lundi 30 novembre 2015 - par Marius Morin

Pour comprendre le terrorisme : lire le présent dans le passé

Daesh est-il le monstre que l'on pense ? Par nos bombardements, nous aussi nous aurons tué des innocents. Cela va démontrer clairement la part de resposabilité de nos gouvernements dans la création de ce monstre.

Pour une première fois, les dirigeants politiques français ont nommé clairement les groupes terroristes de l’État islamique (de Daesh), actifs en Irak et en Syrie, et qui projettent des attentats un peu partout dans le monde, spécialement dans les pays occidentaux. J’attire votre attention sur le terme « Occident ». Sous cette expression, on met un amalgame de pays identifiés aux États-Unis, comme le Canada, Israël, l’Australie, les pays européens, etc. Or, les pays européens ont des cultures très différentes de celle des Américains, et la Russie là-dedans est-elle occidentale ou orientale ? Il en va de même quand on parle de Communauté internationale : fait-on référence aux États membres de l’ONU, aux cinq États membres du Conseil de sécurité des Nations unies, aux groupes de pays comme le G8 ou le G20 ?

Qui est en guerre contre les groupes terroristes, les États-Unis avec sa supposée coalition internationale ? La Russie depuis le mois de septembre ? La France depuis les derniers attentats ? On a vite oublié les récents attentats de Bamako au Mali avec ses 19 morts, les attentats de Beyrouth avec ses 44 morts. Mais comment expliquer que les attentats de Paris du 13 novembre dernier avec ses 120 morts causent autant de choc et d’émoi à travers le monde ? Les couleurs de la France (le bleu, blanc, rouge) ont illuminé les édifices et les monuments publics de beaucoup de pays, comme si chacun de nous était, dans son cœur profond, un peu français ? Pourquoi ne sommes-nous pas un peu palestiniens gazaouis avec ses 2 000 morts, suite aux bombardements destructeurs d’Israël en 2014, un peu nigériens avec ses 5 000 morts ou yéménites avec plus de 1 850 morts ? 

Pour ceux et celles qui ne parlent pas arabe, comme moi, l’expression « État islamique » traduit davantage l’idéologie politique du Moyen-Orient que Daesh (État islamique en Irak et au Levant). Cependant tout le monde sait que Daesh n’est pas un état et qu’il n’est pas islamique au sens propre du terme. Daesh est une puissante armée de mercenaires issue d’une quarantaine de pays et qui ont choisis Raqqa en Syrie comme capitale et siège de leur gouvernement, en 2013. 

D’où vient Daesh ? Ce groupe est une émanation d’Al-Qaïda en Irak. Après l’invasion d’Irak en mars 2003 par les États-Unis, une scission s’est produite entre Abou Bakr al-Baghdadi d’Al-Qaïda et Ayman al-Zaouahiri, le dirigeant d’un réseau terroriste irakien. Ce dernier, Daesh, voulait créer les conditions d’une guerre civile en Irak entre chiites et sunnites. Al-Qaïda n’était pas d’accord, considérant qu’on ne pouvait pas s’en prendre à des civils musulmans. Aujourd’hui ce groupe Daesh, après la prise de Mossoul, s’est étendu sur le Nord de l’Irak et passé en Syrie, au désespoir des Kurdes musulmans. Cette armée ne cherche plus à se faire reconnaître comme groupe d’opposition politique au régime syrien, démocratique et laïc du président Bachar Al-Assad, mais veut s’imposer comme unique structure mondiale d’encadrement des peuples. Ses chefs rejettent les frontières qui, pour eux, sont des frontières occidentales, imposées et artificielles. Ils ne reconnaissent que la nation islamiste, le califat. Mais d’où vient leur haine envers l’Occident et leur projet de le détruire ?

Pour bien comprendre cette idéologie islamique au nom du dieu Allah, on doit revenir en arrière. Mon but est de me décoller le nez des attentats sanglants des derniers jours pour éviter le jugement facile et le piège de la peur ou de l’islamophobie. Ce bref retour en arrière va nous aider à comprendre cette idéologie politico-militaire issue de la mouvance wahhabite de l’Arabie saoudite. Voici, en résumé, les dates les plus importantes qui ont marqué l’histoire récente du Moyen-Orient.

La date du 3 septembre 1897

Il faut bien comprendre une chose. Il y a environ un siècle, les Juifs étaient éparpillés à travers l’Europe et le monde. Depuis des lunes, ils rêvaient de se réunir un jour comme peuple élu de Dieu. Dans cet esprit, une organisation mondiale sioniste (porteuse d’une idéologie politico-nationaliste) se crée le 3 septembre 1897, lors du premier congrès juif tenu à Bâle en Suisse, sous l’initiative de Théodore Herzl. L’objectif premier est l'établissement d'un centre spirituel, territorial (ou étatique) pour le peuple juif en terre d'Israël, c’est-à-dire en Palestine. Théodore Herzl, (le Mont Herzl, à Jérusalem, abrite la sépulture du fondateur du sionisme et celle d'autres figures marquantes de l'histoire d'Israël), déclare suite au congrès ceci : « À Bâle, j’ai donné naissance au futur État juif. Il peut venir dans cinq ans, ou dans cinquante ans, tout le monde le verra ».

La date du 16 mai 1916

Quelques années plus tard, la France et le Royaume-Uni décident de se partager le Moyen-Orient et signent dans le plus grand secret les accords Sykes-Picot, le 16 mai 1916, en pleine guerre mondiale. Les Palestiniens, tant arabes que juifs, ne sont pas consultés. Ces derniers n’acceptent pas la partition de leur pays. Ils se perçoivent tous comme des arabes israéliens et Jérusalem est leur ville sainte où le Dôme du Rocher fut construit au septième siècle et achevé en l’an 692. Suite à cet accord, ils se sentent comme des moins que rien et humiliés.

Sans perdre de temps, le Secrétaire d’État des affaires étrangères britanniques, Arthur Balfour, écrit une lettre à Lord Lionel Walter Rothschild, une éminence de la communauté juive britannique qui devint rapidement le principal financier du mouvement sioniste. Cette lettre donne naissance à la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 où Arthur Balfour demande d’établir en Palestine un « Foyer national pour le peuple juif ».

