Pour une Avant-Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier
Les militants qui, depuis plus de deux ans, interviennent au sein de l’UPR pour construire une avant-garde du mouvement ouvrier ont décidé de franchir une nouvelle étape en proclamant l'AGIMO. Ils administraient le groupe de discussion FLEVITA (Frexit, Laïcité, Exigence de Vérité, Internationalisme, Tolérance, Antiracisme) sur Facebook. Celui-ci devient le groupe de discussion de l'AGIMO.
Pour être membre de l'AGIMO, il faut être partisan du Frexit (sortie de l'UE, de l'euro et de l'OTAN). C’est la première exigence. C’est la plus importante. Au risque de prêcher pour des convertis, rappelons pourquoi.
Sortir au plus vite de l'UE.
La France a perdu de nos jours son indépendance autant qu’elle l’avait perdue sous le régime de Pétain. Cela est moins visible car nous ne subissons pas une occupation étrangère mais, pour autant, nous sommes bien sous la tutelle d’une puissance étrangère : l’Union Européenne. Nous le constatons depuis des décennies : quelle que soit la combinaison gouvernementale en place c'est toujours la même politique qui s'applique. Que le président de la république soit de "droite" ou de "gauche", qu'il y ait ou non une cohabitation ce sont toujours les GOPE (Grandes Orientations de la Politique Economique) élaborées à Bruxelles qui sont mises en œuvre. La loi El Khomri, les lois sur les retraites et toutes les autres lois qui reviennent sur les conquêtes sociales de la Libération répondent aux exigences des GOPE. Les commissaires européens qui nous imposent leurs lois ne sont élus par personne. C’est une dictature que nous subissons. Ces commissaires européens décident pour le compte d’une oligarchie euroatlantiste. Les députés élus du parlement européen n'ont aucun pouvoir. En voici une preuve parmi d'autres : le parlement européen avait voté en 2014 à 61% contre la commercialisation et la culture du maïs transgénique mais la Commission Européenne est passée outre. Ainsi les 80% de français qui sont contre la culture d'OGM ont vu l'arrivée d'un nouvel OGM dans leurs rayons. Preuve aussi que dans ces conditions les élus nationaux comme les députés de l'assemblée nationale ne servent à rien : ils avaient voté à 85% contre la réintroduction des farines animales dans notre alimentation mais cela a tout de même été imposé par l'Union Européenne en juillet 2011. D’ailleurs, Viviane Redding, vice-présidente de la Commission Européenne a dit : « Il n'y a plus de politique intérieure nationale. Il n'y a plus que des politiques européennes qui sont partagées dans une souveraineté commune. » C’est parfaitement limpide. Alors rien ne peut améliorer la situation des français sans d'abord sortir de l'UE. Tous ceux qui proposent une "autre Europe" vous mentent. Elle n'est pas réformable. Les traités ont volontairement été ficelés de telle sorte qu’ils ne puissent pas être modifiés. Tous les pseudos-révolutionnaires qui prétendent que la question européenne n'est pas importante vous mentent. Il est absurde de prétendre faire une révolution en France, ou même seulement changer de régime, sans quitter l'UE. C'est aussi absurde que de prétendre faire une révolution socialiste dans un pays colonisé sans s'affranchir du joug du colonialisme. Il faut donc commencer par sortir de l'UE. Pour cela, il faut regrouper dans un nouveau CNR toutes les forces qui sont prêtes à entrer en résistance.
Proclamation de l’AGIMO
L’AGIMO a été proclamée en pleine crise sanitaire avec la pandémie du coronavirus. C'est pourquoi, pour répondre à l’urgence, elle propose aussi un plan de sauvegarde de la population en 8 points (Texte joint en annexe). Cette crise sanitaire se conjugue avec une crise économique mondiale de grande ampleur qui inquiète les capitalistes.
Mais pour les travailleurs, peu importe que les banques fassent faillite. Si les mesures élémentaires pour assurer la vie et la santé sont incompatibles avec les exigences de l'Union Européenne et des capitalistes alors il faut passer à un stade supérieur d'organisation. Il faut que les travailleurs prennent le pouvoir.
L'AGIMO reprend à son compte le mot d'ordre des gilets jaunes et du mouvement social déclenché depuis décembre 1919 : "MACRON DEMISSION". Qu'il dégage !
