussmann par ses dépenses somptuaires, (ce que ses détracteurs appelaient « les comptes fantastiques d’Haussmann  », et son manque de respect pour les vestiges du passé, des constructions rasées, datant de l’époque médiévale), ont accentué le déséquilibre social entre la partie Est et Ouest de Paris.

De plus, le souci sous-jacent d’Haussmann en sus de la modernisation de Paris fut de créer de longues avenues rectilignes pour surveiller les faubourgs et le centre. C’est la raison pour laquelle il fit installer une caserne dans la Cité. En effet, il fallait parer aux émeutes, aux soulèvements populaires nombreux en cette seconde moitié du XIXe siècle, à cause de la grande misère prolétarienne avec l’industrialisation à marche forcée de la France et la destruction progressive de la ruralité, contraignant les provinciaux confrontés au chômage, de venir s’entasser dans les quartiers pauvres de Paris.

Dans les larges avenues, les places et les grandes artères conçues par Haussmann, la maréchaussée et la cavalerie pouvait débouler et réprimer plus facilement les mouvements insurrectionnels.

Bienheureusement Notre-Dame de Paris échappa aux démolisseurs.

 

Sources : Précis sur l’Histoire de l’Art – L’art Gothique – de Henry Martin ( archiviste Paléologue) – Edition Flammarion.

Encyclopédie Larousse.

 

1Tribune : Lieu élevé d’où parlaient les prédicateurs.

2Arc-boutant : Construction en forme de demi-arc, à l’extérieur d’un édifice pour soutenir un mur contre la poussée des voûtes.

3Etrésillons : pièces de bois placées en travers.

4Ressauts : Saillie d’un bâtiment en dehors de la façade.

5Tailloir : Partie supérieure d’un chapiteau de colonne.

6Arc-doubleau : Partie faisant saillie sur une voute

7Doubleau : Arc en saillie.

8Jubé : Tribune en forme de galerie entre la nef et le choeur.

9Nicolas Coustou : Sculpteur français né à Lyon en 1658, mort en 1733, auteur de « la Descente de Croix », la « Pieta », de Notre-Dame.

10Lassus : Jean-Baptiste Antoine Lassus, architecte et archéologue français né à Paris en 1807, mort en 1857, a restauré St-Séverin, et a commencé la restauration de Notre-Dame de Paris avec Violet-Leduc.



53 réactions


  • Clocel Clocel 13 avril 2023 09:32

    Pauvre Marie... Elle n’en aurait sans doute pas demandé autant.

    Je ne suis pas croyant, mais j’ai une grande tendresse pour les Marie de la Bible...

    Une foi qui peut produire de tels chefs-d’oeuvre n’est sans doute prête de s’éteindre, et ceux qui prétendent la réduire pourraient bien lui redonner un souffle plus puissant, les ténèbres dans lesquelles nous sommes, vont faire tourner les yeux vers d’authentiques « Lumières », venant d’en haut celles-ci...


    • Pauline pas Bismutée 13 avril 2023 10:15

      @Clocel
      Oui, j’ai aussi une grosse tendresse pour Marie, (croyant en Dieu mais non chrétienne) et les lieux de culte (culTE). Les ‘vieilles pierres’ retiennent l’histoire, et les lieux religieux (que ce soit églises, temples, mosquées, synagogues…) semblent conserver sinon la foi, du moins l’effort, la volonté de ceux qui les ont édifié de donner le meilleur de leur savoir-faire pour honorer « leur(s) Dieu(x) », dans un esprit de collaboration…je trouve toujours ca particulièrement émouvant..


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2023 22:16

      @Clocel

      Bonsoir, en effet il fallait aux constructeurs et aux compagnons une foi chevillée au corps pour un tel aboutissement qui durait parfois deux siècles de construction. Aujourd’hui, dans l’immédiateté, où même l’art est devenu éphémère, cela nous étonne. 
      Quant à l’Art gothique il est une magnifique symbolique de « l’élan des âmes vers le haut » ! 


