samedi 20 février 2010 - par NOUVEL HERMES

Que la presse meure !

Le système médiatique ne cesse de fonctionner sur ce fond de duplicité : l’interaction de la vérité et du mensonge quand tout le reste échappe à ce filtre. Parce que le monde n’est ni l’un ni l’autre et que l’actualité n’est qu’un flux tamisé par ceux qui sont désignés « professionnels de l’information » par les financiers qui les payent.

Il y a quelques jours je m’amusais à regarder sur la télévision espagnole une réunion de Chefs d’Etat. Parmi eux, Sarkozy apparaissait tout petit et ridiculement maladroit dans son sourire grimaçant. Une image d’actualité « normale » comme on voit sur les télévisions étrangères. Une de celles que s’interdisent toutes les bien nommées « chaînes » françaises. S’il est minable d’attaquer un Président pour sa taille, il est ignoble de trafiquer servilement l’image à son profit. C’est pourtant à ce filtrage, à cette manipulation de l’image que nous condamnent nos médias donneurs de leçons. Les mêmes qui ne cesseront de faire écho au pouvoir quand ils dénoncent les dangers et l’irresponsabilité d’Internet !

Mais on n’a pas même besoin de mentir, on peut exhiber ses mains propres quand on se contentera de la fabrication de cette réalité par le rejet de ce qui met en péril toute « version officielle »

Chaque jour la bien pensance médiatique en rajoute une louche.

Ainsi , cette « affaire » Marie-Luce Penchard, Ministre de l’Outre Mer, qui avait déclaré ouvertement : « Ca me ferait mal au cœur de partager avec la Martinique, avec la Guyane, une manne de 250 millions d’Euros ». On peut lire dans un organe de désinformation « La dépêche du Midi » non cet aveu mais un autre extrait : « envie de ne servir qu’une population, la population guadeloupéenne » ce qui justifie le titre « Sa fibre guadeloupéenne déclenche un tollé », de même que la réaction de Fillon qui peut alors dénoncer cette polémique « contraire à l’esprit de la République ».

Il faut bien relire cet enchaînement logique – le même qui sera repris par les journaux télévisés – pour comprendre le degré de manipulation atteint par la presse française : on rejette un fragment de réel, on en donne un autre plus présentable qui gomme le précédent ce qui permet de transformer le bourreau en victime.

Ah, l’éthique de la Presse !

Messieurs les journalistes qui n’avez de compte à rendre à personne même quand vous êtes pris toujours et encore le doigt dans le pot à confiture… Mais c’est vrai qui aide à la survie de vos journaux ? L’Etat ! Qui subventionne des pages et des pages de publicité ? Le gouvernement ! Qui paye le reste ? La publicité encore. Et de toute façon personne ne dira rien car, après tout, la presse on peut en avoir besoin, non ?

Son pouvoir c’est de créer un événement, de faire qu’il soit blanc ou noir. Pas besoin de mentir, juste de traficoter, de jouer sur les mots ou les émotions, d’avoir les yeux ailleurs quand il le faut, de nous conjuguer la fiction à la réalité ou de faire silence pour plaire au maître.

Qui a le pouvoir de les dénoncer tous ces journalistes serviles ? Les politiques ? D’autres journalistes ? Les associations, les syndicats… ? Mais tous en ont besoin, tous les craignent.
Le seul contre pouvoir c’est désormais le Net ! En particulier sur nos blogs car nous y sommes libres. Nous ne sommes dominés par aucun des partis auxquels nous pouvons pourtant appartenir, nous ne sommes liés à aucune hiérarchie, nous ne dépendons d’aucun pouvoir financier.

—Quel média peut en dire autant ? Quand un politicien ou un journaliste vous attaquera, posez-lui cette simple question.

Il vous répondra certainement « professionnalisme », « objectivité », « recherche de l’information ». Or, tout ceci est faux : tout est information, il suffit de trier. Professionnalisme parce qu’on touche son chèque en fin de mois ? Objectivité quand on sait bien qu’on peut dire tout et son contraire ?

Arrêtons cette hypocrisie de la « liberté de la Presse » ! Elle n’est jamais libre et nous asservit. Que la presse meure ! Le remède serait-il pire que le mal ? Sans doute. Mais alors qu’elle renaisse, autrement.

www.nouvelhermes.blogspot.com



17 réactions


  • Terran 20 février 2010 09:05

    Le système médiatique appartient à la city et wall street et aux intérêts puissants qui sont derrière.

    Ce système joue la musique qu’ils ont eu ordre de jouer.
    Ils essaient de créer une réalité qui ira dans le sens de leurs profits.
    Et pendant ce temps, en divisant et en créant des idéologies stupides, ils noient le poisson de la création monétaire qu’ils se sont auto-adjugés.

    Nous devons nous remettre à penser par nous-même et cesser de voir des complications là ou il n’y en a pas, concentrons nous sur l’essentiel.
    Ce qui nous permet de progresser. Il nous faut une vision a long et très long terme pour contrecarrer les plans machiavéliques des malthusiens de la finance.
    Nous devons progresser ! Evoluer !

