lundi 28 janvier 2008 - par calach

« Pour mon honneur »

« Pour mon honneur », ce sont les derniers mots d’un médecin de 60 ans qui s’est suicidé avec une arme à feu jeudi matin 17 janvier dans les locaux du commissariat d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) où il était convoqué pour être placé en garde à vue suite à l’accusation de viol dont il était l’objet par l’une de ses patientes.

Au-delà du fait divers et de la vérité qui restera, à jamais, prisonnière de la conscience de la patiente, le dernier cri « Pour mon honneur » accompagnant le geste fatal de cet homme peut être matière à réflexion, faute d’enquête à venir !

Le geste était prémédité puisque le médecin connaissait l’objet de la convocation et avait emporté un pistolet de petit calibre. Il était également calculé et organisé car son auteur a demandé la possibilité de se rendre dans les toilettes sous prétexte d’une gastro-entérite. Nous pouvons supposer que le cri « Pour mon honneur », avant le geste fatal, a été probablement lancé dans l’intention d’être entendu et relayé.

Si cet homme était coupable des faits qui lui étaient reprochés, notre réflexion ne peut que se limiter au respect de son choix pour une mort immédiate afin d’éviter les affres de la justice.

Si, par contre, il était innocent... le cri et le geste prennent, alors, une dimension qui interpelle et sollicite la réflexion du fait de la nature de l’accusation :

- le seul prononcé d’une accusation d’abus sexuels et, à plus forte raison, dans les cas se rapportant à des enfants, signifie la mise en quarantaine sociale immédiate sans le moindre respect de la présomption d’innocence : garde à vue, détention provisoire, enquête à charge, expertises infondées, violation de l’intimité, interdits professionnels ou parentaux, etc.

- face aux griffes de la machine infernale qui s’ouvrent devant lui, l’innocent injustement accusé comprend très vite qu’il ne lui reste qu’une seule liberté de dernière minute : le choix cornélien entre deux solutions extrêmes :

1) accepter d’entrer dans le combat déséquilibré de l’innocence à prouver, seul contre tous, face à une accusation à crédibilité immédiate qui bénéficie de tout le soutien logistique de l’institution judiciaire ;

2) mépriser la meute sociale par le geste du sacrifice suprême. Terrasser la bassesse, la lâcheté, l’hypocrisie, l’arbitraire et l’imbécile certitude par un bras d’honneur au nom de son propre honneur.

Tous les innocents injustement accusés d’abus sexuels sont confrontés à ce choix au début de leur calvaire. La décision est souvent prise de manière spontanée ou tout du moins très rapidement. Elle ne répond pas à une réflexion approfondie, mais à une sensation momentanée de stress aigu dans laquelle le suicide apparaît comme la révolte suprême pour dépasser l’absurde.

Une seule circonstance peut empêcher le geste fatal, c’est le partage total de la souffrance avec l’entourage et la responsabilisation immédiate de l’innocent vis-à-vis de cet entourage. Il est indispensable de faire prendre conscience à l’innocent, coupable seulement d’être victime, que le suicide, même considéré comme un geste d’honneur, n’innocente pas ! Il est indispensable de lui faire prendre conscience que le combat à mener sera certainement difficile, mais que ce sera le plus beau de sa vie car la victoire sera double, celle de son honneur retrouvé et celle de la mise à mort de la calomnie.

Il est certain que ce choix peut paraître moins noble et moins héroïque que le suicide. Il passe, en effet, par la soumission passive et volontaire à un ordre accusatoire tout-puissant usant de la torture psychologique, du viol de l’intimité, de la privation de liberté et de l’acharnement arbitraire. Momentanément, le cri de révolte et le geste d’honneur doivent être étouffés au profit d’une véritable stratégie de patience et de résistance.

Tenter d’oublier la honte spontanée, faire preuve de souplesse face à la certitude aveugle, pratiquer l’intelligence pour répondre au grotesque, comprendre le raisonnement judiciaire afin de mettre à terre ses contradictions et celles de l’accusation, tenter de minimiser les séquelles psychologiques, survivre avec cette sensation de destruction intérieure... Le sentier de galère à escalader est couvert d’épines et flirte souvent avec le précipice, mais c’est la seule issue pour écraser la calomnie et démontrer l’évidence à des professionnels imbus de leur pouvoir.