La date du 26 avril 1920

Les Palestiniens manifestent et se révoltent, mais rien n’y fait. Cet accord unilatéral, non négocié, est entériné par la Société des Nations, lors de la Conférence de paix de San Remo, en avril 1920, qui décrète la partition de la Palestine. La France reçoit le mandat du Liban, de la Syrie, du bassin de Kirkuk et la Grande-Bretagne de l'Irak incluant Mossoul, la Transjordanie, la Terre Sainte désignée sous son nom romain de Palestine. À travers une immigration clandestine, la population de la Palestine passe de 55 000 Juifs en 1918 à 600 000 en 1948 et les Palestiniens de 560 000 en 1918 à 1 200 000 en 1948.

Depuis cette partition mandataire de la Palestine (française et britannique), les conflits ne font que s’accumuler et deviennent de plus en plus violents entre les Palestiniens et les Juifs. Même si la Conférence de paix de San Remo stipulait clairement que rien ne serait fait qui puisse porter atteinte aux droits civiques et religieux des musulmans israélites de Palestine et Transjordanie, rien n’a été respecté en ce sens par la suite. Une organisation sioniste, désignée sous le vocable d’Agence juive, ancêtre du Likoud d’aujourd’hui, se forme et conteste les accords et décisions de la Société des Nations. Par contre, la population musulmane palestinienne, se considérant « israélienne », rejette avec force l’idée d’un État pour la population juive de Palestine, spécialement sous le vocable d’État d’Israël. Les arabo-musulmans se sentent trahis à nouveau, comme si on avait usurpé leur identité. 

Entre 1935 et 1939, les arabo-musulmans palestiniens n’en peuvent plus de se faire voler leurs terres, détruire leurs maisons et villages par des colons juifs. Ils se soulèvent contre le mandat britannique et la colonisation sioniste éhontée et injuste. Ce soulèvement est finalement réprimé dans le sang par la Haganah, une organisation clandestine paramilitaire sioniste, créée en 1920. Les musulmans palestiniens sont donc une fois de plus écrasés et humiliés.

En 1942, l’Agence juive crée le Mossad, une structure paramilitaire échappant aux Britanniques, pour organiser une immigration clandestine massive de Juifs issus d’Allemagne, de Russie et d’Europe vers la Terre sainte, c’est-à-dire la Palestine. L’Agence juive affronte directement les dirigeants et services britanniques. Sa branche armée, la Haganah, se livre à de nombreux sabotages, grèves et manifestations. L’OSM (Organisation sioniste mondiale) décide de demander un état juif sur toute la Palestine mandataire. Les diplomates sionistes (du département politique de l’Agence juive) se mettent alors au travail (surtout après 1945), auprès des gouvernements et des opinions publiques, pour défendre son plan d’un état juif. Les liens sont rompus avec son allié historique, les Britanniques. Ces sionistes lobbyistes travaillent en pratique sous la direction de Ben Gourion. Il en va de même pour l’OSM. La population juive en général est loin de comprendre tout ce qui se trame derrière les portes closes des lobbyistes sionistes.

La date du 29 novembre 1947

Les Britanniques, soudoyés par le mouvement sioniste (avec Rothschild en tête) n’arrivent plus à concilier les revendications nationalistes de part et d’autre des Palestiniens et des Juifs. En conséquence, avec l’accord des Soviétiques, des Français et des Américains, les Britanniques remettent l’administration de la Palestine et leur mandat à l’ONU, récemment créée, en février 1947. C’est ainsi que le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU décide d’un nouveau plan de partage de la Palestine en trois entités : la création d’un État juif, d’un État arabe et le territoire de Jérusalem, placé sous le contrôle de la Communauté internationale.

Le plan est accepté par les dirigeants de la communauté juive en Palestine, mais rejeté par la quasi totalité des dirigeants de la communauté arabe de Palestine qui forme les deux tiers de la population. Les dirigeants arabes revendiquent l’ensemble de leur territoire, soutenant que le partage constitue une violation du droit de la majorité des habitants de la Palestine de décider d’eux-mêmes. L’année suivante, David Ben Gourion proclame le 14 mai 1948 l’établissement de l’État d’Israël. Le lendemain du vote, la première guerre israélo-arabe de 1948-1949 éclate. Les guerres vont se succéder pendant 66 ans, jusqu’à aujourd’hui.

La date du 25 décembre 1979

Mais voilà qu’en septembre 2001, plusieurs d’entre nous entendent parler pour la première fois d’Al-Qaïda et de Ben Laden. Moi, le premier. Mais pour les dirigeants Russes, Américains, Afghans et Saoudiens, tant politiques que militaires, connaissent bien cette mouvance islamique issue du wahhabisme sunnite. Dès 1979, lorsque la révolution islamique de l'ayatollah Khomeiny renverse le régime du Shah en Iran, la géopolitique du Moyen-Orient change du tout au tout. Pendant que tous les regards sont tournés vers la révolution de l’Iran, un mois plus tard, l’Union soviétique envahit l’Afghanistan. L’Afghanistan est un pays divisé en clans tribaux qui se disputent le pouvoir, mais qui sont jaloux de leur indépendance. C’est ainsi que de nombreux jeunes (moudjahidines) issus des divers clans vont combattre, au nom de l’islam, contre l’envahisseur communiste qu’est l'URSS. Ces combattants sont recrutés, fiancés, armés et envoyés au front par l'Arabie saoudite et les États-Unis. De nombreux groupes islamistes se forment autour de leaders en Afghanistan et au Pakistan. C’est ainsi qu’un leader apatride d'origine saoudienne, Oussama Ben Laden devint le chef spirituel d’un réseau de djihadistes appelé Al-Qaïda au Pakistan. 

