jeudi 10 mars 2016 - par Trelawney

Que vous serez puissant ou misérable

Dès sa prise de fonction, l’ancien Ministre du travail François Rebsamen avait demandé à Pôle emploi de "renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs "cherchent bien un emploi", estimant qu'une "sanction" était nécessaire dans le cas contraire. Ce qui provoqua à l’époque un tollé, à l'instar de la ministre du logement, Cécile Duflot qui affirmait sur Twitter : "Le problème, c'est le chômage, pas les chômeurs." Ou encore la CGT, la CFDT et FO, qui accusèrent le gouvernement d'avoir trouvé comme "seule solution", pour faire baisser les chiffres du chômage, de "sanctionner les chômeurs".

 

De toute façon Pôle emploi avait déjà mis en place un service informatisé de contrôle des chômeurs. Recruté en septembre 2012, Pierre Lachaize, directeur informatique de l'Unédic était chargé de mettre en place des procédures de contrôle et de surveillance. Il avait notamment la charge de la base de données "Aude" qui recense les bénéficiaires indemnisés et vise à empêcher les abus. Une fois embauché, Pierre Lachaize aurait pris soin d'actualiser sa situation auprès de Pôle emploi. Sauf qu'il aurait déclaré n'avoir décroché qu'un contrat de 15 heures, payé 1050 euros par mois, alors qu’il percevait les rémunérations d’un directeur de service informatique catégorie A soit environ 6000 euros par mois. Comme il avait en charge le fichier de contrôle, il pouvait tout bonnement s’oublier. Et c’est comme cela qu’en plus de son salaire il aurait continué à percevoir 4982 euros d'allocation chômage par mois pendant plus d'un an.

L'informaticien qui a découvert la fraude, à partir de la base de données des personnes indemnisées, a de suite informé sa direction et a de suite écopé d'un licenciement pour faute au motif, selon l'Unédic : « il n'avait pas fait une demande de consultation du fichier à sa hiérarchie »...

Cette arnaque ne semble pas avoir indigné l'Unédic, puisque plus d’un mois après la découverte des abus, le directeur informatique a été mis à pied à titre conservatoire. Il a ensuite bénéficié d'une rupture conventionnelle, qui est, à l’instar du lanceur d’alerte (qui lui a été viré), une porte de sortie moins humiliante qu'un licenciement pour faute, et beaucoup plus lucrative, puisque Pierre Lachaize aurait obtenu 160 000 euros d'indemnités avec seulement 14 mois d'ancienneté. L'Unédic se refuse à dire s'il lui a été demandé de rembourser ses allocations trop perçues.



24 réactions


  • chapoutier 10 mars 2016 08:54

    c’est une bande de salopards !!!

    et on peut même supposer que le salarié a été licencié de peur qu’il ne découvre d’autres cas similaires


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 mars 2016 09:02

    Bonjour,
    Une honte ! Mais qui montre bien les risques que prennent les lanceurs d’alerte quand ils dénoncent ce qui devrait rester soigneusement dissimulé. Soit ils se font harceler, jusqu’au moment où ils craquent, ou même ils reçoivent des menaces de mort ou des menaces sur leur entourage, et le plus souvent, ils perdent leur boulot.


    A lire, dans le Monde, ce journal désormais faux-cul, qui écrit sur les lanceurs d’alerte un article hautement sournois :
     « Les lanceurs d’’alerte, vigies ou mouchards de la démocratie ? »

  • Spartacus Lequidam Spartacus 10 mars 2016 09:33

    Avec son CV concourir a un poste de ministre après.


    C’est pas puissant ou misérable, c’est plutôt dans la caste des intouchables ou pas.

    A classer à coté des intouchables 40000€ de frais de taxis, des juges qui font condamner des innocents, des 1er Ministre condamnés, ou dirigeant de partis condamné, y’a même des anciens condamnés qui vont se présenter à la présidence de la république.....

  • jaja jaja 10 mars 2016 09:47

    Comment peut-on vivre en étant aussi pourri que ce cadre de l’Unedic ?


  • Le p’tit Charles 10 mars 2016 10:30
    Que vous soyez puissant ou misérable...vous finirez dans le trou comme tout le monde.. !