Il faut donc que les organisations ouvrières traditionnelles (PCF, PS, FI) forment un gouvernement provisoire mais en aucun cas nous ne les laisserons faire une politique à la Tsipras. Elles devront immédiatement lancer la procédure de sortie de l'UE, instaurer le RIC et convoquer une Assemblée Constituante. L'expérience du Brexit nous montre qu'un plan de sortie de l'UE peut être mis en place en moins de trois mois puisque nous bénéficions de l'expérience des anglais. L'AGIMO propose de regrouper dans un nouveau CNR toutes les forces qui sont pour le Frexit. Nous savons qu'elles sont majoritaires puisque nous avons voté contre l'UE en 2005. Actuellement 7 organisations politiques se prononcent pour le Frexit : UPR, PRCF, ParDem, POI, POID, Patriotes, clubs "penser la France". Il faut les regrouper dans un nouveau CNR mais ce n'est pas suffisant. En particulier, il faut que les gilets-jaunes cessent de tergiverser sur la question du Frexit sans lequel ils ne pourront jamais avoir le RIC en toute matière pour lequel ils se sont prononcés. Il ne leur resterait plus qu'un RIC applicable localement ce qui serait de peu d'intérêt. Ils peuvent même prendre l’initiative en lançant un appel dans ce sens. Le mouvement des Gilets Jaunes pourrait ainsi rebondir en entrant de plein pied dans le combat politique tout en restant apartisan. Il leur faudra pour cela surmonter la puissante pression des européistes qui s’exprime assurément jusque dans leurs rangs. Il faudra d'ailleurs plus que la participation des Gilets Jaunes. Il ne faut pas se résigner à accepter que tous les militants des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier suivent les dirigeants actuels dans leurs misérables trahisons comme le vote du 19 mars 2020 à l'assemblée nationale. Rappelons que, ce jour là, ils ont voté la loi de finance rectificative pour 2020 qui accorde un cadeau de 300 milliards aux banques plutôt que d’exiger la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de la population tel que celui que nous proposons (Voir en annexe). (Voir à ce sujet notre précédent article : "Nous voulons sauver les vies. Ils veulent sauver les banques). Ils ont tous voté pour les banques. Ils ont tous voté pour le capitalisme : les députés du Parti communiste (Roussel en tête), du Parti socialiste (Faure), de La France Insoumise (Mélenchon). Ce sont tous des traîtres ! Du PCF, du PS et de la FI doivent se détacher les militants qui rejoindront le nouveau CNR si les actuels dirigeants le refusent.
Y a-t-il contradiction ?
Le fait que nous demandions qu'un gouvernement du PCF, du PS et de la FI organise la sortie de l'UE nécessite quelques explications puisqu'il y a une apparente contradiction. Nous savons tous en effet que les directions de ces organisations sont fermement opposées au Frexit.
Il s'agit pour nous d'exprimer le plus clairement possible les aspirations de la masse des travailleurs afin de les diriger vers la prise du pouvoir. La sortie de l'UE est une aspiration populaire. Rappelons que le peuple a clairement indiqué lors du référendum de 2005 qu'il ne veut pas de cette UE. Il avait pourtant subi une propagande effrénée relevant du bourrage de crâne. Toutes les radios, les télés et les journaux n'avaient fait que de vanter les avantages de l'UE en prédisant d'ailleurs que le vote pour le "Oui" allait l'emporter. Par ailleurs, les travailleurs n'ont pas d'autres solutions pour se mobiliser massivement que de le faire dans le cadre de leurs organisations traditionnelles quel que soit d'ailleurs ce qu'ils en pensent. Ils aspirent à l'unité de leurs organisations. Le bilan de la dernière élection présidentielle est de ce point de vue clair. S'il y avait eu un seul candidat à la place de Hamon et de Mélenchon, il aurait été élu.
Il n'y a donc de contradiction que pour ceux qui ne raisonnent qu'avec la logique formelle. Or, pour les amateurs de dialectique, il n'y a pas de contradiction entre "solide", "liquide" et "gaz". Ce n'est souvent qu'une question de température. L'eau est un liquide qui peut être solide (la glace) ou gazeux (la vapeur d'eau). La dialectique est dans la nature comme disait Engels. Elle est aussi dans la lutte des classes. En proposant un gouvernement PCF/PS/FI qui organise la sortie de l'UE, nous voulons "faire monter la température". Nous n'adressons pas cette demande aux seules directions des organisations mais aussi à l'ensemble des travailleurs et des militants. Ceux-ci doivent ainsi comprendre que c'est la voie qui peut les mener à la victoire et que si les directions-traitres leur barrent le chemin il faudra les bousculer. Elles devront céder ou d'autres prendront leur place. Dans le même temps nous proposons d'ailleurs à toutes les organisations de former un nouveau CNR pour organiser la résistance contre la dictature de l'UE.
Les militants de l’AGIMO sont internationalistes
En plus d’être pour le Frexit, les militants de l’AGIMO sont internationalistes. Ils s’opposent en cela aux patriotes qui mettent l’accent sur la défense de leur patrie alors que nous mettons prioritairement l’accent sur la défense des exploités de tous les pays. « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » écrivait Karl Marx pour conclure le Manifeste du Parti Communiste. Cela reste notre devise et, en cas de guerre entre nations, nous la complétons par la formule de Karl Liebknecht : « L’ennemi principal est dans notre propre pays ». Cependant, les internationalistes défendent aussi leur pays puisque c’est dans le cadre national qu’ils ont conquis des droits sans cesse remis en cause par les exploiteurs. En ce sens, les internationalistes sont des patriotes mais les patriotes ne sont pas internationalistes puisque, au prétexte d’une défense de la patrie, ils en viennent, notamment lors des guerres, à défendre les capitalistes de leur pays. Le discours de Jean Jaurès intitulé « Patriotisme et Internationalistes » est la meilleure réponse à ceux qui veulent traduire « notre glorieux cri de : Vive l’internationale ! par l’inepte hoquet de : A bas la France ! » Le fait que nous soyons amenés ainsi à défendre notre pays nous dresse contre les mondialistes qui veulent en détruisant les nations supprimer toutes les conquêtes ouvrières acquises dans le cadre national.
