Pour empêcher les fake news, faut-il fermer X ?
Emmanuel Macron avait fait obligation d’être tous procureurs, je jour où il avait parlé de 66 millions de procureurs.
Hélas, tant de nos concitoyens semblent négliger leur devoir qu’il s’autorise ou plutôt accorde désormais à ses sbires la permission de parler de fermer X, au nom de la lutte contre les fausses informations.
Ils auraient tort de se le refuser tant la vigilance citoyenne est faible.
Permettez-moi de raconter un peu ma vie, nous reviendrons bien vite au débat.
Industriel, j’ai été formé à la technique dite des 80/20. Ou 20% des causes expliquent 80% de l’ampleur du problème. On concentre alors les moyens sur ces 20% de causes pour réduire l’ampleur du trouble à un niveau acceptable.
Donc, admettons le présupposé : Les fausses nouvelles seraient un problème dans le débat public et comme les électeurs seraient "stupides" ils seraient incapables de les traiter. Celles-ci contribueraient à rendre la "démocratie" ineffective.
Très bien, alors travaillons sur le problème. Tout d’abord, pour être une fausse nouvelle, le post ou document doit refléter une information factuellement fausse, pas une information qui déplait à certains.
Prenons, l’exemple de la fameuse belle-mère d’Arthur dans Kamelott. Elle est incapable de cuire une tarte, nous en sommes tous d’accord, mais ce n’est pas du poison, c’est juste mauvais.
Telle est la bonne analogie dans le débat des fake news. Une nouvelle fabriquée pour induire en erreur doit être traitée légalement et les lois pour cela existent[1] cf. France info qui a fait le travail de recherche juridique :
L'article 27 de la loi du 29 juillet 1881 (Nouvelle fenêtre) prévoit que "la publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d'une amende de 45 000 euros". L'amende monte même à 135 000 euros lorsque l'infox risque d'entraver un effort de guerre.
Avons-nous vu des procès ? Les tribunaux croulent-ils sous les internautes condamnés pour diffusions de fake news ? Nous avons pourtant vu à Crepol par exemple, que la justice savait condamner vite ce qu’elle avait jugés être des militants d’extrême droite.
L’impunité interroge et on peut se poser la question de la véritable identité des créateurs des nouvelles fausses et de mauvaise foi ?
Alors permettez-moi un petit voyage dans le temps depuis les années 2000 pour rester dans des époques que nous dominons.
Petit florilège de FAKE News
Les ADM irakiennes
Nous nous rappellerons tous de la campagne de presse sur les armes de destruction massives en Irak. TOUT était faux[2], fabriqué par les services secrets pour justifier une guerre d’agression. Malgré ce terrible précédent, les médias continuent de relayer les données ou fuites transmises par les services secrets anglo-saxons.
Ces derniers ont-ils pris des mesures pour justifier de leur accorder la confiance dont ces sources semblent jouir aujourd’hui ? Pas davantage qu’ils n’ont fait de réforme sérieuse après leur échec de septembre 2001 et les tours du World Trade Center.
Seulement, la presse continue à leur accorder sa confiance et à relayer avec complaisance les sources des services secrets comme le MI6 britannique.
Alors, bien sûr, on comprend que l’idée de tirer ses sources d’un agent secret puisse titiller l’égo des journalistes qui ont l’impression de côtoyer les grands de ce monde et ce petit effluve d’aventure lié au mot de service spéciaux.
Et voilà comment les médias, censés nous fournir une information fiable acceptent de relayer des services dont la mission est aussi d’insérer dans le débat public les narratifs souhaités par leur pouvoir politique. En clair : de pures fake news au service d’intérêts d’États. Mais il est vrai que ce qui sert les néo-conservateurs américains est considéré comme légitime par nos grandes consciences et donc, on doit l’excuser au nom du bien ! Glissons mortels, n’appuyons pas !
Par exemple, le MI6 britannique semble considéré par nos médias comme une source d’informations fiables pour nous informer sur la guerre en Ukraine. Peu importe que l’implication britannique dans le conflit soit massive si l’on se fie à l’aide officielle[3], mais cela ne semble pas justifier de classer les Britanniques comme une partie au conflit.