À ce moment-là, le jeune ingénieur Oussama de 23 ans est recruté par la CIA. Et depuis Istanbul, il organise des collectes de fonds pour la « guerre sainte » d’Afghanistan contre l’armée soviétique. Il réussit à enrôler plus de 12 000 hommes en provenance d’Algérie, d’Égypte, du Yémen, de Somalie et des Philippines. Après dix ans de guerre et de nombreuses tractations entre Moscou, Washington, Kaboul et Islamabad, le 16 février 1989, l’armée soviétique se retire totalement de l’Afghanistan. Tous ces groupes paramilitaires secrets se sont forgés sous l’œil attentif du prince Faisal bin Turki Al Saud, le chef tout-puissant des services secrets saoudiens. Ce dernier a d’ailleurs été démis de ses fonctions le 31 août 2001, soit dix jours avant les attentats du 11 septembre. Quelle coïncidence, n’est-ce pas !

La date du 11 septembre 2001

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, détruisant les tours jumèles du World Trade Center, George W. Bush déclare la guerre au terrorisme. Il est le premier à parler de guerre au terrorisme et accuse un dénommé Oussama Ben Laden, le chef d’Al-Qaïda en Afghanistan. Bush a besoin d’un bouc émissaire, d’un coupable, pour couvrir la honte et l’humiliation de l’Amérique. Suite aux pressions américaines, le Conseil de sécurité des Nations unies, en sa résolution 1373 du 28 septembre 2001, oblige tous les États membres de l'ONU à prendre des mesures législatives contre le terrorisme. C’est la mise en place d'un « état d'exception », c'est-à-dire la légitimité de faire des guerres préventives. George W. Bush décide, le 7 octobre 2001 de bombarder les principales villes de l’Afghanistan et d’envahir le pays. Au même moment, il met en place fin 2001, sur la base militaire de Guantánamo à Cuba, un camp de détention du même nom où sont incarcérés (hors de tout cadre juridique) les combattants islamistes capturés. Imaginez la haine contre l’Amérique des combattants islamiques et du monde arabo-musulman en général !

La date du 20 mars 2003

Pire encore, Washington décide d’envahir l’Irak en 2003 et de renverser le régime laïc de son président Saddam Hussein, l’auteur de supposées armes de destruction massive, qui n’ont jamais existé. Traqué, il meurt pendu aux vus et aux sus du monde entier, le 30 décembre 2006. Quelle peine, frustration et humiliation pour ses fidèles militaires et la majorité de la population irakienne !

La date du 4 janvier 2011

Suite à la tentative d’immolation d’un jeune vendeur ambulant tunisien, Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010, un mouvement de protestation populaire s’organise le 4 janvier 2011 et contraint le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, à quitter son pays pour l'Arabie saoudite. Le mois suivant, Hosni Moubarak, président de l'Égypte depuis 1981, doit également abandonner le pouvoir face à la pression de la rue. Ces soulèvements populaires, qui ont lieu dans ces pays du monde arabe (pour la plupart soumis à des régimes laïcs et autoritaires), sont désignés sous le nom de « Printemps arabes ». Les printemps arabes se sont manifestement soldés par un échec, car ils ne sont pas issus du peuple, mais de différents groupes rebelles recrutés, armés et financés par la CIA américano-sioniste. Le constat aujourd’hui est que les promesses de 2011 n’ont pas répondu aux attentes des populations aspirant à plus de droits, de liberté et de démocratie. 

À partir de février 2011, les services secrets américains, français et britanniques moussent au nom de la liberté et de la démocratie, une importante contestation contre le leader spirituel Mouammar Kadhafi de Lybie, au pouvoir depuis plus de 41 ans, en tant que dirigeant de facto de la Jamahiriya arabe libyenne. On l’accuse de bombarder sa propre population. Or, le pays n’a pas de dette internationale (au détriment du FMI), son président Kadhafi projette une Monnaie commune africaine, un Fonds monétaire africain, une Banque centrale africaine, indépendante de la Banque mondiale, une Compagnie de transport aérien, Afriqiyah Airawyas qui doit assurer la liaison entre les capitales africaines et régions du continent. En 2007, il met sur la table trois cents millions de dollars et achète le premier satellite de télécommunications entièrement dédié au continent africain et ses îles. Le RASCOM-QAF1 a été mis en orbite le 4 août 2010 par le lanceur Ariane 5, depuis le Centre spatial guyanais. Cela a contrarié Israël et les Américains. Dans les faits, Mouammar Kadhafi a investi davantage en Afrique que toutes les institutions financières occidentales (FMI, BM, Club de Paris, etc.), ce qui fait de lui le chef d'État ou de gouvernement le plus redoutable d’Afrique pour les États-Unis et en particulier Israël. Les services secrets américains et français vont armer un mouvement d’opposition que se transforme rapidement en une insurrection armée, puis en une guerre civile.

Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte en mars 2011 la résolution 1973, qui permet notamment l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne en Libye où l’armée locale libyenne de Kadhafi ne peut plus voler. Au fil des mois, le régime doit faire face à une suite de défections et de défaites militaires. À la fin du mois d'août 2011, les insurgés entrent dans la capitale, Tripoli, ce qui permet au Conseil national de transition (CNT) de s'installer au pouvoir. Mouammar Kadhafi, s’enfuit avec sa famille vers Syrte sa ville natale et continue à appeler au combat. Mais en vain ! Le 20 octobre 2011, à 12 h 30 (heure de Tripoli), le colonel Yunus al Abdali, qui dirige les opérations militaires des soldats gouvernementaux dans l'est de Syrte, annonce la prise de la ville, après un mois de bataille. Sans argent, sans nourriture, traqué de tous bords, sous le commandement de son fils Mouatassim, décide de s’enfuir à nouveau, plus terrorisé par les bombardements de l’Otan que les rebelles du CNT. Un missile (de type français) est tiré et explose près de sa camionnette blindée. Le choc déclenche les airbags et blesse son chauffeur Daw et Kadhafi à la tête. Abandonnant leur véhicule, ils tentent de se réfugier dans un ponceau d’égout sous la route où ils sont découverts, capturés, martyrisés et tués. Son corps et celui de son fils Mouatassim sont exposés pendant plusieurs jours, dans un entrepôt frigorifique de Misrata. Quelle fin de vie !