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2023 22:47

      @Pauline pas Bismutée

      Bonsoir,

      La France qui fut la « Fille aînée de l’Eglise », se voit aujourd’hui presque dépouillée de son patrimoine religieux et culturel. Comme par exemple, on en parle peu, les oratoires des « chemins de croix », qui jalonnaient/jalonnent encore les routes de France, mais actuellement vidées de leurs Saints. Ce spectacle lamentable d’une niche vide est d’un triste ! Cela ne veut plus rien dire. 


  • Sirius paparazzo 13 avril 2023 11:22

    "Les deux églises antérieures à Notre-Dame de Paris, avaient été édifiées sur un ancien sanctuaire païen, du 1er siècle après JC."


    Le christianisme (et en particulier la dérive catholique qui a adapté à son profit la structure administrative romaine organisée en « diocèses ») est un syncrétisme avant quoi que ce soit d’autre.


    Non seulement l’implantation des églises est le plus souvent celle d’anciens sanctuaires païens, mais la symbolique reprend les éléments de cultes antérieurs qui avaient fait leurs preuves, et en particulier les cultes solaires celtiques et Sol Invictus. L’orientation est-ouest en est le signe le plus révélateur, mais le symbole le plus voyant, tellement aveuglant que la plupart des gens ne font pas le rapprochement, est la rosace des cathédrales qui n’est rien d’autre que la représentation du dieu soleil, présidant au cycle des saisons (solstices et équinoxes étant remplacés par Noël, Pâques, la Toussaint et la Sain-Jean) et des travaux agricoles.


    La dénomination de la cathédrale de Paris n’est pas innocente non plus. Elle ne s’appelle pas Sainte Marie ni la Sainte Vierge, mais Notre-Dame, c’est-à-dire la Dame Blanche qui était une des principales divinités des Gaulois, et dont le souvenir est encore vivant dans certaines régions sous la forme de superstitions et de contes et légendes. Les dieux mineurs, eux, ont été relayés par les saints dont ils possèdent les mêmes vertus miraculeuses.


    • Clocel Clocel 13 avril 2023 11:35

      @paparazzo

      Je crois me souvenir que les Templiers appelaient Marie Notre Dame...


    • Sirius paparazzo 13 avril 2023 11:41

      @Clocel

      Il ne faut pas oublier que le fondateur de la « milice du temple » s’appelait Hugues de Payens (ça ne s’invente pas !).


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2023 22:21

      @paparazzo

      Bonsoir, 

      Le christianisme en France s’est largement accomodé du synchrétisme. Je crois même pouvoir dire que ça l’a rendu encore plus précieux. Vous avez raison de rappeler les cultes solaires celtiques et la symbolique de la rosace de Notre-Dame de Paris. 


  • Étirév 13 avril 2023 11:49

    De Myriam à Marie, en passant par Maria.
    Ce sont les Phéniciens qui auraient apportés dans la Celtide l’histoire, cachée dans les Mystères de Jérusalem, de la grande Myriam, et c’est à partir de ce moment que cette histoire se propage et devient la base du culte d’une Déesse nouvelle, « Maria » que l’on cachera plus tard derrière le mot « Hiram » (« Hiram » doit se lire de droite à gauche comme lisent les Hébreux et non de gauche à droite suivant l’usage des Européens : Hiram alors devient Maria, le heth « H » final en hébreu se prononce « A »). Maria est devenue « Marie » chez les Gaulois. Maria est dite aussi « Marjolaine », dont on trouve trace dans une quantité de souvenirs antérieurs à l’invasion romaine.
    Lien


    • Clocel Clocel 13 avril 2023 11:54

      @Étirév

      Merde ! Tu nous envoies direct chez les francs-mac ! smiley


    • Clocel Clocel 13 avril 2023 12:05

      @Pangloss

      Las !


    • Decouz 13 avril 2023 12:10

      @Pangloss

      "Au Moyen Age, les francs-maçons étaient des compagnons bâtisseurs ayant des connaissances spécifiques en architecture ; ils travaillaient souvent à la construction des cathédrales, et les cathédrales étaient dédiées à Notre Dame.