Pour avoir vécu cette situation dramatique et avoir assuré le soutien d’un proche, victime de la dénonciation calomnieuse, du diktat « l’enfant ne peut pas mentir », de la lâcheté sociale, de l’incompétence professionnelle des enquêteurs et des experts psychologues, de la certitude aveugle de certains magistrats, j’ai souhaité faire partager mes réflexions au travers du blog des innocents injustement accusés pour accompagner leur combat et pour rendre hommage à ceux qui ont préféré la mort au déshonneur.

L’innocent injustement accusé ne doit jamais oublier la dernière recommandation d’Edmond Dantès, comte de Monte Cristo : «  Jusqu’au jour où Dieu daignera dévoiler l’avenir à l’homme, toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots : Attendre et espérer ! »



19 réactions


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 28 janvier 2008 14:58

    Bonjour,

    Je suis surpris et déçu que cet article ne suscite guère plus de commentaires  car il pose de façon très juste la question de la présomption d’innocence en France. A rapprocher de ce trader de la SocGen qui a été lâché en pâture aux journalistes de la presse classique et même par le pouvoir (cf propos d’Eric Woerth, Ministre du Budget) sans que cela ne gêne outre-mesure les citoyens.

    Lorsque la machine judiciaire s’emballe, il est difficile de l’arrêter et les dégâts occasionnés par le pouvoir médiatique conduisent parfois jusqu’à l’irréversibilité.

    Cordialement


    • adeline 28 janvier 2008 17:48

      Bonsoir Yannick je ne me vois pas réagir à cela, il y a trop peu d’éléments. Le fait qu’il ait prévu son suicide est bien curieux pour moi. Par contre c’est vrai (et Outrau n’a laissé aucune leçon) que une fois dans le collimateur de la police on est très mal parti tout se passe à charge et on sait aussi qu’il y a beaucoup d’innocents en prison ( un c’est déja de trop)


    • adeline 28 janvier 2008 17:50

      ah si juste une remarque supplémentaire , la seule fois ou j’ai eu affaire à la police c’était à la BRDA et là il y a fouille et portique type aéroport


    • Yannick Harrel Yannick Harrel 28 janvier 2008 18:34

      Bonjour Adeline,

      En fait je souhaiterais juste que l’on évite de porter des jugements trop hâtifs lorsqu’une personne est dénudée médiatiquement : en l’espèce, le viol n’est pas une chose à prendre à la légère, comme l’innocence d’une personne tant qu’elle n’a pas été déclaré coupable d’une infraction. C’est un équilibre très subtil à trouver, mais il est nécessaire pour éviter des drames humains dont on ne peut, hélas, prédire à l’avance la gravité qu’ils auront.

      Evidemment Outreau est dans tous les esprits, et comme vous le dites, j’ai l’impression que l’on n’a rien retenu des errements médiatico-judiciaires de ce gâchis. En tant que juriste, je puis vous assurer que j’ai ressenti très durement le fiasco d’Outreau, car c’était l’image même de la justice qui venait d’être écornée. Et quand les citoyens n’ont plus confiance en la justice de leur propre pays, alors c’est une boîte de Pandore qui est grande ouverte...

      Cordialement


    • adeline 28 janvier 2008 20:04

      Oui c’est très compliqué et il y a plein de paramètres. Tout dépend bien souvent de vôtre point d’entrée auprès de la police, de vôtre première audition, de vôtre comportement de vos réponses. En général le début est agressif et voilà c’est mal parti en fait la justice c’est une immense lotterie.

      cela dépend de votre région du procureur du commissaire de l’inspecteur etc... et de vos copinages si vous êtes en province mais énumérer cela ne suffit pas la question est "peux t’il y avoir une amélioration ?"


    • calach calach 28 janvier 2008 23:24

      Dans toute enquête, il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. C’est certain. Mais dans le domaine des dénonciations d’abus sexuels, c’est souvent parole contre parole et la présomption d’innocence devrait, de ce fait, être particulièrement respectée. Or, depuis une dizaine d’années, c’est le contraire qui se produit. La dénonciation est immédiatement crédible et c’est à l’accusé de démontrer son innocence face au lynchage dont il est l’objet. Le déséquilibre est tel que le suicide peut paraître comme la révolte suprême et la meilleure réponse à la lâcheté... Le geste fatal se décide très vite. D’où le rôle capital de l’entourage dans le soutien et la protection d’innocent injustement accusé.


