mercredi 16 mai 2018 - par Fergus

Quand le système capitaliste multiplie les « jobs à la con »

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« Bullshit jobs » (que l’on peut traduire par « jobs à la con »), tel est le qualificatif qu’a donné l’anthropologue étasunien David Graeber a ces emplois sans utilité sociale qui se multiplient dans les entreprises et dont il a théorisé l’existence en 2013 dans un pamphlet publié sur le site britannique Strike ! Un manifeste auquel de très nombreux médias et sites du web de tous bords ont donné un écho international induit par le mal-être vécu par un nombre croissant d’employés du tertiaire qui se reconnaissent dans le constat de Graeber...

La caractéristique d’un bullshit job, c’est, en schématisant, la quasi-impossibilité pour son titulaire de définir en quoi consiste le poste qu’il occupe et quelle est la finalité de son boulot. Comment le pourrait-il, entre obscur intitulé de poste, objectifs nébuleux, taches vides de sens, courriels hermétiques truffés de novlangue, et bien entendu réunions – aussi creuses que récurrentes – où chacun joue à se donner de l’importance sans connaître les règles du jeu ? Jamais les grandes entreprises n’ont été, à un tel point, normatives et procédurales. Avec cette conséquence : jamais leur gestion n’a engendré autant de structures complexes qui, à la manière de tumeurs malignes, engendrent insidieusement la création de nouveaux postes tout aussi vides de sens, pour ne pas dire absurdes. Ubu n’est plus roi, il est devenu manager !

L’absurdité règne en effet dans notre société moderne où s’impose un étonnant paradoxe. La logique capitaliste voudrait en effet que tout soit mis en œuvre pour abonder toujours plus les profits, et cela semble devoir passer par une priorisation absolue de la production sur l’administratif. Or, que se passe-t-il ? « Les véritables travailleurs productifs sont sans cesse mis sous pression et exploités. Le reste est divisé entre les sans-emplois, universellement méprisés, et une strate plus large de gens payés pour, grosso modo, ne rien faire, dans une position telle qu’ils s’identifient aux perspectives et aux sensibilités de la classe dirigeante  », souligne Graeber. Faut-il en conclure que les top-managers se conduisent comme des idiots ? Non, répond l’anthropologue qui nous apporte la clé de cette apparente énigme : « La classe dirigeante a compris qu’une population heureuse et productive qui dispose de temps libre à sa guise est un danger mortel. »

L’absurdité n’est donc qu’apparente si l’on en croit Graeber, et force est de reconnaître que le chercheur fait preuve d’une rare lucidité : Le système tient en effet les salariés productifs dans une poigne d’acier en leur assurant de quoi survivre dans les pays émergeants, et de quoi vivre dans un relatif confort dans les pays développés, mais dans une société de plus en plus précarisée où chaque emploi peut disparaitre à tout moment, tué par l’automatisation ou par une délocalisation porteuse de profits accrus pour les actionnaires et qui renforce dans l’opinion le sentiment d’insécurité sociale. « En même temps » dirait l’un des plus zélés serviteurs du grand capital, le système enferme les employés non productifs dans un carcan administratif qui prend des apparences toujours plus kafkaïennes du fait du développement sans fin de normes et de procédures interdépendantes (de décision, de qualité, de sécurité) dont quasiment plus personne ne comprend les arcanes.

Renforcer le personnel affecté aux pensums administratifs

Or, rien de tel que des boulots incompréhensibles et ennuyeux – des « jobs à la con » – pour neutraliser les employés tertiaires diplômés, objectivement inutiles à la création de richesses. Résultat : la plupart des salariés qui occupent ces postes s’étiolent, et les plus fragiles au plan mental sont poussés par le bore-out – état dépressif lié à l’ennui au travail – à choisir d’autres formes de vie dans une mutation que d’aucuns assimilent à un « syndrome de la chambre d’hôtes ». Ces employés déprimés sont rejoints dans leur démarche de changement radical d’existence par les plus clairvoyants ; lucides, ces derniers pourraient s’engager dans une démarche rebelle, mais dans une société de plus en plus individualiste, ils ne veulent pas être les dindons d’une lutte très incertaine du pot de terre contre le pot de fer, persuadés qu’il convient de tirer le meilleur de la vie dans l’instant présent, pas dans d’hypothétiques lendemains qui chantent. Carpe diem ! est leur nouveau credo.

Et c’est ainsi que, contrairement à la prévision de l’économiste Keynes, les salariés ne travaillaient pas « 15 heures par semaine » à la fin du siècle dernier. Et force est de constater que leur temps de travail ne s’est pas réduit en ce premier quart du 21e siècle, malgré les progrès technologiques qui auraient normalement dû les libérer d’une grande partie de leurs tâches et augmenter de manière significative leur temps de loisirs. 5 ans après la publication du manifeste de Graeber, rien n’a changé : le monde de l’entreprise continue de produire, et de multiplier ici et là, les mêmes types d’emplois inutiles. Au point parfois d’être contraint par la pensée dominante de retirer de ses effectifs des vrais créateurs de richesse (ingénieurs, techniciens qualifiés, pédagogues) pour renforcer le personnel affecté aux pensums administratifs tentaculaires imposés par la certification des processus, les chartes de qualité, les contrôles de gestion et autres carcans administratifs dont l’intérêt est loin d’être toujours démontré et dont les besoins s’autoalimentent !

Un mot encore sur Graeber : certains ont pu le trouver excessif dans son constat ; et sa participation militante engagée au mouvement Occupy Wall Street, de même que le soutien qu’il a apporté aux participants de Nuit debout en 2016, n’ont pas manqué, depuis la publication de son manifeste en 2013, d’apporter de l’eau au moulin de ses détracteurs qui ne voient en lui qu’un « provocateur altermondialiste ». Or, Graeber est loin d’être un bouffon radical porteur d’une idéologie fumeuse, mais un anthropologue aux compétences reconnues comme le démontre son poste d’enseignant au sein de la prestigieuse London School of Economics and Political Science, une institution rigoureuse d’où sont sortis 19 prix Nobel et 52 chefs d’état peu suspects d’utopie gauchiste.

Graeber et ceux qui lui ont emboîté le pas sont-ils dans l’erreur, ou ont-ils au contraire posé les vraies questions ? À chacun d’y réfléchir en fonction de sa propre expérience professionnelle et de ses constats personnels sur l’évolution du monde du travail. 