    Et cessez de croire a un réchauffement climatique.
    Il n’y en a pas, il n’y en a jamais eu sur ces dernières années, Phil Jones à l’origine du mensonge l’a admis en public !

    Les médias cachent, mentent, complotent, etc...


  • Philou017 Philou017 20 février 2010 09:10

    «  »Il vous répondra certainement « professionnalisme », « objectivité », « recherche de l’information ». Or, tout ceci est faux : tout est information, il suffit de trier.«  »

    Les-dits journalistes mettent toujours en avant leur expertise de journalistes. Pourtant, ils n’apportent jamais de preuve, ni même de démonstration de cette expertise. Leurs arguments se limitent souvent à « nous, on vérifie l’information ».
    Oui, sur quelques infos secondaires douteuses. Mais pour l’objectivité des rapports, l’impartialité du choix des infos, la pluralité des points de vue, la relativisation de la parole officielle, ils sont bien gênés pour démontrer en quoi ils seraient exemplaires...
    Et pour cause....

    Il s’agit en fait d’une auto-justification. « Nous on est des journalistes avec des cartes officielles. Nous sommes crédibles ». L’examen du discours des médias apporte une autre vision : la presse est d’un conformisme sidéral et l’objectivité n’est qu’un leurre sévèrement encadré par le « politiquement correct », défini précisément par une petite caste de journalistes influents.

    Ceci dit , la presse ne mourra pas, car elle est nécessaire aux pouvoirs tels qu’ils existent actuellement. Ceux-ci mettent même la main à la poche pour garder en activité leurs journalistes « professionnels ».


  • voxagora voxagora 20 février 2010 09:37

    @ l’auteur :
    Je ne vois rien à ajouter à une synthèse aussi parfaite,
    mais une question me vient à l’esprit systématiquement quand
    on compare la presse en général à ce qui se passe sur le net
    au niveau de l’information : combien ?

    Combien sommes-nous de citoyens à pouvoir nous informer,
    comparer, discuter sur la vérité ET le mensonge ?
    Combien N’ONT PAS cette possibilité ?
    Le pouvoir compte : il nous compte, les uns et les autres,
    de façon à réduire par tous les moyens la masse des premiers.
    D’où une autre question : comment pourrions-nous faire, nous,
    pour augmenter la masse des seconds ?


  • Krokodilo Krokodilo 20 février 2010 09:42

    Titre choquant ; là où la presse est morte, la liberté aussi a disparu, ce sont en général des dictatures ou des théocraties. Un journaliste, un vrai, passe ses journées à préparer ses papiers, alors que les blogueurs ont en général un (autre) métier, et non ni le temps ni les moyens ni l’habitude d’enquêter.
    Qu’il y ait des problèmes de complaisance, de liens incestueux avec le pouvoir, de ligne éditoriale, c’est bien connu, il suffit de lire divers courants, de choisir ses lectures et ses sources. La majorité des articles d’AV sont des commentaires basés sur la presse... Quel blogueur aurait pu enquêter deux ans pour faire « Le monde selon Monsanto » ?
    Cet article est superficiel et démagogique : les internautes parlent aux internautes.


    • NOUVEL HERMES NOUVEL HERMES 20 février 2010 10:04

      Bien sûr que le titre est choquant ! Volontairement puisque je voulais secouer le cocotier. Mais je pense que la fin du texte est explicite : « Remède pire que le mal » et souhait d’une « renaissance » de la Presse. En espérant que les journalistes sauront se remettre en question. Ou qu’une autre forme de Presse apparaisse. C’est un moment clé. Quand aux « enquêteurs », combien y en a-t-il ? Et leur travail figure plus dans des livres que dans des journaux...


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Webster Rorschach 20 février 2010 15:48

      «  Un journaliste, un vrai, passe ses journées à préparer ses papiers »

      AH AH !

      Et puis les marmottes, c’est bien connu
      Mettent le chocolat dans le papier alu

      Typhon


    • non667 20 février 2010 22:12

      à trollkodilo
      0000000000000000


    • pingveno 24 février 2010 12:20

      là où la presse est morte, la liberté aussi a disparu, ce sont en général des dictatures ou des théocraties.

      Et là où elle est bien vivante, ce sont en général des groupes de presse possédés par le chef de l’Etat (Italie) ou étroitement contrôlés par lui (nommage du président de l’audiovisuel public en France) quand ce n’est pas l’inverse (financement de la campagne éléctorale aux USA)

      La majorité des articles d’AV sont des commentaires basés sur la presse...

      Et la plupart des articles de presse sont des « améliorations » des dépêches AFP.

      Quel blogueur aurait pu enquêter deux ans pour faire « Le monde selon Monsanto » ?

      N’importe quel militant des verts, de surcroît s’il a un mandat électoral, se serait fait un plaisir de faire ça.
      Aurait-il pu le faire publier ailleurs que sur internet c’est une autre histoire.

      Bref pour une fois je ne suis pas sur la même longueur d’onde que toi, je refuse de pratiquer la démocratie de la méthode Coué tu es bien placé pour savoir vers quoi ça mène.