La date du 6 mars 2013

Depuis l’invasion américaine d’Irak, les forces politiques, laïques du parti Baas (d’allégeance sunnite) sont délibérément détruites par les nouveaux dirigeants irakiens chiites. Depuis, les sunnites sont montés contre les chiites au pouvoir. Le mécontentement de la population sunnite, marginalisée par l’ex-premier ministre Nouri Al-Maliki, a formé un terreau idéal pour les djihadistes. L’Arabie saoudite et le Qatar (d’allégeance sunnite) n’ont pas raté cette opportunité pour jeter de l’huile sur le feu. C’est de cet ensemble de djihadistes qu’est issu l’État islamique. Comme nous pouvons le constater, les djihadistes ne sont pas apparus par hasard. Ils sont le produit d’une longue humiliation, fanatisation, radicalisation ou wahhabitation de l’islam contre une modernité occidentale envahissante. « Dans le passé l’Arabie saoudite a formé environ 45 000 cadres religieux à l’étranger. Le pays finance des dizaines de chaînes satellitaires et des centaines de sites internet. Les Saoudiens ont investi à ce jour 87 milliards de dollars pour diffuser le wahabisme dans le monde entier, pour construire des mosquées et rémunérer des imams. Cela s’est fait et cela continue de se faire non seulement dans nos contrées mais aussi en Asie, en Afrique et bien sûr au Moyen-Orient. Il n’est pas exagéré de parler d’une [wahabisation de l’islam-> http://www.michelcollon.info/Comment-nous-pouvons-gagner-la.html] ».

Revenant aux données de l’histoire récente, le 6 mars 2013, les dirigeants de l’État islamique décident d’établir leur capitale et le siège de leur gouvernement à Raqqa, en Syrie. Trop occupées à combattre sur plusieurs fronts à la fois, l’armée syrienne n’a pu défendre la ville adéquatement et elle leur a échappé. Depuis lors, comme je l’ai signalé au début, nous avons à faire à une véritable armée de mercenaires venus d’une quarantaine de pays. Ils ont plus de cent chars d’assaut, des milliers de jeeps blindés, des mitraillettes, des lances roquettes, des missiles, etc. Ces armes ne sont pas tombées du ciel, c’est le cas de le dire !

En bout de ligne, qui sont les responsables des attentats de l’État islamique ? Les pays vassalisés des États-Unis, Israël, l’Arabie saoudite et le Qatar et tous les autres membres de leur supposée coalition. Les bombardements sont-ils la solution ? Non, sauf peut-être ceux qui visent les raffineries pétrolifères et les camions-citernes qui transportent le pétrole volé et vendu à rabais à la Turquie et à des pays européens. Avec l’arrivée de la Russie en Syrie, sous l’invitation du président Bachar al-Assad de Syrie, la Turquie est en train de perdre sa mamelle pétrolière (et Daesh aussi), en étant privée de son hégémonie sur la frontière avec la Syrie. L’attaque d’un avion de chasse russe par la Turquie-Otan n’est pas due à une erreur ou à une menace russe à sa sécurité nationale, mais à sa vengeance (celle de son président Recep Tayyip Erdoğan) de se voir couper les vives pétrolières et d’être incapable de continuer à soutenir en personnel et en armes Daesh. Il y a de profondes divergences au sein de l’Otan, mais face à la Russie, l’Otan n’a pas le choix de soutenir la Turquie comme un de leurs membres. Quelle incongruence et hypocrisie !  

On fait quoi maintenant ? Pour éradiquer le terrorisme, il faut atteindre les causes. Au niveau national, tant en Irak qu’en Syrie, il est urgent de couper les vives aux principaux groupes terroristes, Al-Qaïda, Al-Nusra et Daesh, en libérant les raffineries de pétrole qu’ils détiennent et exploitent, en détruisant les camions-citernes qui transportent le pétrole et le vendent via la Turquie. Demander à la Turquie de contrôler ses frontières pour empêcher ce commerce illicite payant tant pour elle que pour les groupes terroristes relève du rêve. Dans le même ordre, il est impératif de saisir tous les dons, les subventions, les fonds destinés aux groupes terroristes envoyés principalement par l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, etc. (dans plus de 19 banques protégées), et garder cet argent comme réserve pour la reconstruction de la Syrie et de l’Irak.

Des sanctions économiques doivent être décrétées par les Nations Unies, comme dans le cas de l’Iran et de bien d’autres pays. Il en va de même pour toute livraison d’armes à ces groupes de mercenaires en provenance spécialement des États-Unis et des pays de l’Otan. Que les États-Unis, le Royaume uni, la France, le Canada annulent tout contrat de vente d’armes à l’Arabie saoudite et au Qatar. Il faudrait cesser pour un temps toute relation diplomatique avec ces pays.

Il y a un urgent besoin de coordonner les services secrets du renseignement qui travaillent en parallèle et qui ne communiquent pas entre eux. Il faut une seule coalition qui puisse s’imposer et frapper fort les différents groupes djihadistes où qu’ils soient. Pour un meilleur contrôle, il faut à tout prix garder intactes les frontières de l’Irak et de la Syrie. Pour ce faire, nous devons compter sur la collaboration de Bachar Al-Assad et des pays arabo-musulmans.