David Graeber : On the Phenomenon of Bullshit Jobs



178 réactions


    • V_Parlier V_Parlier 17 mai 2018 11:14

      @popov
      Avant Dilbert c’était une caricature donc c’était drôle ! Maintenant c’est juste la réalité donc c’est moins marrant, mais ça prouve que cette vision humoristique était éclairée.


  • gueule de bois 16 mai 2018 16:18

    Quelqu’un cite ici Dilbert, mais personne n’évoque le ’principe de Peter’, on est pourtant en plein dedans, non ?


    • Fergus Fergus 16 mai 2018 17:05

      Bonjour, gueule de bois

      Le principe de Peter n’est pas réellement en cause dans la mesure où la majorité des salariés qui occupent des « jobs à la con » sont sous-employés relativement à leurs compétences, ce n’est parce qu’ils ont atteint leurs limites qu’ils sont sur ces jobs.


    • troletbuse troletbuse 16 mai 2018 17:08

      @gueule de bois

      Dilbert, mais personne n’évoque le ’principe de Peter
      Ni l’espace de Dilbert non plus.  smiley


    • gueule de bois 16 mai 2018 17:25

      @Fergus
      Bonjour,
      ce n’est parce qu’ils ont atteint leurs limites qu’ils sont sur ces jobs.
      Çà c’est vous qui le dîtes !
      L’ouvrage de Peter décrit bien la dépression souvent associée au syndrome du dernier poste.
      Remarquons que tous les boulots au bas de l’échelle sociale, ceux que personne ne veut faire, sont utiles et productifs.
      Pour atteindre un boulot à la con (le rêve pour beaucoup) il faut donc s’élever tant soit peu dans la hiérarchie. La dépression peut venir de l’impossibilité de réaliser un autre rêve : « Occuper un emploi encore plus à la con, mais mieux rétribué » . Dans ce cas nous sommes bien dans un banal syndrome du dernier poste, pas la peine de développer une théorie.


    • V_Parlier V_Parlier 17 mai 2018 11:16

      @Fergus
      On peut être « sous employé » au niveau des compétences / connaissances tout en occupant un poste plus élevé. Tout dépend du sens qu’on donne aux mots.


  • Albert123 16 mai 2018 16:24
    « Graeber est loin d’être un bouffon radical porteur d’une idéologie fumeuse »

    soutenir « Occupy Wall Street » et « Nuit Debout » c’est pourtant révélateur, même si le constat qu’il fait est juste, on l’a pas attendu pour s’en rendre compte nous même.

    « Mais un anthropologue aux compétences reconnues comme le démontre son poste d’enseignant au sein de la prestigieuse London School of Economics and Political Science, une institution rigoureuse d’où sont sortis 19 prix Nobel et 52 chefs d’état peu suspects d’utopie gauchiste. »

    Anciens élèves célèbres de la LSEPS :

    George Soros, adepte de la paupérisation des peuples pas assez soumis à son idéologie.

    Cherie Blair, femme de l’agent US néo con va t’en guerre Tony Blair et grand pote de la famille Bush

    Pierre Elliot Trudeau, père de la pleurnicheuse mondialiste Justin Trudeau 

    Anne Applebaum, journaliste néo con US et femme de l’ancien ministre des affaires étrangère polonais proche des Clinton

    Monica Lewinsky, la pompeuse de cigares clintoniens

    Paul Volcker, ancien président de la FED et conseiller d’Obama,

    Thomas Picketty, économiste proche du PS

    Delphine Arnault, fille de Bernard, 

    et j’en passe tant le tableau est édifiant. un tableau si édifiant qu’il échappe à la compréhension des idiots utiles du gauchisme, 

    car une grande partie de la clique oligarchique gauchiste mondialiste habituelle qui s’auto congratule à grand coup de prix Nobel à la con (car en réalité les prix Nobel ne concernent que les sciences dite dures) en sort de cette fameuse école.

    Dès lors que penser d’un Graeber sinon qu’il est un agent de cette même oligarchie qui aime tant infiltrer les mouvements contestataires pour mieux les détourner de leur objectifs premiers.

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    • Fergus Fergus 16 mai 2018 17:12

      Bonjour, Albert123

      Vous avez beau vilipender Graeber en l’assimilant à d’autres personnalités issues d’un moule « gauchiste » à vos yeux. il n’empêche que les constats qu’ils fait sont très pertinents et ne sont en aucune manière dévalorisé par son engagement à Occupy Wall Syreet ou son soutien à Nuit Debout.

      Prétendre le contraire, c’est comme si vous reprochiez à un artiste habillé de guenilles qui peint un ciel bleu de peindre un ciel bleu alors que ce qui vous défrise est son habillement !


    • Albert123 16 mai 2018 17:37

      @Fergus


      le clique citée au dessus réveillerait n’importe quel esprit un peu critique tant elle traduit une réalité de plus en plus visible qui met en évidence l’ambiguïté du gauchisme, ses véritables ambitions depuis 300 ans et la manière dont elle instrumentalise sa base militante qui de toute évidence n’a pas encore compris pour qui elle bossait véritablement.

      d’ailleurs votre réponse souligne à quel point vous ne vous distinguez pas du reste du troupeau

    • V_Parlier V_Parlier 17 mai 2018 11:21

      @Albert123
      J’avoue que le reste du troupeau est assez hétéroclite (avec certes des « pépites »), donc pas vraiment de conclusion tranchée. Quoiqu’il en soit, avec ou sans Graeber les constats qui sont faits ici demeurent et sont confirmés par de nombreux participants bien concernés. Donc cherchons quelqu’un d’autre que Graeber qui a écrit ce même genre de pamphlet sur le présent sujet, si ça vous arrange. Ca doit bien se trouver...


    • Fergus Fergus 17 mai 2018 11:54

      @ V_Parlier

      Effectivement. A commencer par Béatrice Hibou, directeur de recherche au CNRS et politologue qui a, dans différents travaux, confirmé les constats de Graber.