  • haddock 28 janvier 2008 15:38

    Si , par contre il était innocent , il n’ existe pas de mot pour qualifier cette accusation .


  • Claudine 28 janvier 2008 16:13

    Finalement :

    1) il est coupable de viol, il y aura eu 2 victimes

    2) Il n’est pas coupable de viol : une victime en la personne du médecin et une patiente dérangée au point d’aller porter plainte.

    A qui revient le statut de victime ? Quels sont les droits de la victime dans 1) ou dans 2) ?

    Il semble facile de pourrir la vie d’un homme en France en allant déclarer un viol, mais il faut avoir un sacré contentieux ! 

    Cpdt, j’ai rarement entendu un bonhomme avouer qu’il etait coupable de viol ou inceste !!

     


  • BERMAU 28 janvier 2008 18:18

    Il est un fait, la présomption d’innocence est trop souvent malmenée en France. Et ceci est d’autant plus vrai dans ce type d’affaires où l’on est très vite livré à la vindicte populaire. Cela peut facilement arriver à n’importe quel individu.

    Il est indispensable que les magistrats adoptent une prudence extrême dans des affaires où la vengeance, la jalousie, peuvent entraîner des actes de dénonciation pouvant briser une vie si la culpabilité n’est pas réellement définie.

    Donc dans le doute abstenons-nous de juger.

    Dans le cas de ce médecin, cette fin est horrible et cachera à jamais la vérité. Etait-il coupable il a refusé la justice des hommes, était-il innocent il a fait un très gros pied de nez à une société qui le condamnait.

    Une dernière remarque, comment à notre époque peut-on introduire dans un commissariat une arme, aussi petite soit-elle. Là il n’est plus question de justice…mais d’incompétence criminelle.


  • Ornithorynque Ornithorynque 28 janvier 2008 21:04

    Je suis extrêmement touché par cet article qui me permet de me remémorer un évènbement survenu il y a 8 ans, et dont a été victime un de mes amis.
     

    Le pauvre, en plus d’être Homme, était jeune, et prêtre.

    Et il s’occupait d’étudiants et de jeunes.

    Et Il avait une "belle gueule.

     

    Un jour, une des étudiantes qui fréquentait le groupe de jeune dont il s’occupait, est allé porter plainte pour viol contre dce jeune prêtre.

    L’accusation aimmédiatement été relayée dans tous les grands medias, avec gourmandise. Il a eu beau nier, être soutenu par l’ensemble des jeunes dont il avait la chrge, il a été mis en examen. "Un jeune prêtre accusé de Viol sur une étudiante" ça coco, c’est du titre !

    Ses supérieurs l’ont déplacé... même ses meilleurs amis doutaient ; "après tout, le pauvre, il a peut être craqué..."

    Tout était faux. La fille a avoué 2 ans plus tard avoir voulu se venger du fait qu’il n’avait pas répondu a ses avances (c’est vrai qu’il avait une bonne gueule...). Elle a déposé. Quelques examens ont montré qu’elle souffrait de troubles de la personnalité.

    Mon ami, lui, a été brisé par cet épisode.

    Ah, j’oubliais. Acun journal n’a JAMAIS rendu compte du non lieu, ni fait d’excuses publiques au jeune prêtre.

    Alors j’ai une grande sympathie -a priori- pour ce pauvre médecin...


    • calach calach 28 janvier 2008 23:35

      La plainte pour dénonciation calomnieuse devient même totalement impossible lorsque l’accusateur est un(e) mineur(e) car la partie adverse fera très facilement valoir qu’il n’y a pas mauvaise foi et l’innocent sera encore plus humilié d’entendre le verdict... A côté de la crédibilité totale, l’absence de mauvaise foi est une conséquence directe du diktat "L’enfant ne peut pas mentir" véhiculé par certaines associations et certaines personnalités politiques depuis la fin des années 90.