Deux mises en garde importantes. Les conflits au Moyen-Orient ne se règleront pas sans une mise au pas d’Israël et son idéologie sioniste de colonisateur de la Palestine. Je l’ai passablement développé un peu plus haut. Mais permettez-moi de vous rappeler quelques faits récents. Le 2 juin 2014 la politique palestinienne change, le Fatah au pouvoir en Cisjordanie et le Hamas sur la bande de Gaza forment un gouvernement palestinien d'union nationale. Cette réconciliation est immédiatement condamnée par Israël qui au même moment soigne des djihadistes blessés dans ses hôpitaux. Suite à l’enlèvement de trois jeunes juifs (situation toujours ambigüe), le 14 juin 2014 Israël lance l'opération « Gardiens de nos frères », durant laquelle sont arrêtés et emprisonnés 800 Palestiniens, sans inculpations ni procès. En juillet et août 2014, l’armée israélienne lance une autre offensive « Bordures protectrices » contre la bande de Gaza. Selon le journal le Monde, cette dernière guerre, qui a duré plus d’une cinquantaine de jours, aurait causé plus de 2 000 morts du côté palestinien dont au moins 1 444 civils, parmi lesquels 478 enfants, et 64 morts du côté israélien, dont 3 civils, sans compter les 10 000 blessés et les 485 000 réfugiés palestiniens. Israël veut redessiner les cartes et déplacer les frontières du Moyen-Orient pour faire de la place au Grand-Israël. Et pour être un peu machiavélique, je dis : vidons l’Irak et la Syrie de leurs différentes populations et il sera plus facile à Israël de réaliser son rêve ! Au même moment, n’y aurait-il pas un deuxième but visé ? Les pays d’accueil n’étant pas nécessairement préparés et outillés pour recevoir cette avalanche de réfugiés, des dissensions vont se créer au milieu des différentes populations et, sans trop me tromper, augmenter une islamophobie latente et malsaine. Pendant que l’Europe sera occupée par les réfugiés, Israël aura la voie libre, si l’ONU ne fait rien.

Une seconde mise en garde. Je m’en voudrais de terminer sans parler d’un autre problème non réglé qu’est la situation des différentes populations kurdes. Ce peuple de 30 millions d’habitants n’a toujours pas d’État-nation et chevauche sur quatre frontières, celle d’Iran, d’Irak, de Syrie et de Turquie. Les Turkmènes à la frontière de la Turquie, opposé au régime de Bachar Al-Assad comptent sur la Turquie pour les protéger et les armer. Or, l’objectif des Russes est de fermer la frontière syrienne au nord de Lattaquié pour que l’armée syrienne puisse venir à bout des fiefs rebelles du Djebel Turkmène et du Djebel Akrad (la montagne des Kurdes en arabe), qui menacent les installations militaires russes. La Russie ne pourra pas y parvenir si les rebelles continuent à recevoir de l’aide militaire depuis la Turquie. À l’autre extrême se trouve le Djebel Ansarieh (la montagne sacrée des Alaouites) pro-Assad qui ne veulent pas s’engager ouvertement dans les conflits par peur des représailles de la Turquie. Cependant depuis qu’un des deux pilotes ait été tué par les rebelles turkmènes, le peuple kurde vient d’aggravé sa situation, en projetant l’image qu’ils sont aussi barbares que les rebelles de Daesh. J’espère qu’une fois la Syrie pacifiée (espérant que cela se produira un jour), les Nations-Unies devront tout faire en leur pouvoir pour préparer la voie à une autonomie politique et nationale des populations kurdes.

Voilà une brève ébauche visant à aborder les causes du problème islamique. Mais ne soyons pas naïfs ! Quelles que soient les précautions employées, des civils (pire, des enfants), des innocents seront tués par nos bombardements. Plus les bombardements se succèdent, plus des bavures risquent de se produire. Le résultat sera dévastateur, dans l’opinion publique arabo-musulmane ! Nous aurons, nous aussi, tué des innocents ! Et cela va démontrer clairement la part que nos gouvernements ont eu dans la création de ce monstre.



25 réactions


  • Massada Massada 30 novembre 2015 09:56

    Israël et l’occident sont les grands responsables de tous les maux du monde musulman.
     
    S’ils sont en proie au despotisme éternel, à la violence, aux conflits confessionnels, aux appels aux meurtres des laïcs et des apostats, à la terreur, au climat insurrectionnel et inquisitorial permanent, aux attentats meurtriers qui peuplent leur quotidien et frappent leurs lieux de culte, à l’arriérisme, au fanatisme, à la profanation des cimetières, à l’endoctrinement religieux,
     
    c’est la faute à Israël et aux anciens colonisateurs.
     
    Si ils sont encore au stade archaïque de peuples guerriers, en Syrie, en Somalie, en Afghanistan, au Pakistan, au Soudan, à Gaza et en Iran… C’est à cause du juif et du blanc colonisateur.
     
    Si l’islam revendique maintenant 54 Etats musulmans, le double d’il y a un siècle, c’est Israël moteur du complot.
     
    Bravo Monsieur Marius Morin vous êtes un brillant analyste, vous avez tous compris smiley


  • Christian Labrune Christian Labrune 30 novembre 2015 10:02

    Une vraie page d’anthologie pour l’illustrer ce que peut être la pathologie antisémite arrivée à l’acmé de son délire.

    Qu’est-ce que vient foutre sur ce site cette propagande infecte ? Comment se fait-il que cela ait pu passer la barrière de la modération ? L’internationale salafiste soutenue par une extrême gauche criminelle dont on a pu voir les exactions hier place de la République aurait-elle pris le contrôle de ce site ?

    On massacre cent trente Français à Paris au nom d’Allah ; la même idéologie pourrie est cause que deux ou trois Israéliens sont poignardés presque tous les jours et on ose venir expliquer ici que c’est la civilisation occidentale qui serait la cause de tant d’horreurs. A ce niveau de perversion, il n’y a plus qu’une chose à faire : rejoindre Rakka par la Turquie pendant que les frontières sont encore perméables, ou, comme on l’a vu hier, saccager les fleurs et les photos des victimes au pied de la statue de la République.

    Tout cela est scandaleusement écoeurant et j’en ai la nausée.


    • Laurent 47 30 novembre 2015 10:36

      @Christian Labrune
      C’est vrai ça ! C’est beaucoup plus grave que la mort de 3.000 sémites palestiniens à Gaza !


    • agent ananas agent ananas 30 novembre 2015 11:16

      @Christian Labrune
      « Tout cela est scandaleusement écoeurant et j’en ai la nausée ».

      Certainement l’usage à haute dose du suçage de wahhabites comme BHL...
      Hélas ce sont des symptômes difficilement guérissables.
      En vous souhaitant une meilleure rémission...