      "

      https://www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/autres-regards-sur-marie-judaisme-islam/marie-et-les-philosophies/la-franc-maconnerie/


    • Decouz 13 avril 2023 12:16

      Plus tard les Françs-Maçons se sont détachés du travail opératif, les compagnons ont gardé le travail et la symbolique.


    • Clocel Clocel 13 avril 2023 12:22

      @Decouz

      Les francs-maçons du Moyen-Age avaient d’authentiques privilèges liés à leurs charges qui ont attiré la racaille qui sévit aujourd’hui, dont la devise pourrait être « bonne à rien mais prête à tout », l’art du parasitage dans toutes ses dimensions.


    • Decouz 13 avril 2023 12:24

      @Decouz

      "Une maquette, exposée au musée du Compagnonnage de Tours, temple de « la belle ouvrage », jusqu’au 6 novembre 2022 et réalisée par trois jeunes Compagnons, montre ce qu’était la charpente de Notre-Dame de Paris. Voici l’histoire de sa réalisation."
      https://www.historia.fr/expositions/notre-dame-de-paris-l%E2%80%99hommage-des-compagnons-charpentiers-des-devoirs


    • Sirius paparazzo 13 avril 2023 15:03

      @Decouz

      Tiens, au fait, vous saviez que le mot « franc » de « franc-maçon » signifie « affranchi », c’est-à-dire qu’ils n’étaient plus tenus à rester ad vitam aeternam sur les terres de leur seigneur et maitre ?
      C’est ce qui leur permettait d’aller de chantier en chantier pour pratiquer leur savoir faire qui se transmettait de compagnon à compagnon sous la forme d’une « initiation », c’est-à-dire la transmission d’un modus operandi inaccessible à celui qui n’était pas dans le secret, comme aujourd’hui les grandes firmes essaient de garder leurs brevets et qu’elles ont bien du mal à le faire puisqu’elles « externalisent » leur production et transfèrent leur technologie. Les loges étaient le local dans lequel étaient conservés las plans et les formules diverse sous haute protection, en même temps qu’un lieu de réunion pour organiser le travail.
      Cette tradition est restée chez les « compagnons du tour de France ». Le mot « franc » ne signifie donc pas, dans ce cas, « sincère », mais libre de vendre sa force de travail à qui on l’entend.


    • charlyposte charlyposte 13 avril 2023 15:08

      @paparazzo
      Un bon point de vue que je confirme.


    • Seth 13 avril 2023 20:26

      @Clocel

      Tu nous envoies direct chez les francs-mac

      Un peu aussi chez Mélu. smiley


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2023 22:23

      @Étirév

      Bonsoir, 
      Merci pour ces éclaircissements sur la Marie gauloise et le lien que vous proposez.


  • Fergus Fergus 13 avril 2023 11:53

    Bonjour, Nicole

    Merci pour ce bel hommage à Notre-Dame, ce chef d’oeuvre reconnu par tous, chrétiens et mécréants.

    « Dans les larges avenues, les places et les grandes artères conçues par Haussmann, la maréchaussée et la cavalerie pouvait débouler et réprimer plus facilement les mouvements insurrectionnels »

    D’autant plus facilement qu’il était difficile d’y ériger des barricades.

    « après la rénovation de Paris sous Napoléon III, il ne restait quasiment rien de l’époque médiévale »

    Exact, hélas !

    Cela dit, sauriez-vous répondre à cette question : Connaissez-vous la plus vieille maison de Paris ?  smiley


    • Et hop ! Et hop ! 13 avril 2023 14:13

      @Fergus : " ... les places et les grandes artères conçues par Haussmann, la maréchaussée et la cavalerie pouvait débouler et réprimer plus facilement les mouvements insurrectionnels »

      C’est ce qu’on trouve écrit par out pour dénigrer Napoléon III et le faire passer pour un tyran, mais le mouvement insurrectionnel majeur du XIXe siècle, la Commune de Paris, a eu lieu après la fin de travaux d’Haussmann.

      Son projet est dans la continuité de l’urbanisme classique des villes baroques du XVIIIe (Washington) et du début du XIXe, lire à ce sujet Lewis Munford.


    • Sirius paparazzo 13 avril 2023 15:07

      @Et hop !