  • tonimarus45 10 mars 2016 12:55

    bonjour—160000 € pour 14 ans d’anciennete ???? sur que pour ce triste individu ,qui je suis sur est a cent pour cent pour la loi ’khomri« ,on ne lui pas applique, les mesures sur le licenciement que prevoit cette loi

    Tiens pour les »tartufes « qui defendent cette mesure de la loi »khomri", est ce qu’elle sera applique aux cadres superieurs et aux dirigeants de grande boites comme areva, edf, renault, peugeot ect ????????? et aux dirigeants des boites du cac 40

    • tonimarus45 10 mars 2016 13:04

      @tonimarus45—EREUR ;; ;160000€ POUR 14MOIS D’ANCIENNETE


    • julius 1ER 11 mars 2016 14:53

      @tonimarus45


      normalement pour une faute grave et là en l’occurence ce serait plutôt une faute lourde ......c’est licenciement sans préavis et suppression des indemnités !!!

      après c’est sûr qu’il peut aller contester aux prudhommes !!!

      mais c’est le genre d’histoire qui va être montée en épingle par ceux qui veulent en finir avec la Démocratie ... car en termes d’image c’est totalement destructeur !!!
      et que nous -dit le Code du Travail (ancienne mouture)


      A titres d’exemples ont été jugés constitutifs de fautes lourdes :
      - les actes délibérés d’indiscipline ;
      - la divulgation d’informations confidentielles ;
      - les actes frauduleux et les agissements malhonnêtes.

      Les consèquences du licenciement
      - la faute grave entraîne la suppression des indemnités de licenciement et de préavis. 
      En revanche, l’indemnité compensatricec de congés payès doit être versée au salairié.

      - la faute lourde entraîne la suppression de toutes les indemnités y compris celle des congés payés.


      à mon humble avis il s’agit plus d’une faute lourde que d’une faute grave 
      aussi l’Unédic serait bien inspiré d’appliquer le Code du Travail tant qu’il existe !!!


  • Le421... Refuznik !! Le421 10 mars 2016 19:13

    A ce sujet, il y a un cas brillant à Pôle Emploi où un cadre, chargé des contrôles, touchait indument les prestations chômage, en plus de son salaire (tant qu’on y est !!).
    Et bien, il a fait virer le clampin chargé des contrôles qui a découvert la supercherie.
    Ce fou* ose contester au prud’hommes !!  smiley

    *Le « grouillot » qui a dénoncé, bien sûr !!

    Voir le Canard Enchaîné de cette semaine. Affolant !!


  • julius 1ER 11 mars 2016 14:38

    Cette arnaque ne semble pas avoir indigné l’Unédic, puisque plus d’un mois après la découverte des abus, le directeur informatique a été mis à pied à titre conservatoire. Il a ensuite bénéficié d’une rupture conventionnelle, qui est, à l’instar du lanceur d’alerte (qui lui a été viré), une porte de sortie moins humiliante qu’un licenciement pour faute, et beaucoup plus lucrative, puisque Pierre Lachaize aurait obtenu 160 000 euros d’indemnités avec seulement 14 mois d’ancienneté. L’Unédic se refuse à dire s’il lui a été demandé de rembourser ses allocations trop perçues.


    @l’auteur, 
    je pense que L’Unedic ne va pas l’inquiéter pour la simple raison que ce type a eu accès à d’important fichiers et que de ce fait ils sont obligés d’acheter son silence cela montre bien le pouvoir stratégique de certaines fonctions qui rendent certaines personnes intouchables !!!!
    cette affaire n’est pas anodine et je dirai même très très grave car on sent bien que l’on rentre dans un rapport de forces totalement amoral !!!
    mais c’est vrai que le résultat de ce genre d’histoire est totalement destructeur pour la Démocratie, j’ai l’impression que l’on est entré dans une spirale infernale, et que les pauvres vont encore payer les turpitudes des riches ..... de plus là visiblement on est dans un cas de justice à 2 vitesses 
    le salaud s’en tire avec les honneurs et le lanceur d’alerte se retrouve au pilori ... 
    la meilleure des choses est que les réseaux sociaux s’emparent de l’histoire et montre la tête et le nom de ce Pierre lachaize ainsi que l’endroit où il vit afin que la vie devienne difficile pour lui ... c’est la meilleure chose qu’on puisse lui souhaiter une belle carrière médiatique sous les huées et l’indignité qui doit en résulter !!!

    quand au lanceur d’alerte une belle exposition médiatique et une demande de réintégration serait le service minimum !!!

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