  • gueule de bois 16 mai 2018 16:33

    La création des boulots à la con est attribuée ici au capitalisme. En matière de boulot à la con, l’Union Soviétique, pour sa politique du ’plein emploi’ avait fait très fort aussi.
    Le capitalisme souhaite augmenter les profits, et il créé des emplois qui lui paraissent aptes à faire progresser les ventes donc la production. En particulier tout ce qui est lié à la publicité (la connerie totale, absolue), à la commercialisation, fait l’objet d’investissements. C’est à l’usage que les titulaires de ces emplois découvrent qu’ils font un boulot ’à la con’. Mais quand le doute s’installe on n’est pas loin de la sortie, l’incompétent par excès de conscience, sera remplacé par un véritable imbécile ou par un gros malin qui fait semblant d’être convaincu. En fait un individu parfaitement cynique peut s’accommoder de ces situations et les considérer comme des sinécures.
    Un boulot à la con, pour peu qu’on soit sûr de le garder, demandant un investissement personnel léger, n’est il pas le job rêvé ?


    • Fergus Fergus 16 mai 2018 17:16

      @ gueule de bois

      « En matière de boulot à la con, l’Union Soviétique, pour sa politique du ’plein emploi’ avait fait très fort aussi. »

      Vous avez parfaitement raison, et Graeber ne manque pas d’en parler, précisément pour souligner que l’on en revient à une situation qui produit les mêmes effets alors que les causes sont aux antipodes du modèle soviétique.

      « En fait un individu parfaitement cynique peut s’accommoder de ces situations et les considérer comme des sinécures. »

      Il y en a effectivement, mais ils ne sont pas la majorité du genre. 


  • troletbuse troletbuse 16 mai 2018 16:49

    Et la plupart des élus de la France, c’est bien des boulots à la con qu’ils font, mais bien payés. En tête de liste, les dé putes LREM et leur chefaillon


    • Fergus Fergus 16 mai 2018 17:19

      Bonjour, troletbuse

      Vous n’avez pas tort : eu égard au peu de pouvoirs dont ils disposent réellement, les « godillots » de la République occupent effectivement des « jobs à la con », du moins la majorité d’entre eux.


  • Perceval Perceval 16 mai 2018 16:53

    les jobs à la con sont nombreux dans les bureaucraties de Gauche (et la France est une belle bureaucratie de Gauche). Notre société est grandement responsable de l’inflation de papiers et de réglementations.
    Il faut bien occuper les fonctionnaires donc on pond des lois sans cesse pour qu’ils ne s’ennuient pas.


    • Fergus Fergus 16 mai 2018 17:23

      Bonjour, Perceval

      Attention à l’idéologie : les « jobs à la con » sont également très présents dans les grandes boîtes privées. Sans compter les « boulots bidons » dont j’ai connu quelques titulaires - dans le public et le privé - affublés ici et là de titres comme « chargé d’affaires... », « chef de projet... », « chargé de mission... », etc. dans des domaines hautement nébuleux.


    • gueule de bois 16 mai 2018 17:38

      @Fergus
      Pour ce qui concerne les boulots bidons, nous touchons là à la face moderne du féodalisme, le clientélisme.
      Cela existe depuis la nuit des temps ... Il ne s’agit pas de payer un individu pour faire quelque chose, mais de récompenser quelqu’un pour service rendu, d’acheter un silence, etc... C’est la forme moderne de la corruption (voyez les pratiques de la Mairie de Paris, du Parlement, etc.., etc...).
      Là il n’y a pas de boulot ’à la con’, Si Madame Fillon déprime ce n’est pas pour raisons strictement professionnelles.
      Généralement les titulaires des emplois bidons ne se plaignent pas, pour vivre heureux ils vivent cachés.
      Ce qu’on sait peut-être moins c’est que ces pratiques sont très répandues dans la haute administration, la diplomatie. Des tas de gens ont un bureau avec leur nom sur la porte et personne dans le service ne les a jamais vus. Leur existence est seulement attestée par quelques signatures d’arrêtés, nul ne sait à quoi ils ressemblent. C’est l’équivalent des ’charges’ de l’Ancien Régime.

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    • Fergus Fergus 16 mai 2018 17:47

      @ gueule de bois

      Le « clientélisme » est en effet une réalité, et le fait est que la haute-fonction publique compte quelques belles sinécures. Mais pas seulement, j’en ai connu également dans le privé.


    • gueule de bois 16 mai 2018 17:56

      @Fergus
      j’en ai connu également dans le privé
      Je n’en doute pas. Les boîtes quand elles grossissent se comportent de plus en plus comme des administrations et ’travaillent’ conjointement avec elles. La solidarité des Grandes Écoles joue, un tel est cadre sup. dans l’Administration et son copain manager d’une banque ou dans les BTP. On se rend des services et pour noyer le poisson on ’externalise’ les fromages. Ainsi une boîte privée peut-elle offrir une sinécure à un citoyen lambda (majuscule) sur recommandation d’un politique ou d’un fonctionnaire. Mais tout cela c’est donnant donnant, un service pour un autre, quelques emplois fictifs contre un marché juteux, et ainsi de suite . C’est la vie quotidienne d’une république bananière.


    • Buzzcocks 17 mai 2018 08:48

      @Perceval
      Bien vu, graeber est américain donc son constat ne se base pas sur la france....


  • eddofr eddofr 16 mai 2018 17:25

    Mais non !


    Ce ne sont pas des Jobs « à la con ».

    C’est vous qui êtes trop peu impliqué pour pouvoir appréhender la beauté et l’incommensurable efficacité du « processus ».

    Pour vous dire, on est tellement évolués qu’on a formalisé un process d’exception pour chaque cas où le process standard n’a pas fonctionné !

    La classe, non ?

    • Fergus Fergus 16 mai 2018 17:48

      Bonjour, eddofr

       smiley


    • eddofr eddofr 17 mai 2018 11:28

      @Fergus

      En ce jour anniversaire (le processus a été mis en place il y a exactement 1 an), nous avons reçu les félicitations de notre ligne hiérarchique pour notre productivité.

      En effet, en un an nous avons produits plus de 365 procédures d’exception !