      «  mais le mouvement insurrectionnel majeur du XIXe siècle, la Commune de Paris, a eu lieu après la fin de travaux d’Haussmann. »

      et justement, si Thiers, le boucher, a pu si facilement avoir raison d’une population entière par l’intervention de quelques soldats versaillais autorisé par Bismark à écraser de mouvement, c’est bien parce que la configuration des lieux permettait le quadrillage militaire et l’intervention de lanciers à cheval !
      l’aménagement d’Haussman n’était pas destiné à empêcher une révolte de naitre, mais à pouvoir l’écraser !
      ce qui fut fait, hélas !


    • charlyposte charlyposte 13 avril 2023 15:09

      @paparazzo
      Exact.


    • Fergus Fergus 13 avril 2023 16:17

      Bonjour, Et hop !

      Je ne prétends pas que la motivation première d’Haussmann ait été de faciliter la répression, mais le fait est que ses travaux ont grandement facilité par la suite les charges des troupes de Thiers contre les Communards. 

      Cela dit, un élément plaide en faveur d’Haussmann : contrairement à son prédécesseur Rambuteau, partisan de revêtir les chaussées d’asphalte, le célèbre préfet généralise l’emploi des... pavés, pourtant si utiles à l’érection des barricades. J’ai évoqué cela dans cet article : Les pavés de Paris, du 12e siècle à Mai 68.

      A Noter, à propos des barricades, qu’il y en avait eu en 1830, 1862 et 1848.


    • Fergus Fergus 13 avril 2023 16:29

      Bonjour, paparazzo

      « l’aménagement d’Haussman n’était pas destiné à empêcher une révolte de naitre, mais à pouvoir l’écraser ! »

      Non, je rejoins Et hop ! sur ce plan : les motivations d’Haussmann étaient essentiellement urbanistiques. Elles ont d’ailleurs été mises en oeuvre, sur un modèle dominant, principalement dans des quartiers encore peu habités. La majorité des quartiers du centre-ville ont échappé à la rénovation haussmanienne.

      J’en parlais dans mon article Cette « gentrification » qui chasse les classes populaires de Paris. Extrait :
      « À la même époque, le baron Haussmann, préfet de la Seine, initiait un grand programme de rénovation urbaine qui aboutissait à la création de... 175 km de voirie nouvelle, principalement tracée sur des espaces libres – notamment dans l’ouest de la capitale – mais également au détriment de nombreuses constructions anciennes sacrifiées à la modernité du temps. Une voirie haussmannienne en l’occurrence constituée de larges avenues et de rues bordées d’immeubles de rapport appelés à être occupés « bourgeoisement » par les Parisiens aisés fuyant les nuisances du centre-ville, le délabrement des vieux hôtels particuliers – désormais lotis en appartements –, et la vétusté des immeubles des 17e et 18e siècles abandonnés aux classes moyennes et populaires. »


    • Sirius paparazzo 13 avril 2023 16:48

      @Fergus

      vos deux commentaires se contredisent


    • Fergus Fergus 13 avril 2023 16:55

      @ paparazzo

      Ah bon ! En quoi ?


    • Et hop ! Et hop ! 13 avril 2023 16:56

      @paparazzo :

      Il n’y avait pas de grandes avenues à Lyon en 1834, mais il y avait déjà Thier.s

      "Adolphe Thiers obtient le ministère de l’Intérieur et en avril 1834, il réprime au prix de 600 morts et 10.000 arrestations la seconde révolte des canuts.

      Et ça a continué avec la gauche sous la IIIe République : fusillade des ouvriers de Fournies dans le Nord, fusillades des viticulteurs du Midi, fusillade des soldats qui ne voulaient plus monter au front en 1917, fusillade des manifestant contre la corruption à Paris en 1934, etc..


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2023 22:33

      @Et hop !