    • philouie 30 novembre 2015 11:36

      @Christian Labrune
      On massacre cent trente Français à Paris au nom d’Allah
       
      Avec l’aide des services secrets


    • njama njama 30 novembre 2015 16:18

      @Christian Labrune
      Ce qui n’est pas honnête c’est de faire l’analogie entre les djihadistes terroristes de l’EI (ex EEIL État islamique en Irak et au Levant qui a profité du conflit en Syrie pour se déployer à l’ouest en Syrie) né de la guerre US en Irak de 2003 et la question palestinienne. Les deux n’ont iren en commun.

      C’est le mélange des genres et confusions, l’article fait des amalgames, avec Israël / Palestine, les Kurdes, la révolution iranienne, l’Afghanistan... alors que ce qui se passe en Syrie est dans le droit fil de ce qui est appelé « printemps arabes », Tunisie, Libye, Egypte, Syrie ...


    • Agafia Agafia 30 novembre 2015 21:48

      @Christian Labrune
      Une vraie page d’anthologie pour l’illustrer ce que peut être la pathologie antisémite arrivée à l’acmé de son délire.


      +10000000
      Et très joliment dit...

      On atteint des sommets... Je partage la nausée.

    • Pomme de Reinette 1er décembre 2015 07:49

      @Christian Labrune

      Qu’est-ce que vient foutre sur ce site cette propagande infecte ?

      Je me pose la même question
      .Début de réponse ici :
      http://www.streetpress.com/sujet/41152-agoravox-vie-et-mort-d-un-site-de-journalisme-citoyen-a-la-francaise#


    • Allexandre 6 décembre 2015 14:49

      @Christian Labrune
      Le problème avec les sionistes, c’est que le rappel des faits leur donne la gerbe. Mais il va falloir vous y faire. Vous avez fait un lavage de cerveau écoeurant depuis des décennies, mais aujourd’hui, nombreux sont ceux qui n’acceptent plus votre malhonnêteté intrinsèque. Oui , les sionistes ont poussé les juifs à voler les terres des Palestiniens (musulmans, chrétiens et juifs depuis des siècles). 

      Ouvrez les yeux au lieu de vous faire lobotomiser par le sionisme !! Vous comprendrez peut-être qu’être opposé à Israël n’a rien à voir avec l’antisémitisme. Mais encore faut-il avoir une once d’honnêteté !

  • Laurent 47 30 novembre 2015 10:15

    Excellent exposé qui démontre à l’évidence que les terroristes qui nous pourrissent la vie, sont les enfants naturels ( non reconnus ) des terroristes occidentaux qui se sont acharnés sur cette région !

    Par contre, y a un petit détail qui n’est jamais évoqué : l’accord signé en 1974 entre la Jordanie, légitime propriétaire de la Cisjordanie ( ou Judée Samarie ), et l’Etat d’Israël.
    Aux termes de cet accord, la Jordanie a accepté de ne plus considérer son voisin comme un pays ennemi et a cédé la Cisjordanie à Israël qui en est donc devenu propriétaire !
    Les attentats de Septembre Noir ne sont peut-être pas étrangers à cette décision, la Jordanie n’étant plus en mesure de faire face au soulèvement des palestiniens, et préférant de loin que ce soient les israéliens qui gèrent ce problème !
    S’ajoute à cela le problème de l’eau ! Israël en devenant « propriétaire » de la Cisjordanie, et en occupant le plateau du Golan, s’est accaparé les trois sources du Jourdain et le fleuve lui-même.
    Donc les trois réservoirs et les tuyaux de la « plomberie » qui dessert cette région !

  • Laurent 47 30 novembre 2015 10:33

    Et j’ajoute que l’ONU avait bien voté une résolution pour régler le conflit libyen : une interdiction de vol des appareils de l’armée de l’air libyenne.

    Moyennant quoi, la coalition internationale ( c’est-à-dire ceux qui étaient intéressés par le pétrole libyen ), ont commencé à bombarder tous les blindés, les confondant sans doute avec des tapis volants !
    C’est vous dire comment ces pays voyous, qui n’ont que le mot « démocratie » à la bouche, considèrent la Communauté Internationale et l’ONU !
    Et les « rebelles » libyens ( c’est-à-dire les mercenaires étrangers ), ont curieusement déclenché les hostilités en Cyrénaïque, là où se trouvent les gisements de pétrole !
    Le résultat : un pays qui fonctionnait correctement, qui était une barrière empêchant le passage de migrants de tous poils vers l’Europe, et où cohabitaient toutes les ethnies, a été pillé et son chef d’état mis à mort.
    Maintenant, toutes les armes et munitions des arsenaux sont aux mains des fanatiques qui sont dans tous les pays du Moyen-Orient, et le pays est devenu une véritable pétaudière !
    Mais après tout, c’est peut-être ce que voulaient les cons qui nous dirigent !

  • njama njama 30 novembre 2015 11:26

    Le sionisme naît-il au Congrès de Bâle ? C’est ce que l’histoire retient.
    Il semblerait en fait que « l’impérialisme » aurait trouvé dans le messianisme juif - authentique sionisme religieux -, l’opportunité d’installer un comptoir colonial au moyen-orient sur une base nationaliste. On peut dire que ce projet d’implantation néo-colonial qui a accouché dans la douleur, et a enrôlé la moitié des juifs de la planète a réussi ... L’État d’Israël est n fait politique.
    Une thèse intéressante, bien documentée.

    Le sionisme, sources et genèse messianique
    entretien avec Youssef Hindi
     https://www.youtube.com/watch?v=cUbD94eJdtY

    Entretien avec Youssef Hindi
    citation :
    « La thèse principale de mon livre est la suivante : le sionisme n’est pas, contrairement à l’idée répandue, une idéologie athéiste ; il n’est pas non plus né, comme le pensent certains historiens, dans les milieux protestants puritains anglais au XVIIe siècle. Le sionisme est à l’origine un projet messianique, né dans des cercles rabbiniques au Moyen Âge, à partir du XIIIe siècle. Ce projet a mûri et s’est renforcé en se transformant à travers les siècles pour finir, comme un certain nombre d’idéologies modernes au XIXe siècle, par prendre une apparence athéiste.