Pendant la guerre (WW2) des mots d’ordre comme « il faut tuer tous les chleuhs ! » ou « A chacun son boche ! » pouvaient apparaître chez des patriotes alors que des français internationalistes diffusaient auprès des soldats allemands le journal « Arbeiter und soldat ». L’accent sur l’internationalisme a été mis en avant, tout particulièrement, quand les partis de la IIème internationale ont trahi en 1914 en envoyant les travailleurs des différents pays s’entretuer. Les internationalistes étaient alors les rares militants qui ont su rester fidèles aux principes du Manifeste du Parti Communiste.
Si nous voulons que l’AGIMO soit une composante de la lutte pour le Frexit intervenant donc pour mettre en place un nouveau CNR, nous nous distinguons cependant du CNR dans son ensemble, comme de l’UPR, en ce sens que nous cherchons à regrouper uniquement des internationalistes. Nous nous distinguons aussi des partis traitres du mouvement ouvrier qui exacerbent à nouveau des sentiments nationalistes. Le record dans ce domaine est battu par Jean-Luc Mélenchon qui continue, les jours de fête, à se dire internationaliste alors qu’il prône des discours ouvertement racistes (germanophobes) sur la lutte des latins contre les germains.
L’AGIMO est donc ouverte à tous les militants internationalistes. Plusieurs cas de figure peuvent alors se présenter pour un militant de l'AGIMO.
- Il peut n'être membre d'aucune autre organisation politique.
- Il peut, en plus de l'AGIMO, être membre d'une autre organisation favorable au Frexit : UPR, PRCF, ParDem, POI, POID, clubs "penser la France". Toutefois, étant internationaliste, il ne peut pas être adhérent de l'organisation "Les Patriotes" bien que celle-ci soit favorable au Frexit et puisse donc être intégrée au nouveau CNR que nous appelons de nos vœux. Bien évidemment, les membres de l'AGIMO peuvent aussi adhérer à l'UPR qui regroupe des patriotes et des internationalistes. Nous vous invitons à nous signaler toute autre organisation qui serait favorable au Frexit.
- Il peut aussi être membre d'une organisation politique dont les dirigeants sont opposés au Frexit mais, dans ce cas, il doit annoncer publiquement qu'il est en opposition avec la direction et qu'il veut faire changer l'orientation de cette organisation.
Indépendamment de ces considérations les membres de l'AGIMO peuvent se considérer ou non comme des Gilets Jaunes.
C'est donc à tous les militants du mouvement ouvrier que l'AGIMO s'adresse :
Rejoignez-nous !
Engagez-vous dans ce combat
pour un nouveau CNR,
pour le Frexit,
pour le RIC ?
pour l'Assemblée Constituante.
ANNEXE. Plan de sauvegarde de la population
Nous demandons :
1. La réouverture immédiate des places supprimées dans les hôpitaux. 2. La réouverture de toutes les usines produisant du matériel médical qui ont été fermées et réquisition d'usines complémentaires s'il le faut pour produire des masques FFP, bouteilles d'oxygène, respirateurs, tests de dépistage, lits, surblouses. 3. Ces mesures permettront la fabrication de matériel de test en nombre suffisant pour assurer le dépistage gratuit de toute la population et la fabrication de masques FFP pour assurer la distribution gratuite à toute la population. 4. Ces mesures permettront aussi de fournir aux médecins des hôpitaux tout le matériel dont ils ont besoin. 5. La réquisition immédiate de tous les bâtiments disponibles pour loger dans des conditions permettant le confinement à domicile des sans-abris, des migrants logés sous tentes, des internés en centre de rétention, ce qui suppose que les moyens soient dégagés pour permettre leur alimentation et des conditions d'hygiène correctes. 6. Toutes les mesures doivent être prises aussi pour permettre le confinement dans des conditions décentes des personnes incarcérées dans les prisons. 7. La prescription de confinement ciblé-adapté peut être prise par les médecins comme solution alternative pour les cas où un confinement strict pourrait être psychiquement traumatisant avec toutes précisions nécessaires. 8. Il faut qu'en urgence tous les spécialistes du domaine se réunissent en colloque et décident des positions à prendre sur toutes les questions médicales qui font débat notamment l'usage de la chloroquine comme éventuel antiviral. |