      Bonsoir, 

      Napoléon n’était pas un tyran au sens propre du terme, mais un réationnaire, protecteur d’une Bourgeoisie florissante et puissante. Haussmann est à l’origine du Style haussmannien, que personnellement je trouve très beau. Il est regrettable qu’on considère le style du XIXe siècle comme secondaire, comme le style dit pompier par exemple dans les arts plastiques. Hausman a réalisé de véritables merveilles, Paris s’en est trouvée transformée, aérée. Mais il a été aussi très loin dans la démolition de quartiers entiers historiques datant de l’époque médiévale et plus anciens encore. 
      POur ce qui est de la politique de l’Empereur dans le maintien de l’ordre, les larges avenues ont servi à la répression. Il n’y a pas eu que 1870, tout le XIXe siècle Paris a été le théâtre d’affrontements violents entre le pouvoir et le peuple. Cela se soldait dans la rue par des bains de sang, sabre au clair. La repression était féroce et en face, les « gueux » déterminés.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2023 22:39

      @Fergus

      Bonsoir, A la question que vous me posez, je n’ai eu aucun mérite, j’ai consulté internet. La plus vieille maison de Paris se trouve être une maison médiévale à colombages, une petite merveille, au 57, avenue de Montmorency. Dans la documentation que je possède, il n’est malheureusement fait aucune allusion à cette habitation rescapée du « massacre ». Je pense que les travaux d’Haussmann on détruit de véritables bijoux architecturaux. C’est un grand dommage. 


    • troletbuse troletbuse 14 avril 2023 08:35

      @Fergus
      Cela dit, sauriez-vous répondre à cette question :

      Connaissez vous ma plus vieille maison de Paris ?
      Digression de Fergus qui en a l’habitude afin de ne pas poser la question primordiale :

      Moi je pose la question :
      Qui a ordonné l’attentat contre NDP ?


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 14 avril 2023 09:06

      @Pangloss

      Thiers, cet abominable et minable petit bonhomme qui recommandait aux bourgeois Versaillais déchaînés de « crever les yeux des insurgés parisiens » avec leurs parapluie ! 


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 14 avril 2023 09:17

      @ Troletbuse

      Excellente question, très gênante semble-t-il...

      Je répondrais aux moinsseurs de@ troletbuse : le doute est permis, non ? 
      Ou bien interdit selon les nouvelles « normes » du prêt à penser ? 
      Faudra-t-il à l’avenir supprimer les mots « doute », « questionnement », etc. du vocabulaire et dictionnaire français, pour celui de « certitude officielle strictement autorisée » ?


    • Et hop ! Et hop ! 14 avril 2023 10:20

      @Nicole Cheverney : «  Napoléon n’était pas un tyran au sens propre du terme, mais un réationnaire, protecteur d’une Bourgeoisie »

      Napoléon III n’était pas non plus un réactionnaire, qualité qui ne se définit pas comme le fait de protéger la bourgeoisie, car la bourgeoisie n’est pas non plus réactionnaire, pour Marx elle est la classe progressiste et révolutionnaire par excellence, les révolutions anglaise (Cromwelll) et françaises ont été faites par la bourgeoisie financière et commerçante pour prendre le pouvoir et mettre en place le régime capitaliste manufacturier.

      Napoléon III était un progressiste, et même un peu utopiste ce qui est la forme extrême du progressisme (il était saint-simonien), son règne a mis en place de façon massive le progrès dans tous les domaines, banques, grands magasins, chemins de fer, sidérurgies, industries, transports maritimes, institutions, urbanisme, loisirs,.. sauf dans un domaine : celui de la condition ouvrière qui était la pire de toute l’histoire de France.
      La IIIe République était encore plus progressiste et encore plus répressive contre la population ouvrière et paysanne dont elle maté les révoltes dans le sang : mineurs du Nord, viticulteurs du midi, soldats en 14-18, manifestants en 1936, sans parler des peuples indigènes qu’elle a massacrés.


    • Fergus Fergus 14 avril 2023 11:44

      Bonjour, Nicole Cheverney

      Pas d’accord avec vous : troletbuse raconte une sornette  !
      Et pour cause : le feu s’étant déclenché dans les combles, il aurait fallu que les terroristes y aient accès et prennent le risque d’être surpris alors qu’il eût si facile de déposer un engin explosif ou incendiaire en de nombreuses autres parties de la cathédrale !
      Parler d’« attentat » n’a strictement aucun sens !!!