    À l’heure actuelle, l’État d’Israël, qui renoue avec ses racines messianiques, vit une poussée de fièvre qui, en effet, peut mener les Israéliens, mais aussi toute la région et, par suite, les grands blocs politiques, vers une catastrophe. La politique israélienne est, du point de vue d’un esprit rationnel, suicidaire, mais pour les messianistes à la tête de l’État hébreu, elle profitera au projet sioniste qui n’est rien d’autre que la traduction d’un messianisme actif qui vise à hâter à toute force et à tout prix la venue d’un messie qui doit régner sur les ruines des nations. »

    Occident et Islam : Sources et genèse messianiques du sionisme ; De l’Europe médiévale au Choc des civilisations
    de Youssef Hindi
    Qui veut comprendre la situation du monde actuel, doit remonter aux sources originelles des courants d idées sous-jacents aux grands mouvements historiques. Idées qui seront le moteur de l action pour ces minorités proactives qui font et défont l histoire. Dans cet ouvrage, Youssef Hindi nous révèle les origines mystiques, jusqu ici méconnues, du sionisme et de la doctrine stratégique du Choc des civilisations. Idéologies qui conduisent en priorité les peuples d Orient et d Occident, et in fine l Humanité dans son ensemble, sur des voies essentiellement périlleuses. En remontant au XIIIe siècle, nous découvrons comment est né le projet du « rapatriement » du peuple juif en Terre sainte malgré l interdiction énoncée par la Torah et le Talmud. Nous voyons ici de quelle manière ce rêve messianique a pris corps pour s accomplir à partir de la fin du XIXe siècle dans une idéologie athéiste, le sionisme politique.

    http://www.amazon.fr/Occident-Islam-messianiques-m%C3%A9di%C3%A9vale-civilisations/dp/2917329823


  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 30 novembre 2015 12:11

    Comment semer le doute dans les esprits quand tout est clair ?

    - Remonter très loin en arrière au temps où la situation n’avait rien de comparable, et choisir soigneusement des faits qui semblent reliés aux événements actuels (revendications palestiniennes et défense d’Israël).
    - Prendre prétexte de la naïveté des européens à vouloir aider les pays arabes à s’affranchir de leurs dictateurs pour leur faire endosser la responsabilité des conflits actuels.
    - Truffer son article d’une multitude de détails sans intérêt pour endormir le lecteur et lui croire que l’auteur a sérieusement travaillé ses thèses.
    - Nous culpabiliser un peu plus en faisant valoir que nos frappes tuent des innocents (comme si ce n’était pas le cas dans toutes les guerres).
    - Et voilà comment on transforme des assassins en victimes !

    Il faut bien avouer que l’article est un modèle du genre, chapeau l’artiste !


  • charlie charlie 30 novembre 2015 12:14

    L’auteur, esprit « libre » ?? ne serait-il pas plutôt le toutou de la bien-pensance complotiste qui phagocyte la toile ?

    D’abord, ça commence fort : « Daesh est-il un monstre ? nous aussi, etc…. ». Et c’est parti. l’Occident arrive 4 lignes plus bas.

    J’ai failli arrêter ma lecture à « tout le monde sait que Daesh n’est pas un état et qu’il n’est pas islamique au sens propre du terme. » 

    Ah non ? mais qu’est-il donc ? que sont donc ces Daeschiens et Daeschiennes ?

    Après m’être demandé comment considérer cet Islam « sale » par rapport à un Islam « propre », je me suis donc interrogé : l’Islam au sens propre traitait-il différemment que les Daeschiens les apostats, les femmes, les homosexuels, les mécréants ? La charia propre était donc si différente de la charia sale ?

    Je pensais trouver la réponse dans cet article libre, critique et alternatif, et j’ai enfin trouvé peu après la cause première, la cause première de tout : 

    « Pour bien comprendre cette idéologie islamique au nom du dieu Allah (ah bon ? islamique, donc ?), on doit revenir en arrière. »

    « Il faut bien comprendre une chose. Il y a environ un siècle, les Juifs étaient éparpillés à travers l’Europe et le monde. Depuis des lunes, ils rêvaient de se réunir un jour comme peuple élu de Dieu.  »

    Ouf….. j’ai eu peur.


    • Laurent 47 30 novembre 2015 17:12

      @charlie
      Réponse : l’Islam est une religion, pratiquée de plusieurs manières différentes selon qu’on soit au Moyen-Orient, en Chine, ou en Indonésie ( le plus grand pays musulman du monde ). Mais l’Islam est une religion de paix, comme toutes les religions ! Tout dépend de ce que l’on en fait !

      Daesh n’est pas l’Islam, ni au sens propre, ni au sens figuré ! C’est seulement une multinationale de tous les paumés de la Terre, qui a pour seul but de faire payer à tout le monde l’échec des misérables rebuts de la société qui la compose, en créant ce chancre au sein du Moyen-Orient qu’elle veut appeler califat ! Et ses dirigeants ne sont même pas capables de voir qu’ils sont manipulés de toutes parts, au profit des grandes puissance ( pétrole oblige ).
      Les slogans « Allah Akbar », les drapeaux noirs avec leurs inscriptions en arabe, et leur propagande n’ont pour but que de recruter d’autres candidats pour servir de chair à canon !
      En effet, depuis que la Russie a commencé à réduire en chair à pâté les candidats aux vierges du paradis, il commence à y avoir beaucoup moins de clients pour le djihad, malgré l’offre alléchante !
      C’est une chose de massacrer des civils en leur coupant la tête, mais c’est un peu différent quand on commence à se prendre des bombes sur le coin de la gueule !
      Mais bon...Allah a peut-être un livre de réclamation à leur disposition !

    • Agafia Agafia 30 novembre 2015 21:44

      @charlie

      Yep... Cet article est une belle propagande purement antisémite visant à exonérer l’islam de toute responsabilité criminelle. 

      Manquait plus de nous ressortir la foutaise du Protocole des Sages de Sion, et ça aurait été la cerise pourrie sur ce gâteau moisi. ^^




  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 30 novembre 2015 16:40

    Et moi je vous rappelle que j’ai déjà dit ce qu’est « l’Occident » :


    C’est le fragment Ouest de l’Europe plus les Etats Unis qui en sont le produit et sa Super-Colonie en Terres indiennes.