Les massacres de Misrata.
Vous rappelez-vous ? Kadafi avait fait un discours où il promettait des rivières de sang. Forme littéraire terrifiante, mais surtout une pure vantardise. Peu importe, la guerre en Libye avait de bons avocats et il devint admis qu’il y avait eu des massacres à Misrata. Les enquêtes à postériori doivent encore le démontrer[4], il est vrai que la guerre civile depuis ne favorise pas les investigations.
Mais, la résolution de l’ONU pour une no fly zone (et non une zone de bombardement libre) reprochera à Kadafi la répression de ses opposants, pas les massacres[5], comme si, à l’ONU, le mensonge avait été connu.
Les conséquences : la guerre de Libye, la ruine pour 5 millions de Libyens, le retour des marchés aux esclaves dans ce pays, la déstabilisation du Sahel.
Là encore, avons-nous cessé d’inviter monsieur BHL, grand promoteur de cette guerre sur les plateaux ? Il me semble que non. Fut-il poursuivi ? Pourtant, le terrorisme lié à cette guerre a au moins causé l’intervention au Mali.
Non, bien sûr, Monsieur BHL a vue directe sur les fenêtres de l’Elysée et se vante d’envoyer des textos au président. On ne va pas inquiéter une personne possédant un logement dans l’un des quartiers les plus chers de Paris.
Le déficit public francais.
Ne rigolez pas, c’est avec votre argent comme disait Coluche.
Bruno Lemaire nous annonçait en mars 2024 que le déficit serait à 4,4% en 2024 grâce á 10 mds de gel de dépenses[6]. Humour noir avec vue directe sur le cimetière de notre niveau de vie. Nous sommes finalement au-delà de 6%.
Conséquences ? Attendez le budget, les hausses d’impôts et les faillites.
Nos médias mettent-ils pourtant en doute le moindre propos sorti de Bercy ? Gageons qu’après six mois de purgatoire, nous aurons droit à nouveau à la sainte parole de ce ministère.
Tout comme, entre Mars et Juillet (donc, avant les élections), nos médias ont soigneusement évité de mettre le gouvernement sur le grill. Là encore, il y a les fake news admissibles et les autres.
Pas de pass sanitaire pour aller dans les restaurants.
L’affaire est connue : au moment où les vaccins contre la covid sont arrivés, la question s’est posée d’imposer le produit au nom du bien public. En réalité, si la presse avait fait son travail, elle aurait vérifié les conditions juridiques posées pour une vaccination obligatoire, ils auraient constaté que celles-ci n’étaient pas réunies. Fin de l’affaire !
Bien sûr, une fin inacceptable, vu la réticence du public et les sommes immenses engagées pour acquérir les produits des laboratoires. Nos dirigeants se sont alors tournés vers une double stratégie de contrainte pour "convaincre" :
- L’obligation là où elle était légalement possible : Soignants, pompiers militaires… avec au passage une gentille petite innovation en droit du travail : La suspension pour ne pas accorder les indemnités de licenciement.
- Le pass dit "sanitaire", qui soumettait l’exercice des libertés individuelles à la soumission d’un chantage à la vaccination.
Curieusement, au début, lors des premiers échos du projet, les fact checkeurs ont dénoncé les immondes complotistes qui annonçaient le projet. Comment nos fact checkeurs avaient-ils pu lire l’avenir ? En demandant au gouvernement qui leur a assuré la main sur le cœur que jamais, au grand jamais, une telle mesure ne serait mise en place.
Alors, bien sûr, il fut un temps où les journalistes ne croyaient pas à la parole gouvernementale et s’évitaient le cruel démenti quelques mois plus tard !
Mais bien sûr, le problème venait des citoyens qui ont dénoncé le projet !
Nous pourrions continuer cette litanie sans fin. L’une des meilleures étant cette lettre aux Français d’Emanuel Macron où Média part relève 21 mensonges[7].
C’est beau comme une interview de Tytelmann[8], mais lui n’est pas directement payé par l’argent public, même si, soupçonneux, j’aimerais voir les subventions à venir d’Air et Cosmos !
Là encore, qui pour les arrêter ou le porter devant les tribunaux ? PERSONNE.