  • Francis, agnotologue JL 20 février 2010 10:44

    C’est quoi la presse, au départ ? Un contre pouvoir ?

    Si un contre pouvoir s’est émoussé au fil du temps, il peut bien disparaître, ce n’est pas pour autant qu’on aura avancé : au contraire, et le pb n’est pas la presse mais le contre pouvoir. Nous avons l’internet, c’est peu, et pour combien de temps ?


    • DESPERADO 20 février 2010 15:26

      Au départ la presse c’est une machine qui servait à « presser », avec l’avénement de l’imprimerie au 15é siècle.
      Mais aujourd’hui la presse signifie machine de propagande pour garder le prolo droit sur les rails de la rentabilité.


  • zelectron zelectron 20 février 2010 13:36

    MORITORI TE SALUTANT


  • Cipango 20 février 2010 14:23

    Je ne souhaite pas que la presse disparaisse, mais mute. Une des causes principales de la crise des médias est la recherche de l’audimat impliquant le rapide, le manichéen et l’émotif. Les journalistes ont des moyens, des compétences, mais les utilisent à de mauvais desseins.
    Toutefois, regardons selon le même angle les articles d’agoravox. On peut trouver les mêmes ingrédients à des doses diverses. L’organisation de ce site nous permet de faire des retours en arrière, ce qui primordial si l’on veut se détacher de l’émotif. Mais pour ce qui est du manichéisme, nous faisons la même erreur. Idem pour le rapide : à chaque info, les auteurs se précipitent même si au fond, ils n’apportent aucune preuve ou réflexion.
    Pourtant, nous n’avons pas le problème de pression économique ou sociale comme certains journalistes. Cela revient il à dire que ce n’est pas le système, mais l’individu qui est la cause ? Peut être est-ce même un problème de société...


  • rastapopulo rastapopulo 20 février 2010 15:03

    C’est vrai que les retour en arrière, la synthèse et les prospectives sont réservés à des sujets bien précis dans la presse et sont souvent absent au final.

    Par exemple, et puisque ça me choque que les chefs d’états étaient tous pour le maintien officiel du transfert des données bancaires aux services secrets US et qu’ils défendent la fusion USA-Europe sans volonté populaire, l’avis d’un spécialiste sera relaté en fin de journal : Jean-Claude Paye. Il rappel que les échanges de données ne s’arrêteront pas officieusement pour autant et que cela prouve l’atlantisme des élites politiques mais à l’avant du journal, cette nouvelle n’a même pas 30 lignes.

    Paru dans La Libre du 18 février mais pas sur leur site mais ici :

    Le Parlement européen a t-il arrêté l’intégration UE-USA ?
    Jean-Claude Paye

    http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Jean-Claude_Paye.180210.htm&nbsp ;&nbsp ;


  • M.Junior M.Junior 20 février 2010 19:29

    Bon d’accord tu exprimes ta colère et ton dégout pour les magnas du publi-reportage.

    Qui ne le sait pas, ICI ?
    Nous ne le savons que trop, j’irais même plus loin cela devient indigeste tellement nous le savons que certains continuent à le dire.

    Et Ailleurs ?
    Dans la rue, ils ne le savent pas, ils le vivent au quotidien et la télé leur sert de divertissement.

    Encore plus loin ?
    Ceux qui ne savent, ils ne sont pas ici, tu te trompes de terrain. C’est dans les rares lieux de convivialité qui existent qu’il faut s’exprimer.

    Très bien ton texte sinon

    La gronde des poupées de chiffon


  • non667 20 février 2010 23:07

    a tous
    Sur R.M.C. les matins jean -jacques BOURDIN se flatte souvent d’être un journaliste libre ,indépendant sur une radio libre qui ne lui donne jamais d’ordre ni de conseils .C’est surement vrai !
    Ce que JJ ne sait pas c’est qu’il n’est pas un perdreau de l’année et qu’avant d’être à RMC il était à RTL pendant de nombreuses années !! En l’embauchant RMC savait d’une façon certaine qu’il serait politiquement correct ,qu’il n’y aurait pas de dérappage , qu’il couperait la parole à ses auditeurs quand cela devient chaud (because pub et d’autre auditeurs qui attendent !!!) que l’on peu venir dire que l’on a inventé un moteur qui marche à l’eau sans être contredit  !!! MDR

    les journalistes ne sont pas sanctionnés parce qu’ils dérape mais parce qu’il laisse s’exprimer des idées incorrectes ! exp :
    Daniel bilalian avait laissé dire à roger Holeindre ( F.N. ) face à Pierre Milza« bien sur ils changent leurs noms »parlant des juifs au pouvoir caché ! = viré plusieurs années reapparu longtemps après mais à un poste bienplus discret
    Paul AMAR qui pour un débat TAPI -LE PEN avait apporté des gants de boxe sur le plateau de T.V. à midi . Cette outrance ayant été bénéfique dans les sondages à LE PEN = Paul AMAR au placard un certain temps recyclé plus tard dans une émission à horaire plus discret .
    le 3° que j’ai noté c’est Marc Olivier FOGIEL qui avait laissé parler DONNADIEU = Exit Marco


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