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 mai 2018 17:34

    Cela a commencé avec les socialistes en Selgique. Cela s’appelait : Cadre Spécial Yemporaire. Etant donné que comme son nom l’indique c’était temporaire, il n’était pas question de faire quoi que ce soit. C’était mon premier job en 1979. J’vous dis pas le programme : faire une études sur les jeunes étudiants handicapés, dans l’enseignement spécial, étrangers, de famille pauvre... Il étair question d’évaluer leur avenir professionnel. Bon, ils étaient sympas : vous avez le droit de lire des BD. Cela a duré un mois. souvenirs souvenirs. Vous êtes priés de ne pas rire. Autre cas : pour remplir son temps horaire, un balyeur était contraint de repasser deux fois dans la rue. La première pour les feullies, les secondes pour les poussières. Et s’il restait encore du temps : gratter les chewing-gum.


  • Arthaud Arthaud 16 mai 2018 17:58

    Bonjour, 


    2013 le Graeber .. ça s’est pas amélioré depuis

    Il eût-été utile de donner des noms d’entreprises ou de collectivités dans lesquelles les bullshit fleurissent comme orties au printemps..

    Mais impossible, à moins de vouloir risquer le violon .. en plus, ça aurait été trop long ! des milliers et des milliers de noms ..

    NB : contrôle + F : expert ... rien ! un peu déçu ..

    Pourtant, c’est bien les boulots d’ « expert » qui prospèrent à tombeaux ouverts ..

    Vous parliez d’Occupy - OWS - j’ai été le tout premier à écrire sur le sujet sur AV 

    Aujourd’hui, je suis le premier à soutenir Adbusters en français, avec www.adbusters-fr.org 

    .. c’est pas de la réclame ! .. Je vends rien

    Bien à vous

    NB2 : Bonjour la Modé .. il est en place le « target=blank » ?
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    • gueule de bois 16 mai 2018 18:30

      @Arthaud
      Pourtant, c’est bien les boulots d’ « expert » qui prospèrent à tombeaux ouverts ..
      Eh oui, experts auprès des tribunaux, auprès de l’administration, etc...
      D’ailleurs une fois qu’elle a nommé un ’expert’ l’Administration estime que le problème est résolu et le fait savoir d’une façon tapageuse.
      Ces soit-disant ’experts’ sont en général des militaires ou des fonctionnaires en retraite qui sont payés pour faire des ’rapports’. Mais pas n’importe quels rapports, le plus souvent des rapports de commande. Le bon expert remet à son commanditaire (magistrat, haut fonctionnaire) un rapport ’gris’ signalant la réalité des faits, des opinions, et un rapport ’blanc’ qu’il signe et qui est exactement ce qu’on lui a demandé à l’avance. Si l’expert ne joue pas le jeu il est ’puni’, en n’étant plus jamais délégué, il perd son fromage, c’est tout. En général pas besoin de faire un dessin.
      Les experts ne connaissent en général rien et ne comprennent dans le domaine où ils sont censés enquêter, les vraies pointures, spécialistes reconnus, ne veulent pas se compromettre, il en va de leur réputation.
      J’ai transmis à un expert (faisant une enquête d’impact sur l’environnement) des documents scientifiques en langue française venant de suite et du Canada en rapport avec le problème posé. Autant dire qu’on n’en trouve nulle trace même sous la forme d’une simple mention dans le rapport final, mais le gars a dû sentir le vent du boulet dans la mesure où il émet quelques petites réserves sur lesquelles le Préfet saute pour surseoir.
      Tout cela est parfaitement hypocrite et nul n’est besoin dans un tel cas d’experts d’aucune sorte. Ces gens grassement payés ne sont que des couvertures permettant au décisionnaire de se couvrir, de dire qu’il s’est entouré d’avis compétents, et éventuellement de décharger sa responsabilité.

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    • Xenozoid 16 mai 2018 18:35

      @gueule de bois

      la dictature des spécialistes


    • Fergus Fergus 16 mai 2018 20:30

      Bonsoir, Arthaud

      Quasiment tout le monde connaît des personnes qui, dans leur entreprise ou dans leur entourage, sont affectées sur des « jobs à la con ». Mais tout le monde n’en a pas conscience. 


    • Buzzcocks 17 mai 2018 08:52

      @Fergus
      Genre spartacus, perceval.... :)


  • Eric F Eric F 16 mai 2018 18:41
    @Fergus
    "La classe dirigeante a compris qu’une population heureuse et productive qui dispose de temps libre à sa guise est un danger mortel.« Cela me parait une déclaration sorti d’un chapeau, car il faut des »consommateurs« et l’un des secteurs les plus porteurs est justement le »temps libre« , voyages, tourisme, spectacles, gadgets électroniques, etc. Regardez les pubs, on ne voit plus guère de pub pour les lessives mais beaucoup pour les smartphones, et les pubs de bagnoles insistent sur le côté loisirs et communication plus sur le confort ou la tenue de route.

    Concernant les activités routinières bureaucratiques, il faut prendre en compte que l’administration édicte des normes que les entreprises sont tenues de suivre. Ainsi, pour avoir des marchés, une entreprise de services doit avoir la certification, faire des mesures, audits etc. Idem en gestion de personnel, les fiches individuelles de pénibilité, les nombreuses »caisses" où verser des charges, désormais relation avec le fisc pour l’impôt individualisé. Bref la société est devenue globalement procédurière.
    Un autre aspect est celui des travailleurs senior qui soit ne sont plus uptodate techniquement, soit ont grimpé les échelons et se marchent sur les pieds dans les étages hiérarchiques intermédiaires ou supérieurs, et qui hormis plan social restent dans les entreprises sur des voies de garage. D’où les experts, conseillers, adjoints, sans rôle précis et qui parfois ne sont pas remplacés à leur départ sans que cela ne change rien à la marche de la boite. C’était en tout cas un cursus presque standard dans la multinationale high tech où je bossais.
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    • Fergus Fergus 16 mai 2018 23:10

      Bonsoir, Eric F

      « l’administration édicte des normes que les entreprises sont tenues de suivre »

      C’est vrai, mais les grandes entreprises privées sont elles-mêmes très friandes de nouveautés en matière de management et de gestion venues le plus souvent venues des Etats-Unis.

