Relisons Orwell et Huxley
Je relisais récemment l’excellent roman d’anticipation d’Aldous Huxley, « Le meilleur des mondes ». Cet auteur a d’ailleurs influencé fortement Georges Orwell, l’auteur de « 1984 ».
J’estime personnellement que la lecture de ces deux livres peut contribuer à la compréhension du monde dans lequel on vit, et enrichir la réflexion sur les interrogations sur l’homme, la société, les médias, la politique, l’économie, bref, la vie.
Qui peut prétendre que le conditionnement n’existe pas actuellement, quand, submergés par la publicité, les festivités autour des grandes victoires sportives, la profusion de télé-réalité et des réseaux sociaux d’où chacun peut déverser son venin, constituent la règle et le graal de la réussite ? Huxley disait déjà, au début du vingtième siècle : « Et c’est là qu’est le secret du bonheur et de la vertu, aimer ce qu’on est obligé de faire. Tel est le but du conditionnement. Faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper ».
En effet, le conditionnement et le formatage dont la société fait l’objet sont omniprésents ; ils ne se font pas en laboratoire fermée comme chez Huxley dans « Le meilleur des mondes » (Les hommes étaient conditionnés dès leur création en laboratoire par un travail sur le comportement au moyen de substances et de bourrage de crâne ; ils étaient destinés à une fonction bien précise et étaient satisfaits de l’accomplir tout au long de leur existence) mais par des moyens plus subtiles et sophistiqués tels que les idéologies, l’enseignement, la religion, etc.
Afin de compléter cette brève invitation à la réflexion rappelons ce que disait Orwell à propos de la politique : « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. » Et à propos de la liberté : « Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre. »
En conclusion, je termine avec encore une citation d’Orwell : « Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain ... éternellement. »