    • chantecler chantecler 14 avril 2023 11:56

      @Fergus
      D’autant que les accidents sur les travaux de couverture (toitures charpentes ) des édifices religieux sont assez fréquents ...
      Ici il y a eu de très graves négligences dans la surveillance du chantier...


    • troletbuse troletbuse 14 avril 2023 12:42

      @Fergus
      Vous mentez comme un arracheur de dents Fergus.
      Non, c’était un mégot qu’un ouvrier de la société Le Bras a laissé sur l’échafaudage métallique, qui a provoqué l’incendie.
      Depuis le 11/9, vous devriez savoir que les lois de la physique ont changé.
      D’ailleurs le procureur l’avait retrouvé 20 mn après le début de l’incendie car il a dit : Incendie accidentel. C’était une Marlboro.

      Vous êtes lamentable Fergus le macronard masqué par un masque LFI dans vos efforts désespérés de protéger Tarlouzette pour qui vous avez voté en 2017 et 2022.
      Non, un produit inflammable a été pulvérisé sur la charpente bien avant par des services « terroristes » et la mise à feu peut se faire à distance. Des poutres de section d’au moins 30cm de côté ne peuvent brûler en moins d’une heure.
      Expliquez moi également pourquoi les visites de touristes avaient été arrêtées 1 heure avant l’heure normale. (Afin de ne pas provoquer un décès et surtout d’un touriste étranger car d’autres investigateurs auraient pu venir fourrer le nez dans l’enquête).
      Sur AV, vous n’avez plus guère que les Bidochons qui sont d’accord avec vous. Et vous avez abandonné vos articles politiques (sur Taubira, Mélenchon, Le Pen, Zemmour, rien sur Le Poudré) pour faire vos articles d’enfumage.
       smiley


    • Fergus Fergus 14 avril 2023 13:16

      @ troletbuse

      Vous êtes impayable dans le rôle du comique complotiste que rien n’arrête ! Dommage que vous ne soyez pas rémunéré pour diffuser les thèses les plus délirantes, vous auriez pu mettre du beurre dans vos épinards.  smiley  smiley  smiley 


    • Fergus Fergus 14 avril 2023 13:26

      Bonjour, chantecler

      J’ai visité il y a quelques années les combles de la cathédrale de Dol-de-Bretagne. Là aussi, il y a une charpente très ancienne faites d’entraits de forte section. Le problème est que, pour circuler dans cet espace, un cheminement a été construit avec du plancher ordinaire. Or, au fil du temps s’accumule dans l’espace entre ce cheminement et les poutres des quantités de poussières potentiellement inflammables qui ne sont que très rarement aspirées.
      Il suffit parfois de pas grand chose pour qu’un feu se mette à couver dans ces poussières avant que, la chaleur aidant, le feu ne se déclare en attaquant les bois les plus exposés.
      Je ne sais pas ce qui s’est passé à Notre-Dame, mis l’hypothèse d’une négligence sur le chantier reste la plus plausible.


    • troletbuse troletbuse 14 avril 2023 14:02

      @Fergus
      Le chantier n’avait pas commencé. C’est génant hein ?
      Mais vous Arrias, vous visitez les combles. Ca m’étonnerait que les combles soient ouvertes aux visiteurs.  smiley
      Vous êtes le Tartarin de Dinan.  smiley


    • troletbuse troletbuse 14 avril 2023 14:13

      @Fergus
      les combles, il aurait fallu que les terroristes y aient accès

      J’ai visité il y a quelques années les combles

      Toutes les portes vous sont ouvertes Arrias, c’est un comble.  smiley


    • Fergus Fergus 14 avril 2023 15:26

      @ troletbuse

      « vous visitez les combles. Ca m’étonnerait que les combles soient ouvertes aux visiteurs »
      Une fois de plus, vous parlez sans savoir, pressé que vous êtes de délivrer un commentaire malveillant : il existe quelque chose qui se comme Les journées du patrimoine, un rendez-vous qui permet d’accéder à des ouvrages habituellement fermés au public !
      Or, il se trouve qu’en 2018, les combles et la toiture de cette cathédrale étaient effectivement ouverts au public, de même que le puits au fond duquel je suis descendu et auquel j’ai consacré cet article :
      Dol-de-Bretagne : l’étonnant double puits de la cathédrale.

