Qu’y a-t-il après le Transfert de l’Ambassade des Etats-Unis ?
La décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël est devenue une réalité. L'ouverture officielle de l'ambassade américaine à Jérusalem a été célébrée par l'administration américaine. Ivanka Trump et Jared Kushner, son mari, ont assisté à la cérémonie. Trump a adressé un discours par vidéoconférence.
Dans cette étape, la cause palestinienne a maintenant atteint un nouveau tournant historique. Les États-Unis ne peuvent plus être un médiateur impartial dans la question palestinienne.
Le monde arabe et musulman n'a pas réussi à convaincre Trump de retirer la décision ou de reporter sa mise en œuvre jusqu'à ce qu'un règlement juste du conflit israélo-palestinien soit réalisé.
Cet échec était dû à l'absence d'une stratégie de travail collectif arabe et islamique pour faire face à la décision des Etats-Unis.
Les Arabes et les musulmans ont manqué la planification stratégique sur la façon de traiter la position des États-Unis. La plupart des réactions au Moyen-Orient ont été limitées aux slogans et ont eu recours à la rhétorique.
Ils ont oublié que ce n'est pas une époque de slogans ou de démagogie. Chaque époque a ses mécanismes et ses modes de pensée. Le monde arabe aurait dû adopter un langage politique plus rationnel loin de la violence verbale et de l'extrémisme qui ne sert qu'à propager le terrorisme.
La cause palestinienne a été détournée par diverses organisations et pays qui l'utilisent pour des raisons politiques, comme dans le cas de l'Iran. Téhéran revendique la défense de Jérusalem et des Palestiniens. Le régime des mollahs n'a jamais fourni de soutien au peuple palestinien mais plutôt aux organisations loyales à l'Iran. Le président turc considère la cause palestinienne comme un gain politique. Erdogan ne joue pas les cartes stratégiques que son pays possède, à la fois régionalement et internationalement, dans l'intérêt du peuple palestinien. Il n'a pas placé la reconnaissance de Jérusalem au sommet de sa politique internationale. La conférence tenue à Istanbul était seulement pour adresser ses électeurs et pour toucher leurs sentiments avec des slogans en faveur de Jérusalem. Le sommet d'urgence n'a produit que quelques photos du public.
Le monde arabe et islamique ne peut pas regagner Jérusalem par la force ni par la négociation. Ceux qui revendiquent la Palestine comme leur priorité sont accro aux déclarations enflammées et maudissent les États-Unis et Israël sans donner de solution sérieuse à la question.
Il y avait une absence d’une réponse diplomatique arabe et islamique unifiée à la reconnaissance par Trump de Jérusalem. Les institutions d'action commune ont échoué à fournir une position politique constructive basée sur une stratégie réaliste claire pour faire face à cette impasse. Les déclarations de condamnation et de dénonciation se sont propagées comme du feu. Mais l'administration américaine a continué à mettre en œuvre sa décision. La Maison Blanche n'aurait pas pris cette décision avant d'avoir examiné la situation et d'avoir évalué ses conséquences.
Il n'y a pas besoin de pleurer sur le lait renversé. Le transfert de l'ambassade américaine a eu un impact irréversible et profondément négatif sur le cours de la cause palestinienne. Mais cela ne signifie pas que le monde arabe doit s'abandonner à la réalité. Un travail sérieux et intensif devrait être efectué conformément à une stratégie réaliste et précise basée sur la pression arabe et palestinienne, malgré leur impact limité.
Le point de départ devrait être d'arrêter de commercer avec la cause palestinienne et de défendre les intérêts du peuple palestinien. La division des Palestiniens a joué le plus grand rôle dans cette grande perte. La Palestine doit être restaurée de l'intérieur en premier. Les Palestiniens doivent être unis et posséder un discours uni, alors la prochaine étape pour retrouver les droits légitimes des Palestiniens aura lieu.