  • Loukastre Loukastre 28 janvier 2008 22:17

    Est-t’il possible à tout un chacun de se mettre quelques secondes dans la peau de ce médecin ???? Accusé d’un crime (viol) ???

    Coupable : il n’a pas supporté de devoir avouer son crime

    Innocent : il n’a pas supporté de devoir se justifier contre un ensemble de personnes d’emblée contre lui (justice, famille, relations,...)

    Il faut un courage surhumain pour accepter l’une ou l’autre de ces situations...

    En résumé : un homme accusé n’est pas "forcément" coupable (ou innocent) mais aura-t-il les ressources personnelles nécessaires pour valider l’une ou l’autre de ces situations ?

    Quant à l’accusatrice, si par exemple, elle revient sur son accusation, sa rétraction fera-t-elle la une des journaux en rendant l’honneur au médecin ?

    Si son accusation est légitime, alors, elle doit se sentir soulagée de ne plus pouvoir croiser son agresseur.

    Saura-t-on un jour la vérité ???????


  • Didier B Didier B 28 janvier 2008 22:44

     Au delà du coté légèrement pompeux de l’article qui me l’a rendu difficile à lire et qui m’empêche de faire preuve d’une réelle empathie, il repose le problème de la présomption d’innocence…  Vaste sujet ! 

    Le système policier et judiciaire français est conçu pour trouver un coupable, pas pour trouver la vérité. C’est d’ailleurs pour cela qu’il lui est très facile d’escamoter quelques vrais coupables qui bénéficient de protections diverses. 

    Le juge d’instruction instruit à charge et la cours d’assise juge un accusé. La messe est dite ! La simple mise en examen est un message vers l’extérieur qui dit : « Regardez, c’est lui le coupable ». 

    Une cours d’assise ressemble plus à une chambre d’enregistrement qu’à un lieu de débats contradictoires. Les avocats de la défense n’ont pas la possibilité d’enquêter sur l’affaire alors que le ministère public dispose de toute la puissance de l’appareil policier. 

    On peut aussi parler du rôle amplificateur de la presse et de certaines associations de défense des victimes, qui ne font qu’ajouter à l’empressement de la police et de la justice à trouver un coupable, au prix d’erreurs judiciaires. 

    Mais il ne faut jamais oublier que, pour un Outreau et un Dils, il y a des dizaines de coupables, des vrais, qui sont en prison.

    Cela ne peut pas justifier certains débordements, mais cela doit donner l’espoir que de telles tragédies ne se reproduiront plus.


    • calach calach 28 janvier 2008 23:45

      Je n’ai pas l’impression d’avoir donné à cet article un "côté légèrement pompeux"... A part cela, je suis d’accord avec votre commentaire.

      A voir mercredi soir 30 janvier sur France 2 "Faites entrer l’accusé" avec le débat sur les conséquences de l’affaire d’Outreau dans la vie des innocents injustement accusés... Peut-on oublier un tel cauchemar, tenter de reprendre une vie normale et pardonner à la société de telles bavures ? Je ne le crois pas, pour ma part !


  • Sébastien Sébastien 29 janvier 2008 13:37

    Que proposez-vous d’autre qu’une convocation a la police ? Que faire ?

    Evidemment qu’il faut respecter la presomption d’innocence mais que je sache, personne ne l’a declare coupable. Il faut bien prendre des mesures au cas ou il serait en effet coupable. A l’inverse, peut-on laisser un violeur exercer, surtout dans des professions aussi delicates.

    Le probleme de la presomption d’innocence ne se pose pas au niveau de la justice mais au niveau des gens qui entourent les personnes mises en cause.


    • Sébastien Sébastien 29 janvier 2008 16:18

      Y’a-t-il eu création de fausse preuve ou pression sur la famille dans le cas de cette personne ? Non. Alors de quoi parlez-vous ? Vous etes dans une presomption de manipulation de la part des autorites et vous confondez mesures de precaution et presomption d’innocence.

       Alors si une personne se suicide parce qu’elle est interrogee par la police, ce qui semble la moindre des choses dans une histoire de viol, on va remettre en cause le systeme entier ?