      Au lieu de raconter des âneries et d’insulter les autres, vous feriez mieux de soigner la pathologie qui vous pousse à tant d’acrimonie  !


    • troletbuse troletbuse 14 avril 2023 17:30

      @Fergus
      l’étonnant double puits de la cathédrale.

      On vous a prêté un scaphandre  smiley


    • troletbuse troletbuse 14 avril 2023 18:08

      @Fergus
      vous auriez pu mettre du beurre dans vos épinards.


      Toujours l’argent.
      Je fais ca bénévolement et je m’en fous et mes thèses sont complotistes. Bien sur, ; vous savez que les thèses complotistes deviennent des vérités ensuite comme l’homme sur la Lune, Charlie et autres attentats, les chemtrails et le COVID  smiley


    • troletbuse troletbuse 14 avril 2023 21:28

      @Fergus
      Bravo Fergus
      Vous avez des notes Excellent
      Moi que des notes Pas intéressant.
      Et pourtant tout le monde est sur l’article Gym’s qui ne m’intéresse pas.
      Merci Fergus  smiley


    • Et hop ! Et hop ! 17 avril 2023 13:22

      @Fergus

      Écoutez la vidéo de Benjamin Mouton, l’ancien architecte en chef de la cathédrale, le comble était fermé à clef et il n’y avait pas de doubles : un gardien se déplaçait, il était rempli de détecteurs de fumée connectés à une centrale surveillée 24 h / 24 par des équipes qui se relayaient pour intervenir à chaque alarmé, il était nettoyé périodiquement de la poussière, une intrusion malveillante n’était possible qu’à des personnes autorisées et accompagnées, donc en se faisant passer pour des nettoyeurs ou autre.

      Il dit aussi que ce sont des poutres en chêne dont la section est de 1 mètre x 0,80 mètre, qu’elles avaient été flottées plusieurs années pour les vider de leur tanin, qu’en plus elles s’étaient pétrifiées pendant huit cent ans, et qu’elles étaient devenues ininflammables et presque incombustibles sans un feu primaire important de petit bois, ou autre, et que la combustion aurait dû être très lente.


  • Decouz 13 avril 2023 16:57

    "Les traditions compagnonniques attribuent l’invention du trait à Pythagore lequel aurait été initié à la tradition des bâtisseurs égyptiens2.

    Eugène Viollet-le-Duc, dans l’article : Trait (art du) de son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle3, estime que le trait de charpenterie fut élaboré par les maitres et les compagnons charpentiers à la fin du XIIe siècle, sur les grands chantiers de France, en même temps que la stéréotomie, qui est l’art du trait de la pierre, était inventée par les appareilleurs, maitres tailleurs de pierre."

    ’’ Le trait aujourd’hui n’est plus le seul apanage de l’enseignement compagnonnique. Il se pratique dans certains points du territoire français, en particulier les centres de formation, lycées professionnels, mais aussi dans les entreprises dont il est parfois l’activité quotidienne.’’

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Art_du_trait_de_charpenterie

    Ensuite il y eu la géométrie analytique de Descartes, mais les compagnons savaient et savent toujours construire un édifice en trois dimensions à partir d’un tracé sur le sol.


    • Sirius paparazzo 13 avril 2023 17:31

      @Decouz

      Le « trait », c’est le « tracé », l’épure, c’est de la géométrie, plane pour l’implantation des bâtiment, dans l’espace (on dirait en 3d aujourd’hui pour les volumes.

      Les maçons qualifiés pratiquent toujours ce qu’ils appellent la règle 3,4,5 pour obtenir un angle droit au moment où ils plantent les piquets qui leur serviront de guides pour réaliser la base des murs à angle droit.