      Au final, oui, « la société est devenue globalement procédurière. »


    • V_Parlier V_Parlier 17 mai 2018 11:33

      @Eric F
      Je vous cite : « Un autre aspect est celui des travailleurs senior qui soit ne sont plus uptodate techniquement »
      -> Techni-quoi ? Vous pensez qu’on demande aux plus jeunes d’être techni-quelquechose ? (Je ne parle pas d’utiliser son smartphone, hein...). S’il y a quelque chose qui n’est plus « up-to-date » c’est cette remarque. Nous ne sommes plus dans les années 80. Les vieux qui font encore de la technique (c.à.d. qui ont résisté à la tentation de « l’évolution de poste ») sont extrêmement rares. Pas parce-qu’ils n’étaient pas « up-to-date » mais parce-que la technique, elle se fait ailleurs pour pas cher. Et bien qu’on prétende ne plus avoir besoin de ces quelques vieux, ce sont eux que les jeunes, devant accomplir parfois quelques tâches un peu techniques, viennent voir tout le temps car tous les autres sont incapables de leur apprendre quoi que ce soit !


    • V_Parlier V_Parlier 17 mai 2018 11:34

      @V_Parlier
      (Et la technique, ce n’est pas que du développement logiciel, je précise)


    • Eric F Eric F 22 mai 2018 15:47

      @V_Parlier
      les deux points ne sont pas incompatibles, il existe des entreprises où la technique a été délocalisée, mais d’autres où des activités de pointe restent développées localement, et où les plus anciens n’ont pas les connaissances les plus récentes. Cela ne signifie pas que leur expérience en terme de méthode par exemple ne sont pas nécessaires.


  • tugehela@ethersportz.info 16 mai 2018 22:00

    la vraie question est - tout systeme a ses vrais raisons, un humain doue d un cerveau ne pourrait en l occurence accepter un job a la con, donc seule sa soumission est requise, celle de dire ’je suis un con et pauvre donc en l occurence un pauvre con’
    meditez mes freres sur ces paroles qui devrait vous eclairer


    • Fergus Fergus 16 mai 2018 23:15

      Bonsoir, tugehela@ethersportz.info

      Le problème des « jobs à la con », c’est qu’ils ne sont en général pas perçus comme cela au début, il faut du temps pour décoder la novlangue qui les habille d’une pertinence dont ils sont dépourvus, du temps pour se rendre compte de leur vacuité ou de leur manque de sens.


    • V_Parlier V_Parlier 17 mai 2018 11:37

      @Fergus
      Oui, en général les « jobs à la con » sont présentés d’une façon très prétentieuse. Même avec des exigences sur le profil du candidat !


  • zygzornifle zygzornifle 17 mai 2018 09:20

    il n’y a plus que des jobs a la con , a moins de faire de la politique dans ce cas le job a la con rapporte du pognon .....


  • babadjinew babadjinew 17 mai 2018 12:03
    A l’heure de la paupérisation galopante merci d’éclairer ce versant du « Travail »....

    Juste en vrac n’ayant pas pris le temps de lire tous les COM

    Jusqu’ou irons nous pour maintenir l’illusion du travail pour TOUS !!!!

    Pouquoi perdre tant de temps en reunionite inutile alors que certaines professions (en particulier lier aux Vivants EHPAD, Education,.....) en sont complétement dépourvu alors qu’elle serait nescésaire. (Dans le sens de la refflexion pas de la masturbation intellectuelle)

    La question du sens au et hors travail....

    La valeur du travail dans une socièté hautement technologiques ???

    L’aticulation futur avec l’avenement de technologies encore bien plus efficientes et autonome ???

    Les limittes du productivisme avec des ressources naturelles en baisses constantes et alarmantes ???

    Bref au final qu’inventer comme autre paradigme car au fond, votre article montre l’entropie déjà bien engagée d’un systéme aujourd’hui inadapté.


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    • Fergus Fergus 17 mai 2018 13:16

      Bonjour, babadjinew

      Merci pour votre commentaire.

      Le fait est qu’il y a une grande inadéquation entre les emplois existants et les emplois qui seraient nécessaires dans la société contemporaine.


  • BA 17 mai 2018 12:54

    Jeudi 17 mai 2018 :


    Etats-Unis : les Américains de plus en plus nombreux à dormir dans leur voiture. 40 % d’entre eux ont un emploi.


    Aux Etats-Unis, de plus en plus de travailleurs sont contraints de dormir à bord de leur véhicule, faute de pouvoir se payer un logement. En Californie, certaines villes ont même décidé de laisser à disposition des parkings gratuits.


    A la nuit tombée, des véhicules apparaissent comme des ombres. On ne le soupçonne pas, mais ils appartiennent à une nouvelle catégorie de la population américaine. Ceux qui vivent là sont sans adresse, mais pas sans abris. Leur abri, c’est leur véhicule. Près de 40 % d’entre eux ont un emploi.


    Parmi eux, nous avons rencontré Danielle, 46 ans. Elle vit à l’arrière de sa voiture, sa fille reste à l’avant. Employée de bureau à mi-temps, elle fait partie de ces salariés pauvres qui gagnent trop pour percevoir des aides. Pour s’en sortir, elle préfère investir sur de nouvelles études et économise sur son logement.


    Danielle a longtemps été comptable, mais a perdu son emploi, stable, en 2012. Depuis, elle est constamment sur la route.


    Danielle fait partie de cette catégorie de population aux Etats-Unis qui vit en marge, sans être marginale. Sans possibilités de stocker, elle se nourrit exclusivement dans les fast-foods et admet « détester ça ». Aujourd’hui encore, elle passera sa journée entre son lieu de travail et l’université.


    Des parkings gratuits pour dormir dans son véhicule


    La Californie traverse une véritable crise du logement, les loyers flambent, mais les salaires augmentent peu. Le temps d’attente pour un logement social est de sept ans en moyenne. L’impact sur les plus fragiles est tel que les mairies réagissent. Celle de Santa Barbara, par exemple, propose des emplacements de parkings gratuits la nuit, faute de mieux.


    Dale Murnane, elle, a tout perdu lorsqu’un éboulement a ravagé son quartier et sa maison, il y a six mois. Elle a longtemps été assistante dentaire. Elle avait aussi une activité de médecine douce dans sa maison, mais elle a fait faillite.


    "J’ai l’impression d’avoir été catapultée hors de ce monde. Je survis avec l’âme en paix, mais sans savoir où je vais", avoue-t-elle. Parmi ces sans domicile fixe, 30% ont plus de 50 ans.