L’urgence "démocratique" est d’arrêter X. Alors, il y a surement des informations fausses parmi les millions de tweet postés par les millions d’utilisateurs. Mais ont-ils un biais global ? Ah oui, ils n’aiment pas Rudy ! (Au passage, si ça marche peut-on aussi sanctionner toutes les jolies blondes qui ne sont pas amoureuses de moi ? S’asseoir sur les grands principes, je suis d’accord, mais alors, ça doit aussi me profiter.)
A la lumière de ces exemples, les fameux 80% viennent des grands journaux et de pratiques médiatiques pourtant hors du champ de la discussion actuelle. On le constate à cette aune, le débat ne visait pas à réellement régler ce problème.
Les mauvaises lignes politiques
Monsieur Chavalarias, le papa de hellokiteX que nous supposons bien informé, nous affirme que cela repose sur des mauvaises lignes politiques. Serait-ce, car les tweetos voteraient pour un parti dont les opinions déplaisent à Messieurs Breton ou Chavalarias que les données de leurs tweets seraient fausses ? Un tweet peut se contenter de s’intéresser aux faits qui soutiennent la vision du monde de son auteur. Où est le problème à l’aune de la phrase de Voltaire ? Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrais pour que vous ayez le droit de le dire.
NULLE PART, bien sûr, mais là n’est pas l’enjeu, il s’agit surtout d’éviter tout questionnement citoyen sur les performances d’une classe politique dont les résultats sont lamentables.
Quid de la reprise en masse du rapport sur la compétitivité européenne qui montre l’ampleur de l’échec de la politique "économique" de l’UE qui a fait que ce continent est celui avec la moindre croissance mondiale. Quid des remarques sur la transition de genre de Thierry Breton qui passe en six mois d’une identification comme commissaire européen à celle de banquier à Banque of America. (Celle-ci est payée par vos impôts, pas vos cotisations santé.)
Nulle part bien sûr, sauf sur les réseaux sociaux où des citoyens reprennent ces critiques et empêchent la presse de pratiquer l’omerta sur ces sujets. Ils lui retirent sa prérogative de choisir les sujets portés ou non à l’attention du public pour diriger sa vertueuse indignation.
On le comprend, l’enjeu n’est pas de lutter contre les "fausses nouvelles" dont tout le monde se moque, mais d’instituer un monopole de l’information portée au public. Goebbels et la Pravda en ont rêvé, l’UE veut le faire et seul le "nazi" Musk s’est levé contre cette politique avec des moyens suffisants pour bloquer la manœuvre.
On s’amusera pourtant de constater que Twitter autorise les critiques contre Musk qui ne semble pas avoir compris le manuel du parfait petit nazillon ! Il a révélé les interférences des services US dans la censure de Twitter, là encore, il va devoir prendre des cours. Un "nazi" collabore avec la police d’état bon sang !
Mais, parfois la littérature a ses faiblesses, comparons donc les procédés des deux camps par le biais d’un tableau :
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Hello kite X |
Les tweetos et complotistes. |
Insulte des adversaires politiques |
Un vocabulaire emplit de Nazi, extrème droite, complotistes ! |
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Utilisation des moyens d'état pour subventionner les médias |
6 mds par ans de subventions directe pour les journaux. |
Paient des impôts |
Utilisation des moyens d'état pour affaiblir les opposants |
Hello Kite X. |
Paient des impôts |
Interdiction ou fermeture de Médias |
RT France, C8, C news, rôle de l'ARCOM. |
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Un seul discours : |
Organisation autour des même narratifs |
Pluralité des acteurs. |
Usage de mensonges de mauvaise fois |
Mensonges délibérés au coeur du narratif. |
Limités à certains individus, surtout des erreurs de bonne fois. |
Impunité pour ceux qui agissent au nom de l'état |
Grâce Fauci ! |
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Cancel social des adversaires |
Perrone, Raoult, Montagnier pour ne prendre que la COVID ? |
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Méthode des partis totalitaire |
L’évidence saute aux yeux : Huits procédés digne des dictatures sont tous alignés du côté du fameux camps du bien qui s’autorise à faire la morale pour nous protéger du retour des heures les plus sombres de notre histoire !