    De même que j’avais dit plusieurs fois qu’il fallait en finir avec l’expression hypocrite des « instances internationales » ou de « Communauté internationale » ; ce sont des instances occidentales qui travaillent pour les intérêts de l’Occident combien même elles désignent à leurs sommet un « chef indigène » comme c’est souvent le cas de la carcasse de l’ONU et de toutes ses succursales et c’est même le cas aujourd’hui du Vatican qui n’est plus « l’Eglise » mais la Maison du soutien de l’idéologie occidentale !

    Pour ce qui est « terrorisme », j’ai aussi suffisamment expliqué dans mes articles et dans mes commentaires son origine, sa théorie et sa pratique mais aussi et surtout ses objectifs ! 

    Le monde entier jacasse pour rien autour des « réactions terroristes » mais évite avec soin et hypocrisie de discuter de la question des VRAIS TERRORISTES, ETATS ET RÉGIMES HORS LA LOI ; MERDE !!!

    LE TERRORISME EST FRANCO-OCCIDENTAL, LES RÉACTIONS TERRORISTES SONT ET RESTERONT IMPRÉVISIBLES ET DANS LE TEMPS ET DANS L’ESPACE ET DANS LEUR EFFETS : Vous ne voulez pas comprendre, alors ne comprenez rien ! 

    Mais vous voyez tout de même que la paix et la sérénité ne sont plus que des mots vides de sens en... Occident qui a fini par s’assiéger lui-même ! 






  • Laurent 47 30 novembre 2015 17:26

    Mohammed Madjour

    Je suis tout-à-fait d’accord avec vous ! La Communauté Internationale est composée des 195 pays membres de l’ONU. Ce n’est en aucun cas celle qui se présente sous cette appellation, qui n’est composée que des Etats-Unis, de leurs esclaves européens, des pays anglo-saxons ( Australie, Nouvelle-Zélande, Grande-Bretagne, Canada ), et d’Israël.
    En tout 33 pays et des poussières, qui ne représentent qu’eux-mêmes, vu leur population par rapport à la population mondiale !
    Mais ils ont une caractéristique qui les rend dangereux pour toute l’humanité : ils se shootent au pétrole, et respirent le gaz à pleins poumons ! Alors, quand ils sont en manque...

  • Agafia Agafia 30 novembre 2015 22:07

    plus des bavures risquent de se produire


    Ce que vous appelez « bavures » ce sont nos concitoyens baignant dans leur sang et dézingués à la kalash ? 
    Donc pour vous, les attentats de tarés fanatiques islamistes sont des « bavures » ?
    Drôle de terme pour nommer des attentats criminels, des assassinats...
    Les familles et proches des victimes apprécieront.

    • AlbertGam AlbertGam 30 novembre 2015 23:55

      @troletbuse
      Eh oui, malheureusement les exemples tels que celui-ci se multiplient depuis longtemps... et notamment depuis 2012 leur nombre est effarant.

      Mais comme je le dis à d’autres endroits sur AgoraVox, les français sont indécrottables, ils ont la regrettable tendance à ne jamais prendre au sérieux les alertes, ou à systématiquement les sous-estimer. Mais ce gros défaut du français est de surcroît exacerbé chez les politiciens, et particulièrement ceux au gouvernement aujourd’hui. Je vois deux raisons majeures au dysfonctionnement de nos institutions chargées de la protection des citoyens : d’une part une sous-estimation systématique des dangers... et d’autre part un sur-dimensionnement de la part administrative de fonctionnement de ces institutions. Surtout depuis 2012. Comme dans tous les régimes socialistes non seulement il y a un gouffre entre l’intérêt des dirigeants et celui des citoyens mais en plus ils sont complètement noyés dans l’administration.


  • alanhorus alanhorus 1er décembre 2015 09:32

    y a t il un pilote dans l’avion ?
    https://www.youtube.com/watch?v=XTC-_fFvjPM
    Attentats de Paris : Un témoin affirme avoir prévenu la police de la présence des terroristes resultat la police est passée deux fois dans la rue mais n’a rien fait et ne les a pas contrôler.

    Ou bien autre interprétation : cet attentat était couvert par les services secrets.


  • alanhorus alanhorus 1er décembre 2015 10:00

    Je me permet de vous faire remarquer que vous parler du 11 septembre 2001 comme si c’était vraiment un attentat terroriste.
    Non monsieur Mr Morin c’est un coup monté par les services secret et prés de 85 % des américains le savent.

    https://www.youtube.com/watch?v=eSq5LStzgLs

    https://www.youtube.com/watch?v=7P70DDT4uJs

    Les états unis perpétuent des assassinats ciblés en Syrie et tentent de désinformer sur ces faits.


  • Marius Morin Marius Morin 1er décembre 2015 12:38

    Voir ses deux dernières vidéos :

    https://www.youtube.com/watch?v=WPVezWt6RWA
    https://www.youtube.com/watch?v=i4kywUZ1DEc

    Bon visonnement !


    • Allexandre 6 décembre 2015 14:57

      @Marius Morin
      Merci pour votre article. Vous oubliez cependant deux points capitaux

      • La lettre de Balfour à Lord Rothschild précisait que ce foyer national juif ne pouvait s’envisager qu’à la condition de respecter les populations déjà présentes en Palestine (respect ethnique et religieux).
      • Le vote de l’ONU le 29 novembre 1947 eut lieu après deux autres scrutins, dont celui du 25 novembre, qui ne donnait pas la majorité requise des 2/3 des voix. Entre le 25 et le 29, Truman et les autorités sionistes, ainsi que l’URSS pour d’autres raisons, ont engagé une lutte et un chantage inouï contre petits et grands Etats, comme Haïti, le San Salvador, ou encore la France et le Royaume-Uni (et oui). Devant le chantage financier (plan Marshall annoncé le 5juin), la France vota « oui », les petits Etats aussi, et le Royaume-Uni s’abstint. Voilà comment l’Etat d’Israël fut légitimé, c’est-à-dire aussi démocratiquement que la politique qu’il mène depuis 67 ans !!

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