    En principe, aux Etats-Unis, il est interdit de dormir dans son véhicule, mais le triste succès de ce programme d’aide fait déjà des émules dans d’autres villes. 


    https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/etats-unis-les-americains-de-plus-en-plus-nombreux-a-dormir-dans-leur-voiture_2755549.html



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  • yvesduc 19 mai 2018 09:32

    L’une des caractéristiques d’une société complexe est la spécialisation. Ce que vous décrivez comme des postes « inutiles » correspond à des petits rouages d’une grande mécanique, où en effet il est possible que l’individu perde le sens de son travail. Cela ne signifie pas que sa hiérarchie l’a perdue !


    • Fergus Fergus 19 mai 2018 16:20

      Bonjour, yvesduc

      « Cela ne signifie pas que sa hiérarchie l’a perdue ! »

      C’est pourtant très souvent le cas, comme je l’ai observé moi-même et comme cela a été constaté par d’éminents chercheurs en sciences sociales.


    • Aristide Aristide 20 mai 2018 11:01

      @Fergus


      Toute explication qui ne confirme votre position pré-établie est donc soumise à votre seule expérience et des chercheurs éminents.

      Mais où sont les sources de ces études sociologiques, des statistiques, des enquêtes, enfin ... un début de commencement de preuve de ces « évidentes expériences personnelles » ...

  • BA 20 mai 2018 15:22

    Deux informations récentes viennent de nous confirmer ce que nous savions déjà depuis belle lurette.

    La construction européenne, c’est une régression sociale historique.

    La construction européenne, c’est la destruction de toutes les conquêtes sociales.

    1- Première information :

    Ces aides sociales que Bercy veut réduire dans une note interne.

    Dans une note interne, dont « le Monde » dévoile le contenu ce vendredi 18 mai, la direction du budget constate que les prestations sociales constituent « un poids croissant » des dépenses publiques en France (26% des dépenses de l’Etat en 2016), et appelle à « maîtriser la dynamique » – comprendre, revoir à la baisse le niveau de plusieurs aides sociales. 


    Il ne s’agit que de « travaux techniques », qui ne se situent pas du tout au « niveau politique », souligne auprès du « Monde » l’entourage du ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin.

    Pour autant, ces pistes de réflexion sont explosives.

    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/ces-aides-sociales-que-bercy-veut-r%c3%a9duire-dans-une-note-interne/ar-AAxt8hu?li=BBoJIji

    2- Seconde information :

    Comment la nouvelle aristocratie va-t-elle détruire l’hôpital public ?

    Réponse :

    La nouvelle aristocratie va donner à l’hôpital public moins d’argent. Concrètement, les hôpitaux publics devront faire 1,2 milliard d’euros d’économies.

    L’hôpital public, c’est pour les gueux.

    La nouvelle aristocratie s’en fout : elle va se faire soigner dans des cliniques privées.

    Hôpital : un plan d’un milliard d’économies.

    Les syndicats hospitaliers viennent de découvrir un document où il est question de faire des économies financières. Contraire aux déclarations du gouvernement, déplorent-ils.

    https://www.francetvinfo.fr/economie/budget/hopital-un-plan-dun-milliard-deconomies_2758321.html

    Conclusion  :

    En mai 2018, la nouvelle aristocratie possède tous les pouvoirs. La nouvelle aristocratie a verrouillé le système électoral : l’extrême-droite à 25 % permet à la nouvelle aristocratie d’être élue par ce que l’on appelle « le vote utile au second tour », « le désistement républicain », « l’union sacrée contre le fascisme », etc. Conséquence  : la nouvelle aristocratie continue la destruction de toutes les protections sociales. Le seul moyen de stopper la nouvelle aristocratie, ce n’est pas les urnes. C’est une véritable révolution, du type 10 août 1792. La génération qui arrive devra être révolutionnaire, comme nos ancêtres de 1792. Sinon, tout, absolument tout, sera privatisé.

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  • Zolko Zolko 20 mai 2018 17:08

    Très joli texte, merci. Une petite erreur cependant :
     
    Et c’est ainsi que, contrairement à la prévision de l’économiste Keynes, les salariés ne travaillaient pas « 15 heures par semaine » à la fin du siècle dernier.
     
    vous semblez confondre temps au travail et temps de travail. Vous avez raison que le temps au travail n’a pas été réduit, mais le temps passé au travail à réellement travailler s’est considérablement réduit (pour beaucoup) : entre la consultation des mails, du compte FaceBook, des derniers commentaires AgoraVox, le remplissage des feuilles de remboursement de frais, les discussions à la machine à café ... l’employé de bureau type passe une grosse partie de son temps à rien faire.


  • L'enfoiré L’enfoiré 20 mai 2018 18:16
    Bonjour,
     J’ignore la raison pour laquelle le boreout est associé au capitalisme.
     Cela existe dans tous les régimes.
     L’intérêt vient quand on motive ses collaborateurs.
     The right man at the right place... un principe universel.
     Si vous connaissez le mobbing vous comprenez ce qu’il peut être

    • Fergus Fergus 20 mai 2018 18:23

      Bonjour, L’enfoiré

      « L’intérêt vient quand on motive ses collaborateurs »

      Exact. Encore faut-il qu’il y ait matière à intérêt !

      Merci pour le lien.


  • Fanny 20 mai 2018 18:29

    Oui, bon mais le sujet n’est pas simple.

    Mon expérience d’une grande du CAC40. Dans les années 80, il y avait des artistes, des seigneurs, des barons, des petits chefs incrustés. Pas vraiment efficace. Un jeune comme moi à l’époque demandait des critères objectifs, des indicateurs. C’est arrivé avec le temps, avec le fameux Kaizen japonais. Et l’entreprise s’est mise à gagner de l’argent (pour diverses raisons, mais je crois vraiment qu’elle a gagné en efficacité).

    L’entreprise moderne est un système hyper complexe. Sans procédures, on ne s’en sort pas. Gérer des centaines ou des milliers de personnes qui travaillent sur un produit industriel ne peut se concevoir sans procédures. Il faut coordonner tout ça. Rien n’est plus difficile que de mettre en place des procédures (et les logiciels qui vont avec) pour gagner en efficacité. Je me souviens d’un essai avec un super logiciel de planification mis en place par les meilleurs spécialistes du marché : échec, car trop lourd, mal intégré par le personnel. Mais on a fini par y arriver.