Alors, soyons honnête, aimer Musk ou ne pas l’aimer est sans enjeu. X présente nombre de faiblesses, notamment celle d’être un défouloir où bien trop de contributeurs dépensent leur hargne en tweets dans une lutte qui ne débouche sur rien (votre serviteur le fait avec ses articles, mais changeront-il l’état d’esprit du reste de la population ?). Mais là, passe la ligne de bataille aujourd’hui, alors luttons, signons les pétitions, car non, je le dis haut et fort : Monsieur Breton n’a pas à me dire quoi penser et où publier !
Le problème, est-il Musk et X ? Les millions de Français où citoyens d’autres pays qui se sont rués sur X comme l’un des rares espaces où il était possible de s’exprimer, ont-ils le cerveau lavé par trois tweets de Musk ? Désolé, mais permettez-moi de répondre à monsieur Apathie : Vous vous permettez de qualifier de dingues les personnes en désaccord avec vos idées, c’est permettez-moi de vous le rappeler si vous n’avez pas lu mon petit tableau, un procédé de dictature. Extrême droite, dingues, Biden qualifiait les électeurs de Trump de garbage, Madame Clinton, nous a collectivement qualifiés de déplorables. Mais, qui êtes-vous, messieurs les petits marquis pour vous permettre de nous insulter ainsi ?
Qui êtes-vous messieurs, mesdames ?
Vous Monsieur Apathie, Monsieur Huchon, exemples pris parmi les critiques de X. Vous n’aimez pas ce qui sort de X ? C’est là votre droit le plus strict, mais cela vous donne-t-il celui d’insulter ceux qui publient sur X ?
Je me permets de vous rappeler le préambule de notre constitution :
tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés.
Alors, je sais que pour certains, il est plus facile de se croire sorti de la cuisse de Jupiter et d’éviter le débat. Hélas, nous ne le sommes pas et les croyances ne sont pas un motif pour priver d’autres citoyens de leur liberté d’expression !
La seule limite exprimée est :
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi.
Musk trouble-t-il l’ordre public ? Il a par ses réalisations dans le domaine de l’entreprise acquis une position éminente qui peut être écoutée par certaines personnes, mais permettez-moi d’en douter, ces gens venus s’exprimer sur X ne sont pas des afonciados d’Elon Musk près à changer d’opinion au moindre virage de leur gourou. Bien au contraire ! Beaucoup d’entre eux dont vous n’aimez pas les opinions, sont des caractères forts (Certains diraient, sales caractères), des personnes qui ne plient pas facilement et se battent pour leurs idées.
Et ces gens en ont assez de vos affirmations péremptoires, de vos propos dont nous échouons souvent à saisir le lien avec le réel qui nous est cher. Grâce à Musk, ils peuvent vous demander des comptes et au lieu de vous laisser profiter d’un monopole de la parole, nous vous confrontons avec gourmandise. Ce vif débat est censé être la règle de la démocratie, vous savez, ce régime sous lequel nous sommes parait-il ?
Bien sûr, vous me pardonnerez cet article facile, mitrailler le corbillard des illusions perdues et de la fin du magistères des petits moralistes anti X est un exercice aisé et je ne récolterais nulle gloire de cette victoire sans péril. Hélas, face à leurs dix mille mensonges répétés comme du temps du docteur Goebbels, dénoncer la fraude s’impose pour éviter qu’elle ne soit prise pour la vérité par des esprits fragiles[9]. Les forces sombres lancées dans la destruction de la liberté d’expression citoyenne en profiteraient pour finir de nous asservir !
[1] Vrai ou faux. La liberté d'expression donne-t-elle le droit de diffuser de fausses informations ?
[6] Le déficit public sera bien plus massif que prévu, Bruno Le Maire actionne « le frein d’urgence »
[8] Sur les rares que j’ai suivis, il tournait à un mensonge/erreur toutes les cinq minutes avec une régularité touchante. Mention spéciale à „Les ukrianiens ont fait les trois quarts“ lorsde l’offensive de Robotnye ! J’aime être pris pour un imbécile, mais monsieur Tytelmann n’a pas un physique pour me rendre amoureux de lui !
[9] L’Accusation marche dans les deux sens, savez-vous ?