  • japarthur 29 janvier 2008 16:06

    Il est sans doute utile de dénoncer le recours systématique à l’hypothèse "L’enfant ne peut pas mentir". Encore faut-il dire que ce mouvement s’est élevé contre une longue pratique antérieure qui allait exactement dans l’autre sens. Elle concernait non seulement les institutions, mais aussi les familles des victimes. Ce genre de retour du balancier est souvent excessif, mais du moins peut-on espérer une troisième phase plus équilibrée.


  • docdory docdory 29 janvier 2008 19:19

     @Calach

     

    Merci de cet article concernant la mort de ce confrère , qui m’avait beaucoup choquée , car nul n’est à l’abri de la calomnie . Personnellement , j’inclinerais à penser qu’il était innocent , et ce pour trois raisons :

    1°) il est fort difficile techniquement pour un homme de 60 ans , dont les capacités érectiles sont rendues aléatoires par l’andropause , de commettre un viol , surtout dans un cabinet médical avec d’autres patients dans la salle d’attente . 

    2°) On ne débute pas une " carrière de violeur " à 60 ans , mais à 20 ou 30 ans ,

    3°) N’importe quelle femme jeune se défend sans problème contre un homme de 60 ans !

    Alors pourquoi ce suicide ? C’est très simple : il était certain qu’à l’issue de sa garde à vue , il passerait 6 mois minimum en détention préventive . pendant ce temps , les frais fixes de son cabinet ( mettons 2000 euros mensuels ) seraient ponctionnés par l’Urssaf , la caisse de retraite , les frais de SCM et de secrétariat . Ses dépenses personnelles fixes ( impôts , remboursement d’emprunts etc ... ) continueraient à être prélevées sur son compte ( 2000 autres euros ) . Au bout de trois mois de préventive , son compte en banque à sec , les huissiers viendraient saisir ses meubles , puis sa maison , sa femme divorcerait , ses enfants ne lui adresseraient plus la parole , l’ordre des médecins s’en mêlerait et l’interdirait d’exercer à vie , il ne pourrait pas prendre sa retraite ( la retraite pour un médecin , c’est à 65 ans , si on part à 60 , on n’a presque rien ! ) 

    La seule liberté qui restait à ce médecin proche de la retraite , c’était le suicide , tant qu’il en avait encore la possibilité matérielle , pour éviter de devenir clochard à sa sortie de préventive dans l’hypothèse où son innocence était finalement prouvée ! ( aucune banque , dans cette hypothèse , ne lui aurait prêté de quoi se réinstaller , à supposer que l’Ordre revienne sur sa décision ! )

    Il faut une réforme profonde de la justice de cours d’assises : la culpabilité ne doit plus être fondée sur l’intime conviction des jurés , mais sur la présentation de preuves formelles et indiscutables de culpabilité . Aucune détention préventive ne devrait pouvoir être décidée sans de telles preuves .

    Certes , ceci obligerait à classer sans suite plus de la moitié des affaires de viol , dans lesquelles , à défaut de preuves ADN et de traces de coups , c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre . Mais néanmoins il vaut mieux dix violeurs en liberté qu’un innocent en prison ou suicidé . La justice doit se résigner à son inéluctable imperfection dans un certain nombre de cas , et a considérer certaines affaires comme impossibles à prouver !


    • calach calach 29 janvier 2008 20:00

      Selon les informations qui ont été diffusées, le médecin avait été convoqué et relâché une première fois. Il est probable que c’est de nouvelles auditions de la plaignante, confirmant les premières déclarations, qui ont motivé la deuxième convocation. Le médecin avait donc eu le temps de réflèchir sur l’aspect matériel et sur la perte de dignité qu’un placement en garde à vue et une incarcération engendreraient.

      Or, la lutte est totalement inégale pour l’innocent. D’un côté, une machine infernale qui broie lentement mais sûrement lorsqu’elle se met en route et ,de l’autre, une innocence impossible à démontrer ! 

      Tant que la parole de l’accusation vaudra crédibilité totale, le suicide apparaîtra comme la plus belle expression de la révolte suprême. Ce n’est plus un geste de désespoir mais un sacrifice transformé en véritable "bras d’honneur" ! 

      "Peu importe, moi, je suis intact et ça m’est bien égal" lançait Arthur Rimbaud dans "Une saison en enfer".

      Une saison en enfer... C’est bien de cela qu’il s’agit lorsque l’innocent comprend le piège...

       

       


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