    Qualifier les responsables du suivi des procédures de bureaucrates inutiles est méprisant, gratuit. Sans procédures qualité hyper rigoureuses, une entreprise industrielle plonge vite fait (à cause des clients comme l’auteur de cet article par exemple, qui n’achètent plus des trucs qui tombent en panne). Comme le reste, ces procédures sont à regarder d’un œil critique et à améliorer en permanence. Les « bureaucrates » ont le droit d’être intelligents, aussi, voire créatifs.

    Non, dans une entreprise moderne efficace, il n’y a pas de personnel qui s’ennuie à ne rien faire d’utile. Vision dépassée de l’entreprise (capitaliste, socialiste, coopérative ou autre : l’efficacité est relativement indépendante du régime sous lequel elle s’exerce. Il y a des bricoleurs du dimanche efficaces, et d’autres qui ne le sont pas, indépendamment du régime que Madame gère et administre).

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    • Fergus Fergus 20 mai 2018 19:30

      Bonjour, Fanny

      « Gérer des centaines ou des milliers de personnes qui travaillent sur un produit industriel ne peut se concevoir sans procédures. Il faut coordonner tout ça. »

      Personne ne le nie !

      « Qualifier les responsables du suivi des procédures de bureaucrates inutiles est méprisant, gratuit »

      Personne ne le fait !

      « dans une entreprise moderne efficace, il n’y a pas de personnel qui s’ennuie à ne rien faire d’utile. »

      Hélas, si ! Manifestement, votre expérience est atypique comme le confirment les chercheurs en sciences sociales et de nombreux intervenants de ce fil qui ont travaillé - ou travaillent encore- dans de grandes structures, publiques et privées.


    • Fanny 20 mai 2018 21:11

      @Fergus

      M’étonnerait d’apprendre que chez Amazon, des salariés s’ennuient dans des « jobs à la con ».

      Amazon est sans doute une boîte imbuvable, mais c’est à elle qu’on s’adresse pour acheter un bouquin. C’est un modèle d’efficacité, sans état d’âme.

      Qu’il y ait des dérives marginales dans de grosses entreprises privées en situation de quasi monopole en France (banques et assurances par exemple), avec des « jobs à la con », c’est probable. On en détectera sans doute moins dans des entreprises privées en concurrence à l’international, et qui ne peuvent se permettre, sans réelles conséquences autres qu’un chiffre modifié au bas d’un bilan,  de perdre qqes milliards comme la Société Générale avec l’affaire Kerviel.

      Quant à la fonction publique, que je ne connais qu’au travers de membres de ma famille, j’ai l’impression qu’elle n’a pas subi la pression de la concurrence ces 30 dernières années, alors que cette pression a profondément remodelé les entreprises privées ouvertes sur le monde. Mécaniquement, cela l’handicape en termes d’efficacité, et les « jobs à la con » y sont sans doute plus nombreux qu’ailleurs. Il est vrai que la fonction publique a un rôle social qui ne permet pas de la comparer directement au privé  sans en tenir compte.  

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    • Fergus Fergus 20 mai 2018 21:43

      @ Fanny

      Amazon n’est en rien comparable à des grandes compagnies d’assurances ou bancaires pour ne citer que ce secteur. Qui plus est, Amazon fonctionne avec très peu de personnel et en s’affranchissant de la plupart des règles de management non directement impliquées dans la création de profits.


    • Aristide Aristide 21 mai 2018 11:19

      @Fergus


      Manifestement, votre expérience est atypique comme le confirment les chercheurs en sciences sociales et de nombreux intervenants de ce fil qui ont travaillé - ou travaillent encore- dans de grandes structures, publiques et privé

      Toujours pas de source sérieuse. Une petite étude épidémiologique sur le phénomène, ... non, toujours dans l’affirmation que ce qui vous contrarient ont des expériences atypiques !!!



    • Fergus Fergus 21 mai 2018 21:33

      @ Aristide

      Cherchez, et vous trouverez ! A commencer par « La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale » de Béatrice Hibou, politologue du CERI et chercheuse rattachée au CNRS ! Ses travaux confirment les observations de David Graeber, ne vous en déplaise !

      Et il se trouve que je partage leurs constats.


    • Fanny 21 mai 2018 23:12

      @Fergus

      Une dernière remarque : le problème actuel des entreprises soumises à une rude concurrence internationale, ce ne sont pas « les jobs à la con ». C’est la montée de la pression, qui devient insupportable. Pression dommageable pour le système nerveux des acteurs, pour l’équilibre vie professionnelle/vie privée. Malgré un travail en principe intéressant, de plus en plus de salariés n’y trouvent plus de plaisir. Les patrons vont devoir s’atteler à trouver un nouvel équilibre, car un personnel stressé, ça se paye un jour. La concurrence et les actionnaires ne leur laisseront pas une grande marge de manœuvre.


    • Fergus Fergus 22 mai 2018 08:18

      Bonjour, Fanny

      Les deux existent ! Et ce que vous décrivez se traduit dans de nombreux cas par du « burn-out », pas par du « bore-out ».


    • Aristide Aristide 22 mai 2018 10:09

      @Fanny

      Puisqu’on vous explique que c’est le « bore-out » qui est le plus important. Vraiment, vous comprenez rien ...



  • Soraia 20 mai 2018 20:11

    Celui qui pense qu’il n’y a « rien de pire que », n’a aucune imagination :->


    • Fergus Fergus 20 mai 2018 21:37

      Bonjour, Soraia

      Si vous faites allusion à Albert Camus, peut-être a-t-il pu faire preuve d’une part de provocation, mais le fait est qu’il a été un grand connaisseur de l’âme humaine.


  • baldis30 20 mai 2018 22:30

    bonsoir,

    excellentissime article avec cette phrase sublime :

    « La classe dirigeante a compris qu’une population heureuse et productive qui dispose de temps libre à sa guise est un danger mortel. »

    Absolument vrai ... mais il y a encore pire qu’une population heureuse ! bien pire ...

    UNE POPULATION CULTIVEE

    Rappelez-vous goebbels « quand j’entends le mot »culture« je sors mon révolver »...

    Ceci n’est pas tellement éloigné des propos tenus récemment par un certain président d’un incertain pays dont la culture se résume à la première syllabe du terme, mais au masculin !

    pas de temps libre, pas de temps pur se cultiver, pas de temps pour réfléchir .... ouf quelle tranquillité pour les dirigeants ... vite quelques matchs de foot bien musclés, vite un séisme si possible avec tsunami associé, vite un moderne Landru - ou Petiot,- vite vite ...