      La technique consiste à utiliser un cordeau sur lequel on a fait des nœuds à intervalles réguliers (eu importe la distance entre eux. Pour obtenir un angle droit, il suffit de reporter trois intervalles sur la droite déjà réalisée selon l’orientation souhaitée, et d’utiliser la corde comme on utilise le compas dans les exercices de géométrie : l’intersection du segment de quatre intervalles à partir du bout de la droite initiale et du segment de cinq intervalles à partir du point obtenu lors de la première opération. Il s’agit en effet d’une application pratique de théorème de Pythagore (le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés. Et, en effet, (5x5) = (3x3) + (4x4). On obtient donc forcément un angle droit.

      Tous les compagnons connaissent ça, mais tous ne connaissent pas pour autant Pythagore !


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2023 22:34

      @Decouz

      Bonsoir, merci pour les liens très intéressants que vous proposez. 


    • Et hop ! Et hop ! 14 avril 2023 11:00

      @paparazzo

      Votre réponse est parfaitement exacte, les architectes et bâtisseurs ne concevaient pas les formes d’un bâtiment en calculant et en reportant des mesures ayant une forme numérique (méthode Pythagore).
      Il faisaient d’abord un dessin schématique à main levée, sans échelle ni unité de mesure, sur la base d’un module arbitraire dont la longueur était fixée par la suite pour définir l’ampleur au bâtiment. Il n’y avait pas de règle graduée.

      Pour construire, on reportait ce dessin en vraie grandeur sur le lieu de consstruction en utilisait des cordeaux gradués avec des noeuds selon le module choisi, ces cordeaux servaient de règle et de compas pour construire les angles. Pour trouver le milieu, le tiers, le double, il n’y avait pas de division ou de multiplication de mesures numériques.


  • Decouz 13 avril 2023 19:55

    "Les ouvriers ont de tout temps eu besoin d’un abri pour leurs outils, et pour eux en cas de pluie. La loge était née. Adossée au mur de l’édifice en construction, la loge est souvent représentée ouverte aux quatre vents, ou tout du moins sur un côté. C’est selon toute logique un raccourci d’artiste. Le peintre voulant représenter également l’activité à l’intérieur de la loge, il en « efface » un mur. La loge sert donc à mettre à l’abri outils36 et hommes. Elle contient les gabarits, les plans s’il y en a. Elle peut contenir une douzaine de personnes ou plus."

    https://books.openedition.org/pumi/35093?lang=fr

    Je ne suis pas sur, j’avais lu un livre très intéressant et très bien illustré sur tous les métiers qui participaient plus ou moins directement à la construction, et sur tous les aspects économiques, je crois qu’il s’agit de celui-ci :

    https://www.babelio.com/livres/Icher-Les-oeuvriers-des-cathedrales/476953# !


  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 20 avril 2023 19:27

    @ Danton 13

    Bonsoir

    Votre excellent commentaire nous en apprend beaucoup sur les cathédrales du Moyen-Age et de tout ce qui s’y rattachait. Votre commentaire fourmille de précieux renseignements sur la vie des populations médiévales. Merci de votre culture. 

    Lorsqu’on compare les époques, on se rend compte que les historiens depuis deux siècles et plus ont terni et assombri l’image de l’église médiévale de cette période riche en enseignements. Qui fut loin d’être la sombre époque dénigrée. 

    Et l’église catholique, sous le jours d’historiens sérieux nous parait moins triste et monotone que celle de nos jours, avec les sermons insipides des prêtres de Vatican II, et les chants parfois franchement niais pendant les messes. On est loin tout de même des grandioses homélies et des chants grégoriens, on est loin de ces beaux hymnes en Latin.

    Vatican II  cette réforme maçonnique A TUE L’EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE ET APOSTOLIQUE ! 


  • Et hop ! Et hop ! 28 avril 2023 09:16

    « une technique déjà parfaitement maîtrisée avec l’édification des cathédrales de Noyon, St-Denis, Senlis et Laon. »


    Vous oubliez de mentionner les deux premières églises gothiques, celles où l’architecture ogivale est née et a été mise au point : l’église abbatiale de Saint-Denis (construite par l’abbé Suger), et l’église cathédrale de Sens (pays des Sénons et de la Seine) dont relevait celles de Paris qui n’était pas encore un diocèse.


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