    • Fergus Fergus 20 mai 2018 23:05

      Bonsoir, baldis30

      Merci beaucoup pour ce commentaire.

      Il va de soi que je partage totalement votre point de vue : une population cultivée est effectivement un danger pour les puissants et leur mainmise sur le peuple et sa capacité de production. D’où l’intérêt, comme vous le soulignez, de détourner l’attention par le biais des médias.


    • Aristide Aristide 21 mai 2018 11:03

      @Fergus


      Encore une fois cette insulte à tout un peuple auquel vous attribuez une ignorance crasse. Ignorance qui l’empêcherait donc de voir ce que voit l’élite dont vous êtes un éminent représentant.

      Et voilà donc les médias, ... Comme si la « population », inculte donc, n’avait aucun libre arbitre, expérience, distance, ... aveuglé ici ou là par un match de foot ou une affaire de crime.

      Vraiment je n’arrive pas à comprendre votre vision de la « population ». 

    • Aristide Aristide 21 mai 2018 11:06

      @baldis30


      pas de temps libre, pas de temps pur se cultiver, pas de temps pour réfléchir .... ouf quelle tranquillité pour les dirigeants ... vite quelques matchs de foot bien musclés, vite un séisme si possible avec tsunami associé, vite un moderne Landru - ou Petiot,- vite vite ...

      C’est surement pas à vous que l’on va jouer ce jeu, heureusement que l’on vous a ...


    • JC_Lavau JC_Lavau 21 mai 2018 11:55

      @Aristide. Et qui c’est qui court après des pokémons ?


    • DAUMINAU 21 mai 2018 18:12

      @baldis30 :


      le mot en question est : « Quand j’entends le mot « culture », je défais le cran de sûreté de mon browning » (Wenn ich Kultur höre, entsichere ich meinen Borwning ).
      Et il est de Hanns Johst

    • Fergus Fergus 21 mai 2018 18:32

      Bonjour, Aristide

      « cette insulte à tout un peuple auquel vous attribuez une ignorance crasse »

      Votre esprit de contradiction est tellement excessif et compulsif que vous ne lisez pas correctement les commentaires, tant vous êtes démangé par votre envie de vous payer les intervenants.

      J’au écrit ceci à Baldis30 : « D’où l’intérêt, comme vous le soulignez, de détourner l’attention par le biais des médias. »

      Où voyez-vous que je mets tout un peuple dans le même sac  ??? Bien sûr qu’il n’y a pas que des gogos manipulables dans la population et c’est heureux. Je n’ai jamais prétendu le contraire !!!


    • Aristide Aristide 21 mai 2018 19:31

      @Fergus


      Bien sûr qu’il n’y a pas que des gogos manipulables dans la population et c’est heureux. Je n’ai jamais prétendu le contraire !!!


      Allez un petit effort et vous allez admettre que la population même si elle n’est toute cultivée comme vous le souhaitez est responsable, informée, de la distance, ... des citoyens quoi. Même s’ils regardent le foot et s’intéressent aux fait divers ...

      Et donc que ces gogos manipulables sont plutôt des exceptions.

      PS : C’est bizarre que vous ne soyez pas conscient du fond des propos que vous soutenez et approuvez ...

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  • DAUMINAU 21 mai 2018 17:44

    Je crains que ce texte (l’original) ne soit que le reflet de la généralisation – façon 4×4 avec de gros pneus qui sautent les ornières – qu’affectionnent les « penseurs » américains… Ces derniers, à partir d’une phrase à l’emporte-pièce, ont la désastreuse habitude de construire un système qui sera balayé par le prochain prophète managérial !
    Les tâches administratives, certes envahissantes et même trop souvent dirimantes, ne sont guère que de l’huile dans un système qui a tendance à tourner en roue libre.


    • Fergus Fergus 21 mai 2018 21:38

      Bonsoir, DAUMINAU

      Je vous invite dans ce cas à lire « La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale » de Béatrice Hibou, politologue au CERI et attachée comme chercheuse au CNRS. Elle va dans le même sens que David Graeber, et en s’appuyant sur des travaux plus récents.


  • DAUMINAU 21 mai 2018 17:46

    Par ailleurs, qu’aurait-on fait du « temps libre » laissé par une quinzaine d’heures de travail ? Peu après la promulgation des « 35 heures » on s’est vite aperçu que les gens ne savaient que faire du pourtant maigre temps libre accordé. Il a fallu inventer dare-dare des occupations.
    La Culture vulgarisée, ou le tourisme, par exemple. Ça ne coûte pas cher, ça crée des emplois, et le peuple s’occupe vaguement à peu de frais.
    A Dinan, j’en vois passer des wagons de ces braves gens qui s’épuisent à bien tout regarder et « faire » selon les consignes de l’Office de Tourisme. Le soir, ils se coucheront vannés et repus d’un savoir de pacotille…


    • foufouille foufouille 21 mai 2018 18:29

      @DAUMINAU

      c’est certainement mieux de rester vautrer devant la télé.


    • Fergus Fergus 21 mai 2018 21:44

      @ DAUMINAU

      Outre que foufouille vous a fait une excellente réponse, je m’inscris en faux contre votre observation - condescendante ! - sur les touristes de Dinan. Certes, il en est de passifs qui consomment du tourisme comme des produits de la grande distribution. Mais ce n’est pas le cas de tous ; il est même des personnes avec lesquelles il est intéressant d’échanger, eu égard à leur vif intérêt pour différents sujets en rapport avec la ville et son histoire.


  • adrien 1er mai 2019 11:16

    mais il faut dire aussi que la satisfaction au travail est fonction de nombreux facteurs sur lesquels la gestion des ressources humaines peut agir : La multitude d’expérimentations et de pratiques empiriques en entreprise, s’accordent pour conclure que la satisfaction au travail est basée sur toute une série de conditions de travail favorables : http://www.officiel-prevention.com/formation/formation-continue-a-la-securite/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=139&dossid=464


    • Fergus Fergus 1er mai 2019 11:54

      Bonjour, adrien

      Merci pour ce lien.
      Les causes de la satisfaction au travail, mais aussi du rejet qu’il peut susciter, sont en effet très diverses et ce texte est à cet égard très complet.


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